horreur

Publié le 11 Août 2021

LA NUIT DES HOMMES LOUPS de Gilles Bergal

Né en 1954, Gilbert Gallerne est un vieux routier de la littérature populaire : il a signé (du pseudo de Milan) des romans chez Fleuve Noir Anticipation (LE RIRE DU KLONE), de son vrai nom des polars (notamment AU PAYS DES OMBRES, lauréat du prix du Quai des Orfèvres ou LES SALAUDS DU LAC pour le Poulpe),…Sous le nom de Gilles Bergal, il propose CAMPING SAUVAGE et CAUCHEMAR A STATEN ISLAND pour la collection « Gore ». Dans ce dernier, nous faisions connaissance avec Coogan, un enquêteur confronté à des créatures étranges. LA NUIT DES HOMMES LOUPS, hommage aux classiques de la lycanthropie (en particulier à HURLEMENTS, roman également publié chez Gore et adapté par Joe Dante), devait lui-aussi enrichir la collection « Gore » mais celle-ci s’est arrêtée avant sa publication. On le retrouve heureusement près de vingt ans plus tard à la Rivière Blanche.

Le détective Coogan, forcément un peu sur le retour (comme tout bon enquêteur de polar), doit, cette fois, retrouver un enfant disparu apparemment enlevé par son père. Mais l’affaire n’est pas aussi simple. Coogan va se confronter à une secte adepte des sacrifices humains dont les membres sont des…hommes-loups.

Voici un roman enlevé, avec une touche d’humour bienvenue, des personnages bien typés et des scènes énergiques (le recrutement d’un commando de mercenaires pour aller buter du loup-garou semble tout droit sorti d’un actioner des eighties). Le rythme rapide ne laisse guère le temps de souffler et les combats entre les hommes-loups et les hommes de guerre équipés de balles d’argents possèdent un souffle que l’on aimerait voir transposé sur grand écran, à la manière de « Dog Soldiers ».

Au lieu de sombrer dans la surenchère sanglante (souvent un brin stérile) de certains « Gore » (et assimilés comme Maniac, Trash et à présent Karnage), Bergal offre une intrigue efficace et des scènes d’horreur adroitement placées pour relancer une machine parfaitement huilée. Ceux qui ont jadis aimé CAUCHEMAR A STATEN ISLAND seront ravi de pouvoir enfin lire cette seconde aventure de Coogan, d’un niveau équivalent à la précédente. Bonne pioche !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Gore, #Horreur

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Publié le 23 Juillet 2021

VERSAILLES OF THE DEAD - TOME 1 de Kumiko Suekane

Nouvelle série manga, VERSAILLES OF THE DEAD démarre de belle manière avec son thème uchronique (assez proche de la piteuse série Netflix « La révolution ») : quelque temps avant la Révolution, Marie Antoinette est conduite à Versailles pour devenir reine de France. Attaquée par des zombies, elle est décapitée et seul son frère jumeau, Albert, survit. Ce-dernier décide de prendre sa place et de vivre dans le luxe à la Cour. Toutefois, il apparait rapidement qu’Albert est plus qu’un homme : il ne peut mourir, comme en témoigne sa survie après une agression au cours de laquelle il est transpercé par une épée.

Mené tambour battant, ce premier tome ne nous laisse guère le temps de souffler : en dix pages le monde est défini, Albert prend la place de la Dauphine et l’histoire continue sur ses rails divergents. Pourquoi Albert joue-t-il ce rôle ? Qui est-il réellement ? Comment a pris naissance cette épidémie de non-morts ? Nous ne le saurons pas au terme de ces premiers chapitres qui proposent plus de questions qu’ils n’apportent de réponses.

En un peu moins de deux cents pages, l’auteur livre donc un récit touffu (presque trop !) qui mélange fantastique et histoire, avec magouilles politiques, jeux de pouvoir (notamment par Madame du Barry) et quelques touches plus légères, quasiment humoristiques, lorsque Albert voisine les belles dames de la Cour et découvre les fastes de Versailles.

