horreur

Publié le 23 Août 2023

SHARK BEACH de Chris Jameson

Ce roman est constitué de trois parties de longueur à peu près égales. Dans la première nous avons la traditionnelle présentation des personnages et de leurs soucis. Nous trouvons d’un côté deux couples, qu’on devine dans la fin de trentaine, accompagnés de leurs enfants / jeunes adolescents. L’un des couples, composé de Rick et Corinne, traverse une crise sérieuse pouvant mener à la séparation. Surtout lorsque Corinne flirte très innocemment avec Rashad, un jeune type dans la vingtaine venu passer son spring-break en compagnie de cinq copains et copines. Rick n’apprécie pas et une petite bagarre éclate, Rick se ridiculise ce qui le conduit à affirmer sa virilité par la suite. Or un ouragan s’approche de la petite île où se déroule l’intrigue. Cette tempête, associé aux actions d’un protecteur des animaux, conduit à la libération dans les eaux d’une meute de requins génétiquement modifiés (refrain connu) pour devenir des armes mortelles. Et un capitaine de bateau désargenté décide de profiter du chaos post-ouragan pour cambrioler quelques propriétés de l’île. Ces développements (un peu longuets) occupent la seconde partie du roman, avec l’introduction d’un nouveau personnage important, une jeune fliquette qui tente de sauver la situation dans le chaos généralisé. La troisième partie voit les squales s’en prendre à nos personnages principaux, divisés en petits groupes : certains sont partis en excursion avec le capitaine / voleur, d’autres se retrouvent coincés sur un arbre après la destruction de leur kayak et d’autres visitent une épave rejetée par la mer. C’est donc parti pour un jeu de croque-monsieur / croque-madame entre les requins et nos rescapés.

Entre « Jaws » (surtout le deuxième d’ailleurs, avec les enfants menacés devant être secourus), « Peur bleue » (et ses requins mutants) et « Black Water » (un film de crocodiles mais le principe reste inchangé), SHARK BEACH constitue un bon petit divertissement estival. Les personnages sont assez plaisamment brossés, l’auteur évite les clichés (ou les utilise à bon escient) et en dépit de quelques longueurs, le roman avance plaisamment. Avec ses 18 chapitres relativement courts, le bouquin assure un rythme soutenu et le lecteur ne s’ennuie pas. Nous sommes ici dans l’équivalent (en toutefois plus sérieux) d’une bonne petite série B façon Asylum ou Syfy, pas dans de la grande littérature. Mais en sachant à quoi s’attendre, SHARK BEACH se révèle plaisant et c’est bien là l’essentiel. Dommage que l’intrigue ne se termine pas réellement, la menace n’étant pas éradiquée (comme dans « Piranhas ») quoique nos héros s’en soient sortis…enfin pas tous mais le lecteur découvrira qui meurt et qui survit. Un bon livre de plage, sans plus ni moins.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Horreur, #Sharksploitation

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Publié le 25 Juillet 2023

TROUPE 52 de Nick Cutter

Roman estampillé thriller pourtant purement horrifique, voire bien craspec / gore par endroit, TROUPE 52 s'intéresse à une poignée de scouts aux tempéraments très différents partis camper avec leur "chef". Ils se retrouvent sur une île isolée pour trois jours de camping dans la nature sauvage canadienne. Tim Riggs se doute que "ses" scouts vont bientôt se trouver trop grands ou trop vieux pour participer à ce genre de virée. A quatorze ans, leurs priorités ont changés. Donc autant profité de cette dernière année. Et ce même lorsque surgit un type bizarre, émacié, voire squelettique, qui se dit affamé. Tim Riggs le laisserait bien à son sort mais lorsqu'on est médecin et investit des préceptes du scoutisme on se doit de porter secours à son prochain. Même lorsque celui-ci a été infecté par un virus mortel expérimental qui développe chez lui une faim insatiable.

Planqué sous le pseudo de Nick Cutter, l'auteur canadien Craig Davidson (auteur de DE ROUILLE ET D'OS porté à l'écran sous le même titre) livre un roman bien ficelé et efficace en dépit de quelques longueurs. Il eut sans doute été possible de dégraisser le tout d'une centaine de pages pour le rendre encore plus percutant. Néanmoins, dans l'ensemble, TROUPE 52 remplit son contrat, entre SA MAJESTE DES MOUCHES et un film comme "Cabin Fever", avec une construction habile (que l'auteur avoue humblement avoir repris de CARRIE de Stephen King) qui entremêle la ligne narrative principale avec des extraits de journaux, des commentaires, des interrogatoires menés à postériori, etc. Cela permet de crédibiliser un récit qui marque des points par la caractérisation soignée et fouillée de ses protagonistes (un petit côté STAND BY ME qui tourne mal?).

