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Publié le 17 Février 2023

CAPTAIN AMERICA EPIC COLLECTION: ARENA OF DEATH de Mark Gruenwald

Mark Gruenwald poursuit son run sur Captain America avec, en guise de plat de résistance dans ce recueil, une invraisemblable mais très divertissante intrigue. Cap’, Diamondback et Falcon, assumant l’identité de super vilains, se rendent sur une île contrôlée par l’A.I.M. où des terroristes proposent leurs nouveautés guerrières à des vilains de seconde (voire troisième ou dixième) zone. Cap, sous le costume de Crossbones, se retrouve ainsi face au frenchie Batroc, lequel lance un défi au supposé mercenaire : combattre cinq vilains dans l’arène. Entre le catch et le cinéma martial, les bastons se succèdent façon « Opération Dragon ». Par la suite, la petite bande se retrouve dans les Terres Sauvages avec Black Panther, Shang Shi et Silver Sable, sans oublier un Ka-zar plus Tarzan que jamais pour de l’aventure exotique très pulp.

A côté de ces épisodes objectivement très plaisant, la collection propose un crossover beaucoup plus sombre et sérieux entre Cap’ et Ghost Rider. Une bonne histoire avec des dessins de haute volée, plus travaillés et moins mainstream que le reste du volume, cependant plutôt réussi à ce niveau.

Enfin, le recueil se conclut par une mini-série en 4 épisodes consacrée au Cap’ bis, autrement dit US Agent. Le scénariste semble s’amuser de la bêtise de certaines situations : US Agent insiste pour utiliser un mot de passe afin qu’on le reconnaisse…alors qu’il porte son costume ! Autre grand moment WTF sans doute inimaginable aujourd’hui : Hawkeye place une poupée gonflable dans le lit de l’Agent…qui l’utilisera par la suite comme leurre dans un combat. Du pur n’importe quoi. L’intrigue globale, qui ramène une nouvelle fois Scourge of the Underworld, le tueur de super-vilain, reste toutefois de bonne tenue et, dans l’ensemble, efficace.

Les défauts de l’ensemble sont ceux des comics à partir des années 90 : le recours de plus en plus systématique au crossover rend compliquée la confection de ce genre de recueil. Sont ici rassemblé des fragments du crossover « Citizen Kang » mais pour l’intrigue complète il faudra se tourner vers le Epic Collection des Avengers, FEAR THE REAPER.

Malgré ce bémol, ARENA OF DEATH s’avère divertissant et amusant, il se lit donc avec plaisir et sans prise de tête. Nous sommes loin d’un grand comic-book mémorable comme peut l’être WATCHMEN ou THE DARK KNIGHT RETURNS mais Mark Gruenwald nous offre une bonne dose d’évasion super-héroïque « bigger than life » dont il serait dommage de se priver.

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Publié le 3 Février 2023

SPIDERMAN EPIC COLLECTION: GREAT POWER

L'époque modern des super-héros débute réellement ici, avec ces premières aventures de Spider-man. Une foultitude de vilains effectuent leurs débuts, comme Le Caméléon, Octopus, le Vautour, L'homme Sable, Mysterio, le Lézard, Electro, le Bouffon Vert, Kraven le Chasseur, etc. Soixante ans plus tard ils constituent toujours le roster principal des ennemis de notre araignée du quartier préférée. A cette époque, Octopus est vraiment l'ennemi N°1 de Spidey et il apparait ici à trois reprises seul avant de revenir une quatrième fois dans la première incarnation des célèbres Sinister Six.

Comme tous les comics de cette période, les défauts sont évidents: une tendance à la répétition de l'action via des bulles de pensées envahissantes, des explications redondantes ou inutiles, etc. Les récits sont emballés en un seul épisode d'une vingtaine de pages, ne laissant pas vraiment le temps de développer les intrigues ou les personnages.

