thriller

Publié le 22 Novembre 2021

OFFSHORE CONNECTION de Gerald Montgomery

402ème roman « Exécuteur » publié, OFFSHORE CONNECTION (n’eut-il pas été plus simple de garder le titre original de « Leviathan » ? ) constitue une agréable diversion des routines de la série. Mack doit, cette fois, intervenir sur un important site de forage pétrolier dans l’Océan Atlantique. La station Cassiopée est même considérée comme un état indépendant hors des juridictions nationales. Or, le pétrole n’y est qu’une couverture : on y trafique également de la drogue et la mafia et la CIA en font un terrain d’affrontements. Mais ce n’est pas tout car, pour ne rien arranger, intervient dans l’équation une bande de cultistes vénérant les étranges calamars géants qui nagent dans ses eaux. Nous voici donc entrainé dans un bouquin particulièrement délirant qui reprend quelques tropes de la saga de Mack Bolan mais les intègrent dans un récit plus vaste et plus original. L’auteur propose ainsi des clins d’œil prononcés à l’aventure façon 20 000 LIEUES SOUS LES MERS ou aux séries de science-fiction rétro comme « Voyage aux fonds des mers ». Bien sûr, la présence de cultistes et de monstres marins, fait immédiatement songer à Lovecraft et OFFSHORE CONNECTION ne se prive pas de plonger dans les territoires des Grands Anciens ou d’orchestrer un combat homérique entre un sous-marin et un gigantesque calamar. Pas spécialement vraisemblable mais qu’importe, l’essentiel reste le plaisir du lecteur !

Atypique et déjanté, OFFSHORE CONNECTION s’éloigne radicalement des conventions habituelles de la saga de Mack Bolan, lequel aurait d’ailleurs pu ne pas être présent. Nous sommes bien davantage dans un mélange de science-fiction, de fantastique référentielle et d’aventures à l’ancienne que dans les classiques guérillas urbaines typiques de nombreux « Exécuteur ». Une certaine idée du roman pulp, certes modernisé, mais qui renvoie davantage aux bouquins style Doc Savage qu’aux productions actuelles des « romans de gare ». Et ce n’est pas plus mal tant tout cela s’avère, dans les limites de ses ambitions, plaisant.

OFFSHORE CONNECTION de Gerald Montgomery

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Publié le 26 Juillet 2021

POUR QUI RICANENT LES HYENES de David Rome (Joël Houssin)

Le Scum revient ! Toujours piloté par Joel Houssin, dissimulé sous le pseudo de David Rome, l’équipe de mercenaires d’élite corvéables et sacrifiables à l’envi, véritables ancêtres déjantés des Expendables, s’en va chasser du Nazi à Abidjan. Et le lecteur ne peut que se désoler du temps qui passe, nous privant des meilleurs méchants que la littérature populaire puisse utiliser : les savants fous ayant survécus à la fin du Reich et souhaitant tuer la majorité de la population mondiale en lâchant un super virus hautement (et sexuellement) transmissible. D’où une histoire abracadabrante de putes infectées prêtes à contaminer la moitié de la planète que les agents du Scum (dans le désordre des tarés sadiques, des tortionnaires nymphos et des baroudeurs assoiffés de sang) vont venir dézinguer. Parce que le scum ne fait pas dans le détail et tant pis pour les dommages collatéraux, « ils viennent démolir, ils viennent détruire ». Mitrailleuses et lance-flammes gagnent le droit de s’exprimer, discuter vient ensuite. Ou jamais. ;

David Rome défouraille toujours de manière aussi énergique, pas vraiment de temps à perdre, l’intrigue doit être bouclée en 185 pages et il faut y caser des tortures, de la violence, des scènes de sexe,…Bref, les éléments nécessaires à un bon roman de gare des eighties, sauf que Rome / Houssin pousse le curseurs dans le rouge comme il avait pu le faire avec son DOBERMANN. Le bonhomme ne se refuse rien et l’ensemble, outrancier à souhait, acquiert au final un second degré réjouissant et, pour les plus pervers, un humour des plus noirs. Politiquement incorrect jusqu’au bout des ongles, le livre vomit ses « salopes », « nègres », « putes », à la chaine et ne se soucie aucunement de correction, de langage châtier ou de style littéraire relevé. Bref, comme les précédents opus, POUR QUI RICANENT LES HYENES aligne les poings dans la gueule, les balles dans la tête et les bites dans le cul. Ames sensibles, bobos et social justice imbéciles s’abstenir.  

