fantasy

Publié le 16 Avril 2021

THE SIXTH GUN TOME 2: A LA CROISEE DES CHEMINS de Cullen Bunn et Brian Hurtt

Agrémenté d’un très complet résumé qui nous rappelle les événements survenus dans le premier tome, ce nouveau recueil débute à la Nouvelle Orléans. Drake Sinclair, rongé par la culpabilité et se sentant responsable de la mort de Billjohn, s’enfonce dans les marécages pour trouver des réponses à ses questions. Betty, de son côté, rencontre un séduisant as de la gâchette, Kirby Hale, tout aussi intéressé par la demoiselle que par ses armes maudites. Enfin, Gord essaie d’en apprendre davantage sur les six révolvers.

Ce deuxième recueil poursuit avec bonheur l’intrigue amorcée dans le premier tome mais change quelque peu la donne et l’ambiance : l’action se fait moins frénétique tandis que le climat devient plus lourd et poisseux. Nous sommes à la Nouvelle-Orléans avec tout ce que cela implique au niveau des maléfices vaudou, des loas et autres esprits maudits qui hantent un bayou peuplé de gigantesques alligators. Nous avons droit également à un nouvel adversaire, « Marinette aux bras secs », à des scènes de possession et à quelques combats, sans oublier un twist assez surprenant en ce qui concerne la cachette des révolvers dissimulés par Drake.

L’ouvrage introduit également la confrérie de l’Epée d’Abrahams, menée par Frère Roberto, des prêtres mystérieux et aux motivations floues décidés à détruire les six révolvers. Les auteurs développement lentement mais surement leur mythologie, convoquant toujours différents genres (fantastique, fantasy, horreur, aventures) dans un cadre western intéressant et crédible.

Si on peut considérer ce deuxième tome comme moins réussi que le premier l’ensemble reste néanmoins dans le haut du panier du comics. Le tout demeure un divertissement aussi prenant qu’efficace et on se plait à imaginer la très bonne série que cette saga pourrait donner pour peu qu’un scénariste daigne se pencher sur ce récit.

THE SIXTH GUN TOME 2: A LA CROISEE DES CHEMINS de Cullen Bunn et Brian Hurtt

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Comic Book, #Fantasy, #Western

Repost0

Publié le 15 Avril 2021

CONAN (Tome 1) de Robert E. Howard, Lyon Sprague de Camp et Lin Carter

Ce premier volume correspond au grand cycle chronologique de Conan établit par L. Sprague De Camp et Lin Carter à partir des nouvelles et fragments laissés par Robert Howard.  Depuis, bien sûr, le puriste a pu se procurer les versions originales non retouchées des aventures du Cimmérien. Est-ce à dire qu’il faut se débarrasser de ces remaniements ? Certes non ! D’abord parce que, souvent, les lecteurs plus âgés ont découverts par ce biais le célèbres barbare. La nostalgie joue donc son rôle et ravive les souvenirs. Ensuite car cette progression chronologique, quoiqu’elle ne soit ni proposée ni voulue par Howard (qui écrivit les nouvelles dans le désordre) fonctionne bien. L’œuvre, une fois assemblée et complétée, dépeint une biographie fantasmée d’un héros plus grand que nature. L. Sprague De Camp et Lin Carter ont rempli les blancs, complétés les passages manquants, écrit certaines nouvelles parfois à partir de notes, de brouillons ou, simplement, en laissant aller leur imagination. Faut-il les en blâmer ? Laissons cela aux exégètes et aux puristes…

Dans ce premier recueil nous avons droit à trois nouvelles de Howard seul, à deux nouvelles de Howard et L. Sprague De Camp, à une nouvelle de Howard et Carter et, enfin, à une nouvelle située dans l’adolescence de Conan, par les seuls L. Sprague De Camp et Lin Carter.

