western

Publié le 30 Mai 2024

TOUTES LES SAVEURS de Ken Liu

Publié dans la collection « Une Heure Lumière », ce court roman de Ken Liu ne ressort pas de la science-fiction ni du fantastique (excepté quelques récits racontés sur les mythes chinois). Nous sommes dans une sorte de western réaliste situé dans l’Idaho, à la fin du XIXème siècle. C’est la ruée vers l’or et l’exploitation des mines qui permet le développement des villes, souvent grâce à des émigrés chinois qui viennent y travailler pour des salaires de misère. Une jeune fille, Lily, va ainsi se lier avec Lao Guan, rebaptisé du plus américain Logan, qui lui raconte des histoires mythologiques tout en essayant de s’adapter à son environnement.

Ken Liu a déjà eu l’honneur à deux reprises d’être publié dans cette collection, avec le très bon LE REGARD et le formidable L’HOMME QUI MIT FIN A L’HISTOIRE. Nous avons aussi pu lire son recueil de nouvelles JARDINS DE POUSSIERE absolument génial. TOUTES LES SAVEURS reste d’un très bon niveau mais possède une…saveur… différente. C’est un récit historique intéressant, dénué de manichéisme, qui explique l’arrivée des Chinois aux Etats-Unis de manière nuancée et contrastée avec les volontés opposées de s’intégrer et de garder sa culture, ici symbolisée par la cuisine avec de nombreux plats proposés. Ken Liu explique également la montée du sentiment anti-asiatique aux USA et intègre une petite dose d’imaginaire (les récits racontés) dans un cadre réaliste « western ». Le merveilleux sert ainsi de fil conducteur, certes léger, aux pérégrinations de notre héros renommé du très américain prénom de Logan.

Avec TOUTES LES SAVEURS, Ken Liu propose donc une très belle novella et nous conte en quelque sorte les « tribulations d’un Chinois en Idaho » avec une prose comme toujours inspirée. Quoique l’aspect fantastique soit minimal, ce récit méritait bien une publication française et il est donc heureux que la collection « Une Heure Lumière » l’ait ajouté à son catalogue.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Western, #Novella (roman court), #Une Heure Lumière, #Fantastique

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Publié le 9 Février 2024

THE SIXTH GUN tome 3 à 5 de Cullen BunnTHE SIXTH GUN tome 3 à 5 de Cullen BunnTHE SIXTH GUN tome 3 à 5 de Cullen Bunn

Nous continuons nos pérégrinations dans l’Ouest fantastique des Six Révolvers, toujours partagées entre aventures, western, fantasy et surnaturel. Un ensemble efficace saupoudré d’une pincée d’horreur.

Telle la communauté de l’anneau, les principaux protagonistes de la saga vont être séparés : Drake disparait après une attaque menée contre le train convoyant le corps du général Hume. La veuve de notre gradé lâche, en effet, un nouveau sorcier, assisté d’une momie, sur nos amis. Gord, pour sa part, explore une ancienne demeure liée à son passé d’esclave et se confronte à des événements anciens et douloureux en retrouvant les fantômes de sa famille. Nous faisons également davantage connaissance avec l’Epée d’Abraham, des religieux s’étant jurés de protéger le monde contre diverses menaces et, notamment, contre les six révolvers annonciateurs de l’apocalypse.

Avec ce troisième tome, le rythme reprend de belle manière en convoquant les clichés de l’Ouest, comme l’attaque d’un train, pour les détourner. N’ayant jamais peur de mélanger les mythes, les auteurs font  même intervenir une momie dont nous apprendrons plus tard la triste histoire personnelle. Dans le même registre, ce volume nous renseigne sur la triste vie de Gord, confronté à des choix aux lourdes conséquences. Le scénariste prend le temps d’explorer le passé (et le passif) de ses principaux protagonistes et mêle avec bonheur scène d’action, passages délirants mais réussis (cette momie !) et moments plus intimistes.