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Erotique, #Polar, #Roman court (novella), #Roman de gare, #Thriller

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Publié le 21 Juin 2021

L'EMPIRE DU GRAAL d'Eric Giacometti & Jacques Ravenne

Onzième aventure du flic franc-mac Antoine Marcas, ce roman se rapproche résolument des standards du thriller ésotérique à la Dan Brown. L’intrigue s’avère par conséquent immédiatement intrigante et mixe de nombreux éléments qui attirent l’amateur du genre : une sépulture mystérieuse abritant un vampire, un micmac de l’Eglise à la recherche d’une relique et d’un miracle capable de relancer la foi, un enlèvement, un protagoniste référentiel (un auteur de…thrillers ésotériques !) faisant équipe avec Marcas,…Où tout cela conduit-il le lecteur ? Sur la piste du Graal, pourtant déjà trouvé par Indiana Jones et réinterprété par le DAVINCI CODE. Avec l’Atlantide, le saint calice reste la valeur sûre de l’aventure et, depuis des siècles, un objet de quête évident.

Toutes les légendes au sujet de la célèbre coupe répondent présentes et les auteurs nous balladent dans les hauts-lieux arthuriens : Winchester et sa table ronde, Glastonbury, Stonehenge, Brocéliande, le château de Comper, l’île d’Aval (Avalon ?) en Bretagne,… Les deux héros cherchent donc la tombe d’Arthur, suivent les traces de Merlin, etc. tout au long d’un jeu de piste agréable et bien mené, quoique légèrement répétitif : direction le point A pour y découvrir l’indice nécessaire à poursuivre le chemin vers le point B et on recommence. Les références obligées sont également présentes : l’occultiste Aleister Crowley, la mort de Jean-Paul 1er (qui, depuis « Le Parrain », est au cœur de bien des théories complotistes), etc.

Les romanciers y ajoutent un côté quelque peu iconoclaste et irrévérencieux avec cette Eglise qui décide d’organiser des miracles et s’inspire des recettes de « Star Wars » pour relancer la machine économique en perte de vitesse (et de croyants). Sans oublier quelques passages actuels et amusants, notamment cet « attentat » mammaire d’une bande de Femens qui retirent leurs habits de bonnes sœurs pour exhiber leur poitrine devant les dignitaires du Christ. Bref, la lecture fonctionne impeccablement… Jusqu’à la troisième (trop) longue partie, récit « historique » attribué à Chrétien de Troyes et qui entraine un complet basculement du récit dans le fantastique et l’allégorique. L’idée n’est pas mauvaise et la pirouette sur le pouvoir du Graal et la manière miraculeuse (au sens propre) dont Marcas s’en sort ne se montre pas gênante dans ce type de récit où domine le merveilleux. Mais fallait-il vraiment étirer cette troisième partie sur près de deux cents pages ? Ce pesant dernier peut se survoler : le lecteur a, de toutes façons, compris où les auteurs voulaient en venir et la morale de l’histoire, convenue mais bien amenée. Les révélations finales (sur Merlin) sont, par contre, plaisantes et compensent les précédents twists du récits (celui concernant l’identité réelle des méchants étant, par exemple, téléphoné !).

Au final, L’EMPIRE DU GRAAL se compose de 400 et quelques pages très divertissantes dans un style maintenant bien rodé (polar + thriller ésotérique + considérations philosophiques + notations franc-maçonniques + une touche de fantastique + thèses conspirationnistes + petites leçons d’Histoire), dans une tradition allant de Dan Brown à Valerio Evangelisti en passant par Henri Loevenbruck. Une lecture détente efficace et enlevée. Malheureusement, les auteurs y ont ajoutés 200 pages beaucoup plus lourdes et en grande partie inutiles qui atténuent grandement le plaisir ressenti à cette nouvelle livraison. Avis mitigé mais globalement positif.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Polar, #Thriller, #Historique, #Fantastique, #Esotérique

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Publié le 7 Juin 2021

SI LONGUE SOIT LA NUIT de Christophe Lambert

Le nouveau roman de Christophe Lambert débarque avec son pitch mystérieux et ses influences assumées (Stephen King) et la bande dessinée « Seuls ».

