horreur

Publié le 27 Avril 2023

LOCH NESS de Matt Shaw

Le grand spécialiste du splatterpunk nous offre cette fois quelque chose de différent : un court roman basé sur la légende du Loch Ness. En dépit d’une pagination restreinte, Matt Shaw élabore un récit imbriqué et bien ficelé dans lequel nous suivons un auteur à la dérive parti se ressourcer aux abords du Loch Ness pour rédiger un roman au sujet du fameux monstre.

L’auteur plonge donc dans l’imaginaire du romancier et propose un bouquin façon « poupée russe » puisque de larges portions de l’intrigue sont, en réalité, des extraits du livre écrit par le héros. Quelque peu déstabilisant de prime abord, le procédé se révèle toutefois bien pensé et donne une réelle originalité à ce qui aurait pu être un « creature feature » supplémentaire.

L’écrivain donne également quelques informations factuelles sur la légende et examine l’impact du Covid sur l’industrie touristique écossaise qui, en 2022, peine encore à remonter la pente entre les annulations en cascade des candidats vacanciers.

LOCH NESS est bien une histoire de monstres mais le romancier y apporte un twist bienvenu non dénué de second degré. Pas complètement original et même un brin prévisible, le retournement final demeure agréable et bien mené, rendant la lecture plaisante. Certains reprochèrent au bouquin de ne pas se conformer aux clichés attendus… un faux débat : Matt Shaw surprend et emmène le lecteur dans une direction différente mais, au final, satisfaisante. Le roman se montre également nettement plus timoré que la majorité de la production de l’auteur : peu de sexe et de gore, l’important, ici, étant le développement du récit et la caractérisation, certes brèves mais réussie, du principal protagoniste. Une bonne surprise !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Horreur, #Splatterpunk

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Publié le 23 Avril 2023

BABYSITTER BLOODBATH de Regina Watts

Autrice influencée par le Marquis de Sade et bien d'autres, Regina Watts œuvre dans l'horreur et surtout l'érotisme avec des œuvres explicites tournant autour de perversions diverses, de fantasmes de harem, de viols, etc. Elles proposent aussi des séries inspirés par les mangas Yuri (lesbiens) situés dans des écoles de jeunes filles dévergondées et une saga de Fantasy décrite comme du "Donjons & Dragons porno". Bref, un soucis de ruer dans les brancards et de pourfendre les tabous appréciables.

Premier volet d'une série génériquement dénommée "VHS Terror" (miam!), voici un hommage respectueux (trop sans doute) à "Halloween" agrémenté d'une touche de "Terreur sur la ligne" et d'une pincée de "Black Christmas". Le roman constitue en réalité la novélisation d'un jeu vidéo homonyme édité par Puppet Combo, un petit éditeur spécialisé dans l'horreur.

En 1960, Neklaus Burr (yep!) devient fou et assassine toute sa famille, dévorant même son enfant. 20 ans plus tard, enfermé à l'asile Monroe, notre dingue s'échappe et entame un périple pour retourner vers sa ville natale. Or, dans sa propriété, à présent occupée par le couple Johnson, Sarah est chargée de garder le jeune Billy.

BABYSITTER BLOODBATH est une petit bouquin agréable mais qui hélas ne s'élève jamais au-dessus de l'hommage servile. L'intrigue reprend largement celle de "Halloween", sans se soucier de crédibilité. Le redoutable Neklaus Burr devient fou sans raison et, malgré deux décennies dans un asile, en sort plus balèze que Rambo et Chuck Norris réunit. Il avance vers sa ville natale et fait couler énormément de sang, battant même un militaire surentrainé. Comment est-il passé de tueur dérangé à machine à tuer quasiment invulnérable? Mystère.  

L'écriture est rudimentaire, les personnages hâtivement brossés, le déroulement attendu et Watts se soucie surtout de contenter les fans de brutalités sanglantes. Son bouquin s'apparente, dès lors, à un remake du John Carpenter à la manière de Rob Zombie ou du récent "Halloween Kills".