Le quatrième tome nous conduit jusqu’à la ville de Penance. Drake est torturé par de nouveaux protagonistes. Le récit avance rapidement, répond à quelques questions pour en poser de nouvelles tandis que l’action ne faiblit pas, en particulier lors d’un épisode dénué de dialogue uniquement basé sur l’aspect graphique.

Dans le cinquième volet, Drake et Betty se perdent durant une tempête de neige surnaturelle et aboutissent dans un étrange « au-delà » hanté par le démon indien protéiforme Wendigo. Gord, de son côté, est bien décidé à débarrasser le monde des six révolvers et, pour cela, s’associe à Kirby Hale et à la momie Asher Cobb. Tout ce petit monde rencontre également les Chevaliers de Salomon, une secte mystérieuse à laquelle a jadis appartenu Drake. Dommage qu’en dépit du titre (LA MALEDICTION DU WENDIGO) ce monstre du folklore indien n’ait guère d’impact sur le récit.

Toujours fort bien écrit et joliment dessiné avec un style classique et un découpage sobre, THE SIXTH GUN maintient le cap d’une très belle réussite, à lire et à relire avec plaisir. Ces trois tomes constituent donc un véritable bonheur pour les amateurs de western fantastique.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Fantastique, #Western

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Publié le 15 Août 2023

LE CINEMA DE SAM PECKINPAH d'Alain Cresciucci

Ce livre précis et documenté analyse longuement les long-métrages (et quelques épisodes de séries télé et téléfilms) de celui qu'on aime à surnommer "Bloody Sam". Lorsque ce-dernier débute, le western a déjà fait son temps au cinéma, du moins en Amérique. Le salut provisoire viendra d'Italie et nul doute qu'avec "La Horde sauvage", le Sam s'est inscrit dans un courant violent et destructeur des mythes américains. C'est une partie du propos de l'auteur qui inscrit d'abord le réalisateur dans son environnement familial, ce qui explique son attachement à la famille, la religion et la vie des hommes simples de l'Ouest.

Après un premier film impersonnel, "New Mexico", notre cinéaste tourne son chef d'œuvre, "Coups de feu dans la Sierra", un film testament sur l'Ouest dans lequel les cow-boys laissent la place aux businessmen en costard / chapeau melon et où les automobiles remplacent les chevaux. Les pistoleros, eux, sont déjà du passé: héros 20 ans plus tôt et à présent complètement anachroniques.

Une constante des westerns de Sam: l'Ouest est conquis, le temps des pionniers révolu. Ses westerns ne se situent pas à la grande époque de la ruée vers l'or mais bien dans les premières années du XXème siècle, juste avant la Première Guerre Mondiale. Les bandits de grand chemin tirent leurs dernières cartouches ("La Horde sauvage" et son fameux "on y va? – pourquoi pas"), Pat Garrett est abattu par ses anciens amis longtemps après qu'il ait lui-même tué le Kid, le prospecteur d'eau de "Un nommé Cable Hogue" meurt écrasé par une voiture symbole évident du progrès en marche… De manière similaire, durant les seventies, lorsque le western a définitivement tiré sa révérence, le Sam ira vers l'aventure et le polar. Mais il reprendra cependant de nombreux éléments de l'Ouest dans ses "westerns modernes" comme le décontracté "Le convoi" et les nihilistes "Bring me the head of Alfred Garcia" ou "Getaway".

L'auteur revient sur tous ces films, longuement, et étaie son propos par des citations tirées des dialogues qui donnent envie de les revoir suite à cette éclairage pertinent. D'ailleurs attention! Les films sont explicités quasiment de la première à la dernière image donc prudence pour ceux qui ne les auraient pas déjà visionnés. Spoiler Alert comme on dit aujourd'hui!

L'analyse est double: d'une part plus technique, davantage destinée aux accros du cinéma (composition des plans, mise en scène, cadrage, etc.) et d'autre part plus contextualisée: réception des films (souvent hostile, la reconnaissance critique viendra plus tard pour la majorité d'entre eux), petites histoires du tournage, lutte avec les studios, etc.