Le récit, mené sur un rythme alerte en 200 pages, alterne les points de vue entre cinq lycéens coincés durant la nuit dans leur école désertée. Ils ignorent ce qu’ils font là et comment ils sont arrivés en ce lieu. Dehors le ciel se teinte de couleurs étranges à la manière des aurores boréales, les eaux du fleuve montent et menacent de les submerger. Les portes sont bloquées et une créature proche de celle de « The Thing » rode dans les couloirs.

Les cinq jeunes gens ont évidemment des personnalités très différentes : d’abord l’adepte de jeux de rôle handicapé qui semble connaitre les tenants et aboutissants de l’histoire et semble adopter le profil de maitre du jeu bien que personne ne le remarque vraiment. Puis le bon élève timide et geek qui se rêve écrivain et lorgne sur une des demoiselles, la première de classe surdouée. Laquelle se dispute forcément avec la fille canon et populaire qui vient de rompre avec son mec et est à présent victime de revenge porn sur les réseaux sociaux. On note aussi le petit voyou plutôt grande gueule mais finalement pas si méchant et surtout perturbé par une hérédité pesante. Bref, des personnages assez classiques mais qui permettent une identification aisée pour les adolescents, cœur de cible du roman. Quoique très différents, ils vont néanmoins devoir s’unir pour résoudre le mystère qui les a conduit à cette école déserte. Et puis chacun cache un secret plus ou moins lourd qui les empêche d’avancer réellement et un fardeau duquel ils devront se défaire.

Peu à peu, le lecteur comprend où l’auteur veut nous conduire mais, en dépit de références évidentes et assumées (La bande dessinée « Seuls » comme déjà mentionné, John Carpenter, Stephen King, Lovecraft, Donjons & Dragons), le suspense fonctionne. Les plus âgés penseront certainement à des films des années ’80 comme « Stand by me », « Les Goonies », « Breakfast club », etc. Les plus jeunes citerons sans doute « Stranger Things » (qui recycle tous les titres précédemment cités) ou peut-être, pour les plus connaisseurs, l’excellent « Detention ».

Quoiqu’il en soit l’alternance des points de vue entre les protagonistes donne son rythme au récit et rend la lecture, divisée en chapitres relativement courts et ponctués de cliffhangers, très fluide.  L’énergie et le suspense développés sont d’ailleurs tels qu’il est bien difficile de ne pas terminer la lecture d’une traite.

SI LONGUE SOIT LA NUIT n’est sans doute pas le plus original ni le plus ambitieux des romans de Christophe Lambert (ce titre revenant probablement, dans le domaine de la littérature jeunesse en tout cas, à SOUL BREAKERS) mais il s’agit néanmoins d’un excellent divertissement young adult : du fantastique, du mystère, du thriller, une pointe d’épouvante, une bonne dose de considérations adolescentes et un suspense parfaitement maitrisé jusqu’au dénouement réussi. Une nouvelle fois vivement conseillé !

 

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Jeunesse, #Thriller

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Publié le 13 Avril 2021

LA NUIT DU FORAIN de Dean Koontz

Etrange roman, signé Dean Koontz, qui constitue la novélisation de l’excellent slasher « Massacres dans le train fantôme » de Tobe Hooper. Quiconque a visionné le long-métrage a cependant pu se rendre compte qu’il brillait davantage par son sens visuel, sa photographie réussie et son ambiance de fête sinistre, que par son scénario disons…basique. Comment Koontz allait-il pouvoir en tirer un roman de près de 300 pages ? La réponse est simple : la véritable adaptation ne débute qu’après plus de 200 pages. Autrement dit, tout ce qui précède a été créé spécialement pour la version romanesque. Ce qui permet un livre aux personnages nettement plus travaillés que le film et confère également tout son intérêt au roman, y compris pour ceux qui connaissent bien « Massacres dans le train fantôme ». Koontz utilisa le pseudonyme d’Owen West pour ce travail et le bouquin fut disponible avant la sortie du film, laissant le public pensait que l’œuvre de Hooper adapter en réalité le livre.

Qu’apporte les 200 premières pages ? Un contexte fort différent. Le personnage du forain, Conrad, est présenté comme un adorateur de Satan persuadé d’être destiné à engendrer l’Anté-Christ. Son épouse, Ellen, soupçonne le côté maléfique de son enfant difforme, Victor, qu’elle tue avant de fuir loin de son mari. Ce-dernier jure de la retrouver afin de supprimer sa future progéniture. Amy et Joey, coincés dans l’attraction foraine dans le dernier acte, ne sont donc plus des victimes prises au hasard par un maniaque mais bien des cibles choisies par Conrad pour exercer sa vengeance.

