fantasy

Publié le 3 Octobre 2021

SEIGNEUR DES RUNES (Le monde de la terre creuse 2) d'Alain Paris

Alain Paris (1947 – 2019) propose le second volume de son ambitieuse saga de « la terre creuse ». Dans le précédent, SVASTIKA, nous faisions connaissance avec un monde uchronique dans lequel le Reich s’apprêtait à fêter son huit centième anniversaire. Des célébrations en grande pompe en attendant la gigantesque fête prévue pour le millénaire du Reich (souvenez-vous du fameux « Reich de mille ans »), année promise du retour à la vie du Premier (autrement dit Adolph !). La famille d’un dignitaire, le Graf Ulrich von Hagen, est cependant massacrée au cours d’une purge et son fils, Arno, se voit réduit en esclavage. Il jure, évidemment, de se venger. SEIGNEUR DES RUNES poursuit cette grande fresque uchronique. Arno se voit engagé par la Fraternité et grimpe les échelons pour devenir Seigneur des Runes, accomplissant, tout en cachant son identité, une partie de sa vengeance. D’un autre côté, Urien, ancien astrologue au service du défunt von Hagen, tente, lui aussi, de s’emparer d’une partie du pouvoir.

Alain Paris continue de développer son univers, dans une inspiration quelque peu steampunk (bien que nous soyons bien des siècles après le monde Victorien) avec les gigantesques dirigeables qui parcourent les cieux, la démesure du Reich, les liens des descendants d’Hitler avec l’occulte (ici, la recherche d’un hypothétique tunnel menant à l’intérieur de la terre supposée creuse), etc.

L’univers est donc riche, documenté, agréable et original. Le système de castes imaginés s’inspire des anciennes divisions hitlériennes : la SS, l’Ordre Noir, la Gestapo, etc., lesquelles sont devenues la Fratenité, la Sainte-Vehmen…

Alain Paris nous offre un second tome tout aussi réussi que le premier. Les contraintes du Fleuve Noir, notamment en terme de pagination, obligent l’auteur à trouver le juste équilibre entre l’action et la description. Les deux fils conducteurs maintiennent classiquement l’intérêt du lecteur qui suit ainsi les deux protagonistes en parallèle, chacun désirant augmenter sa puissance et trouver sa place dans le Reich.

L’originalité du cadre donne, au final, tout son sel à cette intrigue de vengeance savamment machinée, sorte de Comte de Monte Christo du XVIIIème siècle dans une utopie nazie teintée d’occultisme et de théories pseudoscientifiques. Du très bon boulot pour un excellent divertissement qui fait honneur à la collection Anticipation du Fleuve Noir. D’ailleurs, le talent évident et l’imagination du romancier invite non seulement à poursuivre la série (10 tomes en tout !) mais également à explorer les autres cycles de Paris (comme PANGEE ou LES CHRONIQUES DE LA LUNE ROUGE). Vivement conseillé !

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy, #Uchronie, #science-fiction, #Steampunk

Repost0

Publié le 29 Septembre 2021

LES TAMBOURS DU DIEU NOIR de Phenderson Djèlí Clark

Phenderson Djèlí Clark nouveau venu dans le domaine du fantastique, est un historien et professeur américain qui débute en littérature en 2011, publiant sa première nouvelle majeure, « L’étrange affaire du djinn du Caire » en 2016. On la retrouve dans ce recueil qui se compose également d’une novella, « les tambours du dieu noir ».

« Les tambours du dieu noir » se situe à la Nouvelle-Orléans, peu avant les célébrations du Mardi Gras, dans une Amérique dévastée par une guerre de Sécession interminable. La Nouvelle-Orléans, devenu territoire libre, abrite une arme magique mystérieuse, les fameux tambours divins, qui attisent les convoitisent de nombreux malandrins. La jeune voleuse adolescente Jacqueline LaVrille, aidée d’une capitaine pirate lesbienne, tentent de découvrir l’arme en question et se plongent dans une suite de complots et trahisons tandis qu’une apocalypse menace de détruire la cité. Voici un court roman enlevé et bien rythmé, dont on regrettera simplement une conclusion un rien hâtive. L’auteur aurait facilement pu développer sur quelques dizaines de pages supplémentaires son univers sans donner l’impression de tirer à la ligne. Quoiqu’il en soit, ce mélange de fantasy urbaine, de fantastique classique et d’uchronie dans un esprit steampunk reste très agréable à lire. On mettra quand même une réserve sur la traduction très « petit nègre » du parler créole, laquelle se montre parfois un peu pénible.