Car celui qui est intronisé "héritier de John Ford" au début des sixties percute rapidement contre les diktats des studios. Son intransigeance (et ses abus d'alcool et de coke) mettent à mal sa carrière. A la quasi exception de la "Horde Sauvage" ("un film mien à 96%" disait le Sam), ses métrages vont être modifiés, remontés, censurés, tronçonnés ("Cable Hogue", "Major Dundee", "Pat Garrett",…). Lorsque différentes versions existent l'auteur les compare, prenant le meilleur et le pire de ces montages alternatifs. Car, c'est tout à son honneur, l'auteur remet certes les pendules à l'heure mais n'accable pas uniquement les studios. Il pointe aussi le côté têtu de Sam, son refus du compromis, ses tournages entamés sans scénario définitif, ses excès d'alcool et de drogues qui entrainent des conflits, etc. Bref, il parle du réalisateur / auteur et de sa lutte pour imposer ses idées sans manichéisme ou angélisme.

En 300 pages l'auteur livre donc un bel ouvrage. Entre biographie et analyse critique, il retrace le parcours de Sam Peckinpah de manière chronologique et capture une carrière (et une vie) finalement assez courte mais riche en œuvres marquantes.

Enrichi de photos (petites mais bien choisies), dense et érudit sans tomber dans le prêchi-prêcha pédant, voici un ouvrage très abordable et intéressant pour tous les amateurs de cinéma américain en général et de westerns en particulier.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cinéma, #Biographie, #Western

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Publié le 1 Novembre 2022

LE COUP AU COEUR de Peter Robinson

Décédé en octobre 2022 à 72 ans, le Canadien Peter Robinson fut un des maitres du polar procédural. En 1987, il crée ainsi l’inspecteur Banks, un flic passionné de jazz qui n’hésite pas à « faire ce qu’il faut » pour résoudre ses enquêtes, quitte à déplaire à sa hiérarchie. Robinson écrira 28 polars dans lequel Banks tient le rôle principal.

Dans cette nouvelle aventure, l’inspecteur se heure à sa nouvelle chef, Gervaise, une arriviste. Si elle ne l’apprécie pas, elle se satisfait de ses bons résultats, lesquels devraient lui permettre de gravir rapidement les échelons. Son rêve ? Etre mutée dans une grande ville. Bref, Gervaise demande à Banks de résoudre le plus vite possible son enquête, quitte à employer des méthodes pas tout à fait légales. Et donc notre héros se lance sur la piste du meurtrier de Nick Barber, un journaliste spécialisé dans le rock. Ce-dernier voulait écrire un article définitif sur les Mad Hatters, des stars de l’époque psychédélique récemment reformés pour une lucrative tournée. Mais, en soulevant quelques pierres, Nick a probablement déterré des secrets peu reluisants, probablement liés à la noyade suspecte d’un membre du groupe quelques décennies auparavant.

A cette enquête contemporaine, le roman ajoute une seconde ligne temporelle : le meurtre d’une jeune fille de 18 ans, Linda, en 1969, au cours d’un festival où se produisaient Pink Floyd, Led Zep, etc. Et les Mad Hatters, alors peu connus mais en phase ascendante vers la célébrité. Chadwick, un inspecteur quelque peu réac, qui hait ces musiciens fainéants fumeurs de joints et baiseurs de groupies, mène la danse en 1969. Il fricote au milieu des hippies chevelus qui détestent la police encore plus que la guerre. Pas facile pour Chadwick. En plus celui-ci ne supporte pas le vacarme de tous ces groupes et en particulier celui des Mad Hatters, petite formation locale promise à un bel avenir très appréciée par sa fille adolescente.

Peter Robinson maitrise son métier et, en dépit de quelques longueurs (le bouquin fait 500 pages mais aurait gagné à se voir raccourci d’une centaine), l’ensemble maintient l’intérêt et le suspense. Entre polar, policier classique et whodunit, l’auteur choisit la voie de l’enquête minutieuse, très procédurale, qui avance par petites touches. Pas de révélations fracassantes ni de surprises incroyables, plutôt un faisceau d’indices concordant qui mènent lentement à la (double) vérité, les deux affaires étant forcément liées.

