Publié le 24 Janvier 2025
Troisième tome, encore plus épais, de la colossale saga du « Siècle » qui se propose de retracer toues les grands événements du XXème siècle au travers du destin de dizaine de personnages. Le premier tome s’intéressait à la Révolution russe et la Première Guerre Mondiale, le second à la Seconde Guerre Mondiale, cet ultime volume traite, lui, de la Guerre Froide. L’occasion de rappeler toute l’abomination du communisme, cet infâme tyrannie que certains voudraient ressusciter.
Nous retrouvons donc nos familles (allemande, anglaise, américaine, russe) qui vont se croiser durant trois décennies, de la construction du Mur de Berlin à sa chute. Lorsque le roman débute le monde se trouve « aux portes de l’éternité », menacé de destruction totale alors que l’URSS et les USA se regardent, prêts à appuyer sur le bouton. Ken Follett intègre dans sa narration de nombreux personnages historiques (les Kennedy, Martin Luther King, puis Gorbatchef, Walesa, etc.) qui rencontre ses protagonistes : un avocat noir se battant pour les droits civiques, un exilé d’Allemagne de l’Est devenu rock-star, etc. On peut regretter quelques longueurs ou l’une ou l’autre redites (le destin des différentes familles semblent toujours de se déchirer à coups de coucheries, tromperies et éventuellement réconciliation) mais l’ensemble possède un souffle romanesque indéniable. Evidemment, ces presque 1300 pages demandent une certaine patiente et certaines sous-intrigues sembleront sans doute plus intéressantes que d’autres (celle sur le groupe de musique qui traverse les époques, se sépare et se reforme est très plaisante) mais AUX PORTES DE L’ETERNITE permet de réviser ses connaissances en histoire du XXème siècle et de mesurer le chemin parcouru entre la ségrégation raciale qui débute l’intrigue et l’élection d’Obama à peine quarante ans plus tard. Bien sûr on peut regretter une première partie un peu longue qui se focalise sur les Kennedy et Martin Luther King tandis que les derniers chapitres, beaucoup plus courts, avancent vite et simplifient grandement les événements (en gros seuls les USA et l’URSS influent sur le destin du monde). Mais on constate aussi le nombre de changements sociétaux (l’utopie hippie est largement décrite), politiques, culturels et moraux survenus en une génération, autrement dit en une période de temps dérisoire dans une perspective historique.
Moins passionnant que les deux premiers tomes et souffrant parfois d’une écriture passe-partout, AUX PORTES DE L’ETERNITE reste bien documenté et intéressant, rappelant à ceux qui en douteraient encore à quel point le communisme fut une saloperie qui, en plus n’a jamais marché.