fantasy

Publié le 6 Octobre 2023

LE ROYAUME DES CHIMERES de Robert E. Howard

Robert Howard c’est Conan. Oui, bien sur. Mais pas seulement. Ce riche recueil témoigne de la diversité d’un auteur parti beaucoup trop jeune mais qui démontre sa fougue, son énergie épique et son imagination débordante. Les nouvelles présentées sont relativement longues, parfois proches de « courts romans » (ou novalla), par exemple « Le sang des dieux » qui approche des cent pages.

Les récits varient de la pure fantasy au cape et épée historique en Normandie en passant par les épopées Vikings et l’horreur lovecraftienne. On voyage ainsi dans le temps (époque romaine, début du XXème siècle, Moyen-âge, Far West, antiquité fantasmée) et dans l’espace. Le recueil commence avec la nouvelle titre, « le royaume des chimères, consacrée au fameux roi atlante Kull qui vécut bien avant Conan (mais dans le même univers). Comme Conan voici un barbare certes mais relativement raffiné, en tout cas intelligent, qui ne se repose pas uniquement sur sa hache et ses muscles. Tout le contraire de la caricature de connard barbant auxquels sont souvent associés les créations d’Howard.

Il y a de nombreuses autres nouvelles réussies dans ce recueil, notamment Agnès la Noire, au sujet d’une épéiste française (le titre original, « Sword Woman », est plus évocateur) ou l’épique « les épées de la mer nordique » avec des Vikings.

Howard propose encore des récits plus portés vers l’horreur dans le style de Weird Tales. Citons par exemple « L’homme noir », « Les pigeons de l’enfer », « la pierre noire » ou « les vers de la terre ». On y trouve les hommages / emprunts aux mythes lovecraftien (R’lieh, Dagon, etc.) dans un mouvement d’enrichissement mutuel des auteurs de l’époque.

LE ROYAUME DES CHIMERES constitue donc un épais recueil, joliment et richement illustré, qui offre près de 600 pages d’aventures, de Fantasy, d’horreur et d’action. Le style de Howard est plus léger, plus fluide et (osons le dire) plus moderne que celui de Lovecraft. Ces récits aux dialogues percutants et aux descriptions courtes et précises apparaissent encore très actuels alors qu’ils furent écrits voici un siècle. On peut même ajouter qu’ils restent plus plaisants et grandioses que 90% de la production actuelle dans le même style. Chaudement recommandé.

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Publié le 4 Septembre 2023

DEMON SLAVE TOME 4 de Takahiro

Quatrième volume pour cette série amusante, entre Fantasy, humour et érotisme gentillet. Nous avons donc toujours un héros masculin doté de pouvoirs colossaux tour à tour "dirigé" ou "controllé" par les femmes d’un escadron de lutte contre des démons. Devenu l’esclave de ce petit harem, il doit se soumettre à leurs souhaits et devenir une arme vivante mais, en échange, il reçoit ensuite sa récompense…celle que l’on devine.

Ce Shonen teinté de Ecchi se montre toujours divertissant et ce quatrième tome reste dans la lignée des trois premiers. L’auteur approfondit ses personnages et les relations qui les lient. On trouve toujours quelques notes de comédie façon sitcom sympathique et nous avons encore droit à des jeunes filles dénudées aux seins énormes (leurs mensurations sont d'ailleurs précisées pour ceux qui aiment les détails importants) dans des poses sexy mais soft. L'auteur ne verse jamais dans le plan X, tout reste dans les caresses et les câlins. Bref, quasiment du tout public en fait quoique le "fan service" soit important. Et c'est tant mieux!  

Ce côté « sexy comédie de lycée » dans un monde fantasy occupe l’essentiel de l’œuvrette qui s’appuie également sur de grosses bastons contre des démons très balèzes dans lesquelles les combattantes hurlent le nom de leur super-pouvoir avant de les fracasser avec l'aide de leur "esclave".

Avec une bonne dose de dérision, ce quatrième tome fonctionne agréablement et constitue une parfaite petite détente qui se déguste sans prise de tête. L’intrigue globale avance, elle, avec un rythme assez lent et le lecteur doit s’armer de patiente pour découvrir, par petites doses, cet univers et les diverses manigances des différentes factions en présence. On espère donc voir le récit gagner en épaisseur dans les prochains tomes sous peine de finir par lasser le lecteur.

