fantasy

Publié le 17 Juillet 2020

LE PHENIX VERT de Thomas Burnett Swann

Longtemps oublié, Thomas Burnett Swann avait été redécouvert avec sa formidable novella LE MANOIR DES ROSES dans l’anthologie du même nom. Ces deux cycles les plus célèbres, celui du Minotaure et celui de Latium, ont depuis été réédités. LE PHENIX VERT constitue le premier tome de cette trilogie du Latium qui suit les aventures d’Enée après la Guerre de Troie, le vieux guerrier rêvant de fonder une nouvelle cité à l’embouchure du Tibre en compagnie de son fils Ascagne. Là, il rencontre une dryade, Mellone, courroucée par le crime accidentel dont s’est rendu coupable Ascagne, lequel a tué le centaure Caracole.

Inspiré par les récits antiques, Swann offre une fantasy mythologique retournant aux sources légendaires de l’Histoire européenne avec les panthéons grecs et romains, les villes de Troie et, plus tard, de Rome, les êtres surnaturels (dryades, centaures, satyres, faunes…). En moins de 200 pages, l’auteur illustre tout cet univers avec ses légendes (l’arbre sacré où les dryades attendes d’être fécondées, leurs relations amicales avec les abeilles et les bourdons, leurs armes étranges, leurs divinités,…).

L’action, elle, reste peu présente, l’important étant la découverte de ce monde et les relations entre ces personnages, avec un aspect gentiment érotique (plus suggestif qu’explicite) véhiculé par toutes ces nymphes / nymphettes désireuses de connaitre intimement les Hommes ou les satyres.

LE PHENIX VER n’a donc rien de commun avec (99% de) la Fantasy actuelle, toute de bruit et de fureur, on peut davantage la rapprocher des tableaux mythologiques, voire d’un Tolkien détaillant la vie des Hobbits (en laissant de côté Sauron et les batailles !) en utilisant une écriture travaillée, bien tournée, un brin archaïque et toujours poétique. Un roman court et plaisant, en tout cas suffisamment dépaysant, sensuel et rafraichissant pour être apprécié du lecteur curieux.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Fantasy

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Publié le 13 Juillet 2020

LA MOITIE D'UN MONDE (LA MER ECLATEE TOME 2) de Joe Abercrombie

Deuxième volet de la trilogie de « La mer éclatée », cette séquelle de LA MOITIE D’UN ROI s’éloigne quelque peu du personnage principal du premier tome, Yarvi (lequel reste présent mais de manière plus secondaire), pour suivre le destin d’une nouvelle héroïne, Epine. Celle-ci veut devenir une guerrière ce qui n’est guère courant (ni bien accepté) pour une fille. Malheureusement, au cours d’un entrainement, elle tue accidentellement un de ses camarades. La voilà condamnée à mort ! C’est Yarvi qui la sauvera. Bien sûr, la jeune fille, aussi peu féminine que possible, connaitra bien des aventures et rencontrera même l’amour auprès du timide Brand.

Les premiers chapitres de LA MOITIE D’UN MONDE déstabilisent quelque peu le lecteur cherchant à savoir ce qu’il est advenu de Yarvi. En effet, Abercrombie se focalise surtout sur un nouveau personnage, Epine, tandis que Yarvi se voit relégué au second plan : cette fois il a surtout un rôle politique de « manipulateur ». Il tire les ficelles de manière cynique, jouant adroitement de ses influences pour arriver à ses fins, mais laisse Epine mener l’action.

L’intrigue de vengeance simple et efficace de LA MOITIE D’UN ROI se développe ici pour prendre une ampleur bien plus importante : la trame reste classique avec ses différents royaumes qui s’affrontent, oscillant entre la Paix et la Guerre, tandis que le tout puissant et avide Haut Roi menace tout un chacun. Il faudra donc ruser pour établir les alliances nécessaires et pouvoir passer au-dessus des vieilles rancœurs afin de s’unir contre le péril commun. Epine et Brand seront, évidemment, les instruments de ce plan ourdi par Yarvi.