Le récit adopte par conséquent un aspect « fix-up » puisque les nouvelles sont liées par quelques lignes d’introduction qui explicitent le parcours de Conan. Encore une fois, bien que ce n’était pas la volonté d’Howard, celà fonctionne plutôt bien. Après « la chose dans la crypte » où le Cimmérien se confronte (surprise !) à… une chose dans une crypte alors qu’il n’a que quinze ans, nous entrons dans le vif du sujet avec la célèbre « Tour de l’Eléphant ». Dans cette nouvelle classique, Conan s’allie à un voleur réputé pour dérober un trésor dans une tour bien gardée. Les nouvelles suivantes suivent le même schéma et démontrent les talents d’un Conan plus malin qu’on le pense souvent. Il est voleur, mercenaire, esclave, combattant,…Il affronte également diverses créatures improbables. L’écriture est enlevée, quelque peu archaïque mais sans que cela nuise au plaisir ressenti, bien au contraire. Ecrites voici près d’un siècle, ces nouvelles ont gardé intactes leur force évocatrice, leur énergie bouillonnante et leur façon de dépayser le lecteur.
Hautement recommandé, tous les dix ans il faudrait relire CONAN, pour retourner aux bases les plus saines. Quitte à prier ensuite Crom et à rêver de tailler ses ennemis en tranches à coup de hache.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Golden Age, #Fantasy, #Recueil de nouvelles

Repost0

Publié le 21 Mars 2021

TOMYRIS ET LE LABYRINTHE DE CRISTAL de Oksana & Gil Prou

Dans le vaste monde de la littérature de Fantasy, la Fantasy historique reste un sous genre assez rare dans les rayonnages. Entendons par ce terme de « fantasy historique » un livre historiquement précis mais agrémenté de passages plus axés sur l’imaginaire où interviennent la magie, des créatures fabuleuses, des divinités, etc. On pense à plusieurs cycles de David Gemmell (celui de TROIE ou du LION DE MACEDOINE consacré à Alexandre le Grand), à de nombreux romans de Guy Gavriel Kay et, pour la France, à plusieurs œuvres de Pierre Pevel ou Thomas Day. N’empêche, le genre s’avère nettement moins prolifique que, par exemple, la High Fantasy (d’inspiration Tolkien) ayant généré des centaines de sagas à base d’élu, de mage barbu fumeur de pipe et de seigneur des ténèbres en passe de se réveiller. TOMYRIS ET LE LABYRINTHE DE CRISTAL apporte donc une certaine fraicheur à la Fantasy par son ancrage historique rarement exploité : nous sommes au VIème siècle avant JC et la reine Tomyris décide de tenir tête aux armées de Cyrus le Grand, lequel dispose d’une troupe d’invincibles guerriers surnommés les Immortels.

Le roman se veut, tout d’abord, fidèle à l’Histoire. Il a certainement nécessité beaucoup de recherches ce qui reste appréciable quoique cet excès de détails s’effectue, parfois, au détriment de la fluidité de lecture. Les auteurs décrivent longuement cet univers peu connu (la Perse du VIème siècle avant JC n’a pas l’importance, dans l’inconscient collectif, du Moyen-âge européen ou de l’Empire romain), ce qui implique  de nombreux détails assortis de fréquentes notes de bas de page. Ce choix peut se comprendre et se défendre : comme déjà signalé les aspects historiques dominent largement sur les éléments de fantasy et il s’agit de construire un monde qui, pour le lecteur lambda, sera aussi dépaysant que la Terre du Milieu ou les Sept Royaumes. Les techniques militaires, les religions et leurs divinités, les lieux visités,… tout est explicité pour offrir le background le plus solide possible. Les personnages, eux aussi, sont nombreux : beaucoup ont réellement existé tandis que d’autres sont inventés pour les besoins de l’intrigue et de sa progression. Il n’est pas toujours facile de s’y retrouver (noms complexes, multiplication des protagonistes) et le lecteur peut, là aussi, se sentir noyé sous les détails mais, à condition d’effectuer un petit effort, l’ensemble, finalement, passe bien. Car un des problèmes de la Fantasy, à l’heure actuelle, réside dans sa simplicité : le genre est, souvent, tellement « facile à lire » (avec cette fameuse branche dédaigneusement qualifiée de Big Commercial Fantasy) que le lecteur peut se sentir un peu perdu devant un texte plus exigeant. Pas de décor médiéval fantastique, pas de progression décidée à coup de dé20, pas de prophétie et d’élu armé d’une épée trop puissante pour défaire le grand méchant sorcier,… TOMYRIS ET LE LABYRINTHE DE CRISTAL demande un certain effort pour s’apprécier. Le roman use, en outre, d’un style très (trop ?) recherché qui permet d’enrichir son vocabulaire et ses nombreux termes rares lui donnent un côté littéraire le distinguant, là aussi, de la fantasy de consommation courante.

