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Publié le 24 Juin 2022

MARVEL EPIC COLLECTION - CAPTAIN AMERICA: THE BLOODSTONE HUNT

Un nouveau épais tome de la collection Epic. Il comprend les épisodes 351 à 371 de la série Captain America, datant de la toute fin des années ’80. Mark Gruenwald poursuit l’écriture de ce très long run qui s’inscrit dans la suite du précédent et réussi THE CAPTAIN.

Où en sommes-nous ? Steve Rogers est redevenu le Captain America, récupérant son bouclier et son costume. John Walker, son remplaçant, accepte de se mettre en retrait. Mais, lors d’une conférence de presse, Walker est abattu par un sniper. Le Captain, Peggy Carter, Nick Fury et Battlestar mènent l’enquêtent. Ils apprennent que Walker est toujours vivant : le gouvernement lui a donné une nouvelle identité secrète, celle de U.S. Agent. Les intrigues suivantes placent Cap’, à la tête des Avengers, face aux Super Soldats Soviétiques. Redevenu enfant à la suite d’un sortilège, Cap’ infiltre une secte menée par Mother Night.

L’arc qui donne son titre à cette anthologie s’étend sur six épisodes : le Baron Zemo recrute Batroc, l’expert français de la savate à l’accent impayable, Machette et Zaran pour reconstituer une pierre magique. Une pièce très plaisante, qui voit Cap’ associé à une Diamondback chaude comme une baraque à frites. La « bloodstone hunt » est très agréable à lire, plein de rebondissements, d’action et d’aventures, avec le toujours fun Batroc au code de l’honneur particulier qui émaille ces combats de « sacrebleu » et autre « m’sieur ».

La suite implique Crossbones, le retour de Crâne Rouge et un détour par le crossover « Acts of Vengeance » (en 3 parties). C’est également plaisant et une lecture des épisodes enchainés gomment certains défauts (c’est parfois trop lent et quelques histoires sont médiocres). Cela reste typique du comic-book de cette époque, avec souvent une narration un peu pesante ou des pensées redondantes des héros dont on pourrait se passer en regardant simplement les images. Mais, dans l’ensemble, le lecteur passe un bon moment.

Le côté plus politique, violent et mâture de THE CAPTAIN s’efface devant des récits surtout basés sur l’action et les combats classiques contre des super méchants. Parfois longuet (le destin de John Walker se devine en 2 pages mais prend plusieurs épisodes), parfois naïf (la romance reste un brin neuneu et Diamondback se la joue vraiment chaudasse émoustillée par Cap’), tout cela possède le charme du bon comics mainstream d’antan.

De leurs côtés, les dessins sont d’un bon niveau général, pas trop détaillé mais pas bâclés non plus. On retrouve évidemment le mélange habituel de mâles très musclés et de femelles sexy portant des tenues improbables et peu pratiques. Rien de honteux et rien de fantastique, du boulot honnête, illustratif mais dynamique.

En récit annexe, le combat entre Cobra et Mr Hyde poursuit le travail du scénariste sur sa Société du Serpent. Un récit « au long cours » sur les super-vilains ophidiens plutôt sympa. En prime, quelques guest stars apparaissent, comme John Jameson en pilote. La Némésis de toujours, Crâne Rouge, est de la partie mais se voir ravir la vedette par le nouveau venu, le redoutable Crossbones.

Bref, BLOODSTONE HUNT demeure un tome sympathique à conseiller aux fans du personnage.