« L’étrange affaire du djinn du Caire » se révèle au moins aussi réussi avec son mélange d’enquête surnaturelle, de fantasy, d’uchronie et de fantastique oriental. Nous sommes en 1912, au Caire. Des êtres surnaturels se sont imposés, chassant l’Anglais et vivant en compagnie des humains. Djinn, Efrit, Anges,… Une jeune femme, membre du Ministère de l’Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles, mène une investigation suite à la mort d’un Djinn, être normalement immortel qui se serait peut-être suicidé. Exploration d’un univers uchronique avec quelques touches Hellboy / Lovecraft dans cette confrontation entre des spécialistes du surnaturel et des créatures extra-dimensionnelles, le récit est conduit par une jeune femme habillée à l’occidentale devant faire face à l’hostilité des hommes musulmans qui doutent de ses compétences.

Deux textes efficaces, classiques dans leur thème mais originaux de part la nature de leurs protagoniste principaux et l’univers développé, en particulier dans la seconde novella qui explore un merveilleux très « mille et une nuits » convaincant. Conseillé !

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 26 Septembre 2021

QUETE DU GRAAL: LE TEMPS DE LA MALEDICTION de J.H. Brennan

Retour à Camelot, en proie à une malédiction puisque tout est pourri, rongé, moisi. Bref c’est pas la joie. Le chaos règne, Arthur est aux abonnés absents et Merlin a encore besoin de Pip (autrement dit du lecteur / joueur) pour se sauver les miches.

Dans ce « livre dont vous êtes le héros », le lecteur découvre un background riche et une histoire intéressante et intrigante qui change du sempiternel « dungeon crawler » : il faut, ici, visiter des lieux variés comme Glastonburry, Camelot et le Plan Astral. Néanmoins, si tout cela fonctionne agréablement, les problèmes de la saga « Quête du Graal » restent présents. Le système de combat rudimentaire laisse beaucoup de place à la chance et pourrait se révéler fatal si les dés ne sont pas quasi systématiquement favorables.

Autre problème : le côté « un seul chemin vers la victoire » oblige à de très longues déambulations. Celles dans les souterrains sont lassantes et interminables : « vous voulez tourner à droite ou à gauche ». Le Plan Astral constitue une innovation intéressante mais souffre du même défaut : on peut s’y perdre longuement. De plus, pris dans la continuité de la série (donc avec l’équipement, les armes et les soins précédemment obtenus) ce TEMPS DE LA MALEDICTION peut paraitre simple mais joué en « one shot » (avec seulement Excalibur Jr et l’armure) les opportunités de mourir ne manquent pas.

En dépit de quelques innovations assez fun (un texte à remettre dans le bon ordre, façon puzzle, en décalquant une page et en la découpant, plusieurs messages secret à décoder), l’ensemble peut finir par ennuyer : trop de passages ramènent au même endroit, trop de tours et détours, trop d’impasse et de chausse-trapes.

Et la nécessité de découvrir un paquet d’objets (trop) bien cachés pour espérer terminer l’aventure.

