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Publié le 17 Juin 2024

CONAN: LA ROUTE DE ROIS de Karl Edward Wagner

Spécialiste de la Fantasy et de l’horreur lovecraftienne, Karl Edward Wagner, disparu précocement suite à ses excès d’alcool, livre ici un pastiche plaisant de Conan. Pour les puristes, il ne cherche pas à singer Howard mais propose sa version personnelle du barbare. Donc on aime ou pas mais généralement mieux vaut une « réinterprétation » qu’un simple décalque. Nous avons ici une histoire assez touffue, avec de nombreux protagonistes et un côté politique prononcé.

Conan est condamné à la potence après avoir tué un capitaine de la garde. Alors qu’il s’apprête à mourir bravement, le Barbare est sauvé lors d’une mission visant à délivrer ses codétenus. Et voici Conan embarqué, plus ou moins malgré lui, aux côtés des Rebelles de la Rose Blanche, prêt à se joindre à leur insurrection pour renverser un pouvoir corrompu. Il doit aussi s’allier avec un sorcier capable de ramener les morts à la vie…

LA ROUTE DES ROIS voit Conan passer du statut de pirate à celui de général et de possible roi et délivre son lot de batailles, de combats à l’épée et de magie maléfique avec un nécromancien avide de puissance. Mais l’auteur semble surtout intéressé à l’idée de proposer une satire politique qu’il résume en ses mots, à la toute fin : « est ce que l’homme corrompt le pouvoir ou est ce que le pouvoir corrompt les hommes ». Bref, il nous offre une sorte de version heroic fantasy de la FERME DES ANIMAUX d’Orwell : une fois les révolutionnaires au pouvoir ceux-ci se comportent exactement comme les tyrans qu’ils viennent de chasser et si tous les gens du peuple sont égaux certains sont plus égaux que d’autres.

Riches en dialogues travaillés et en intrigues de cour, voici un Conan différent, dans une ambiance d’ailleurs plus « civilisée » que de coutume avec bal masqué et aventures à la Dumas. Un bel hommage avec un style vif et un récit qui avance joliment, entre l’intime et l’épique. Souvent considéré comme un des meilleurs Conan non écrit par Howard, LA ROUTE DES ROIS est effectivement un très bon livre de Fantasy.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Conaneries (pastiches Conan), #Fantasy

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Publié le 11 Juin 2024

LOUP SOLITAIRE 3: LES GROTTES DE KALTE

Troisième aventure pour Loup Solitaire et changement d’atmosphère avec une visite dans des cavernes glaciales et un climat plus pesant, quelque peu lovecraftien sur les bords. On parcourt donc des souterrains où l’on rencontre beaucoup de barbares des glaces et de créatures cachées derrière des portes closes. Le récit avance à bon rythme, sans trop de difficultés avec des stats honnêtes et le Glaive de Sommers, récupéré à l’issue du précédent volume, qui sera de grande utilité, surtout lors du combat contre le final Boss façon Grand Ancien réveillé et pas content. Certaines compétences sont toujours bien utiles, notamment le sens de l’orientation et le camouflage, la première permet de bien « deviner » certains chemins, la seconde aide à éviter certains combats. Ceux-ci sont cependant assez faciles, à condition de ne pas prendre un mauvais coup d’une bestiole venimeuse qui peut vous tuer d’un coup.

L’intrigue se révèle donc classique mais plaisante, un dungeon-crawler assez traditionnel et, là encore, Loup Solitaire est parfois bien aidé par ses compétences Kai. Il y a quelques paragraphes où on peut mourir « bêtement » et d’autres où on peut succomber sur un mauvais lancé de dés (ou consultation de la table de hasard pour les puristes) mais dans l’ensemble l’auteur joue franc-jeu et évite les « vous ouvrez la porte et tombez dans un puit, l’aventure s’achève » ou les passages secrets introuvables. Il y a certains objets à récupérer mais on peut s’en sortir de plusieurs manières. En faisant quelques « points de sauvegarde » il est possible de terminer l’aventure en deux ou trois tentatives, ce qui change agréablement de beaucoup de Défis Fantastiques.

