science-fiction

Publié le 12 Février 2025

L'HOMME QUI TUA L'HIVER de Christian Léourier

Deuxième volume de la saga de Lanmeur (qui en compte 7 mais peuvent se lire indépendamment), un vaste planet-opéra écrit par Christian Léourier entre 1984 et 1994. Les romans qui le composent sont toutefois courts, celui-ci ne compte que 154 pages. C’est un récit d’exploration et de découverte, celle de la planète Nédim, par l’archéologue Akrem venue fouiller la cité de Gogleth, supposée la demeure du dieu de l’hiver, Héloc. Avec Akrem, le lecteur apprend la mythologie de cette planète, basée sur l’opposition entre Héloc et Bléoc, le dieu de l’été, une manière, pour les habitants, d’expliquer les interminables hivers et les très longs étés que connait cette planète inhospitalière. Avec cette jeune archéologue, nous avançons donc sur cette planète glaciale et le tout s’apparente à ces récits de voyage vers le cercle polaire. Akrèn prend ainsi connaissance des coutumes de la planète tout en restant favorable à la doctrine de Lanmeur qui vise à rassembler toutes les espèces au sein d’un vaste ensemble.

Si l’aspect planet-opéra est agréable, avec cette découverte d’un univers différent, le tout manque cependant de rebondissements pour captiver. Le roman, heureusement court, se montre très linéaire et sans grand enjeu : arrivée de l’archéologue sur la planète inhospitalière, voyage vers la ville légendaire et exploration de cette dernière. Pas vraiment de moments marquants, un récit tout simplement tranquille, dans lequel on se plonge agréablement mais sans le trouver tout à fait satisfaisant.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction, #planet opéra

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Publié le 6 Décembre 2024

SHADOWRUN: GRILLE NEURONES de Nigel Findley

Prolifique auteur dans le domaine du jeu de rôles, le Canadien Nigel Findley est décédé d’une crise cardiaque a seulement 35 ans. Il laisse une poignée de romans dans l’univers Shadowrun, des titres qui embrassent complètement leur nature pulp / popcorn. Pour ceux qui l’ignore l’univers Shadowrun (décliné en jeux de rôles, deckbuilding et autres) mélange urban fantasy et cyberpunk. Près de 80 bouquins ont été publiés depuis le début des années 90.

Nous sommes au milieu du XXIème siècle dans un univers où les conventions habituelles du cyberpunk (mégacorporations toute puissantes, surveillance généralisée, drogues de synthèses et hacker s’en allant fracasser la « glace » des programmes informatiques) voisine avec la Fantasy (présence d’Orcs, d’Elfes, de Dragons, de magiciens, etc.). Bref un univers très riche et coloré, incroyablement « cool » et complètement « geek ».

Ici nous sommes à Seattle et bien des gens s’éclatent avec des puces de simulations pas très légales qui permettent de vivre des expériences diverses, du sport extrême aux aventures sexuelles. Mais comme toutes les drogues celle-ci est dépassée par un nouveau gadget, le 2XS, qui donne des sensations encore plus intenses et entraine une dépendance quasi-immédiate au risque de laisser l’utilisateur les neurones grillés. Classiquement et de façon très polar, Dirk Montgomery enquête, à la première personne, sur ce sujet, ce qui entraine de nombreuses morts dans son entourage.

Avec sa narration traditionnelle, son détective toujours au bord de la ruine et revenu de tout, ses commentaires philosophico-dépressifs et son ambiance lourds, GRILLE-NEURONES à tout du (bon) polar hard-boiled à la Chandler. L’enquête, très touffue et pas toujours simple à suivre, s’inscrit, elle aussi, dans cette tradition visant à perdre le lecteur dans un monde de trahisons, retournements de situation et autres. Le héros, classique, n’en est pas moins sympa et on suit avec plaisir ses tentatives de percer le mystère. Evidemment, comme beaucoup de bouquins cyberpunk (y compris les plus réputés), pas mal de détails ont sacrément mal vieillis 35 ans plus tard, notamment l’absence de téléphone portable ou les représentations très rétro de la matrice / univers virtuel. Mais si on passe sur ses bémols voilà certainement un petit bouquin très agréable et qui se hisse même au-delà des espérances de ce genre de « tie-ins ».

