Publié le 16 Septembre 2022
Et on repart pour un nouvel épisode du vaste run de Mark Gruenwald sur la Sentinelle de la Liberté. Le scénariste nous offre, par conséquent, une dose supplémentaire de soap-opéra super héroïque et d’intrigues déjantées.
Le Cap part ainsi voir Diamondback, ancienne super-vilaine passée du bon côté de la force. Mais l’appartement de la belle est détruit. Il va donc enquêter, aidé par Paladin, et découvre que Diamondback a renoué avec deux anciennes criminelles de la Société des Serpents : Black Mamba et Asp. La responsable de l’attaque est une sorte de version féminine (hum !) de Modok appelée Modam. Après diverses péripéties, Cap se retrouve sur un navire en compagnie de Superia, une cinglée qui se propose de stériliser toute la planète à l’exception d’une dizaine de milliers de privilégiées réfugiées sur son île privée. Le scénariste nous prépare un bel assortiment de méchantes de seconde zone (Princess Python, Iron Maiden, Anaconda pour les plus « connues », les autres…on passe) que vont combattre Cap, le Paladin et son pilote, John Jameson (fils de l’autre et accessoirement Man Wolf par intermittence). Le plan de Superia, misandre fanatique, est particulièrement délirant et l’idée d’une nation de « Fémizones » s’avère marrante. D’ailleurs, un des moments les plus drôles réside dans l’utilisation, par Superia, d’un appareillage destiné à transformer les hommes en…femmes ! Cap va-t-il perdre ses burnes ? Non ! Il y a des choses auxquelles on ne touche pas. Ouf ! Un peu dommage pour le lecteur qui aurait bien vu Steve Rogers avec des couettes voire un peu tapette. Il est sur une île, ne manquez plus qu’il entre dans la marine pour entonner « In the navy » avec Paladin. Mais non, Gruenwald se retient. Tant pis.
Bref, une longue histoire en six parties, parfois verbeuse mais, dans l’ensemble, très divertissante. Les dessins sont bons, sans plus, et souvent purement fonctionnels mais ces épisodes permettent à l’artiste de caser un maximum de super criminelles en bikini dans des pauses aguicheuses, ce qui rend le tout plaisant. On retrouve vraiment le côté pulp et outrancier des comics, aujourd’hui perdu au profit (hum ?) d’un sérieux souvent papal.
Parallèlement, des aventures bonus nous dévoilent le destin de Crâne Rouge, toujours aussi méchant, cette fois associé à Viper et à une poignée de vilains folkloriques comme Jack O Lantern. Le super naze Nazi se voit enlever par Hauptmann Deutschland, alias “Capitaine Allemagne” pour ceux qui ne parlent pas la langue de Rammstein. Ce-dernier veut trainer Crane Rouge en justice pour ses crimes à l’encontre de la Germanie. Cap devra sauver la mise à son ennemi héréditaire.
La seconde partie de cette collection reprend « The Adventures of Captain America », un nouveau (mais très réussi) retour sur les tout début de Cap pour une « origin story » réécrite et développée de manière plus sérieuse et réaliste. Une belle réussite et sans doute la meilleure version des origines de Cap.
Dans l’ensemble, un agréable et même enthousiasmant recueil avec son quota d’idées absurdes, de vilaines hautes en couleur et de moments WTF. On passera sur les défauts (bulles de pensées et dialogues envahissant, redondance entre l’image et le texte) pour apprécier les qualités générales et l’excellence des quatre épisodes de fin de parcours.