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Publié le 22 Juin 2022

THE FURTHER ADVENTURES OF RED SONJA de Roy Thomas

En pile deux cents pages, ce recueil permet de retrouver l’héroïne de Robert Howard dans sa version dessinée, bien éloignée de celle apparue dans la nouvelle « Sonya la rousse ». Déplacée de la Renaissance à l’âge hyperboréen de Conan, vêtue d’un mini bikini / cotte de mailles, notre demoiselle a été violée et a vu ses parents massacrés. Dès lors, elle a appelé la Déesse de la Vengeance qui lui a offert force et habileté à l’épée en échange du vœu de ne coucher avec aucun homme sauf si celui-ci triomphe de Sonja. Le personnage a, depuis, vécu de nombreuses aventures en comics. Dans les années 80, un projet de film est lancé. Un scénario servira de David C. Smith sert de base à un roman, coécrit par Richard L. Thierney, The Ring of Ikribu. Cinq autrer suivront. Un film, avec Brigitte Nielsen dans le role-titre et Big Arnold en guest-star sort finalement en 1985, le plutôt sympa “Kalidor”.

Cette compilation reprend de nombreuses histoires courtes précédemment publiées dans les magazines dédiés à Conan, en particulier « Savage Sword of Conan ». Les récits sont efficaces, assez classiques et reprennent les conventions de la Fantasy : magiciens farfelus, créatures monstrueuses, tyrans très méchants, etc.

On débute avec « She Devil with a sword » qui traite de la lycanthropie et « Day of the sword » qui sert d’explication et d’origine à Red Sonja. Originellement publiées en noir et blanc, ces histoires ont été adéquatement colorisées et se révèlent très plaisantes. The Ring of Ikribu est adapté dans une longue histoire en quatre parties bien menée et convaincante. La caractérisation des personnages reste rudimentaire mais Red Sonja est bien définie et les intrigues, ramassées sur peu de pages, fonctionnent joliment. La plupart des scénarios sont bons voire très bons, les dessins sont de qualités et l’ensemble se montre très divertissant.

Des intrigues rondement emballées, de la magie, quelques touches de violence sanglante, une pincée d’érotisme, des créatures surnaturelles,.. Le lecteur en ressort satisfait.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #BD, #Conan, #Fantasy, #Marvel Comics

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Publié le 20 Juin 2022

LES AVENTURES AMOUREUSES DE MADEMOISELLE DE SOMMERANGE de Pierre Mac Orlan (Pierrre du Bourdel)

Comme le précise la préface, voici un des meilleurs romans de son auteur. On fera confiance à cette introduction laudative à défaut d’avoir lu toute la production de Pierre Mac Orlan (1882 – 1970) signataire d’une centaine de romans. Beaucoup sont repris dans une monumentale « Œuvres complètes » en vingt-cinq volumes. Cependant l’auteur du fameux QUAI DES BRUMES n’a pas inclus dans cette rétrospective ses « érotiques ». Dommage car ces AVENTURES AMOUREUSES DE MADEMOISELLE DE SOMMERANGE, sous-titré fort justement « les aventures libertines d’une demoiselle de qualité sous la Terreur », reste un bon récit publié sous le pseudo de Pierre du Bourdel.

Loin des « érotiques » actuels style mommy porn soporifique, ce roman se veut picaresque, avec un ton libertaire, libertin et cru mais toujours dans une optique amusante. Notre Mademoiselle de qualité traverse donc, telle Angélique ou Caroline Chérie, la Terreur et donne beaucoup de sa personne. Bonnes sœurs fouettées, fessées puis sodomisées avec un navet, passages scatologiques, lavements à répétition du fondement de l’héroïne avec trois litres d’eau croupie, etc. l’auteur reste dans la tradition d’un certain porno excessif et délirant, à l’image des ONZE MILLE VERGES ou de certains bouquins du Marquis de Sade. L’imagination est donc au pouvoir et le lecteur pourra se délecter des nombreux viols et humiliations que subira notre Miss de Sommerange. Le roman est donc très divertissant mais, toutefois, tout finira bien et l’héroïne trouvera l’amour au cours d’un happy-end bienvenu. Cette fin joyeuse succède à une très longue et très déjantée scène de viol collectif.  Véritable plat de résistance du roman (à l’image de l’orgie finale qui termine bien des films pornos), la scène voit notre Mademoiselle, soumise, en compagnie de trois compagnes d’infortunes, aux turpitudes d’une douzaine de Hussards décidés à profiter, tour à tour, de chacun de ses orifices.

