aventures

Publié le 19 Novembre 2021

CAPTAIN AMERICA: LA LEGENDE VIVANTE de John Byrne et Roger Stern

Petit Marvel Pocket pas cher, BLOOD ON THE MOORS a donné en France le plus luxueux LA LEGENDE VIVANTE. Dans les deux cas, le comic rassemble des épisodes qui, à l’époque, célébraient les 40 ans de la Légende Vivante. Nous avons don l’intégralité du court run de John Byrne et Roger Stern sur le personnage et, franchement, c’est une belle surprise. Tous les récits proposés sont intéressants et réussis, fait rare.

La confrontation entre Cap’ et le mercenaire français Batroc, associé au lunatique Mr Hyde, s’avère un grand moment. Pris dans sa folie meurtrière Hyde demande à New York une rançon d’un milliard, faute de quoi il expédiera un pétrolier sur la ville, provoquant une explosion digne d’Hiroshima. Batroc l’aide mais ne peut se résoudre à passer à l’acte une fois la rançon versée, le mercenaire n’agissant que pour l’argent et possédant un curieux sens de l’honneur. Il se retourne donc contre le puissant Hyde et s’associe à Cap’, ponctuant ses phrases d’expressions en français approximatifs, de « sacre bleu ! » à « Nom du chien » en passant par des « voilà » et autre « m’sieur » répété à l’envie. Très fun et cependant mâture dans sa description des états d’âme du mercenaire, lequel montre une complexité morale assez inhabituelle à une époque où le manichéisme dominait encore le comic mainstream ! Les personnages possèdent une réelle épaisseur et les dialogues sont convaincant.

La traque d’un ancien ennemi de Cap’, le Baron Blood, un vampire nazi, possède le côté outrancier et pulp nécessaire à ce genre d’histoire sans sombrer dans le ridicule même lorsque les auteurs convient le très âgé Union Jack, un allié de la Sentinelle de la Liberté durant la Seconde Guerre Mondiale. Le thème de la recherche des origines, la nostalgie, le passé qui s’efface pour tous avec un Cap voyant ses amis d’antan disparaitre alors que lui reste jeune est également abordé, d’autan que le héros retrouve ses souvenirs après une période troublée (faux souvenirs implantés dans la pure tradition des imbroglios du comic).

Autre bon moment, l’épisode qui voit le peuple se masser derrière Cap, espérant le voir se présenter à la présidence. Là encore, c’est plus subtil qu’on ne le pense et plutôt bien écrit, dommage que cette intrigue ne soit pas plus longue, on eut aimé davantage de développements. Mais ne boudons pas notre plaisir pour autant.

L’épisode final se consacre à une nouvelle relecture des origines de Cap pour réactualiser ses premiers pas dans le business super héroïque et sert d’apothéose aux quatre premières décennies d’aventure de la Bannière Etoilée. Un vrai classique du comic book !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Comic Book, #Marvel Comics, #Superhéros, #Captain America

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Publié le 21 Octobre 2021

LE MARAIS AUX SCORPIONS (DEFI FANTASTIQUE) de Steve Jackson et Ian Livingstone

Un Défi Fantastique qui ne manque pas de qualité mais souffre également de défauts. Première qualité : l’originalité du postulat permet, en quelque sorte, de vivre trois aventures en une seule puisque le joueur / lecteur a le choix de se placer au service d’un sorcier bénéfique, maléfique ou « neutre ». La mission à accomplir sera différente, tout comme le degré de difficulté.

Dans les trois cas, l’exploration du marais est plaisante et pas trop répétitive bien qu’il s’agisse essentiellement de se déplacer d’une clairière à une autre. L’auteur conseille de dresser une carte et c’est totalement indispensable pour avoir une chance de se retrouver dans ce véritable labyrinthe où les choix des points cardinaux sont innombrables (vous voulez aller au sud, au nord, à l’ouest ou à l’est ?). Les clairières sont également numérotées, ce qui facilitera l’élaboration du plan. Malgré tout il est hautement probable que le lecteur retourne plusieurs fois au même endroit. Là encore l’auteur a prévu la situation : si on a déjà exploré la clairière nous sommes guidés dans une autre direction. Bien pensé !

Le choix des pierres magiques au début de l’aventure est important mais il ne semble pas y avoir d’objet véritablement indispensables pour réussir le périple.

