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Publié le 1 Février 2018

BLACK HAMMER TOME 1 - ORIGINES SECRETES de Jeff Lemire & Dean Ormston
BLACK HAMMER TOME 1 - ORIGINES SECRETES de Jeff Lemire & Dean Ormston

Lorsque Jeff Lemire imagine BLACK HAMMER, voici une dizaine d’années, il ne pense pas pouvoir un jour illustrer de « véritables » comics super héroïques, autrement dit l’auteur se désespère de travailler pour Marvel ou DC. Plutôt que se lamenter sur son sort, Lemire décide de créer ses propres personnages, un peu à la manière du WATCHMEN d’Alan Moore, pour livrer sa vision, à la fois personnelle et référentielle du monde des encapés. Comme la naïveté initiale des récits n’est plus (tout à fait) de mise en ce XXIème siècle adepte de la déconstruction des mythes et du « méta », Lemire dépoussière la bande dessinée super-héroïque en la rendant plus mâture et en abordant certaines thématiques jadis taboues (notamment liées à la sexualité de ses héros). Mais l’auteur assume également ses clins d’oeils et références, lesquels vont de l’Age d’or (les Marvel « guerriers », la Justice Society of America, etc.) à La créature du Marais en passant par la science-fiction rétro (un robot décalque le Robbie de « Planète Interdite ») et une sorcière tirée des TALES FROM THE CRYPT

BLACK HAMMER TOME 1 - ORIGINES SECRETES de Jeff Lemire & Dean Ormston

Après une ultime bataille au cours de laquelle ils ont sauvés la ville de Spiral City du terrible Anti Dieu, une poignée de combattants aux supers pouvoirs se retrouvent piégés dans une réalité alternative, au cœur d’une bourgade toute droit sortie d’un tableau d’Americana. Nous y retrouvons Abraham Slam (inspiré par Captain America et le Widcat de la Distinguée Concurrence), boxeur ayant mis ses talents au service du monde libre et du mode de vie américain. A ses côtés, Gail, jeune fille ayant reçu des pouvoirs divins par un grand sorcier (un hommage à Shazam / Captain Marvel) mais éternellement coincée dans son corps juvénile. En dépit de ses désirs très féminins, Gail doit aller à l’école pour ne pas éveiller la méfiance des locaux. De son côté, Barbalien, alias Mark Marz, guerrier métamorphe martien calqué sur le Martian Manhunter dissimule à la fois sa nature extra-terrestre et son homosexualité. Madame Dragonfly, la sorcière au lourd fardeau, garde une étrange cabane du mystère tandis que l’ombre de Black Hammer, supposé décédé, plane sur cette famille dysfonctionnelle. Enfin, nous découvrons le Colonel Weird, prototype du soldat de l’espace à la Adam Strange cher aux space opéra du temps des pulps.

BLACK HAMMER TOME 1 - ORIGINES SECRETES de Jeff Lemire & Dean Ormston

Très joliment illustré par un Dean Ormston sachant, lui aussi, capturer l’essence de la bande dessinée américaine de l’âge d’or, BLACK HAMMER constitue une belle déclaration d’amour aux comics qui prouve qu’un auteur talentueux peut encore renouveler le genre, en apparence sclérosé, de la saga d’encapés. Loin de l’action trépidante et des pleines pages de « pif paf kaboom », l’important réside ici dans la psychologie des personnages et leur évolution, leur histoire, souvent tragique, étant ponctué de flashbacks les resituant dans leurs époques respectives précédant la grande « Crisis » les ayant catapultés dans ce bled perdu des Etats-Unis.

Bref, Lemire signe véritablement une réussite totale appelée à devenir, on l’espère, à son tour une référence. A condition que la suite (attendue pour 2018) soit aussi réussie, nul doute que BLACK HAMMER aura sa place dans toute BDthèque qui se respecte et saura plaire à la fois aux inconditionnels des super-héros comme aux réfractaires au genre.

Comme d’habitude, l’édition Urban se montre en outre excessivement soignée avec de nombreux bonus intéressants (fiche de personnage, notes diverses, couvertures originales) pour un prix modique (proposé à 15 euros, le prix de lancement était de 10 euros !) : un sans-faute à tous les niveaux

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Comic Book, #science-fiction, #Superhéros, #Marvel Comics, #DC

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Publié le 25 Janvier 2018

JESSICA JONES: THE PULSE de Brian Michael Bendis

Après le succès d’ALIAS JESSICA JONES, Bendis revient à son personnage fétiche pour une nouvelle série d’aventures plus intimistes que pétaradantes. Si Jessica reste sympathique, sa grossesse la change et la rend beaucoup plus dépendante de son compagnon, Luke Cage (ex Power Man), ce qui modifie radicalement l’orientation de la série. Le ton y est également beaucoup plus léger, une conséquence de l’abandon du label « Max » qui permettait davantage de liberté au niveau des dialogues, de la violence et de la nudité. Certains n’ont d’ailleurs guère apprécié ces changements et THE PULSE a essuyé son lot de critiques, parfois virulentes. Disons-le tout net, cela semble injustifié : certes Bendis ne retrouve pas l’excellence d’ALIAS JESSICA JONES (la série super-héroïque pour ceux qui n’aime pas les séries super-héroïques !) mais THE PULSE demeure un vrai bon moment de lecture et se situe largement au-dessus du tout venant de chez Marvel.