Certains peuvent apprécier ce type d’aventure à rejouer inlassablement mais pour beaucoup la fatigue risque de prendre le pas sur le plaisir. Reste un récit divertissant, saupoudré d’humour et au background intéressant. Il ne faut juste pas espérer terminer le bouquin (ou alors au prix de longues heures et de beaucoup de recommencements)

 

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 17 Septembre 2021

DEMON SLAVE TOME 2 de Takahiro & Takemura

Deuxième volet pour ce manga d’Urban Fantasy sexy. L’intrigue est à présent bien en place : un Tokyo alternatif dans lequel des jeunes femmes ont acquis des super-pouvoirs en ingérant un fruit bizarre, la « pêche ». Cela permet aux demoiselles de se rassembler en unité de guerrières afin de combattre des démons… Kyôke, cheffe d’un escadron anti-démon, va donc faire de Yuki, un jeune garçon, son esclave pour qu’il l’aide à combattre les forces du mal. En échange, Yuki peut demander à la jeune fille des faveurs et comme, bien sûr (sinon ça ne serait pas drôle), Yuki est un obsédé sexuel complet…

Ce nouveau tome se lit très vite : bien rythmé, on y retrouve le même univers fantasy, cette fois davantage développé avec de nouveaux avancements de l’intrigue qui ouvre l’histoire générale. Les rebondissements sont nombreux et, bien sûr, l’aventure se conclut sur un nouveau cliffhanger efficace. L’auteur admet avoir placé davantage de « fan service » dans ce nouveau volume, autrement dit le lecteur a droit à davantage de filles nues, de postures sexy et de scènes gentiment érotiques. Mais tout cela reste léger et traité dans la bonne humeur, façon comédie de lycée teintée de soumission / domination / SM.

Les scènes d’action, de leur côté, sont nombreuses et énergiques, bien servies par des dessins de bonne qualité, à l’image de ce manga dans son ensemble. Il est clair que nous ne sommes pas devant un chef d’œuvre impérissable mais plutôt face à un divertissement rondement mené et calibré pour les grands ados (et ceux qui le sont restés). De la magie, des démons, des gros monstres, des batailles homériques et des filles joyeusement dévêtues à la moindre occasion…L’assurance d’une bonne lecture détente, sans plus ni moins mais, parfois, cela suffit pour passer un bon moment.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Fantasy, #Erotique, #Manga

Repost0

Publié le 6 Septembre 2021

LA SORCIERE DES NEIGES (UN LIVRE DONT VOUS ETES LE HEROS) de Ian Livingstone

Le roman-jeu débute de manière simple : il faut trouver et tuer un Yéti. Ce qui ne nécessite qu’une poignée de pages. Ensuite, le gros de l’intrigue consiste à trouver la Sorcière des Neiges

La difficulté est importante. Il est nécessaire de posséder une haute habileté, une grande endurance et pas mal de chance. Cela se corse lorsqu’on se rend compte que tout cela diminue rapidement. Les ennemis sont, en effet, nombreux et relativement coriaces. Les pièges, avalanches, chute d’acide et autres embûches demandent, elles, de tenter la chance à de nombreuses reprises. Choisir la potion de bonne fortune semble donc un bon choix mais il faudra gérer ses provisions pour regagner l’endurance perdue et compter sur de bons jets de dés lors des combats. Bref, il faudra surement trois ou quatre tentatives (au minimum) pour espérer réussir. L’originalité est le combat contre la Sorcière qui, contrairement à la majorité des « Livres dont vous êtes le héros », ne signifie pas la fin de l’aventure : il faudra encore s’échapper de son repaire et survivre à un sortilège de mort. Le bouquin effectue de nombreux clins d’œil aux titres antérieurs, dont le premier « Défis fantastiques », le célèbre SORCIER DE LA MONTAGNE DE FEU. Pour espérer triompher plusieurs objets seront nécessaires (sans spoiler la Sorcière est une vampire), d’autres largement conseillés pour survivre aux différentes épreuves. Le lecteur / joueur trouvera des alliés au cours du périple. Certaines armes seront également bien utiles, de même que différents disques lors du combat contre la Sorcière revenue à la vie.

Le romancier étant grand cœur, il est conseillé de sauver ceux qui peuvent l’être, de donner de l’argent aux mendiants, de payer le passeur, d’écouter ce que les inconnus rencontrés ont à dire, etc.