Les zombies, eux, sont présents et confirment le côté uchronique de l’intrigue mais sans qu’ils deviennent envahissant. Un point positif à une époque où les morts vivants ont un peu trop tendance à être cuisinés à toutes les sauces.

Niveau dessin, ce manga est également très réussi avec des traits certes typiques du genre mais fins et précis. Les visages sont joliment dépeints, les proportions impeccables, les décors attrayants et montrent l’application de l’auteur qui ne s’est pas contenté d’arrière-plans hâtivement brossés mais a, au contraire, soigné la présentation et le décorum.

En résumé, ce premier volume très satisfaisant et intriguant donne envie de connaitre la suite, d’autant que la saga complète sera bouclée en cinq tomes, ce qui devrait éviter tout délayage inutile. Conseillé !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Historique, #Horreur, #Uchronie, #Manga

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Publié le 19 Juillet 2021

SI CA SAIGNE de Stephen King

Stephen King se montre généreux. Au lieu de publier quatre courts romans, il les assemble dans un gros recueil à la manière de DIFFERENTES SAISONS. Voici donc un copieux bouquin (450 pages) qui alterne le meilleur et le…moins convaincant.

Dans la première nouvelle, « Le téléphone de Mr Harrigan », un jeune garçon fait la lecture à un vieil homme pas spécialement recommandable, en tout cas capable d’une grande rudesse envers ses ennemis. Celui-ci fait l’acquisition d’un Iphone et ne peut plus vraiment s’en détacher. Lorsqu’il meurt le garçon enterre Mr Harrigan avec son téléphone. Ce qui leur permet de reste en contact, le décédé accomplissant les souhaits de l’enfant. Si le début rappelle un peu « Un élève doué » pour cette amitié qui se noue entre un garçon et un vieillard, le récit dévie rapidement vers un récit de vengeance post mortem. Très classique mais bien mené, un peu à la manière des bandes dessinées TALES FROM THE CRYPT, voici du King en pilotage automatique mais qui assure le boulot. Et même très bien ! (4/5)

La seconde novella, LA VIE DE CHUCK, déstabilise. Elle débute par la présentation d’un monde apocalyptique dans lequel tout se détraque (Internet, l’électricité, etc.) tandis que des messages de remerciement à un mystérieux Chuck se multiplient. Chuck est décédé à 39 ans et avec lui le monde se dirige vers sa fin. Ensuite, nous remontons le temps à deux étapes de la vie de ce Chuck, d’abord âgé de près de 30 ans et emporté dans une danse improvisée par la rythmique d’un musicien de rue. Et ensuite, alors que Chuck à 7 ans et qu’il vient de perdre ses parents. L’intrigue est originale (surtout par sa chronologie inversée), avec un côté monde truqué que n’aurait pas renié Philip K. Dick. La morale (évidente) affirme que lorsqu’un homme meurt un univers entiers disparait. Efficace et mélancolique, bien écrite et prenante, du grand King, sans doute le récit le plus réussi de cette anthologie. (4/5)

SI CA SAIGNE aurait pu être publié de manière indépendante vu sa longueur (200 pages). De plus il s’agit de la suite de L’OUTSIDER, lui-même spin off de la trilogie Mr MERCEDES. King revient donc une cinquième fois sur ses personnages favoris de ces dernières années : Holly, Jérome, etc. Ce « long court roman » (hum) reprend, grosso modo, le schéma de L’OUTSIDER : après une explosion dans une école, Holly soupçonne quelque chose de louche et entame une (languissante) enquête. Pour elle, un nouvel « outsider » est responsable, une sorte de vampire psychique qui se nourrit de la souffrance. Le principal suspect ? Un présentateur télé opportunément présent sur les lieux de différentes catastrophes. Sauf que, lassé d’attendre que la prochaine se produise, il a décidé de passer à la vitesse supérieure et de les provoquer…Bon, c’est peut-être personnel mais j’avoue que cette énième resucée ne m’a pas vraiment convaincu. Après un début intriguant, le roman s’enlise dans une intrigue peu originale et guère passionnante. Trop étiré pour constituer une nouvelle prenante ou, au contraire, trop ramassé pour permettre de développer la mythologie des vampires psychiques, le tout a le cul entre deux chaises. Les admirateurs inconditionnels de Holly seront cependant heureux de la retrouver même si cette nouvelle enquête n’apporte pas grand-chose par rapport aux précédentes. Bof. (2/5)