JESSICA JONES: THE PULSE de Brian Michael Bendis

Cette fois, Jessica partage la vedette avec le plus célèbre journaliste du Daily Bugle, Ben Urich (l’homme qui connait l’identité de Daredevil mais refuse de la dévoiler au désespoir de l’irascible J.J.J). Confronté à des ventes qui s’écroulent (« c’est terrible, les gens ne lisent plus, nous sommes la première génération à avoir perdu l’habitude de lire le journal le matin »), le boss du Bugle doit réagir et lance un supplément, « The Pulse », consacré aux super-héros. Urich et Jessica Jones vont s’en charger. L’anti héroïne détective devient donc journaliste, ce qui permet de relancer la machine. Une bonne idée, sauf pour les réfractaires à l’évolution du personnage.

Dans le premier arc, « Thin Air », Jessica enquête sur la mort mystérieuse d’une de ses collègues du Bugle et découvre l’implication de Norman Osborn, alias le Bouffon Vert. Spidey effectue sa petite apparition réglementaire et l’intrigue annonce la suite de l’univers Marvel avec la prise de pouvoir d’Osborn durant le Dark Reign.

Ensuite, un tie-in de la saga « Secret War » envoie la jeune femme à la recherche de Luke, blessé et kidnappé. Iron Fist et l’Hydra seront, eux aussi, de la partie.

« Fear », la dernière histoire, plus intimiste, se consacre à l’accouchement de Jessica, à ses craintes, etc.

Un tie-in correct à HOUSE OF M dans lequel on retrouve Hawkeye et un annual dispensable consacré au mariage de notre couple complètent le sommaire.

JESSICA JONES: THE PULSE de Brian Michael Bendis

Les intrigues sont plaisantes, les personnages attachants et, dans l’ensemble, THE PULSE reste fort agréable quoique cet « ajout » soit en-deçà d’ALIAS JESSICA JONES (devenu un véritable classique de la bande dessinée super-héroïque des années 2000 et une des meilleures livraisons de la Maison des Idées).

Les différentes histoires peuvent également moins facilement s’apprécier de manière indépendante : on sent Bendis tisser sa toile afin d’entremêler les récits appelés à consolider l’univers Marvel du XXIème siècle : il faut au lecteur une certaine connaissance de celui-ci pour apprécier les scénarios proposés, en relation avec HOUSE OF M, SECRET WAR, DARK REIGN, NEW AVENVERS, etc.

Pour beaucoup, THE PULSE fut une déception mais celle-ci doit être relativisée : si ce n’est pas un incontournable comme ALIAS JESSICA JONES cela reste un comic bien écrit, bien dessiné et très plaisant proposé, en outre, dans une édition correcte et à un prix tout doux (17 euros pour 360 pages !). Bref, pas de quoi s’en priver pour les amateurs de ce personnage des plus intéressants.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Superhéros, #Marvel Comics

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Publié le 18 Janvier 2018

BLOODSHOT REBORN TOME 1 - COLORADO de Jeff Lemire, Mico Suayan et Raul Allen
BLOODSHOT REBORN TOME 1 - COLORADO de Jeff Lemire, Mico Suayan et Raul Allen

 

Quoique Marvel et DC en soient les leaders incontestés, ils ne sont pas les seuls éditeurs sur le marché du comic super-héroïque. Avec moins de séries et une histoire nettement plus récente, Valiant, fondée en 1990 par un ancien de la Marvel, Jim Shooter, entendait bien prendre sa (plus modeste) place sur ce marché aujourd’hui encombré. Devenu le troisième éditeur du genre et vendant jusqu’à 1 500 000 exemplaires de certains de ses titres à son apogée, la compagnie va néanmoins souffrir d’un écroulement des ventes à la fin des 90’s. Après sa faillite en 1999, Valiant renait cependant de ses cendres en 2007. Et de nouvelles séries, dans la continuité des publications antérieures, sont lancées en 2012. D’abord publiées par Panini elles sont aujourd’hui éditées, avec beaucoup de soin, chez Bliss Comics.

Bloodshot, créé en 1992, reste un des personnages phares de l’éditeur. Il revient ici dans une nouvelle aventure qui constitue la suite du crossover THE VALIANT ayant établi le nouveau statu quo de l’éditeur. Rappelons que cet anti-héros possède des capacités surhumaines (super force, agilité, pouvoir auto guérisseur, etc.) grâce à des mini robots « nanites » injectés dans son corps pour le transformer en soldat invincible. Cependant, avant sa mort, Kay la Géomancienne a expulsé les nanites du corps de Bloodshot, alias Ray Garrisson, pour lui rendre son humanité. Depuis, il vivote en tant qu’homme à tout faire dans un motel, boit plus que de raison et, victime d’hallucinations, « voit » Kay et un double cartoonesque de lui-même.

Dans le même temps, les nanites, libérées de son corps, se sont cherchées un nouvel hôte…En réalité sept, tous transformés en ersatz de Bloodshot et qui, incapables de contrôler leurs nouveaux pouvoirs, se mettent à accomplir des tueries de masse. Ce-dernier, se sentant responsable, part donc supprimer ces « infectés » et, au cours du processus, récupère les nanites de ses victimes. Bloodshot renait, pour le meilleur et pour le pire !