Par la qualité d’écriture, l’univers riche (quoiqu’on reste dans un médiéval fantastique assez générique), le sentiment d’épopée qui transforme chaque livre en une étape dans une aventure plus vaste et l’efficacité avec lesquels les compétences sont gérées (permettant des choix avisés), ce troisième LOUP SOLITAIRE reste un très plaisant Livre dont vous êtes le héros. Alors avec le Glaive et un peu de chance aux dés on se balade dans l’histoire mais on s’y amuse plus que dans les ldvelh où on doit, inlassablement, refaire le même parcours sans parvenir à la solution autrement qu’en trichant. Un bon cru !

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Publié le 5 Juin 2024

LA CREATURE VENUE DU CHAOS de Steve Jackson

Entrée assez tardive dans le monde du « Livre dont vous êtes le héros », ce bouquin a gagné sa notoriété pour plusieurs raisons. Tout d’abord le lecteur n’est pas un héros, un chevalier ou un mage mais bien une …créature venue du chaos. Il possède donc une force surhumaine (sur un double dé l’adversaire meurt aussitôt) et une peau si résistante qu’il ne perd qu’un point de vie dans les assauts durant les combats. Autrement dit ces derniers sont une promenade de santé…Mais ça ne veut pas dire que le livre n’est pas difficile…au contraire il est sans doute un des plus difficiles de tous les Défis Fantastiques (peut-être encore plus que le mythique LE MANOIR DE L’ENFER). Personnellement, cette difficulté extrême m’a paru fatigante, là où certains apprécieront le défi. Après huit échecs j’ai abandonné pour consulter la solution…sans une chance insolente et la visite dans un ordre précis de certains lieux pour récolter différents objets il est impossible de sortir de ce labyrinthe.

Nous sommes donc dans les « Ldveh » façon « un chemin uniquement »…Un modèle que je n’apprécie guère (question de points de vue). Ici, les auteurs poussent très loin la difficulté car une partie des choix de la créature est dictée par le hasard (donc les dés) vu qu’elle agit à l’instinct. Ce qui conduit à littéralement se perdre dans des tas de paragraphes dont beaucoup conduisent à la mort. Pire, les « choix logiques » ne le sont pas toujours, ce qui est déstabilisant pour le familier de ce genre de livre-jeu. Il faudra souvent se baser sur le hasard pour s’en sortir : tuer un personnage effrayé qui ne vous a rien fait ou ne pas explorer une pièce dans laquelle on s’attend à trouver un trésor,…Et bien sûr parvenir à un endroit précis où il faudra soustraire un certain nombre pour découvrir un passage secret…sans lequel il est impossible de terminer l’aventure.

Bref c’est difficile mais peut-être trop difficile et ça tombe un peu trop souvent dans les travers des « ldveh » où il s’agit, interminablement, de choisir entre la gauche et la droite sans le moindre indice pour orienter son choix (c’est là que les capacités d’orientation d’un Loup Solitaire manquent cruellement). Le livre débute également par une vingtaine de pages de background un brin fastidieuse dont l’utilité, pour avancer dans l’intrigue, reste minimale.

LA CREATURE DU CHAOS apparait au final plus frustrant qu’amusant : les prémices sont excellentes mais l’impression générale est de ne pouvoir sortir d’un labyrinthe sans fin et la nécessité de faire et refaire le parcours pour une nouvelle fois aboutir dans une impasse finit par décourager le lecteur. La tentative était intéressante et le livre a marqué les esprits au point d’être encore régulièrement classé parmi les meilleurs « défis fantastiques » mais il est sans doute plus réussi par son ambiance et son originalité que par la partie « jeu » démoralisante.