Si les récits souffrent souvent d'une naïveté préjudiciable, les protagonistes se montrent attachants. Peter Parker compose un adolescent crédible, tiraillé entre plusieurs possibles histoires d'amour, régulièrement embêté par Flash Thompson et devant assurer la subsistance de sa tantine qui parait avoir déjà un orteil dans la tombe (mais qui, en fait, se révélera increvable). La série s'attache donc à une poignée de teenagers que le lecteur suit dans les dernières mois précédent leur entrée à l'université. Même les antagonistes comme le pingre Jameson ou le riche et arrogant Osborn sont bien dépeints, ce qui élève indéniablement ces aventures bien au-dessus de ce que proposait à la même époque la Distinguée Concurrence. Pour s'en convaincre il suffit de relire les aventures de Batman absolument ridicules de l'époque influencée par la série télé certes fun mais fort éloignée du réalisme. Ici, les scénaristes restent à une petite échelle, ce qui convient parfaitement à un héros urbain comme Spidey. Il arrive en retard à l'école, répare son costume endommagé dans un combat, tente de vendre ses photos à J.J.J., ne peut faire la fête car tantine est malade, etc. Tout ce soap-opéra fonctionne fort agréablement, les vilains n'apparaissant souvent que dans quelques cases pour recevoir leur correction méritée.

Si la recette n'est pas encore totalement au point (lorsque les vilains sont moins intéressants les intrigues paraissent lourdes et quelque peu pénible), cette première volée d'épisodes demeure une indispensable lecture pour les fans de Spidey.

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Publié le 20 Janvier 2023

SUICIDE SQUAD TOME 3: DISCIPLINE & CHATIMENT d'Adam Glass & co

La série se poursuit avec les mêmes qualités et défauts que précédemment quoique l’intrigue prenne enfin une certaine épaisseur. Deadshot et, surtout, Harley tiennent toujours les rôles principaux du récit. Le début fait ainsi intervenir le Joker et la rupture entre la foldingue et son poussin prend rapidement des proportions assez…sanglantes.

Au niveau du dessin, les changements sont quelque peu déstabilisants, les histoires centrales ont, par exemple, un trait plus anguleux et moins fin qui tranchent avec les autres. Rien ne se démarque de toute façon vraiment à ce niveau, on reste dans une moyenne correcte mais surtout passe-partout. Bref, pas honteux mais pas de quoi arrêter sa lecture pour admirer l’une ou l’autre case. Peut-être voulu tant le maitre mot semble être aller vite, garder le rythme et multiplier les surprises et autres retournements de situations voulus surprenants mais, en réalité, assez prévisibles. Malgré le titre de l’équipe personne ne reste en effet mort bien longtemps. Par conséquent les chapitres qui s’achèvent sur le décès d’un personnage important ont toutes les chances de, par la suite, révéler qu’untel n’est pas vraiment mort.

Ce troisième tome propose une bonne dose de violences avec beaucoup de giclée de sang, un ton brutal contrebalancé par de nombreuses vannes vachardes ou sexuellement connotées. Amusant mais sans jamais aller trop loin. Bon, on ne s’attend pas à THE BOYS mais on espérait un peu plus de rentre-dedans non politiquement correct, un peu plus de causticité aussi. Ce n'est pas vraiment le cas.

Les récits partent toujours un peu dans tous les sens. Adam Glass avait tenté de donner une certaine cohérence à ce fatras en développant une intrigue au long cours basée sur l’organisation Basilik mais le passage de témoin à Alex Kot réoriente le tout dans une direction différente. D’où l’impression d’une série qui ne sait pas sur quel pied danser, avec le souci de donner du divertissement « cool et gore » aux lecteurs dans un carcan finalement grand public qui empêche tout écart réellement malsain ou perturbant.

Bref, de la fausse provoc’ pour une série plutôt décevante : des castagnes à la pelle et des têtes éclatées ne suffisent pas à donner un récit mémorable et si les notes d’humour amusent durant la lecture le tout disparait rapidement des mémoires. Le petit rappel « où en est-on » du début s’avère d’ailleurs utile car ce tome, comme les deux premiers, souffre d’une obsolescence programmée assez élevée. Autrement dit, une lecture pas désagréable mais anecdotique qu’on ne peut pas vraiment la conseiller excepté aux amateurs de défoulement popcorn vite lu et vite oublié. Très moyen.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #DC Comics, #Superhéros

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Publié le 6 Janvier 2023

FANTASTIC FOUR EPIC COLLECTION Volume 1: THE WORLD's GREATEST COMIC MAGAZINE

Sous ce titre annonçant immédiatement l'ambition se cache donc les dix-huit premières aventures des Quatre Fantastiques, sous la plume de Stan Lee et le pinceau de Jack Kirby. Evidemment, nous tenons entre nos mains, dans ce copieux recueil de près de 500 pages, un moment clé de l'Histoire de la bande dessinée américaine.