BLOODSHOT REBORN TOME 1 - COLORADO de Jeff Lemire, Mico Suayan et Raul Allen

Ce premier tome de BLOODSHOT REBORN constitue une belle réussite avec son ton sombre, très adulte, presque désespéré et son mélange de violences brutales et d’intermèdes psychologiques réussis qui rappellent les meilleures bandes dessinées du PUNISHER ou de WOLVERINE avec un zeste d’humour déjanté à la DEADPOOL.

L’univers Valiant, plus restreint et réaliste que le foisonnement de Marvel ou DC Comics s’avère très plaisant et on y plonge avec bonheur, à la découverte de nouveaux personnages et d’intrigues efficaces. Pour les allergiques au genre super héroïque, nous sommes ici davantage dans le polar science-fictionnelle que dans la baston d’encapés et, quoique ce premier arc (qui trouvera sa conclusion dans le deuxième tome) se montre relativement linéaire et prévisible, la qualité des dialogues compense ce bémol.

Au niveau des dessins, ils sont très réussis et photoréalistes pour les quatre premiers épisodes (par Mico Suayan), complètement « comic » pour le cinquième (signé Raul Allen) qui tranche avec ce qui précède mais sans être désagréable pour autant. Du très bel ouvrage !

Pour les lassés des intrigues à rallonges, des crossovers interminables et du statu quo permanent du duo DC / Marvel, l’univers Valiant constitue, à coup sûr, une bouffée de fraicheur. Ce premier tome, très bien présenté (couverture cartonnée, bonus sur le scénario, couvertures alternatives, etc.) pour un prix attractif (moins de 15 euros) est donc vivement conseillé !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Superhéros, #Thriller, #Valiant - Bliss Comics

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Publié le 16 Janvier 2018

JE SUIS WOLVERINE d'auteurs divers
JE SUIS WOLVERINE d'auteurs divers

La collection « je suis… » (variante « nous sommes… ») chez Panini reste une des meilleures initiatives de l’éditeur qui y reprend la formule gagnante des anthologies Urban consacrées aux personnages DC comics.

Proposés pour permettre aux néophytes de se familiariser avec un protagoniste de l’univers Marvel, souvent à l’occasion de la sortie d’un long-métrage, les ouvrages de la collection permettent un bel aperçu chronologique de son évolution.

Lancé pour accompagner la diffusion dans les salles de l’excellent LOGAN, ce recueil débute logiquement voici plus de quarante ans (eh oui…déjà!) avec la première apparition du Griffu lors d’un double épisode de l’Incroyable Hulk dans lequel ce dernier se confronte au Wendigo. Nous sommes en 1974 et Logan n’y est qu’un personnage secondaire encore mal défini et affublé d’un costume quelque peu ridicule, d’ailleurs ses griffes ne font pas encore parties de son squelette mais sont placées sur des gants. Par la suite, nous retrouvons le mutant douze ans plus tard lors du « loup blessé » scénarisé par Chris Claremont dans les pages d’UNCANNY X MEN. Au fil des pages, nous assistons à l’accroissement de sa popularité jusqu’à ce qu’il devienne le plus populaire des X-Men. Logan affronte également son increvable ennemi Dent de Sabre dans « 24 heures », toujours écrit par Claremont mais cette fois pour la série solo WOLVERINE.

JE SUIS WOLVERINE d'auteurs divers

Vient ensuite le gros morceau de cette anthologie avec l’excellent « De sang de sables et de griffes », triple épisode signé Larry Hama (scénario) et Marc Silvestri (dessin) datant de 1991. Wolverine, accompagné de son compatriote Puck de la Division Alpha, y combat durant la guerre civile espagnole et rencontre Hemingway et George Orwell. Du tout bon comics, divertissant et spectaculaire.

Toujours dans une perspective historique, « Les chevaliers de Madripoor » se déroule en 1941 et permet au Glouton de fréquenter Captain America et Black Widow. Parmi les autres numéros mémorables citons un affrontement ultra musclé avec le Punisher et, surtout, l’incroyable et très adulte « Prisonnier Zéro » dans lequel Wolverine se retrouve prisonnier d’un camp de concentration durant la seconde guerre mondiale et survit stoïquement à tout ce que ses geôliers lui font subir.

 

JE SUIS WOLVERINE d'auteurs divers

Comme toujours ce genre d’anthologie peut paraitre réducteur puisqu’elle fait l’impasse sur de grandes sagas ou des épisodes mémorables (sa virée au Japon, ses démêlées avec le Phenix, etc.) mais, dans l’ensemble, difficile de ne pas apprécier les intrigues proposées, certes parfois tronquées mais toujours intéressantes pour mesurer l’évolution du personnage. Les textes pertinents qui accompagnent les différentes histoires et la qualité générale de celles-ci, souvent illustrées par des dessinateurs talentueux et inspirés, achèvent de rendre JE SUIS WOLVERINE indispensable aux fans du mutant griffu. Un des meilleurs recueils sortis chez Panini.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Comic Book, #Superhéros, #Marvel Comics, #Mutants, #X Men

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Publié le 6 Janvier 2018

BATMAN - LA NUIT DES MONSTRES

Ce premier crossover du batverse de l’ère « rebirth » impacte les trois principales séries consacrées au Chevalier Noir : Batman, Detective Comics et Nightwing.