En résumé, un épisode divertissant et agréable mais attention, la lassitude s'installe et le lecteur pourrait lâcher l'affaire si l'intrigue globale ne décolle pas. On en ressort donc content mais toutefois mitigé, l'effet de surprise et la découverte de cet univers original ne jouant plus.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Manga, #Fantasy, #Humour, #Erotique

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Publié le 18 Août 2023

LES 7 CITES - HAUT ROYAUME - TOME 1: LE JOYAU DES VALORIS de Pierre Pevel

Dans la cité corrompue de Samarande, Iryän Shaän, voleur aux yeux de drac, est engagé pour voler un précieux diadème. Il s’acquitte de sa mission mais les joyaux qui ornaient le diadème sont dérobés peu après. Pourquoi ? Par qui ? Pour se disculper, Iryän et ses complices devront le découvrir et vaincre par la ruse et le fer de nombreux adversaires : voleurs, assassins, mages et spectres.

Voici le résumé proposé pour ce « spin off » de l’univers du HAUT ROYAUME dans lequel nous découvrons de nouveaux héros, dans la tradition des romans de capes & épées, qui rappellent immanquablement les œuvres du grand ancêtre Fritz Leiber. Un vol audacieux durant une fête de mariage, un duo attachant rejoint par un as du crochetage et une guerrière, de l’aventures et de l’action,… Pevel délaisse ici les descriptions pesantes de trop nombreux romans de Fantasy pour privilégier un récit rythmé qui se déroule dans les bas-fonds de la cité de Samarande. Tout cela s’avère fluide, distrayant et fort bien mené, ce que le récit perd en profondeur et en complexité (notamment par rapport à HAUT ROYAUME), il le gagne en pur divertissement d’aventures.

Réécriture des premiers romans de l’auteur (les CHRONIQUES DES SEPT CITES), LE JOYAU DES VALORIS s’impose comme un roman enlevé qui peut parfaitement se lire indépendamment : pas d’appel du pied au lecteur pour l’inciter à lire les deux suites ou la série principale du HAUT ROYAUME, l’intrigue se suffit à elle-même et, au terme des 250 pages, arrive à une conclusion satisfaisante. Pourtant, grâce à la qualité de ce premier volet, le lecteur aura naturellement envie de poursuivre ses aventures dans les cités du Haut Royaume. Un bon divertissement de fantasy.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantasy, #Aventures

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Publié le 10 Août 2023

FABLES – INTEGRALE 1 de Bill Willingham

Relecture et réinterprétation « sérieuse et adulte » des contes de fées, FABLES débute après que les Fables (les personnages des récits) ont été chassés de leurs royaumes enchantés par l’Adversaire. Dès lors, les Fables trouvent refuge à New York et vivent parmi les hommes, exceptés les créatures trop « inhumaines » forcées de vivre recluses dans une ferme isolée. Dans la première histoire de ce recueil (qui reprend les 3 premiers arcs de la série), Rose Rouge, la sœur de Blanche Neige, est assassinée. L’enquête est confiée au shérif Bigby, alias le Grand Méchant Loup. Les principaux suspects sont Barbe Bleue, ex-amant de Rose et serial killer bien connu, et Jack, un glandeur vivant toujours dans le souvenir de ses haricots magiques.

Les contes de fées se terminent, les héros se marient, ils ont beaucoup d’enfants et vivent heureux. Mais en fait ils se disputent, se séparent et parfois s’entretuent. Nos Fables se désolent aussi de rester les êtres jadis imaginés, ils sont immortels (tant que les humains se souviennent d’eux) mais ne changent pas, ne grandissent pas, etc. Le premier arc fonctionne parfaitement et plante le décor tout en offrant une enquête policière prenante et réussie avec une révélation finale certes déjà lue mais bien amenée.

Le deuxième arc du récit s’inspire, comme son titre le laisse supposer, de LA FERME DES ANIMAUX : les Fables exilées à la ferme se révoltent. C’est fort efficace, drôle et violent et les petits cochons en prennent plein la figure.

Le dernier arc, un peu moins réussi, s’intéresse à la romance (c’est le titre) entre Blanche Neige et le Grand Méchant Loup.

Le scénariste reprend ici les personnages et les dépoussièrent, les rend en quelque sorte « réels » sans pour autant verser dans la parodie facile. Il transforme le Prince Charmant en séducteur passant d’une conquête à une autre, fait de Barbe Bleu un tueur en série fin escrimeur, etc. Pour les plus jeunes, tout cela a certainement (fortement) inspiré la plaisante série « Once Upon A Time » aux postulats étrangement similaires. Mais la version dessinée est plus caustique et réussie.