Une fois la Sorcière battue, une certaine lassitude peut poindre : il s’agit encore de parcourir des souterrains, de trouver la sortie puis de retrouver un Guérisseur susceptible de sauver le lecteur avant qu’une malédiction ne le conduise au trépas.

L’aventure est intéressante, avec une première partie au climat glacial bien rendu (blizzard, risque de mourir gelé, etc.) mais la toute fin peut agacer par la répétition des scènes (choisir un chemin, explorer – ou pas – au risque de tomber sur un monstre bien difficile à battre ou un élément indispensable à sa survie) et son aspect très conventionnel, pour ne pas dire archétypal, des « Livres Jeux » médiéval fantastiques.

On passe un bon moment mais sans qu’une idée véritablement originale ne permette d’élever cette SORCIERE DES NEIGES au-dessus d’une bonne moyenne pour une longue après-midi de lecture / divertissement.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 26 Août 2021

MAGICIEN: LE MAGE (LA GUERRE DE LA FAILLE, TOME 2) de Raymond E. Feist

Deuxième volume des aventures de Pug et compagnie. Après un premier tome classique mais plaisant, assez axé « Tolkien Fantasy », ce deuxième volume donne davantage dans les intrigues politiques et les luttes d’influences. Comme le souligne le titre, Pug devient un mage puissant et n’est plus vraiment le personnage présenté dans le premier volume. Il n’est plus sympathique une fois son accession au pouvoir suprême confirmée. Ce qui est un des nombreux problèmes de ce second opus. L’évolution des protagonistes se montre d’ailleurs quelque peu problématique : souvent, elle semble davantage dictée par le besoin de faire avancer (lentement !) le récit que par un développement réellement logique et pensé. Très (trop !) long, ce second tome donne également une impression destructurée, comme si il se composait de plusieurs récits situés dans le même univers qui ne se rejoignent jamais réellement. Le rythme s’avère en outre problématique : certains développement sont expédiés en un court chapitre, d’autres (et pas toujours les plus intéressants) trainent sur des dizaines de pages. Le grand final espéré laisse également perplexe. Bref, on s’ennuie. Un peu. Beaucoup. On survole aussi certains passages qui n’en finissent pas, certaines discussions interminables. On lutte pour arriver au bout en se rappelant que le premier tome était plutôt agréable et que des romans ultérieurs de la saga seront carrément très bons. Mais LE MAGE tombe régulièrement des mains. Rien n’y fait. A la première lecture le bouquin était décevant. A la seconde, vingt ans plus tard, les défauts sont encore plus évidents.

Pire ! Le roman ayant eu un grand succès en son temps, Feist a eu la possibilité de proposer un « director’s cut » encore plus épais ! Sachant que LE MAGE souffrait déjà de beaucoup de longueurs, de digressions et de passages interminables autant que bavard, était-il raisonnable de rallonger la sauce de centaine de pages supplémentaires ? Probablement pas. Trouver une ancienne édition s’avère donc conseillé aux lecteurs désireux de tenter l’aventure. Pour les autres, les sagas ultérieurs de Feist, situées dans le même univers, ont prouvé que le romancier s’était, au fil du temps (et heureusement), bien amélioré.

La saga de Pug reste toutefois une date importante pour les fans de High Fantasy : Feist avait réussi à combiner les ingrédients indispensables aux amateurs frustrés de n’avoir pas de nouveaux romans situés dans les Terres du Milieu. Magie, elfe, nains, sorciers, combats, romance contrariée,…Guère étonnant que la génération biberonnée à Donjons & Dragons et aux « Livres dont vous êtes le héros » ait apprécié ce voyage en compagnie de Pug. Mais, relu aujourd’hui, ce MAGE parait quand même bien boiteux et pesant. Reste la nostalgie camarade, celle qui permet d’excuser bien des faiblesses…Il faudra quand même du courage pour parvenir au terme de ces 600 pages rébarbatives.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantasy

Repost0

Publié le 9 Juin 2021

MAGICIEN TOME 1: L'APPRENTI (LA GUERRE DE LA FAILLE 1) de Raymond Feist

Raymond Feist entame sa monumentale saga de fantasy en 1982 avec ce qui s’appelle alors « Les chroniques de Krondor ». Comme bien des auteurs du genre, Feist débute par une trilogie. Le premier tome est cependant découpé en deux parties : la première, alors titré PUG L’APPRENTI, compte environ 500 pages, son éditeur ayant effectué quelques coupes. Dix ans plus tard, Feist est devenu un auteur confirmé, sa saga s’est vendu par millions, le bouquin figure sur des listes prestigieuses des « meilleurs romans », et l’univers de Krondor s’est déjà développé au point d’être rebaptisé « la guerre de la faille ». Une édition intégrale du texte est forcément permise et PUG L’APPRENTI devient MAGICIEN, un gros volume qui sera néanmoins lui-aussi divisé en deux pour son édition « poche » (puis en quatre sans doute pour ne pas effrayer les plus jeunes…attention donc à ne pas s’embrouiller chaque édition changeant le titre !). L’APPRENTI voit sa pagination portée à près de 650 pages. Un bien ? Les longueurs déjà présentes dans la première version s’avèrent forcément encore plus flagrantes. Cette relecture, après près de vingt ans, ne change donc pas fondamentalement la donne : L’APPRENTI reste une high fantasy divertissante et dans l’ensemble agréable mais aux défauts évidents.

La première moitié du livre, la plus classique, demeure la plus réussie (eh oui !) et l’auteur assume complètement l’héritage du SEIGNEUR DES ANNEAUX. Pug, un jeune garçon, se désespère d’être accepté par un maitre. Il finit par être pris en main par un puissant magicien au cours d’une cérémonie attendue avec crainte par tous les jeunes appelés. Pug entame son apprentissage mais la période est difficile : un peuple malfaisant venu d’une autre dimension, les Tsuranis, menace l’univers en provenant d’une faille dimensionnelle. Au cours de leur voyage pour avertir les peuples des terres du milieu (pardon de Midkemia), nos amis rencontrent des elfes très beaux et très sages, des nains bons vivants, de méchants gobelins, des créatures surnaturelles, etc. Ils doivent même emprunter un chemin plus rapide qui passent par des mines souterraines mal fréquentées vu que les nains ont réveillés quelque chose. Bon, jusque là on comprend où l’auteur veut en venir mais ce n’est pas déplaisant. Par la suite, le roman prend une autre tournure, plus politique, plus complexe, avec des jeux d’influences entre diverses factions qui se tirent dans les pattes. Feist y ajoute une pointe de romance et une princesse partagée entre deux amis, Pug (qu’elle croit mort) et Roland. Le final s’oriente vers une grosse bagarre, laquelle s’étale sur pas mal de pages mais constitue seulement le prélude à la guerre totale qui s’annonce.

L’APPRENTI est donc une fantasy très classique, très rétro, qui s’inspire beaucoup de Tolkien et annonce quelque peu HARRY POTTER. Le déroulement de l’intrigue, certes plaisant, manque d’originalité pour passionner et sans doute également d’un minimum de « sense of wonder ». Lorsque Frodo voyage il s’émerveille de ses découvertes et le lecteur avec lui. Lorsque Pug rencontre les Nains, les Elfes, etc. il ne ressent pas grand-chose et le lecteur pas davantage. Rien ne sort vraiment d’un cadre formaté qui tient davantage du scénario de jeu de rôle que du roman maitrisé. Et les longueurs deviennent, à mitan, vraiment problématiques : l’auteur semble reculer la confrontation avec les ennemis en meublant par de nombreuses descriptions et dialogues pas vraiment passionnant. La multiplication des personnages et des points de vue rend l’ensemble plus brouillon que complexe et survoler certains passages ne fera pas perdre grand-chose au récit. Il aurait sans doute fallu qu’un éditeur se penche sur le bouquin et en coupe un cinquième. Comment ? Ca a été fait jadis ? Ah oui j’oubliais. Mieux vaut peut-être lire ou relire cette édition dans ce cas. En bref, un « director’s cut » n’est pas toujours pertinent quoiqu’il flatte l’égo du romancier.