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cyberpunk, #Fantasy, #Polar, #Shadowrun, #Jeu de rôle, #science-fiction

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Publié le 23 Octobre 2024

LE RETOUR DES DIEUX de Jimmy Guieu

Jimmy Guieu c’est quelque chose ! Pour certains (une minorité) un monument incontournable de la SF à la française. Pour beaucoup d’autre une relique, de la science-fiction totalement veillotte, quasiment illisible, qui enrobe des intrigues de séries Z d’une soupe philosophique et théologique plus que douteuse. Cette seconde rencontre avec l’auteur (bien des années après son fameux E.B.E. – plutôt sympa d’ailleurs) confirme tout le mal que l’on peut en penser.

Et pourtant ce premier tome des aventures de Gilles Novak, journaliste spécialisé dans l’étrange, débute de manière plutôt plaisante. Des phénomènes bizarres, des gitans ambigus, des méchants mystérieux, des poursuites en voitures et autres bagarres…On se croirait dans un polar ou un roman d’espionnage de gare. Novak tombe même sous le charme d’une belle gitane et vit avec elle quelques aventures ponctuées de pseudo miracles. Malheureusement, à mi-parcours, ça se gâte et Jimmy nous balance ses convictions (ou élucubrations) étayées par des sources (hum !) sérieuses, qu’il cite d’ailleurs longuement en fin de volume. L’habituel micmac ufologique paranormal à base de dieux venus d’ailleurs, de Jésus extraterrestre et d’anciens astronautes guidant l’Humanité depuis des millénaires. Tout ça est très lourd, très risible et, surtout, placé en plein milieu du bouquin sur quelques chapitres censés donner à ce récit de SF sinon potable un aspect scientifique et prophétique dont il se passerait bien.

Une fois passé ce mauvais moment, le Jimmy nous remet sur les rails d’un bouquin bien classique à base de guerre extraterrestre et de grands problèmes résolus à coup de laser. On dirait du Perry Rhodan mais en beaucoup moins bien. Bref, on arrive assez péniblement au bout d’un roman (qui, répétons-le, commençait plutôt agréablement durant une centaine de pages) en se disant qu’une fois suffit. Donc au revoir Jimmy Guieu et Gilles Novak…

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Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction, #Fleuve Noir Anticipation

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Publié le 21 Octobre 2024

PERRY RHODAN TOME 3: LA MILICE DES MUTANTS de Scheer et Darlton

Troisième tome des aventures de Perry Rhodan, lequel rencontre encore davantage les mutants, comme le titre l’indique. Alors que la guerre mondiale a été évitée et que Perry est en train de mettre sur pied sa troisième force destinée à maintenir la paix voici qu’une nouvelle menace extraterrestre se manifeste. Heureusement, une troupe de mutants, façon X-Men, vient le rejoindre pour l’aider dans son entreprise. Perry n’est plus l’ennemi de la Terre, les différents gouvernements ayant compris qu’il oeuvrait pour le bien de l’Humanité avec ses alliés Arkonides. De plus il acquiert une science ultra avancée d’un coup de baguette magique ou presque puisque les aliens lui communiquent leur science au moyen d’une machine d’apprentissage accéléré.

La série se poursuit dans la droite ligne des deux précédents volumes : de l’action, beaucoup d’action, des rebondissements, du techno babillage scientifique qui hérissera les fans de hard-science, des intrigues capilotractées, des retournements de situations invraisemblables, une grande naïveté et un style purement fonctionnel mais indéniablement efficace qui retrouve la verve du roman feuilleton populaire plein de bruits, de fureur et de tirs de laser. Alors oui ce n’est pas du Peter Hamilton ni du Greg Egan, ni même du Asimov ou du Clarke (pour parler de contemporains des auteurs) mais on passe un bon moment durant trois heures de pur divertissement. Si ce troisième tome tourne un peu en rond on devine que l’arrivée des mutants et l’objectif de quitter le système solaire vont relancer la machine dans le prochain épisode. To be continued…

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Publié le 14 Octobre 2024

LE MAITRE DE JUVENIA (SSPP) de JP Garen

L’écrivain J-P Garen fut d’abord médecin avant de se tourner vers la littérature, livrant de très nombreux romans populaire dans les collections dédiées du Fleuve Noir, que ce soit en Spécial Police ou en Anticipation. Il se distingue surtout par sa vaste saga de SSPP, autrement dit le « Service de Surveillance des Planètes Primitives ». Dans cette série le fier, séduisant, musclé et riche Marc Stone enquête sur divers planètes considérées comme primitives en compagnie de son androïde, Ray. Il est l’amant de la plus belle et la plus riche femme de la galaxie, Elsa, ce qui, évidemment, constitue un « plus ».