Bref, pas beaucoup de subtilités ni d'originalité (en même temps le titre annonçait la couleur) mais, dans l'ensemble, le divertissement est rempli et les 220 pages se lisent avec un certain plaisir. Certes, on eut aimé quelques idées novatrices ou l'un ou l'autre retournements de situations mais on devra se contenter d'un démarquage plus appliqué qu'inspiré. Néanmoins, pris pour ce qu'il est (un hommage pur et simple un peu "facile") BABYSITTER BLOODBATH demeure plaisant et permet 3 heures de détente sans prise de tête.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Horreur, #Gore, #slasher, #Splatterpunk

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Publié le 4 Avril 2023

KILL FOR SATAN de Bryan Smith

Halloween approche et, dans une petite ville américaine typique, les festivités se préparent avec, notamment, le marathon annuel de l'horreur présenté par le Comte Victor Von Gravemore. Malheureusement, la période de l'année est également propice à une grande fête satanique. Cette année, Satan demande à ses servants de tuer un maximum de vierges. Toutes les personnes en âge d'avoir des relations sexuelles mais encore pures émettent un halo lumineux visibles par les satanistes. Dès lors, la chasse commence…

Bryan Smith, un des auteurs de splatterpunk les plus prolifiques, ne perd guère de temps en considérations ou en développement de ses personnages. Il prend toutefois le soin de caractériser un minimum deux couples mal assortis. D'un côté Micah, jeune homme récemment converti au satanisme et totalement sous l'influence de la très sexy Sindie, de l'autre Seth et Caitlin, forcés d'assister aux réunions hebdomadaire de la Ligue pour l'abstinence. Forcément, les choses vont mal se passer entre les deux oies blanches et les satanistes armés de machettes.

KILL FOR SATAN ne prétend pas être de la grande littérature ni révolutionner l'horreur. L'intrigue, basique, se développe sur 150 pages en chapitres courts qui s'enchainent sans temps mort. L'auteur se soucie surtout de multiplier les scènes de carnages, bien gore mais sans tomber dans les descriptions chirurgicales vomitives. Le sexe, également, occupe une large portion de ce court roman. On peut même affirmer que si on devait expurger KILL FOR SATAN de tous ses passages gore ou porno il ne resterait plus qu'une dizaine de pages bien ternes.

Si on peut regretter une certaine précipitation (les personnages sont plus intéressants que de coutume et auraient mérités un peu de développement), l'humour se montre bien présent et le roman verse pratiquement dans la parodie avec ses références assumées et son côté loufoque, jusqu'au final légèrement attendu.

En renversant les conventions du slasher (ici seuls les vierges succombent), Brian Smith apporte une certaine fraicheur à un récit convenu mais plaisant. Pourquoi lire KILL FOR SATAN? Pour des scènes de cul et de boucherie quasiment non stop saupoudrées d'un humour bienvenu. En attendre davantage serait illusoire mais le contrat est rempli et le livre se lit avec plaisir et sans ennui.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Splatterpunk, #Gore, #Erotique, #Horreur

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Publié le 31 Mars 2023

VAMPIRELLA - THE DYNAMITE YEARS OMNIBUS VOLUME 3 de Nancy A. Collins

Sous le pseudo d’Ella Normandy, Vampirella travaille à présent pour le Vatican. Lorsqu’elle reçoit un message angoissé de Monseigneur Criswell, la vampire n’hésite pas et part à la rescousse d’une fillette de six ans, Emma, enlevée par son père satanique. Elle devient alors la principale protagoniste d’un vaste rituel impliquant Ethan Shroud et ses séides du chaos aidé par Lady Umbra,. Par la suite elle rejoint une organisation surnaturelle, la Kabale, et lutte contre une épidémie transformant les humains en goules enragées… Elle croisera la route de nombreux « maudits » célèbres comme Faust, le Docteur Moreau, John Dee, Cain, etc.

