Publié le 14 Août 2019

BATMAN REBIRTH TOME 5 : EN AMOUR COMME A LA GUERRE

Contient Batman (2016) #33-38. 

Ce n’est plus un secret : Batman et Catwoman vont bientôt convoler. Un événement accueilli différemment par les alliés et ennemis du Chevalier Noir. Un premier arc en trois parties (« The Rules of engagement ») conduit les amoureux à affronter Talia al Ghul dans son repère. Entre les scènes de combat, assez classiques, Tom King nous offre quelques dialogues savoureux, notamment lorsque Catwoman questionne Batou sur l’identité de son meilleur ami. Nous avons droit aussi à une réunion de la plupart des Robin (et une référence à la mythique Bat Vache) qui se demandent où ce mariage va mener. D’ailleurs lorsque Damian demande à son père s’il est heureux ce dernier répond simplement « j’y travaille ». On ne peut lui en demander davantage.

BATMAN REBIRTH TOME 5 : EN AMOUR COMME A LA GUERRE

Une courte histoire (« double date ») suit et imagine un intermède très amusant dans la vie de Superman et Batman. Parti à une fête costumée en compagnie de Lois et Selina, nos héros intervertissent leur costume respectif. La première partie de l’intrigue est la plus réussie, parvenant à montrer en parallèle Superman et Batman et donc à relever leurs oppositions qui les rendent, finalement, complémentaire. La seconde partie, la soirée costumée en elle-même, est plus anecdotique mais souvent drôle avec les poses très macho des deux héros qui se chamaillent sous les yeux de leurs compagnes.

Enfin, le dernier récit, beaucoup plus sombre, montre « l’origine de Bruce Wayne » en suivant un garçonnet qui connait le même destin que Bruce et perd ses parents dans une agression.

Ce cinquième tome constitue une nouvelle réussite dans ce run de Tom King pour l’instant quasi sans défaut : passant de l’action violente à l’intimiste, du léger au très sombre, EN AMOUR COMME A LA GUERRE s’impose comme un recueil varié et agréable, servi par des dessins irréprochables et des dialogues savoureux. Conseillé.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Batman, #Comic Book, #DC, #Superhéros

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Publié le 13 Août 2019

LE COMPLOT DU CROISSANT de Clive et Dirk Cussler

Depuis MAYDAY, publié en 1973, Dirk Pitt a vécu bien des aventures…pratiquement une tous les deux ans, les dernières en date étant coécrites par Cussler et son fils, Dirk Cussler. LE COMPLOT DU CROISSANT constitue ainsi la vingt-et-unième mission de Pitt, escorté (depuis VENT MORTEL) par ses enfants, Dirk Junior et Summer.

Lorsqu’une série d’attentats visent des mosquées turques et égyptiennes chacun regarde Israel au risque de voir le Moyen-Orient s’embraser. Dirk Pitt, après avoir découvert des trésors romains enfouis, va se lancer sur la piste d’un groupe terroriste islamique décidé à rendre à l’Empire Ottoman sa puissance d’avant Ataturk. Pendant ce temps, Summer recherche un mystérieux « manifeste » datant des débuts de la chrétienté et qui pourrait remettre en question certains dogmes de l’Eglise…

Avec LE COMPLOT DU CROISSANT, les Cussler père et fils poursuivent leur grande saga d’aventures maritimes, quelque part entre Indiana Jones et James Bond en y ajoutant une touche de thriller religieux / ésotérique alors en vogue (souvenez vous de Dan Brown) avec un mystérieux artefact qui inquiète depuis longtemps l’Eglise. C’est sur fond d’attentats islamiques et d’accroissement des tensions religieuses que le clan Pitt va parcourir le monde. Le lecteur voyage donc avec eux, les grosses scènes d’action sont toujours présentes (ici un tanker fou menaçant d’annihiler Istamboul), tout comme les fusillades, courses poursuites et opérations de sauvetage improbable.

