thriller

Publié le 25 Avril 2024

LE MANGEUR D'ÂME d'Alexis Laipsker

Alors que l’adaptation cinématographique nous arrive, petit coup de projecteur sur cet intéressant thriller. Tout d’abord il s’agit d’un énième roman français à base de serial killer, un de ces thrillers tentés / teintés par un soupçon de fantastique (légende, phénomènes supposés surnaturels) et teintés d’horreur. Une spécialité de Chattam et quelques autres, dont les ancêtres américains à la Dean Koontz. Mais LE MANGEUR D’AME, en dépit de certains défauts, ne démérite pas face à ces glorieux concurrents.

Tout d’abord le cadre montagnard est bien rendu, cela change des grandes villes et rend plus crédible l’irruption du fantastique avec cette légende du Mangeur d’âme. Nous sommes dans le proverbial village tranquille, typique de la France où le temps semble presque arrêté et où tout le monde se connait. Lorsque des enlèvements d’enfants et des meurtres impossibles se produisent, on évoque l’influence du diable. Elisabeth Guardiano, chargée de l’enquête sur les crimes, se retrouve à faire équipe avec Frank de Roland, fonceur et énergique gendarme sur la piste du kidnappeur d’enfants…

L’intrigue est rythmée, bien menée, avec un sens consommé du suspense et un côté page-turner assumé quoique certains rebondissements paraissent capilotractés.

SEMI SPOILER

(surligner le texte pour le lire)

Le dénouement, de son côté, parait un peu trop facile, trop classique et prévisible. Décidément les Français ont du mal avec le fantastique, il faut toujours qu’ils rationalisent le récit dans le dernier chapitre. C’est dommage, l’auteur annonçait du fantastique, de l’horreur, de l’apocalypse, de la possession diabolique, bref, la satanique panique totale. L’explication ne peut donc que décevoir par son évidence.

 

FIN SPOILER

 

On note aussi une parade amoureuse assez envahissante entre les deux héros des forces de l’ordre qui génère pas mal de longueurs durant la première moitié du roman. Enfin, on remarque une tendance à des dialogues pas toujours très réussis ni naturels.

Malgré ces défauts, LE MANGEUR D’AME demeure un polar efficace, globalement prenant et efficace, qui assure un bon moment d’évasion. On en attendait sans doute davantage de la part du nouveau proclamé « nouveau roi du thriller francophone », mais cette lecture reste agréable.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Polar, #Thriller

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Publié le 18 Mars 2024

CONTAGION de Robin Cook

Né en 1940, Robin Cook est l’inventeur (ou en tout cas le plus fameux représentant) du thriller médical. Il commence à écrire lors de la guerre du Viêt-Nam, par ennui, et se signale avec son deuxième roman, COMA, porté à l’écran sous le titre « Morts suspectes ». Par la suite il écrit un livre par an, en moyenne, et décroche le titre de « maitre du thriller médical ». Si la plupart de ses romans sont indépendants, Cook lance, au début des années ’90, une série avec comme héros régulier John Stapleton. CONTAGION constitue le deuxième volet de cette saga qui compte à présent une quinzaine de bouquins.

Après la mort de sa femme et de ses filles, John Stapleton, médecin légiste à New York, n'attend plus rien de la vie. Il se contente de faire son job et de jouer au basket dans un quartier mal fame. Mais une série de décès suspects le conduisent à enquêter sur ces morts étranges, causées par des maladies normalement éradiquées comme la peste. Tous les patients sont soignés dans les hôpitaux gérés par la puissante société Americare, à qui il doit la faillite de son propre cabinet d'ophtalmologie.
La rencontre de Terese, publicitaire, chargée d'une campagne pour le principal concurrent d'Americare, le décider à rechercher l'origine de ces morts.

