Publié le 30 Août 2019

NIGHT OCEAN d'Howard P. Lovecraft

Ce recueil édité en 1986, sans équivalent en langue anglaise, s’apparente à une collection de « fond de tiroirs » mais reste intéressant pour l’inconditionnel de Lovecraft qui y trouvera de nombreuses curiosités jusque là difficilement accessibles. Sunand Tryambak Joshi, considéré comme le plus grand spécialiste mondial de HPL, offre donc une introduction explicative concernant Lovecraft avant une série de récits d’intérêt divers. De nombreux textes constituent des collaborations : Robert H. Barlow et HPL proposent ainsi l’atmosphérique « L’Océan de la nuit » ainsi que « Bataille au fond des siècles » et « Cosmos effondrés ». Ce-dernier constitue une autre curiosité littéraire bâtie sur le principe du cadavre exquis, Robert H. Barlow et HPL ayant alterné les paragraphes (sous le pseudonyme commun de Hammond Eggleston). Sur le même principe, « Le défi d’outre-espace » mérite l’attention par sa collaboration exceptionnelle entre HPL, Catherine L. Moore, Abraham Merritt, Robert E. Howard et Frank Belknap Long. Toutefois, tout cela n’est pas franchement transcendant.

Henry S. Whitehead propose « Piège », un court récit science-fictionnel, aujourd’hui très classique (mais probablement original à l’époque de sa rédaction) sur un étrange miroir maudit (de Loki) et sur la possibilité de s’y retrouver coincer. Pas mal.

Les autres textes se caractérisent par leur brièveté, certains ne faisant que deux pages (« Souvenir ») tandis que les plus longs comme « Le peuple ancien » s’étendent sur une douzaine. On retient aussi la fameuse « Histoire du Necronomicon » véritable pierre sur lequel s’est construit le mythe de Cthulhu et quelques récits mineurs mais plaisants comme « Les chats d’Ulthar » ou « Nyarlathotep »

Enfin, « Le livre de raison » consiste en une suite de notes brèves et d’idées de nouvelles rédigées par Lovecraft : 45 pages susceptibles d’inspirer les épigones du maitre (ils ne se sont pas privés pour y puiser, en particulier Derleth, justifiant ainsi de prétendues « collaborations » posthumes) et quelques conseils pour écrire du fantastique.

Pour le grand public, NIGHT OCEAN risque de paraitre anecdotique voire d’un intérêt discutable : peu de textes vraiment majeurs et beaucoup de fragments ou de récits inachevés qui font office de documents ou de testaments. Pour les inconditionnels de Lovecraft, par contre, ce recueil se montre indispensable afin de mieux cerner la variété des thèmes abordés par l’écrivain : fantastique, horreur, fantasy, science-fiction, humour, histoire, essai, etc.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Fantasy, #Golden Age, #Horreur, #Lovecraft, #Recueil de nouvelles

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Publié le 29 Août 2019

L'EMPIRE ELECTRIQUE de Victor Fleury

Cet épais (et très beau) volume rassemble six longues nouvelles (voire des novellas) toutes situées dans un monde uchronique d’inspiration steampunk (l’auteur lui préfère le terme « voltapunk » puisque l’électricité remplace la vapeur). La France domine le monde sous la direction de Napoleon qui a établi sa capitale à Lyon et impose sa loi grâce aux merveilles de l’électricité domptées par le génial inventeur Victor Frankenstein.

Nouveau venu, Victor Fleury livre ici une authentique fanfiction en maniant avec dextérité l’art délicat du crossover littéraire. On pense à quelques prédécesseurs talentueux comme Xavier Mauméjean (et son LORD KRAVEN), Alan Moore (et ses GENTLEMEN EXTRAORDINAIRES), Philip José Farmer (et ses TARZAN) ou encore, peut-être le titre le plus proche dans l’esprit, ANNO DRACULA de Kim Newman. Car l’écrivain emprunte à une vingtaine d’auteurs leurs personnages les plus emblématiques et les faits se croiser au gré de son imagination débordante. Ainsi dans « Le Gambit du détective », le fameux Sherlock Holmes, emprisonné pour activité anti-impériales est tiré du bagne pour aider la police à coffrer un redoutable et insaisissable criminel. Il croisera même la route d’un étrange voyageur équipé d’une curieuse machine imaginée par H.G. Wells.