FABLES a connu de nombreuses éditions francophones (chez Panini puis Urban). Après les albums cartonnés, la réédition en intégrale voici aujourd’hui la nouvelle version au format de poche « Nomad » pour des recueils entre le comics d’antan et le manga. Le tout offre plus de 400 pages de lecture pour moins de 10 euros. De quoi lire (enfin !) toute la saga (en dix tomes) sans se ruiner.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Fantasy, #Fantastique

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Publié le 26 Juillet 2023

LOUP SOLITAIRE TOME 2: LA TRAVERSEE INFERNALE de Joe Dever

Deuxième épisode de la saga du Loup Solitaire, un classique du LDVELH (Livre Dont Vous Êtes Le Héros). Cette fois, le principe repose sur la quête d'un objet tout puissant, le Glaive de Sommer. Le lecteur / joueur dispose de 40 jours pour le trouver et le ramener au Sommerlund, assiégé par les Maitres des Ténèbres.

La quête se divise en trois parties: tout d'abord se rendre à Port Bax. Au départ cela semble simple mais bien sûr le bateau coule, l'équipement est perdu et il faudra continuer à pied.

Deuxième partie: un voyage en diligence de sept jours en compagnie de cinq individus dont un traitre qui cherche à tuer le héros (du coup mieux vaut se méfier et ne pas manger ou boire n'importe quoi!).

Suite du voyage, encore à pied, avec pour but de se rendre à l'ambassade et de présenter le sceau d'Hammerdal. Si on l'a perdu, pas la peine de continuer, le jeu aussi est perdu.

Ensuite il faudra combattre des Monstres de l'Enfer et, pour cela, disposer d'une Lance Magique (ou à défaut du pouvoir de communiquer avec les animaux)…sans une de ses possibilités c'est à nouveau perdu.

Enfin, une petite partie beaucoup plus facile, presque un épilogue, raconte le combat du héros (armé du glaive donc hyper balèze) contre des pirates et des bateaux fantômes.

Beaucoup plus difficile que la première aventure de Loup Solitaire, cette seconde histoire est plus riche mais également frustrante. Sans posséder un certain objet (une lance magique), il est impossible de réussir, excepté si on dispose de la communication animale. Autrement dit, on peut arriver à la fin du livre et se retrouver battu sans rien pouvoir faire. L'auteur utilise également beaucoup plus de "mauvaise direction / porte / chemin = mort", un procédé toujours un peu frustrant. Outre la communication animale, les disciplines les plus utiles sont Sixième Sens et Orientation qui évitent de tomber dans bien des pièges. Guérison permet également de regagner les PV perdus, quasiment indispensable pour remonter la pente après un combat aux jets de dés malheureux;

Autre problème: durant la première partie un espion se cache parmi les passagers de la diligence et tente de supprimer le héros. L'auteur aurait du semer quelques indices sur son identité mais il n'en est (apparemment) rien: trouver le coupable se fait donc au petit bonheur la chance entre les cinq personnages. Encore plus frustrant: le choix n'aura aucune incidence réelle sur la suite! Que Loup solitaire démasque et tue le coupable ou qu'il supprime par erreur un innocent ne change rien au déroulé de l'aventure.

En dépit de ces défauts, LA TRAVERSEE INFERNALE reste un bon LDVELH avec une intrigue bien pensée qui change des sempiternels donjons crawlers. Exceptés quelques passages où le hasard se montre trop présent (il est souvent impossible de choisir objectivement – via des indices – la bonne direction), le tout offre un bon plaisir de lecture. 

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Publié le 5 Juillet 2023

LA LEGENDE DE MARCHE MORT de David Gemmell

Druss, le vieux guerrier, voit les hordes de combattants s’approcher de Dros Delnoch. Les murailles sont tombées, la fin est proche. Mais Druss a toujours sa hache. Toujours vivant, toujours debout. Et la mort marche avec lui. Il discute avec un jeune soldat avant la bataille décisive (celle décrite dans LEGENDE) et il lui parle de sa jeunesse.

Trente ans plus tôt, Druss et son ami le poète Sieben participent aux jeux devant un roi foi. A la suite d’une querelle, l’adversaire de Druss tombe dans un guet-apens. Il sauve Druss mais, mortellement touché, ne peut espérer survivre. Sauf si Druss ramène des territoires Nadir les pierres de guérison.