LES AVENTURES AMOUREUSES DE MADEMOISELLE DE SOMMERANGE se montre par conséquent distrayant, délirant et amusant. La brièveté du récit, associée à de nombreuses péripéties et à un paquet de scènes chaudes originales, empêchent tout ennui et le lecteur passe un bon moment avec ce bouquin d’aventures historiques, humoristiques et pornographiques.

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Publié le 14 Juin 2022

L'AGENCE PENDERGAST: LE PRINCE DES TENEBRES de Christophe Lambert

Fin du XIXème siècle à New York. Alors que le monde subit différentes transformations, Sean, un adolescent, tente de survivre. Il vit dans les rues et commet de petits vols pour le compte de Bill le Boucher. Un jour il tente de dérober la montre d’un vieux monsieur moustachu, accompagné d’un Indien. Il ignore qu’il vient de lier connaissance avec Pendergast et Joe, membres éminents d’une agence visant à protéger notre monde des menaces paranormales.

Premier tome de la série L’Agence Pendergast, voici une belle manière de présenter les divers intervenants. Sean, le héros, aux prises avec les voleurs de la bande de Bill, forcément amoureux de la mystérieuse diseuse de cartes Célia, est au centre du récit. A ses côtés, gravitent le débonnaire Pendergast, sorte de Van Helsing (en plus sympa) et Joe l’Indien taiseux prêt à faire le coup de poing. En « guest star », Gégé, clin d’œil au Q de James Bond, confectionne les gadgets nécessaires à l’agence. Il donnera à Sean un Jetpack digne de la Petite Nellie pour l’aider à combattre le grand méchant. Bien que le roman soit court, nos personnages apprennent à se connaitre au fil des chapitres. Ils dépassent leurs préjugés (Sean n’apprécie guère les Indiens étant donné que ses parents ont été tués par les Peaux Rouges) pour s’associer et lutter contre une menace redoutable. Le titre annonce d’ailleurs la couleur : le prince des ténèbres en personne ! Alias Vlad Tepes, plus connu sous son surnom de Dracula.

Roman fantastique teinté d’un parfum légèrement steampunk, LE PRINCE DES TENEBRES reprend le principe toujours plaisant de l’agence gouvernementale luttant contre les forces maléfiques. Une intrigue entre « Torchwood », « James Bond », « X Files » et « Men in black » qui avance à un rythme très soutenu : l’intrigue, divisée en courts chapitres avec des cliffhangers, s’avère idéale pour une lecture à un enfant le soir avant dodo. Des personnages bien typés en quelques lignes, une touche d’émotion, une romance naissante, de l’action, un bestiaire fantastique agréable,…rien à reprocher à un Christophe Lambert maitrisant parfaitement les codes de la urban fantasy pour grands enfants / jeunes adolescents.

Seul le final se montre un peu trop expédié, sans doute à cause d’une pagination restreinte ; on eut aimé que le combat dure un peu plus. Mais ce n’est pas très grave, nous aurons de toutes façons l’occasion de retrouver nos personnages préférés dans le prochain tome.

Une bonne lecture, ni trop complexe ni trop simpliste, qui se place à « hauteur » du public cible sans prendre les jeunes lecteurs pour des demeurés. Le rythme et l’humour peuvent également satisfaire les adultes. Bref, tout le monde est content et attends la suite !