La seconde histoire se révèle un peu moins originale mais tout aussi plaisante en revisitant le mythe de Frankenstein via la vie mouvementée de son petit-fils, Marc, médecin au service de l’Empereur qui croisera la route de la célèbre créature. Et qui rencontrera même, au final, un enthousiaste épigone créé par HP Lovecraft mais n’en disons pas davantage.

Dans le troisième récit nous partons dans le bayou avec le héros masqué Zorro, bien vieillissant mais encore capable d’exploits grâce à une armure de combat conçue par Loveless (des « Mystères de l’Ouest »). Il va aborder, en pleine révolte d’esclave, un homme destiné à finir sa vie la main tranchée et le visage dévoré par des abeilles. Les fans de Clive Barker comprendront.

Pour la quatrième histoire direction l’Australie aux côtés de Gavroche, décidé à s’évader, en compagnie de Cosette, d’un bagne dirigé par une sorte d’ordinateur voltaïque animé de sinistres intentions. Un récit très prenant avec son côté roman feuilleton assumé et sa manière de revisiter les lieux communs du steampunk de manière originale en s’appuyant sur la tradition littéraire française.

Dans « Les Eventreurs » nous irons traquer Jack The Ripper en compagnie de John Watson associé au gentleman cambrioleur Arsène Lupin décidé à empêcher les sinistres expériences médicales du Dr Moreau.

Enfin, la dernière intrigue, plus courte (50 pages), nous emmène « à la poursuite du Nautilus » et d’un capitaine Nemo qui ira au bout de l’océan se confronter à une gigantesque baleine blanche.

Cet épais recueil réinvente habilement le steampunk en changeant la géographie du récit (Lyon plutôt que Londres en « capitale mondiale ») et les divergentes uchroniques, optant pour l’électricité plutôt que la vapeur. Style alerte, rythme soutenu, lecture agréable (on peut lire cet EMPIRE ELECTRIQUE d’une traite ou nouvelle par nouvelle), vocabulaire un brin précieux,…Tout cela est très plaisant bien que l’on puisse y trouver l’un ou l’autre défauts (un côté un peu prévisible dans les récits et leurs conclusions, une orgie de références certes ludiques mais qui donnent parfois une impression de trop plein). Il s’agit néanmoins d’une œuvre fort réussie qui réinvente avec brio la littérature populaire et qui offre un véritable plaisir de lecture dans la lignée des classiques LES VOIES D’ANUBIS ou ANNO DRACULA. Et on poursuivra l’exploration de cet univers « voltaïque » avec la suite, L’HOMME ELECTRIQUE.

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Publié le 28 Août 2019

LA LOTERIE de Shirley Jackson

Shirley Jackson reste surtout célèbre pour son roman MAISON HANTEE plusieurs fois adapté à l’écran (« La maison du diable », son piteux remake et, dernièrement, une série télévisée) mais on lui doit également une série de nouvelles étranges, à l’ambiance d’épouvante feutrée.

Edité dans la collection « Terreur » ce recueil de vingt histoires courtes se montre pourtant inclassable. Les histoires développées sont bien écrites, agréables à lire mais ne paraissent pas toujours abouties. C’est sans doute voulu afin de garder l’étrangeté des récits mais cela peut également décontenancer un lecteur plus amateur de « contes à chute ».

Les deux premiers textes, « la dent » et « L’amant diabolique » sont symptomatiques de cette manière d’écrire toute en allusions : un bruit insolite, une situation bizarre génèrent le fantastique mais pas vraiment le frisson attendu. On peut en dire autant de « The Villager », là aussi agréable à lire mais qui laisse le lecteur en plan et dans l’expectative, sans qu’il sache réellement où Shirley Jackson veut en venir. « Charles » et « Le sorcier » s’avèrent, eux, plus traditionnels mais également plus prévisibles, y compris dans leur petit twist final.

Inutile de détailler toutes les nouvelles, elles ressortent toutes, ou presque, de ce « fantastique » quotidien et ténu, de cette étrangeté particulière qui peut vite déboucher sur l’angoisse. On apprécie (Stephen King est un inconditionnel et on mesure l’influence que Shirley Jackson a pu avoir sur des gens comme Bradbury, Matheson ou plus récemment Gaiman), ou pas (personnellement une majorité des textes m’a laissé perplexe) mais on lira toutefois la nouvelle titre, « la loterie », devenue un classique du genre.

