preston & child

Publié le 9 Février 2023

RELIC de Preston & Child

La première enquête de Pendergast se distingue des suivantes, ne serait-ce que parce que l’inspecteur n’y a finalement qu’un rôle secondaire. Nous sommes dans le musée d’Histoire naturelle de New York où se produit une série de meurtres sanglants et inexplicables. Au fil des pages la vérité se fait jour : le responsable s’avère une créature hybride, un mutant tenant à la fois du gecko et du primate, suffisamment intelligent pour hanter les couloirs du musée depuis des années sans être repéré. Classiquement, « façon Dents de la mer » (et surement même avant), les responsables tentent d’étouffer l’affaire sous peine de perturber le lancement d’une ambitieuse exposition consacrée aux superstitions et qui, logiquement, devraient attirer de nombreux curieux.

Le roman se divise grosso modo en deux parties : une mise en place un brin languissante avec présentation des personnages et de leurs problèmes, hypothèses scientifiques et recherches dans le style policier pour découvrir l’auteur des meurtres. Le tout additionné de querelles internes et autres luttes de pouvoir. D’abord entre les différents chercheurs qui se tirent dans les pattes, certains estimant, par exemple, la future exposition comme trop sensationnaliste et pas assez sérieuse. Cette première partie est quand même un peu ennuyeuse avec beaucoup de description et des tas de passages scientifiques parfois laborieux. Ensuite l’arrivée de Pendergast génère de nouveaux conflits et même un véritable bras de fer entre ce policier posé du Sud (bref, un plouc pour les savants du musée) et les responsables de l’exposition qui refusent de reporter son inauguration. A partir de là, RELIC commence à se montrer plus nerveux et intéressant.

La seconde partie (qui occupe environ un tiers du roman) donne davantage dans le thriller fantastique légèrement teinté d’horreur à la manière de « Alien » ou, pour reprendre une des accroches d’un « Jurassic Park en plein New York ». Le bouquin, jusque-là assez lent, devient davantage un page-turner classique. Peut-être une conséquence de l’écriture à quatre mains, comme si un des auteurs s’intéressait davantage au récit scientifique et à la « vie » d’un musée tandis que l’autre se préoccupait surtout d’action. Dès lors, durant environ 150 pages, la bestiole sème la mort dans le musée et les héros tentent de la supprimer à la manière d’un bon vieux film de monstre. C’est d’ailleurs l’option choisie par l’adaptation cinématographique.

En résumé, un roman sympathique et agréable à lire en dépit d’une mise en place qui eut mérité d’être dégraissée. Mais le dernier acte, efficace et nerveux, rachète en partie ses scories et termine ce RELIC sur une note positive.  

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Preston & Child, #Pendergast, #Thriller, #Fantastique

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Publié le 10 Décembre 2022

ICE LIMIT de Preston & Child

Le duo Preston & Child est surtout connu pour son long cycle consacré à Pendergast, une série de romans policiers teintés de surnaturel. Ils ont également livré quelques bouquins indépendants dont ce ICE LIMIT qui, après un début prometteur, s'embourbe…

L'intrigue, au départ, s'annonce pourtant intéressante: un collectionneur ultra-riche (ça aide!) décide de récupérer une gigantesque météorite tombée sur une ile au sud du Chili. Mais la masse du corps céleste nécessite une organisation sans faille et une fine équipe se propose d'effectuer le rapatriement contre une énorme somme d'argent. C'est le début d'une aventure maritime d'abord plaisante, dans un mélange d'action et de thriller saupoudré d'une touche de science-fiction et d'extrapolations scientifiques. ICE LIMIT évoque ainsi les premiers livres de Clive Cussler avec un défi apparemment impossible (style RENFLOUEZ LE TITANIC!) et un navire hyper sophistiqué camouflé en vieux raffiot (comme dans la saga de l'Oregon).

Malheureusement, tout ça ne tient pas la distance, d'autant que le duo cède à la mode si actuelle du délayage…500 pages pour une aventure assez simple qui eut été nettement plus palpitante en 300. Le rythme se montre donc défaillant ce qui, dans un bouquin estampillé "thriller d'action", s'avère problématique. Il n'est pas question ici de regretter de privilégier l'ambiance ou un climat posé, simplement de pointer un manque de péripéties rédhibitoire associé à des protagonistes souvent clichés. On n'échappe même pas à la capitaine de navire dont l'alcoolisme a ruiné la carrière mais qui cherche la rédemption. C'est toutefois la protagoniste la plus "humaine", les autres étant trop schématiques même si certains sont sympathiques ou intéressants, notamment le capitaine chilien érigé en grand méchant et qui, finalement, cherche seulement à défendre son pays contre les Américains très envahissants. Les romances inévitables permettent en outre de tirer davantage à la ligne et n'apportent pas grand-chose au récit. Ce-dernier se conclut par une (trop) longue bataille navale façon blockbuster hollywoodien mais sans réussir à maintenir l'intérêt. De plus, les termes maritimes et techniques alourdissent ce bouquin trop partagé entre une volonté "savante" et "instructive", voire didactique, façon techno-thriller et le pur divertissement d'aventures. Là encore, neuf romans sur dix de Clive Cussler (ou ses collaborateurs / nègres) se montrent plus convaincants.

Les dernières pages, elles, tentent d'élever le propos avec un petit côté philosophico-scientifique qui révèle la véritable nature de la météorite. Les auteurs annoncent ainsi la suite, A COMME APOCALYPSE qu'on espère plus palpitant. En résumé voici un roman décevant dont on pourra survoler quelques passages rébarbatifs pour en connaitre l'issue, plus intéressante mais un peu trop "ouverte" pour ne pas laisser, là aussi, une impression mitigée. Dommage car le début laissait espérer un bouquin plus palpitant et intéressant. Un coup dans l'eau.

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