Parmi les défauts, l’un est lié à l’intrigue, l’autre au mécanisme de jeu. En effet, niveau intrigue nous sommes censés explorer un marais mais en réalité tout ça ressemble surtout à une forêt avec ses sentiers, ses clairières, etc. Niveau ambiance, le bouquin propose donc le minimum syndical. Au niveau du mécanisme de jeu le défaut principal reste l’obligation, une fois la mission accomplie, de reparcourir le marais en retraversant beaucoup d’endroits déjà visités et donc vide. De plus, les choix se limitent souvent à se diriger dans une dimension où une autre. Par contre, l’utilisation des pierres à bon escient donne tout son sel à l’aventure.

LE MARAIS AUX SCORPIONS reste un plaisant livre jeu et une mission que l’on peut accomplir avec un enfant assez jeune. Celui-ci sera surement heureux de pouvoir choisir quelle pierre utiliser, quelle direction emprunter, quel sorcier servir, etc. La durée de vie est élevée sans devenir lassante et la difficulté s’avère raisonnable : avec des stats correctes, un peu de chance (toujours importante dans le système Défis fantastiques) et des décisions logiques selon les rencontres l’aventure est réalisable sans devoir la recommencer inlassablement.

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Publié le 3 Octobre 2021

SEIGNEUR DES RUNES (Le monde de la terre creuse 2) d'Alain Paris

Alain Paris (1947 – 2019) propose le second volume de son ambitieuse saga de « la terre creuse ». Dans le précédent, SVASTIKA, nous faisions connaissance avec un monde uchronique dans lequel le Reich s’apprêtait à fêter son huit centième anniversaire. Des célébrations en grande pompe en attendant la gigantesque fête prévue pour le millénaire du Reich (souvenez-vous du fameux « Reich de mille ans »), année promise du retour à la vie du Premier (autrement dit Adolph !). La famille d’un dignitaire, le Graf Ulrich von Hagen, est cependant massacrée au cours d’une purge et son fils, Arno, se voit réduit en esclavage. Il jure, évidemment, de se venger. SEIGNEUR DES RUNES poursuit cette grande fresque uchronique. Arno se voit engagé par la Fraternité et grimpe les échelons pour devenir Seigneur des Runes, accomplissant, tout en cachant son identité, une partie de sa vengeance. D’un autre côté, Urien, ancien astrologue au service du défunt von Hagen, tente, lui aussi, de s’emparer d’une partie du pouvoir.

Alain Paris continue de développer son univers, dans une inspiration quelque peu steampunk (bien que nous soyons bien des siècles après le monde Victorien) avec les gigantesques dirigeables qui parcourent les cieux, la démesure du Reich, les liens des descendants d’Hitler avec l’occulte (ici, la recherche d’un hypothétique tunnel menant à l’intérieur de la terre supposée creuse), etc.

L’univers est donc riche, documenté, agréable et original. Le système de castes imaginés s’inspire des anciennes divisions hitlériennes : la SS, l’Ordre Noir, la Gestapo, etc., lesquelles sont devenues la Fratenité, la Sainte-Vehmen…

Alain Paris nous offre un second tome tout aussi réussi que le premier. Les contraintes du Fleuve Noir, notamment en terme de pagination, obligent l’auteur à trouver le juste équilibre entre l’action et la description. Les deux fils conducteurs maintiennent classiquement l’intérêt du lecteur qui suit ainsi les deux protagonistes en parallèle, chacun désirant augmenter sa puissance et trouver sa place dans le Reich.

L’originalité du cadre donne, au final, tout son sel à cette intrigue de vengeance savamment machinée, sorte de Comte de Monte Christo du XVIIIème siècle dans une utopie nazie teintée d’occultisme et de théories pseudoscientifiques. Du très bon boulot pour un excellent divertissement qui fait honneur à la collection Anticipation du Fleuve Noir. D’ailleurs, le talent évident et l’imagination du romancier invite non seulement à poursuivre la série (10 tomes en tout !) mais également à explorer les autres cycles de Paris (comme PANGEE ou LES CHRONIQUES DE LA LUNE ROUGE). Vivement conseillé !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy, #Uchronie, #science-fiction, #Steampunk

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Publié le 26 Septembre 2021

QUETE DU GRAAL: LE TEMPS DE LA MALEDICTION de J.H. Brennan

Retour à Camelot, en proie à une malédiction puisque tout est pourri, rongé, moisi. Bref c’est pas la joie. Le chaos règne, Arthur est aux abonnés absents et Merlin a encore besoin de Pip (autrement dit du lecteur / joueur) pour se sauver les miches.