Malgré tout ces bémols, MAGICIEN reste appréciable : ceux qui aiment la high fantasy à la Tolkien et les bouquins façon jeux de rôles ou « livre dont vous êtes le héros » passeront un relatif bon moment en n’hésitant pas à survoler en diagonales les passages les plus barbants. Et en rappelant que Feist fera mieux par la suite, par exemple avec son CONCLAVE DES OMBRES. Une introduction honorable au vaste monde créé par le romancier.

 

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy

Repost0

Publié le 28 Mai 2021

DEMON SLAVE TOME 1 de Takahiro & Takemura

Premier tome d’une nouvelle saga, ce manga séduit immédiatement par son scénario déjanté. Un fruit, la Pêche, donne des pouvoirs aux femmes qui le mange, les transformants en défenseurs de la planète contre des hordes de démons. Comme tous les hommes, le jeune, timide et un brin pervers Yûki Wakura n’a pas accès aux super-pouvoirs et doit donc se contenter d’un rôle subalterne dans cette nouvelle société séparée entre les sexes. Agressé par des démons dans la dimension après avoir plongé dans le monde parallèle démoniaque de Mato, Yûki est sauvé par Kyoka, une jeune fille membre d’une escouade anti-démon. Il se transforme alors en un être très puissant mais à l’unique condition de devenir esclave de la demoiselle. Celle-ci va donc l’utiliser dans sa croisade vengeresse (elle est l’unique survivante de son village et a jurer de détruire les démons) mais, en échange, elle doit exhausser les désirs de Yûki et lui offrir une récompense chaque fois qu’il l’aide.

DEMON SLAVE constitue une bonne surprise : un monde de fantasy urbaine, des créatures démoniaques, un côté comédie / romance adolescente plaisante, de l’humour un peu gras, une louche d’érotisme,…C’est original, fun, divertissant et bien rythmé. Cependant, en dépit du sujet, ce tome reste timoré, on aurait aimé que le scénariste aille plus loin dans les scènes de récompenses : celles-ci sont néanmoins sympathique, Kyoka étant contrainte par son système de pouvoir à s’offrir contre son gré à son esclave. L’idée est amusante mais assez peu exploitée, espérons que les volumes suivants développent tout ça de manière plus perverse et que notre timide adolescent exige des récompenses plus exotiques de sa maitresse.

Voici donc une lecture satisfaisante et rondement menée : l’univers est riche, l’auteur le met en place de manière fluide au fil des pages, les personnages se dévoilent peu à peu (au propre comme au figuré), l’action prend de l’ampleur dans le dernier chapitre qui se conclut par un cliffhanger intéressant laissant la porte ouverte pour une suite qu’on imagine encore plus énergique. Belle découverte !

DEMON SLAVE TOME 1 de Takahiro & Takemura

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique, #Fantasy, #Fantastique, #Humour, #Manga

Repost0

Publié le 4 Mai 2021

BLADE - L’EMERAUDE DE JOKKUN de Richard D. Nolane

Après les trente-sept romans originaux publiés par trois auteurs américains sous le pseudonyme collectif de Jeffrey Lord, la France, qui édite Blade depuis 1974 chez Gérard de Villiers, poursuit la série avec des écrivains maisons. Généralement ils ne sont pas mentionnés ou uniquement en tant que traducteur ou adaptateur. Le même principe déjà utilisé pour L’EXECUTEUR et d’autres séries de chez GDV.

