fantasy

Publié le 13 Novembre 2022

UNE BRAISE SOUS LA CENDRE de Sabaa Tahir

Sous une belle couverture très incitative se cache le premier tome d’une nouvelle quadrilogie orientée "young adult". Ici, la romancière nous offre une bonne dystopie dans un univers de fantasy inspiré par la Rome Antique. Le tout se montre donc très (trop ?) manichéen : d’un côté une Erudite, Laia, évidemment jeune, belle et intelligence. Pour sauver son frère emprisonné, elle entre dans la résistance contre le tout puissant Empire Martial. Envoyée dans la capitale, elle devient esclave et espionne la Commandante pour le compte de la résistance. Cette commande se révèle une sadique aimant maltraité ses servantes. Son fils, Elias, s’apprête de son côté à participer aux épreuves visant à déterminer le successeur de l’Empereur. Or Elias n’a aucun intérêt pour les barbaries impériales. Il refuse son destin et s’apprête à déserter. Mais un Augure lui prophétise l’unique moyen de s’en sortir : accepter son rôle et triompher des épreuves. Elias deviendra t'il empereur ou laissera t'il ce poste à sa meilleure amie? Bien sûr, les deux récits convergent par la rencontre entre Laia et Elias.

Entre LE TRONE DE FER (pour le côté sombre et les intrigues politiques), HUNGER GAMES (pour les différentes classes et les épreuves toujours plus violentes) et même LA GUERRE DES ETOILES (pour la lutte d’une poignée de rebelles face à l’Empire cruel), le bouquin élabore un univers cohérent et réussi. Une des bonnes idées de la romancière consiste d’ailleurs à situer son récit dans un monde inspiré à la fois par la Rome antique (les noms, le système de commandement, la place des Augures, etc.) et l’Orient, avec ses Djinns et ses Effrits en guise de créatures magiques. Cela change agréablement du médiéval fantastique occidental vu et revu. Maligne, Sabaa Tahir change de point de vue à chacun des courts chapitres, passant d’Elias à Laia, ce qui dynamite le bouquin et permet de maintenir l'intérêt durant les 500 pages.

UNE BRAISE SOUS LA CENDRE offre des protagonistes travaillés et, exceptés la méchante commandante un peu trop "chargée, les autres personnages évitent le "tout noir" ou "tout blanc". Le style de l'auteur se montre, lui aussi, de qualité et plus élaboré que la moyenne des romans "young adults". Si le tout reste relativement prévisible, Sabaa Tahir réussit à emprunter quelques chemins de traverses qui relancent l'envie de poursuivre la lecture. Dommage que la fin, ouverte, oblige à poursuivre la lecture par le deuxième tome, il eut été préférable que l'intrigue se conclue, au moins partiellement, à l'issue de ce premier opus. Quoiqu'il en soit voici un roman très plaisant et solide et une nouvelle auteur à suivre dans le petit monde de la fantasy pour adolescents. Conseillé!

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy, #Jeunesse, #Dystopie

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Publié le 7 Novembre 2022

RETOUR AU PAYS de Robin Hobb

Ce très court roman (ou longue nouvelle) constitue un prélude aux deux cycles les plus connus de Robin Hobb, LES AVENTURIERS DE LA MER et L'ASSASSIN ROYAL. Pour qui souhaite découvrir cet auteur sans se lancer dans des cycles énormes, RETOUR AU PAYS s'avère une introduction acceptable.

Dame Carillon part avec sa famille et ses possessions pour établir une colonie dans un lieu lointain. Hélas, la voilà obligée de cohabiter avec sa servante au fond d'une cale. En réalité, notre dame est contrainte à l'exil par suite des conspirations de Monsieur contre le gouverneur. Après quelques péripéties, elle se retrouve dans le très inhospitalier Désert des Pluies. Le récit prend donc l'aspect d'un apprentissage, l'héroïne devant renoncer à ses privilèges pour survivre dans cet environnement peu accueillant.