Dans ce « livre dont vous êtes le héros », le lecteur découvre un background riche et une histoire intéressante et intrigante qui change du sempiternel « dungeon crawler » : il faut, ici, visiter des lieux variés comme Glastonburry, Camelot et le Plan Astral. Néanmoins, si tout cela fonctionne agréablement, les problèmes de la saga « Quête du Graal » restent présents. Le système de combat rudimentaire laisse beaucoup de place à la chance et pourrait se révéler fatal si les dés ne sont pas quasi systématiquement favorables.

Autre problème : le côté « un seul chemin vers la victoire » oblige à de très longues déambulations. Celles dans les souterrains sont lassantes et interminables : « vous voulez tourner à droite ou à gauche ». Le Plan Astral constitue une innovation intéressante mais souffre du même défaut : on peut s’y perdre longuement. De plus, pris dans la continuité de la série (donc avec l’équipement, les armes et les soins précédemment obtenus) ce TEMPS DE LA MALEDICTION peut paraitre simple mais joué en « one shot » (avec seulement Excalibur Jr et l’armure) les opportunités de mourir ne manquent pas.

En dépit de quelques innovations assez fun (un texte à remettre dans le bon ordre, façon puzzle, en décalquant une page et en la découpant, plusieurs messages secret à décoder), l’ensemble peut finir par ennuyer : trop de passages ramènent au même endroit, trop de tours et détours, trop d’impasse et de chausse-trapes.

Et la nécessité de découvrir un paquet d’objets (trop) bien cachés pour espérer terminer l’aventure.

Certains peuvent apprécier ce type d’aventure à rejouer inlassablement mais pour beaucoup la fatigue risque de prendre le pas sur le plaisir. Reste un récit divertissant, saupoudré d’humour et au background intéressant. Il ne faut juste pas espérer terminer le bouquin (ou alors au prix de longues heures et de beaucoup de recommencements)

 

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Publié le 21 Septembre 2021

DOC SAVAGE: LA FOSSE AUX MONSTRES de Kenneth Robeson (Ryerson Johnson)

Publié en 1935 aux USA, voici une des innombrables aventures de l’invincible Homme de Bronze, alias Doc Savage, et ses compagnons aussi typés que caricaturaux. Comme toujours, en dépit des talents soi-disant fantastiques, de nos cinq amis, Doc Savage assure lui-même – et seul – quasi toutes les péripéties, parvenant à se tirer de tous les mauvais pas. Il triomphe ainsi des embuches placées sur sa route par son adversaire, cette fois un comte Russe aux intentions malveillantes érigé en seigneur d’une île perdue sur laquelle il exerce son droit de vie et surtout de mort.

Comme tous les DOC SAVAGE, celui-ci avance a bon rythme en dépit de quelques répétitions inévitables d’un bouquin à l’autre (les descriptions de l’Homme de Bronze et de ses alliés, ainsi que leurs capacités hors du commun) et de passages utilisant un comique là aussi de répétition (les disputes de nos héros et les facéties du cochon Habeas Corpus). Précurseur de James Bond, notre invincible héros dispose de tonnes de gadgets dissimulés dans ses vêtements ou sa montre, lesquels lui permettent de se sortir de toutes les péripéties à la manière du serial (l’acide pour faire fondre les menottes qui l’emprisonnent, la lumière aveuglante pour déstabiliser ses adversaires, etc.).

Le méchant, lui aussi, possède des armes bizarres (une bague capable de tuer à distance même si l’explication de son fonctionnement laissera perplexe les plus naïfs) et règne sur son île perdue gardée par des iguanes géants, des crabes agressifs aux pinces meurtrières, des requins redoutables, etc. Sans compter des serviteurs fanatisés et la jungle elle-même truffée de pièges.

Ecrit par Ryerson Johnson sous le pseudo collectif habituel de Kenneth Robeson, ce mélange de thriller, de fantastique, de SF à la Jules Vernes, de clichés d’épouvante à l’ancienne, d’aventures exotiques, d’humour, d’action et de conventions « super héroïques » avant la lettre fonctionne excellement !

