marvel events - crossovers

Publié le 8 Mars 2024

AVENGERS & FANTASTIC FOUR: EMPYRE de Dan Slott

(critique commune aux 4 volumes soft-cover)

Dans la Maison des Idées on aime le recyclage, c’est bien connu. Du coup on revient régulièrement aux sagas considérées comme majeures comme la Guerre des Kree et des Skrull (personnellement je n’ai jamais accroché à ce space-opéra grandiloquent truffé de deus ex machina). Bref, on repart pour un tour avec Hulkling, un des Jeunes Vengeurs intronisé empereur car né d’une princesse Skrull et du héros légendaire des Krees, Captain Mar-Vell. Les deux peuples s’unissent pour lutter contre les Cotatis, une race végétale devenue très agressive. D’ailleurs ces derniers, que l’on pensait gentils et alliés des Avengers, se révèlent menaçants et désireux d’attaquer la Terre. D’où l’arrivée de personnages attendus (Fantastic Four, Avengers) ou pas (qu’est-ce que Conan vient faire dans cette galère ?). On nous reparle également de Swordsman, Mantis, etc. Toute cette mythologie venant d’un autre soi-disant classique (là encore je n’ai jamais accroché), la saga de la Madone Céleste.


Cross-over oblige, on y retrouve beaucoup de personnages assez anecdotiques (Ka-Zar) ou parachuté là (Miss Hulk) mais dans l’ensemble ces presque 700 pages (réparties sur 4 épais soft-covers) se suivent agréablement. L’intérêt principal repose sur Hulkling et ses actions / décisions, ainsi que sa relation avec son mari Wiccan. Comme il s’agit de personnages secondaires, les scénaristes sont plus libres et les rebondissements moins prévisibles. Mais le néophyte peut se sentir un peu perdu. Bref, du pour et du contre.

L’emballage space-opéra / science-fantasy est, lui, variablement convaincant avec souvent beaucoup de détours pas toujours nécessaires. Malgré tout le lecteur reste intéressé par les évènements et n’envisage pas de décrocher, curieux de connaitre la suite d’un récit d’ampleur plutôt bien géré. On aurait sans doute pu se contenter de l’intrigue principale et de quelques tie-ins sans s’obliger à lire tous les épisodes annexes mais, pour finir, la bonne qualité des scénarios et la cohérence des dessins rend le tout plaisant.


Sans être un event incontournable de Marvel (depuis CIVIL WAR y en a-t-il eu un seul ?), EMPYRE demeure une lecture sympathique et divertissante, ce qui le met dans le haut du panier « événementiel » de la Maison des Idées.

 

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 1 Mars 2024

THE AMAZING SPIDERMAN WORLDWIDE : GO DOWN SWINGING

La fin du très long et (globalement) réussi run de Dan Slott sur l’Araignée du quartier. Après les événements de CLONE CONSPIRACY, l’auteur avait avancé ses pions pour la confrontation finale entre Parker et Norman Osbourn. Dans OSBORN IDENTITY puis THREAT LEVEL RED nous avons vu un Norman de plus en plus cinglé, décidé à redevenir à tout prix le Green Goblin mais échouant à y parvenir. Dans un dernier essai notre Norman avait carrément décidé de fusionner avec le symbiote Carnage, créant un nouvel hybride encore plus dangereux et dément, le Red Goblin. Celui-ci apprend ensuite l’identité de Spidey et se met en tête de massacrer tout son environnement : MJ, tantine, Flash, J.J.J., Silk, Morales, etc.

Avec son épisode commémoratif bien épais, le N° 800 d’Amazing Spider-Man, ce tome se construit entièrement autour du combat entre Spidey (à nouveau porteur du Venom) et son ennemi écarlate. Le combat sera brutal et laissera même sur le carreau (bon, ce sera comme toujours chez Marvel très provisoire) un des principaux protagonistes.

