Publié le 31 Décembre 2022
Ariel Holzl édite en 2017 son premier roman, LES SŒURS CARMINES. Depuis il a déjà publié une dizaine de titres dans les domaines de l'imaginaire. PAX AUTOMATA, le petit dernier, s'inscrit dans le Steampunk, l'uchronie et l'Historic Fantasy.
XIXème siècle, en France. L'Empereur Napoléon III s'apprête à inaugurer l'exposition universelle de Paris. La science a beaucoup progressé et le monde fonctionne grâce à des automates qui s'acquittent de nombreuses tâches subalternes. La principale loi de la Pax Automata interdit cependant à ces robots de posséder des traits humains. Pendant ce temps, Philémon, élève de la prestigieuse école de Saint-Cyr, se voit choisi pour piloter un nouvel aéronef révolutionnaire, le Zéphir. À la suite d'un sabotage, l'engin s'écrase et Philémon découvre un enfant automate qui pourrait bien être une nouvelle arme destinée à abattre l'Empire. Allié à Zélie, une romanicielle, Philémon mène l'enquête.
Roman d'aventures "jeunesse" très dépaysant, PAX AUTOMATA s'appuie sur un monde steampunk uchronique original qui part de la réalité historique pour lancer des pistes divergentes intéressantes. Ainsi Ada Lovelace, mathématicienne authentique considérée comme la pionnière de la programmation informatique a supplanté la reine Victoria et règne sur une Grande-Bretagne automatisée. De son côté Napoléon III a triomphé à Sedan et domine la France. L'auteur joue donc avec l'Histoire à la manière d'un feuilletonniste et entraine le lecteur dans une suite d'aventures enlevées et plaisantes, ponctuées de rencontres diverses. Le héros, flanqué d'une romanicielle, de son meilleur ami et de sa rivale, la meilleure élève de l'école, va ainsi mettre à jour une vaste conspiration aux ramifications politiques complexes.
L'auteur avance à rythme élevé, parfois même trop: l'intrigue ne prend guère le temps de se poser mais multiplie les péripéties pour maintenir l'attention du lecteur. Du coup ce dernier n'a pas le temps de s'imprégner de toutes les trouvailles bienvenues, notamment une belle inventivité dans les termes argotiques et autres néologismes. Vu la richesse de l'univers il serait cependant dommage d'en rester là, espérons que l'auteur y reviendra pour un nouveau récit. La fin, d'ailleurs, laisse la porte ouverte à une séquelle bien que ce roman se suffise à lui-même. Les nombreuses illustrations et les touches d'humour ajoutent un côté attrayant à ce roman fort bien présenté qui, en plus d'être réussi, s'avère un bel objet.
Bref, si le déroulé reste un poil convenu et que le principal personnage manque de charisme ou de fantaisie pour totalement emporter l'adhésion, le riche décor, la langue inventive et les personnages secondaires bien typés font de PAX AUTOMATA un divertissement de qualité à déguster sans tarder.