Moins surprenant que le premier tome mais plus élaboré au niveau de l’intrigue globale, LA MOITIE D’UN MONDE monte en puissance : si les premiers chapitres peuvent quelque peu décevoir, la suite du roman finit par emporter l’enthousiasme. A mi-parcours, le bouquin est définitivement sur ses (bons) rails et Abercrombie, par des chapitres très courts, maintient le suspense et augmente l’intérêt jusqu’à l’attendu mais fort réussi combat final. Le style est toujours pertinent, épique et pourtant simple, plein de considérations sur le sens de la vie, de l’héroïsme, de la guerre nécessaire et de la paix souhaitée. L’influence de Gemmell s’avère importante mais bien digérée, ce qui rend le roman fort plaisant. Orienté « young adult » (mais avec toutefois un peu de sexe et pas mal de violence, loin des bouquins jeunesses d’antan), cette trilogie se révèle pour l’instant une grande réussite…ne reste plus, à présent, qu’à en découvrir le dernier tome qui s’annonce évidemment « bigger than life ».

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Rédigé par hellrick

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Publié le 9 Juillet 2020

AETERNIA, TOME 1 : LA MARCHE DU PROPHÈTE de Gabriel Katz

Démarrant très classiquement, ce roman nous présente un champion des arènes désireux de partir à la retraite pour gouter à la vie de famille. Leth Marek quitte donc Morgoth, ville « barbare », pour la cultivée cité de Kyrenia, siège du culte de la Grande Déesse et de son temple. Seulement voilà, sa famille et ses amis vont être massacrés sur la route et Marek va devoir à nouveau se servir de son immense hache. Dans le même temps, Varian, jeune candidat à la prêtrise encore naïf et bercé d’illusions, va se trouver au cœur des machinations politico-religieuses de la grande ville…et en tirer partie pour tenter de s’octroyer le pouvoir suprême.  

Avec AETERNIA nous naviguons dans une fantasy épique et quelque peu « grim » portée sur les épaules musclées d’un valeureux guerrier qui sent pourtant l’âge commencer à faire son œuvre. Bref, nous sommes sur les terres de DRUSS LA LEGENDE et autre combattant légendaire. On retrouve d’ailleurs certaines des qualités du regretté Gemmell (ceux qui n’aiment pas ce style peuvent donc passer leur tour) avec des personnages bien campés, à la fois « bigger than life » et finalement très humains, des dialogues qui sonnent justes dans leur simplicité imprégnés d’un bon sens pertinent (une sorte de philosophie de la vie à destination des non-philosophes), une histoire classique mais qui offre quelques développements intéressants, un rythme soutenu, un monde proche du notre dans lequel on s’enfonce facilement, plusieurs retournements de situation et une révélation finale surprenante qui reprend les principes du cliffhanger en attendant le deuxième volume. Et, comme pour Gemmell, un style simple mais efficace, adapté à un récit destiné aux grands adolescents (et aussi aux plus âgés !) qui ne s’offusquent pas d’une certaine dose de cruautés et de violences.

Les aspects fantasy les plus classiques (magie et créatures surnaturelles) s’avèrent absents et AETERNIA élabore, par conséquent, un univers nettement plus proche du nôtre : excepté les lieux, il s’agit quasiment d’un roman historique, d’autant que le monde décrit reste assez proche de la fin de l’Empire Romain. L’originalité vient donc des luttes entre deux religions antagonistes dont les adeptes, comme toujours, semblent persuadés de détenir l’unique vérité. D’un côté la Grande Déesse, de l’autre Ochin. Au milieu, beaucoup de victimes innocentes, d’hérétiques et d’exaltés, les deux camps comptant davantage d’intégristes que de modérés. Pas de bons, pas de mauvais, les deux ne valent pas grand-chose et n’hésitent pas à recourir à la manipulation pour s’imposer. Et même les jeunes prêtres idéalistes abandonnent rapidement leurs illusions. De leur côté, Leth Marek et son pote surnommé Le Danseur, autre guerrier d’élite, vont se retrouver au centre de ces coups politiques tordus et devoir manier la hache pour s’en sortir indemnes.

En résumé, ce premier tome d’AETERNIA s’avère très plaisant et fort bien mené. Sa conclusion surprenante invite, pour sa part, le lecteur à poursuivre l’aventure avec le second et dernier tome. Une jolie petite réussite pour un auteur déjà confirmé de la Fantasy francophone.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy

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Publié le 4 Juin 2020

LA MOITIE D'UN ROI (LA MER ECLATEE TOME 1) de Joe Abercrombie

Récompensé du Locus dans la catégorie « Jeunesse », LA MOITIE D’UN ROI constitue le premier volet d’une trilogie de Joe Abercrombie, nouveau venu déjà fort célébré de la fantasy, option grimdark (une branche plus violente et réaliste recourant assez peu aux éléments magique). Le style d’Abercrombie se montre pour sa part très efficace avec un côté page turner prononcé : des chapitres courts (quelques pages) qui donnent envie de poursuivre la lecture, une pagination très raisonnable (environ 350 pages), des dialogues nombreux qui sonnent justes,…

Le prince Yarvi, affligé d’une main difforme, se destine au ministère…A la mort de son père et son frère il doit pourtant assumer la charge royale dont il n’a jamais voulu. L’estimant trop faible pour devenir roi, Yarvi sera trahi par son oncle. Laissé pour mort il se retrouve enchainer sur une galère mais, contre toutes attentes, survit à cette épreuve, se trouve de nouveaux amis et compagnons et jure de se venger.