Agréable et bien mené, avec la plume efficace coutumière de Robin Hobb, cette novella narrée à la première personne, à la manière d'un journal intime, se lit avec plaisir. L'évolution du personnage principal et sa découverte progressive des dangers du Désert des Pluies en font une lecture rapide et plaisante. Toutefois, les amateurs de fantasy épiques courageux poursuivront la saga avec le monumental cycle des AVENTURIERS DE LA MER.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy, #Roman court (Novella)

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Publié le 6 Septembre 2022

UN PALAIS D'EPINES ET DE ROSES de Sarah J. Maas

Précédé d’une bonne réputation, UN PALAIS D’EPINES ET DE ROSES est malheureusement loin de se montrer à la hauteur des attentes. Présenté comme un bouquin de fantasy romantique un peu sexy à destination des « young adults », il s’agit, en réalité, d’une très fade romance. Pire, le bouquin se montre rapidement ennuyeux vu la stupidité incroyable de son héroïne, Feyre. Car cette dernière accumule les décisions ridicules.

Ainsi, la jeune fille n’est pas aimée de sa famille, peine à survivre et se lamente à longueurs de journée. Après avoir tué un Fae (un Immortel…bon pas vraiment immortel donc) la voici conduite de force à Prythian, le royaume des Immortels en question. Elle se retrouve donc dans un palais (d’épines et de roses comme le titre le précise) et au lieu d’un cachot gardé par un geôlier elle peut déambuler à sa guise (ou presque) dans cette demeure. Cependant, une fois transposée dans cet environnement beaucoup plus accueillant, Freyre n’est pas plus contente pour autant. Pourquoi ? Euh…comment dire…ah oui, l’auteur a trouvé une raison, une idée de génie : elle a promis à sa môman, alors qu’elle avait une dizaine d’années, de veiller sur sa famille. Donc elle doit toujours s’occuper de son papa et de ses sœurs. Ces dernières, pourtant, non seulement n’en branlent pas une de leur vie mais en plus ne font que la critiquer. Déjà, c’est un peu gros. Mais admettons. Notre idiote apprend ensuite que sa famille, grâce à son « sacrifice », vit beaucoup mieux et ne manque plus de rien. Bref, elle a gagné au Win for Life ou presque et tout le monde est heureux. De quoi l’encourager à rester dans son « palais d’épines et de roses » et de profiter un peu de la vie ? Que nenni ! Elle veut rentrer. Pourquoi ? Bah euh….Mystère. Sans doute apprécie-t ’elle d’être libre comme l’oiseau. Voilà. Freeeeeeeee as a bird. Oui enfin l’oiseau il va surtout avoir froid et manquer de nourriture. Il est libre de n’avoir rien à bouffer, de trimer de l’aube au crépuscule et en plus d’être traité comme une moins que rien l’oiseau. Bref, la chieuse nous fait son caprice. Et comme l’auteur n’a pas d’autre solution pour nous faire accepter les aberrations de son intrigue il faudra s’en contenter. Et hériter d’une des héroïnes les plus connes rencontrées dans un roman. Pourtant dans la romance fantastique pour gonzesse il y a forcément de la concurrence. Mais rassurez-vous, Freyre les enterre tous et toutes. Une casse-burne qui passe son temps à insulter les gens qui essaient de l’aider, qui se croit indépendante et forte alors qu’il faut toujours que quelqu’un (un bellâtre musculeux) l’aide pour qu’elle se sorte de situations merdiques où, neuf fois sur dix, elle s’est fourrée elle-même. Mais c’est la gentille. Car en face d’elle se dresse la méchante forcément très mais alors très méchante. Il va donc encore lui arriver des bricoles et des épreuves. Mais pour se consoler elle pourra compter sur le grand beau musclé un peu bad boy un brin sadique limite violeur mais tellement seeeeeeeeeeeexy qu’il est irrésistible.

Et donc le caca nerveux de la demoiselle nourrit les 500 et quelques pages de cette intrigue rachitique qui se contente, grosse modo, de rejouer la partition de « La belle et la bête » matinée de « Cendrillon ». Tout ça écrit de la manière la plus plate possible, avec des longueurs à n’en plus finir, une romance incroyablement neuneu saupoudré de scènes voulues chaudes façon « mommy porn » pour adolescente. Le côté Fantasy, de son côté, est complètement cliché et vu et revu. En bref tout ça ressemble à un de ces machins autopubliés genre « Violentée par le seigneur elfe sur sa licorne » qu’on trouve sur le Net. Sauf qu’au lieu de faire 50 pages, UN PALAIS D’EPINES ET DE ROSES en fait 500.