Avec CONTAGION, Cook décrit un scenario hautement plausible d’attaque bactériologique d’ampleur dans une grande ville. Car les maladies ont, bien sûr, étaient disséminées par l’Homme. Comment? Pourquoi? Il faut attendre les derniers chapitres pour connaitre les raisons et, en dépit de quelques invraisemblances ou facilités, l’énigme fonctionne de belle manière. La révélation finale, surprenante mais en réalité quelque peu attendue (le plus innocent est forcément coupable) justifie cependant certaines sous-intrigues antérieures un brin classiques.

Les explications sur le système de santé américain et la guerre que se livrent les différents hôpitaux à coup de financement et de campagnes publicitaires hors de prix sont également intéressantes quoique parfois un peu trop éloignées de la trame principale. L’amitié que développe le toubib avec les membres d’un gang donne lieu, de son côté, à des scènes efficaces ponctuées d’humour et permet de relancer la machine dans les derniers chapitres, plus orientés action mais un peu longuets et languissants. Malgré ce bémol CONTAGION reste un thriller médical très efficace qui donne envie de lire les aventures suivantes de ce héros original et attachant.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Thriller, #Thriller médical, #Robin Cook

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Publié le 12 Mars 2024

LA CONSPIRATION DE ROSWELL de Boyd Morrison

Ancien champion de Jeopardy !, Boyd Morrison effectue ses gammes avec le roman catastrophe LA VAGUE puis propose quatre bouquins mettant en scène l’aventurier Tyler Locke. Des thrillers teintés d’un soupçons de science-fiction et d’ésotérisme possédant également un côté historique développé. Bref, des romans dans la lignée de ceux de Clive Cussler avec lequel il co-signe ensuite six opus de la saga Orégon.

Sorti en 2012, LA CONSPIRATION DE ROSWELL constitue la troisième enquête de Tyler Locke après L’ARCHE et LE CODE MIDAS. Le romancier se situe clairement dans la continuité de Cussler, Steve Berry et Dan Brown avec son protagoniste, un baroudeur escorté d’un géant musclé, toujours partant pour partir à l’aventure aux quatre coins du monde. Une bonne dose de Dirk Pitt, une louche d’Indiana Jones, une cuillère de James Bond et même une pincée de Bob Morane…et vous obtenez un intrépide héros qui, cette fois, tente de dévoiler la vérité sur le supposé accident d’OVNI à Roswell. Car, soixante ans après les faits, une des témoins, à l’époque adolescente, lance des révélations stupéfiantes et affirme être en possession d’un métal légué par un extra-terrestre en 1947. Cette annonce entraine des tas de péripéties, de chassé-croisé et de courses-poursuites effrénées, d’autant que la mamy en question se révèle la grand-mère de Jess, le grand amour de jeunesse de Tyler (oui le monde est petit).

LA CONSPIRATION ROSWELL offre une lecture divertissante et sans prétention quoique non exempt de défauts. Tout d’abord, l’aspect ufologique est assez restreint et même délaissé durant la majorité de la pagination. Dès lors le roman se transforme en une énième course poursuite entre un héros sans défaut et de méchants terroristes russes voulant créer une arme de destruction très massive. Nous retrouvons ainsi le principe du personnage devant résoudre diverses énigmes pour aller d’un point A à un point B où il recevra l’indice nécessaire pour se rendre au point C. Et on recommence. Enigme. Problème. Solution. Attaque des méchants. Echappée de justesse. Hop, le roman repart pour un tour. On y ajoute un mystère célèbre (ici Roswell), un côté historique, du conspirationnisme « grand public » et beaucoup d’action. Le final explosif (on va carrément dans l’espace comme James Bond en son temps) permettrait un blockbuster hollywoodien pétaradant si un cinéaste à la Michael Bay ouvrait un livre de temps en temps.

