david gemmell

Publié le 3 Juillet 2024

TROIE TOME 2: LE BOUCLIER DU TONNERRE de David Gemmell

Volet central de la trilogie finale de David Gemmell, nous continuons de suivre les principaux protagonistes de la guerre qui s’annonce. Nous avons d’un côté les rois comme Priam, Ulysse ou Agamemnon, de l’autre les champions comme Achille, Helicon et Hector et les princesses comme Andromaque. Et puis de l’autre les « oubliés de l’histoire » comme la fugitive Pira et les deux guerriers Calliadès et Banoclès. Tous convergent vers Troie pour une bataille finale qui annonce la fin de l’âge des Héros.

Gemmell propose un grand roman historique (qualifié de Fantasy bien qu’il n’y ait aucun fantastique dans ce récit, à l’exception des prophéties de Cassandre) qui raconte en quelque sorte la préquelle à la fameuse guerre de Troie (laquelle occupera en grande partie le troisième tome). L’auteur va détailler les manigances des rois et de la politique, les jeux d’alliance des uns et des autres qui voguent au gré du vent sur la Grande Verte des retournements de vestes et des jeux de pouvoirs. Près de trois millénaires plus tard pas grand-chose n’a vraiment changé…

Gemmell continue sur sa lancée du premier tome. On pourrait dire tout simplement « qu’il fait du Gemmell » mais il le fait toujours aussi bien. On connait maintenant ses ficelles mais celles-ci fonctionnent parfaitement : de l’humour (ici surtout grâce au personnage du conteur Ulysse), des dialogues qui sonnent vrais et toujours emprunts d’une légère philosophie « naturelle » et de considérations sur le Bien et le Mal, des personnages riches avec leurs qualités et leurs défauts, une tendance à se placer « à hauteur d’hommes », du côté des protagonistes secondaires de la Grande Histoire plutôt qu’aux côtés des Rois (même si ceux-ci ont bien sûr un rôle important dans l’intrigue), etc.

Ce deuxième tome poursuit également l’alternance de passages calmes et intimistes avec des scènes d’action, lesquelles se multiplient et prennent de l’ampleur au fil des chapitres. Bref, voici une suite tout aussi réussie que le premier opus, un pavé de plus de 600 pages qui se lit très vite, comme un page turner plein de bruit et de fureur. Un livre testament d’une très grande richesse pour celui qui fut un des meilleurs romanciers de la Fantasy épique.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #David Gemmell, #Aventures, #Historique, #Fantasy

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Publié le 3 Juin 2024

TROIE TOME 1: LE SEIGNEUR DE L'ARC D'ARGENT de David Gemmell

David Gemmell nous a quitté voici déjà pas mal d’années et c’est peu dire qu’il manque à la Fantasy. Heureusement il nous laisse une œuvre imposante riche en réussites exceptionnelles. Avec son ultime trilogie, consacrée à la chute de Troie, l’auteur retourne en quelques sortes aux éléments ayant assuré le succès de son premier grand cycle sur Alexandre, le LION DE MACEDOINE. Nous sommes donc en pleine Fantasy « historique » quoique légendaire et les éléments fantastiques y sont quasi inexistant, exceptés les prophéties de la petite Cassandre. Et les exploits d’Ulysse ? Les affabulations d’un « roi laid » qui distrait son équipage en racontant des contes incroyables. Il n’est qu’un des nombreux personnages de cette histoire, aux côtés de la princesse Andromaque, d’Hélicon (alias Enée) de Dardanie, du roi Priam, de l’Egyptien en exil Gershom, etc.

La guerre se prépare, se devine, s’envisage mais elle est encore loin, le monde méditerranéen étant séparé en deux : d’un côté Agamemnon, le roi de Mycènes possédant une puissante armée, de l’autre Priam dans sa cité réputée imprenable, aux hautes murailles protégées par une flotte maritime sans pareille.

