TEMERAIRE - LES DRAGONS DE SA MAJESTE de Naomi Novik
Publié le 8 Janvier 2024
Naomi Novik, né en 1973, entame en 2006 sa saga des « Dragons de sa majesté » avec TEMERAIRE, nominé au Hugo et lauréat du Locus. La saga, une uchronie de Fantasy historique, comptera au final 9 tomes.
L’intrigue suit Will Laurence, un Anglais capitaine de navire au tout début du XIXème siècle. Il s’empare d’un navire français et découvre un œuf de dragon qui éclot. Laurence est, dès lors, obligé de s’occuper du petit dragon, baptisé Téméraire, et de s’enrôler dans « l’aviation » britannique afin de combattre les forces de Napoléon.
Sur le papier, ce roman semble terriblement prometteur : une aventure historique et maritime revisitée sous l’angle d’une uchronie durant les guerres napoléoniennes avec des combats entre, non pas des aéroplanes, mais des dragons. Le début du livre parait d’ailleurs répondre aux promesses avec des personnages relativement intéressants et un univers riche. Hélas, comme (trop) souvent dans la Fantasy, tout traine rapidement en longueur. Nous avons droit à la romance contrariée et au long entrainement du dragon à « l’école militaire » des « aviateurs ».
La relation entre le héros et le dragon occupe une large part du bouquin. Un dragon qui, par ailleurs, semble à la fois très intelligent et d’une naïveté confondante. La révélation finale, sans doute too much, nous apprend en outre qu’il n’est pas un dragon « rare » mais carrément un « céleste », soit le plus rare et le meilleur dragon possible. Bon, mais sinon nous avons droit à des combats épiques à dos de dragons avec les cieux qui s’enflamment et tout et tout ? Pas vraiment. Quelques batailles interviennent à la fin du roman mais rien de véritablement formidable.
TEMERAIRE apparait donc comme une occasion manquée : le potentiel d’une flamboyante uchronie teintée de fantasy historique et d’une touche de romance impossible est là mais le résultat se montre, au final, assez terne. Le relatif cliffhanger final avec la révélation concernant Téméraire donne envie de continuer la saga mais la perspective de devoir s’enfiler huit tomes supplémentaires décourage les bonnes volontés.
TEMERAIRE n’est pas un mauvais roman malgré son côté « introductif » et ses longueurs. Le style est plutôt agréable et la plume est suffisamment vive pour ne pas susciter l’ennui. Mais il n’est pas non plus suffisamment emballant pour continuer une aventure qui promet beaucoup mais, hélas, délivre très peu. Bref, un roman sympa, potable, vaguement divertissant mais surtout décevant.