J’ai p’tet louper quelque chose parce que bon, à mi-parcours, il a fallu enclencher la lecture en diagonale et l’avance rapide afin d’arriver au bout. Qui n’en est pas un puisque le machin a eu du succès (douze millions d’exemplaires vendus) et que l’auteur s’est dit qu’elle pouvait remettre le couvert. Donc elle a pondu six autres tomes depuis. Désespérant. Illisible. Pour résumer…à chier !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Attention c'est nul, #Erotique, #Fantasy

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Publié le 30 Août 2022

LA TOUR SOMBRE: LE PISTOLERO de Stephen King

Premier volet du cycle monumental de la « Tour Sombre », LE PISTOLERO s’avère souvent négligé par les lecteurs qui lui reprochent son manque d’action, de suspense ou de « palpitant ». Il est vrai que le texte reste très obscur. Dès lors, on peine à comprendre les motivations de ces deux personnages qui se poursuivent dans une ambiance pesante et un décor désertique. Pourtant le tout reste globalement agréable à lire, l’ambiance très western italien donnant tout son sel à cette longue poursuite sous un soleil de plomb.

LE PISTOLERO convoque ainsi le nouveau western, la science-fiction, le post apocalypse et la Fantasy pour confectionner un univers apparemment construit de bric et de broc. A tel point que le lecteur se demande souvent où le romancier veut nous conduire. D’ailleurs, le bouquin constitue en réalité une collection de nouvelles ensuite transformées en roman. De son propre aveu, King ne savait pas où il allait lorsqu’il a entamé sa saga, au début des seventies. Par conséquent le lecteur ne sait pas vraiment, lui non plus, où il va. Il suit donc, un peu passivement et sans toujours une grande implication, Roland. Dernier pistolero « d’un monde qui a changé », il erre dans les plaines, fier, solitaire avec un gamin pour partenaire.

Si le roman ne se montre pas franchement original dans son déroulé ce n’est pas le plus important : on dit que ce qui compte c’est le décor. Et ici, le King réussit à donner envie de s’engager avec lui sur ce chemin semé d’embuches pour rejoindre une hypothétique Tour Sombre, qualifiée par King de point central de son univers et même de « Jupiter de son imaginaire ».

Le romancier nous donne également à percevoir un monde plus vaste, un multivers comme dirait Marvel. Le King saute les époques et les lieux pour un nouveau Far West. Il s’imprègne de mysticisme lors de la confrontation finale entre Roland et l’Homme en Noir. Dans le monde du rêve on termine par un happy-end et ici le bon Stephen opte plutôt par une fin ouverte. Celle-ci amène plus de questions que de réponses. On referme donc le roman quelque peu mitigé mais content d’avoir fait ces quelques pas en compagnie de cet émule de Clint Eastwood. La route vers la Tour Sombre est encore longue mais, un pas à la fois, on s’en approche. Du coup, intrigué, le lecteur est pressé de continuer. Tel le Champion Eternal engagé dans la quête de Tanelorn…

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy, #Fantastique, #Stephen King, #Western

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Publié le 5 Juillet 2022

LE VILLAGE DU BOUT DU MONDE (LOUIS LE GALOUP TOME 1) de Jean-Luc Marcastel

Premier volet de la saga du « gars loup » (ou galoup, ou garou), LE VILLAGE AU BOUT DU MONDE nous conduit dans la région d’Aurillac pour une uchronie fantastique. Une brèche est apparue au royaume de France : elle change les hommes et les bêtes, les transformant en Malbestes. A Mandaille, petit village isolé, vivent deux frères, Louis et Séverin, qui vont se confronter à la bête monstrueuse, découvrir la vérité sur leurs origines, rencontrer la sorcière la Roussote, etc.

