Publié le 13 Novembre 2022
Sous une belle couverture très incitative se cache le premier tome d’une nouvelle quadrilogie orientée "young adult". Ici, la romancière nous offre une bonne dystopie dans un univers de fantasy inspiré par la Rome Antique. Le tout se montre donc très (trop ?) manichéen : d’un côté une Erudite, Laia, évidemment jeune, belle et intelligence. Pour sauver son frère emprisonné, elle entre dans la résistance contre le tout puissant Empire Martial. Envoyée dans la capitale, elle devient esclave et espionne la Commandante pour le compte de la résistance. Cette commande se révèle une sadique aimant maltraité ses servantes. Son fils, Elias, s’apprête de son côté à participer aux épreuves visant à déterminer le successeur de l’Empereur. Or Elias n’a aucun intérêt pour les barbaries impériales. Il refuse son destin et s’apprête à déserter. Mais un Augure lui prophétise l’unique moyen de s’en sortir : accepter son rôle et triompher des épreuves. Elias deviendra t'il empereur ou laissera t'il ce poste à sa meilleure amie? Bien sûr, les deux récits convergent par la rencontre entre Laia et Elias.
Entre LE TRONE DE FER (pour le côté sombre et les intrigues politiques), HUNGER GAMES (pour les différentes classes et les épreuves toujours plus violentes) et même LA GUERRE DES ETOILES (pour la lutte d’une poignée de rebelles face à l’Empire cruel), le bouquin élabore un univers cohérent et réussi. Une des bonnes idées de la romancière consiste d’ailleurs à situer son récit dans un monde inspiré à la fois par la Rome antique (les noms, le système de commandement, la place des Augures, etc.) et l’Orient, avec ses Djinns et ses Effrits en guise de créatures magiques. Cela change agréablement du médiéval fantastique occidental vu et revu. Maligne, Sabaa Tahir change de point de vue à chacun des courts chapitres, passant d’Elias à Laia, ce qui dynamite le bouquin et permet de maintenir l'intérêt durant les 500 pages.
UNE BRAISE SOUS LA CENDRE offre des protagonistes travaillés et, exceptés la méchante commandante un peu trop "chargée, les autres personnages évitent le "tout noir" ou "tout blanc". Le style de l'auteur se montre, lui aussi, de qualité et plus élaboré que la moyenne des romans "young adults". Si le tout reste relativement prévisible, Sabaa Tahir réussit à emprunter quelques chemins de traverses qui relancent l'envie de poursuivre la lecture. Dommage que la fin, ouverte, oblige à poursuivre la lecture par le deuxième tome, il eut été préférable que l'intrigue se conclue, au moins partiellement, à l'issue de ce premier opus. Quoiqu'il en soit voici un roman très plaisant et solide et une nouvelle auteur à suivre dans le petit monde de la fantasy pour adolescents. Conseillé!