David Gemmell se débarrasse donc de tout son attirail de Fantasy pour ne garder qu’un récit historique où les Hommes sont responsables de leurs actes et de leurs décisions sans pouvoir se cacher derrière une quelconque volonté divine. L’époque est étrange et, souvent, les « héros » se sentent plus proches de leurs supposés ennemis que de leurs amis. Ils doivent prendre des décisions qui ne leur plaisent guère, au nom de l’intérêt ou de la destinée du royaume : mariage arrangé, alliance avec des personnages peu recommandables, retournements de veste,…

Dès lors, Gemmell laisse libre cours à son écriture et on y retrouve son style coutumier mais transposé du merveilleux à l’Histoire (réelle ou non de Troie). Ses personnages agissent de manière souvent héroïque puis s’en étonnent eux-mêmes, se disant qu’ils auraient mieux fait de passer leur chemin ou de détourner le regard. Mais, bien sûr, chez Gemmell ils ne peuvent pas agir hors des codes de l’honneur, de la loi de la Route (qui veut qu’on porte assistance à ses compagnons de voyage, fut-ils des « ennemis ») et des vertus de la camaraderie virile. D’où les habituels dialogues « simplement » philosophiques et cet humanisme chaleureux tempéré par un certain pessimiste nihiliste, l’auteur nous montrant que les héros n’ont souvent d’autres choix que de finalement se dresser contre leurs anciens amis, même s’ils ne le veulent pas. Car même si les dieux sont absents, les principaux personnages sont souvent ballotés par l’Histoire et contraint d’agir contre leurs valeurs au nom d’un intérêt supérieur pas toujours honorable. Il n’y a d’ailleurs pas vraiment de manichéisme : le roman nous présente des gens, tout simplement, avec leurs qualités et leurs défauts, dans une époque troublée où la guerre, la violence, le pillage, le viol et l’esclavage étaient acceptés et considérés comme la norme. Nous ne sommes donc pas dans « Hercule » façon Disney ou dans ces trop nombreuses sagas de fantasy récentes où l’on rencontre uniquement des héroïnes super belles super balèzes super intelligentes. Gemmell c’est une fantasy épique, héroïque mais aussi, parfois, brutale et rentre-dedans à la manière de son ancêtre Robert Howard.

Tout le roman, pourtant copieux, se dévore : sans temps morts, sans descriptions interminables, sans digressions inutiles, il s’étale sur plus de 600 pages et n’a pas une ligne de trop. Un exploit rare en Fantasy. Avec ce premier tome, Gemmell ajoute un nouveau (quasi) chef-d’œuvre à sa bibliographie, à placer entre LE LION DE MACEDOINE et LEGENDE. A l’image du fameux « Pour Sparte ! » de 300, on ressort du bouquin en criant « Pour Troie ! »…et on attend impatiemment la suite.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Historique, #Fantasy, #David Gemmell

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Publié le 5 Juillet 2023

LA LEGENDE DE MARCHE MORT de David Gemmell

Druss, le vieux guerrier, voit les hordes de combattants s’approcher de Dros Delnoch. Les murailles sont tombées, la fin est proche. Mais Druss a toujours sa hache. Toujours vivant, toujours debout. Et la mort marche avec lui. Il discute avec un jeune soldat avant la bataille décisive (celle décrite dans LEGENDE) et il lui parle de sa jeunesse.

Trente ans plus tôt, Druss et son ami le poète Sieben participent aux jeux devant un roi foi. A la suite d’une querelle, l’adversaire de Druss tombe dans un guet-apens. Il sauve Druss mais, mortellement touché, ne peut espérer survivre. Sauf si Druss ramène des territoires Nadir les pierres de guérison.

Avec Gemmell c’est le retour de la fantasy héroïque comme on n’en avait plus lu depuis Howard. Muscles, sueurs, haches et épées. Des amitiés viriles, des combats désespérés, des sièges où une centaine de braves défendent un lieu clé contre des milliers d’adversaires. Druss, le héros récurent de Gemmell, traverse les époques et les romans. Une touche de magie, des dialogues emphatiques (auxquels seul un Schwarzy des 80’s pourrait rendre justice à l’écran), des intrigues riches en personnages mémorables et en scènes marquantes. Druss c’est un archétype, un héros pur et dur, avec un code de l’honneur inflexible, le genre à risquer sa vie pour honorer la parole donnée. Un Homme avec un grand H et une énorme hache pour fracasser la tête de ceux qui croisent sa route et ne respectent pas son code.

Le déroulé général est certes simple mais le roman n’en est pas moins d’une grande richesse et évite le manichéisme. Ici les ennemis s’apprécient parfois davantage que les amis. Ce qui n’empêche pas des combats sanglants qui laissent bien des protagonistes sur le carreau.