Abercrombie n’est pas un grand styliste mais il est indéniablement efficace. On pourrait le rapprocher d’un Gemmell par sa capacité à offrir un divertissement rythmé et sans temps mort, ponctué de répliques qui font mouche et de quelques considérations « philosophiques » (au sens très large) sur le devoir, l’héroïsme et la destinée personnelle. L’univers développé dans cette nouvelle saga s’avère classique mais appréciable, sorte de décalque du notre agrémenté d’un soupçon de surnaturel (les Elfes) afin de proposer un roman historique « d’une époque n’ayant jamais existé » si j’ose dire. Les querelles religieuses entre le polythéisme et la Déesse Unique ajoutent un piment supplémentaire à cette toile de fond d’inspiration scandinave où l’on retrouve combats entre rois rivaux, marchands d’esclave, galériens, etc. En dépit de la violence et du côté tragique (à l’antique dirait on pour faire culturé) du récit, un certain humour noir sous-tend ce premier tome fort agréable qui se lit (et même se relit !) avec plaisir.

Si LA MOITIE D’UN ROI ne se montre guère surprenant durant la majorité de son déroulement, le rebondissement final est étonnant : sans doute un peu « gros » mais tout à fait réjouissant et plaisant. Cela relance le récit, jusque là assez linéaire (la vengeance d’un roi dépossédé de son trône), et le dirige dans une autre voie, donnant envie de poursuivre la trilogie pour découvrir où l’auteur va nous conduire. Une bonne pioche !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantasy, #Jeunesse

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Publié le 22 Mai 2020

LES MEILLEURS RECITS DE WEIRD TALES VOLUME 3 de Jacques Sadoul

Dernière anthologie de Sadoul consacrée à Weird Tales, ce volume aborde la période sans doute la moins glorieuse du magazine, après son âge d’or évoqué dans le volume 2. Les grands noms sont cependant toujours de la partie : Henry Kuttner (deux fois… dont le lovecraftien « L’Hydre » qui convoque les Grands Anciens), Robert Bloch, Clark Ashton Smith,…

Catherine L. Moore nous offre également une nouvelle aventure de son héros Northwest Smith co-écrite avec le collectionneur fou de la science-fiction, Forrest J. Ackerman. Sympathique.

Moins connu, David H. Keller (redécouvert avec son recueil de nouvelles LA CHOSE DANS LA CAVE) propose une plaisante histoire avec « La déesse de Zion » dont le héros a vécu une extraordinaire aventure sept siècles plus tôt. Assez classique mais intéressant.

Robert Barbour Johnson, totalement oublié, nous offre avec « Tout au fond » un excellent pastiche lovecraftien (dans lequel Lovecraft est cité en tant qu’initié de connaissances interdites…un rôle qui lui sera, par la suite, souvent réservé dans les « pastiches » de Cthulhu) au sujet de goules rodant dans les souterrains du métro (on pense, sur le même thème, à une nouvelle de Clive Barker ou au plaisant roman L’HORREUR DU METRO). Une très bonne lecture !

Seabury Quinn, le plus prolifique et populaire des auteurs de Weird Tales (plus de 500 nouvelles à son actif !) revient avec « Routes » (qui, pour une fois, n’a pas pour héros son détective de l’étrange Jules de Grandin). On a déjà mentionné tout le mal que Lovecraft disait à propos de Quinn. Disons donc que, comme pas mal de récit de l’âge d’or, ses nouvelles ont connu trois stades : d’abord encensées par le public puis massacrées par la critique (qui n’y voyait que ringardises abrutissantes) avant, à nouveau, d’être appréciées par un public certes non dupe de leur qualité mais content d’y retrouver la fougue et l’inventivité (confinant souvent au n’importe quoi) du pulp. Son histoire, divisée en trois parties, se montre plutôt inventive et réussie quoique le twist se devine à des kilomètres (sans que cela nuise réellement à l’ensemble). Très plaisant.