Pas la peine de trop détailler, le run de Slott fut une belle réussite et cette apothéose est sans doute un des grands moments de l’histoire de Spidey et une parfaite conclusion à ces dix ans aux services de Parker et compagnie. On retrouve dans ces 140 pages tout le rooster habituel de Spidey, avec les inévitables passages mélo ou soap-opéra, les retrouvailles et séparations et l’opiniatreté d’un Peter qui se relève toujours. On n’oublie pas les dialogues grandiloquents sur les pouvoirs et les responsabilités et le côté boyscout indécrottable d’un Spidey en mode « no one dies » qui refuse même qu’on abatte cette ordure d’Osbourn. Bref, c’est le Spidey qu’on aime depuis des décennies et après un numéro 800 épique en mode blockbuster pyrotechnique et combats de super symbiotes, Slott fait ses adieux au héros avec une histoire toute simple et un retour aux fondamentaux en guise de coda impeccable. Une très belle conclusion à un run historique avant la relève assurée par Nick Spencer.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Spiderman, #Marvel Comics, #Marvel Events - Crossovers, #Superhéros

Repost0

Publié le 3 Janvier 2024

DAREDEVIL & ELEKTRA - THE RED FIST SAGA OMNIBUS de Chip Zdarsky

« what have youd one ? » demande Spiderman à Daredevil dans le dernier chapitre de cette saga en dix parties (dont la fin ouverte demander une conclusion lors du prochain et ultime volume). Le lecteur a envie de poser la même question à Chip Zdarsky. Après un long run globalement très réussi sur Daredevil et un cross-over peu original mais divertissant et bien mené (DEVIL’s REIGN), le scénariste termine sa prestation par un embrouillamini déstabilisant. Porté aux nues par certains critiques, la saga du POING ROUGE m’a parue imbuvable, pour ne pas dire insupportable.

L’intrigue s’éloigne totalement du réalisme coutumier d’un héros urbain comme Daredevil pour plonger dans un mysticisme Fantasy complètement à côté de la plaque. L’intrigue semble plus adaptée à Doctor Strange qu’à Tête à cornes et part dans tous les sens. Daredevil, dans un trip catholique de plus en plus délirant, cherche à sauver le monde, ce qui passe par une association avec Elektra et la création d’une sorte de base sur une île. Il provoque également l’évasion de vilains de cinquième zone (L’homme aux échasses, Stégron, Agony,…) qu’il désire réhabiliter parce que « les prisons ça ne marche pas ». On croise encore, au fil des épisodes, un livre de prophétie qui s’écrit tout seul, des morts revenus à la vie, des talismans magiques, etc. L’intrigue, déjà bien « chargée », bascule complètement lorsqu’arrive le Seigneur Frank Castle, autrement dit un Punisher relooké devenu chef de la Main et chevauchant un…dragon ! Stop, la coupe est pleine, trop c’est too much, arrêtons les frais et les dégâts ! Quelques éléments intéressants (surtout dans les premiers épisodes), des dessins d’un bon niveau général, permettent de poursuivre la lecture j’au bout mais l’intérêt s’étiole au fil des pages et le final, voulu explosif avec l’intervention des Avengers, parait encore une fois déplacé. Si le scénario général aurait pu convenir à certains héros Marvel plus enclin au surnaturel, il ne colle absolument pas à Daredevil et les passages verbeux encombrés de prêchi-prêchas philo-religieux alourdissent encore l’ensemble. Bref, un bilan très négatif pour un désastre.

Depuis, Zdarsky a conclu son intrigue et passé le relais à Saladin Ahmed pour un soft reboot aux échos peu engageant (premier arc terne et succession de dessinateurs) dans lequel Matt Murdock devient (enfin ?) prêtre.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Daredevil, #Marvel Comics, #Marvel Events - Crossovers, #Superhéros

Repost0

Publié le 15 Décembre 2023

DEVIL's REIGN (A Marvel Event) de Chip Zdarsky

Pour apprécier cette saga il faut admettre une série de « suspensions d’incrédulité » assez énormes. Par exemple Fisk, ancien caïd du crime, est aujourd’hui le très aimé maire de New York. Lorsqu’il décide que les super-héros sont interdits dans sa ville il semble avoir tout pouvoir. Le gouvernement américain n’a-t-il pas son mot à dire ? Sans doute pas. D’ailleurs les new-yorkais approuvent tous son idée. Pas une voix dissonante, ou presque. Du coup on chasse les héros urbains mais aussi les Fantastic Four qui ont sauvé la ville et la terre un paquet de fois. Une fois les encapés hors la loi Fisk va-t-il se tourner vers une escouade de flics pour maintenir l’ordre ? Pas du tout, il recourt à une nouvelle équipe de Thunderbolt composée des très instables Agony, Electro (la version à nichons), Rhino, etc. Le meilleur moyen pour que tout dérape…