Ecrit dans une langue très vivante, qui use des métaphores et des redondances volontaires, dans une sorte d’ancien français qui joue sur la sonorité des mots, le récit s’apparente à un conte qu’un troubadour aurait pu déclamer au coin du feu. L’intrigue, elle, reprend la formule de l’apprentissage chère à la Fantasy : découverte par le héros de sa marginalité et de ses véritables origines, obligation de quitter son havre de paix pour partir à l’aventure, etc. C’est classique, quelque peu linéaire parfois, mais réussi et fort agréable à lire.

En prenant son temps, Marcastel pose le décor de sa saga, à mi-chemin du roman historique (uchronique), du fantastique et de la Fantasy, le tout à destination d’un large public. Attention toutefois, si le roman se veut « jeunesse », le vocabulaire est soutenu et la langue riche. C’est travaillé, avec ce mélange d’ancien français (plus ou moins authentique), de patois, de termes inventés…tout cela est immersif et bien pensé, quelque peu déstabilisant au début mais rapidement prenant et convaincant. Le lecteur entre ainsi dans l’histoire et, en quelque sorte, « écoute » cette légende.

On retrouve aussi dans ce VILLAGE DU BOUT DU MONDE un côté régionaliste car l’auteur veut nous faire découvrir sa région (ce que les notes en fin d’ouvrage nous permettent d’ailleurs) à travers ses spécialités culinaires, etc. Cela change agréablement des Fantasy invariablement situées dans de grandes villes : nous sommes du côté des petits nobliaux et des curés, pas des rois et des évêques.

Bref, un premier tome réjouissant qui donne envie de poursuivre les aventures de ce sympathique Galoup.

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Publié le 22 Juin 2022

THE FURTHER ADVENTURES OF RED SONJA de Roy Thomas

En pile deux cents pages, ce recueil permet de retrouver l’héroïne de Robert Howard dans sa version dessinée, bien éloignée de celle apparue dans la nouvelle « Sonya la rousse ». Déplacée de la Renaissance à l’âge hyperboréen de Conan, vêtue d’un mini bikini / cotte de mailles, notre demoiselle a été violée et a vu ses parents massacrés. Dès lors, elle a appelé la Déesse de la Vengeance qui lui a offert force et habileté à l’épée en échange du vœu de ne coucher avec aucun homme sauf si celui-ci triomphe de Sonja. Le personnage a, depuis, vécu de nombreuses aventures en comics. Dans les années 80, un projet de film est lancé. Un scénario servira de David C. Smith sert de base à un roman, coécrit par Richard L. Thierney, The Ring of Ikribu. Cinq autrer suivront. Un film, avec Brigitte Nielsen dans le role-titre et Big Arnold en guest-star sort finalement en 1985, le plutôt sympa “Kalidor”.

Cette compilation reprend de nombreuses histoires courtes précédemment publiées dans les magazines dédiés à Conan, en particulier « Savage Sword of Conan ». Les récits sont efficaces, assez classiques et reprennent les conventions de la Fantasy : magiciens farfelus, créatures monstrueuses, tyrans très méchants, etc.

On débute avec « She Devil with a sword » qui traite de la lycanthropie et « Day of the sword » qui sert d’explication et d’origine à Red Sonja. Originellement publiées en noir et blanc, ces histoires ont été adéquatement colorisées et se révèlent très plaisantes. The Ring of Ikribu est adapté dans une longue histoire en quatre parties bien menée et convaincante. La caractérisation des personnages reste rudimentaire mais Red Sonja est bien définie et les intrigues, ramassées sur peu de pages, fonctionnent joliment. La plupart des scénarios sont bons voire très bons, les dessins sont de qualités et l’ensemble se montre très divertissant.

Des intrigues rondement emballées, de la magie, quelques touches de violence sanglante, une pincée d’érotisme, des créatures surnaturelles,.. Le lecteur en ressort satisfait.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #BD, #Conan, #Fantasy, #Marvel Comics

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Publié le 14 Juin 2022

L'AGENCE PENDERGAST: LE PRINCE DES TENEBRES de Christophe Lambert

Fin du XIXème siècle à New York. Alors que le monde subit différentes transformations, Sean, un adolescent, tente de survivre. Il vit dans les rues et commet de petits vols pour le compte de Bill le Boucher. Un jour il tente de dérober la montre d’un vieux monsieur moustachu, accompagné d’un Indien. Il ignore qu’il vient de lier connaissance avec Pendergast et Joe, membres éminents d’une agence visant à protéger notre monde des menaces paranormales.