Koontz n’hésite pas à charger ses personnages : la mère d’Amy, devenu alcoolique et terriblement bigote, rappelle celle de Carrie. Amy aimerait bien être aussi salope que sa meilleure copine Liz, laquelle change de mecs tous les soirs et voudraient bien organiser une petite partouze afin de bisouter Amy. Conrad est un illuminé sataniste. Et Joey un geek blagueur fasciné par les monstres, fidèle en cela à sa présentation dans le film de Hooper.

Les premiers chapitres montrent ainsi les personnages confrontés à différentes situations de crise, en particulier la grossesse non désirée d’Amy. Celle-ci décide d’avorter et se voit lâcher par son petit copain pas vraiment convaincu par la paternité. Le roman, plutôt orienté vers la chronique sociale teintée d’un soupçon de thriller, se dirige finalement, dans ses 80 dernières pages, vers l’épouvante plus classique. Le jeu du chat et de la souris dans le train fantôme se conforme alors, globalement, au long-métrage de Tobe Hooper.

Ceux qui apprécient « Massacres dans le train fantôme » seront sans doute intéressé par cet approfondissement de l’intrigue et des protagonistes, les autres, ne connaissant pas la source d’inspiration cinématographique, passeront néanmoins un bon moment étant donné la science coutumière de Koontz pour le « page turning ». Plaisant.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cinéma, #Fantastique, #Horreur, #Thriller

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Publié le 11 Avril 2021

LES ETOILES MEURENT AUSSI de Christophe Lambert

La collection « Quark Noir », lancée par Flammarion, ne dura qu’un an, entre février 1999 et février 2000. Huit romans furent publiés, écrits par des valeurs sures de la science-fiction ou des étoiles montantes de l’imaginaire francophone : Andrevon, Bordage, Canal, Ayerdhal, Riou, Wintrebert,… Et Christophe Lambert qui s’empare du héros astrophysicien Mark Sidzik. Le projet de la série, assez proche du Poulpe dans sa démarche, consistait à laisser le personnage aux mains d’une série d’auteurs qui devaient imaginer des intrigues dans lesquelles « la science kidnappe le polar ». Nous sommes donc dans un techno-thriller teinté de science-fiction, ou du moins d’anticipation, et saupoudré d’influences cyberpunk et hard-science (mais très abordable !). Groupes industriels tout puissants, lobbies divers, recherche d’une énergie propre (la fusion nucléaire), manipulations diverses,…Sidzil œuvre pour le World Ethics and Research afin que la science garde sa « propreté », à l’abris des bidouillages financiers, politiques, etc. Bref une question toujours (et même davantage !) d’actualité vingt ans après la publication de ce roman, surtout que la découverte d’une potentielle énergie « miraculeuse » comme la fusion nécessite des investissements colossaux. De plus, les répercussions seraient incroyables, en particuliers (mais pas seulement) auprès des producteurs d’autres formes d’énergie. On le voit, les questions posées dépassent largement la naïveté des techno thrillers d’antan (modelés sur James Bond) dans lesquels un savant fou souhaite devenir maitre du monde grâce à une invention révolutionnaire.  

Avec une progression maitrisée, l’auteur plonge son héros au cœur du problème jusqu’à ce qu’il soit pratiquement dépassé par les enjeux de cette course vers la fusion. La documentation nécessaire à l’intrigue est solide, avec quelques pages en postface explicatives, donnant une plus-value pédagogique (au sens large et non péjoratif) au récit qui mêle donc polar, espionnage et anticipation. Quelques notes peuvent amuser : la campagne présidentielle de Cohn-Bendit, sachant que l’affaire est de toutes façons pliées entre Jospin et Chirac (hum !). Il existe également une association mystérieuse surnommée les Watchmen dont les noms des intervenants sont empruntés à la célèbre BD d’Alan Moore. Notons également une visite aux bureaux de SF Mag, lequel était, à cette époque, géré par Flammarion. Mais ça n’allait pas durer. Pas de chance pour les pigistes qui y ont travaillés bénévolement (dont moi-même), nous n’avons jamais connu de bureaux dans la Tour Montparnasse.