Pour ceux qui ont été plongé dans la même hibernation que le Captain America, les Fantastic Four (ou FF pour les intimes) sont un quatuor (logique) d'amis composés de Reed Richards, le génie, de sa copine Susan 'Sue" Storm et de son frère, le dragueur benêt Johnny qui adore jouer des tours pendables au musclé Ben Grimm. Après une visite dans l'espace, nos quatre copains sont transformés, par les rayons cosmiques, en super-héros.

Bon, l'action peut débuter. Malheureusement, ces premières aventures ne sont pas très palpitantes. Les personnages sont vraiment schématiques: Reed est un savant génial et riche au pouvoir d'élasticité assez risible mais grand meneur d'hommes. Il faut dire qu'il n'est pas aidé par Johnny Storm, lequel aime tellement impressionner les demoiselles avec ses flammes qu'il épuise son pouvoir et se retrouve inutile lors des combats. Ben Grimm, alias La Chose, se contente de castagner lorsqu'il ne redevient pas brièvement humain. Quand à La Femme Invisible elle n'a pratiquement aucune utilité, à part de rendre Reed jaloux en lançant des œillades à Namor.

Les scénarios, typiques du comics des sixties, sont simplistes à souhait: Ben et Johnny se chamaillent, un méchant surgit, Reed sonne la fin de la récréation et l'équipe gagne au terme des 22 pages réglementaires. Contrairement à Daredevil ou Spiderman, les FF n'ont pas d'identité secrète, ce qui apporte une certaine originalité aux BD mais limite aussi les possibilités dramatiques. Ils manquent également d'une galerie de personnages secondaires intéressants et sont franchement trop "propres sur eux". Seule Alicia Masters, la future petite amie aveugle de Ben apporte une touche d'intérêt. Alors que le lecteur peut s'identifier facilement aux problèmes d'un Peter Parker harcelé et fauché, difficile de se passionner pour ce quatuor à qui tout réussi.

Cependant, la galerie de vilains présentée emporte l'adhésion: le génial scientifique défiguré Fatalis, le pitoyable Homme Taupe, le noble et ambigu Namor, les dangereux métamorphes extraterrestres Skrull, le Fantôme Rouge et ses super-singes, etc.

Ce premier volume accuse son âge (60 ans!) et parait souvent atrocement daté (dessins tout juste potables, bulles de textes redondantes et envahissantes, intrigues risibles, comportement absurde et / ou immature de nos héros,…) mais demeure une intéressante plongée dans la nostalgie des origines de Marvel. Si aucune de ces histoires n'est mémorables, le tout reste agréable à lire (ou à picorer) pour les plus indulgents et les curieux.

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Publié le 18 Décembre 2022

SUICIDE SQUAD TOME 2: LA LOI DE LA JUNGLE d'Adam Glass

Et hop, on prend (presque) les mêmes et on recommence pour un deuxième tome. Vu le nombre élevé de morts (mais, on le rappelle, toujours dans les troisièmes couteaux), le casting de l’équipe spéciale X évolue régulièrement. Les têtes d’affiches, Deadshot et Harley, restent néanmoins présentes et les missions ne changent pas vraiment d’un tome à l’autre. Il s’agit, cette fois, de démanteler l’organisation Basilik. En apparence rien de compliqué pour nos super vilains plus ou moins repentis. Mais la situation se complique car un traitre a infiltré la Squad pour dégommer Amanda Waller, la grande chef.