Premier tome de la série L’Agence Pendergast, voici une belle manière de présenter les divers intervenants. Sean, le héros, aux prises avec les voleurs de la bande de Bill, forcément amoureux de la mystérieuse diseuse de cartes Célia, est au centre du récit. A ses côtés, gravitent le débonnaire Pendergast, sorte de Van Helsing (en plus sympa) et Joe l’Indien taiseux prêt à faire le coup de poing. En « guest star », Gégé, clin d’œil au Q de James Bond, confectionne les gadgets nécessaires à l’agence. Il donnera à Sean un Jetpack digne de la Petite Nellie pour l’aider à combattre le grand méchant. Bien que le roman soit court, nos personnages apprennent à se connaitre au fil des chapitres. Ils dépassent leurs préjugés (Sean n’apprécie guère les Indiens étant donné que ses parents ont été tués par les Peaux Rouges) pour s’associer et lutter contre une menace redoutable. Le titre annonce d’ailleurs la couleur : le prince des ténèbres en personne ! Alias Vlad Tepes, plus connu sous son surnom de Dracula.

Roman fantastique teinté d’un parfum légèrement steampunk, LE PRINCE DES TENEBRES reprend le principe toujours plaisant de l’agence gouvernementale luttant contre les forces maléfiques. Une intrigue entre « Torchwood », « James Bond », « X Files » et « Men in black » qui avance à un rythme très soutenu : l’intrigue, divisée en courts chapitres avec des cliffhangers, s’avère idéale pour une lecture à un enfant le soir avant dodo. Des personnages bien typés en quelques lignes, une touche d’émotion, une romance naissante, de l’action, un bestiaire fantastique agréable,…rien à reprocher à un Christophe Lambert maitrisant parfaitement les codes de la urban fantasy pour grands enfants / jeunes adolescents.

Seul le final se montre un peu trop expédié, sans doute à cause d’une pagination restreinte ; on eut aimé que le combat dure un peu plus. Mais ce n’est pas très grave, nous aurons de toutes façons l’occasion de retrouver nos personnages préférés dans le prochain tome.

Une bonne lecture, ni trop complexe ni trop simpliste, qui se place à « hauteur » du public cible sans prendre les jeunes lecteurs pour des demeurés. Le rythme et l’humour peuvent également satisfaire les adultes. Bref, tout le monde est content et attends la suite !

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Publié le 8 Juin 2022

TRAQUEMORT: TOME 1 - LE PROSCRIT de Simon R. Green

Golgotha, capitale de l’infâme Empire Galactique, sous le joug de Lionnepierre, dite la Garce de Fer. Les puissants écrasent toutes possibilités de révolte et se délectent des combats de gladiateurs dans les arènes. Owen Traquemort appartient aux privilégiées et se satisfait de son existence, partagée entre les plaisirs de la vie et l’étude de l’Histoire. Jusqu’au jour où, sur une lubie de Lionnepierre, il perd tout et devient un proscrit. Erudit peu concerné par les combats et la politique, Owen doit fuir vers l’unique planète qui échappe à l’Empire, Brumonde, repère des pires contrebandiers et crapules de la galaxie. De là, peut-être, pourra t’il lancer la rébellion.

Saga en huit tomes, chacun de 700 pages bien tassées, TRAQUEMORT débute rapidement par la chute de son héros, lequel passe de notable tranquille à proscrit. Déboussolé, il doit s’allier avec quelques personnages peu recommandables : une jeune criminelle, une chasseuse de primes, un révolutionnaire légendaire mais à bout de course, etc. Première étape dans le plan de révolte de Traquemort : ramené à la vie son ancêtre, le « Premier Guerrier » d’antan, placé en stase depuis près d’un millénaire. Et ensuite trouver une arme mythique. Et une armée. Oui, ça ne sera pas simple !