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Publié le 3 Juin 2024

TROIE TOME 1: LE SEIGNEUR DE L'ARC D'ARGENT de David Gemmell

David Gemmell nous a quitté voici déjà pas mal d’années et c’est peu dire qu’il manque à la Fantasy. Heureusement il nous laisse une œuvre imposante riche en réussites exceptionnelles. Avec son ultime trilogie, consacrée à la chute de Troie, l’auteur retourne en quelques sortes aux éléments ayant assuré le succès de son premier grand cycle sur Alexandre, le LION DE MACEDOINE. Nous sommes donc en pleine Fantasy « historique » quoique légendaire et les éléments fantastiques y sont quasi inexistant, exceptés les prophéties de la petite Cassandre. Et les exploits d’Ulysse ? Les affabulations d’un « roi laid » qui distrait son équipage en racontant des contes incroyables. Il n’est qu’un des nombreux personnages de cette histoire, aux côtés de la princesse Andromaque, d’Hélicon (alias Enée) de Dardanie, du roi Priam, de l’Egyptien en exil Gershom, etc.

La guerre se prépare, se devine, s’envisage mais elle est encore loin, le monde méditerranéen étant séparé en deux : d’un côté Agamemnon, le roi de Mycènes possédant une puissante armée, de l’autre Priam dans sa cité réputée imprenable, aux hautes murailles protégées par une flotte maritime sans pareille.

David Gemmell se débarrasse donc de tout son attirail de Fantasy pour ne garder qu’un récit historique où les Hommes sont responsables de leurs actes et de leurs décisions sans pouvoir se cacher derrière une quelconque volonté divine. L’époque est étrange et, souvent, les « héros » se sentent plus proches de leurs supposés ennemis que de leurs amis. Ils doivent prendre des décisions qui ne leur plaisent guère, au nom de l’intérêt ou de la destinée du royaume : mariage arrangé, alliance avec des personnages peu recommandables, retournements de veste,…

Dès lors, Gemmell laisse libre cours à son écriture et on y retrouve son style coutumier mais transposé du merveilleux à l’Histoire (réelle ou non de Troie). Ses personnages agissent de manière souvent héroïque puis s’en étonnent eux-mêmes, se disant qu’ils auraient mieux fait de passer leur chemin ou de détourner le regard. Mais, bien sûr, chez Gemmell ils ne peuvent pas agir hors des codes de l’honneur, de la loi de la Route (qui veut qu’on porte assistance à ses compagnons de voyage, fut-ils des « ennemis ») et des vertus de la camaraderie virile. D’où les habituels dialogues « simplement » philosophiques et cet humanisme chaleureux tempéré par un certain pessimiste nihiliste, l’auteur nous montrant que les héros n’ont souvent d’autres choix que de finalement se dresser contre leurs anciens amis, même s’ils ne le veulent pas. Car même si les dieux sont absents, les principaux personnages sont souvent ballotés par l’Histoire et contraint d’agir contre leurs valeurs au nom d’un intérêt supérieur pas toujours honorable. Il n’y a d’ailleurs pas vraiment de manichéisme : le roman nous présente des gens, tout simplement, avec leurs qualités et leurs défauts, dans une époque troublée où la guerre, la violence, le pillage, le viol et l’esclavage étaient acceptés et considérés comme la norme. Nous ne sommes donc pas dans « Hercule » façon Disney ou dans ces trop nombreuses sagas de fantasy récentes où l’on rencontre uniquement des héroïnes super belles super balèzes super intelligentes. Gemmell c’est une fantasy épique, héroïque mais aussi, parfois, brutale et rentre-dedans à la manière de son ancêtre Robert Howard.

Tout le roman, pourtant copieux, se dévore : sans temps morts, sans descriptions interminables, sans digressions inutiles, il s’étale sur plus de 600 pages et n’a pas une ligne de trop. Un exploit rare en Fantasy. Avec ce premier tome, Gemmell ajoute un nouveau (quasi) chef-d’œuvre à sa bibliographie, à placer entre LE LION DE MACEDOINE et LEGENDE. A l’image du fameux « Pour Sparte ! » de 300, on ressort du bouquin en criant « Pour Troie ! »…et on attend impatiemment la suite.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Historique, #Fantasy, #David Gemmell