Ici on accuse Marc de corruption, une accusation qui ne tient pas vu sa fortune colossale offerte par la sexy Elsa. Du coup notre héros comprend qu’il y a anguille sous roche et décide de se rendre sur Juvénia, une planète en apparence primitive mais qui pourrait cacher un gros secret.

A partir de là l’auteur déroule un récit très classique, vite écrit et vite lu, à base de machinations diverses et de combines sur la planète Juvenia, avec un mélange de science-fiction à l’ancienne, de space-opéra et de planet-opéra dans un environnement assez proche de la Fantasy. C’est un peu du John Carter, du Star Trek et du Perry Rhodan, le tout mélangé de manière professionnelle, sans véritable génie mais sans mauvaise surprise : le lecteur reçoit ses trois heures de dépaysements garantis. Jolies filles, héros sans peur et sans reproche, combats, coups de laser, androïde ultra moderne,…

Tout ça fait très vieille école, de la SF de grand-papa diraient les détracteurs qui ne jurent que par la SF conscientisée / politisée ou la hard-science pointue où l’auteur vous explique sur 100 pages comment fonctionne un vaisseau spatial. Ici pas de ça, pas de digressions, pas de longueurs, pas le temps de ralentir l’action car l’auteur doit boucler son récit en moins de pages qu’un auteur moderne n’en consacre à son prologue. Et, c’est qu’il y a le bouquin suivant à écrire, la saga comptant plus de 40 tomes.

Au final, on passe un bon moment avec LE MAITRE DE JUVENIA, ce n’est pas de la grande littérature ni même de la grande SF façon « candidat aux prix littéraires » mais le contrat est rempli, dans une optique très série B à la Roger Corman pour les connaisseurs.

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Publié le 7 Octobre 2024

JE SUIS VAISSEAU d'Olivier Beranval

Ce pavé de science-fiction bien tassé nous conte les aventures de Vaisseau, une arche stellaire embarquée pour une mission de terraformation de nombreuses planètes. Sous la direction du commandant D’Arcy et de Vaisseau lui-même, l’AI en chef, l’engin s’en va fièrement là où l’homme n’a jamais mis le pied, explorer de nouveaux mondes, etc. La taille du vaisseau et la diversité de l’équipage (avec des mutants capables de s’adapter à divers environnement) en font un véritable monde vivant en autarcie dans lequel les générations se succèdent. Activités en tous genres, terraformation, mutations génétiques pour créer des colons capables de survivre sur des planètes hostiles, Vaisseau et ses sous AI se charge de tout, ou presque. Lorsqu’un accident survient, l’enquête commence pour découvrir les causes de la catastrophe ayant endommagé une partie de Vaisseau. Ce qui permet à l’auteur de décrire les différents mondes (aquatiques, désertiques, sylvestres, etc.) qui constituent l’arche spatiale, chacun ayant sa fonction et sa population.

Entre space-opéra, récit d’arche stellaire et exploration d’un Gros Objet Stupide, JE SUIS VAISSEAU plonge le lecteur en cœur de cette énorme machinerie spatiale. D’où un côté très hard SF / hard science (même si le jargon reste accessible) avec un foisonnement de personnage, une intrigue très secondaire et un rythme fort lent qui privilégie la description à l’action. Le roman semble avoir rencontré son public puisque la plupart des critiques se sont montrées très positives, on me permettra donc de ne pas partager l’enthousiasme général. Je n’ai tout simplement pas accroché et je suis resté complètement sur le carreau de ce livre que certains qualifie même de chef d’œuvre. Il n’est sans doute pas pour moi. Tant pis. Si j’apprécie l’ambition du roman et sa démesure je me contenterais de dire que j’ai éprouvé à sa lecture plus d’ennui poli que de passion.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Space Opera, #Hard Science, #Hard SF, #science-fiction, #A.I.

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Publié le 20 Septembre 2024

PERRY RHODAN 2: LA TERRE A PEUR de K-H Scheer & C. Darlton

Deuxième volet des aventures de Perry Rhodan, lequel, après être entré en contact sur la lune avec une race extraterrestre, a décidé de fonder une Troisième Force. Son but ? Servir de balance entre les grandes puissances, au bord de la guerre nucléaire en ce début des seventies (le roman a été écrit dix ans plus tôt) en leur donnant, en quelque sorte, un ennemi commun.