Créé en 1969, Vampirella est, à l’époque de ces récits (aux alentours de 2010), chez Dynamite. Pour ce run, la firme demande à Nancy Collins (LE LOUP DEBOUT, LA VOLUPTE DU SANG,…) de rédiger les scénarios. Spécialiste de l’horreur, Collins convoque le bestiaire traditionnel du genre et toutes les variations sur le vampire : les seigneurs / saigneurs de la nuit élégants, les krasues, les Nosferatus, etc. On voyage en Amérique, en Asie, en Grèce, en Europe de l’Est, en France (avec un couvent où les nonnes s’amusent entre elles et invoquent Satan), etc. aux côtés d’une Vampirella marquée, au sens propre, par ses ennemis et lâchées par le Vatican qui la soupçonne d’être passée du côté obscur.

Plus de 400 pages, les douze épisodes et l’annual de Nancy A. Collins sont donc rassemblés dans ce comic très sympa à condition d’être resté un grand gamin car le récit s’adresse majoritairement aux adolescents. Avec ses poses sexy (mais sans véritable érotisme) et ses scènes gentiment gore (mais jamais malsaine), VAMPIRELLA attire immanquablement l’œil du teenager avide de fille badass capable de dégommer du monstre à longueur de pages.

Ce copieux Omnibus ne nécessite aucune connaissance préalable du personnage et permet de plonger immédiatement dans une histoire paradoxalement linéaire et riches en rebondissements. Les surprises et révélations s’enchainent de manière mécanique et bien huilée, dans une tradition à l’américaine parfaitement calibrée mais efficace. Le tout se montre par conséquent très divertissant à condition de savoir à quoi s’attendre.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Vampirella, #Fantastique, #Horreur

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Publié le 8 Mars 2023

SCREAMING BOYS de Violaine de Charnage

Avec ce roman Karnage, notre "écrivenimeuse" Violaine de Charnage reste fidèle à ses obsessions érotico-morbides, saignantes et humoristiques

Dixième livraison de la collection Karnage, successeuse de Gore, Maniac et Trash, ce bouquin est signé de Violaine de Charnage, une "écrivenimeuse" strasbourgeoise ayant déjà publié plusieurs anthologies de nouvelles sous l'appellation de la "vilainologie". Elle se lance cette fois dans l'aventure du roman mais reste fidèle à ses obsessions érotico-morbides et bien saignantes, toutefois tempérées par un humour grinçant qui rend l'ensemble très digeste. On trouve ainsi sur l'île un Jason, un Freddy, un Victor et un Michael, sans oublier une Lorie.

Nous avons donc une bande de beaux mecs musclés embarqués dans une émission de téléréalité où, bien sûr, rien ne va se passer comme prévu. Bon déjà pour ces accros aux réseaux sociaux le programme implique l'obligation de se délester de leur téléphone portable, un truc pour eux aussi indispensable que leur bite. Mais bon c'est une clause éliminatoire donc ils s'y plient, appâtés par la promesse de beaucoup d'argent à la clé. En revanche, bonne nouvelle, pas de mecs parmi le personnel de l'île. Une histoire de malédiction qui éloigne le mâle et laisse le champ libre aux femelles, pour la plupart bombasses chaudasses. Ca va troncher puis ça va trancher. Ou vice-versa.

Bref, l'autrice déroule un slasher quasiment parodique qui multiplie les chapitres courts et enlevés introduits par des titres de chansons emblématiques. De "Cruel summer" de Bananarama à "Boys" de Sabrina en passant par "Somebody watching me" de Rockwell et "Come out and play" de The Offspring, le roman se découpe en 28 courts chapitres (pour 180 pages). Autant dire que la lecture est rapide et le lecteur rapidement emporté par les abominations imaginées par l'autrice, laquelle ne se donne aucune limite et profite des libertés offertes par la collection pour bousculer le politiquement correct. Et pas gentiment! Screaming Boys c'est un peu le remède à tout ce lissage gnan-gnan, un coup de pied au cul merdeux des "sensitive readers" et un "trigger warning" dans la chatte des emmerdeuses adeptes de la censure de l'imaginaire, qu'il soit littéraire ou cinématographique.