Comme toujours, la recette fonctionne de belle manière et les Cussler maitrisent l’art du page-turner (souvent décrié par les adeptes de la « grande littérature » et pourtant pas si évident) pour tenir en haleine le lecteur durant 650 pages. Chapitres courts (100 !), alternance des points de vue, cliffhangers à intervalles réguliers,… rien de neuf au programme d’un récit qui n’atteint pas l’excellence des meilleurs romans de la série (SAHARA, ONDE DE CHOC, ATLANTIDE,…) mais n’en demeure pas moins un excellent divertissement estival.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Thriller

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Publié le 12 Août 2019

BLIND LAKE de Robert Charles Wilson

Monde clos peuplé de scientifique, la station de Blind Lake permet, grâce à une technologie quantique quasiment incompréhensible par l’Homme, d’observer la vie sur une lointaine planète extraterrestre. Les savants observent ainsi un certain « Sujet », créature alien rebaptisée péjorativement « homard » par les locaux. Mais, soudain, la belle routine se grippe : pour une raison inexpliquée le complexe est placé en quarantaine. Bien sûr chacun pense que la situation ne durera guère mais lorsque celle-ci commence à s’éterniser l’ambiance se dégrade. De plus des individus cherchant à quitter Blind Lake sont abattus par des drones militaires. Que s’est-il passé à Blind Lake ? Que justifie cette quarantaine ?

BLIND LAKE témoigne indéniablement de la « manière » de Robert Charles Wilson : un groupe de personnes diverses soudain confronté à l’étrange et l’inexplicable, plusieurs lignes narratives (la plupart intimistes) qui se développent en parallèle puis se croisent et finissent par se mêler avec l’intrigue science-fictionnelle proprement dite. Cette dernière propose une hard science que l’on pourrait qualifier (risquons l’oxymore!) de « légère » ou du moins d’abordable. En effet, en dépit des hypothèses scientifiques souvent ardues abordées par l’auteur, ce côté technique n’est jamais pesant, sans doute parce qu’il n’étouffe jamais les relations humaines. Cela différencie Robert Charles Wilson de bien des écrivains du même style pour qui le jargon savant devient pratiquement une fin en soi. Dans cette « manière » de l’écrivain citons encore une conclusion vertigineuse (mais toujours « ouverte » et donc - fatalement - un poil décevante), des questionnements sur le développement de l’intelligence artificielle et une réflexion plus globale et philosophique sur la place de l’Homme dans l’univers.

Bref on retrouve dans BLIND LAKE tout ce qui faisait la réussite des formidables SPIN et LES CHRONOLITHES, y compris une construction millimétrée proche du techno-thriller qui transforme le roman en page-turner certes exigeant mais surtout terriblement addictif. Avec son huis-clos étouffant, sa violence larvée (qui finira évidemment par éclater) et son mystère, Robert Charles Wilson s’inscrit dans la tradition des auteurs soucieux de donner envie au lecteur d’avancer dans le roman pour découvrir le fin mot de l’histoire.

De plus, l’écrivain a le bon goût de toujours œuvrer sur une longueur adéquate : en dépit de thématiques vertigineuses pouvant nourrir plusieurs tomes (ce que certains de ses collègues n’auraient pas manqué d’accomplir quitte à tirer à la ligne), il reste confiné dans une pagination des plus raisonnables (la plupart de ses bouquins tournent autour des 400 pages) ce qui évite les longueurs et, par conséquent, l’ennui.

Thriller science-fictionnel aussi intéressant qu’efficace, BLIND LAKE constitue donc une bien belle réussite de la part d’un des auteurs majeurs de la SF actuelle. S’il reste sans doute un poil inférieur à SPIN et aux CHRONOLITHES ce bouquin n’en demeure pas moins fortement recommandé.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Hard Science, #Technothriller, #science-fiction

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Publié le 9 Août 2019

L'EXECUTEUR: RETOUR A PITTSFIELD de Mike Newton

Parmi les fans de l’Exécuteur, RETOUR A PITTSFIELD tient une place particulière. C’est, tout d’abord, le 101ème épisode de la saga et il s’agit d’un véritable hommage au premier roman, GUERRE A LA MAFIA, sorti dix huit ans auparavant. Comme le titre l’indique Mack Bolan revient à Pittsfield, là où tout a commencé, pour terminer sa croisade contre la Mafia, poursuivi par un tueur qui semble toujours posséder un coup d’avance, le Chasseur.

A partir de ce schéma classique, Mike Newton livre un très plaisant roman. La sous-intrigue avec le flic Al Weatherbee, devenu malgré lui le spécialiste de Bolan, s’avère intéressante avec, évidemment, un mélange d’admiration pour le justicier et un refus de céder à ses méthodes musclées. Moins porté sur l’action que la moyenne des « EXECUTEUR », ce roman compense par un scénario soigneusement agencé, des séquences intimistes crédibles, une progression dramatique bien gérée et un côté « policier » plus développé que de coutume. Bref, un bouquin quelque peu à part qui s’éloigne des conventions de la saga tout en réussissant l’exploit de rendre hommage à toute la mythologie établie en une centaine de publication. Encore une réussite de la part d’un des meilleurs romanciers de la série, Mike Newton.