Nous avons droit à un résumé des événements au début du livre puis assez régulièrement au cours de la lecture, à l’image des comic-book de la même époque (relisez les Fantastic Four, à chaque épisode on a droit à deux pages de récap’). D’ailleurs cette saga d’anticipation space-opéra se rapproche largement des comics super héroïques avec son scénario improbable, ses rebondissements saugrenus et ses dialogues très naïfs. Nous sommes véritablement entre la Marvel, Star Trek et les sérials à la Flash Gordon. Bref, aux antipodes de la hard-science et, avouons-le, c’est parfois bien agréable.

Si le premier volume gardait un certain réalisme et une volonté de paraitre scientifique, ce deuxième, lui, plonge plus volontiers dans la fantaisie avec l’apparition de mutants nés des radiations atomiques. Ces « enfants de l’atome » ressemblent aux X-Men : un télépathe, un téléporteur, un voyant, etc. Vont-ils s’allier à Rhodan ou tenter de le vaincre ?

Avec LA TERRE A PEUR nous tenons un deuxième volet certes toujours très classique mais efficace, rédigé dans un style simple (avec toutefois un vocabulaire parfois recherché) dans une pure optique de divertissement feuilletonnesque. Le livre réussit donc sa mission : offrir 3 heures d’évasion au lecteur et lui donner envie de poursuivre la saga…

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Publié le 11 Septembre 2024

PERRY RHODAN 1: OPERATION ASTREE de  Karl-Herbert Scheer & Clark Darlton

Perry Rhodan ! Pour certains une légende, pour d’autres une relique. On attaque ce genre de bouquin avec appréhension, en se disant que jamais on ne pourra lire ne serait-ce qu’une petite partie des quelques 4 000 romans ( !!!) que compte cette saga débutée en 1961 et toujours publiée actuellement en Allemagne. Forcément on se dit que cette SF est complètement ringarde et datée…et finalement pas tant que ça. Alors bien sûr les aspects techniques ont pris un coup de vieux mais des bouquins cyberpunks d’auteurs réputés paraissent à présent bien plus antédiluviens. Nous sommes ici dans une sorte de space-opéra narrant les débuts de la conquête de l’espace et la première expédition vers la lune, dirigée par notre héros, Perry Rhodan. Lequel y découvre une civilisation extraterrestre aux pouvoirs colossaux mais au bord de l’extinction par suite d’un excès de télévision. Nos aliens léthargiques sont en pleine décadence et Perry leur vient en aide. Mais il refuse de confisquer pour une seule nation les innovations technologiques extraterrestre, craignant que cela conduise immanquablement à une guerre nucléaire. D’où l’établissement d’une « troisième force », une sorte de mini pays indépendant dans le désert de Gobi servant d’arbitre entre les blocs antagonistes de la Guerre Froide.

Perry Rhodan s’avère une SF anticipative d’assez bonne facture avec un côté pacifique et optimiste à la Star Trek. C’est d’ailleurs vers cet autre monument de la science-fiction que penche la saga allemande, plutôt que vers Star Wars ou autre space-opéra riche en action. Ici nous avons peu de combats, plutôt des affrontements verbaux et l’établissement par le héros d’une force neutre qui bouleverse l’équilibre géopolitique d’une Terre se dirigeant droit vers une guerre mondiale.

Les auteurs possèdent un solide métier de feuilletonistes et le démontrent par un style sans fioriture (mais avec un vocabulaire souvent soutenu) qui va à l’essentiel de façon efficace et prenante. Nous sommes en plein roman populaire et la priorité reste à l’intrigue, bien menée et souvent passionnante, emballée en moins de 200 pages. Tout va donc vite et sans perdre de temps en description inutile : les personnages sont hâtivement brossés, quelque peu caricaturaux avec ce héros totalement irréprochable et cette alien ultra belle. Mais le tout fonctionne et offre un vrai plaisir de lecture là où des romans plus réalistes et développés finissent par lasser. On referme donc ce premier tome en se disant qu’on a passé une belle aventure et qu’on la poursuivra surement pour quelques volumes, sans s’inquiéter de ne jamais pouvoir tout lire.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Perry Rhodan, #Fleuve Noir Anticipation, #science-fiction

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Publié le 5 Septembre 2024

MINDSTAR de Peter F. Hamilton

Dans un proche avenir, en Angleterre…Le pays se relève à peine d’une série de catastrophes : réchauffement climatique, émeutes, surpopulations, guerres et, la pire de toutes, dix ans de socialisme. Heureusement la dictature s’est effondrée permettant le retour d’une politique néo-conservatrice, du libre-échange et du libéralisme. Bref, tout va mieux et, même si ce n’est pas encore le paradis, l’Angleterre repart sur des bases plus saines. Dans cet univers, Greg Mandel, ancien soldat doté d’un implant lui offrant des pouvoirs psy, joue les détectives

Peter Hamilton est aujourd’hui une valeur sûre de la SF surtout actif dans le domaine du space-opéra. Avec ce livre écrit à ses débuts il se situe davantage dans un style alors en vogue qui mélange le cyberpunk et le polar futuriste. Bref, de la science-fiction proche, prophétique sur certains points, déjà dépassé sur d’autres, qui joue aussi la carte de la politique-fiction et du techno-thriller.