Fritz Leiber boucle le bouquin avec une angoissante histoire brodant sur le thème de la vie antérieure avec ce personnage entrant peu à peu dans la peau de son oncle, un ancien flic qui cachait de sombres secrets. Brillant et fort adroitement mené.

En résumé, si ce troisième volet ne se montre pas aussi glorieux que ses deux prédécesseurs, il reste une très agréable anthologie fantastico-horrifique pour les amateurs.

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Publié le 16 Mai 2020

LE MANOIR DES ROSES - L'EPOPEE FANTASTIQUE

Publié une première fois en 1978, voici une anthologie de la Fantasy qui trouva, originellement, sa place dans la fameuse collection du « Livre d’Or de la science-fiction », véritable mine de textes rares et de nouvelles primées à même de satisfaire tous les amateurs de récits courts.

Avec ce « best of » édité bien avant l’explosion commerciale de la Fantasy, nous retrouvons évidemment des histoires fondatrices comme celles de Lord Dunsany, Hannes Bok ou Clark Ashton Smith, sans oublier quelques poésies signées de Robert E. Howard, William Morris et Mervyn Peake.

Effectuons un bond avec le très plaisant et humoristique « Les 17 vierges », lauréat du Prix Jupiter, signé Jack Vance et consacré à son fameux anti-héros Cugel l’astucieux. On retrouve également l’inévitable Ursula K. LeGuin avec « La boite d’ombre » et, pour rester dans les plumes féminines, Tanith Lee avec « La trêve » et Andre Norton, bien plus célèbre aux USA qu’en Europe, avec « Le forgeur de rêves ».

En dépit d’une réputation pas toujours flatteuse, Lin Carter offre une nouvelle bien ficelée avec « Les dieux de Niom Parma » au sujet d’un dieu allant s’égarer chez les humains pour y vivre une existence simple.

Enfin, Thomas Burnett Swann, auteur de la réputée « Trilogie du Minotaure », clôt cette anthologie avec la novella qui lui donne son titre, « Le manoir des roses ». Avec un style riche et imagé, l’auteur nous propulse dans un Moyen-âge légèrement alternatif où rode la magie. Nous accompagnons ainsi deux adolescents, l’un fils de chatelain, l’autre manant, décidés à partir en croisade à Jérusalem et rencontrant sur leur chemin une jeune fille, Ruth, qu’ils assimilent à un ange puis soupçonnent d’être une Mandragore, créature magique prenant la place des humains. Le trio poursuit ensuite son voyage jusqu’au mystérieux manoir des roses habité par une étrange femme. Un court roman (environ 80 pages) réussi et original, aux personnages fort bien campés et à l’ambiance prenante et subtile, bref hautement recommandé !

LE MANOIR DES ROSES, en dépit du côté forcément inégal des textes choisis, offre un joli panorama de la Fantasy des origines aux années 70, avant la grande vague commerciale du genre. A l’heure où la plupart des écrivains ne conçoivent plus leurs récits que sous forme de trilogie de centaines de pages, se replonger dans ces nouvelles s’avère fort agréable.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantasy, #Golden Age, #Recueil de nouvelles, #Roman court (novella)

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Publié le 6 Mai 2020

LE SORCIER DE TERREMER d'Ursula K. Le Guin

Publié en 1968, LE SORCIER DE TERREMER s’est rapidement imposé comme un classique incontournable de la Fantasy et l’ensemble du cycle « Terremer » squatte encore aujourd’hui les listes de plus belles sagas de ce genre littéraire. Attention cependant à ceux qui aborderaient cette œuvre en pensant retrouver la fougue du TRONE DE FER, la barbarie de CONAN, la flamboyance désespérance d’ELRIC ou le côté épique du SEIGNEUR DES ANNEAUX…Nous ne nageons pas ici dans les mêmes eaux ! L’univers de Le Guin est apaisé, contemplatif et sa fantasy (tout comme sa science-fiction) ne peut guère se voir accorder l’adjectif « héroïque ». Le lecteur aura certes droit à un combat contre un dragon, une aventure dans des contrées merveilleuses et un affrontement avec une maléfique « ombre » éveillée par le jeune magicien mais nous sommes loin du bruit et de la fureur devenus les standards de la fantasy actuelle, surtout dans sa version la plus commerciale et prisé.