On connait la musique, déjà utilisée à de nombreuses reprises, Clive Cussler ayant pratiquement inventé le principe voici plus de cinquante ans. Le tout à coup de chapitres courts (cinq ou six pages en moyenne) qui nous permettent de voyager de par le monde et se terminent pratiquement toujours par un cliffhanger. Mais le tout reste, globalement, plaisant. De la littérature « fast food » qui se dévore rapidement et très facilement. Parfois on frôle l’indigestion tellement l’auteur abuse des rebondissements et de l’action pétaradante sans laisser au lecteur le temps de souffler. La double romance se montre, elle, très attendue et les explications finales concernant le mystère de Roswell peuvent décevoir. Mais le tout s’avère sympathique. Typiquement le genre de livre qui laisse peu de souvenirs mais permet de passer un bon moment. Parfois, c’est suffisant.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Action, #Aventures, #Technothriller, #Thriller

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Publié le 4 Mars 2024

LES TENEBRES DE L'AUBE d'Eric Palumbo (ressortie)

A l'occasion de la ressortie du livre, petite remise en lumière

 

Bien connu des amateurs de cinéma populaire, Eric « Draven » Palumbo nous propose son premier roman, à mi-chemin entre le thriller et l’horreur. Ce qui débute comme une classique enquête plonge en effet rapidement dans le fantastique.

Un romancier spécialisé dans l’épouvante qui souhaite changer de registre et dont la copine est tombée sous les coups d’un tueur en série : voici le héros (très « Stephen Kingien ») de cette intrigue menée tambour battant sur un peu plus de 300 pages. Rapidement, notre écrivain rencontre un flic soupçonneux dont la fille, à son tour, est assassinée par le même serial killer. Réunis par la tragédie, les deux hommes mènent leur enquête, laquelle les conduit vers le village maudit de Lôbe, ravagé sept ans plus tôt par un incendie. Sur place, ils iront de surprise en surprise avant de dévoiler une vérité incroyable.

Débutant comme un thriller à la Maxime Chattam, le roman s’oriente ensuite vers l’épouvante teintée de gore : une fois arrivé à Lôbe, nos deux héros sont confrontés à de nombreux phénomènes surnaturels et deviennent prisonniers de cet endroit hanté.  

Assumant ses quelques clins d’œil (la tête de cerf animée à la « Evil Dead » et les jouets meurtriers échappés de « X-Tro » ou de « Puppetmasters »), le roman se déroule à un rythme des plus soutenus, en particuliers durant la seconde partie, située dans un village maudit d’où nul ne semble pouvoir s’échapper. L’auteur se rit même de certains clichés lorsque les héros découvrent qu’ils n’ont (forcément !) plus de connexion réseau et s’exclament « on se croirait dans un mauvais film d’horreur ». On note d’autres pointes d’humour comme ce clown maléfique baptisé George Clowny en référence au comédien révélé par « Urgences ».

Avec son ambiance fantastique ponctué de scènes sanglantes et son climat de noir secret évoquant le Peter Straub de GHOST STORY, le bouquin ménage ses révélations successives de manière très fluides (seules les dernières pages peuvent paraitre un rien précipitées) avec une écriture maitrisée qui use de valeurs sûres pour maintenir l’intérêt (passage d’un personnage à un autre, chapitres courts, cliffhangers utilisés à bon escient) et d’un style fort efficace.

Les influences sont, elles, bien digérées : on pense aux premiers James Herbert (comme FOG) pour la manière dont le romancier passe d’un personnage à l’autre et orchestre leur rencontre avec l’indicible mais aussi à Dean Koontz pour cette précision très américaine dans la construction narrative (qui mixe la rationalité d’une enquête de polar à l’horreur) ou à Graham Masterton pour le déchainement surnaturel du dernier acte. Sans oublier, bien sûr, l’ombre de Stephen King, aussi inévitable que parfaitement assumé dans le texte.