En résumé, LES ETOILES MEURENT AUSSI se lit avec plaisir: un bouquin bien mené qui ressuscite avec bonheur certaines conventions du roman populaire d’antan (encore une fois ce n’est pas une critique, bien au contraire il s’agit d’un compliment) mais en leur conférant un rythme plus moderne, plus haletant et cadencé par les cliffhangers et autres twists, aujourd’hui indispensable à garder l’intérêt du public. Les aspects anticipatifs et scientifiques, de leur côté, émaillent l’histoire sans l’alourdir, apportant les informations nécessaires sans noyer le lecteur dans les détails superflus. Bref, du divertissement intelligent tout à fait réussi !

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Publié le 15 Mars 2021

ALEX RIDER TOME 4: JEU DE TUEUR d'Anthony Horowitz

Le James Bond adolescent reprend la route pour une quatrième mission dans laquelle il hérite même d’un super vélo aussi blindé de gadgets que l’Aston Martin de son modèle. Pourtant, au départ, notre héros goûte des vacances bien méritées aux cotés de sa petite amie Sabina Pleasure (un nom typiquement « bondien » !) dans le sud de la France. Mais, rapidement, un attentat détruit la maison de sa copine et blesse gravement son père. Pour Alex, pas de doute, la personne visée c’était lui. Il va donc mener son enquête et, rapidement, soupçonner la pop star philanthrope Damian Cray d’être l’auteur de cette attaque. Or Cray s’apprête à lancer sur le marché une console de jeux vidéo révolutionnaire.

L’adversaire d’Alex est, cette fois, une pop star milliardaire, sorte de compromis entre Paul McCartney et Bono mâtiné de Sting et d’Elton John. Le genre de vedette qui serre la main de la reine, donne avec le sourire la moitié de ses gains et multiplie les actions caritatives. Insoupçonnable, même pour le MI6 qui refuse de croire Alex…lequel devra, par conséquent, agir seul. Notre héros, dans la tradition de l’espionnage, va donc voyager du Sud de la France à Paris, sans oublier Amsterdam et Londres.

Dans la droite ligne des précédents, ce quatrième tome constitue un divertissement bien calibré pour le public adolescent mais capable d’intéresser également les plus grands. Intrigue d’espionnage mâtiné de techno thriller et d’une pointe d’anticipation / science-fiction, passages d’action rondement menés, personnages bien typés dont un Alex que l’on connait de mieux en mieux, révélations faisant avancer l’histoire générale de notre héros et final efficace qui annone la suite, SCORPIA.

Plus sombre et plus « violent » que les trois premiers volumes, la saga Alex Rider, à l’image des Harry Potter, semble vieillir avec son public et délaisse le côté « aventure merveilleuse » pour rappeler que l’espionnage, au-delà des gadgets et des demoiselles en détresse, c’est également un monde de coups fourrés, de crimes pour raison d’état et de retournements de veste en fonction du vent soufflant sur les relations internationales.

Un bon cru.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Espionnage, #Jeunesse, #Thriller, #Technothriller

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Publié le 28 Février 2021

LE JEU de Richard Laymon

Richard Laymon est un des grands noms de l’horreur américaine, tendance brutale et sans concessions. Né en 1947 et décédé en 2001, il fut un des piliers du splatterpunk et eut les honneurs d’être traduit à 6 reprises dans la collection « Gore ». Mais sa production pléthorique reste encore à défricher, d’autant qu’il a usé de nombreux pseudonymes : Carl Laymon, Richard Kelly, Lee Davis Willoughby, Carla Laymon,…Loué par Stephen King pour ses talents de « page turner », préfacé par Dean Koontz, LE JEU constitue un roman qui s’apparente, dans ses deux premiers tiers, à un « simple » thriller avant de plonger plus frontalement dans l’horreur pure. Réussite ou ratage ? Difficile de trancher, le plaisir de lecture s’avère réel mais les défauts sont, eux-aussi, nombreux.