Beaucoup de références musicales entremêlées, de l’authentique (les groupes de l’époque et les festivals comme l’île de Wight) et de l’inventé avec ce groupe dont le destin rappelle celui des stars de l’époque. Un des musiciens est retrouvé noyé dans sa piscine, le claviériste génial reste coincé dans un mauvais trip à l’acide, ils engagent une chanteuse pour gagner davantage de fans et changent leur son « prog folk psyché rock » pour des morceaux pop. Bref, l’auteur mélange les légendes (avec des touches de Pink Floyd, des Doors, de Fleetwood Mac, des Stones, de Led Zep et quelques autres) pour confectionner ce groupe fictif tellement crédible qu’on finit par se demander s’il n’a pas existé.

Un polar « page turner » qui s’appuie également sur la personnalité bien brossée de son héros attachant, le genre à la fois à l’écoute et rentre-dedans qui, lorsqu’il flaire le coupable, ne lâche rien pour l’arrêter. Pour les amateurs de policier procédural et de rock sixties, un incontournable !

 

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Musique, #Polar, #Policier, #Whodunit, #Western

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Publié le 20 Octobre 2022

LES IMPLACABLES de Louis l'Amour

Spécialiste du western, Louis l’Amour (1908 – 1988) en a écrit des dizaines dont un bon paquet furent adaptés au cinéma, notamment « Hondo » qui lui valut une nomination à l’Oscar. Le clan des Sackett constitue une de ses sagas les plus notables, riche d’une vingtaine de tomes dont seuls quatre furent traduits en français. L’écrivain y suit les aventures d’une famille très élargie (on croise un Sackett à tous les coins de rue, pire que dans les Terres du Milieu !) dans l’Ouest. Publiée sur vingt-cinq ans, la saga fut également adaptée en série télévisée en 1979.

LES IMPLACABLES, dixième volume, peut très bien se lire indépendamment. Nous y découvrons William Tell Sackett, en route avec sa jeune épousée Ange, dans les régions inhospitalières de l’Arizona. Partant en reconnaissance, William Tell laisse sa femme dans son chariot. Lorsqu’il revient, le chariot est brûlé et l’épouse décédée. William Tell se fait également tirer dessus et échappe à la mort par miracle. Mais on ne s’attaque pas à un Sackett impunément. A quarante contre uns, les salopards n'ont aucune chance, le jeu n’est vraiment pas égal.

Avec son intrigue classique, LES IMPLACABLES avance à un rythme soutenu. D’abord isolé, William Tell est bientôt rejoint par divers membres du clan Sackett qui prennent les choses en main. La vengeance se règle à coup de révolver et de Winchester mais, également, de manière plus subtile. En effet, la plupart des tueurs à gages engagés par les méchants ont été trompés et prennent le héros pour un assassin. Les Sacketts leur feront comprendre leur erreur, laissant le champ libre à William Tell pour le duel final.

En deux cents pages, l’écrivain ne déçoit pas : un premier tiers façon survival au cours duquel le héros est traqué de toutes parts, un second tiers où la situation s’inverse et, enfin, un dernier acte dans lequel les Sackett s’unissent pour permettre une résolution satisfaisante.

Rythmé, efficace, plein de dialogues ne lésinant pas sur les punchlines (le genre de répliques qu’un John Wayne ou un Clint Eastwood aurait aimé prononcer en mâchonnant un cigarillo), des descriptions succinctes qui donnent au roman son parfum western par petites touches bien dosées mais sans ralentir le récit,…Une lecture enthousiasmante qu’on a du mal à lâcher !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Western

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Publié le 18 Septembre 2022

CALAMITY - UNE ENFANCE DE MARTHA JANE CANNARY de Christophe Lambert

Christophe Lambert s’attaque ici à un nouveau défi en livrant la novélisation du dessin-animé « Calamity ». Une version romancée de l’enfance de la célèbre personnalité de l’Ouest, Calamity Jane. Beaucoup de choses ont déjà été dites, écrites ou réalisées sur Calamity Jane, qui mourut d’une pneumonie, dans un complet dénuement, au tout début du XXème siècle. Le film et le roman en offre donc une biographie libre qui s’apparente surtout à un conte initiatique sur le modèle du « coming of age » cher aux Américains.