L’intrigue ne cherche guère la complexité : Hugo Strange infecte quelques cadavres avec le venin de Bane et crée quatre monstres gigantesques qui menacent Gotham alors qu’un ouragan s’annonce. Après la mort supposée de Red Robin (les lecteurs de Detective Comics savent que Tim s’en est sorti) et l’affaire de Gotham (cf. Batman rebirth tome 1), le Caped Crusader refuse de perdre encore une fois ses alliés et adopte une attitude très rigide et protectrice, laissant par exemple Gotham Girl et Duke Thomas de côté alors que les monstres attaquent la ville.

Le scénariste se lâche donc pour proposer des destructions massives en pagaille dans un esprit proche des kaiju-eiga ou, pour les Américains, des plus récents PACIFIC RIM et GODZILLA, une parenté entretenue par un climat déchainé. Les combats se déroulent donc sous une pluie battante et les immeubles sont pulvérisés par les créatures géantes. Tout cela se montre fort plaisant mais également quelque peu répétitif, avec des scènes à grand spectacle, de « nouveaux jouets » dissimulés par Batman (notamment de nouvelles motos), les Tours Wayne qui servent d’ultime ligne de défense en cas d’urgence, etc. Vu la situation on peut s’étonner que la Ligue de Justice n’intervienne pas pour se confronter à une menace aussi démesurée. Evidemment, l’équipe des « batmen » saura défaire les monstres sans l’intervention des héros les plus puissants. Ni Lantern ni Superslip ne seront de la partie. Peu crédible mais sympathique.

BATMAN - LA NUIT DES MONSTRES

Heureusement, pour suppléer à ce côté invraisemblable, les dessins sont plaisants, en particuliers ceux de Riley Rossmo sur Batman dont le style, assez personnel, convient bien au Chevalier Noir. L’artiste livre ici un travail de toute beauté et il suffit pour s’en convaincre d’admirer l’impressionnant monstre gluant qui apparait en pleine page dans Batman N°8.

Bref, ce premier crossover réussit son pari de divertissement à grand spectacle et en donne pour son argent au lecteur friand de monstres géants. Si la caractérisation des protagonistes demeure sommaire on note un progrès pour les héros qui apprennent, peu à peu, à travailler en équipe. Ainsi la pièce rapportée Gueule d’Argile, ex super vilain passé du bon côté de la force, sert d’armure vivante à Batman dans une séquence originale et mémorable.

En résumé, LA NUIT DES MONSTRES constitue un bon petit « blockbuster super héroïque » qui développe les différentes intrigues lancées dans les trois séries principales du Batverse tout en donnant la priorité à une action tonitruante. Un bon moment.

 

 

BATMAN - LA NUIT DES MONSTRES

(contenu : Batman Rebirth #7-8 + Detective Comics #941-942 + Nightwing Rebirth #5-6)

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Comic Book, #DC, #Superhéros, #Batman

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Publié le 28 Décembre 2017

DARK AVENGERS VOLUME 2 de Brian Michael Bendis

Nouvelle livraison de 264 pages pour conclure la saga de Norman Osborne à la tête de ses Vengeurs Noirs. La plupart des récits composant ce recueil sont soigneusement écrits par Brian M. Bendis et illustrés par Mike Deodato qui offre un très bon boulot.

On commence avec un gros affrontement (étalé sur quatre numéros) entre nos Avengers et le tout puissant Homme Molécule, autrement dit ce qu’on fait de plus puissant, ou peu sans faut, dans le domaine du super vilain détraqué. Du coup, Norman a bien du mal à garder la tête froide, d’autant que son « arme secrète », le quasi divin Sentry, est immédiatement abattu par le maitre des manipulations moléculaires. Comme disent les autres Avengers « ce type était plus puissant que nous tous réunis, alors qu’allons-nous pouvoir faire ? ». Débarquent les hommes du Hammer et le combat continue.

Ce récit efficace jongle entre les aspects les plus dramatiques et l’action, avec une bonne caractérisation des protagonistes. Si Norman tente de contrôler Sentry ce-dernier éprouve bien des difficultés à se maitriser lui-même, toujours prêt à laisser exprimer son côté obscur, représenté par Void. Ces démêlées schizophréniques apportent le sel nécessaire à un récit classique mais bien mené et agréable.

DARK AVENGERS VOLUME 2 de Brian Michael Bendis

L’annual consacré à Marvel Boy fait office d’interlude et n’apporte pas grand-chose tandis que les cinq petits épisodes, chacun consacré à un « second couteau » de l’univers Marvel se feuillettent distraitement mais seul celui sur Jack O’ Lantern se montre intéressant. On a aussi droit à quelques pages sur Spymaster qui se laissent lire. Mais dans l’ensemble rien de bien folichon dans cette fournée proche du remplissage.

Les épisodes 13 à 16 de la série signent la fin de la période « Dark reign », laquelle s’étendit quand même sur environ deux ans de publication. Elle impacta plus de vingt-cinq séries régulières, sans compter autant de mini-série ou de one-shots. Cependant, contrairement à la plupart des « events » Marvel, tel le précédent SECRET INVASION auquel il succède, le Dark Reign ne s’appuie pas sur une mini-série, d’où la difficulté à le résumer en volume. Ces quatre derniers épisodes des Dark Avengers s’intègrent ainsi dans la continuité de l’event SIEGE et sont par conséquent assez difficiles à évaluer isolés de ce crossover pas spécialement réputé. 