Violaine de Charnage ne lésine donc pas sur les éléments attendus, à savoir le gore et les scènes porno, lesquels sont dispensés en quantité. Ca baise et ça charcle à quasiment toutes les pages. Si le déroulement de la première moitié reste relativement classique dans son énumération teintée d'humour des conventions du slasher, Screaming Boys se montre plus délirant dans son dernier acte qui multiplie les rebondissements, les passages déjantés et les outrances. Pas toujours de manière complètement crédible mais qu'importe, l'important réside davantage dans l'amusement du lecteur emporté dans un tourbillon de sang et de foutre.

Un nouveau roman plaisant et fort divertissant pour les fans de la collection à qui l'achat est, comme d'habitude, vivement recommandé.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Karnage, #Gore, #Horreur

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Publié le 5 Mars 2023

ROSES ROUGE SANG de Sarah Armstrong

La collection "Haute Tension" (ou "Twilight" en v.o.) fut en quelque sorte l'ancêtre des "chair de poules à destination d'un public légèrement plus âgé. Entre 1982 et 1987 fut ainsi publié 26 romans indépendants de fantastique et horreur "young adults", parfois écrits par quelques plumes reconnues comme Richard Laymon ou Bruce Coville. Sarah Armstrong, une journaliste australienne, collabore à la collection avec ROSES ROUGE SANG qui aborde le thème classique du miroir possédé dans lequel se niche une entité maléfique.

Kate acquiert un miroir auprès d'un antiquaire et développe une étrange fascination pour cet objet. Son amie / ennemie, la riche et peste Tracy, désire l'obtenir pour elle-même et s'introduit chez Kate, feignant de le briser. En réalité, Tracy s'empare du miroir, ignorant que le miroir de son côté s'empare de son âme. Constatant les changements de personnalité de plus en plus marqués de Tracy, Kate mène l'enquête et découvre que la première propriétaire du miroir était une redoutable sorcière ayant massacré toute sa famille.

ROSES ROUGE SANG, quoique destiné aux adolescents, se lit agréablement pour les adultes. L'intrigue n'est pas particulièrement originale ni les personnages fort développés mais le tout maintient l'intérêt et les quelques révélations sont bien maitrisées, d'autant qu'en 150 pages le lecteur n'a guère le temps de s'ennuyer. Une petite lecture détente plutôt plaisante qui donne envie de se pencher davantage sur cette collection des années 80.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur, #Jeunesse, #Haute Tension

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Publié le 7 Février 2023

VICTIMES de Shaun Hutson

Shaun Hutson, auteur bien connu de la collection Gore, fait un tour chez la concurrence avec ce VICTIMES publié chez Maniac.

L'intrigue utilise un schéma classique de l'horreur, à savoir la transplantation d'un œil, ici celui d'un meurtrier, qui permet au récepteur de voir l'aura des futures victimes de crimes sanglants. Pas vraiment original mais un pur bonheur pour Hutson qui écrit toujours à la vitesse de l'éclair et sans laisser le spectateur reprendre son souffle. Bon, parfois il ne doit pas vraiment se relire non plus car ses bouquins souffrent souvent d'une construction assez lâche. Mais qu'importe.

Notre héros, Frank Miller, concepteur d'effets spéciaux gore, traque donc un tueur en série rendant hommage, par ses crimes, aux pire assassins des temps jadis. Nous avons également droit à la jeune journaliste à la recherche d'un scoop bien saignant et au duo de flics dépassés par les événements.

Du nom du protagoniste aux références d'époques (le bouquin a été écrit en 1987 avec ce que ça implique comme clins d'œil au heavy metal et autres…comme disait l'autre "Tu verras bien qu'un jour une chanson dans la tête…Tu l'auras à ton tour ton 1987") le tout s'apparente à un trip nostalgique dans la littérature de gare à la Hutson. On le sait ce dernier se soucie peu, voire pas du tout de son style disons…rudimentaire. Le romancier préfère décrire des scènes gore ou porno en écoutant Iron Maiden et, ma foi, personne ne lui jettera la pierre pour ça. Le héros se résume à picoler, les inspecteurs ont toujours un train de retard sur le tueur et les femelles ont pour objet d'être…bah des objets justement. Surtout sexuels. Shaun Hutson n'est pas un homme déconstruit.