Avec L’EMERAUDE DE JOKKUN, Richard D. Nolane nous propose une aventure bien plaisante, entre la science-fiction rétro à la Burroughs (période John Carter) et la fantasy. Toutes les conventions répondent donc présents : extra-terrestre conquérant assimilé à une entité démoniaque, grand méchant, joyau possédant des pouvoirs extraordinaires, etc. Les péripéties correspondent, elles-aussi, aux demandes des lecteurs de littérature populaire : capture par des méchants pirates, combats nombreux, trahisons, séduction d’une demoiselle,…La recette n’est pas neuve mais fonctionne joliment et permet trois bonnes heures de délassement, lesquelles valent bien celles offertes par une quelconque série B d’héroic-fantasy des années ’80 (au hasard « Ator l’invincible » ou « Deathstalker »). Une pincée de violence, une poignée de scènes érotiques (pas trop longues ce qui évite tout ennui), de l’action efficace et un rythme soutenu. Le lecteur apprécie le métier de l’auteur et la recette bien mitonnée. Nous suivons avec plaisir notre Richard Blade une fois de plus projeté dans une dimension parallèle par les services secrets anglais pour combattre la tyrannie. Blade est uniquement armé de sa bite et son couteau. Et le bonhomme use beaucoup des deux ! Alors évidemment on reste dans le classique, sans beaucoup d’innovations, et le roman se montre un peu trop linéaire pour emporter pleinement l’adhésion mais la sauce prend néanmoins, jusqu’au coup de théâtre final qui permet à l’intrépide et héroïque Richard Blade de triompher, tout seul, de l’entité maléfique. Dans l’ensemble, un bon moment et un chouette bouquin d’évasion qui donne envie de découvrir d’autres aventures de Mr Blade.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 22 Avril 2021

BURN THE WITCH de Tito Kubo

Voici un manga original et très sympathique au sujet d’un monde parallèle, le Londres Inversé, où vivent les dragons (au sens large, ce sont des créatures magiques) et des sorcières chargées de les empêcher de nuire. Car si la plupart de ces dragons sont pacifiques et même utilisés pour diverses fonctions, certains peuvent devenir maléfiques et sombrer dans le côté obscur, devenant des « dark dragon ». Une personne ainsi être « endragonnée » ce qui nécessite une intervention pouvant aller jusqu’au « dragonfinement ». Dans ce manga, un dragon n’est pas seulement le gros monstre cracheur de feu à la Smaug, c’est, en gros, à peu près toutes les créatures surnaturelles et magiques, lesquelles peuvent d’ailleurs servir de simples pot de fleurs ou…alimenter en énergie la cité.

L’auteur avance vite et ne traine pas dans son intrigue : au lieu de présenter son univers par touches successives il plonge directement le lecteur dans le grand bain. Plouf ! Avec plusieurs personnages principaux et un univers relativement complexe le début peut paraitre ardu mais, en réalité, le lecteur s’accroche rapidement  à quelques points de repères. Les protagonistes sont bien typés, un peu cliché mais agréables et attachants. Les deux sorcières se nomment Noel et Ninny, l’une voulant rester du côté pacifique de leur mission de protection, l’autre désireuse de rejoindre les Sabers, autrement dit l’élite amenée à se castagner avec les créatures légendaires. L’auteur introduit donc un système de points et une sorte de classement qui vise à sélectionner les sorcières les plus méritantes pour intégrer la crème de la crème des unités anti-dragons. Cela reste, dans ce premier tome, à l’état d’ébauche mais le succès permettra la sortie d’un deuxième volume afin, probablement, d’approfondir les questions laissées sans réponse. Cependant, pour autant, l’intrigue n’est pas confuse ni trop complexe : le lecteur assimile sans grande difficulté ce monde de fantasy urbaine. Un Verso Londres étoffé et cohérent une fois passé la découverte, quelque peu déstabilisante, de ce monde magique. L’humour est également bien présent avec le déjanté Balgo, un adolescent ordinaire embarqué malgré lui dans cette histoire suite à son obsession pour Noel…dont il veut absolument voir la culotte. BURN THE WITCH constitue au final une découverte des plus plaisantes, d’autant que le tome, tout en laissant la porte ouverte à de futures développements, se suffit à lui-même et propose 250 pages d’aventures, de fantastique et de comédie. Une bonne pioche !

BURN THE WITCH de Tito Kubo

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantasy, #Manga

Repost0