Fan autoproclamé de Stephen King et Dean Koontz (cela se voit), Davidson voulait leur rendre hommage avec un pur roman d'horreur, beaucoup moins littéraire et nettement plus violent que sa production habituelle. Conseillé par son agent il prend donc un pseudonyme pour cette joyeuse boucherie écrite en six semaines à base de vers parasites et de gamins rendus fous par la faim et la soif de sang. Inspiré par une exposition traitant notamment des fameux ténias, l'auteur imagine des créatures féroces et grouillantes qui dévorent leurs porteurs de l'intérieurs et les pousse à se nourrir toujours davantage…de tout et (littéralement) de n'importe quoi. Secouez le tout sur une île avec cinq gamins (dont un sérieusement dérangé du bocal) et un chef scout contaminé, sans espoir de s'en sortir (l'armée ayant placé la zone en quarantaine et tant pis!) et vous avez un bon roman d'horreur.

Sans verser dans les excès gore gratuits, l'auteur s'approche du splatterpunk par sa volonté d'en rajouter dans le cradingue: le bouquin pue la charogne, la décomposition, la merde et le vomi. Soucieux de plaire à son lectorat, Cutter déclare "plus j'en rajoute plus mes lecteurs aiment ça". Bref, malgré ses quelques défauts (on le répète mais ça traine un peu) voilà le parfait roman d'horreur pour l'été.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur

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Publié le 3 Juillet 2023

LA NUIT DES SPECTRES de Stephen Laws

Stephen Laws a écrit un paquet de romans d'horreur lors du grand boom du genre dans les années '80. Une demi-douzaine ont été traduits chez nous et, pour la plupart, sont de belles petites réussites. TRAIN FANTOME, LE VEUR, GIDEON et MACABRE se révèlent ainsi très plaisants et seuls DARKFALL ne parait pas à la hauteur des titres précités.

De son côté, LA NUIT DES SPECTRES traite d'une malédiction avec un petit côté CA. Une bande d'amis se retrouve, dix ans après leur séparation, dans la ligne de mire d'une créature mythologique meurtrière. Ils formaient, durant leurs années universitaires, un cercle comprenant six hommes et une femme, Pandora. La seule règle? Ne jamais sortir avec Pandora, sous peine de rompre l'équilibre amical et de voir leur cercle se désintégrer. Toutefois les copains se perdent classiquement de vue une fois leurs études terminées (nous sommes 30 ans avant les réseaux sociaux). Mais, au milieu des années '80, l'un des six hommes meurt de manière étrange. Plus bizarre encore, il disparait de la photo de groupe des membres du cercle.

Prototype du roman horrifique des années '80, LA NUIT DES SPECTRES est issue de l'école anglaise, celle des Graham Masterton ou Guy N. Smith, celle qui n'hésite jamais à aller trop loin et à sacrifier la vraisemblance sur l'autel de la scène choc.

LA NUIT DES SPECTRES joue la carte du saugrenu, un peu à l'image de "Poltergeist", avec son pantin de bois animé de mauvaises intentions, des sculptures qui prennent vie, diverses créatures agressives, etc. Le terme de "spectres" doit, en effet, être ici pris au sens large puisque, pour les membres du club amical, il désigne tout ce qui peut vous faire du tort ou vous mettre des bâtons dans les roues. Les passages effrayants et sanglants s'enchainent donc de belle manière, avec une énergie appréciable, l'auteur bouclant son roman en tout juste 300 pages là où d'autres en aurait usé le double.

Si la première moitié, plus mystérieuse, fonctionne davantage que la deuxième partie, plus convenue et prévisible, l'utilisation d'une créature surnaturelle peu employée en littérature (et au cinéma), les références à la pop culture et les clins d'œil à la Hammer et à Peter Cushing font de LA NUIT DES SPECTRES un très plaisant page turner horrifique à redécouvrir.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #J'ai lu Epouvante, #Fantastique, #Horreur

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Publié le 28 Juin 2023

LA NUIT DU SANG de Thomas Tessier

Romancier peu connu de part chez nous, Thomas Tessier a pourtant été traduit à cinq reprises lors du grand « boom » de l’horreur avec les collections J’ai lu Epouvante et Terreur.