Bon, tout ça rappelle pas mal CIVIL WAR, « event » tellement devenu culte que Marvel se résout régulièrement à le reproduire avec toujours la même thématique : les super-slips doivent-ils (peuvent-ils ?) incarner la justice, surtout lorsqu’ils le font à visage masqué. Une problématique qui doit résonner chez les Américains, lesquels ont porté aux nues cet « event » comme précédemment CIVIL WAR. Bon.

L’intrigue générale de DEVIL’s REIGN semble cependant plus restreinte que celle de CIVIL WAR qui était, lui, un vrai « event » global. Ici, tout tourne surtout autour de Daredevil et du Caïd, le second cherchant à éliminer le premier et a re-découvrir son identité secrète qu’il a oublié, comme le reste du monde. Du coup on croise les habituels héros urbains, comme Luke Cage, Elektra, Captain America, Punisher, etc.

Avec les 3 tomes, le lecteur peut apprécier l’intégralité du récit, avec les nombreux tie-ins plus ou moins intéressants. Ainsi celui sur le Winter Soldier fonctionne très bien et s’avère fort joliment dessiné. Ceux sur Elektra et Emma Frost sont également (au moins) intéressants. En revanche se farcir les abracadabrantes intrigues sur les Octopus supérieurs venus de mondes parallèles constitue un supplice. C’est long, c’est confus, c’est…juste mauvais en fait.

Avec ces trois tomes, le lecteur a donc une épaisse brique de 500 pages dans laquelle il faudra faire le tri pour ne garder que l’intrigue générale (intéressante à défaut d’originale) et les meilleurs tie-ins. La conclusion laisse beaucoup de chose en suspens, ne fait pas vraiment avancer le statu quo mais donne envie de poursuivre avec les aventures de DD et Elektra face au Red Fist. Dans l’ensemble, DEVIL’s REIGN est donc un « event » réussi en dépit de ses évidentes faiblesses et de certaines sous-intrigues dispensables, voire nulles.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 28 Juillet 2023

ATLANTIS ATTAQUE de Rob Liefeld

Après le succès d'EVOLUTIONARY WAR, Marvel décide de poursuivre ses "events" avec un énorme crossover qui s'étend sur la plupart des numéros "annuals" de 1989. L'intrigue? Très (trop!) compliquée, au point que l'on finit par s'en désintéresser complètement.

En gros, Ghaur arrive sur terre et réussit à convaincre Llyra, la souveraine de la Lémurie, de former une alliance pour ramener à la vie Seth le dieu serpent. Pour cela il a besoin de nombreux artefacts mystiques qu'il veut fondre pour créer une nouvelle Couronne du Serpent. Mais ce n'est pas tout! Ghaur tente également de rallier à sa cause Attuma, le souverain atlante, afin qu'il envahisse la surface, ce qui permettra en réalité à Ghaur de détruire l'Atlantide, laissée sans défense. Ghaur veut également affaiblir les humains et former une armée. Pour cela il s'associe à la Société du Serpent et utilise un sérum crée par Vipère pour transformer les toxicomanes en monstres reptiliens avec l'aide de l'ancien dictateur romain Tyrannus. Enfin, pour donner à Seth une descendance, Ghaur kidnappe sept super héroïnes destinées à tomber enceintes du dieu serpent.