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Publié le 8 Juin 2022

TRAQUEMORT: TOME 1 - LE PROSCRIT de Simon R. Green

Golgotha, capitale de l’infâme Empire Galactique, sous le joug de Lionnepierre, dite la Garce de Fer. Les puissants écrasent toutes possibilités de révolte et se délectent des combats de gladiateurs dans les arènes. Owen Traquemort appartient aux privilégiées et se satisfait de son existence, partagée entre les plaisirs de la vie et l’étude de l’Histoire. Jusqu’au jour où, sur une lubie de Lionnepierre, il perd tout et devient un proscrit. Erudit peu concerné par les combats et la politique, Owen doit fuir vers l’unique planète qui échappe à l’Empire, Brumonde, repère des pires contrebandiers et crapules de la galaxie. De là, peut-être, pourra t’il lancer la rébellion.

Saga en huit tomes, chacun de 700 pages bien tassées, TRAQUEMORT débute rapidement par la chute de son héros, lequel passe de notable tranquille à proscrit. Déboussolé, il doit s’allier avec quelques personnages peu recommandables : une jeune criminelle, une chasseuse de primes, un révolutionnaire légendaire mais à bout de course, etc. Première étape dans le plan de révolte de Traquemort : ramené à la vie son ancêtre, le « Premier Guerrier » d’antan, placé en stase depuis près d’un millénaire. Et ensuite trouver une arme mythique. Et une armée. Oui, ça ne sera pas simple !

Traquemort (Deathstalker en VO, nom emprunté à une tétralogie de Conaneries à petit budget très sympathiques) ne cherche pas à réinventer la roue mais aligne aux contraires les conventions de la SF spectaculaire avec une bonne santé réjouissante. On y retrouve une bande de vauriens cools et d’aristocrates associés pour combattre un Empire tout puissant, un noble cinglé adepte de toutes les drogues possibles, des êtres modifiés dotés de pouvoirs psy (les Espis), des clones, des IA impertinentes, des combats dans l’Arène, un tout puissant Gladiateur Masqué à l’identité mystérieuse, un héros légendaire ramené à la vie après plus de neuf siècles, des intrigues de palais et des rivalités claniques qui se résolvent dans le sang, des combats à l’épée (car les pistolasers c’est efficace mais ils nécessitent deux minutes entre chaque tir pour redevenir opérationnels),…

Simon R. Green délivre un roman très feuilletonnant, mélange de science-fiction et de fantasy dans une ambiance proche du péplum décadent avec un gros parfum de cape et épée. Space et Planet Opera dominent le récit, avec les références attendues : « Star Wars » bien sûr, « Dune » évidemment et même les plus anciens « John Carter », « Flash Gordon », etc. Une touche d’Albator (parallèle accru par la couverture), une pincée des vénérables ROIS DES ETOILES et autres space op’ d’antan à la Leigh Brackett ou E.E. Doc Smith, des héros fatigués mais encore vaillants à la Gemmell pour lesquels ne restent que l’honneur. Green ratisse large et convoque aussi les grands ancêtres façon TROIS MOUSQUETAIRES, les intrigues du TRONE DE FER ou les rivalités familiales des PRINCES D’AMBRE, le tout dans une ambiance fiévreuse pleine de bruit et de fureur façon Robert E. Howard etc.

L’auteur ne se prive jamais de références parfaitement assumées, entre hommage, ré imagination et clins d’œil (« Nouvel Espoir ») et y ajoute des éléments fun, soit hérités de la SF d’antan soit tout aussi référentiels mais plus proches de la fantasy ou du fantastique. Ainsi des combattants assoiffés de sang sont nommés des Wampyres, des mutants féroces comme des loups sont, forcément, surnommés les Garous, etc. Green n’a pas peur de la surenchère ni de la grandiloquence. Vulgairement on pourrait même résumer ce tome 1 par un « plus épique tu meurs ». Les héros cherchent quand même une arme trop puissante…et quand on dit puissante c’est le niveau au-dessus de l’Etoile Noire, c’est plutôt du registre de l’Anéantisseur Ultime des Marvel Comics. Une arme capable d’anéantir des milliers d’étoiles d’un coup. Heureusement elle est cachée dans un dédale qui rend fou tous ceux qui osent s’y aventurer.