Son premier roman dans le registre fantastique, LA NUIT DU SANG, s’avère assez déstabilisant. Nous y suivons, quelques années avant « Le loup-garou de Londres », un vétéran du Vietnam qui perd pied. Bobby Ives a pourtant tout pour être heureux à Londres en compagnie de sa petite amie. Il semble tout d’abord souffrir d’une sorte de stress post-traumatique qui le conduit à rester chez lui, sans travailler ni faire grand-chose. Mais, peu à peu, il développe des pulsions meurtrières qu’il ne peut s’expliquer, si ce n’est par une étrange « maladie » contractée en Guadeloupe. Cette malédiction vaudou le change en une créature semblable au loup-garou (avec un côté zombie en prime). Dès lors, Bobby se met à tuer et devient un véritable serial killer qui terrorise Londres.

Considéré par Stephen King comme un roman « important » et même « un des meilleurs livres de loup-garou de ces dernières années », LA NUIT DU SANG apparait toutefois un peu décevant. Le principal protagoniste n’est pas très aimable et les personnages secondaires sont souvent unidimensionnels. L’ambiguïté sur la nature de Bobby (véritable loup-garou ? Type maudit ? Fou ? Tueur en série sans remords ?) confère cependant un intérêt au récit qui rappelle certaines productions horrifiques (comme « La nuit du loup-garou » ou « Legend of the Werewolf ». Relativement court et donc suffisamment rythmé pour éviter d’ennuyer le lecteur, LA NUIT DU SANG est un honnête roman fantastique pour les amateurs de monstres poilus.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur, #J'ai lu Epouvante

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Publié le 14 Juin 2023

SOUR CANDY de Kealan Patrick Burke

Etrange novella, SOUR CANDY offre beaucoup sur seulement une petite centaine de pages. Nous suivons Phil Pendleton et son fils Adam, un père et un fils ordinaires qui se promènent ensemble dans les parcs, visitent les foires du comté, les musées et les zoos. Phil se montre peut-être trop conciliant envers Adam, lequel manque de discipline et perd parfois son sang-froid. Certains pourrait même considérer Adam comme trop gâté. D'autres diraient qu'une telle indulgence commence à peser sur le père, compte tenu de la dégradation de son état de santé.

Ce que personne ne sait, c'est que Phil est un prisonnier et que, jusqu'à il y a quelques semaines et une rencontre fortuite dans une épicerie, il n'avait jamais vu l'enfant de sa vie. Entré dans un magasin pour acheter des confiseries Phil s’est retrouvé pris au piège d’un gamin maléfique et qu’il se voit, entre autres, condamner à ne plus s’alimenter que des bonbons sûrs.

En une centaine de pages, l’auteur offre une bonne novella, très efficace et « creepy » avec son enfant très méchant et ses retournements de situations efficacement distillés. Plus porté sur l’horreur psychologique que les excès graphiques, l’auteur ne sombre pas dans le splatterpunk mais donne néanmoins dans la littérature coup de poing. Lauréat d’un Bram Stocker Award (quand même !) et influencé par les grands noms du genre (King, Straub, Matheson, McCammon, etc.), Kealan Patrick Burke mérite donc la découverte et ce « bonbon amère » donne envie d’en lire davantage.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Novella (roman court), #Horreur, #Splatterpunk, #Fantastique

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Publié le 12 Juin 2023

FRUT OF HER LOINS de Sea Caummisar

On connait le principe des sites vendant culottes usagées et autres accessoires intimes mais l'esprit tordu de Sea Caummisar pousse le principe un peu plus loin avec FRUT OF HER LOINS. Ici, une jeune femme vend en ligne divers fruits précédemment insérés et macérés dans son vagin durant 24 heures. Lorsque trois jeunes femmes découvrent ce petit manège, elles accusent notre fruitière d'avoir détruit leur mariage. Elles se retrouvent sur un forum pour discuter de la meilleure manière de neutraliser notre "Frut". Mais ce qui débute comme une tentative maladroite de l'effrayer se poursuit par une escalade de violences et de tortures.

Autoproclamé reine de l'extrême au "cerveau tordu", Sea Caummisar a déjà écrit un paquet de novellas bien brutales et horribles. Nous sommes ici dans de l'extrême splatterpunk porno / gore qui n'hésite pas à aller très loin dans les descriptions répulsives et délivre une suite quasi non-stop de tortures sexuelles gratinées.