Considérée à sa sortie comme terriblement choquante elle a aujourd’hui perdu un peu de sa puissance (la fin se devine rapidement) mais demeure un modèle de récit horrifique « à chute ». Une excellente nouvelle qui justifie, quasiment à elle seule, la lecture de ce recueil sinon inégal et quelque peu décevant (pour moi).

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur, #Recueil de nouvelles

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Publié le 27 Août 2019

LE LIVRE NOIR présenté par Ramsey Campbell

Ramsey Campbell rassemble ici diverses nouvelles d’inspirations lovecraftiennes et d’un intérêt variable, sans doute intéressantes pour les inconditionnels du « mythe » mais d’une lecture accessoire pour les moins familiers de l’univers de HPL.

Appliqué, Stephen King ne parvient guère à faire trembler avec son très moyen « Crouch End », hommage sans doute sincère mais manquant de conviction. « Les étangs des étoiles » de A.A.Attanasio, « Le second souhait » du spécialiste Brian Lumley et le « Sombre Eveil » du vétéran Frank Belknap Long fonctionnent de meilleure manière sans qu’aucune d’entres elles ne se montrent réellement transcendantes. « Le puit N°247 » de Basil Copper ne convainc pas réellement tandis que la palme de l’inutilité revient à Martin S. Warnes qui termine un fragment inachevé de Lovecrat, « le livre » (publié dans le recueil DAGON) sous la forme d’un court texte, « Le livre noir », qui se contente d’aligner les références mythologiques (et permet aussi, n’en doutons pas, de placer bien en évidence le nom de Lovecraft sur la couverture). T.E.D Klein livre sans doute le meilleur récit de cette anthologie avec « L’homme noir à la trompe » qui déplace le mythe en Afrique. Le héros, un écrivain influencé par HPL, découvre progressivement la réalité des créations de Lovecraft. Après un plus classique et moins intéressant « Plutôt que de maudire les ténèbres », Ramsey Campbell lui-même termine cette anthologie avec « les visages de Pine Dunes », une histoire de sorcellerie transposée à l’époque actuelle (enfin les 70’s) et adroitement menée en dépit d’une conclusion attendue.

En résumé voici un énième recueil de récits lovecraftien alternant logiquement le médiocre et le très bon (deux nouvelles vraiment réussies sur neuf, le bilan est cependant maigre) avec une majorité de textes passables ou simplement moyens. Le tout se lit néanmoins sans déplaisir à condition de savoir à quoi s’attendre et d’être un amateur vorace du mythe de Cthulhu.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur, #Lovecraft, #Recueil de nouvelles

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Publié le 24 Août 2019

STAR WARS - DARK VADOR SEIGNEUR NOIR DES SITH TOME 3 de Charles Soule et Giueseppe Camuncoli

Contenu US: Darth Vader 13-18 et Annual 2, publiés précédemment dans les revues STAR WARS (V2) 11-12 et STAR WARS (V3) 5)

Voici le troisième des quatre tomes prévus de cette série consacrée au Seigneur Noir des Sith. L’arc principal, « Mers de feu » se centre sur Mon Cala, monde aquatique encore peu exploré de la galaxie Star Wars soumis à la tyrannie impériale. Afin d’étouffer tout risque de rébellion, l’Empire dépêche Vador et le Grand Moff Tarkin pour remettre de l’ordre sur cette planète.

La particularité de « Mers de feu » consiste à expliquer les événements qui se dérouleront, 20 ans plus tard, dans la série de comics « Star Wars » et en particulier durant l’arc MUTINERIE SUR MON CALA. A cette occasion, on découvre que certains Jedi sont très proches de l’Obscur dans leurs manigances et que leurs actes sont loin d’être héroïques, ce que l’on soupçonnait déjà au vu des agissements de certains personnages de la nouvelle continuité. Après l’Ordre 66, les Jedi ont dû s’adapter et les derniers survivants n’hésitent plus à prendre des décisions radicales en estimant que la fin justifie les moyens. N’ayant que peu de pages à dispositions, les scénaristes avancent très vite, d’où une impression de précipitation parfois dommageable. Le background reste ainsi peu développé, les scènes d’action occupent une (trop ?) grande partie du récit et la résolution semble expédiée. Ce qui n’empêche pas cet arc de se montrer efficace, bourrin à souhait (la résistance de Mon Cala donne lieu à des scènes de destructions massives qu’on aimerait retrouver dans un futur long-métrage) : star destroyers pour bombarder la planète, stormtroopers et Inquisiteurs pour mener le combat au sol,…Ca explose dans la joie et la fureur.