Avec TRAQUEMOT, Simon Green propose un livre-univers attrayant avec énormément de personnages, certains très sympas et d’autres vraiment très méchants. Beaucoup de péripéties, de voyages d’un bout à l’autre de galaxie, de duels à l’épée, de fantaisie et d’imagination. Certes il touille une tambouille connue mais le plat est si bien cuisiné qu’on le déguste et qu’on en redemande. Les 750 pages passent d’ailleurs comme une lettre à la poste, grâce également à l’humour de l’auteur, parfois noir et parfois absurde : « british » dirait-on pour simplifier (comme en témoigne aussi sa saga fantasy de HAVEN),… Quelques défauts bien sûr, l’une ou l’autre longueurs (vu la taille de la brique c’est quasi inévitable), un sentiment parfois de « trop plein »… mais un rythme soutenu et des péripéties prenantes. Bref une saga enthousiasmante et un premier tome qui donne envie de poursuivre rapidement avec le deuxième opus de la saga.

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Publié le 31 Mai 2022

SORCELLERIE TOME 3: LES SEPT SERPENTS de Steve Jackson

Troisième volume de la tétralogie « Sorcellerie ! », LES SEPT SERPENTS demande de débusquer un maximum de serpents monstrueux. Ceux-ci ne peuvent être battu qu’à la condition que le lecteur / joueur connaisse leur point faible et ils ne seront évidemment pas aisé à découvrir. L’aventure est longue et on parcourt beaucoup de chemin. Il faudra sans doute la recommencer une demi-douzaine de fois pour espérer trouver les sept serpents et bénéficier de bonus et renseignements qui seront fort utiles dans le quatrième et dernier tome.

Rencontrer une certaine personne (deux même puisque la sorcière elfe et le passeur semblent nécessaires pour avoir une chance de terminer le récit) et posséder un objet magique bien précis sera indispensable (ou presque) pour espérer boucler l’aventure. Connaitre quelques formules (Feu !), menacer un spectre et avoir un gros coup de bol lors de votre rencontre avec le gnome (un 6 permet de recevoir un bâton en jeune chêne qui se révélera fort utile contre les serpents) sont d’autres atouts.

Comme pour les autres volumes de la série, le lecteur a le choix de jouer en « guerrier » (donc sans utiliser de pouvoirs magiques) ou en « sorcier ».  Gagner en tant que guerrier semble impossible et n’a de toutes façons pas grand intérêt. La principale innovation de la série est en effet un livre de sort que le lecteur / joueur doit apprendre par cœur avant de se lancer dans l’aventure. Il faudra donc les utiliser aux moments opportuns et ne pas se tromper.

Une bonne connaissance des sorts (sachant que beaucoup seront de toutes façons inefficaces pour une raison ou une autre), des stats au moins correctes, un bon niveau de chance (on la tente souvent), une endurance élevée (il est difficile de se restaurer ou de reprendre des forces au cours du récit) et une ou deux rencontres déterminantes s’avèrent nécessaires pour arriver au terme du bouquin. Oui, ce n’est pas vraiment un long fleuve tranquille ! Comptez pas mal d’essais et n’oubliez pas de bien cartographier la progression pour espérer vous en sortir.

Mais le récit, en dépit de sa difficulté fort élevée, fonctionne très agréablement et la quête permet de parcourir des lieux variés et de rencontrer de nombreuses créatures typiques de la Fantasy. Une belle réussite pour ce volume et une des plus réussies et originales contributions au phénomène des « livres dont vous êtes le héros ».