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Publié le 7 Mai 2024

FRAGMENT de Warren Fahy

Encore un roman déstabilisant…on ne sait d’ailleurs pas vraiment à qui il s’adresse. Tout débute de manière plutôt efficace et « page turner » par un prologue historique: une expédition massacrée par des créatures inconnues sur une île isolée où l’évolution s’est déroulée différemment du reste de la planète. On croirait se trouver dans un de ses techno thrillers maritimes à la Cussler. Puis on passe à notre époque avec une téléréalité tournée sur la fameuse île en compagnie de scientifiques qui, à leur tour, sont décimés par les étranges créatures dont les redoutables « spider tigres ». Jusque là tout va bien, le lecteur se sent confortablement installé dans un mélange d’aventures, de science-fiction et d’action, saupoudré d’une touche d’horreur…Bref du Crichton façon JURASSIC PARK. Mais, le problème est que l’auteur semble avoir davantage d’ambitions : au lieu de livrer un thriller haletant il se perd dans des considérations sur l’évolution, la biologie, etc. Bref il se la joue scientifique et reprend les travers de la hard-science (d’interminables explications) pour faire gober un récit pourtant très peu crédible.

D’où un roman beaucoup trop long (500 pages ! really ?) tendance bien actuelle là aussi…délayer, surjouer (le méchant est incroyablement méchant), en faire des tonnes et multiplier personnages et trames narratives alors que l’auteur brode simplement sur une intrigue de série B pas beaucoup plus réaliste qu’un Attack of the crab monsters de Roger Corman. Les relations entre les personnages sont d’ailleurs très schématiques et renvoient, là aussi, à un cinéma hollywoodien burné ayant connu son pinacle dans les années 80 / 90. On imagine très bien les stars de l’époque (de Tom Cruise à Arnold) s’embarquaient dans cette expédition en lançant une punchline bien sentie entre deux attaques des monstres.

Nous avons droit également aux discours contradictoires des savants qui s’opposent sur le sort à réservé à cet écosystème potentiellement dévastateur pour la planète, l’obstination des militaires, le président des USA prenant des décisions difficiles,…ajouter quelques scènes d’attaques potables et un final voulu pétaradant et vous obtenez une sorte de scénario prêt à tourner qui, avec quelques aménagements (coupons toutes les causeries et ajoutons-y un peu plus d’action) pourrait donner un bon blockbuster estival. Ou une série Z de Syfy channel si les moyens ne suivent pas.

Ce qui s’annonçait comme un divertissement de plage aboutit finalement à un bouquin pas désagréable (il se lit, finalement, sans trop d’ennui malgré ses 200 pages excédentaires) mais pas très convaincant et, au final, fort oubliable. Bof.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Animal Attacks, #science-fiction, #monstres, #Aventures, #Technothriller

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Publié le 19 Avril 2024

DOCTOR APHRA VOLUME 3: HIERARCHISATIONS de Kieron Gillen & Simon Spurrier.

Episodes 14 à 19

A présent sous la domination du droïde psychopathe Triple Zéro, notre archéologue préférée doit recruter une équipe disparate pour récupérer la mémoire de son maitre cybernétique. Notre bande de mercenaires façon « 12 salopards » s’embarquent donc pour une mission à haut risques. Au cours de l’aventure nous allons croiser Hera Syndulla (échappée de « Star Wars Rebels) et Magna Tolvan, ex-capitaine de l’armée impériale rétrogradée lieutenant à la suite de ses trois blâmes et promises à l’exécution pour son incompétence. Sauvée de justesse, Tolvan retrouve Aphra et nos deux jeunes femmes entament une idylle compliquée.

Toujours aussi agréables à lires, les exploits de la machiavélique manipulatrice Aphra constituent certainement une des grandes réussites de ce nouvel univers étendu Star Wars. Cette fois le scénario part un peu dans tous les sens, les intrigues semblent quelque peu brouillonnes mais le tout garde son énergie et son humour. Les autres séries Star Wars s’intéressent à des personnages principaux (Luke, Vader,…) et sont donc souvent corsetées par la chronologie officielle, Aphra n’a pas ce soucis et peut se permettre une vraie liberté narrative et de réelles surprises.