De la grande littérature, LA FOSSE AUX MONSTRES n’est pas ! Il s’agit par contre d’un divertissement rondement mené et extrêmement efficace, constamment plaisant, qu’il est difficile de lâcher une fois entamé (d’autant que le livre se lit en 2h30 vu qu’il ne compte que 150 pages). Un très bon exemple de pulp (ou de littérature de gare) réussi et une porte d’entrée évidente dans l’univers déjanté et attrayant de Doc Savage et ses joyeux compagnons.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantastique, #Roman de gare, #Superhéros, #science-fiction

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Publié le 6 Septembre 2021

LA SORCIERE DES NEIGES (UN LIVRE DONT VOUS ETES LE HEROS) de Ian Livingstone

Le roman-jeu débute de manière simple : il faut trouver et tuer un Yéti. Ce qui ne nécessite qu’une poignée de pages. Ensuite, le gros de l’intrigue consiste à trouver la Sorcière des Neiges

La difficulté est importante. Il est nécessaire de posséder une haute habileté, une grande endurance et pas mal de chance. Cela se corse lorsqu’on se rend compte que tout cela diminue rapidement. Les ennemis sont, en effet, nombreux et relativement coriaces. Les pièges, avalanches, chute d’acide et autres embûches demandent, elles, de tenter la chance à de nombreuses reprises. Choisir la potion de bonne fortune semble donc un bon choix mais il faudra gérer ses provisions pour regagner l’endurance perdue et compter sur de bons jets de dés lors des combats. Bref, il faudra surement trois ou quatre tentatives (au minimum) pour espérer réussir. L’originalité est le combat contre la Sorcière qui, contrairement à la majorité des « Livres dont vous êtes le héros », ne signifie pas la fin de l’aventure : il faudra encore s’échapper de son repaire et survivre à un sortilège de mort. Le bouquin effectue de nombreux clins d’œil aux titres antérieurs, dont le premier « Défis fantastiques », le célèbre SORCIER DE LA MONTAGNE DE FEU. Pour espérer triompher plusieurs objets seront nécessaires (sans spoiler la Sorcière est une vampire), d’autres largement conseillés pour survivre aux différentes épreuves. Le lecteur / joueur trouvera des alliés au cours du périple. Certaines armes seront également bien utiles, de même que différents disques lors du combat contre la Sorcière revenue à la vie.

Le romancier étant grand cœur, il est conseillé de sauver ceux qui peuvent l’être, de donner de l’argent aux mendiants, de payer le passeur, d’écouter ce que les inconnus rencontrés ont à dire, etc.

Une fois la Sorcière battue, une certaine lassitude peut poindre : il s’agit encore de parcourir des souterrains, de trouver la sortie puis de retrouver un Guérisseur susceptible de sauver le lecteur avant qu’une malédiction ne le conduise au trépas.

L’aventure est intéressante, avec une première partie au climat glacial bien rendu (blizzard, risque de mourir gelé, etc.) mais la toute fin peut agacer par la répétition des scènes (choisir un chemin, explorer – ou pas – au risque de tomber sur un monstre bien difficile à battre ou un élément indispensable à sa survie) et son aspect très conventionnel, pour ne pas dire archétypal, des « Livres Jeux » médiéval fantastiques.

On passe un bon moment mais sans qu’une idée véritablement originale ne permette d’élever cette SORCIERE DES NEIGES au-dessus d’une bonne moyenne pour une longue après-midi de lecture / divertissement.

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Publié le 23 Août 2021

LE COMBATTANT DE L'AUTOROUTE (UN LIVRE DONT VOUS ÊTES LE HEROS) de Ian Livingstone

Ce « défi fantastique » s’éloigne du cadre fantasy prisé de nombreux « Livre dont vous êtes le héros » pour proposer un environnement post-apo totalement pompé sur « Mad Max II ». En 2022 (demain quoi), une pandémie décime 85% de la population mondiale. Les survivants se répartissent rapidement en enclaves désireux de rebâtir un semblant de civilisation et en hordes barbares sans foi ni loi. Au volant de son Interceptor (!), le lecteur / joueur doit rejoindre une raffinerie pour ramener une précieuse citerne d’essence. Et c’est parti pour une longue traversée du désert sur des routes infestées de tarés en tout genre.

Le système de jeu est classique, c’est celui des « défis fantastiques », il est donc simple et bien rodé, ce qui évite d’interminables jets de dés. De plus, l’Interceptor dispose de nombreuses armes et, avec des stats correctes, il est possible de réussir l’épreuve en 3 ou 4 tentatives. Une petite carte des paragraphes étant, comme toujours, le meilleur moyen de progresser. Sans cela, le risque de s’égarer dans le désert est grand.