Bref, au risque d’à nouveau se répéter, la démarche des auteurs rappelle celle de Gemmell dans son cycle consacré au LION DE MACEDOINE : un récit historique rigoureux peu à peu contaminé par la magie et le fantastique même si ces éléments restent distillés avec parcimonie. Du moins dans les 300 premières pages car les cent dernières donnent bien davantage dans le fantastique et ne suivent plus Tomyris : cette rupture de ton, qui nous conduit au labyrinthe de cristal, peut déstabiliser. Personnellement il ne m’aurait pas déplu de rester dans un registre plus réaliste mais d’autres apprécieront sans doute ce final plus porté sur l’imaginaire. Question de point de vue. En tout cas voici un dépaysement appréciable en ces temps chagrins.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantasy, #Historique

Repost0

Publié le 16 Février 2021

LA SEPTIEME ETOILE (Les Chroniques pourpres tome 2) d'Alexandre Malagoli

Sans être très subtil ni original, SORCELAME constituait un divertissement de fantasy « young adult » plutôt plaisant. La suite reprend où le premier tome s’achevait mais sans parvenir à susciter le même enthousiasme (relatif). Nous sommes dans une intrigue balisée, très « old school » et jeu de rôle, avec sa petite compagnie de héros (l’élu d’une prophétie, un Troll, un magicien, une princesse,…) en route vers la ville de tous les vices, non pas Las Vegas mais bien Farnesa où chacun doit accomplir une tâche bien précise. A cela s’ajoute le classique réveil de la grande sorcière maléfique, les manipulations politiques, la révolte du camp du « bien » républicain contre les Rois, les chefs religieux mal intentionnés, l’épée magique, etc. Nous avons même quelques protagonistes tout droits tirés d’un antique « livre dont vous êtes le héros » à la manière des Templiers du Chaos ! Ne manque que les jets de dés !

L’ensemble avance donc de manière très linéaire, en laissant quelques interrogations en suspens pour maintenir l’intérêt (avec surtout un mystère sur l’identité de l’élu ici dénommé Ost-Hedan), au gré des pérégrinations des personnages qui se posent l’une ou l’autre questions vaguement philosophiques que l’on pourrait résumer par « La fin justifie-t’elle les moyens » ? » ou « tuer les méchants c’est pas vraiment mal, non ? ». Rendez-vous à l’examen de philo, vous avez deux heures.

Bref, LA SEPTIEME ETOILE peine à intéresser le lecteur même si on reste objectivement dans la « moyenne ». Le style est classique, pour ne pas dire facile, le vocabulaire pas toujours recherché (le monde est à peine esquissé), les dialogues sans grand intérêt, les péripéties attendues,…beaucoup de bémols mais le roman est, heureusement, court et raisonnablement rythmé. Un public adolescent peu exigeant et féru de jeux de rôle pourra probablement y trouver son compte mais, pour la majorité des lecteurs, l’ensemble risque d’être peu engageant. Bien évidemment, ne chargeons pas trop la mule, « il y a pire » et le roman se lit sans vrai déplaisir. Hélas, ce qui pouvait passer à une époque où le genre devait de contenter de quelques parutions par an et que l’amateur désespérait d’obtenir sa ration de High Fantasy parait anachronique aujourd’hui. Alors que le nombre effarant de sorties dans le domaine de la « grosse Fantasy épique avec prophéties et combats qui plaisent aux ados », ne cesse d’augmenter se contenter d’un bouquin juste « moyen » est-il raisonnable ? Surtout qu’il faudrait, pour connaitre la fin de l’histoire, se farcir encore un tome et qu’à l’issue de ce deuxième volet rien ne motive vraiment à poursuivre la saga…On en restera donc là pour ces « Chroniques pourpres » bien décevantes.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy, #Jeunesse

