FER DE LANCE de Rex Stout
Publié le 6 Novembre 2020
Publié en 1934, FER DE LANCE marque la première apparition du détective Nero Wolfe, quinquagénaire agoraphobe excentrique obèse et amateur d’orchidée, et de son homme de main, Archie Goodwin, narrateur de ses enquêtes. Vu le succès, la série se poursuivra au long de 33 romans et de nombreux recueils de nouvelles et novellas et ce jusqu’en 1975. Deux films (dans les années ’30) et quatre séries télé plus tard, Nero Wolfe est un des détectives majeurs du whodunit américain. Une de ses investigations, ON SONNE A LA PORTE, occupe même la 66ème place de la liste des meilleurs romans policiers établie par les Mystery Writers of America. La série entière reçue également la distinction de « meilleure série policière de tous les temps ».
Cette première énigme, en pleine prohibition, voit Nero recevoir une cliente, Maria Maffei, qui lui demande de retrouver Carlo, son frère disparu. Celui-ci a été poignardé et sa mort parait liée à celle d’un riche recteur d’université, Peter Oliver Barstow, mort mystérieusement sur un terrain de golf.
Vu la réputation de la série, la déception domine à la lecture de FER DE LANCE. Le roman, beaucoup trop long pour son propre bien (et pour le peu qu’il raconte), avance à un rythme paresseux et l’intrigue, alambiquée (mais dans le mauvais sens du mot pour un policier classique !), peine à passionner. Les personnages sont certes typés et mémorables mais, là aussi, Nero Wolfe apparait comme outré, sorte d’assemblages d’excentricités visant à le rendre le plus étrange possible. Les échanges verbaux entre Nero et son assistant font, parait-il, le véritable sel de leurs enquêtes. Admettons. Dans FER DE LANCE le lecteur a surtout l’impression de recevoir un tas de passages verbeux et souvent soporifiques conduisant, au final, à une série de révélations qui paraissent surtout sorties du chapeau de l’énorme détective.
En dépit de tous les défauts de cette mixture indigeste de « détection en fauteuil » et de polar « hardboiled », FER DE LANCE donne cependant envie de poursuivre la saga afin de se forger une opinion plus définitive sur ce « monument » du policier US. Mais ce premier roman s’avère trop médiocre et languissant pour emporter l’adhésion. Pas franchement recommandé donc…