Pour les nostalgiques des collections de littérature horrifique d’antan (J’ai lu épouvante, Presse Pocket Terreur, Fleuve Noir Gore, etc.), voici une lecture vivement conseillée !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Thriller, #Horreur

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Publié le 26 Février 2024

LES SECRETS MAYAS de Thomas Perry et Clive Cussler

Encore une saga sous la plume (ou du moins la « supervision ») de Clive Cussler, celle des Fargo, entamée par Grant Blackwood avec L’OR DE SPARTE. Bon, comme c’est le cinquième opus de la série on zappe les présentations sans toujours comprendre ce que sont vraiment nos Fargo. On note simplement qu’il s’agit d’un couple d’aventuriers milliardaires et apprentis archéologues, adeptes des vins très chers et des vêtements de prix, bref une sorte de déclinaison moderne de la série télé « Pour l’amour du risque » (pour nos plus vieux lecteurs). Mais les Fargo ont grand cœur et après un dévastateur tremblement de terre au Guatemala ils portent assistance à la population en leur fournissant vivres et denrées de premières nécessités. Ils s’emparent également d’un Codex maya mystérieux qu’ils font sortir du pays pour éviter de le voir tomber dans des mains malavisées. Ce qui contrarie fortement une businesswoman peu scrupuleuse associée à des trafiquants de drogue. Les Fargo voient donc leur tête mise à prix et vont devoir ruser pour se sortir de cette dangereuse situation.

Typique de l’école Cussler, le roman débute par un flashback historique avant de se poursuivre à notre époque dans un mélange d’aventures et de thrillers influencés par la vague ésotérique / conspirationniste. Les Fargo ne sont toutefois pas les protagonistes les plus intéressants croisés dans un « Cussler » : ils sont unidimensionnels, possèdent toutes les qualités, n’hésitent même pas une seconde à refuser une somme faramineuse pour un artefact archéologique et se sortent de toutes les situations par leur talent, la chance et leurs relations. On ne trouve aucun érotisme dans le roman, ce qui est un « plus » ou un « moins » selon les sensibilités. Evidemment Rémi, l’héroïne, est d’une beauté renversante, tout le monde s’en doute. Bref, les Fargo c’est quand même le niveau zéro de la caractérisation. Ils sont super riches, super beaux, super intelligents et super bien entourés, au point qu’il parait impossible de ne pas les voir réussir tout ce qu’ils entreprennent. A côté Bob Morane et Doc Savage sont des protagonistes complexes.

Cette caractérisation à la serpe passerait probablement mieux si le récit n’était pas aussi simpliste. L’argument « maya » parait d’ailleurs un simple gimmick. Comme la super criminelle s’adonne aussi au trafic de drogue cet ajout reste anecdotique. Nous sommes loin des meilleurs « Cussler » dans lesquels les aspects historiques et l’aventure moderne se combinent harmonieusement. Evidemment, le véritable auteur, Thomas Perry, est le responsable de ce semi-échec. Néanmoins ne soyons pas trop sévère : le roman se lit sans déplaisir, avec ses chapitres courts, ses rebondissements (parfois téléphonés) et son côté page-turner sans génie toutefois mitonné de manière professionnel. En définitive un bouquin potable, dans une honnête moyenne, quoique décevant en regard des possibilités et du nom de Cussler en gros caractères sur la couverture.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Action, #Aventures, #Thriller, #Clive Cussler

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Publié le 3 Octobre 2023

WEEK END FATAL de Christopher Pike

Publié dans la collection d’angoisses pour ados « Peur Bleue », voici un bon thriller du spécialiste Christopher Pike, un de ses romans façon whodunit dans lesquels les protagonistes cachent de lourds secrets.

Voici un an, une dizaine de jeunes gens se retrouvent pour une soirée festive à base de flirts et d’alcool. Cependant, les choses tournent mal et une des participantes, Robin, boit un verre de bière empoisonné. Elle s’en sort de justesse mais avec de graves lésions aux reins qui lui demandent des dialyses quotidiennes dans l’attente d’une greffe. Aujourd’hui, tous les jeunes se retrouvent pour une fête de classe. Bizarrement, à l’exception d’un mystérieux nouveau venu, tout ceux qui répondent à l’invitation étaient déjà présents lors de la tragédie antérieure. Se pourrait-il qu’ils soient réunis pour enfin établir la vérité sur la tentative de meurtre à l’encontre de Robin ?