Marvel rassemble ici son rooster de célébrités. Ils sont venus, ils sont tous là! De Iron Man à Captain America, de Spiderman à Daredevil, des X Men aux Fantastic Four en passant par les Avengers. Comme souvent, la cohabitation de héros surpuissants (type Thor ou Hulk) avec des héros urbains (Spiderman, DD, La Cape et l'Epée) et des anti héros typés vigilants (Punisher, Moon Knight,…) fonctionnent mal dans le cadre d'un crossover. Personne ne semble réellement à sa place et les scénaristes doivent multiplier les sous-intrigues pour "caser" leurs héros. Si l'omnibus commence de manière agréable avec les vilains ridicules mais fun de la Société du Serpent, la suite déçoit, excepté quelques passages plaisants comme ceux sur la drogue de substitution injectée aux toxicos…pour les change en serpents humanoïdes.

Une belle brochette de scénaristes comme Steve Englehart, Peter David, Roy Thomas, David Michelinie, etc. tentent de raconter une intrigue cohérente mais le tout fatigue rapidement. Du côté des dessins, très typés par leur époque (la charnière eighties / nineties donc gros muscles et gros seins) ce n'est pas toujours la joie non plus.

Au final, plus on avance dans la lecture et moins ATLANTIS ATTACKS passionne. Ou intéresse. Le récit, délayé à l'extrême, aboutit au final à une confrontation épique mais dont le lecteur se fiche après les centaines de pages précédentes. Un véritable naufrage et, à l'exception de quelques épisodes plaisants, un ratage quasi-total et un des pires crossovers de la Maison des (hum!) idées.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 26 Mai 2023

DAREDEVIL TOME 6: EN TAULE de Chip Zdarsky

Chip Zdarsky continue son très plaisant run sur Tête à corne avec ce tome composé des épisodes 26 à 30. L’auteur poursuit son récit avec une intrigue assez casse-gueule puisque Daredevil est en prison pour la mort involontaire d’un criminel. Pendant ce temps, Elektra asume publiquement l’identité de Daredevil pour protéger Hell’s Kitchen. Et qui endosse le rôle de Matt ? Son frère jumeau jadis fictif et depuis peu bien réel, Mike. Le maire, Wilson Fisk, doit également gérer le nouveau Caïd, Izzy Libris, heureusement aidé par sa nouvelle compagne, la détraquée Mary Typhoïde.

En taule, Daredevil comprend que des bidouillages pas très nets se déroulent dans la prison. Problème, des symbiotes se manifestent, Daredevil entrant, un peu forcé, dans le cross-over King In Black. Nous avons donc droit à quelques bastons efficaces et, bien sûr, Daredevil est « venomisé » durant les événements. Après deux épisodes déjantés, le scénariste revient quasiment à la normale et reprend le fil de son récit, avec un Murdock toujours aussi têtu décidé à purger jusqu’à son terme ses deux ans de zonzon.

Plus inégal que les précédents tome, intégration de King In Black oblige, le run se poursuit cependant avec réussite. Si l’intrigue reprend des éléments déjà vus précédemment dans la série, elle contient suffisamment de nouveautés pour paraitre « fraiche » et effective, les personnages brossés de manière crédible, le ton général très réaliste et polar (loin des standards superhéroïques habituels) et les dessins de haute volée (quoique parfois, là aussi, inégaux) rend ce sixième tome agréable et annonce une suite encore plus effective.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 12 Mai 2023

TIMESTORM 2009 - 2099 de Brian Reed

A l'époque où les Avengers se dissimulent au grand public, période Dark Reign, Spiderman rencontre un étrange personnage doté d'une armure proche du Punisher. Un coup de laser et notre araignée du quartier se trouve projetée pratiquement un siècle dans l'avenir, dans l'univers Marvel 2099. Peu après, Wolverine subit le même sort. Le premier rencontre son double futuriste, Miguel O'Hara, le second une sorte de version postmoderne et high tech de Ghost Rider.

Une énième histoire de voyage temporel dans l'univers Marvel. Si les héros ont fréquemment remonté le temps pour "changer le passé afin de sauver le futur", ils ont plus rarement été visité le futur (relativement) proche. Le problème est qu’ils semblent en visiter un différent à chaque escapade dans l’avenir. « J’ai déjà vu l’avenir et il n’était pas comme ça » déclare même Wolverine. Voici donc encore un récit de voyage temporel avec des bidouillages divers, la présentation de nouveaux personnages (dont on n’entendra sans doute plus jamais parler), des décalques futuristes plus ou moins convaincants (le Ghost Rider, l’armée de Hulks, le énième Logan de 2099), des surprises un peu faisandées (Fatalis) et au terme de quatre épisodes (plus deux one-shot sur Spidey et les X Men) tout rentre dans l’ordre d’un petit coup de cuillère à pot.