Peut-être est-ce dû à l’époque de sa rédaction mais LE SORCIER DE TERREMER s’inscrit davantage dans la lignée des classiques fondateurs (BILBO LE HOBBIT bien sûr mais aussi NARNIA ou LA FILLE DU ROI DES ELFES de Lord Dunsany) en décrivant minutieusement un monde original (composé d’une multitude d’île) et un système de magie basé sur « le vrai nom des choses ». Le Guin imagine les prémices de son univers dans deux nouvelles datées de 1964, « la règle des noms » et « le mot de la déliason ».

Sur la demande de son éditeur d’écrire un « roman pour les adolescents », Le Guin développe son monde maritime dans LE SORCIER DE TERREMER, un livre qui s’appuie sur les codes du « récit d’apprentissage » et du « passage à l’âge adulte » en suivant un apprenti sorcier, Ged l’Epervier. Imprégné de philosophie, de pensée taoiste, de croyances primitives, de mythologie amérindienne, LE SORCIER DE TERREMER s’est depuis imposé comme un des romans majeurs de la Fantasy que l’on retrouve fréquemment cité aux côtés du SEIGNEUR DES ANNEAUX, de HARRY POTTER, de L’ASSASSIN ROYAL ou des cycles d’ELRIC et de CONAN, preuve de la diversité d’une littérature trop souvent résumée à ses lieux-communs.

En résumé une lecture un peu ardue parfois (nous sommes loin de la « big commercial fantasy » écrit au kilomètre et lue en une soirée) mais intéressante, novatrice et souvent efficace pour qui ne recherche pas un simple délassement facile mais plutôt un récit travaillé et plus profond que la moyenne du genre. A découvrir.  

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy

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Publié le 5 Mai 2020

L'ETOILE DU MATIN de David Gemmell

Encore un pur roman « David Gemmell » avec toutes les qualités et les quelques défauts qui en faisait un auteur phare de la Fantasy au style immédiatement reconnaissable. Malgré le côté très classique de ses intrigues, les bouquins de Gemmell étaient, en effet, bourré d’énergie et d’enthousiasme, avec des personnages certes un peu schématique mais souvent bien typés en quelques traits. Ses dialogues, également, étaient efficaces et possédaient une véracité et un naturel rares dans la Fantasy. L’ETOILE DU MATIN constitue ainsi une bonne synthèse de la méthode « Gemmell » : un parfum historique prononcé, des actes de bravoures, un homme élevé au rang de mythe sans le vouloir (tout comme Druss), des récits et autres prophéties qui se transforment au fil du temps, un côté violent et brutal (« grim » dirait on actuellement) mais aussi profondément épique qui culmine dans des combats façon « blockbuster ». Ca parait simple mais quand tout est, comme ici, aussi bien mitonné, difficile de faire la fine bouche.

Ici, dans un monde disons anglosaxon imaginaire avec ses highlanders et ses Angostins, le barde Owen Odell nous conte les aventures de Jarek Mace bandit de grand chemin loin d’être héroïque ou recommandable mais qui, au fil des pages, deviendra, un peu malgré lui, un véritable héros, surnommé Etoile du Matin, sorte de conquérant à la Robin des Bois destiné à renverser l’oppression et à combattre le retour des redoutables Rois Vampyres. Personnages ambivalent et véritablement humain loin des grands héros légendaires à la blancheur immaculée, Jarek Mace ne perd jamais une occasion de séduire une femme, de voler un ennemi (voire un ami), de filouter son monde et de s’en tirer par une cabriole. Son « biographe » officiel, le barde Odell va nous permettre de mieux le connaitre en décrivant l’homme derrière le mythe.

Le roman se déploie peu à peu et si les premières pages sont moins enthousiasmantes que la moyenne des « Gemmell », L’ETOILE DU MATIN prend sa véritable ampleur dans sa seconde partie avec un scénario plus élaboré et travaillé que de coutume, distillant de nombreuses révélations jusqu’aux coups de théâtre fort bien amenés des derniers chapitres. Là, toute la destinée de l’Etoile du Matin sera révélée pour un affrontement classique mais toujours impeccablement négocié entre les forces du Bien et du Mal.

Sans être le meilleur livre de son auteur, L’ETOILE DU MATIN constitue un excellent divertissement de Fantasy et l’assurance d’un complet délassement pour les amateurs d’aventures héroïques.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy

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Publié le 8 Avril 2020

LE DEMON DU VENT de Brian Lumley

Quatrième volume de la vaste saga de Titus Crow écrite par Brian Lumley dans les années ’70 pour revisiter à sa manière les mythes de Lovecraft (avant que ceux-ci ne soient cuisinés à toutes les sauces). Depuis célébré pour sa grande série du NECROSCOPE, Lumley, alors relativement débutant, transformait le Mythe en récit de Fantasy et d’aventures, affaiblissant certes les concepts de Lovecraft mais sans négliger un réel potentiel divertissant. La première partie du roman montre ainsi nos héros échoués sur Borée et luttant contre les séides d’Ithaqua qui chevauchent des loups en compagnie de guerriers et de leurs ours dressés.