Avec sa construction habile qui plonge directement le lecteur dans l’ambiance puis lui propose un long flash-back, WEEK END FATAL déroule une intrigue de vengeance parfois capilotractée mais indéniablement fun, dans l’esprit d’un « Souviens-toi l’été dernier ». Les personnages sont bien brossées sans trop s’éloigner des stéréotypes : la bimbo salope, le bad boy, la fille sensible en connexion avec la nature, le surfeur abruti mais sympa,…Nous avons droit aux rivalités adolescentes, aux blagues de mauvais goût et, lors du dernier acte, à de dangereux serpents convoqués pour démasquer le coupable. On note une vague touche fantastique avec la présence d’un étrange corbeau et même le classique « Sorcier Peau-Rouge » effectue une apparition. Sans oublier quelques notes d’humour. Un parfait cocktail pour une lecture détente destiné aux amateurs de thriller / fantastique / slasher pour « young adults ».

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Thriller, #Horreur, #Fantastique, #Young Adults, #Jeunesse

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Publié le 20 Juin 2023

LA CHASSE de Bernard Minier

Fin octobre 2020. Samuel Patty vient d’être assassiné. Manu 1er va annoncer le reconfinement. Trump croit encore qu’il peut gagner les élections. Et une jeune racaille de banlieue est flingué par des adeptes de la chasse à l’homme. Heureusement Servaz est mis sur l’affaire et la résout en deux temps trois mouvements…Mais en blablatant beaucoup.

La France de Minier n’est pas très plaisante, entre racailles fouteurs de merde, petits dealers qui gagnent des fortunes dans les cités, islamistes toujours plus agressifs, squatteurs impossibles à déloger et profs aveuglés par le vivre-ensemble, la repentance et le gauchisme satisfait. Flic c’est vraiment un boulot de merde, plus personne ne veut le faire. Ceux qui s’accrochent se font ridiculiser par des gamins ayant déjà 50 arrestations au cul que des juges s’empressent de relâcher, convaincus par leur avocat qu’en fait ils ont juste eu la malchance de naitre au mauvais endroit. Bon, tout ça alourdit quand même pas mal l’intrigue de digressions sociopolitiques lourdingues que les personnages, même secondaires, aiment déclamer de manière littéraire (parfois un peu trop pour la crédibilité générale). Le commandant nous interroge le chef d’un squat et hop, un discours sur l’indigénisme, le colonialisme, etc. Il part discuter avec la prof de la victime et celle-ci nous explique l’islamisme qui progresse dans les lycées et les salles de sports. Minier ancre son récit dans le réel, instaure un climat en zappant d’une chaine d’infos à une autre, d’autant que nous sommes en période électorale américaine et à quelques jours de l’annonce d’un reconfinement, ce qui permet en plus de parler masques (« symbole d’une société muselée ») et hygiène à de nombreuses reprises.

En poche le bouquin pèse 500 pages. On enlèverait les passages anti-masques / anti-confinement on retomberait à 400. Mais si on supprimait toutes les considérations socio-politiques Minier aurait bien du mal à dépasser les 200 pages tant l’intrigue se révèle fine comme du papier clope. Les coupables sont connus immédiatement, leurs motivations évidentes et le suspense quasiment inexistant. Minier donne l’impression de réécrire la novelisation de « Chasse à l’homme » avec Van Damme combiné à « Magnum Force » et d’y ajouter 300 pages sociopolitiques pour « élever » le sujet.