Avec Gemmell c’est le retour de la fantasy héroïque comme on n’en avait plus lu depuis Howard. Muscles, sueurs, haches et épées. Des amitiés viriles, des combats désespérés, des sièges où une centaine de braves défendent un lieu clé contre des milliers d’adversaires. Druss, le héros récurent de Gemmell, traverse les époques et les romans. Une touche de magie, des dialogues emphatiques (auxquels seul un Schwarzy des 80’s pourrait rendre justice à l’écran), des intrigues riches en personnages mémorables et en scènes marquantes. Druss c’est un archétype, un héros pur et dur, avec un code de l’honneur inflexible, le genre à risquer sa vie pour honorer la parole donnée. Un Homme avec un grand H et une énorme hache pour fracasser la tête de ceux qui croisent sa route et ne respectent pas son code.

Le déroulé général est certes simple mais le roman n’en est pas moins d’une grande richesse et évite le manichéisme. Ici les ennemis s’apprécient parfois davantage que les amis. Ce qui n’empêche pas des combats sanglants qui laissent bien des protagonistes sur le carreau.

Cette troisième aventure de Druss constitue donc une autre réussite éclatante, dénué du gras pesant qui alourdit de trop nombreux récits de Fantasy. Et la plume de Gemmell, comme celle de Howard, est toujours aussi vive et alerte. Le cycle Drenaï de l’auteur reste un des plus important et réussi de la Fantasy et LA LEGENDE DE MARCHE MORT s’avère comme les précédents passionnant et enlevé.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantasy, #Aventures, #David Gemmell

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Publié le 10 Mars 2023

WORLD's END HAREM: FANTASY de Link

Après le succès de sa série de science-fiction érotique WORLD’s END HAREM, Link en propose une déclinaison dans un univers fantasy tout bêtement intitulée WORLD’s END HAREM : FANTASY. En réalité l’intrigue n’a pratiquement rien de commun avec la série « sœur », excepté le concept qui est de plonger un adolescent plutôt timide au milieu des hordes de bombasses qu’il va pouvoir culbuter joyeusement une fois devenu un guerrier super érotisé par les bons soins d’une elfe noire lubrique. Oui tout ça ressemble à un scénario de jeu de rôle élaboré par un maitre de jeu ayant un peu trop picolé sur sa collection de porno. Mais, à vrai dire, cela fait tout le charme de ce manga rocambolesque et rigolo.

L’intrigue est typique avec un monde médiéval menacé par des hordes de créatures démoniaques. Le frêle Ark se voit bien épouser sa cousine, la sexy Aurelia, fille d’un chef de guerre. Mais la belle est déjà promise au prince et Ark se retrouve tout penaud la queue entre les jambes. Heureusement surgit une Elfe Noire méga-bonne, Lati, qui lui propose de le transformer en un puissant guerrier accessoirement assoiffé de luxure, la première épreuve imposée étant quand même de s’abstenir de masturbation durant une année complète.

Du pur manga ecchi avec le fameux « fan service » à la pelle, autrement dit l’intrigue avance gentiment pour caser pas mal de scènes érotiques où le héros se retrouve entouré d’un harem de très jeunes lolitas à très forte poitrine.

Avec un dessin bien maitrisé et un soin évident porté au dessin des filles nues, WORLD’s END HAREM : FANTASY démarre de manière plaisante, entre dark fantasy violente, érotisme débridé et humour épais. Un bon début pour cette série dont on est curieux de connaitre la suite.

WORLD's END HAREM: FANTASY de Link

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Manga, #Erotique, #Fantasy

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Publié le 11 Janvier 2023

LA TOUR SOMBRE TOME 3: TERRES PERDUES de Stephen King

Après LE PISTOLERO, agréable dans sa brièveté et son côté western, LES TROIS CARTES avait permis au lecteur d'en savoir un peu plus sur le monde de Roland. TERRES PERDUES, le troisième volume, débute par un combat entre nos héros et un gigantesque ours robot. La suite, sur 600 pages bien tassées, multiplie les péripéties sans que l'on comprenne très bien où le King veut en venir. Créatures bizarres, guerres claniques, train dirigé par un ordinateur fou adepte des devinettes,…La route est longue mais la Tour se rapproche. Cela dit il faudra encore beaucoup de patience pour l'atteindre.