La dernière nouvelle, RAT, peine également à convaincre, surtout que le King a déjà traité bien souvent du thème de l’écrivain confronté à la page blanche. Ici un auteur de nouvelles part s’isoler pour enfin réussir à boucler son grand roman (un western) qu’il n’a jamais réussi à écrire dans le train-train du quotidien. Coincé par une tempête, dans une ambiance désespérante (un petit côté SHINING), l’écrivain s’apprête à vivre un nouvel échec : le bouquin qui partait si bien s’enlise et échoue sur une voie de garage. Que faire ? Un rat viendra proposer à notre romancier en galère un pacte faustien pour accéder à la notoriété. Encore un récit typé « tales from the crypt » qui semble un peu trop en pilotage automatique et souffre du défaut habituel de l’auteur, à savoir un délayage parfois visible, d’autant qu’ici la fin laisse quelque peu dubitatif. (2,5/5)

Au final, un recueil dont le lecteur ressort quelque peu mitigé, les deux premières nouvelles, très réussies, compensant les faiblesses des deux suivantes. Bref, King ne surprend pas vraiment avec SI CA SAIGNE mais rassure néanmoins sur sa capacité à encore proposer des textes de qualité. Tous les récits sont d’ailleurs déjà promis à de futures adaptations, au cinéma ou à la télévision.

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Publié le 12 Juillet 2021

LE VILAIN PETIT CANARD (Les contes interdits) de Christian Boivin

La collection « les contes interdits » se fait remarquer chez les libraires depuis 3 ou 4 ans avec son principe simple : revisiter, façon trash, les contes de nos jeunes années, souvent surtout populaires via leurs adaptations Disney. La collection annonce la couleur : ce sera hard, glauque, réservé aux plus de 18 ans et toutes ces sortes de choses. Bon…découvrons.

LE VILAIN PETIT CANARD constitue une porte d’entrée comme une autre. Un conte pas très connu qui laisse beaucoup de liberté à l’écrivain. Va-t-on avoir droit à un canard mutant géant et cannibale ? Hélas, non ! L’auteur choisit de prendre comme vilain petit canard Clay, un geek basique, informaticien qui s’ennuie au boulot et attend le week-end pour jouer tranquille sur ses jeux vidéo. Notre asocial développe quand même un petit fantasme : sa voisine trop sexy qu’il n’ose pas aborder (évidemment). De toutes façons la belle est déjà en main et son mec aligne les superlatifs : musclé, beau, mystérieux, un peu étrange, ténébreux…Bref, notre canard n’a aucune chance. Cependant, Clay accepte une invitation à se rendre dans une boite goth S/M et là surprise…que devient-il ? Mais oui ! Un vampire ! Formidable, quelle originalité ! Surtout que la suite ne s’éloigne jamais des clichés attendus avec l’arrivée de chasseurs et le petit couplet « non les croix et l’eau bénite ne te font rien mais le pieu dans le cœur oui c’est du sérieux, vampire ou humain tout le monde en meurt ». Bref, LE VILAIN PETIT CANARD nous la joue bit-lit avec les quelques scènes chaudes attendues et les passages gore traditionnels. Pour justifier « l’interdit » le romancier y ajoute un peu de sadomasochisme, une golden shower et un brin de tortures. Pas grand-chose en somme, juste une manière de se différencier des innombrables histoires d’initiation érotico-vampiriques qui encombrent les librairies depuis qu’Anita Blake a débarqué dans les rayonnages.

Tout cela n’est donc pas passionnant mais a au moins le mérite d’être court (180 pages, c’est suffisant), quelque peu exotique (le bouquin vient du Canada et laisse libre cours au parlé du pays : ces party, ces chums, etc.) et référentiel (Iron Maiden, Mercyful Fate, A7X,…). Pas suffisant pour passionner tant l’intrigue semble prévisible et déjà lue et relue. Malgré une écriture passable, le tout s’apparente presque à une fan fiction et manque terriblement de maitrise et de professionnalisme. Un coup dans l’eau !