Bref, tout ça n’apporte pas grand-chose et, une fois le récit achevé, le tout est oublié sans que cela ait la moindre conséquence. Un énième « événement » Marvel destiné, à l’époque, a revitaliser l’univers 2099.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 3 Mars 2023

AVENGERS: LA GUERRE KREE SKRULLS de Roy Thomas

Considéré comme un classique et un des premiers événements cosmiques d’importance de Marvel, ce récit très ancré dans son époque a malheureusement fort mal vieilli. De plus, la guerre entre les deux espèces extraterrestres n’a, en réalité, par vraiment lieu. Si Roy Thomas verse dans la science-fiction et s’inspire de quelques classiques du genre, en particulier « Les survivants de l’infini » et « Le voyage fantastique », l’intrigue, confuse, ressemble à un micmac d’influences diverses. L’auteur l’agrémente d’une allégorie politique pas vraiment subtile avec la présence d’un sénateur modelé sur McCarthy. Après un séjour prolongé dans la Zone Négative, le Captain Marvel débarque sur Terre et rencontre les Avengers, composés à cette époque de la Vision, Quicksilver, la Sorcière Rouge et Goliath, alias Clint Barton. Par la suite, entre d’innombrables flash-back, l’histoire se dévoile et met en scène, en vrac, Annihilus, une sentinelle kree, les Quatre Fantastique, les anciens Avengers (Thor, Iron Man et Cap’), Ant-Man, Wasp, Ronan l’Accusateur, le Super Skrull, l’Intelligence Suprême, Flèche Noire et ses Inhumains, les Mandroïds, Carol Danvers, etc. Tout cela avance de manière erratique, s’attardant longuement sur certains passages pour ensuite en expédier d’autres en quelques cases.

Même en tenant compte de la naïveté inhérente aux comics du début des 70’s, les réactions souvent ridicules des personnages, encore accentuées par la bêtise abyssale des dialogues, rendent la lecture peu enthousiasmante. Toutefois, tout n’est pas négatif pour autant : les dessins de Neal Adams sont excellents avec quelques pages époustouflantes et l’épisode où Ant-Man, miniaturisé, explore l’intérieur de la Vision agonisante reste un grand moment de comic-book inventif et psychédélique. Lors du climax, Rick Jones convoque également un tas de super-héros oubliés ou imaginaires issus de son imagination pour combattre les Kree.

Dommage que l’intrigue parte à ce point en tous sens, multipliant les rebondissements et les développements narratifs dont certains se révèlent simplement incompréhensibles. Ou complètement stupides. Ou les deux.

A force de n’importe quoi et d’écriture maladroite, l’intérêt finit logiquement par se déliter. Toutes les interactions entre Captain Marvel (super balèze au point qu’il éclipse tous les autres) et Rick Jones deviennent rapidement redondantes, Quicksilver est insupportable avec sa possessivité maladive envers sa sœur et seul Vision bénéficie d’un traitement acceptable mais traditionnel dans son opposition humain / machine. De plus, les bulles de dialogues ou de pensées, lourdement explicatives, tirent l’histoire en longueur. Du remplissage entre les passages d’action : de la bagarre pour un oui / pour un non. De la bagarre tout aussi soporifique (voire davantage) que les séquences de dialogues. Lorsque survient le grand combat final le lecteur a perdu toute passion pour cette escarmouche qui s’annonçait pourtant dantesque.