Repost0

Publié le 26 Janvier 2021

L'ORDRE DES RODEURS - L'APPRENTI D'ARALUEN de John Flanagan

Premier tome d’une longue saga de Fantasy destinée à tous les publics (mais estampillée « jeunesse »), voici un œuvre certes très classique mais fort bien menée et plaisante. Nous sommes donc devant le traditionnel roman d’apprentissage, passage obligé d’une saga de Fantasy qui se respecte, et nous suivons les aventures de Will, lequel rêve de devenir chevalier.

Né en Australie en 1944, John Flanagan se lance dans l’écriture de la saga d’Araluen à la fin des années ’90. Il envisage alors un recueil de nouvelles pour encourager son fils à lire. Dix ans plus tard, l’auteur reprend la vingtaine de récits écrits et les transforme en un roman d’environ 300 pages, premier tome d’une vaste saga qui s’étend à présent sur onze tomes, sans compter six volumes spin-off et encore huit autres situés dans le même univers.  L’histoire générale se veut dans la droite ligne de la Fantasy « à la Tolkien » : Morgarath, le seigneur des ténèbres, prépare depuis 15 ans sa revanche sur le royaume d’Araluen. Un jeune adolescent, Will, attend de son côté d’être choisi pour rejoindre un corps de métier et, bien sûr, il se rêve chevalier au service du roi. Pourtant un autre destin l’attend : Will intègre les Rodeurs, un corps d’espion d’élite.

Traditionnel, voire archétypal, L’ORDRE DES RODEURS puise largement dans les classiques de la Fantasy, LE SEIGNEUR DES ANNEAUX et HARRY POTTER en tête. Un jeune orphelin « sans histoire » mais doué, des comparses bienveillants, un maitre taciturne, des démêlées entre différents personnages avec histoire de filiation, d’amour ou d’amitié pour épaissir l’intrigue,…Du classique, tout comme le retour d’un Grand Méchant en guise de moteur à l’action. Mais l’ensemble fonctionne en dépit d’un manque d’originalité certain, y compris dans la description du sacro-saint monde médiéval à peine décalqué de l’Europe moyenâgeuse.

Le cœur de cible de l’auteur étant les adolescents, il prend soin de maintenir un rythme alerte, de donner quelques faiblesses à ses protagonistes, facilitant ainsi l’identification du lecteur, et de ponctuer son récit de touches d’humour bienvenues. Les chapitres s’enchainent pour maintenir en haleine et les nombreux dialogues sonnent vrais, augmentant encore le côté très vivant et enlevé de ce premier tome. Le style, fluide, simple sans être simpliste, rend le tout agréable.

Le résultat donne un bouquin plaisant et maitrisé, pas franchement novateur ni réellement transcendant mais qui remplit parfaitement son but : donner aux ados l’envie de poursuivre l’aventure et les divertir sans les ennuyer. On poursuivra probablement la lecture pour approfondir l’univers et retrouver ces attachants personnages sans nécessairement aller au terme du voyage (et des 10 tomes qui suivent) mais en étant satisfaits de ce petit bout de route à Araluen.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy, #Jeunesse

Repost0

Publié le 13 Décembre 2020

L'INSIGNE DU CHANCELIER (LES LAMES DU ROI - TOME 1) de Dave Duncan

Premier tome d’une longue saga, L’INSIGNE DU CHANCELIER nous permet de découvrir un univers de cape & épées mâtiné de fantasy appréciable dont la principale originalité réside dans le lien existant entre une Lame et son égide. La Lame c’est un épéiste d’exception, entrainé au Hall de Fer, bien meilleur que les combattants lambda les plus réputés. Une fois sa formation achevée, une Lame se voit attribuée à une haute personnalité du royaume, ou au Roi lui-même, et se voit liée à lui par un serment, un enchantement dangereux (certains en meurent) qui l’oblige à défendre cette personne, cette égide, n’importe quand et dans n’importe quelle situation.