Une entrée en matière terriblement décevante et désespérément soft pour ce conte qui n’a, en définitive, pas grand-chose d’interdit. Bref, rien qui ne donne envie de poursuivre la série mais, par acquis de conscience, on fera quand même l’effort d’en lire deux ou trois autres avant de se forger une opinion.

 

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur, #Roman court (novella)

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Publié le 2 Juillet 2021

SAGA OF THE SWAMP THING VOLUME 4 d'Alan Moore

Compilant les épisodes 43 à 50 (ce-dernier étant un double épisode anniversaire), cette nouvelle livraison consacrée à « La créature du marais » s’intéresse à un culte démoniaque, la Brujeria, dont l’objectif ultime consiste à détruire le Paradis. Cette histoire sert de fil conducteur à tous les épisodes proposés dans ce recueil mais Alan Moore scénarise également quelques récits périphériques, notamment une histoire très efficace, « Ghost Dance », au sujet de Sarah Winchester : appartenant à la famille des fabricants d’armes bien connus, cette Sarah se voit hantée par toutes les victimes de la fameuse carabine. Les âmes des morts l’obligent alors à sans cesse agrandir sa demeure et, au final, la maison Winchester, située en Californie, s’étend sur des dizaines de pièces. Aujourd’hui, supposée hantée, l’étrange construction est devenue une attraction touristique majeure et la légende urbaine est bien connue, notamment suite au récent long-métrage « La malédiction Winchester ». Alain Moore nous la dépeint de manière franchement sinistre au cours d’un épisode mémorable.

Alan Moore se voit aussi « forcé » de participer au fameux crossover CRISIS ON INFINITE EARTH ce qui permet, notamment, de rencontrer Alexander Luthor avant que l’auteur ne reprenne ensuite les rênes de son récit. Celui-ci se montre d’ailleurs moins abordable que les précédents recueils consacrés à Swamp Thing. Ce tome 4 invite en effet de nombreux protagonistes de l’univers « occulte » de chez DC. Outre l’inévitable magicien anglais John Constantine qui se taille la part du lion, le lecteur croise les moins connus (mais brièvement présentés par Neil Gaiman dans l’introduction) Spectre, Zatanna, Doctor Fate, Phantom Stranger, Mento, Deadman, etc. Une partie d’entre eux se retrouveront d’ailleurs bien des années plus tard dans la « Justice League Dark » de l’éditeur, déclinaison surnaturelle de la JLA au cœur d’aventures plus sombres voire horrifiques.

Davantage axé sur le côté super-héroïque (ou du moins « bigger than life ») de ces personnages que les trois volumes précédents, SAGA OF THE SWAMP THING reste du comics de haute volée, entre fantasy et horreur pure. Alain Moore continue à offrir au lecteur un « sophisticated suspense » (comme le dit la couverture) de bonne tenue. Toujours conseillé !

SAGA OF THE SWAMP THING VOLUME 4 d'Alan Moore

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #DC, #Fantastique, #Horreur, #Superhéros

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Publié le 4 Juin 2021

L'AFFAIRE CHARLES DEXTER WARD de I.N.J. Culbard et H.P. Lovecraft

Le court roman de Lovecraft se voit ici transposé par le dessinateur britannique I.N.J. Culbard, fan de Sherlock Holmes (qu’il adapta à quatre reprises), Tintin et Adèle-Blanc-Sec. Des influences évidentes dans ce récit où se mêlent intrigue policière (la très belle couverture sous forme de puzzle ne ment pas), aventures mystérieuses et fantastique.

A Providence, en 1918, le jeune Charles Dexter Ward se passionne pour la vie d’un de ses ancêtres, Joseph Curwen, ayant fui Salem durant la chasse aux sorcières. Peu à peu, Ward, devenu obsédé par Curwen, se pique à son tour d’occultisme et son comportement devient de plus en plus étrange au point que ses parents, dépassés par les événements, font appel au docteur Willet pour étudier son cas. Le médecin va finalement mettre à jour une incroyable réalité.