Les adversaires ne sont d’ailleurs pas particulièrement difficiles et comme l’Interceptor est équipée de quatre roquettes il ne faut pas hésiter à les utiliser. Sur l’aventure le lecteur / joueur devra réaliser une demi-douzaine de combats motorisés, deux ou trois affrontements à mains nues et quelques duels au pistolet. Ce qui donne un bon équilibre. Bref, si le véhicule adverse parait costaud, une roquette résout le problème et les vrais combats seront réservés aux adversaires moins puissants.

Un solide blindage est toutefois nécessaire, les possibilités de réparer son véhicule étant réduites. Le « boss final » (L’Animal) est prenable, même sans posséder de poing américain (qui donne un bonus de dégât appréciable mais encore faut-il le trouver).

Pour arriver à destination, le lecteur devra cependant se ravitailler en essence à trois reprises : trouver un bidon, un garage ou disposer d’un tuyau en plastique pour siphonner une épave sera donc indispensable. Sans cela la panne sèche est assurée et la mission se termine prématurément.

Par contre le bouquin ne demande pas de disposer d’objets précis pour être terminé, ce qui évacue une bonne dose de frustration ressentie avec de nombreux « livre jeu ». Au cours de son périple, il est également possible de sauver le président (façon « New York 1997 » le cynisme en moins) mais si le lecteur n’y parvient pas il n’encourt pas de pénalité.

Quelques pièges et explosions peuvent mettre un terme à l’aventure de façon brutale mais avec un peu de logique (savoir à qui faire – ou non – confiance), tout devrait se dérouler sans trop de difficulté.

L’essence permettra de conclure le récit : sans en posséder suffisamment, c’est fichu. Veiller donc à se réapprovisionner avant une trop longue route.

L’ambiance est bien retranscrite, les erreurs de traduction peu nombreuses et le roman se déguste comme une bonne série B d’action, offrant quelques heures de distraction sans qu’il soit nécessaire de reparcourir inlassablement le même parcours pour trouver la solution. Une bonne pioche pour ce « défi fantastique » original et fort agréable.

LE COMBATTANT DE L'AUTOROUTE (UN LIVRE DONT VOUS ÊTES LE HEROS) de Ian Livingstone

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Publié le 19 Août 2021

OSS 117: ARIZONA ZONE A de Jean Bruce

Ecrit en 1959 et réédité à plusieurs reprises, voici un roman original pour OSS 117, lequel quitte le temps d’une aventure, les terres de l’espionnage pour frayer avec la science-fiction. Le résultat n’est malheureusement pas très convaincant.

Hubert Bonnisseur de la Bath doit enquêter sur des événements étranges : des soucoupes volantes aperçues par plusieurs témoins apparemment dignes de foi dans un coin perdu de l’Arizona. Hubert rencontre par la suite un médecin, Howard T. Hanks. Ce-dernier a autopsié un extraterrestre et peut renseigner OSS 117 sur leur morphologie, semblable à celle des humains mais avec quelques différences permettant de les distinguer et les identifier. Hubert continue ses investigations sur les « Intrus » et découvre que l’alien décédé avait refusé de donner son sang lors d’une collecte organisée sur son lieu de travail. Il ne prenait pas, non plus, sa nourriture à la cantine. Voici donc un moyen de repérer les autres extraterrestres implantés aux USA. A force d’enquête, Hubert rencontre le chef des extraterrestres qui lui annonce une prochaine attaque de la Russie contre les Etats-Unis !

La suite ? Et bien la suite rappelle grandement les romans « à la Jimmy Guieu » (notamment les fameux E.B.E.), avec le plan improbable des aliens pour conduire à une guerre mondiale entre les Rouges et les USA. Pourquoi ? Pour posséder un monde dévasté mais encore colonisable évidemment. Tout cela n’est pas très crédible, ni très passionnant et cette tentative de plonger un héros de roman d’espionnage dans un univers science-fictionnel laisse dubitative. Quelques passages sympathique, un début plutôt réussi dans sa volonté de mystère (anticipant les « X Files » de quatre décennies) ne compensent pas une deuxième partie ratée. ARIZONA ZONE A possède néanmoins un côté nostalgique parfois appréciable. Mais le tout se montre plus daté que suranné et si les informations dispensées par l’auteur (qui s’est manifestement documentés sur le sujet) pouvaient intéresser les lecteurs du début des sixties, elles paraitront probablement lues et relues aujourd’hui.