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Publié le 30 Mai 2022

L'IMPLACABLE: VAUDOU MACHINE de Sapir & Murphy

L’Implacable verse encore davantage dans la satire avec cette parodie déjantée des romans d’espionnage. L’intrigue, simpliste, envoie Remo et Chiun dans une petite île fictive des Caraïbes sous le joug d’un dictateur mégalo ayant, par hasard, découvert une arme superpuissante capable de désintégrer ses ennemis. Aussitôt toutes les nations cherchent à s’en emparer. Les USA y expédient Ruby Gonzalez, une espionne prête à tout pour s’enrichir. Alors que la situation s’envenime, Remo va devoir, une fois de plus, se charger des sales besognes.

Les romans de la saga sont, généralement, divertissants, inventifs et drôles. Celui-ci n’est rien de tout ça. Le scénario s’étire péniblement, les scènes d’actions sont rares, les protagonistes trop stupides pour susciter l’intérêt et le tout se montre aussi longuet que prévisible. L’intrigue s’avère bien trop simpliste pour maintenir l’attention du lecteur et les tentatives d’humour, maladroitement plaquées pour compenser les faiblesses du récit, tournent vite au procédé facile.

Seule la présence de Ruby Gonzalez autorise au lecteur quelques sourires : ce personnage reste le seul élément positif d’un bouquin vraiment très mal torché. De plus, beaucoup de passages semblent bâclés et sombrent dans les pires travers de la littérature de gare mal écrite : syntaxe pauvre, vocabulaire limité, répétition, phrases mal balancées. Est-ce l’auteur ou le traducteur le premier responsable ? Difficile à dire car, plus encore que d’habitude (c’est dire !), le roman souffre d’une traduction épouvantable et accuse un style lamentable. Cependant les critiques disponibles concernant la version originale s’accordent pour considérer qu’il s’agit d’un des pires bouquins de la série. Dans tous les cas, un ratage.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Implacable, #Roman de gare

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Publié le 29 Mai 2022

LE CHANT DES WARGALS de John Flanagan

Deuxième roman dans le vaste ensemble de fantasy « young adult » consacré à l’Apprenti d’Araluen. Après l’apprentissage du jeune Will dans le premier tome, notre héros est chargé d’accompagner Gilan en Celtica afin d’avertir le Roi des machinations du sinistre Morgarath.

Sur une intrigue classique (roman d’apprentissage, quête, mission à remplir et seigneur ténébreux s’apprêtant à passer à l’attaque), l’auteur nous offre un plaisant récit d’aventures qui ne cherche pas à réinventer la roue mais propose un univers intéressant, des personnages attachants, des bons sentiments et des péripéties nombreuses. La plume est agréable, sans être chargée ni recherchée, elle sert l’intrigue sans s’appesantir dans les descriptions ou les digressions inutiles. L’auteur reste donc quelque peu en surface mais ce n’est pas gênant, loin de là : il nous évite les longueurs dont souffrent de trop nombreux cycle de Fantasy. Nous sommes ici, pour le meilleur, dans la littérature « jeunesse » et le principal avantage de John Flanagan est d’être conscient de devoir maintenir l’attention du lecteur. Il use, dès lors, de toutes les recettes attendues : rebondissements, twists (l’un, au sujet d’une jeune fille secourue, étant assez transparent mais qu’importe), chapitres percutants, dialogues vifs et souvent teintés d’un humour efficace.

En 400 pages, le romancier australien développe donc sa saga, destinée à se prolonger par de nombreux autres tomes. Voici, en résumé, un bouquin divertissant qui se lit rapidement et sans le moindre ennui, dans une veine Fantasy certes traditionnelle mais parfaitement maitrisée. On passe un bon moment en attendant la suite…

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy, #Jeunesse

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Publié le 20 Mai 2022

LE MASQUE DE FU MANCHU de Sax Rohmer

Sax Rohmer est un auteur à jamais associé à son personnage de génie du Mal, le Docteur Fu-Manchu, incarnation du Péril Jaune qui deviendra archétypal et source d’inspiration pour des criminels ultérieurs comme le Ming de Bob Morane. Il aura même droit à un fils, dans l’Univers Marvel, en la personne de Shang-Chi le maitre du kung-fu. Dans les années ’30, Boris Karloff le campera à l’écran avant que Christopher Lee ne l’incarne à cinq reprises dans des métrages d’intérêt variable.