Le roman suit ainsi la trajectoire de Durendal, le meilleur des meilleurs Lames, d’abord « offert » à un noble sans intérêt puis qui finit par s’imposer au sein de la Garde Royale. L’intrigue, relativement classique, n’en demeure pas moins plaisante et le rythme se montre soutenu, l’auteur recourant à l’ellipse de manière étonnante. Ainsi un périlleux voyage de deux ans est expédié en un paragraphe et, à mi-parcours, le bouquin effectue un saut temporel de 30 ans alors qu’un auteur plus besogneux en aurait profité pour refiler un tome supplémentaire à son éditeur. Cela donne une certaine originalité au récit, évitant les passages trop convenus pour privilégier une approche sous forme de chronique : les années passent, les héros vieillissent, les reines sont répudiées, les rois meurent, la mode change,…Bref, la société évolue et nous n’avons pas l’impression, courante dans la fantasy, d’un monde « figé ». Les personnages passent parfois aussi au second plan et sont assez peu détaillés, défauts pour les certains lecteurs, qualités pour d’autres qui auront davantage l’impression de lire un bouquin historique dans lequel les protagonistes ne sont pas toujours mis en valeur.

L’aspect « cape & épée » dans une veine proche des 3 MOUSQUETAIRES reste d’ailleurs prédominant, ce qui contribue au réalisme des situations et à la crédibilité des personnages. Certes, la magie existe dans cet univers mais son utilisation reste limitée, notamment aux Sœurs Blanches capables de « renifler » les enchantements afin de protéger le roi.

Si on ne parlera pas de claque magistrale ou d’incontournable de la Fantasy, L’INSIGNE DU CHANCELIER s’impose cependant comme une très plaisante lecture, suffisamment réussie et enthousiasmante pour donner envie de poursuivre la saga, l’auteur ayant écrit 2 trilogies dans cet univers.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy

Repost0

Publié le 23 Novembre 2020

DRAGONLAND TOME 1: LE SECRET DE LA VALLEE DES DRAGONS de Johan Heliot

Johan Heliot, né en 1970, œuvre depuis longtemps dans les littératures de l’imaginaire et a signé de nombreuses réussites, tant en « adulte » qu’en « jeunesse » : sa trilogie de la lune, le très plaisant LA LEGION ECARLATE, le très fun FAERIE HACKERS ou encore LA GUERRE DES MONDES N’AURA PAS LIEU ont démontré son talent pour revisiter des thèmes classiques à travers différents genres (aventures, uchronie, cyberpunk). Très prolifique, l’auteur offre cette fois une Fantasy pour les plus jeunes lecteurs (disons à partir de 8 ans) dont les héros sont un gamin rêvant d’aventures, Artémus, et une fillette dotée de pouvoirs magiques, Iselle, ce qui permet une identification immédiate des lecteurs cibles. On rencontre également un chevalier peureux, une licorne et un dragon puisque ces animaux légendaires remplacent, dans l’univers proposé, les chevaux. Depuis LA BALLADE DE PERN les dragons sont des êtres incontournables de la Fantasy et, dans ce premier tome de DRAGON LAND, ce sont des montures dressées par l’Homme dont les colliers les empêchent de cracher le feu.

L’intrigue générale, pour sa part, reste classique et s’adresse à un lectorat relativement jeune avec cette lutte entre le Bien et le Mal assortie d’une quête de la demoiselle, Iselle, pour découvrir une mythique Vallée des Dragons.

Le tout se montre néanmoins divertissant et bien mené, avec de nombreux rebondissements qui enchanteront les amateurs : pirates, monstres, etc. Le vocabulaire est précis mais abordable, les chapitres fort courts et le rythme suffisamment alerte pour que le lecteur dévore rapidement cette aventure fort agréable et tout public.