Traquemort (Deathstalker en VO, nom emprunté à une tétralogie de Conaneries à petit budget très sympathiques) ne cherche pas à réinventer la roue mais aligne aux contraires les conventions de la SF spectaculaire avec une bonne santé réjouissante. On y retrouve une bande de vauriens cools et d’aristocrates associés pour combattre un Empire tout puissant, un noble cinglé adepte de toutes les drogues possibles, des êtres modifiés dotés de pouvoirs psy (les Espis), des clones, des IA impertinentes, des combats dans l’Arène, un tout puissant Gladiateur Masqué à l’identité mystérieuse, un héros légendaire ramené à la vie après plus de neuf siècles, des intrigues de palais et des rivalités claniques qui se résolvent dans le sang, des combats à l’épée (car les pistolasers c’est efficace mais ils nécessitent deux minutes entre chaque tir pour redevenir opérationnels),…

Simon R. Green délivre un roman très feuilletonnant, mélange de science-fiction et de fantasy dans une ambiance proche du péplum décadent avec un gros parfum de cape et épée. Space et Planet Opera dominent le récit, avec les références attendues : « Star Wars » bien sûr, « Dune » évidemment et même les plus anciens « John Carter », « Flash Gordon », etc. Une touche d’Albator (parallèle accru par la couverture), une pincée des vénérables ROIS DES ETOILES et autres space op’ d’antan à la Leigh Brackett ou E.E. Doc Smith, des héros fatigués mais encore vaillants à la Gemmell pour lesquels ne restent que l’honneur. Green ratisse large et convoque aussi les grands ancêtres façon TROIS MOUSQUETAIRES, les intrigues du TRONE DE FER ou les rivalités familiales des PRINCES D’AMBRE, le tout dans une ambiance fiévreuse pleine de bruit et de fureur façon Robert E. Howard etc.

L’auteur ne se prive jamais de références parfaitement assumées, entre hommage, ré imagination et clins d’œil (« Nouvel Espoir ») et y ajoute des éléments fun, soit hérités de la SF d’antan soit tout aussi référentiels mais plus proches de la fantasy ou du fantastique. Ainsi des combattants assoiffés de sang sont nommés des Wampyres, des mutants féroces comme des loups sont, forcément, surnommés les Garous, etc. Green n’a pas peur de la surenchère ni de la grandiloquence. Vulgairement on pourrait même résumer ce tome 1 par un « plus épique tu meurs ». Les héros cherchent quand même une arme trop puissante…et quand on dit puissante c’est le niveau au-dessus de l’Etoile Noire, c’est plutôt du registre de l’Anéantisseur Ultime des Marvel Comics. Une arme capable d’anéantir des milliers d’étoiles d’un coup. Heureusement elle est cachée dans un dédale qui rend fou tous ceux qui osent s’y aventurer.

Avec TRAQUEMOT, Simon Green propose un livre-univers attrayant avec énormément de personnages, certains très sympas et d’autres vraiment très méchants. Beaucoup de péripéties, de voyages d’un bout à l’autre de galaxie, de duels à l’épée, de fantaisie et d’imagination. Certes il touille une tambouille connue mais le plat est si bien cuisiné qu’on le déguste et qu’on en redemande. Les 750 pages passent d’ailleurs comme une lettre à la poste, grâce également à l’humour de l’auteur, parfois noir et parfois absurde : « british » dirait-on pour simplifier (comme en témoigne aussi sa saga fantasy de HAVEN),… Quelques défauts bien sûr, l’une ou l’autre longueurs (vu la taille de la brique c’est quasi inévitable), un sentiment parfois de « trop plein »… mais un rythme soutenu et des péripéties prenantes. Bref une saga enthousiasmante et un premier tome qui donne envie de poursuivre rapidement avec le deuxième opus de la saga.