Ce deuxième tome ne surprend guère quoique les scénaristes multiplient les petits rebondissements pour maintenir l’intérêt. Parfois le lecteur se laisse prendre, parfois ce côté "cliffhange" parait un peu forcé. L’humour fonctionne cependant agréablement, King Shark ayant la manie de dévorer ses coéquipiers par exemple. Le problème du premier tome demeure: trop de personnages pour que les scénaristes puissent réellement développer leurs interactions. Par conséquent Deadshot reste le personnage le plus travaillé et assure la responsabilité de l'équipe. De son côté, Harley joue encore une fois à la foldingue vaguement nympho, ce qui amuse un temps mais finit par lasser. Les intrigues assument leur côté « bis qui tâche » sans craindre de verser dans l’outrance mais ce qui divertit à petite dose peut vite conduire à l’indigestion. Une fois encore, le tout ne parvient pas à assumer réellement le côté déjanté et outrancier des prémices. On demeure donc dans une pseudo provocation assez anodine et inoffensive, du trash tout public.

Les dessins, confiés à une palanquée de dessinateurs assez passe-partout, dépassent rarement une honnête moyenne. A l’image de la série dans son ensemble ils partent dans tous les sens. Un peu de comédie, quelques touches caustiques, de l’action à profusion, de la violence « décomplexée », une Harley sexy comme une moto rutilante : tout ça ne vole décidément pas bien haut. Comme pour le volume précédent, le cliffhanger final encourage néanmoins à poursuivre une aventure certes divertissante mais trop anecdotique pour susciter une réelle adhésion. Une lecture sans prétention mais revisiter la série d'un bloc en montre toutefois les limites criantes et le côté répétitif.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Action, #BD, #Batman, #DC Comics, #Superhéros, #Humour

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Publié le 3 Décembre 2022

AVENGERS FOREVER de Kurt Busiek et Carlo Pacheco

Vaste saga en douze épisodes, ce comics très dense (il demande un temps de lecture conséquent, beaucoup d'attention et une bonne connaissance de l'univers Marvel) nous entraine aux côtés de Rick Jones, l'homme qui a jadis rassemblé les Avengers. Or, après la guerre entre les Krees et Skrulls, Rick Jones s'est découvert de nouveaux pouvoirs. Il fut par la suite le side-kick de Hulk et même Captain Marvel. A la suite d'un concours de circonstances compliquées, Rick rassemble une équipe hétéroclite d'Avengers issus de différentes époques. Captain America, venant de dévoiler les manigances politiques de l'Empire Secret, doute du bien-fondé de sa mission. Hawkeye n'a plus son équipement et se contente d'un banal arc et de quelques flèches. Le Pourpoint Jaune, un Hank Pym en pleine crise de personnalité qui s'apprête à convoler avec Wasp, voisine avec Goliath, un autre avatar de Pym venu d'une autre ligne temporelle. L'équipe comprend également le fils de Captain Marvel et la super-vilaine Songbird, en provenance d'un futur où elle a rejoint le camp des Avengers.

Tout ce petit monde se retrouve embarqué dans une guerre temporelle dans laquelle s'affronte le Pharaon Rama-Tu, l'assoiffé de pouvoir Kang le Conquérant et l'érudit plus "pacifique" Immortus. Trois versions du même être à différentes époques. Or Kang, connaissant son destin, celui de renoncer à la conquête pour devenir le plus sage Immortus, s'y refuse et entraine les Avengers dans une "guerre modificatrice" comme aurait dit Fritz Leiber.

Kurt Busiek se propose de revisiter quatre décennies de continuité Marvel, gommant certaines anomalies en invoquant la présence de nos vilains, Kang et/ou Immortus, qui manipulent le conntinuum. Le résultat est impressionnant, redonnant à l'univers en roue libre de la Maison des Idées une belle cohérence. Est-ce toujours simple à suivre? Non, loin de là!  Nous sommes dans un gros comics "adulte" et ambitieux, loin des petites castagnes sur vingt pages des débuts des Avengers. La lecture doit être lente, attentive et, surtout, se reporter aux très intéressantes notes de fin de volume, lesquelles se révèlent très éclairantes et explicatives. Même ainsi le volume ne se destine pas aux novices. Ceux qui ne connaissent les Avengers que par quelques BD des années 80 ou par les films du MCU se sentiront complètement largués dès la fin du premier chapitre. C'est ainsi. Il existe de nombreuses sagas réussies et plus abordables pour les lecteurs qui ne souhaitent pas un tel investissement, notamment UNDER SIEGE.