L’intrigue débute par le voyage d’un convoi de pionniers en destination de l’Oregon, là où ils espèrent trouver une vie meilleure. Avec son fichu caractère, Martha Jane Cannary, l’ainée de la famille, se voit souvent qualifiée de « Calamité ». Elle refuse de se cantonner aux rôles traditionnellement dévolus aux filles et préfère les pantalons aux robes. Elle se rêve cow-boy (ou cow-girl). L’arrivée d’un militaire surnommé Samson sera le début d’une longue aventure au pays des chercheurs d’or…

Lauréat du Cristal au Festival d’Annecy 2020, le long métrage se voit adapté en roman par Christophe Lambert, assorti de nombreuses illustrations. Il est, lui aussi, récompensé par un prix, le Renaudot des Benjamins. Le romancier, passionné par la conquête de l’Ouest, est contacté pour cette adaptation et accepte après une vision enthousiaste du film de Remi Chayé. Le roman, rédigé à la première personne, permet d’approfondir les sentiments de la jeune Calamity. Cependant, ce sont les péripéties qui guident le personnage et, à ce niveau, pas le temps de s’ennuyer : la jeune fille, accusée de vol, part à la recherche du véritable voleur et l’action s’emballe sur 250 pages.

Fidèle à ses auteurs fétiches, Lambert case même un clin d’œil à Stephen King avec ce chien devenu enragé à la suite d’une morsure de chauve-souris.

CALAMITY est une belle réussite du roman d’aventures « western » qui permet d’aborder cette période de la conquête de l’Ouest à travers un livre très abordable pour les enfants. Les chapitres (au nombre de 27) sont courts et illustrés : si la lecture est conseillée à partir de 10 ans il est tout à fait possible de lire le roman à des plus jeunes en fractionnant le texte à raison d’un chapitre par soir. Une belle manière de s’endormir dépaysé et une nouvelle réussite pour Christophe Lambert.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Christophe Lambert, #Cinéma, #Jeunesse, #Western

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Publié le 30 Août 2022

LA TOUR SOMBRE: LE PISTOLERO de Stephen King

Premier volet du cycle monumental de la « Tour Sombre », LE PISTOLERO s’avère souvent négligé par les lecteurs qui lui reprochent son manque d’action, de suspense ou de « palpitant ». Il est vrai que le texte reste très obscur. Dès lors, on peine à comprendre les motivations de ces deux personnages qui se poursuivent dans une ambiance pesante et un décor désertique. Pourtant le tout reste globalement agréable à lire, l’ambiance très western italien donnant tout son sel à cette longue poursuite sous un soleil de plomb.

LE PISTOLERO convoque ainsi le nouveau western, la science-fiction, le post apocalypse et la Fantasy pour confectionner un univers apparemment construit de bric et de broc. A tel point que le lecteur se demande souvent où le romancier veut nous conduire. D’ailleurs, le bouquin constitue en réalité une collection de nouvelles ensuite transformées en roman. De son propre aveu, King ne savait pas où il allait lorsqu’il a entamé sa saga, au début des seventies. Par conséquent le lecteur ne sait pas vraiment, lui non plus, où il va. Il suit donc, un peu passivement et sans toujours une grande implication, Roland. Dernier pistolero « d’un monde qui a changé », il erre dans les plaines, fier, solitaire avec un gamin pour partenaire.

Si le roman ne se montre pas franchement original dans son déroulé ce n’est pas le plus important : on dit que ce qui compte c’est le décor. Et ici, le King réussit à donner envie de s’engager avec lui sur ce chemin semé d’embuches pour rejoindre une hypothétique Tour Sombre, qualifiée par King de point central de son univers et même de « Jupiter de son imaginaire ».