Bruce livre toutefois l’une ou l’autre scène efficaces, voire étranges. Hubert ne se prive pas, par exemple, de tenter une expérience sexuelle avec une belle alien afin, bien sûr, de faire progresser la connaissance entre les peuples. Un roman déstabilisant, unique dans la série, qui marque au moins une tentative de Jean Bruce de renouveler les recettes établies. Même si le résultat ne fonctionne pas vraiment, on apprécie donc cet essai en rageant toutefois que ce mix improbable d’espionnage, de thriller conspirationniste et de science-fiction ne soit pas plus mémorable.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Espionnage, #Roman de gare, #science-fiction, #OSS 117

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Publié le 26 Juillet 2021

POUR QUI RICANENT LES HYENES de David Rome (Joël Houssin)

Le Scum revient ! Toujours piloté par Joel Houssin, dissimulé sous le pseudo de David Rome, l’équipe de mercenaires d’élite corvéables et sacrifiables à l’envi, véritables ancêtres déjantés des Expendables, s’en va chasser du Nazi à Abidjan. Et le lecteur ne peut que se désoler du temps qui passe, nous privant des meilleurs méchants que la littérature populaire puisse utiliser : les savants fous ayant survécus à la fin du Reich et souhaitant tuer la majorité de la population mondiale en lâchant un super virus hautement (et sexuellement) transmissible. D’où une histoire abracadabrante de putes infectées prêtes à contaminer la moitié de la planète que les agents du Scum (dans le désordre des tarés sadiques, des tortionnaires nymphos et des baroudeurs assoiffés de sang) vont venir dézinguer. Parce que le scum ne fait pas dans le détail et tant pis pour les dommages collatéraux, « ils viennent démolir, ils viennent détruire ». Mitrailleuses et lance-flammes gagnent le droit de s’exprimer, discuter vient ensuite. Ou jamais. ;

David Rome défouraille toujours de manière aussi énergique, pas vraiment de temps à perdre, l’intrigue doit être bouclée en 185 pages et il faut y caser des tortures, de la violence, des scènes de sexe,…Bref, les éléments nécessaires à un bon roman de gare des eighties, sauf que Rome / Houssin pousse le curseurs dans le rouge comme il avait pu le faire avec son DOBERMANN. Le bonhomme ne se refuse rien et l’ensemble, outrancier à souhait, acquiert au final un second degré réjouissant et, pour les plus pervers, un humour des plus noirs. Politiquement incorrect jusqu’au bout des ongles, le livre vomit ses « salopes », « nègres », « putes », à la chaine et ne se soucie aucunement de correction, de langage châtier ou de style littéraire relevé. Bref, comme les précédents opus, POUR QUI RICANENT LES HYENES aligne les poings dans la gueule, les balles dans la tête et les bites dans le cul. Ames sensibles, bobos et social justice imbéciles s’abstenir.  

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Erotique, #Polar, #Roman court (novella), #Roman de gare, #Thriller

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Publié le 6 Juillet 2021

JUSTICE A TOUS LES ETAGES de Phil Elmore

Sorti en 2007, voici le premier des 27 romans que Phil Elmore a écrit pour la saga de l’Exécuteur. Les prémices sont intéressantes et rappellent quelque peu l’excellent « Magnum Force », la seconde aventure de Dirty Harry. Ici, un mystérieux justicier commence à massacrer des trafiquants de drogue et autres suprémacistes. Mack Bolan n’y trouverait sans doute guère à redire si le « vigilant » ne se laissait aller à une véritable frénésie meurtrière, ne se souciant pas des innocents qui tombent sous ses balles. Deux intrigues se développent alors en parallèle, la première sur la traque du justicier, la seconde sur un gaz mortel en passe d’être libéré par des agents communistes chinois.

Le bouquin avance à bon rythme, l’auteur ne se perdant pas en description ni en approfondissement de la psychologie de ses personnages, préférant se concentrer sur l’action. Il aurait sans doute était pertinent de creuser les similitudes entre Bolan et le nouveau vigilant mais Phil Elmore ne s’y attarde pas vraiment. L’addition de la seconde ligne narrative avec les méchants agents chinois « activés » pour commettre des attentats n’a pas beaucoup d’intérêt. A vrai dire une « simple » opposition entre Bolan et le vigilant Gary Rook aurait surement été plus intéressante, la faible pagination ne permettant pas de se concentrer sur cet aspect du récit et Gary Rook apparaissant trop rapidement comme un cinglé adepte du carnage gratuit. L’ensemble demeure un honnête « Exécuteur » qui se lit sans déplaisir mais ne sort pas vraiment de la routine de la série.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Exécuteur, #Roman de gare

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