Artistiquement, la série reste d’un bon niveau général : les combats impressionnent, les vaisseaux et la technologie sont bien rendus et seuls les visages paraissent moins réussis, un peu trop lisses et pas suffisamment caractérisés. Néanmoins, lorsqu’on compare ces dessins aux horreurs vues dans la série parallèle STAR WARS on se dit que ces petits bémols ne sont guère préjudiciables. Un arc dans l’ensemble très appréciable et plaisant quoiqu’il ne s’élève pas vraiment au-dessus d’un bon divertissement bourrin.

STAR WARS - DARK VADOR SEIGNEUR NOIR DES SITH TOME 3 de Charles Soule et Giueseppe Camuncoli

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Marvel Comics, #Star Wars, #Space Opera

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Publié le 23 Août 2019

SONYA LA ROUSSE de Robert E. Howard

Ce recueil rassemble trois longues nouvelles de Robert E. Howard dans un registre tenant bien davantage du récit « historique » et de « cape et épée » que de la Fantasy ayant rendu célèbre l’écrivain.

La première, « Sonya la rouge » (alias « L’ombre du vautour » dans les recueils plus récents…cette manie des éditeurs de changer des titres pourtant bien connus) se déroule à Vienne, en 1529, alors que la ville est assiégée par les troupes de Soliman. On y découvre une héroïne de poigne, la célèbre Red Sonja, popularisée par le comic et le cinéma (dans le plaisant et pas si mauvais qu’on l’a prétendu « Kalidor », revoyez le en blu ray ça reste un divertissement agréable) mais ici restituée dans la vision d’Howard, en réalité très éloignée de l’Amazone en slip popularisée par la bande dessinée. L’intrigue est classique, avec sa ville assiégée et ses combattants qui tentent de repousser les assauts d’un adversaire apparemment invincible mais on passe un bon moment devant le souffle épique de ces soixante pages de bruit et de fureur bien tassées.

La suite, « le Lion de Tibériade », se montre également réussi avec sa vengeance murement préparée, sa cruauté et son efficacité.

Peut-être le meilleur des trois récits, « Les cavaliers de l’Armageddon » (ou « les cavaliers de la tempête ») conte les aventures de Cahal Ruadh, ancien roi irlandais échouée aux abords de Jérusalem. Devant la menace d’une horde barbare déferlant vers la ville sainte il va unifier pour un temps les chrétiens et les musulmans.

A la manière des feuilletonnistes et des romanciers à la Dumas, Howard se soucie moins de vérité historique que de présenter un cadre crédible pour conter ses récits enlevés, violents et peuplés de personnages haut en couleur, souvent tour à tour héroïque et salauds, emportés dans le tourbillon de l’Histoire. Dépaysant et divertissant à souhait.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Historique, #Fantasy, #Golden Age

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Publié le 22 Août 2019

GUEPE d'Erik Frank Russell

Erik Frank Russell (1905 – 1978) fait partie de ces auteurs méconnus - pour ne pas dire oubliés - que l’on aime redécouvrir aujourd’hui. Et c’est possible grâce à un recueil édité par Bragelonne dans la collection « Trésor de la SF », un épais bouquin composé de ses romans GUEPE, PLUS X, LA GRANDE EXPLOSION et GUERRE AUX INVISIBLES, plus cinq nouvelles dont « Le Chioff » lauréate du prix Hugo 1955 et jusque-là inédite en français. Bref, une excellente affaire !

Vanté par Terry Pratchett, GUEPE est souvent considéré comme son meilleur roman et envisage de manière très originale une guerre à l’encontre des extraterrestres. James Mowri, dans un futur lointain, se retrouve au cœur de la guerre qui oppose les Terriens aux Siriens. Après avoir constaté les dégâts que peut causer une simple mais agaçante petite guêpe, Mowry se voit recruter de force pour infiltrer les Siriens et se livrer à des actes de guérillas. Apparemment anodins ceux-ci finiront par déstabiliser la société sirienne entière.