Culbart (dont les quatre transpositions de Lovecraft furent rassemblées dans un épais volume intitulé QUATRE CLASSIQUES DE L’HORREUR) use ici d’un style dépouillé, sorte de ligne claire épurée, qui permet au lecteur de se concentrer totalement sur l’intrigue. Cette dernière s’avère parfois complexe à suivre de par la transformation du héros, possédé par son ascendant, et les événements se déroulant à deux époques différentes. Si beaucoup d’éléments du roman sont éludés par cette adaptation, le résultat reste néanmoins satisfaisant et constitue une porte d’accès aisée à l’univers de Lovecraft. Il est toutefois préférable de lire d’abord le court roman L’AFFAIRE CHARLES DEXTER avant de se plonger dans cette mise en image très correcte mais sans doute un peu trop sage pour emporter totalement l’adhésion.

L'AFFAIRE CHARLES DEXTER WARD de I.N.J. Culbard et H.P. Lovecraft

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Horreur, #Fantastique, #Lovecraft

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Publié le 31 Mai 2021

CRUCIFAX de Ray Garton

Bien loin de l’horreur sexy et excessive de TAPINEUSES VAMPIRES, SEDUCTIONS ou EXTASE SANGLANTE, Ray Garton s’attaque ici aux sectes avec un roman bizarre, annoncé comme un récit de terreur mais qui, en réalité, prend beaucoup de temps à décoller.

Si l’inscription du roman dans la seconde moitié des eighties s’avère plaisante avec le contexte classique des groupes de hair metal, les mouvements anti-musique rock, la crainte du satanisme, etc., CRUCIFAX ne se montre pas aussi divertissant qu’il aurait pu l’être. En dépit de quelques scènes cradingues qui témoignent de son appartenance au mouvement splatterpunk, Ray Garton joue surtout la carte d’une épouvante plus mesurée et plus sérieuse. D’où un ton posé et une construction progressive de l’horreur malheureusement pas franchement passionnante tant l’intrigue semble linéaire et, surtout, déliée par de trop nombreuses digressions qui ralentissent l’action.

L’écrivain œuvre dans un genre plus social ou sociétal avec des thématiques liées à l’adolescence, l’appartenance quasi tribale, la sexualité, la drogue, etc. CRUCIFAX nous dépeint des individus qui tombent sous la coupe de personnes peu fréquentables. Nous sommes donc quasiment dans un « roman nécessaire » comme on dit. Sauf que l’amateur de fantastique pure et de terreur restera sur sa faim. Excepté quelques passages réussis le tout manque de punch pour convaincre et l’intérêt se dilue trop au fil des pages pour aboutir à autre chose qu’une déception. Un roman atypique pour Ray Garton que l’on a connu plus ramassé et plus inspiré.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur

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Publié le 21 Mai 2021

MORBIUS THE LIVING VAMPIRE (Marvel Epic Collection)

Au cours des années ’70, Marvel se diversifie et lance de nouveaux personnages qui s’éloignent des clichés du bon et du méchant pour s’inscrire dans un intermédiaire plus ambigu. L’époque est propice à ce genre de héros avec l’Inspecteur Harry ou le Justicier dans la ville. L’occulte et le surnaturel constituent, eux aussi, un nouveau terrain pour la Maison des Idées. La firme va ainsi réactualiser Dracula (TOMB OF DRACULA), le Loup Garou (WEREWOLF BY NIGHT), la créature (MONSTER OF FRANKENSTEIN),…La période voit aussi Ghost Rider, Man Thing ou Man Wolf devenir populaires, sans oublier l’apparition de Blade le chasseur de vampires. Dans ce foisonnement apparait également Morbius, le Vampire Vivant. Ce-dernier n’est pas une véritable créature de la nuit mais bien un scientifique, atteint d’une maladie du sang, qui tente de survivre en se transformant en un monstre assoiffé de sang. Le personnage va évoluer au fil des scénaristes et ce recueil copieux permet de voir les changements qui s’opèrent entre 1971 et 1975.