Bien sûr, Panini n’a - encore une fois ! - pas accompli le moindre effort pour faciliter la lecture aux néophytes. Les histoires s’enchainent sans résumé, sans présentation des personnages ou du contexte, sans même une page de transition entre les différentes intrigues. Le niveau zéro de la politique éditoriale. Le comble intervient entre les épisodes 15 et 16, normalement séparés par l’intrigue de SIEGE. Du coup on passe, d’une page à l’autre, entre un Norman tout puissant accompagné de ses Vengeurs à un Norman emprisonné et désavoué sans qu’il soit possible d’y comprendre quelque chose. Dommage car la période du Dark Reign reste une des plus excitantes et plaisantes dans la chronologie récente de Marvel. Il aurait donc était intéressant d’effectuer une présentation plus cohérente de cette suite d’événements non seulement pour attirer le novice mais aussi afin d’en expliquer les tenants et aboutissants. Peine perdue. Reste un album correct et d’une lecture agréable quoique l’on ait la désagréable impression de lire des fragments épars d’une plus vaste intrigue.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Comic Book, #Superhéros, #Marvel Comics

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Publié le 21 Décembre 2017

GREEN LANTERNS: PLANETE ENRAGEE (Récit complet Justice League 2)

Comme le souligne assez justement les dialogues, on peut se demander la raison du nombre affolant de Green Lantern sur la planète Terre.

Sans compter l’originel Alan Scott, qui n’appartient pas au même corps galactique, nous pouvons ainsi nous enorgueillir du célèbre Hal Jordan, du bagarreur Guy Gardner auxquels se sont ensuite adjoints John Stewart et Kyle Rayner.

Était-il nécessaire de créer encore deux nouveaux personnages, le musulman Simon Baz et la féminine Jessica Cruz. Probablement. L’exploitation de ses principaux héros par DC autorise une multiplication des titres (avec tout le corps des Green Lantern à disposition pourquoi s’en priver) tandis que l’éditeur développe, depuis quelques années, une véritable obsession : vouloir accorder une place dans son univers à la « diversité ». D’où un recours à toutes les minorités et un développement d’une plus juste parité homme / femme. Le problème étant d’intégrer ces nouveaux personnages (à la manière des « Batmen de tous pays » ou de la nouvelle Miss Marvel de la concurrence) au sein d’un univers cohérent. L’éditeur propose donc cette nouvelle série consacrée à deux Green Lantern (quasi) débutants et, en tout cas, inexpérimentés. Or, ceux-ci doivent affronter une menace cosmique, à savoir le retour d’Atrocitus, leader des Red Lanterns aveuglés par la haine.

GREEN LANTERNS: PLANETE ENRAGEE (Récit complet Justice League 2)

Plutôt que de multiplier les combats, les scénaristes mettent l’accent sur les relations entre nos deux protagonistes à la manière des « buddy-movie » des années ’80 : alors que tout les oppose au départ, Simon et Jessica ne tardent pas à devenir copains comme cochons. L’intrigue se base donc sur leurs échanges verbaux et sur les problèmes qu’ils rencontrent dans leur vie quotidienne : Baz se méfie des autorités après avoir été accusé de terrorisme et Cruz souffre d’une agoraphobie maladive qui contrarie forcément ses missions de Lantern. Le tout est saupoudré d’une pointe d’humour qui rend l’ensemble sympathique et agréable à lire.

Cependant, avouons-le, tout cela n’est pas franchement original et la possession de nombreux terriens par la haine des Red Lantern constitue un fil conducteur aussi éprouvé qu’éculé. Les deux protagonistes, voulus « modernes et réalistes » par DC n’en sont pas moins assez caricaturaux et manquent de développement pour devenir attachants, aucun risque qu’ils ne marchent sur les platebandes de Jordan ou Gardner dans le cœur du public.

Mais, dans l’ensemble, on passe un bon moment avec ce duo de Green Lanterns mal assortis. Les dessins sont satisfaisants (sans être extraordinaires, le problème étant – comme souvent – la multiplication des artistes variablement doués et cohérents) et l’intrigue bien construite (sans se montrer transcendante). Bref, cet arc se révèle, au final, une lecture plaisante quoique nous restons loin d’un titre inoubliable. Cette introduction s’avère néanmoins suffisamment intéressante et intrigante pour donner envie de découvrir la suite des aventures de Baz & Cruz qu’Urban publiera dans sa collection « Récit complet Justice League ». Avouons également que le rapport qualité / prix s’avère intéressant, ce qui fait indéniablement pencher la balance pour les amateurs d’anneaux verts.