Conté sur un rythme alerte, probablement documenté par le passé de l’écrivain dans la Royal Air Force, GUEPE (écrit en 1957) détaille avec minuties une entreprise d’infiltration, de sabotage et de destruction et exprime, simplement mais avec justesse, la manière de générer la suspicion pour aboutir au chaos. Le héros laisse des messages pour effrayer les masses, sème la zizanie, tue des membres importants de l’organisation sirienne, propage l’anarchie,…Telle une guêpe qui tournoie autour d’un diner estival, le héros est tour à tour simplement agaçant ou menaçant, voire dangereux. Ses actions paraissent parfois futiles mais, au final, elles le rapprocheront de son but qui est, bien sûr, la destruction des horribles aliens.

Erik Frank Russell utilise pour décrire ces actes un style léger, quasi haché, qui avance à bon rythme sans s’encombrer de long développement (le bouquin dépasse à peine les 200 pages, un véritable bonheur en cette époque de pavés) et joue de l’humour pour compenser un certain manque de profondeur.

Sorte de version humoristique et science-fictionnelle des actes de résistances commis durant la Seconde Guerre Mondiale (la société sirienne étant clairement une transposition du régime nazi), voici un petit guide rigolo du terrorisme anarchique fort agréable à lire.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction

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Publié le 21 Août 2019

GUIDE DES GENRES ET SOUS GENRES DE L’IMAGINAIRE d'Apophis

Ce guide, disponible gratuitement en ebook, constitue la version remaniée de treize articles parus sur le blog d’Apophis. Le bonhomme s’est donc lancé dans un projet un peu fou : créer une taxonomie des littératures de l’imaginaire cohérente et érudite en environ 200 pages. Pari un peu fou car selon les pays les définitions varient…et les spécialistes éprouvent également les pires difficultés à s’accorder. Mais ce n’est pas grave car l’important est de permettre aux lecteurs débutants d’avoir un panorama des littératures de l’imaginaire.

Tout d’abord, Apophis distingue science-fiction, fantastique et fantasy en utilisant la « parabole du chat » pour expliquer clairement aux néophytes ce que sont ces genres majeurs de l’imaginaire. Jusque là tout est simple et abordable par tous.

La suite se montre plus pointue et s’adresse davantage aux connaisseurs ou à ceux qui souhaitent élargir leur horizon. On explore ainsi les différentes branches de la fantasy (high, heroic, grim,…), de la SF (militaire, anticipation, space opera, etc.). On aborde aussi les récents développements de la Fantasy qui viennent (enfin !) mettre un peu de nouveauté dans un genre dominé par le médiéval fantastique d’inspiration européenne en situant leur intrigue dans des époques différentes (renaissance par exemple) ou dans des contrées peu communes (Afrique, Inde,…réelle ou fantasmée voire imaginaire).

Les innombrables dérivés du « punk » littéraire sont évidemment couverts : l’ancêtre cyberpunk, le très riche et populaire steampunk, les émergeants biopunk, nanopunk, solarpunk, etc.

A chaque fois Apophis aborde le sous-genre en donnant ses principales caractéristiques : sciences dures vs sciences molles, complexité des personnages, richesses de l’écriture, ancrage spatio temporel, etc.

Tout cela donne parfois l’impression de vouloir couper les cheveux en quatre (ce n’est pas la faute de l’auteur mais bien des romanciers eux-mêmes souvent contents de catégoriser leur œuvre dans un nouveau sous-genre dont ils seraient l’unique représentant…comme le superbe EMPIRE ELECTRIQUE qui se définit comme « Voltapunk ») mais les listes de lecture proposées s’avèrent bien pratiques. D’une part elles aident à situer un sous-genre en proposant des titres connus et, d’autres part, elles offrent une multitude de pistes de lecture pour ceuw qui souhaitent approfondir la « fantasy à mousquets inspirées des TROIS MOUSQUETAIRES » ou « la science-fiction de terre mourante ».

En résumé un guide pratique, complet, ludique et gratuit…Que demander de plus ?

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Publié le 20 Août 2019

BATMAN REBIRTH : TOUT LE MONDE AIME IVY

Pour offrir une pause bien méritée au Gentil Homme qui affronte, depuis des millénaires, des hordes de créatures démoniaques, Batman et Wonder Woman le remplacent et luttent contre l’assaut éternel des forces du mal. Mais si seules quelques heures s’écoulent sur Terre nos deux héros passent, eux, plusieurs décennies dans cet enfer.