Bon, c’est courant dans le polar / thriller de digresser. Mais ici le lecteur a parfois l’impression que la véritable digression c’est l’enquête proprement dite et que la seule chose qui intéresse Minier c’est de blablater sur l’état de la société. En effet, le gros du bouquin se compose de ces réflexions sur le monde qui « s’ensauvageone » et ne « va pas bien ». Les personnages, en plus, ne sont pas très intéressants, exceptés les anciens militaires qui reprennent la justice en main mais bien sûr Minier ne prend pas leur parti. Et le final, quelque peu expédié, laisse une impression de « tout ça pour ça ». Et surtout l’ensemble, après un début efficace, se montre bien ennuyeux.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Thriller

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Publié le 13 Février 2023

LEGION: A FLEUR DE PEAU de Brandon Sanderson

Le retour de Stephen, détective souffrant d'un syndrome de personnalités multiples : il voit des "aspects", c'est-à-dire des personnes qui n'existent pas et qui sont autant de facettes de lui-même. Pourtant, ces "créations" aident Stephen dans ses enquêtes, chacune disposant de compétences exclusives: expertise en combat, psychologie, tir au révolver, etc.

Brandon Sanderson reprend le principal protagoniste de sa longue nouvelle LEGION pour une nouvelle enquête, cette fois d'un peu plus de 200 pages. Ce court roman peut néanmoins se lire de manière indépendante puisque l'auteur débute doucement son récit, rappelant subtilement au lecteur le concept.

L'énigme, de son côté, donne plus classiquement dans le policier mais revisité par la science-fiction tendance cyberpunk. Stephen recherche ici un homme transformé, après sa mort, en une sorte de disque dur géant où sont stockées des informations importantes.

A FLEUR DE PEAU ne traine pas en route: avec sa pagination restreinte, l'auteur, pourtant réputé pour ses pavés, doit aller vite et assurer un rythme enlevé. Le côté polar l'oblige à avancer sans trainer vers la résolution du mystère et les éléments science-fictionnels ou les questionnements plus philosophiques (au sens large) se greffent naturellement sur le récit.

L'exploration de la "maladie" du héros se fait par petites touches, permettant au lecteur de s'intéresser davantage à ce personnage attachant, voire fascinant par ses personnalités multiples bien trempées et parfois tentées par une certaine indépendance. Ces velléités d'émancipation ajoutent quelques notes d'humour qui allègent la lecture et la rendent très plaisante.

Avec ce deuxième tome plus consistant que le premier, Sanderson réussit un beau patchwork entre science-fiction, comédie, thriller et mystère policier traditionnel. Vivement conseillé!

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Novella (roman court), #Thriller, #Cyberpunk, #science-fiction

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Publié le 9 Février 2023

RELIC de Preston & Child

La première enquête de Pendergast se distingue des suivantes, ne serait-ce que parce que l’inspecteur n’y a finalement qu’un rôle secondaire. Nous sommes dans le musée d’Histoire naturelle de New York où se produit une série de meurtres sanglants et inexplicables. Au fil des pages la vérité se fait jour : le responsable s’avère une créature hybride, un mutant tenant à la fois du gecko et du primate, suffisamment intelligent pour hanter les couloirs du musée depuis des années sans être repéré. Classiquement, « façon Dents de la mer » (et surement même avant), les responsables tentent d’étouffer l’affaire sous peine de perturber le lancement d’une ambitieuse exposition consacrée aux superstitions et qui, logiquement, devraient attirer de nombreux curieux.

Le roman se divise grosso modo en deux parties : une mise en place un brin languissante avec présentation des personnages et de leurs problèmes, hypothèses scientifiques et recherches dans le style policier pour découvrir l’auteur des meurtres. Le tout additionné de querelles internes et autres luttes de pouvoir. D’abord entre les différents chercheurs qui se tirent dans les pattes, certains estimant, par exemple, la future exposition comme trop sensationnaliste et pas assez sérieuse. Cette première partie est quand même un peu ennuyeuse avec beaucoup de description et des tas de passages scientifiques parfois laborieux. Ensuite l’arrivée de Pendergast génère de nouveaux conflits et même un véritable bras de fer entre ce policier posé du Sud (bref, un plouc pour les savants du musée) et les responsables de l’exposition qui refusent de reporter son inauguration. A partir de là, RELIC commence à se montrer plus nerveux et intéressant.