Avec son scénario très rythmé et référentiel, son humour efficace et ses dessins réussis, ce troisième tome continue la série de belle manière. Pas essentiel mais plaisant.

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Publié le 16 Avril 2024

LE SECRET D'EXCALIBU d'Andy McDermott

Troisième aventure pour l’archéologie Nina Wilde et le baroudeur Eddie Chase qui ont précédemment découvert l’Atlantide et le tombeau d’Hercule. Ici, pas de surprise, dès le titre le lecteur sait ce que nos intrépides aventuriers veulent retrouver : l’épée légendaire du Roi Arthur. Mais Excalibur n’est pas qu’une relique ordinaire, elle possède un pouvoir phénoménal puisé directement dans l’énergie tellurique de la Terre. Source d’énergie illimitée ou arme de destruction absolue, l’épée suscite bien des convoitises, dont celle d’espions russes prêts à tout pour s’en emparer.

Voici un roman supplémentaire qui marche sur les traces des techno-thrillers teintés de fantastique / ésotérisme. Une mode qui remonte à Clive Cussler (auquel ce roman fait beaucoup penser) puis popularisée par Dan Brown et suivie par bien d’autres (Steve Berry, James Rollins, etc.)

LE SECRET D’EXCALIBUR reprend donc les codes de ces bouquins, sorte de romans de gare versant dans la surenchère, qui paient également leur tribu aux ancêtres James Bond et Indiana Jones. Nous avons donc une archéologue très intelligente et ultra sexy flanquée d’une sorte de super-agent lançant des vannes (à majorité sexuelle) à répétition. Bref, la bête macho et la belle intello, lesquels forment un couple bizarrement assorti qui permet quelques scènes comiques. Mais l’important reste l’action et, de ce côté, l’écrivain ne lésine pas sur les grands moyens : ça voyage de par le monde (Angleterre, Syrie, Suisse, Grèce, Norvège, Sicile, etc.) et ça mitraille à tout va. Nous sommes en plein page-turner à l’américaine très bien rôdé mais un poil systématique. A croire que l’auteur craint tellement d’ennuyer son lecteur qu’il ne peut jamais lui proposer un chapitre « posé » : dès que l’intrigue parait ralentir il expédie un nouveau contingent de méchants pour littéralement faire tout exploser. Une écriture très cinématographique, le romancier ayant « compris qu’il n’aurait pas le budget nécessaire pour tourner ces aventures ». D’où un rythme effréné, des destructions à n’en plus finir, des bagarres à mains nues, des fusillades et un côté « le couple et la famille avant tout »…

Le roman évoque des sagas comme les « Fast & Furious » mélangé à du « Mission : Impossible » réalisé par un Michael Bay après une journée à jouer à Uncharted ou Tomb Raider. Et avec des punch-lines qu’auraient aimé balancer le Arnold des années ’80. Oui, nous ne sommes pas dans la dentelle fine…Mais l’ensemble reste très agréable, aussi calibré qu’il soit. Andy McDermott connait son métier et mène sa barque avec une aisance déconcertante : chapitres courts, rebondissements incessants, cliffhangers à la pelle,…la recette semble simple mais beaucoup d’autres s’y sont essayer et s’y sont casser les dents. McDermott livre un cocktail ultra vitaminé, un vrai Red Bull littéraire qui ne laisse pas le temps de souffler.

On peut trouver tout cela capilotracté ou excessif (les retournements de vestes et d’alliances s’enchainent et les amis deviennent les ennemis, et vice-versa) mais dans le genre techno-thriller ésotérique, l’auteur boxe dans la première catégorie. Ne faisons pas la fine bouche : si on cherche un roman profond, « intelligent » ou philosophique mieux vaut se tourner vers un autre romancier mais si on veut de l’aventure et de l’action non-stop LE SECRET D’EXCALIBUR constitue une valeur sûre.

C’est certainement un des bouquins d’action les plus frénétiques et explosifs de ces dernières années, un récit qu’on referme en se disant « c’est quand même pas très crédible » mais impossible à lâcher durant 500 pages. Dès lors, une fois l’aventure terminée, le lecteur n’a qu’une envie : lire les autres exploits de notre couple ne vivant que « pour l’amour du risque ».