Alors que LES TROIS CARTES parvenait à maintenir l'intérêt durant 500 pages, TERRES PERDUES adopte un rythme plus compliqué: des passages très lents, que l'on pourrait définir comme anecdotiques exceptés pour les plus accros à cet univers, voisinent avec des scènes plus mouvementées où l'action prédomine. Il faut donc accepter de se laisser emporter par l'imagination du King, laquelle semble parfois tourner à vide ou s'emballer en roue libre. Résultat, on sent les longueurs, les passages exagérément étirés et le gras. L'auteur aime ce monde, cette "pièce centrale de son univers", quitte à y passer un temps déraisonnable. Couper une bonne centaine de pages eut sans doute rendu le pavé plus digeste mais King aime s'attarder sur les détails. Dès lors les moments où l'ennuie pointe puis s'installe finissent par rendre la lecture laborieuse. Qu'est-ce que la Tour Sombre? Que cherche Roland et ses amis? Au terme de ces 600 pages le lecteur n'en apprendra pas beaucoup plus. Il faut donc un peu se forcer pour venir à bout de ce tome. Une précédente tentative de lecture de la saga s'était arrêtée là, au terme d'un troisième tome plus pesant que passionnant.

Malgré tout, TERRES PERDUES donne envie de poursuivre le récit, d'enfin atteindre cette mystérieuse Tour. Il y a de bonnes choses et de belles scènes. Des personnages attachants et des monstres étranges. Le monde reste riche, avec ce mélange improbable (est-ce vraiment cohérent? Peut-être pas mais ce n'est pas si important) entre fantasy, science-fiction, post-apocalypse, western et aventures. Une fusion d'épopée à grand spectacle et de considérations intimistes avec quelques hommages à Tolkien, notamment par le jeu des devinettes. La route se poursuit…la Tour se rapproche.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantastique, #Fantasy, #Stephen King

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Publié le 3 Janvier 2023

LA HACHE DE BRONZE de Jeffrey Lord

La saga de Richard Blade débute à la toute fin des sixties. Selon la légende le concept est inventé par Philip K. Dick: un super espion britannique à la James Bond, Richard Blade, a la capacité de voyager dans la dimension X grâce à une invention révolutionnaire. Il débarque donc sur différents mondes, le plus souvent d'inspiration médiévale fantastique, nu et sans arme mais avec la capacité de comprendre immédiatement tous les dialectes des gens qu'il rencontre. Pratique.

Dans ce premier opus, Blade atterit dans le rêve humide d'un adolescent biberonné aux jeux de rôles qui s'est endormi avec un œil sur son poster de Frank Frazetta et un autre sur celui de (insérer le nom d'une porn star en vogue).

Grand spécialiste du bouquin de gare type "men's adventure" comme NICK CARTER KILLMASTER, Manning Lee Stokes sous le pseudo collectif de Jeffrey Lord a écrit les 8 premiers volumes de cette franchise avant d'être remplacé par divers auteurs. S'il existe seulement 37 romans originaux publiés aux USA, la Russie a proposé ses propres séquelles et, en France, la saga a été reprise par différents auteurs (en particulier Richard D. Nolane) et a finalement atteint plus de 200 volumes!

LA HACHE DE BRONZE nous offre un bel exemple de littérature pulp. Qui n'a pas rêvé de voir James Bond se la jouer Conan le Barbare dans un monde peuplé de nymphettes peu farouches? Qui? Bref…Richard Blade surgit dans Alb, rencontre la Princesse Taleen et lui porte assistance. Dès lors vont s'enchainer les affrontements contre des cannibales, de méchantes sorcières et des despotes qu'il faudra vaincre. Accessoirement Blade aura régulièrement droit à un repos du guerrier bien mérité en dépit de son endurance surhumaine et d'un kiki à rendre jaloux Ron Jeremy. Car si Blade débarque dans ces différents mondes avec sa bite et sans couteau il se servira beaucoup de la première et gagnera une hache après quelques chapitres. Blade se bat dans une arène contre le meilleur guerrier du pays, castagne un ours, se frite avec les pirates de Barbe Rouge, etc. Pas le temps de s'ennuyer!

Notre homme, expédié dans la dimension X, oublie son identité terrienne (ce qui lui permet de se fondre dans la masse) excepté lorsque l'auteur estime que celle-ci lui est utile ("mais oui je me souviens que je fréquentais le club d'initiation aux armes médiévales ce qui me rend super balèze"…ne jamais sous-estimer la créativité d'un romancier de quai de gare pour se tirer d'une situation périlleuse). Dans ce premier volume on se demande quand même où l'auteur veut en venir et pourquoi il est si important d'expédier ainsi, en exploration, ce "voyageur de l'infini"?

