Publié le 24 Juillet 2017
Ecrit par l’anglo-saxon Mike Fredman sous le pseudonyme de Michael Wolfitt, l’intrigue de ces GRIFFES DE LA MOT se concentre sur une jeune femme, Hilary, et son époux Roger. Victimes d’un accident de voiture, le couple est conduit à l’hôpital où Hilary perd son bébé, lequel n’était pas tout à fait normal. Le médecin Willis affirme même à Roger qu’il était sans doute préférable que l’enfant ne naisse pas. De plus, Hilary ne pourra plus avoir d’enfant, du moins est-ce l’opinion du monde médical car la jeune femme semble persuadée du contraire. Peu après, elle recueille également un chat, baptisé Râ, sur lequel elle reporte son affection. Dès lors le couple se trouve au centre d’une série de morts sanglantes liées à d’antiques malédictions égyptiennes.
Récit horrifique mélangeant divinités antiques, malédictions, meurtres sanglants et agressions animales commises par de petits chats, LES GRIFFES DE LA MORT combine des éléments classiques pour aboutir à une décoction relativement originale. On y retrouve quelques influences allant de « La Féline » aux premières œuvres de James Herbert, maitre tutélaire des apprentis romanciers anglais en mal d’horreur durant les années ‘80.
L’adjonction des références mythologiques égyptiennes et la place des félidés dans cette civilisation confèrent une réelle plus-value à ce petit bouquin pas toujours réussi mais indéniablement attachant. L’atmosphère prime ici sur les débordements sanglants, une constance dans la plupart des romans anglo-saxons publiés dans la collection « Gore ». Le déroulement, quelque peu prévisible, n’empêche pas de prendre plaisir à ce récit dont la conclusion s’avère étonnante. Notons cependant quelques défauts, en particuliers une caractérisation schématique des protagonistes, quelques incohérences et, surtout, l’une ou l’autre sous-intrigues qui tournent courts. Ainsi, le chat réveille la sexualité d’un couple lors d’une scène saugrenue : l’épouse découvre la collection de gadget érotique de son mari et, d’abord choquée, se décide ensuite à porter une tenue sexy et à l’accueillir de manière provocante avant de lui administrer une fessée. Un passage (très soft) qui remplit le cahier des charges (décharge ?) de l’épouvante mais n’aboutit finalement à rien. A moins qu’il s’agisse d’un problème de traduction ? Le livre n’a, apparemment, pas trop souffert de son adaptation aux standards de la collection (la version anglaise comporte 216 pages, la française 160 en petits caractères) mais peut-être que cette sous-intrigue était, à l’origine, plus étoffée. Quoiqu’il en soit, LES GRIFFES DE LA MORT démontre que les romans publiés chez Gore abordaient des sujets variés et ne se limitaient pas à une suite de séquences pornographiques ou sanguinaires. Sans être une grande réussite, ce bouquin sympathique se lit sans le moindre déplaisir, ce qui n’est déjà pas si mal pour ce genre de produit horrifique de consommation courante.