L’histoire tragique de Morbius (qui nous sera rappelée à plusieurs fois au cours du bouquin) débute dans AMAZING SPIDER MAN 101 et 102. A cette époque Spidey vient d’acquérir quatre bras surnuméraires et sollicite l’aide de son ami Connors pour s’en défaire. L’Araignée du quartier croise la route de Morbius et réveille le Lézard. Une bonne entrée en matière pour Morbius que l’on retrouve dans deux Team Up opposé à la Torche et aux X-Men.

La suite diffère grandement avec une large portion dévolue à VAMPIRE TALES : le dessin (très réussi) passe au noir et blanc et le ton se veut plus mâture et sérieux, avec un long arc narratif davantage porté sur le fantastique et l’épouvante.

Morbius combat également un étrange culte satanique, rencontre une gamine qui peut devenir son moi future (une puissante sorcière) et affronte Man Wolf et le Werewolf by Night.

Dans l’ensemble cette collection définit parfaitement ce que les anglophones appellent un « mixed bag » : les parties en noir et blanc sont visuellement superbes mais l’intrigue parait confuse et recourt trop fréquemment aux scènes de combats pour résoudre les problèmes posés. Le reste est plus satisfaisant et témoigne d’une époque où Marvel se diversifiait avec des personnages originaux comme Man Wolf ou Blade.

Le tout se lit cependant davantage comme une curiosité et une tentative, louable mais pas vraiment aboutie, de faire évoluer le comic mainstream vers quelque chose de plus personnel, mâture et audacieux. Un témoignage historique pour une lecture mi-figue mi-raisin.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Fantastique, #Horreur, #Marvel Comics, #Spiderman, #Superhéros

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Publié le 18 Mai 2021

GRAND GUIGNOL 36 - 88 de Kurt Steiner

Kurt Steiner, alias André Ruellan…Un poids lourd de l’imaginaire francophone né en 1922 et décédé en 2016. Près d’un siècle au service du fantastique, de la science-fiction, de l’épouvante,…Une carrière débutée en 1953 au Fleuve Noir. Le bonhomme a également été scénariste, par exemple des « Chiens » de Jessua ou du « Seuil du vide » de Jean-François Davy…mais également du « Distrait » de Pierre Richard !

Il publie également un unique « Gore », un hommage au théâtre du Grand Guignol et aux années ’30 situé à Paris. L’intrigue rappelle vaguement « Wizard of Gore » d’Hershell Gordon Lewis, inventeur du gore cinématographique et héritier naturel du théâtre horrifique parisien. Bref, la boucle est bouclée avec ce Gorps, organisateur de pièces de théâtre sanglantes qui se terminent par d’authentiques mises à mort afin de contenter un public de cannibales. Du snuff avant la lettre qui inquiète Sophie, une jeune femme dont une amie à disparu après avoir été sélectionnée pour une tournée au Canada. Or elle n’a jamais embarqué sur le navire transatlantique. Son compagnon, Thierry, enquête tout en voyageant dans l’avenir, jusqu’en 1988…

GRAND GUIGNOL 36-88 constitue une curiosité qui aurait pu figurer dans les collections Angoisse ou Anticipation : Steiner bouscule les genres et les mélange avec un talent de vieux routier de l’imaginaire. La description historique des troubles années ’30 (avec l’accession au pouvoir de Franco et la montée d’Adolph) permet toutefois à l’auteur de réfléchir sur les vertus cathartiques du Grand Guignol, le théâtre permettant à tout un chacun d’évacuer ses pulsions violentes. Mais l’écrivain n’est pas complètement dupe et pointe le caractère répétitif et attendu des spectacles, l’alternance de pièces sanglantes et d’autres purement humoristiques à la façon du Vaudeville.