L’intrigue se base sur le fameux postulat « que seriez-vous prêt à faire pour de l’argent ? ». L’héroïne, Jane Kerry, vit tranquillement sa petite existence de bibliothécaire célibataire un peu rondelette dans son bled de Donnerville. Un soir elle trouve une lettre avec un indice mystérieux qui la conduit à chercher un livre dans lequel elle découvre une enveloppe. A l’intérieur, 100 dollars, une nouvelle énigme et une signature en deux lettres : MJ, le maitre du jeu. Jane accepte cette proposition et reçoit 2OO dollars de récompense. Ainsi qu’une devinette à résoudre. Le jeu a commencé et le maitre n’acceptera pas de l’arrêter avant sa conclusion…

Le roman se place résolument dans la position de Jane, on se trouve même dans sa tête et on suit ses pensées, ses hésitations, ses doutes,…C’est la force du bouquin mais également sa faiblesse. Parfois c’est prenant, parfois pas du tout. De longs passages auraient gagnés à recevoir les conseils d’un bon éditeur. En clair des scènes entières se trainent, sont inintéressantes et ne font aucunement avancer l’intrigue, au point qu’on finit par les parcourir en diagonale. Il faut également admettre que l’héroïne agit souvent en dépit du bon sens et que ses réactions donnent souvent envie de se taper la tête dans le mur tant certaines apparaissent d’une absolue stupidité. Il n’y a pas vraiment de remise en question en dépit des ruminations mentales de l’héroïne, pas vraiment de « j’en reste là » (ou ça ne dure que quelque pages), juste l’appât irrésistible du gain. La suspension d’incrédulité s’avère de rigueur, d’autant que l’omniscience du « maitre du jeu » ne sera pas vraiment expliquée. Le lecteur s’attend même à un twist pour expliquer sa capacité à observer l’héroïne, à la traquer et à la retrouver où qu’elle aille. Mais non, pas vraiment d’explications. Il parait avoir des moyens illimités, tant pour surveiller sa proie que pour lui donner des milliers de dollars. Comment ? Pourquoi ? Pour le simple plaisir de la cruauté et de la manipulation…Un peu facile Mr Laymon !

Autre point risible : Jane passe de bibliothécaire rondelette (son poids constitue une vraie obsession alors qu’elle parait juste un peu enveloppée et que tout le monde s’accorde à la trouver séduisante) à fille athlétique, mince, combattive et en pleine forme. A défaut d’avoir sa bite et son couteau elle a son ventre plat, ses gros nichons et son cran d’arrêt ! Au final elle rendrait coup pour coup à Rambo ! Or toute l’intrigue se déroule en quinze jours, cette transformation est donc totalement ridicule et le climax final, précipité, n’aide pas. Le style de Laymon n’est pas, non plus, franchement travaillé. Le genre ne nécessite pas de se montrer un styliste confirmé ou de retravailler chaque phrase durant des jours mais l’auteur n’a jamais eu la réputation de soigner sa littérature et, ici, encore on note pas mal de passages disons…relâchés.

Pourtant, le bouquin reste dans l’ensemble plaisant : malgré ses longueurs évidentes (une bonne centaine de pages auraient pu passer à la trappe sans soucis !) le côté page turner fonctionne et le lecteur a envie de connaitre la suite et, surtout, le fin mot de l’histoire (quitte à être déçu par le final). L’auteur parsème aussi son récit de scènes de sexe, le jeu semblant avoir une influence des plus stimulantes sur la libido de l’héroïne. Enfin, le dernier tiers s’emballe et verse plus gratuitement dans l’horreur bien sanglante avec toutes les scènes attendues pour divertir le lecteur friand de splatterpunk : victimes démembrées, tortures, autocannibalisme, viols, etc. Enfin du fun ! Laymon s’affranchit à ce moment du peu de vraisemblance que le roman gardait pour plonger dans la série B littéraire à la manière des films de torture porn. Ce n’est plus du thriller, c’est alors de l’horreur pure et dure et, avouons-le, tout ça se montre plus divertissant que la première partie un poil longuette. Bilan mitigé donc mais, à condition d’accepter ses faiblesses, de survoler certains chapitres sans intérêt et d’apprécier la cassure du dernier tiers qui ne se soucie quasiment plus de crédibilité, l’ensemble offre un bon moment.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Horreur, #Thriller, #splatterpunk