Le romancier nous donne également à percevoir un monde plus vaste, un multivers comme dirait Marvel. Le King saute les époques et les lieux pour un nouveau Far West. Il s’imprègne de mysticisme lors de la confrontation finale entre Roland et l’Homme en Noir. Dans le monde du rêve on termine par un happy-end et ici le bon Stephen opte plutôt par une fin ouverte. Celle-ci amène plus de questions que de réponses. On referme donc le roman quelque peu mitigé mais content d’avoir fait ces quelques pas en compagnie de cet émule de Clint Eastwood. La route vers la Tour Sombre est encore longue mais, un pas à la fois, on s’en approche. Du coup, intrigué, le lecteur est pressé de continuer. Tel le Champion Eternal engagé dans la quête de Tanelorn…

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy, #Fantastique, #Stephen King, #Western

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Publié le 19 Janvier 2022

LES GRIFFES DE LA FORET (L'Agende Pendergast vol. 4) de Christophe Lambert

En cette toute fin du XIXème siècle, dans le Wyoming, des animaux ont été massacrés et le responsable pourrait être le légendaire Big Foot. Dans une ambiance western, la petite troupe de l’Agence Pendergast débarque donc dans un village typique du Far-West. Mais le « Grands Pieds » n’est pas la seule créature à roder dans la région. Dès lors que vont faire Sean, Celia et Joe ? Dans quel camp se ranger puisque rester neutre semble impossible ?

Quatrième opus de Christophe Lambert pour sa série de l’agence Pendergast, une équipe spécialisée dans l’élimination des « paranormaux », autrement dit des créatures surnaturelles qui vivent aux côtés des humains. Un thème classique du fantastique mais toujours agréable, l’intérêt résidant dans les personnages et ceux-ci sont, à nouveau, bien brossés et attachant. Nous avons ainsi Sean, le jeune adolescent : la nouvelle recrue de l’agence, amoureux de Célia, la gitane tireuse de cartes. N’oublions pas Joe, l’Indien musclé capable de donner un coup de main si nécessaire. Et Mr Pendegarst, ici peu présent, le responsable de l’équipe. La troupe se retrouve dans le Wyoming à la fin du XIXème siècle et, forcément, les conventions du western sont bien présentes, pour la plus grande joie des petits et des grands. Le lecteur assiste à un voyage par le « Cheval de fer », explore une ville minière et rencontre un Baron teuton à l’accent à couper au couteau décidé à ajouter le Big Foot à son tableau de chasse (et accessoirement Célia),… Au fil des péripéties et après la rencontre avec des créatures fameuses du bestiaire fantastique, nos amis commencent à questionner leurs agissements. Ils se demandent par exemple si traquer et tuer (ou enfermer à vie) des « paranormaux » constitue vraiment une bonne action. Qui décide des « bons » et des « méchants » ? Leur confrontation avec le Big Foot, finalement inoffensif, et des lycanthropes qui souhaitent simplement vivre en paix, les amènent à se poser diverses questions et à réévaluer leurs certitudes. Un questionnement qui s’oppose aux visées du chasseur allemand dont l’unique objectif reste d’abattre le « Grands Pieds ».

Comme toujours, Christophe Lambert offre un roman bien mené, divertissant, saupoudré de quelques considérations poussant le lecteur à la réflexion mais sans la moindre pesanteur. L’aventure et le dépaysement demeurent l’essentiel et les 160 pages se dévorent d’une traite. Si le livre peut se lire dès 9 ans il saura plaire aux plus âgés et même aux adultes par la pertinence de ses thèmes, les références aux classiques du western et l’efficacité de la narration. Enfin, mentionnons des illustrations plaisantes qui agrémentent joliment les pages. Une nouvelle réussite pour l’auteur !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Christophe Lambert, #Fantastique, #Historique, #Jeunesse, #Western

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Publié le 16 Avril 2021

THE SIXTH GUN TOME 2: A LA CROISEE DES CHEMINS de Cullen Bunn et Brian Hurtt

Agrémenté d’un très complet résumé qui nous rappelle les événements survenus dans le premier tome, ce nouveau recueil débute à la Nouvelle Orléans. Drake Sinclair, rongé par la culpabilité et se sentant responsable de la mort de Billjohn, s’enfonce dans les marécages pour trouver des réponses à ses questions. Betty, de son côté, rencontre un séduisant as de la gâchette, Kirby Hale, tout aussi intéressé par la demoiselle que par ses armes maudites. Enfin, Gord essaie d’en apprendre davantage sur les six révolvers.