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Rédigé par hellrick

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Publié le 7 Novembre 2017

LA GUERRE DE DARKSEID de Geoff Johns et Jay Fabok

Régulièrement, les deux éternels concurrents du comic-book américain, à savoir DC Comics et Marvel, se lancent dans d’énormes récits qui impliquent la plupart de leurs personnages et s’étalent sur des dizaines de numéros.  Ces crossovers impactent, forcément, toutes les séries phares de leurs éditeurs respectifs et, malgré des qualités souvent discutables, exercent sur les fans un pouvoir d’attraction non négligeables qui se traduit par conséquent par un accroissement des ventes. La recette fonctionne si bien (du moins commercialement) que Marvel vit à présent en état de crossover quasi permanent, proposant un ou deux « events » chaque année. DC Comics n’est pas en reste, évidemment comme en témoigne ce copieux DARKSEID WAR.

LA GUERRE DE DARKSEID de Geoff Johns et Jay Fabok

Le dernier grand crossover en date (2014), FOREVER EVIL, s’était imposé comme une jolie réussite pour l’éditeur en proposant un concept solide et un récit haletant. Deux ans plus tard, la Ligue de Justice est au cœur d’un nouvel événement d’importance, la « Guerre de Darkseid », divisée en trois chapitres.

Le premier commence en France dans le N°1 du magazine « Justice League Universe » publié chez Urban et concerne la guerre que se livrent Darkseid et le tout puissant Anti Monitor. Ce premier chapitre se conclut par la défaite de Darkseid et l’accession au statut divin de la plupart des membres de la Ligue. Batman devient ainsi le dieu de la connaissance et s’empare du fauteuil de Moebius tandis que Flash, possédé, devient le dieu de la mort.

Un second chapitre présente les conséquences, pour nos héros, de ces nouveaux pouvoirs, ce qu’approfondissent six one shot sur les différents protagonistes déifiés. La fin épique de cette guerre s’étend sur une quarantaine de pages riches en action mais aussi en surprises et en révélations : l’identité du Joker dévoilée à Batman, l’accession au pouvoir de Lex Luthor, un secret lié à Wonder Woman, etc. 

LA GUERRE DE DARKSEID de Geoff Johns et Jay Fabok

Bien des crossovers sont inutilement complexes (pour ne pas dire incompréhensibles aux non-initiés) mais, en dépit de ses nombreux personnages et de sa longueur, DARKSEID WAR reste très digeste et étonnamment fluide. Servi par des dessins d’une constante (grande) qualité de Jay Fabok ce run est déjà un véritable plaisir visuel.

Nous sommes ici, en effet, dans l’aspect le plus destructeur de DC, dans le blockbuster dessiné qui ne recule devant aucune surenchère pour maintenir l’attention : révélations distillées à intervalles réguliers, cliffhangers, action frénétique,…La patte Geoff Johns pour un récit d’ampleur tout simplement gigantesque dans lequel tous les personnages principaux de l’éditeur viennent effectuer un petit tour de piste.

Une belle réussite pour DC Comics et à coup sûr un comic extrêmement bien ficelé et plaisant. Pour ceux qui ont raté sa publication kiosque et sa réédition sous forme de deux tomes cartonnés, Urban Comics ressort une nouvelle fois la bête à l’occasion de ses cinq ans sous la forme d’un omnibus grand format riche en bonus de près de 500 pages. Il vous en coutera 39 euros mais, franchement, ça les vaut !

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Publié le 3 Novembre 2017

SPIDERMAN OMNIBUS de David Michelinie et Todd McFarlane

Panini propose ici un omnibus très épais (850 pages !) qui compile deux années d’Amazing Spiderman, soit 35 épisodes pour la plupart illustrés par Mac Farlane. Evidemment, tout n’est pas du même niveau mais, dans l’ensemble, cette copieuse lecture se révèle de qualité.

On débute avec un arc consacré au Docteur Octopus qui, lassé d’être toujours battu par Spidey, décide de détruire entièrement New York et on enchaine avec un double épisode centré sur un vilain de seconde zone, Chance. Ce-dernier est cependant relativement intéressant puisque ce mercenaire ne travaille pas pour l’argent mais bien par amour du risque. D’abord adversaire de Spidey, il finit par s’allier au monte-en-l’air et se retourne contre ses employeurs qui l’ont trahi. Plutôt agréable.

Vient ensuite le légendaire épisode 300 qui marque les 25 ans de Spiderman et introduit le plus célèbre de ses vilains, le fameux symbiote extra-terrestre Venom. Pas mal, quoiqu’on eût aimé davantage de développement et que la personnalité d’Eddie Brock (le journaliste disgracié porteur du parasite alien) soit plus creusée. Cet épisode permet néanmoins d’inaugurer un nouveau statu quo : le Tisseur récupère son ancien costume rouge et bleu puis déménage pour s’établir avec Mary-Jane dans un appartement huppé de Manhattan, ce qui aura rapidement de dramatiques conséquences.

SPIDERMAN OMNIBUS de David Michelinie et Todd McFarlane

L’arc suivant montre Spidey s’allier avec Silver Sable et l’Homme Sable (beaucoup de sable donc !) afin de dérouiller quelques nazillons. Rien de bien original pour ces trois épisodes qui traitent des hésitations de Peter Parker à déménager au Kansas (où on lui offre un nouveau job). Notre héros se demande en outre comment va réagir une Mary-Jane toujours présentée comme particulièrement futile et uniquement préoccupée par sa carrière de mannequin. Heureusement, lorsque la tension monte, MJ sait comment détendre son mari. Bref, ces épisodes ne sont pas exceptionnels et ont même pris un coup de vieux (le dessin accuse lui aussi le poids des ans) mais se révèlent parfois amusants avec quelques touches d’humour bienvenues.