Efficace, ce RETOUR A PITTSFIELD aurait sans doute pu constituer une conclusion idéale pour L’EXECUTEUR. Evidemment ce ne fut pas le cas. Par la suite Mack Bolan cessa de vieillir et se transforma, d’anti-héros justicier, en authentique super espion à la James Bond pour vivre des aventures de plus en plus explosives et déjantées.

Quoiqu’il en soit RETOUR A PITTSFIELD reste une manière très divertissante de « boucler la boucle » en accompagnant une fois de plus Bolan dans sa ville natale pour un baroud d’honneur sanglant.

L'EXECUTEUR: RETOUR A PITTSFIELD de Mike Newton

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Exécuteur, #Polar, #Policier, #Roman de gare

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Publié le 8 Août 2019

UNIVERS 1985

Joelle Wintrebert est une nouvelle fois aux commandes de cette anthologie annuelle de la science-fiction qui débute logiquement par « le chant des leucocytes », excellent texte de Greg Bear sur un humain « augmenté » par des cellules intelligentes…Il connaitra un destin moins heureux que le super-héros Bloodshoot mais Bear, pour sa part, récoltera le Hugo et le Nebula pour cette novelette ensuite étendue dans le roman LA MUSIQUE DU SANG. Un excellent début.

On poursuit avec le sympathique et référentiel « Partenaires » de Sylvie Lainé avant de prendre la direction du Canada avec Jean-Pierre April et sa « machine à explorer le fiction » suivie par un article sur la SF québécoise. Cette longue nouvelle d’April, plutôt originale (elle devait l’être encore davantage en 1985), imagine les liens entre la fiction et la réalité dans une ambiance cyberpunk réussie. L’article, pour sa part, date forcément mais reste pertinent pour découvrir quelques noms d’écrivains canadiens ayant (ou pas) traversé l’Océan (et les années).

« La géométrie narrative » d’Hilbert Schenck offre un intéressant exercice de style qui brouille sans cesse la « fiction » et le « réalité » à la manière d’un anneau de Moebius par le biais d’un récit se repliant finalement sur lui-même. Hilbert Schenck (1926 – 2013) étant un quasi inconnu (seulement cinq de ses nouvelles furent traduites en français) voici une bonne occasion de goûter à sa prose.

Après le « Matin de sang » de Vincent Ronovsky et le « Lune Bleue » de Connie Willis (ensuite republié dans le recueil LES VEILLEURS DU FEU), Ian Watson livre un curieux « L’élargissement du monde » dans lequel il revient sur la façon dont les moyens de communication ont « rapetissé » le monde. Mais que se passerait-il si, par réaction, la Terre s’élargissait au point que l’Australie et l’Angleterre soient, par exemple, distantes d’un million de kilomètres ? La nouvelle est courte (une quinzaine de pages)… dommage, on eut aimé la voir développée…pourquoi pas sous la forme d’un roman ? Brian Stableford, auteur des LOUPS GAROUS DE LONDRES propose ensuite un panorama instructif de la SF anglaise de 1964 à 1984, revenant forcément sur le New World et opposant « Star Trek » à « Doctor Who ».

Michael Swanwick livre avec « Ginungagap » un texte très réussi sur la confrontation de l’Homme et d’une race arachnoïde par-delà les trous noirs qui permettent leur rencontre.  Swanwick, un peu perdu de vue aujourd’hui, était alors une étoile montante de la SF : il récolta pas moins de cinq Hugo pour ses textes courts et le Nebula pour son roman STATION DES PROFONDEURS. En une quarantaine de pages « Ginungagap » démontre toutes ses qualités : psychologie fouillée, structure élaborée, rebondissements, extrapolations scientifiques, etc.

James Tiptree Jr convainc moins avec « Larmes d’étoiles », un texte cependant intéressant sur le choc des cultures entre les Humains et des extraterrestres qui, après s’être révoltés, finissent par adopter les pires travers de l’Humanité. Un peu longuet mais la conclusion, pourtant d’une grande simplicité, reste très réussie.

La suite verse dans l’iconoclaste avec « La planète Ours voleur » de R.A. Lafferty et « Un goût de cornichon dans le plan de la matrice » de Pierre Stolze (devenu un chroniqueur récurent de Bifrost), délire sur le Bouddhisme que l’on pourrait résumer par « les religions sont parfois paradoxales » et on ajoute un article au titre amusant : « quand on aime la vie on lit de la SF » de Pascal J. Thomas. Emmanuel Jouanne & Jean-Pierre Vernay dans « Les jours d’été » traitent de voyage temporel, d’art et d’immortalité avant que Michel Lamart ne propose « Quelques pièges à lumière ».