Bébé cramé dans un micro-onde, mutilations à la pelle, Hudson délivre la dose de gore et de sexe requise, d'autant que l'édition originale atteint presque les 300 pages et que la version française coupe la moitié pour en garder la substantifique moelle. Autrement dit le pire. Donc le meilleur.

Un bon Hutson bien sympathique même s'il n'atteint pas le niveau de ses classiques comme LA MORT VISQUEUSE.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Horreur, #Gore

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Publié le 2 Janvier 2023

LA SURVIE DE MOLLY SOUTHBOURNE de Tade Thompson

Après l’excellente novella LES MEURTRES DE MOLLY SOUTHBOURNE, Tade Thompson en propose une suite. Exercice délicat mais celle-ci réussit l’exploit d’en prolonger habilement l’univers sans sombrer dans la simple redite.

L’étrange Molly Southbourne créait des clones agressifs d’elles-mêmes à partir de son sang, l’obligeant à prendre d’infinies précautions pour ne pas se laisser déborder par ses versions maléfiques qui cherchaient à la supprimer. Molly devait, par conséquent, lutter régulièrement contre les « molly », ses doubles aux intentions floues. Le premier opus aboutissait ainsi à une œuvre fascinante et déstabilisante, oscillant entre science-fiction et body horror bien sanglante. Le genre de roman (court) qu’aurait aimé adapter avec bonheur le David Cronenberg de « Videodrome » ou le Brian Yuzna de « Society ».

Dans ce second volet, la Molly originelle est morte, laissant à un de ses doppelgängers, bref à une de ses « molly » le soin de poursuivre son existence. La nouvelle Molly est en outre débarrassée de cette malédiction saignante puisque les doubles sont stériles et ne produisent pas de nouvelles déclinaisons. Toutefois, son existence n’est pas simple. La « molly » devenue « Molly » perçoit toujours les souvenirs de son original et, dans le même temps, rencontre une autre femme, Tamara, également affligée de la malédiction du sang. Mais les doubles de Tamara ne veulent nullement la tuer, dès lors quels sont les rapports de Tamara avec ses propres créations, avec ses "tamaras?".

Cette deuxième livraison reste dans la lignée de la précédente, l'effet de surprise en moins évidemment. Ce qui ne veut pas dire que Tade Thompson ne peut pas nous surprendre avec ce personnage troublé.

Le fantastique teinté de psychologie (et même de problèmes psychiatriques) de l'écrivain reste efficace et s'apparente à une métaphore avec cette héroïne qui tente de dépasser sa condition, d'échapper au traumatisme antérieur et d'enfin atteindre une certaine plénitude. Bref, notre Molly se reconstruit après un événement dramatique dans un processus de deuil abordé ici de manière allégorique.

Si le premier volet tenait surtout de l'horreur intimiste, cette suite développe une ampleur supplémentaire et s'apparente à un thriller mêlant science-fiction et action, le tout dans une ambiance très particulière illustrée par un vocabulaire soutenu et un emploi des termes médicaux précis (l'auteur étant psychiatre).

Une suite différente mais tout aussi réussie, à lire impérativement.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction, #Horreur, #Novella (roman court)

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Publié le 28 Novembre 2022

LA BABY SITTER de Gudule (Anne Duguël)

La Bruxelloise Anne Dugüel, alias Gudule (1945 – 2015) donne un nouveau sens au terme prolifique puisqu’elle a écrit plus de 200 livres, tant pour les adultes que pour les plus jeunes.

Elle nous conte ici les aventures de Lucy, une baby-sitter particulière qui aime raconter des histoires aux enfants dont elle a la garde. Parfois, elle se laisse emporter par son personnage et les contes de fées deviennent un peu trop macabres. Venue s’occuper de deux jumeaux, Cyril et Violette, dans une maison isolée des Cévennes, Lucy va, durant un week-end, leur conter d’étranges histoires…quitte à devenir elle-même un avatar de l’Ogre ou du Grand Méchant Loup.

Ce court roman a l’apparence d’un conte de fées macabre : l’auteur prend le soin de brouiller les pistes entre les victimes et les bourreaux, faisant tour à tour pencher la sympathie du lecteur vers sa baby-sitter au douloureux passé ou vers ses bambins (peut-être) pas si innocents qu’ils ne le paraissent.