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Publié le 31 Mai 2022

SORCELLERIE TOME 3: LES SEPT SERPENTS de Steve Jackson

Troisième volume de la tétralogie « Sorcellerie ! », LES SEPT SERPENTS demande de débusquer un maximum de serpents monstrueux. Ceux-ci ne peuvent être battu qu’à la condition que le lecteur / joueur connaisse leur point faible et ils ne seront évidemment pas aisé à découvrir. L’aventure est longue et on parcourt beaucoup de chemin. Il faudra sans doute la recommencer une demi-douzaine de fois pour espérer trouver les sept serpents et bénéficier de bonus et renseignements qui seront fort utiles dans le quatrième et dernier tome.

Rencontrer une certaine personne (deux même puisque la sorcière elfe et le passeur semblent nécessaires pour avoir une chance de terminer le récit) et posséder un objet magique bien précis sera indispensable (ou presque) pour espérer boucler l’aventure. Connaitre quelques formules (Feu !), menacer un spectre et avoir un gros coup de bol lors de votre rencontre avec le gnome (un 6 permet de recevoir un bâton en jeune chêne qui se révélera fort utile contre les serpents) sont d’autres atouts.

Comme pour les autres volumes de la série, le lecteur a le choix de jouer en « guerrier » (donc sans utiliser de pouvoirs magiques) ou en « sorcier ».  Gagner en tant que guerrier semble impossible et n’a de toutes façons pas grand intérêt. La principale innovation de la série est en effet un livre de sort que le lecteur / joueur doit apprendre par cœur avant de se lancer dans l’aventure. Il faudra donc les utiliser aux moments opportuns et ne pas se tromper.

Une bonne connaissance des sorts (sachant que beaucoup seront de toutes façons inefficaces pour une raison ou une autre), des stats au moins correctes, un bon niveau de chance (on la tente souvent), une endurance élevée (il est difficile de se restaurer ou de reprendre des forces au cours du récit) et une ou deux rencontres déterminantes s’avèrent nécessaires pour arriver au terme du bouquin. Oui, ce n’est pas vraiment un long fleuve tranquille ! Comptez pas mal d’essais et n’oubliez pas de bien cartographier la progression pour espérer vous en sortir.

Mais le récit, en dépit de sa difficulté fort élevée, fonctionne très agréablement et la quête permet de parcourir des lieux variés et de rencontrer de nombreuses créatures typiques de la Fantasy. Une belle réussite pour ce volume et une des plus réussies et originales contributions au phénomène des « livres dont vous êtes le héros ».

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Publié le 29 Mai 2022

LE CHANT DES WARGALS de John Flanagan

Deuxième roman dans le vaste ensemble de fantasy « young adult » consacré à l’Apprenti d’Araluen. Après l’apprentissage du jeune Will dans le premier tome, notre héros est chargé d’accompagner Gilan en Celtica afin d’avertir le Roi des machinations du sinistre Morgarath.

Sur une intrigue classique (roman d’apprentissage, quête, mission à remplir et seigneur ténébreux s’apprêtant à passer à l’attaque), l’auteur nous offre un plaisant récit d’aventures qui ne cherche pas à réinventer la roue mais propose un univers intéressant, des personnages attachants, des bons sentiments et des péripéties nombreuses. La plume est agréable, sans être chargée ni recherchée, elle sert l’intrigue sans s’appesantir dans les descriptions ou les digressions inutiles. L’auteur reste donc quelque peu en surface mais ce n’est pas gênant, loin de là : il nous évite les longueurs dont souffrent de trop nombreux cycle de Fantasy. Nous sommes ici, pour le meilleur, dans la littérature « jeunesse » et le principal avantage de John Flanagan est d’être conscient de devoir maintenir l’attention du lecteur. Il use, dès lors, de toutes les recettes attendues : rebondissements, twists (l’un, au sujet d’une jeune fille secourue, étant assez transparent mais qu’importe), chapitres percutants, dialogues vifs et souvent teintés d’un humour efficace.

En 400 pages, le romancier australien développe donc sa saga, destinée à se prolonger par de nombreux autres tomes. Voici, en résumé, un bouquin divertissant qui se lit rapidement et sans le moindre ennui, dans une veine Fantasy certes traditionnelle mais parfaitement maitrisée. On passe un bon moment en attendant la suite…

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy, #Jeunesse

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