Trente-cinq après leurs publications, replongez dans ces textes s’avère plaisant et ce recueil, copieux et varié, vaut donc la lecture, en particulier pour les nouvelles de Bear et Swanwick qui en justifient l’achat.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Prix Hugo, #Recueil de nouvelles, #science-fiction, #Cyberpunk

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Publié le 7 Août 2019

X-MEN: L'INTEGRALE 1981

Cette intégrale s’ouvre sur ce qui reste sans doute une saga les plus connue et célébrée des X-Men, “Days of future past”, adapté à l’écran de fort belle (quoique lointaine) manière. Nous sommes plongés dans une réalité future alternative où, suite à un l’assassinat politique par la Confrérie des Mauvais Mutants, les Etats-Unis sont devenus une dictature soumise aux redoutables robots Sentinelles. Tenant sur deux épisodes (aujourd’hui une telle intrigue donnerait certainement lieu à un crossover de dizaines de numéros), cela reste un classique absolu de Marvel en dépit de sa brièveté qui empêche tous les développements souhaités d’un tel récit.

La suite du recueil suit les destinées parallèles de Cyclope (qui a précédemment quitté l’équipe) et des X-Men menés par Tornade. Une équipe rapidement privée d’Angel opposé à la présence du trop violent Wolverine. Les intrigues vont ainsi se développer sur deux arcs principaux.

Dans le premier (« Kidnapped », « Murderworld » et « Rogue Storm ») les X-Men se confrontent à Victor Von Fatalis et à Arcane. Ils sont faits prisonniers et subissent diverses épreuves visant à tester leur intelligence tandis que Tornade, statufiée par Fatalis, se paie une crise de claustrophobie carabinée assortie d’un déchainement de ses pouvoirs.

L’autre arc se développe lentement, avec une apparition de L’Homme Chose (dans « Even in death ») et suit Cyclope (et une de ses amie) échoués sur une île qui s’avère le repère de Magneto. Ce-dernier, au cours du double épisode « I, Magneto » décide une nouvelle fois d’imposer la paix mondiale par la force mais les X-Men viennent à la rescousse de leur ancien chef aux yeux de braise. L’épisode aborde quelques dilemmes moraux de manière rudimentaire (Tornade doit elle tuer un Magneto désarmé, la fin justifie t’elle les moyens, Magneto a-t-il raison de vouloir sauver le monde à l’insu de son plein gré ?).

Le reste du recueil nous fait assister au retour du Club des Damnés (X Men minus one / the hellfire gambit) et propose un annual centré sur les Fantastic Four.

Par rapport à l’exceptionnel intégrale précédente, celle-ci marque un net recul. Les scénarios sont, en effet, beaucoup moins intéressants et innovants. Après un départ en fanfare avec « Days of future past » (qui justifie l’achat mais qui a été fréquemment réédité depuis) le reste manque de punch même si la confrontation entre Fatalis et les X-Men demeure plaisante.

Du coup les défauts apparaissent plus évidents et, quoique typiques de cette période des comics, ils sembleront sans doute rédhibitoires aux lecteurs d’aujourd’hui. Les couleurs flashy et les costumes assez ringards (mention à celui dont Magneto affuble inexplicablement Cyclope) paraissent désuets mais le plus problématique reste une narration infantile où chaque décision semble devoir être précédées d’un combat sans importance et sans conséquences. A cela s’ajoute des dialogues d’une grande lourdeur et souvent terriblement niais sans oublier des kilos d’explications redondantes qui reprennent simplement, sous format texte, le contenu des cases dessinées.

Heureusement, l’attachement que l’on porte aux personnages (le bourru Wolverine, l’espiègle Kitty qui craque pour le Russe musclé, l’émouvant Nightcrawler, l’ambigu Magneto), les dessins globalement très réussis et des intrigues au-dessus du tout-venant super-héroïque de l’époque compensent en partie les nombreux défauts et rendent, au final, cette lecture plaisante.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Marvel Comics, #science-fiction, #X-Men

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Publié le 6 Août 2019

LE JARDIN DES SILENCES de Mélanie Fazi

Auteur rare, Mélanie Fazi signe son troisième recueil de nouvelles (on lui doit également deux romans et un récit biographique) qui relèvent d’un fantastique délicat, épuré, dans lequel les protagonistes et leurs émotions se montrent plus importantes que les phénomènes paranormaux rencontrés.