Bien qu’il s’agisse du premier volume d’une série, le roman se suffit à lui-même et ne se termine pas en queue de poisson, ce qui s’avère appréciable à l’heure où les sagas de Fantasy se terminent systématiquement par un cliffhanger incitant à l’achat du tome suivant.

Les adultes apprécieront ce récit qui s’adresse cependant plus spécifiquement aux grands enfants et adolescents. Quoiqu’il en soit encore une jolie réussite de la part de Johan Heliot.  

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy, #Jeunesse

Repost0

Publié le 19 Novembre 2020

SOUL BREAKERS de Christophe Lambert

Petit pavé (près de 600 pages !) qui se lit pourtant avec facilité tant le récit se montre fluide et bien mené, SOUL BREAKERS constitue une belle fresque historique teintée de fantastique. Les prémices font penser à LA FOIRE DES TENEBRES de Bradbury, le déroulé à TALISMAN du King mais SOUL BREAKERS trouve très vite son identité et prouve, à ceux qui en doutait, que la littérature « jeunesse » n’a plus rien à envier, en terme de qualités et d’ambitions, aux bouquins « adultes ».  

Le livre se situe en 1936, en pleine Grande Dépression, alors que de nombreux Américains sombrent dans la pauvreté et n’ont d’autre choix que de se déplacer sur les routes. Teddy, adolescent de 15 ans en route pour la Californie, voyage avec son père et sa sœur Amy ; or, en Arizona, les deux jeunes gens assistent à un spectacle donné par une troupe de forains menée par Sirius. Peu après, Amy tombe gravement malade. Pour Teddy, la seule explication est que Sirius a volé l’âme de l’enfant. Il décide de se lancer à la poursuite des saltimbanques pour inverser le sortilège.

Christophe Lambert nous offre une grande fresque, prenante et originale, qui nous permet de revisiter une période difficile : exploitation des mineurs, répression dans la violence, augmentation de la criminalité, misère, guerre mondiale à venir, détour par un hôpital psychiatrique avec thérapie aux électrochoc, ou dans un abattoir…L’écrivain ne ménage pas son lecteur, même si le roman peut être catalogué « young adult » : il ne lui épargne pas les difficultés de la vie, la mort omniprésente, les déceptions, les sentiments contrariés, les amours naissantes et les chagrins,…Nous sommes loin de Tintin ou de Bob Morane qui s’en sortaient sans une égratignure, asexués et toujours triomphant (sans jugement de valeur mais les temps ont changé !). Les personnages sont nombreux (le jeune Teddy, le fantasque apprenti écrivain Duca, le « Chef » indien, la jeune muette,…) et toujours bien campés avec des traits bien dessinés et des répliques bien senties, mention spéciale au Shérif un brin rentre-dedans tout droit sorti d’un film grindhouse / redneck.

Le style, lui, est toujours maitrisé et le vocabulaire bien choisi pour être compréhensible par un public adolescent sans sombrer dans la platitude ou la facilité. Un exercice difficile mais que Lambert maitrise depuis longtemps, ce qui rend ce grand « road-movie » américain aussi plaisant pour les adultes que pour les plus jeunes. Tout le fond historique et social s’avère, comme toujours, bien rendu et après quelques belles réussites situées durant la Seconde Guerre Mondiale comme LA BRECHE ou LE COMMANDO DES IMMORTELS, le romancier s’intéresse ici à la période immédiatement antérieure.

Fresque épique, fantasy historique et drame fantastique font ainsi bon ménage pour offrir au lecteur un vrai plaisir. Un des (nombreux !) sommets de l’auteur, à déguster sans modération.