Pour la suite, Spidey s’associe encore avec un autre personnage borderline, le Rodeur, afin de récupérer un précieux calice dans lequel un puissant homme d’affaires à dissimuler des informations compromettantes. Le cambrioleur grabataire Black Fox complique la donne mais tout rentre dans l’ordre au final. Pendant ce temps, un riche nouveau venu, Jonathan Caesar, propriétaire de l’appart où logent Peter et sa copine, se montre entreprenant envers MJ. Le scénariste, par petite touche, annonce la suite de son intrigue tandis que Peter affronte le ringard Hanneton Brutal dans un épisode humoristique de transition qui annonce le retour de l’autrement plus redoutable Caméléon.

Une longue intrigue va, par la suite, occuper de manière plus personnelle Peter Parker puisque Mary-Jane est kidnappée par un admirateur détraqué, le précité Jonathan Caesar. Peter, qui pense tout d’abord qu’un de ses ennemis a découvert son identité secrète, mène l’enquête. Il croise quelques vilains de seconde zone, retrouve finalement son jackpot de rouquine et arrête Caesar ce qui conduit, directement, à l’expulsion du couple de leur appartement. Les voici donc de retour chez tante May. Entre temps, Spidey a été pris dans le crossover « Inferno » dont nous ne connaitrons que des épisodes épars. Cela n’aide guère à la compréhension de cet événement qui impacta les trois séries « Spiderman » à la fin des années ’80. Un peu plus tard on croise Mysterio avant un combat entre le Super Bouffon et un Harry Osborn assumant l’identité du Bouffon Vert.

La suite traite des difficultés du couple Peter – MJ, leur recherche d’un appartement abordable à New York, les problèmes de MJ (depuis sa prison Caesar cherche à ruiner sa carrière), le peu de temps dont dispose Peter pour combiner ses études, son job de photographe et sa vie super-héroïque, etc. On retrouve quelques vilains biens connus comme le Lézard, Venom, Scorpion, Rhino, Backlash, etc. Certaines intrigues, malheureusement, se poursuivent hors des pages d’Amazing Spiderman, ce qui nous prive des conclusions de certains arcs, en particulier celui qui voit le Caméléon remplacer Jonah. Pour une fois ne blâmons pas trop Panini : inclure les développements et conclusions de toutes les sous-intrigues auraient doubler l’épaisseur de ce déjà très imposant recueil.

L’histoire la plus longue (en six épisodes) expédie Spidey en Symkarie où il aide Silver Sable à déjouer un « grand complot ». Si le contexte géopolitique se montre restreint et guère crédible, l’intrigue fonctionne agréablement et Spidey croise le Paladin, le radical Solo et même Captain America afin de déjouer les plans de Crane Rouge.

SPIDERMAN OMNIBUS de David Michelinie et Todd McFarlane

Moins convaincant, les derniers récits appartiennent au cross-over ACTS OF VENGEANCE durant lequel les héros combattent des vilains qu’ils n’ont jamais eu l’occasion de rencontrer. Spidey affronte ainsi Graviton, Magneto et une Tri-Sentinelle, obtenant au passage les immenses pouvoirs de Captain Universe. Malgré les fréquentes notes de bas de page de Panini nous invitant à acheter le cross-over en question (dont les critiques disponibles n’incitent guère à cette couteuse acquisition) tout cela ne semble guère passionnant et lire ces épisodes, souvent amputés de leur début et de leur fin, demeure frustrant. Le tout, assez simpliste, reste cependant compréhensible et distrayant mais ces histoires ne vont jamais au-delà de leur très basique et très geek idée de base : et si on confrontait Spidey à des vilains qu’il n’a jamais combattus, comme ça, sans vraie justification, juste pour voir.

Malgré ses bémols, cet Omnibus s’avère de bonne facture. Au fil des pages MacFarlane prend plus d’aisance avec le personnage et immortalise Spidey dans des poses acrobatiques improbables qui soulignent ses muscles (bon travail d’encrage aussi) et sa toile souvent entortillée de manière très organique. Les histoires combinent, souvent adroitement, la vie quotidienne de Peter et ses soucis journaliers avec son existence super-héroïque, ce qui rend le personnage fort attachant. On a donc les touches d’émotion avec la maladie de Nathan (le protégé de tante May), l’envie de Peter de voler de ses propres ailes tout en restant proche de tantine, les disputes et réconciliations du couple Peter – MJ. Bref, cela se conforme totalement à la volonté de Stan Lee de présenter des personnages extraordinaires dans des situations ordinaires.

Certes, l’omnibus se montre forcément inégal mais, dans l’ensemble, ces quelques 800 pages, agrémentées de bonus un peu chiches, montrent un très bon rapport qualité / prix…à condition de pouvoir aujourd’hui le trouver à un prix décent car la spéculation a fait son oeuvre.