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Publié le 25 Février 2021

FILS UNIQUE de Jack Ketchum

Jack Ketchum fut un spécialiste du roman d’horreur réaliste, la plupart de ses livres s’inspirant, de près ou de loin, de faits réels. Dans FILS UNIQUE il reprend fidèlement une authentique affaire criminelle, la postface nous apprenant qu’il s’est uniquement permis des altérations mineures (léger changement des noms et des lieux et, sans doute pour des questions de clarté, omission des autres membres de la fratrie). Mais le romancier relate fidèlement les faits ayant conduit Sherry Moore Nance en prison puisqu’elle fut condamnée, au final, à la prison à vie pour avoir abattu son mari violent. Aujourd’hui, elle purge toujours sa peine et cette injustice flagrante a poussé Ketchum à écrire ce livre, lequel s’apparente parfois à une charge virulent contre un système corrompu, des juges déconnectés de la réalité et une ordure d’avocat (pléonasme !) de l’accusation. FILS UNIQUE se base donc sur un documentaire visionné, quasiment par hasard, par l’auteur au sujet de femmes poussées à bout ayant été jusqu’au meurtre. Il relate l’histoire d’une femme, Lydia Dance, ayant épousé un type apparemment bien sous tous rapports, qu’elle soupçonne rapidement d’abuser de leur fils unique. Elle se lance dans un procès difficile pour faire éclater la vérité et se heurte à un système judiciaire pourri qui préfère défendre à tout prix l’accusé que la victime.

Ketchum souhaite provoquer l’indignation, voire la révolte du lecteur, il le plonge dans la fange, dans les sévices subis par le petit garçon et l’injustice vécue par la mère, les personnages sont réduits à leur statut de victime et de violeur / harceleur. En parallèle, un récit de serial killer (le mari, probablement) permet à l’auteur des descriptions additionnelles de viols, de tortures et de meurtres. Ketchum n’a jamais fait dans la dentelle et il livre ici un roman coup de poing et brutal à souhait, sans toutefois verser dans le craspec de ses « Gore ».

Dans les dernières lignes de la postface, Ketchum se demande cependant si la véritable Sherry Moore Nance a été 100% honnête dans ses déclarations et il avoue que certains éléments récents le chiffonnent mais que cela ne change pas fondamentalement les raisons pour lesquelles il a tenu à écrire ce livre, à savoir dénoncer un système inique.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Thriller, #Histoire vraie

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Publié le 21 Janvier 2021

DEMONS INTIMES de Dean Koontz

« Strange Highways », copieux recueil américain, s’est vu scindé en deux pour son édition française : d’un côté ETRANGES DETOURS et de l’autre DEMONS INTIMES. Le contenu de ce dernier est également quelque peu étonnant puisque nous avons un court roman, « Chase » (version remaniée de LA PEAU DES HEROS  écrit en 1972 et jadis disponible à la série noire mais ici réactualisé et surtout raccourci pour lui donner davantage d’efficacité). Il s’agit d’un bon thriller au sujet d’un certain Benjamin Chase, héros de guerre ayant un sérieux problème de boisson qui se lance sur la piste d’un tueur en série.

Le reste du recueil se compose de nouvelles explorant différents sous-genres : « Bruno » est une très plaisante parodie science-fictionnel de polar dans lequel un flic fait équipe avec un ours venant d’un monde parallèle dans lequel Walt Disney est un fabriquant d’armes. « Nous trois » traite du sujet de trois enfants mutants partant à la conquête du monde grâce à leurs immenses pouvoirs. « Le dur » illustre le jeu de chat et la souris entre un flic dur à cuire et un criminel mais tout n’est pas aussi simple et l’intrigue vire progressivement au fantastique. « Les chatons », écrit en 1966, se situe davantage dans l’horreur psychologique et se termine par une chute finale particulièrement glauque. « La nuit de la tempête » traite du sujet classique des robots qui, partant se balader pour une partie de chasse, tombent sur d’étranges traces et se demandent s’il n’existerait pas d’étranges créatures légendaires nommées les Hommes quelque part sur la planète. Enfin, « le crépuscule de l’aube » se montre surprenante en suivant un athée convaincu qui, peu à peu, en vient à envisager la possibilité du divin.

Ces différentes nouvelles offrent, au final, un panorama convaincant de Dean Koontz. Ecrites entre 1966 et la fin des années ’80, elles témoignent de sa pluralité d’inspiration : thriller, polar, humour, science-fiction, fantastique, merveilleux, pouvoirs paranormaux, monstres et horreur trop humaine…Le catalogue des éléments qui assureront le succès de l’écrivain se retrouve dans ce voyage rétrospectif fort plaisant terminé par une intéressante postface expliquant la genèse des textes proposés.

Conseillé.

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