Comme beaucoup de production Heroic Fantasy de consommation courante, le roman se montre quelque peu répétitif (Blade se ballade beaucoup et rencontre de nombreux personnages mais les structures des événements se ressemblent souvent) mais, dans le même temps, le rythme reste soutenu. L'auteur aurait manifestement aimé passer deux ou trois volumes dans l'univers d'Alb mais, au bout de 200 pages, il faut renvoyer Blade à Londres dans l'attente de sa prochaine aventure. Et, entre les bastons et les scènes de sexe gratuites, les possibilités de "world building" restent limitées. Le cadre tient donc du décorum assez classique, à la manière d'un manuel d'initiation à Donjons et Dragons. Mais on s'en contentera.

En résumé, LA HACHE DE BRONZE se révèle divertissant, servi par un style au-dessus de la moyenne du genre: un côté emphatique bienvenu et un usage satisfaisant d'un vocabulaire soutenu, voire précieux. Dans ses tentatives littéraires, Manning Lee Stokes imite avec bonheur Robert E. Howard tout comme Lin Carter ou Sprague de Camp et, dans l'ensemble, le lecteur passe un bon moment avec ce récit d'aventures trépidants gentiment sexy.

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Publié le 31 Décembre 2022

PAX AUTOMATA d'Ariel Holzl

Ariel Holzl édite en 2017 son premier roman, LES SŒURS CARMINES. Depuis il a déjà publié une dizaine de titres dans les domaines de l'imaginaire. PAX AUTOMATA, le petit dernier, s'inscrit dans le Steampunk, l'uchronie et l'Historic Fantasy.

XIXème siècle, en France. L'Empereur Napoléon III s'apprête à inaugurer l'exposition universelle de Paris. La science a beaucoup progressé et le monde fonctionne grâce à des automates qui s'acquittent de nombreuses tâches subalternes. La principale loi de la Pax Automata interdit cependant à ces robots de posséder des traits humains. Pendant ce temps, Philémon, élève de la prestigieuse école de Saint-Cyr, se voit choisi pour piloter un nouvel aéronef révolutionnaire, le Zéphir. À la suite d'un sabotage, l'engin s'écrase et Philémon découvre un enfant automate qui pourrait bien être une nouvelle arme destinée à abattre l'Empire. Allié à Zélie, une romanicielle, Philémon mène l'enquête.

Roman d'aventures "jeunesse" très dépaysant, PAX AUTOMATA s'appuie sur un monde steampunk uchronique original qui part de la réalité historique pour lancer des pistes divergentes intéressantes. Ainsi Ada Lovelace, mathématicienne authentique considérée comme la pionnière de la programmation informatique a supplanté la reine Victoria et règne sur une Grande-Bretagne automatisée. De son côté Napoléon III a triomphé à Sedan et domine la France. L'auteur joue donc avec l'Histoire à la manière d'un feuilletonniste et entraine le lecteur dans une suite d'aventures enlevées et plaisantes, ponctuées de rencontres diverses. Le héros, flanqué d'une romanicielle, de son meilleur ami et de sa rivale, la meilleure élève de l'école, va ainsi mettre à jour une vaste conspiration aux ramifications politiques complexes.

L'auteur avance à rythme élevé, parfois même trop: l'intrigue ne prend guère le temps de se poser mais multiplie les péripéties pour maintenir l'attention du lecteur. Du coup ce dernier n'a pas le temps de s'imprégner de toutes les trouvailles bienvenues, notamment une belle inventivité dans les termes argotiques et autres néologismes. Vu la richesse de l'univers il serait cependant dommage d'en rester là, espérons que l'auteur y reviendra pour un nouveau récit. La fin, d'ailleurs, laisse la porte ouverte à une séquelle bien que ce roman se suffise à lui-même. Les nombreuses illustrations et les touches d'humour ajoutent un côté attrayant à ce roman fort bien présenté qui, en plus d'être réussi, s'avère un bel objet.

Bref, si le déroulé reste un poil convenu et que le principal personnage manque de charisme ou de fantaisie pour totalement emporter l'adhésion, le riche décor, la langue inventive et les personnages secondaires bien typés font de PAX AUTOMATA un divertissement de qualité à déguster sans tarder.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Steampunk, #Uchronie, #Fantasy, #Historique, #Jeunesse

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