Le roman reste malheureusement lent à démarrer et comporte quelques longueurs, les 600 pages n’étaient sans doute pas nécessaires. En effet, l’auteur se perd dans les détails même si l’intrigue générale reste d’une envergure moindre que dans ses futurs space-opéras. On sent le potentiel de l’auteur mais on aurait souhaité qu’un éditeur plus sévère lui demande de couper dans ses digressions pour resserrer son récit. En dépit d’une trame de polar avec enquête, meurtre et rebondissements, MINDSTAR souffre de ce rythme lénifiant et le lecteur finit par se désintéresser de cette intrigue en dépit d’un final plus explosif mais quelque peu précité.

Ca reste une lecture relativement agréable et sans prise de tête mais on en ressort immanquablement un peu déçu.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction, #Cyberpunk, #Thriller

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Publié le 12 Août 2024

LA SOCIETE PROTECTRICE DES KAIJUS

John Scalzi est devenu en quelques années une des valeurs sures de la SF du XXIème siècle, notamment grâce à son excellent LE VIEIL HOMME ET LA GUERRE. Mais, à côté de ses romans plus sérieux, souvent orientés space-opéra (comme sa trilogie de L’EFFONDREMENT DE L’EMPIRE), Scalzi écrit aussi des romans humoristiques. Sa parodie de « Star Trek », RED SHIRTS gagna ainsi un Hugo (mais ne m’avais guère convaincu), dernièrement il a produit SUPER MECHANT DEBUTANT et, durant le Covid, il a rédigé LA SOCIETE PROTECTRICE DES KAIJUS. Dans sa postface il explique qu’il travaillait alors sur un bouquin sérieux mais en raison de la pandémie, de l’insurrection sur Washington, des mauvaises nouvelles généralisées et des deux mois où il a lui aussi été malade il voulait écrire quelque chose de léger. D’où ce roman qui se présente un peu comme un blokbuster des années ’80 et un hommage assumé à Godzilla, « Pacific Rim », « Jurassic Park » etc. Le soucis ? Le bouquin se présente ainsi mais se révèle surtout très bavard. Alors que les USA s’enferment dans le confinement et que de nombreux travailleurs perdent leur emploi, le narrateur, Jamie, reçoit une offre qu’il ne peut refuser : travailler à la protection des animaux. De gros animaux. En fait des Kaijus, des bestioles se nourrissant d’énergie nucléaire vivant sur un monde parallèle et ayant inspiré les créateurs de Godzilla.

Voilà une bien intéressante idée mais le résultat n’est pas aussi amusant que prévu. L’intrigue est assez prévisible et manque d’action : quitte à jouer la carte du blockbuster divertissant on aurait aimé voir les kaijus surgir sur terre et écraser des citoyens effrayés. Mais non. Au contraire on a droit à d’interminables bavardages qui paraissent souvent artificiels, avec leurs références obligées mais insistantes à la pop culture (l’auteur se sent ainsi forcés de mentionner les titres des films évoqués au cas où l’un des lecteurs aurait manqué le clin d’œil). Leurs chamailleries très adolescentes rappellent certes les gros budgets hollywoodiens mais sans vraiment amuser. A vrai dire on a plus l’impression de lire un décalque désargenté qu’un vrai blockbuster…c’est presque comme si Scalzi nous offrait un mockbuster à la Asylum : au lieu de montrer les monstres en action on se retrouve entre quatre murs à écouter les protagonistes en parler. Scalzi se sent aussi malin d’intégrer un « iel » dans la bande, ce qui donne des dialogues à coup de points médian et de iel assez pénibles.

Vendu comme un bouquin fun, LA SOCIETE PROTECTRICE DES KAIJUS tourne assez vite en rond (tout comme le précité RED SHIRTS) et une fois les sourires engendrés par les 100 premières pages dissipés il ne reste pas grand-chose pour maintenir l’intérêt…

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Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction, #Humour, #Aventures

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