 

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Christophe Lambert, #Fantastique, #Fantasy, #Historique, #Jeunesse

Repost0

Publié le 23 Août 2020

LA MOITIE D'UNE GUERRE (LA MER ECLATEE TOME 3) de Joe Abercrombie

Une fois de plus, Abercrombie change de point de vue et s’intéresse, après Yarvi et Epine, à une nouvelle protagoniste, la jeune Skara. Cette dernière voit le Haut Roi attaquer son pays avant que Yilling, dit l’Eclatant, ne massacre sa famille. Du coup, notre princesse devient reine et décide de rassembler toutes les forces possibles pour combattre le Haut Roi et réclamer vengeance. Parallèlement nous suivons le destin de Raith, porteur d’épée pour le terrible combattant Grom-Gil-Gorn, et les complots politiques ourdis par Père Yarvi, des manigances pas toujours du goût de son apprenti, Koll.

Brand, Epine, Yarvi,…les principaux protagonistes des précédents volumes sont toujours présents, mais dans des rôles plus secondaires, laissant Skara, Koll et Raith sur le devant de la scène. Les enjeux, pour leur part, se montrent plus importants et ce troisième et dernier volet monte logiquement en puissance avec davantage de combats, de batailles, de sièges, etc. Les aspects politiques sont, également, davantage développés : Abercrombie s’éloigne encore un peu plus du côté « young adult » du premier tome pour s’orienter vers la pure fantasy « grim dark » avec manigances et complots des uns et des autres qui se résolvent dans le sang.

Beaucoup d’action, de scènes épiques et de tueries,…après s’être intéressé à sa « moitié de roi » et avoir exploré « la moitié d’un monde », Abercrombie ne nous offre pas ici la « moitié d’une guerre » mais bien un conflit complet, total, énorme, une sorte de guerre mondiale dans un univers fantasy qui, forcément, ne laissera pas tous les protagonistes en vie.

En résumé, LA MOITIE D’UNE GUERRE termine de belle manière une très réussie trilogie de Fantasy qui, sans longueurs ni redites (chaque tome apportant un point de vue différent) offre une belle aventure à son lecteur.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantasy

Repost0

Publié le 26 Juillet 2020

R.R.RETROSPECTIVE de George R.R. Martin

Le succès littéraire (avant télévisé) du TRONE DE FER a permis la sortie de ce superbe recueil, évidemment incomplet mais largement suffisant pour contenter les plus exigeants. Publié en 2003 aux USA il ne fut traduit que fin 2017 en France, sans doute pour profiter de la popularité acquise par Martin. En tout cas, l’attente en valait la peine. Plus de 1500 pages pour résumer la première partie de carrière de George R.R. Martin, du tout début des années ’70 à l’aube du XXIème siècle. Trois décennies bien remplies puisque l’auteur commença dans les scénarios de comics amateur, récolta un paquet de récompenses en science-fiction, se tourna vers l’horreur lors du grand « boom » des années ’80, se laissa tenter par Hollywood (« La quatrième dimension », « La belle et la bête » et même une série avortée, « Doorways », dont n’existe que le pilote) et trouva finalement la richesse et la gloire dans la Fantasy.

Les textes, judicieusement présentés, sont entrecoupés de larges passages biographiques qui, rassemblés, forment une bonne centaine de pages aussi passionnantes qu’éclairantes sur la manière de Martin de concevoir ses récits.

Ce voyage débute donc à la fin des 60’s avec un texte « amateur » et anecdotique rédigé par un Martin âgé de 17 ans sous influence des comics, « Y a que les gosses qui ont peur du noir » (également disponible dans le recueil LA FLEUR DE VERRE, tout comme « Cette bonne vieille mélodie », « Fleur de verre » et « Le régime du singe », vainqueur du Locus) et on poursuit avec « La forteresse » et « « Et la mort est son héritage » (issus de AU FIL DU TEMPS, tout comme « Assiégés » et « Variante douteuse »).

Nous entrons ensuite dans le vif du sujet, alors que Martin devient un auteur confirmé et professionnel, ce qu’il explique dans l’ironique article « le sale pro ». Cinq textes sont tirés du formidable recueil UNE CHANSON POUR LYA (« Le héros », « La sortie de San Breta », « Il y a solitude et solitude », « Au matin tombe la brume » et, bien sûr, une premier chef d’œuvre, le court roman « Une chanson pour Lya » vainqueur du Hugo).