La seconde partie (qui occupe environ un tiers du roman) donne davantage dans le thriller fantastique légèrement teinté d’horreur à la manière de « Alien » ou, pour reprendre une des accroches d’un « Jurassic Park en plein New York ». Le bouquin, jusque-là assez lent, devient davantage un page-turner classique. Peut-être une conséquence de l’écriture à quatre mains, comme si un des auteurs s’intéressait davantage au récit scientifique et à la « vie » d’un musée tandis que l’autre se préoccupait surtout d’action. Dès lors, durant environ 150 pages, la bestiole sème la mort dans le musée et les héros tentent de la supprimer à la manière d’un bon vieux film de monstre. C’est d’ailleurs l’option choisie par l’adaptation cinématographique.

En résumé, un roman sympathique et agréable à lire en dépit d’une mise en place qui eut mérité d’être dégraissée. Mais le dernier acte, efficace et nerveux, rachète en partie ses scories et termine ce RELIC sur une note positive.  

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Preston & Child, #Pendergast, #Thriller, #Fantastique

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Publié le 29 Janvier 2023

LA CLE DE L'APOCALYPSE de James Rollins

Voilà du blockbuster littéraire qui pourrait même titiller la queue de Michael Bay si celui-ci daignait ouvrir un bouquin. Car James Rollins ne lésine pas sur l’action explosive durant près de 600 pages. Les aventures de la Sigma Force c’est du costaud, un mélange entre James Bond, Dan Brown, Clive Cussler et la Delta Force de Chuck Norris.

Au programme ? La fin du monde, l’apocalypse et tutti Chianti comme dirait Hannibal Lecter. Car nous ne sommes pas là pour rigoler : Saint Malachie l’a prédit, dans sa très douteuse prophétie des papes, Rome va bientôt être détruite. Extinction générale, le dernier qui meurt éteint les lampes en partant. Sur le terrain de la guerre totale nous avons d’un côté les gentils (l’agence américaine secrète de la Sigma Force venue donner une bonne branlée aux vilains) et de l’autre les méchants (La Guilde, une société tout aussi secrète mais pas cool) avec au milieu des sociétés agricoles bien intentionnées mais aux moyens légèrement radicaux. En gros on tue beaucoup de gens pour que ceux qui survivent n’aient plus de soucis d’alimentation. L'auteur ajoute à ce schéma le côté religieux et mystique devenu indispensable à tout gros thriller page turner digne de ce nom depuis le succès du Da Vinci Code. Donc manuscrit disparu depuis des années, eschatologie, prêtre louche sur les bords,…Nos héros, eux, partent à la chasse au trésor autour du monde : grottes inexplorées, pièges bien vicelards, cavernes cachées, armes super sophistiquées, etc. Le lecteur voyage, effectue un détour par l’abbaye de Clervaux puis part détruire une partie du Colisée. Finalement on se retrouve en Scandinavie, dans le « grenier de la planète », là où sont conservées des millions de graines pour relancer la vie en cas de catastrophe majeure. Et on case même Merlin et Avalon parce que c'est toujours sympa.

Bref, l’auteur reprend les recettes d’un Clive Cussler ou d’un Dan Brown en poussant davantage les curseurs de l’action pure. Mais les mécanismes restent d’une grande efficacité : exotisme, ésotérisme, une touche de romance, un mystère peu à peu dévoilé, de nombreux lieux visités, des anecdotes historiques habilement distillées et, surtout, beaucoup de poursuites, de fusillades et d’explosion. Ca avance vite, ça pétarade et le lecteur n’a jamais le temps de s’ennuyer devant ce déferlement de destructions massives. Si le roman n’évite pas les tics traditionnels de ce genre de « page turners » (en dépit des péripéties incessantes et des rebondissements nombreux l’intrigue demeure classique et linéaire, sans véritable surprise), le tout permet de passer un bon moment.

Du roman bien burné, qui sent la testostérone à cent mètres et donne envie de lire d’autres aventures de cette Sigma Force. Fun et sans prétention.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Action, #Aventures, #Thriller, #Technothriller, #James Rollins, #Sigma Force

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