Dans l’arc qui donne son titre à ce recueil Poison Ivy parvient à obtenir un contrôle total sur l’humanité…à l’exception de Batman et Catwoman qui devront mettre tout en œuvre pour défaire la criminelle…et ses sept milliards de séides !

La meilleure histoire concerne Booster Gold qui, décidé à offrir un cadeau à Batman, change le passé pour laisser en vie ses parents…du coup bien des choses sont différentes. Un récit déjanté qui alterne une situation très sombre avec un humour délirant du plus bel effet. On peut reprocher à cette histoire de n’être qu’un délire assez inconsistant ayant peu (voire aucune) influence sur l’intrigue générale devant conduire au fameux mariage mais on ne saurait bouder son plaisir devant le divertissement proposé.

En résumé trois récits indépendants et délirants, loin des préoccupations quotidiennes du Chevalier Noir, mais qui fonctionnent parfaitement et sont, en outre, servis par des dessins de toutes beautés comme en témoignent, notamment, la superbe double planche d’une Poison Ivy royale parmi la végétation.

BATMAN REBIRTH : TOUT LE MONDE AIME IVY

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Batman, #Comic Book, #DC, #Superhéros

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Publié le 18 Août 2019

LA CROISADE NOIRE DU JEDI FOU TOME 2: LA BATAILLE DES JEDI de Timothy Zhan

Publiée au début des années ’90, bien avant l’annonce de nouveaux films, LA CROISADE NOIRE DU JEDI FOU fut considérée comme le prolongement official de “Star Wars”. Pour les fans il s’agissait des épisodes VII à IX d’une saga qui n’existerait jamais au cinéma. Bien sûr, aujourd’hui, la donne a changé et la série de Timothy Zahn a quitté le « canon » pour devenir « légendaire », remplacée par une autre histoire officielle.

Mais qu’importe, il nous reste la croisade menée par le Grand Amiral Thrawn avec l’aide d’un Jedi fou pour permettre à l’Empire de retrouver sa suprématie sur une galaxie lointaine. Alors que la Nouvelle République menace de s’effondrer chacun cherche à sauver la fragile organisation que peut anéantir un retour des Impériaux. Luke, Leia, Han, Mara Jade et bien d’autres protagonistes apprennent également l’existence de la mythique flotte Katanna, composée de deux cents cuirassés stellaires abandonnés. Qui parviendra à les maitriser et, par conséquent, à s’imposer dans la galaxie ?

Avec ce deuxième volet, Zahn poursuit sa grande intrigue ayant vu, dans L’HERITIER DE L’EMPIRE, le Grand Amiral perdre la première bataille contre les Rebelles. Mais la guerre, elle, est loin d’être perdue…Avec sa flotte perdue et aujourd’hui retrouvée Thran pourrait reprendre l’avantage et réinstaurer l’Empire.

Quoiqu’il s’agisse d’une lecture « facile », l’auteur soigne son intrigue, complexe, et multiplie les personnages et les lignes narratives, lesquelles s’entremêlent subtilement pour annoncer le  troisième et dernier tome où les protagonistes vont s’affronter. Zhan suit les pas de Lando, Han, Luke, Leia, Mara Jade, Thrawn, etc., avançant ses pions comme un joueur d’échec décidé à s’assurer la maitrise du terrain. D’où un rythme soutenu (presque gavant par moment) qui alterne discussions politiques, complots, machinations plus ou moins secrètes et passages d’action avec combats spatiaux « bigger than life ».

Depuis sa publication voici trente ans, LA BATAILLE DES JEDI et l’ensemble du cycle de Thrawn est considéré comme une des meilleures (si ce n’est la meilleure) saga de l’Univers Etendu Star Wars. Pas de mauvaise surprise donc avec ce récit plaisant, rythmé et efficace, plutôt adroit dans ses développements et soutenu par une écriture effective de bon « page turner ». Ce n’est pas un chef littéraire ni un incontournable de la science-fiction mais voici un très plaisant divertissement sci-fi qui plaira aux amateurs de ce vaste et fascinant univers. Une bonne lecture détente.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cinéma, #Space Opera, #Star Wars, #science-fiction

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