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Action, #Aventures, #Technothriller, #Thriller ésotérique

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Publié le 4 Avril 2024

JAMES BOND: NOBODY LIVES FOREVER de John Gardner

Et voici une nouvelle confrontation entre Tamil Rahani et James Bond. Le premier, intronisé nouveau chef du SPECTRE en remplacement de Blofeld (depuis l’opus précédent, UNE QUESTION D’HONNEUR), n’a plus que quelques mois à vivre à la suite d’un combat contre le second. Bref, Rahani veut la peau de 007 : il met littéralement sa tête à prix et la somme est telle que tous les tueurs de la planète coursent notre Bond, lequel doit, en plus, sauver sa logeuse, May, et Moneypenny, prises en otages par les méchants.

Voici donc notre très peu secret agent poursuivi par le Smersh, l’Union Corse, la Mafia, etc. En chemin, car James reste James, notre dragueur tombe (par hasard) sur deux superbes jeunes femmes qui décident, pour ses beaux yeux, de demeurer à ses côtés malgré les risques encourus. Bon, le lecteur trouve ça immédiatement très louche mais pas Bond (très confiant dans son charme irrésistible). Le retournement final n’en est donc pas un.

Reprenons : le bel espion et ses deux greluches sont en route pour détruire, une fois de plus, le SPECTRE. Heureusement, tous les méchants à leur poursuite se tirent dans les pattes, ce qui permet à Bond de survivre à des dizaines d’adversaires voulant le tuer. Mieux que John Wick !

Comme dans la plupart de ses bouquins, John Gardner fait du James Bond comme d’autres du Coplan ou du OSS 117. Ce n’est pas péjoratif, juste une constatation. Il a eu de la chance qu’on lui propose une « relance » plus prestigieuse que celle des deux autres agents secrets précités. Mais ses intrigues restent standards, pas vraiment palpitantes et trop banales pour réellement convaincre. Un mélange d’éléments tirés des films, des romans de Fleming et de la littérature de gare des années ’80.

Le respect du personnage est donc assez secondaire, l’essentiel étant de donner quelques fondamentaux aux lecteurs. Donc Bond tombe les filles, boit comme un trou (mais reste sobre), possède quelques gadgets (aujourd’hui bien vieillots) et se montre insupportable à force de manger les plats les plus chers et de boire les alcools les plus couteux, les seuls qui conviennent à son palais délicat. Le tout se rapproche davantage des films (période Roger Moore) que des romans originaux et l’ensemble verse régulièrement dans le ridicule. Que dire du méchant qui prend évidemment tout son temps pour conduire James à la guillotine (oui, oui, une vraie façon révolution française) ?

Mais le plus grand moment reste l’incroyable combat entre Bond et une…chauve-souris enragée placée dans sa douche ! Même Bigard, le Bebel du « Magnifique » et Jean Dujardin n’auraient pas osé et cela rend la scène drôle et mémorable. Débile aussi c’est vrai mais, à tout prendre, mieux vaut un peu de folie pour remonter la pente d’un scénario vraiment peu inspiré et banal. Si le roman avait comporté davantage de passages de ce genre on se serait sans doute plus amusé. Là, on se contentera d’un récit balisé dont une des seules réelles qualités réside dans son rythme soutenu, assuré par une pagination réduite à 192 pages.  

 

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Rédigé par hellrick

Publié dans #James Bond, #Espionnage, #Action, #Aventures

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Publié le 26 Mars 2024

CONAN LE FLIBUSTIER de Robert Howard et L. Sprague de Camp

Un nouveau recueil de nouvelles pour le Cimmérien, en partie révisées par L. Sprague de Camp dans son intéressante (mais débattue) tentative d’ordonner la vie de Conan de manière chronologique. Il ajoute ainsi en présentation des récits de petits textes censés expliquer la destinée du héros, lequel voyage beaucoup, rencontre de nombreux ennemis très méchants, séduit de nombreuses femmes (généralement puissantes, ce qui lui permet de garder un statut enviable), passe de militaire à mercenaire ou pirate, etc.