Cette troisième aventure de Druss constitue donc une autre réussite éclatante, dénué du gras pesant qui alourdit de trop nombreux récits de Fantasy. Et la plume de Gemmell, comme celle de Howard, est toujours aussi vive et alerte. Le cycle Drenaï de l’auteur reste un des plus important et réussi de la Fantasy et LA LEGENDE DE MARCHE MORT s’avère comme les précédents passionnant et enlevé.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantasy, #Aventures, #David Gemmell

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Publié le 2 Novembre 2018

LES GUERRIERS DE L'HIVER de David Gemmell

Nouvelle aventure située dans la grande saga « Drenaï », LES GUERIERS DE L’HIVER se situe environ trois siècles après LEGENDE. L’empereur Skanda est au pouvoir, marié à la princesse ventriane Axiana, ce qui a permis de rétablir la paix entre les deux peuples ennemis. N’ayant plus besoin d’une armée aussi nombreuse, Skanda renvoie dans leur foyer ses soldats vétérans, comme Nogusta, Bison et Kebra. Une nouvelle accueillie différemment selon les militaires : certains apprécient de pouvoir enfin goûter aux joies de la retraite et d’une existence pacifique, d’autres se désolent d’être considérés comme inutiles à l’empire. Dans le même temps apparaissent des démons, menés par Anharat le Seigneur démoniaque. Ce-dernier désire tuer trois rois afin d’accomplir une antique prophétie. En effet, ce triple régicide permetta aux forces du mal de déferler sur le monde. Deux des monarques ont déjà succombés et seul l’enfant à naitre d’Axiana empêche encore le règne des démons…A l’hiver de leur vie, les anciens héros de l’empire vont se dresser pour combattre cette puissance maléfique.

Avec LES GUERRIERS DE L’HIVER, Gemmell retrouve le ton de son fabuleux LEGENDE mais au lieu d’un héros unique comme Druss il partage cette fois le récit entre une poignée de protagonistes bien campés. Nous avons tout d’abord l’archer Kebra, âgé de 56 ans, dont la vue commence à baisser et qui accepte, avec une relative sérénité, que son temps soit bientôt révolu : il doit passer la main et laisser aux plus jeunes la défense de l’empire.

Nogusta, de son côté, reste un des meilleurs combattants du pays. Il possède un don de clairvoyance qui lui fait comprendre l’imminence d’un immense péril et tente encore d’exorciser le massacre de sa famille commis bien des années plus tôt.

Bison, la soixantaine bien tassée, n’accepte pas son âge : il ne pense qu’à se battre, à se montrer vulgaire, dragueur, rude et brutal, bref à se conduire comme un « homme, un vrai ». La perspective de la retraite l’épouvante et la possibilité d’une mort glorieuse au cours d’une bataille sans espoir lui semble bien plus appréciable qu’une fin de vie dans une ferme.

A eux trois ils vont défendre la reine Axiana contre un Seigneur démoniaque qui rêve de dévaster l’empire et de le réduire en cendres. Bien évidemment tous n’en sortiront pas indemnes.

Avec les GUERRIERS DE L’HIVER nous sommes au cœur de la High Fantasy épique, grandiose et barbare que maîtrisait si bien Gemmell. L’intrigue semble stéréotypée, les personnages classiques, les péripéties attendues et pourtant le romancier n’a aucun mal à écraser la concurrence. Ses héros, apparemment caricaturaux, dévoilent au fil des pages une réelle profondeur, son intrigue évite le manichéisme en proposant des protagonistes bien campés dans les deux camps et ses dialogues sont à la fois très simples et porteurs d’une philosophie de vie bien amenée. On retrouve également dans ce roman cette sensation de nostalgie, ce poids du temps qui passe pour ces héros qui savent que, dans peu d’années, ils seront oubliés. A moins que leurs actes ne se transforment en haut faits, racontés par les conteurs et embellis au fil des siècles jusqu’à devenir, une fois encore, légendaires, tout comme les exploits de Druss.

Sans être le meilleur roman de Gemmell, ce livre proche par sa thématique de sa QUETE DES HEROS PERDUS n’en reste pas moins un divertissement hautement conseillé pour les amateurs de Fantasy héroïque qui préfèrent le fracas des épées aux interminables descriptions et les batailles sanglantes aux intrigues de cour tarabiscotées.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantastique, #Fantasy, #David Gemmell

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