Ecrivant relativement peu (3 ou 4 nouvelles par an), fort occupée par ses activités de traductrice, Mélanie Fazi se revendique de Lisa Tuttle mais on peut également évoquer, en vrac, Stephen King, Graham Joyce, Ray Bradbury, Neil Gaiman, etc.

Les douze textes réunis ici (issus de publications antérieures dans diverses anthologies ou inédits) sont à la fois différents dans leurs thèmes et cohérents dans leur ambiance, conférant une belle homogénéité à un recueil dans lequel le lecteur peut piocher à sa guise. Chacun, évidemment, préférera l’une ou l’autre de ces nouvelles, ce qui est normal pour une telle collection de textes courts mais on pointera cependant quelques réussites incontestables, tout en délicatesse et émotion, comme l’excellente « Le jardin des silences » ou le sublime « Trois renards » qui termine d’excellente manière ce parcours dans l’étrange. Et puis comment ne pas évoquer « Les sœurs de la tarasque », chef d’œuvre de fantasy féminine qui revisite le mythe du dragon d’une manière totalement originale. Ces petits bijoux (de dix à trente pages) se savourent avec un plaisir complet : une écriture fine et précise, des phrases ciselées, un vocabulaire toujours bien choisi sans être excessivement précieux,…Mélanie Fazi possède du métier (sans doute en partie de part, justement, son métier de traductrice) et le talent nécessaire pour que les récits proposés coulent merveilleusement sous sa plume.

A une époque encombrée de pavés fantastique / fantasy délayant leur maigre intrigue sur des pages et des pages (voire des tomes et des tomes !), lire ce recueil constitue une vraie cure de jouvence et une plongée dans un fantastique en demi-teinte, pratiquement accepté et normalisé, où l’on croise des routes qui mènent vers « ailleurs », d’étranges fantômes, des animaux éthérés appréciant la musique et deux contes de Noel à lire au coin du feu.

Vivement conseillé.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Fantasy, #Recueil de nouvelles

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Publié le 5 Août 2019

LE BUREAU DES MYSTERES de Charles & Mathias

Après avoir rodé le principe dans leur podcast, Charles et Mathias offrent une déclinaison littéraire à ce BUREAU DES MYSTERES qui comprend 30 histoires insolites. La structure du livre reste classique mais efficace : en quelques pages les auteurs posent le mystère puis, dans une seconde partie intitulée « l’enquête », ils livrent une explication (rationnelle), lorsqu’il en existe une. Ce qui est souvent le cas d’ailleurs. Il s’agit donc essentiellement de démystification, bien loin des théories du complot, certes évoquées mais pratiquement toujours battues en brèche par les deux spécialistes de l’étrange.

Les récits embrasent l’essentiel du paranormal : disparition inquiétante et mystérieuse, maison hantée, lieux maudits, etc. On peut citer, dans les cas les plus intéressants et les moins connus dans nos contrées l’Homme à la hache, tueur de la Nouvelle-Orléans et fan de jazz, sorte d’émule américain de Jack l’Eventreur jamais appréhendé.

On  visite aussi le phare de Tévennec qui rend fou ses occupants (selon les rumeurs) et l’abbaye hantée de Mortemer dont la supposée hantise fut fabriquée par ses propriétaires pour attirer les touristes. Les auteurs évoquent aussi des cas plus célèbres comme celui des sœurs Fox qui inventèrent le spiritisme, la célèbre maison Winchester soi-disant maudite par les victimes des fameuses carabines à répétition, etc.

Les auteurs reviennent encore sur d’autres rumeurs tenaces comme l’écrasement d’un ovni (ou d’une comète) en Sibérie, la présence dans le Paris médiéval d’un inspirateur de Swenney Todd, etc. Les manipulations de la CIA en ce qui concerne le contrôle mental et la fameuse affaire de Pont Saint Esprit sont également commentés.

Le seul reproche que l’on puisse faire à ce livre réside dans le peu de pages dont les auteurs disposent pour rendre compte de tous ces faits mystérieux : on eut aimé un peu plus de matières et d’informations sur toutes ces affaires « non classées ». 3 ou 4 pages de plus pour chacune d’elles (ou au moins les plus étranges) n’aurait pas été de refus mais, en l’état, LE BUREAU DES MYSTERES reste une lecture détente très plaisante, à savourer par petites touches pour en apprécier toute la saveur.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Historique, #Chroniques, #Paranormal

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