Voici donc une lecture agréable dont il y a finalement peu à dire car mieux vaut aborder ce court roman sans trop savoir dans quoi on se lance. Le lecteur n’en sera que davantage surpris. L’ensemble alterne, forcément, une atmosphère enfantine puisée dans les contes et un climat horrifique qui n’hésite pas à donner dans le malsain. C'est donc un roman glauque et divertissant, teinté d'humour très noire, une ré-visitation sanglante des contes de fées dans leurs versions non édulcorées, du Hansel & Gretel réactualisé pour 1001 nuits macabres.

Une bonne surprise pour une lecture efficace dont la brièveté est appréciable au long de ces 160 pages bien tassées et sans gras superflu. Publié une première fois sous le (vrai) nom d'Anne Duguël dans la Collection Frayeurs de Jean Rollin, le roman a été réédité dans une intégrale chez Bragelonne, "Le club des petites filles mortes".

 

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur, #Roman court (Novella)

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Publié le 25 Octobre 2022

TOO DEAD FOR LOVE de Crazy Crüe

La collection Karnage se poursuit, en digne héritière de Gore. Elle se montre même, peut-être, plus variée au niveau des thèmes abordés par les auteurs francophones ici rassemblés. Ainsi Crazy Crüe rend hommage au heavy glam / sleaze / hair / FM Rock / Metal du milieu des années ’80. Cette démarche rappellera aux lecteurs de Gore le sympathique CLIP DE SANG de Christian Vila. Mais, ici, la manière de procéder se montre nettement plus référentielle. En effet, l’auteur use et abuse avec bonheur d’un name-dropping immédiatement évocateur pour les amateurs de ce courant musical.

Motley Crüe, W.A.S.P, Cinderella, Poison, Twister Sisters, Guns & Roses, Ratt, Quiet Riot, « même Bon Jovi » sont conviés à la fête, sous la tutelle des ancêtres Hanoï Rock et Kiss et le regard bienveillant du Maître Suprême Alice Cooper (« nous ne sommes pas dignes ! »). Entre présentation des musiciens zombifiés, paroles de chansons et références à la glorieuse époque où le glam régnait sans partage sur MTV, le roman rappelle à nos bons (hum !) souvenirs les fameuses campagnes assimilant cette musique à un vacarme satanique (pourtant, on ne parle pas de Venom ou Deicide ici) et les autocollant « explicit lyrics » apposés à la hâte sur les albums.

L’argument ? Une épidémie sexuellement transmissible, un vilain virus mortel refilé aux stars de la musique rock qui tombent comme des mouches. Les coupables ? Des groupies lobotomisées à la suite des discours d’un gourou évangéliste comme l’Amérique en a le secret. Une partie des contaminés décèdent, dans de grandes explosions de tripailles façon « Street Trash », les autres deviennent des sortes de zombies putréfiés à la bite à moitié décomposée. Beaucoup sont touchés mais l’auteur nous cligne de l’œil avec un Mick Mars bien vivant mais qui parait plus mort que ses comparses. Ou un Rob Halford qui se chope le virus alors qu’on connait ses préférences. Les deux interviews du groupe fictif Royal Mercury qui ouvrent et ferment le roman sont, elles aussi, bien fun pour le fan de glam.

Le roman ne se perd pas en digressions inutiles et file à l’essentiel avec le quota requis de sexe et de gore. Toutefois, rien de malsain ici, plutôt un rappel du gore déjanté et rigolard du milieu des années ’80, période propice à « Re-Animator », « Toxic Avenger », etc. L’écriture se montre efficace et jamais bâclée sans verser dans la « grande littérature qui se regarde le nombril ». L’auteur cherche (et trouve) la bonne manière de raconter cette histoire déjantée qui se termine sur une note amusante. Bref, avec TOO DEAD FOR LOVE le lecteur s’amuse et passe un bon moment, en particulier s’il aime les chevelus drogués des eighties.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Gore, #Horreur, #Humour, #Karnage, #Musique

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