Si les puristes n’ont, à l’époque, gouté à cette saga que du bout des lèvres (voire en dissimulant mal leur dégoût), relire aujourd’hui ces romans s’avère franchement divertissant à l’heure où le Mythe se décline de toutes les manières possibles (jusqu’au Monopoly Cthulhu !).

Considérés comme de simples « romans populaires » loin des horreurs cosmiques imaginés par Lovecraft, les bouquins de Lumley n’en sont pas moins efficaces et ont le mérite d’une réelle originalité. Bien sûr ils se rapprochent souvent davantage de John Carter ou Conan que de HPL lui-même. Qu’importe, c’est bien l’âge d’or de la « science fantasy » à l’ancienne que convoque ce DEMON DU VENT qui aurait très bien pu se voir publié par Weird Tales voici 80 ans ! Rien ne manque, en effet, à l’appel : la poignée de héros exilés sur un monde désolé et hostile, la femme déesse super sexy (fille d’Ithaqua mais ça ne se voit pas), les pierres magiques permettant de se protéger des forces du mal, les pouvoirs télépathiques, les armées ennemies accompagnées de loups et d’ours dressés, les pouvoirs divinatoires, le traitre qui en veut à notre valeureux héros terrien, les vaisseaux de guerre qui filent sur la neige, les combats nombreux et le rythme haletant. Car LE DEMON DU VENT ne perd pas de temps et ne traine jamais en route, à l’image des romans d’Edgar Rice Burroughs il boucle son récit en 220 pages hautement distrayantes et plaisantes. Alors bien sûr, le livre n’a pas l’ambition de L’ABOMINATION D’INNSMOUTH ou de L’APPEL DE CTHULHU mais, pris pour un pur plaisir de fantasy old school, il n’en reste pas moins fort recommandable et appréciable. Bon, allez, la suite !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantastique, #Fantasy, #Horreur, #Lovecraft, #science-fiction

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Publié le 3 Avril 2020

LE TUEUR DE DIEUX de Simon R. Green

Troisième tome des aventures de Hawk & Fisher, membres de la garde de Haven, ville imaginaire dans un univers de fantasy médiéval. Nous faisons cette fois davantage connaissance avec la mystérieuse « rue des dieux » où se développent les cultes les plus saugrenus. Sauf que trois Êtres tout puissants (appelons les des dieux pour simplifier) viennent d’être tués. Et voici nos gardes sans peur et sans reproches (et surtout incorruptibles) lancés sur la pistes de cet assassin après avoir été rattachés à la Brigades des Dieux dont la principale mission est d’assurer un status quo entre les différentes croyances afin d’éviter l’apocalypse divine. Hawk & Fisher rejoignent donc les rangs d’un petit groupe composé du sorcier Tombe (!), de la voyante Rowan et du combattant émérite Buchnan. Qui peut être l’assassin ? Avec ce troisième tome Simon Green poursuit dans la veine des deux précédents, entre roman d’énigme façon whodunit, polar plus hard-boiled / noir au cœur des bas-fonds et, bien sûr, Fantasy avec tous les ingrédients attendus, voire détournés (les sorciers légistes remplacent les médecins légistes et les sortilèges sont utilisés pour avancer dans la résolution du mystère bien que celui-ci respectent les règles de l’énigme classique). Simon Green y ajoute une bonne pincée d’humour, de dérision et de critiques acerbes (une fois de plus la Haute Société médiévale en prend pour son grade, tout comme les religions saugrenues) à la manière d’un Pratchett qui revisiterait joyeusement le flegme british à la « Chapeau Melon ». Le cocktail reste donc tout aussi savoureusement réussi et efficace que dans les volumes précédents et le rythme nerveux fonctionne par une pagination restreinte.

Ecrivain populaire dans le bon sens du terme, Simon R. Green soigne son récit et réussit à ne jamais ennuyer le lecteur, LE TUEUR DE DIEUX montre, une nouvelle fois, l’étendue de son talent pour une aventure de Fantasy policière aussi distrayante qu’efficace.

 

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy, #Policier, #Whodunit

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