Dans les limites de ses ambitions (l'autrice ne cherche pas à livrer de la "grande littérature"), FRUT OF HER LOINS délivre ce que le lecteur attend: des personnages relativement intéressants, des perversions sexuelles, du gore à foison, un ou deux retournements de situations et un twist-ending plutôt convaincant qui remet encore davantage en question la boucherie qui précède.
Evidemment on parle ici d'horreur extrême et cette histoire de vengeance jusqu'au-boutiste sera réservée aux lecteurs à l'estomac solide. Adeptes du gnan-gans et des trigger warnings s'abstenir sous peine de rendre son déjeuner avant la fin du premier chapitre. Let there be gore!


 

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Horreur, #Gore, #Porno, #Splatterpunk

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Publié le 6 Juin 2023

L'ENFANT QUI GROGNAIT de John Coyne

Romancier spécialisé dans l'horreur, John Coyne a été peu traduit chez nous (quatre romans dont la novélisation de "Psychose Phase 3") mais L'ENFANT QUI GROGNAIT démontre une imagination assez délirante. L'intrigue se situe dans une typique petite ville de banlieue américaine dans laquelle, normalement, il ne se passe jamais rien. Or des meurtres d'enfants surviennent et une séduisante médecin célibataire, Sara, mène l'enquête. Par la suite, elle est attaquée par une force surnaturelle qui lui donne des orgasmes dévastateurs (!), lesquels deviennent de plus en plus violent au point de menacer de la tuer. Sara se rend compte que la plupart des femmes de la ville connaissent de semblables…expériences. Se pourrait-il que tout soit lié à la présence d'une jeune fille autiste qui "grogne" de manière menaçante?

John Coyne mêle ici plusieurs thématiques assez originales: outre les "orgasmes tueurs venus d'ailleurs", nous avons une autiste transformée en ordinateur vivant par des extra-terrestres, un temple druidique enterré et des théories pseudoscientifiques où intervient la télékinésie et les Anciens Astronautes. Le tout se montre plutôt plaisant et souvent divertissant. Bien sûr, l'auteur part dans tous les sens, ne semble pas toujours sûr de la manière dont il va retomber sur ses pattes (et parfois n'y arrive pas vraiment) mais avance tout de même sans se démonter, adoptant parfois une attitude "plus c'est gros plus ça passe" pour faire clopiner son récit, bon gré mal gré. Pressé par le temps (et les 250 pages reglementaires), il accélère pied au plancher dans les 50 dernières pages et fonce vers sa conclusion science-fictionnelle quasi apocalyptique. Pratiquement du X-Files avant l'heure et une classique fin ouverte sous forme de "watch the skies! Watch the skies!".

Avec L'ENFANT QUI GROGNAIT, Coyne ne cherche pas à pondre un chef d'œuvre mais simplement à livrer un divertissement rondement mené entre épouvante, science-fiction et thriller, sans oublier l'inévitable romance. Très agréable.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #J'ai lu Epouvante, #Fantastique, #Horreur, #science-fiction

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Publié le 22 Mai 2023

DARKFALL de Stephen Laws

Apparu sur la scène fantastique durant les glorieuses eighties, le Britannique Stephen Laws a publié de nombreux romans dont une demi-douzaine furent traduits chez nous. Des bouquins classiques mais efficaces et rondement menés, entre thèmes traditionnels et passages gore, tels LE VEUR ou TRAIN FANTOME. Situé durant la nuit de Noel, DARKFALL place une poignée de protagonistes dans un immeuble pour une soirée de festivités et de beuveries. Mais, suite à une étrange tempête, nos fêtards disparaissent. Que leur est-il donc arrivé ? C’est la question à laquelle une équipe de spécialistes des phénomènes paranormaux va tenter de répondre.

DARKFALL emprunte plusieurs chemins : polar, thriller parano-conspirationniste, action en huis clos, science-fiction et horreur indicible, sans oublier une pincée de romance. Une sorte de croisement entre X-Files et Lovecraft qui rappelle quelque peu le film « Philadelphia Experiment » ou les bouquins SPECTRES de Dean Koontz, BRUME de Stephen King et DEMENCES de Graham Masterton. Il y a pire références.

Malheureusement, si la première moitié fonctionne très plaisamment, la seconde partie du roman parait beaucoup plus routinière. Les réponses ne sont pas toujours à la hauteur des questionnements esquissés dans les précédents chapitres et les personnages semblent trop caricaturaux et clichés pour convaincre complètement.