« La clarté des étoiles lointaines » était jusqu’ici inédit en français et le recueil suivant de l’auteur, DES ASTRES ET DES OMBRES, publié en France en 1983, se voit représenté par « Tour de cendres », « sept fois, sept fois l’homme, jamais » et « Un luth constellé de mélancolie »

Autre gros morceau, LES ROIS DES SABLES, représenté par « Aprevères », l’exceptionnel « Par la croix et le dragon » (récompensé par le Hugo et le Locus) et le fameux « Les rois des sables », lauréat du triplet magique (Hugo, Nebula, Locus) dans la catégorie des nouvelles longues et adapté pour le reboot de la série télévisée « Au-delà du réel ».

Le recueil DRAGON DE GLACE, pour sa part, à droit à la totale puisque ses quatre nouvelles sont reprises ici : le conte / fantasy « Dragon de glace », « Dans les contrées perdues », « L’homme en forme de poire » (lauréat du Bram Stocker Award) et l’angoissant « Portrait de famille »

« Retour aux sources » n’est pas un inédit mais il fallait chercher pour le trouver : soit dans l’anthologie ORBIT parue dans la collection « le livre d’or de la SF » soit dans le N° de Bifrost consacré à Martin. Sa republication constitue donc une aubaine pour les fans.

« Le Volcryn », court roman de science-fiction horrifique déjà disponible à l’unité et adapté en série télévisée, se voit ici republié à nouveau et reste toujours prenant et efficace. L’inédit « Une bête pour Norne » s’enchaine avec « Les gardiens », gagnant du Locus et jadis publié dans l’anthologie UNIVERS 83 (ça ne nous rajeunit pas !)

R.R.RETROSPECTIVE propose ensuite les scénarios d’un épisode de « La quatrième dimension » (« j’étais au Canada ») et celui de la série avortée « Doorways ». Le premier est plaisant en dépit de son classicisme, le second s’avère plus intéressant et aurait mérité davantage de développement (sous forme d’un roman par exemple mais Martin est tellement occupé avec son trône de fer…). On y retrouve une ambiance proche de « Sliders » avec son héros emporté dans un monde parallèle uchronique.

« Partir à point » et « Le journal de Xavier Desmond » sont tiré de l’univers partagé WILD CARDS établi par Martin à la fin des années ’80, une uchronie super héroïque dans laquelle une infime portion de la population s’est trouvée dotée de superpouvoirs (les As), certain au prix d’horribles mutations (les Jokers). On entre finalement facilement dans ce vaste univers des plus réussis que l’on a envie d’explorer de manière plus approfondie.

Cette rétrospective se poursuit avec « Skin trade », un court roman horrifique (récompensé par le World Fantasy en 1989 mais qui ne connut une première publication française qu’en 2012) et un autre roman court, « Le chevalier errant » jadis publié dans l’anthologie LEGENDES de Silverberg (à l’époque Martin n’était même pas mentionné sur la couverture qui préférait miser sur Stephen King, Anne McCaffrey, Terry Goodkind, Raymond Feyst et Robert Jordan). « Le chevalier errant » fut, par la suite, réédité en compagnie de « L’épée lige » (non repris ici) dans un volume assez roublard sous-titré « Préludes au Trône de fer »

De par sa taille (1500 pages), son ambition (résumer 30 ans de carrière), sa variété (fantastique, fantasy, horreur, science-fiction), son alternance de texte allant de la brève nouvelle au roman court en passant par le scénario, ses illustrations évocatrices et ses pages biographiques passionnantes, R.R.RETROSPECTIVE constitue un recueil absolument indispensable et pratiquement sans équivalent. Au total, une trentaine de nouvelles, trois romans courts et deux scénarios de série télévisées, sans oublier une bibliographie très complète et de très nombreuses notes biographiques composent cette exceptionnelle rétrospective. On souhaite donc que d’autres éditeurs publient de similaires pavés rétrospectifs sur d’autres écrivains. En tout cas, pour 30 euros, voici une belle affaire et un incontournable pour tous les amateurs de littérature de l’imaginaire.

Voir les commentaires

Repost0