Vaincu dans chaque roman, il revient dans le suivant, apparemment immortel. A chaque fois, il trouve sur sa route Sir Denis Nayland Smith, décidé à l’empêcher de nuire. Ici, une fois de plus, le diabolique docteur tente de devenir maitre du monde. Bref, rien de nouveau dans cette histoire à la Fantomas. Evidemment, replaçons-nous dans le contexte puisqu’il fut publié en 1917. Bref, ce troisième opus de la saga s’avère évidemment daté…la subtilité étant de savoir si l’ensemble penche davantage vers le délicieusement suranné (à la Doc Savage) ou le simplement vieillot (à la Edgar Wallace). Alors coupons la poire en deux et disons pour ne froisser personne…quelque part entre ces extrêmes. De bons moments d’aventures exotiques rétro voisinent ainsi avec d’autres passages plus dispensables et même laborieux.

L’ensemble a clairement été pensé à la manière d’un serial, pour une publication épisodique à la manière des pulps. Le bouquin avance donc de façon erratique en recourant à tous les tropes du genre : évasions, passages secrets, repère dissimulé, meurtres bizarres, gadgets, etc. Le tout se lit sans déplaisir mais, également, sans réelle implication et finit par tourner un peu en rond. En dépit de la multiplication des péripéties, le roman ne laisse pas vraiment d’impression durable et s’apparente surtout à une variation sur Sherlock Holmes, l’ingéniosité en moins, revisité par l’aventure exotique « de gare » et saupoudré d’une touche de fantastique.

On lira donc surtout ce MASQUE DE FU-MANCHU (alias LES MYSTERES DU SI-FAN) par curiosité, afin de parfaire sa culture des « classiques ».

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantastique, #Golden Age, #Policier, #Roman de gare

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Publié le 6 Avril 2022

NAUFRAGE EN ENFER de Guillaume Nicolleau

Après un intéressant mais partiellement inabouti premier roman, L’EMPLOYE DU DIABLE, Guillaume Nicolleau revient avec un second bouquin qui gomme la plupart des défauts de son jet précédent. L’intrigue, ramassée, se montre ainsi plus travaillée et efficace : en reportage la journaliste vedette Rachel et son jeune caméraman, Jake, s’échouent sur une île déserte. Heureusement, ils découvrent sur place des réserves de vivres et peuvent envisager sereinement de passer quelques semaines sur l’île en attendant l’arrivée des secours. Hélas, l’île est utilisée par une organisation secrète comme terrain de chasse à l’homme. Rachel et Jake vont donc se retrouver embarqués dans une course désespérée pour leur survie.

NAUFRAGE EN ENFER c’est du survival rondement mené, très plaisant et addictif. En un peu moins de 250 pages pas le temps de s’ennuyer ni de dévier de l’intrigue : le roman reste tendu, efficace et d’une lecture aisée, l’équivalent littéraire d’une série B d’antan. La plume, elle, est efficace : ni relâchée ni « trop écrite », elle convient parfaitement au bouquin. Malgré une certaine linéarité, l’auteur propose quelques surprises et autres retournements de situation, se permettant d’ailleurs un final inattendu, peut-être un peu trop brutalement amené pour pleinement convaincre mais suffisamment surprenant et mémorable pour emporter l’adhésion. Après une première partie façon « survival » pur et dur, la seconde prend les chemins de la chasse à l’homme, entre les exactions du Comte Zaroff et les massacres à la « Battle Royale ». La violence est bien dosée et le récit avance à bon rythme, le lecteur désirant savoir comment les héros vont se tirer (ou pas) de ce guêpier.

Un bon roman d’aventures et de suspense.

Merci à l’auteur pour l’envoi.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Thriller

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