La première nouvelle, « Des éperviers sur Shem » est une refonte, par de Camp d’une histoire originale ne mettant pas en scène Conan et située à l’origine en Egypte. En dépit de ce tour de passe-passe discutable, l’intrigue fonctionne.

Retour à Howard avec « Le colosse noir » (les révisions de Camp y sont très mineures), une typique intrigue de Fantasy avec souveraine en péril, culte maléfique, affrontement contre une divinité, magicien louche, etc. Conan y prend du galon et devient général d’une armée, le récit, de son côté, prend de l’ampleur avec davantage de combats, de magie et de moments épiques. Un classique.  

« Des choses dans la clarté lunaire » poursuit les aventures du Barbare devenu pirate tandis que « La route des aigles » constitue un autre bidouillage qui transforme une nouvelle située dans l’Empire Ottoman en histoire de Conan.

Enfin, la célèbre « Une sorcière viendra au monde » comprend la fameuse scène de crucifixion reprise dans l’adaptation cinématographique « Conan le Barbare » et considérée comme la plus réussie écrite par Howard. Le reste de la nouvelle est efficace sans être réellement mémorable, avec une méchante reine débauchée prenant la place de sa gentille sœur. Mais le tout se lit avec plaisir et plusieurs passages démontrent la fougue et l’énergie que pouvait déployer Howard : l’intrigue est rythmée, l’écriture fiévreuse, la violence surgit de manière brutale,…Une bonne manière de conclure ce recueil inégal mais appréciable.

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Publié le 21 Mars 2024

SHERLOCK, LUPIN ET MOI d'Irène Adler

Dans cette revisite / pastiche destiné aux plus jeunes lecteurs nous découvrons Sherlock Holmes, Arsène Lupin et Irène Adler (pseudo d’ailleurs repris par les deux écrivains pour ses romans vus du point de vue féminin) à Saint Malo, en 1870. Après la version de Maurice LeBlanc lui-même, ARSENE LUPIN CONTRE HERLOCH SHOLMES voici une autre « rencontre improbable » entre le détective et le futur gentleman cambrioleur. Cette fois, elle se situe dans leur jeunesse. Forcément nous découvrons (tout comme dans le film « Le secret de la pyramide ») un Sherlock d’une douzaine d’années mais déjà très fort dans la déduction et capable de se battre en vrai boxeur. Lupin est, de son côté, plus gouailleur, espiègle et plein d’entrain. Les deux héros, vus par les yeux de leur « amoureuse » Irène Adler, sont donc déjà en train de se construire et de forger leur personnalité d’adultes avec la plupart des caractéristiques attendues par le lecteur.

Une enquête les rassemble autour des remparts de Saint Malo : au programme un mort à l’identité mystérieuse, un collier disparu, une silhouette menaçante qui semble les poursuivre, etc. L’enquête en elle-même se montre plaisante quoique pas très poussée. Disons qu’elle semble légèrement anecdotique (sans être bâclée pour autant) puisque l’important réside dans les relations entre les trois protagonistes dont nous découvrons, progressivement, quelques « secrets » de famille. Bien des aventures (une quinzaine de tomes sont disponibles) les attendent avant qu’ils deviennent adultes et le récit prend donc les apparences d’un roman d’apprentissage bien agréable.

Dans l’ensemble, ces premières aventures de nos héros se lisent plaisamment et comporte suffisamment de rythme, d’humour et de clins d’œil pour offrir quelques heures de divertissement. Pour les puristes les personnages sont globalement conformes aux attentes sans chipoter sur les détails. De toutes façons ils ont été utilisés tellement de fois (en bien ou en mal) qu’il serait malvenu de s’offusquer de petits écarts par rapport au « canon ».

A conseilleur aux plus jeunes mais aussi aux adultes qui apprécient le charme et l’énergie de la littérature « jeunesse », laquelle retrouve souvent ce que la « grande » littérature a perdu : la volonté d’offrir de l’évasion au lecteur sans prise de tête ni digressions inutiles.

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