Quelque peu déstabilisant, le roman glisse peu à peu vers la science-fiction et les « mondes truqués », opérant un virage en forme de boucle temporelle guère explicable mais intéressante et adroitement négociée. Les scènes gore, de leur côté, sont rares et relativement timorées, manifestement elles n’intéressaient guère Steiner, ce qui change (agréablement) d’un Necrorian qui se vautrait dans la barbaque avec un BLOOD SEX utilisant déjà le principe de la mise en abime.

Intéressant par son contexte et sa localisation spatio-temporelle rarement usité dans le domaine du fantastique, ce GRAND GUIGNOL 36-88 constitue donc un bouquin atypique et globalement plaisant, à découvrir pour les curieux qui pensent que le gore francophone se limitait à la boucherie vomitive d’un Necrorian, au sadisme social d’un Corsélien ou à la dégueulasserie comico-porno d’un Vertueil.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Gore, #Horreur, #Roman de gare, #science-fiction

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Publié le 14 Mai 2021

VAMPIRELLA - THE DYNAMITE YEARS OMNIBUS VOLUME 1

Personnage créé par le fameux Forest J. Ackerman et le non moins fameux dessinateur Frank Frazetta pour l’éditeur James Warren en 1969, Vampirella est, à l’origine, une extraterrestre provenant de la planète Drakulon. Ses habitants s’y nourrissent du sang qui y coule à la manière des rivières. Après qu’un vaisseau venu de la terre se soit écrasé sur Drakulon, Vampirella s’embarque pour notre planète dans l’espoir de sauver sa planète agonisante depuis l’explosion d’un de ses deux soleils. Elle découvre que sur Terre elle doit se nourrir du sang qui coule dans les veines des Humains.

Devenu rapidement populaire, le personnage connait une longue histoire chez différents éditeurs. Un projet de film est envisagé par la Hammer mais n’aboutira pas (Roger Corman produira cependant un tout petit budget durant les années ’90). Ses origines seront également plusieurs fois réécrites, faisant de Vampirella la fille de Lilith, la première femme d’Adam. Drakulon, au fil du temps, n’existe pas, existe (en tant qu’autre planète) ou existe… en tant que lieu de l’Enfer. Bref, l’histoire classique des personnages de comics populaires. Des personnages typiques de la mythologie vampirique apparaissent également au fil des cinq décennies d’existence de Vampirella : Dracula, les descendants de Van Helsing, etc.

Ce copieux omnibus (en anglais) reprend les 20 premiers chapitres (plus deux annuals) du relaunch effectué par l’éditeur Dynamite en 2010. Soit trois gros arcs narratifs : Crown of Worms (Vampirella #1-7) A Murder of Crows (Vampirella #8-11) et Throne of Skulls (Vampirella #12–20).

Les différentes intrigues sont efficaces, bien menées et disposent de suffisamment de pages pour se développer adéquatement, avec leur quota de rebondissements, retournements et révélations. L’humour est présent, tout comme les scènes d’actions énergiques et les passages plus horrifiques et sanglants qui ne lésinent pas sur les démembrements et autres éclaboussures écarlates. L’érotisme, pour sa part, se limite aux poses hyper sexuées de la principales protagonistes, laquelle porte les costumes les plus suggestifs de l’histoire du comics mainstream.

VAMPIRELLA - THE DYNAMITE YEARS OMNIBUS VOLUME 1

En outre, en dépit du ton sérieux et du respect porté à l’œuvre, une certaine folie se dégage de l’ensemble, ce qui rend cet Omnibus distrayant à souhait. Les clins d’oeils abondent : de ces cosplayeuses vêtues comme Vampirella à cette convention peuplée de fans de « Twilight » dans laquelle débarquent d’authentiques vampires. Au niveau des dessins, enfin, rien à redire : une excellence quasi parfaite à chacune des 500 et quelques pages de ce pavé.

Pour les néophytes ou les convaincus, cet Omnibus constitue donc un achat largement recommandé qui donne simplement envie de poursuivre la saga puisque Dynamite a publié trois autres copieux recueils. On espère simplement qu’ils soient aussi réussis que ce premier volume.

VAMPIRELLA - THE DYNAMITE YEARS OMNIBUS VOLUME 1

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Rédigé par hellrick

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