Bizarrement, le récit demeure apprécié d’une partie des fans, ce qui explique ses nombreuses rééditions. Gageons que, comme pour LES GUERRES SECRETES, les amateurs se souviennent davantage de leurs réactions émerveillées à leur première lecture que de leur mine déconfite à la relecture. Bref, quelques bons moments dans un ensemble pas franchement passionnant mais à lire pour son importance historique. Sans plus.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 14 Février 2018

MARVEL DELUXE - SIEGE de Brian M. Bendis & Olivier Coipel

Dans la première décennie du XXIème siècle, les « events » Marvel se succèdent, avec de franches réussites (HOUSE OF M, CIVIL WAR), des ratés (SECRET INVASION) et des titres globalement satisfaisant (DARK REIGN). Le problème est qu’à force d’événements successifs, le statu quoi s’en trouve fortement perturbé alors que, parallèlement, la Maison des Idées envahit les salles obscures. Un retour à un « âge des héros » s’impose, bref l’éditeur souhaite repartir sur de bonnes bases et à nouveau promouvoir les versions classiques de ses principaux personnages, ceux qui s’apprêtent à triompher dans leur version cinématographique. Pour cela, il importe de faire table rase des quatre ou cinq années précédentes au cours desquelles Norman Osborn s’est imposé comme l’homme le plus puissant de la terre. Il est, en effet, à la tête du H.A.M.M.E.R. (qui a succédé au Shield) et bénéficie de l’appui de Sentry, l’équivalent d’un dieu en termes de puissance pure. Norman dirige également sa propre version des Avengers, composés de super vilains camouflés, notamment Venom (alias Spiderman), Bullseye (qui campe Œil de Faucon) ou Daken incarnant Wolverine.

Que faire pour changer la donne ? Attaquer Asgard. Un plan  quelque peu hasardeux derrière lequel se cache, une fois de plus, Loki, le malicieux dieu du mensonge. Osborn va donc monter de toutes pièces un incident diplomatique impliquant Volstagg. Ce-dernier, attaqué par les hommes de main de Hood, libère sa puissance dans un stade et fait des centaines de victimes, un drame national qui renvoie directement à la catastrophe ayant conduit à la Civil War. Considérant cela comme une agression envers les Etats-Unis, Osborn déclare la guerre à Asgard.

MARVEL DELUXE - SIEGE de Brian M. Bendis & Olivier Coipel

Avec son sous-texte politique évident et plutôt critique faisant écho aux guerres récentes (inventons un prétexte, laissons l’ennemi réagir et lançons la politique d’invasion), SIEGE reste un honnête « event » condensé sur seulement quatre numéros, ce qui évite le délitement habituel de la bonne idée de base dans des pages et des pages de blablas inutiles.

L’intrigue, serrée, se voit donc bouclée en moins de 100 pages et reste plaisante à suivre, quoique tout cela s’apparente surtout à une manière plus ou moins habile de conclure les storyline en cours pour relancer la machine. Les events Marvel se rapprochent d’ailleurs de plus en plus des shows pay per view du catch : indispensables pour comprendre la situation actuelle mais finalement sans grandes conséquences, les jeux d’alliances étant destinés à être repensés rapidement. Ici, la période « Dark reign » (thématiquement intéressante) se voit donc effacée sans qu’il ne reste de grandes conséquences : Tony Stark revient, les super héros sont à nouveau appréciés, la loi de registration ayant conduit à la Civil War abrogée,… Bref on repart cinq ou six ans en arrière comme si de rien n’était. Reste que cette histoire simpliste se trouve bien servie par le dessin efficace d’Olivier Coipel, ce qui permet de la lire sans déplaisir.

De plus le deluxe propose son lot de tie-ins plus ou moins intéressants : on commence avec les prémisses de l’intrigue principales (« The Cabal ») et on enchaine avec des numéros consacrés à Captain America, Loki, les Young Avengers, les Secret Warriors et Spiderman avant un épilogue voulu émouvant mais sans  grand intérêt sur Sentry. Rien de vraiment passionnant mais rien de déshonorant non plus, excepté le combat foireux de Captain America et Bucky contre le ringard Razorfist.

Pour une fois, Panini fait preuve d’une certaine cohérence dans sa présentation et offre quelques bonus comme des couvertures ou des croquis, ce qui donne à l’ensemble un côté « bel objet » pas désagréable. A l’image de ce récit sans surprise mais divertissant.

MARVEL DELUXE - SIEGE de Brian M. Bendis & Olivier Coipel

Voir les commentaires

Repost0