Ce deuxième recueil poursuit avec bonheur l’intrigue amorcée dans le premier tome mais change quelque peu la donne et l’ambiance : l’action se fait moins frénétique tandis que le climat devient plus lourd et poisseux. Nous sommes à la Nouvelle-Orléans avec tout ce que cela implique au niveau des maléfices vaudou, des loas et autres esprits maudits qui hantent un bayou peuplé de gigantesques alligators. Nous avons droit également à un nouvel adversaire, « Marinette aux bras secs », à des scènes de possession et à quelques combats, sans oublier un twist assez surprenant en ce qui concerne la cachette des révolvers dissimulés par Drake.

L’ouvrage introduit également la confrérie de l’Epée d’Abrahams, menée par Frère Roberto, des prêtres mystérieux et aux motivations floues décidés à détruire les six révolvers. Les auteurs développement lentement mais surement leur mythologie, convoquant toujours différents genres (fantastique, fantasy, horreur, aventures) dans un cadre western intéressant et crédible.

Si on peut considérer ce deuxième tome comme moins réussi que le premier l’ensemble reste néanmoins dans le haut du panier du comics. Le tout demeure un divertissement aussi prenant qu’efficace et on se plait à imaginer la très bonne série que cette saga pourrait donner pour peu qu’un scénariste daigne se pencher sur ce récit.

THE SIXTH GUN TOME 2: A LA CROISEE DES CHEMINS de Cullen Bunn et Brian Hurtt

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Comic Book, #Fantasy, #Western

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Publié le 13 Janvier 2021

SANS APPEL de Lewis B. Patten

Un des nombreux romans de Lewis B. Patten, SANS APPEL fut publié à la Série Noire (avec la mention « western ») ce qui n’est pas vraiment mensonger puisque, si le décor s’avère typique de l’Ouest, l’intrigue aurait pu se dérouler à de nombreuses époques.

L’essentiel du roman se résume à l’interrogation morale du principal protagoniste car, comme l’a chanté les Manic Street Preachers il y a bien longtemps « if you tolerate this then your children will be next ». Faut-il poursuivre le procès coûte que coûte et rendre un verdict d’acquittement pour échapper aux menaces et aux risques de représailles ou faut-il se diriger vers une condamnation avec l’éventualité de voir le sang couler ? Plus complexe qu’on le pense : si le héros laisse le méchant s’en tirer sans qu’il doive répondre de ses actes il sauve provisoirement sa fille kidnappée.. mais il sait également que plus personne ne sera ensuite en sécurité dans sa petite ville. Rassurés et se sentant invulnérables, les malfrats feront alors de la région un véritable enfer soumis à leur seul dictat. Le problème consiste donc à rendre justice tout en sauvant la jeune fille menacée.

Véritable spécialiste du western, Lewis B. Patten (1915 – 1981) a aussi signé des romans historiques ou destinés à la jeunesse. Dans le domaine de l’Ouest il se montra fort prolifique avec une centaine de bouquins publiés au Masque ou à la Série Noire. SANS APPEL, condensé en moins de 200 pages, se révèle fort efficace : il mélange des éléments de thrillers, d’action (avec une opération commande pour délivrer l’héroïne), de policier « procédural » avec le déroulé du procès et de questionnement sur la justice. Le tout se lit facilement grâce à des péripéties nombreuses, des personnages bien typés en quelques lignes évocatrices et des dialogues vivants et crédibles. Une réussite.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #western

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