SPIDERMAN OMNIBUS de David Michelinie et Todd McFarlane

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Comic Book, #Superhéros, #Marvel Comics, #Spiderman

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Publié le 27 Octobre 2017

DARK AVENGERS - TOME 1 - LES VENGEURS NOIRS de Brian Michael Bendis et Mike Deodato

Fidèle à sa tradition de rééditer en Deluxe les principaux Events de la Maison des Idées, Panini a proposé deux volumes consacrés à la période dite du « Dark Reign », auxquels s’ajoutent trois Monsters qui regroupent chacun douze épisodes supplémentaires. Bref, le grand jeu pour une période de transition importante de l’univers Marvel. Malheureusement, comme toujours avec Panini, aucun bonus, aucun contexte, aucune explication pour se mettre ou se remettre dans le bain, pas même une page de résumé de ce qui s’est passé précédemment. Encore une fois le minimum syndical…et même moins. Enfin, on a l’habitude, on fera avec même s’il est toujours rageant de voir des œuvres réussies amoindries par une politique éditoriale paresseuse.

Suite à la SECRET INVASION, Tony Stark est désavoué et Norman Osborn prend la tête du Hammer, une nouvelle agence gouvernementale succédant au Shield. Afin d’asseoir son autorité, il rassemble une nouvelle équipe de Vengeurs : Osborn engage tout d’abord Ares et Sentry, puis réunit Daken qui passe pour Wolverine, Venom transformé en Spiderman, Opale devenue Miss Marvel et le psychopathe Bullseye qui incarne Œil de Faucon aux côtés d’un guerrier Kree chargé de camper Captain Marvel. Osborn, pour sa part, accède à la technologie de Stark Industrie et prend les rôles laissés vacants par Captain America et Iron Man : équipé d’une armure aux couleurs de la bannière étoilées il parade en Iron Patriot.

DARK AVENGERS - TOME 1 - LES VENGEURS NOIRS de Brian Michael Bendis et Mike Deodato

La première mission de ces « vengeurs noirs » les emmène en Latvérie où ils défendent Fatalis des agissements de Morgane la Fée. Osborne tente également de s’imposer comme le vrai chef d’équipe de cette poignée de fortes têtes.  

Après l’échec de SECRET INVASION, ce nouvel événement Marvel s’avère une très bonne surprise et démontre qu’il est encore possible de proposer un comic-book mainstream intelligent et bien mené avec nos encapés favoris. Quoiqu’un peu trop de pages soient consacrées à des combats assez classiques, le récit avance plaisamment grâce à la caractérisation efficace des protagonistes servie par des dialogues réussis (voir des psychopathes comme Bullseye jouer les héros et déclarer à un flic anti-émeute « je sais pas comment vous faites, c’est nul de pas pouvoir les tuer » reste savoureux). Les dessins de Mike Deodato sont, eux aussi, bien jolis et tirent indéniablement vers le haut un récit dans lequel Sentry et un Norman plus machiavélique que jamais se taillent la part du lion. La personnalité de Norman a rarement été aussi bien cernée et son accession vers un immense pouvoir se fait de manière crédible (même si lui donner, à la base, les clés de ce pouvoir parait peu vraisemblable) jusqu’au cliffhanger final qui le laisse…disons vert de rage. Une bien belle saga !

DARK AVENGERS - TOME 1 - LES VENGEURS NOIRS de Brian Michael Bendis et Mike Deodato

Aux six épisodes de « Dark Avengers » succède un mini crossover intitulé « Utopia » qui oppose nos vengeurs noirs aux X-Men. En effet, le problème mutant ressurgit lorsque des manifestants menés par Trask se heurtent à des mutants hostiles. La situation dégénère et Cyclope semble incapable de ramener le calme. Osborn demande donc à Emma Frost de constituer une nouvelle équipe de « X Men gouvernementaux » avec l’approbation de Charles Xavier et du Fauve. En réalité, les deux mutants sont détenus par Osborn : Xavier a été remplacé par la métamorphe Mystique et Darkbeast, issu d’un monde parallèle, a pris la place de McCoy.

Cet « Utopia » souvent critiqué n’est en effet pas exempt de défauts. Tout d’abord est-ce vraiment une bonne idée pour les mutants rebelles de s’en prendre physiquement aux partisans de Trask ? Pas vraiment puisque la situation, jusque-là simplement tendue, dégénère complètement et impose couvre-feu, contrôle gouvernemental, etc. L’intrigue parait donc rapide à se mettre en place et aurait nécessité un développement plus nuancé et une montée en puissance plus insidieuse. Les scénaristes ont malheureusement opté pour une progression stéréotypée et prévisible, ce qui s’explique sans doute par le nombre de pages impartis. De plus, les trop nombreux dessinateurs qui se succèdent sur le titre en rendent la lecture peu agréable, leur style étant bien différents. L’idée générale, encore une fois, parait très classique : le lecteur assiste à l’opposition entre les partisans des mutants et les défenseurs de l’homo sapiens, les uns modérés, les autres extrémistes. Rien de neuf mais, en dépit de ses nombreux bémols, l’intrigue se suit sans déplaisir et la création des « dark X Men » demeure intéressante. On peut certes chipoter et parler d’un potentiel gâché (le tout aurait pu constituer un petit classique de la Marvel) mais « Utopia » se laisse lire agréablement et se révèle, à tout prendre, largement au-dessus de bien des crossovers récents.

Des défauts, une publication à la va-vite qui risque de laisser une partie des lecteurs sur le carreau mais, en résumé, un tome très estimable que l’on prend plaisir à lire.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Superhéros, #Marvel Comics

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