DARKFALL est une belle réussite durant environ 200 pages puis le roman perd don énergie, son rythme et, pour tout dire, une bonne part de son intérêt. Ce qui avait débuté comme un récit d'épouvante angoissant et tendu devient une sorte de gloubi-boulga science-fictionnel aux frontières de la parodie. Stephen Laws a livré de bien meilleurs romans que ce DARKFALL au final décevant.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Horreur, #Fantastique, #science-fiction, #J'ai lu Epouvante

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Publié le 19 Mai 2023

LE VOL NOIR de Martin Cruz Smith

Né en 1942, Martin Cruz Smith a écrit de très nombreux romans, accédant à la célébrité avec GORKY PARK en 1981, qu'il fera suivre de nombreuses autres enquêtes de son détective russe. Outre quelques romans de gare (signé du pseudo collectif de Nick Carter), il s'attèle, à la fin des 70's, au genre alors en vogue de l'agression animale. Dans LE VOL NOIR il imagine une nuée de chauve-souris vampires remontant d'Amérique centrale pour envahir une réserve indienne et y répandre la peste. Le roman reprend des éléments des romans de Tony Hillerman sur la vie des Indiens et rappelle également la saga du Manitou initiée par LE FAISEUR D'EPOUVANTE de Masterton. Bred, de l'épouvante ethnique.

Le roman se conforme aux conventions de la "nature courroucée" ou du "Man Vs Wild" avec son héros, le shérif Youngman, ancien alcoolique jadis emprisonné, sa petite amie, son scientifique un peu fou, ses méchants capitalistes, son vieux "qui sait tout" avertissant du danger, etc.

LE VOL NOIR alterne les passages plus sociaux ou dramatiques (la vie dans la réserve, les problèmes de couple du héros) avec les scènes d'attaques, assez sanglantes et détaillées, au cours duquel les chauve-souris mettent plusieurs personnes en pièces. A cela s'ajoute la Peste, dont les vampires sont vecteurs, et qui risque de provoquer une épidémie dans tout le Nouveau-Mexique.

Malgré un déroulement convenu et un rythme parfois nonchalant (les Britanniques se montreront nettement plus rentre-dedans, que ce soit le RATS de James Herbert ou le BATS OUT OF HELL de Guy N. Smith), voici un bon roman que l'on pourrait résumer par "de l'horreur mais pas seulement". Une lecture plaisante, emballée sans trop de gras, sur un peu plus de 250 pages.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Horreur, #Collection Terreur, #Animal Attacks

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Publié le 3 Mai 2023

DOTTIE FOR YOU - FEELING DOTTIE de Regina Watts

Après le moyennement convaincant (car trop référentiel) BABYSITTER BLOODBATH, deuxième lecture d'un Regina Watts, autrice spécialisée dans l'horreur et l'érotisme. Ici, Watts combine les deux avec une novella d'horrotica: Harold, un riche quinquagénaire, éprouve beaucoup de difficultés à aborder les femmes. Il se détend donc sur des sites web et à des fantasmes liés au Dolcett, autrement dit la gynophagie et le cannibalisme durant l'acte sexuel. Or, Harold découvre que sa secrétaire, la forcément ultra séduisante Dottie, partage les mêmes penchants. Mais le couple peut-il durer? Oui, car Dottie cache un secret qui permet de renouveler les plaisirs et fait basculer cette intrigue dans le fantastique…
Premier volet d'une saga constituée de longues nouvelles consacrées à Dottie, ce FEELING DOTTIE se montre plaisant avec son côté outrancier et franc du collier. Evidemment peu crédible, le récit se repose sur un twist final plutôt bien vu et surprenant qui annonce la suite et devrait permettre davantage de développement.

Ce premier tome, décrit comme "la rencontre sous acide de 50 nuances de Grey avec American psycho" constitue une lecture divertissante, un mélange de romance tordue, de sexe déjanté (les scènes érotiques occupent l'essentiel du récit) et de fantastique, dans l'attente des développements plus pervers et gore annoncé par la conclusion (provisoire) de cette histoire bien vicieuse.

Avec ses personnages bien cinglés, son humour noir effectif et ses passages de cul enthousiastes, FEELING DOTTIE donne envie de lire la suite pour découvrir comment tout ça va se combiner. Regina Watts s'éloigne ici des récits simplement érotiques pour proposer quelque chose de plus bizarre et nauséeux dans sa fantasmatique. Bref, à découvrir pour les curieux. 

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique, #Horreur, #Splatterpunk

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