AVENGERS FOREVER dose adroitement le spectaculaire, avec des scènes de batailles impressionnantes impliquant parfois des dizaines d'adversaires, et l'intimiste. Le personnage de Captain America est fort bien brossé: déjà en proie au doute et déprimé il se désole des visions de l'avenir et finit par remettre en cause le bien-fondé d'un combat apparemment perdu d'avance. Mais Kang / Immortus s'avère tout aussi réussi, les tentatives du premier pour en pas devenir le second étant aussi une belle illustration de l'inéluctabilité du temps qui passe.

Servi par les excellents dessins de Carlos Pacheco (décédé en novembre 2022), AVENGERS FOREVER, originellement publié en 1998, demeure, un quart de siècle après sa sortie initiale, un classique absolu de Marvel et un des meilleurs récits des Avengers.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Avengers, #Marvel Comics, #Superhéros, #Voyage dans le temps

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Publié le 18 Novembre 2022

DAREDEVIL : AU BOUT DE L’ENFER de Chip Zdarsky

Quatrième tome du run de Chip Zdarsky…Les différentes lignes narratives sont toujours bien développées et donnent beaucoup d'intérêt à ces nouvelles aventures de tête à cornes. Pourtant Matt Murdock a renoncé au costume écarlate de Daredevil au risque de voir Hell’s Kitchen tomber entre les mains de la pègre et notamment du Hibou, décidé à s’emparer de ce territoire. Elektra, de retour dans la vie de Matt, observe, elle aussi, la dégradation de la situation. Il semble d'ailleurs que Wilson Fisk, l’ancien Caïd du crime, soit un des seuls qui puisse empêcher le bain de sang. Izzy Libris, elle, ne prend pas de gant et doit composer avec Hammerhead lui aussi décidé à ramasser une part du gâteau new-yorkais. De son côté, le flic Cole North refuse de continuer à s’occuper des affaires super-héroïques tout comme il n’accepte plus que les flics restent à l’écart des événements. Cela constitue le gros de ce volume avec trois chapitres qui poursuivent l'arc "l'enfer"

Dans sa seconde moitié, ce tome introduit l’arc « inferno », plus spectaculaire, avec la révélation de l’identité de sœur Marie et le débarquement d’une bande de super-criminels bien connus (le Rhino, l’Homme aux échasses,…) menés par l’inévitable Bullseye. Quoique Murdock n'ait pas encore totalement accepté de redevenir le Protecteur de Hell's Kitchen il doit empêcher les criminels de mettre le quartier à feu et à sang.

Ce tome se divise clairement en deux avec trois épisodes très marqués polar, réalistes et efficaces et deux épisodes qui renouent avec le côté super-héroïque pour un affrontement urbain spectaculaire. Voir le « frêle » Daredevil se débarrasser du colossal Rhino, lutter au milieu des explosions contre un Homme aux échasses pour une fois menaçant (et non pas ridicule) ou recevoir l’aide du Caïd dans une ville transformée en champ de bataille reste un grand moment.

Les dessins, eux, sont de haut niveau, ils dynamisent bien le récit, dans un réalisme de bon aloi pour un héros urbain comme Daredevil. Beaucoup de détails enrichissent chaque planches, entre le côté "noir" des premiers chapitres et les cases plus colorées des deux derniers.

Une fois encore, ce tome confirme la qualité de ce run et la richesse du personnage de Daredevil, probablement un des meilleurs héros de la Maison des Idées. Le cliffhanger final rend difficile de ne pas immédiatement enchainer par la lecture du tome suivant.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Daredevil, #Marvel Comics, #Superhéros

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Publié le 4 Novembre 2022

BATMAN: UN DEUIL DANS LA FAMILLE de Jim Starlin

Ce récit constitue un des événements les plus « scandaleux » de l’histoire de DC Comics. Retour en arrière : Dick Grayson est devenu Nightwing, laissant Batman sans partenaire. D’où la création d’un nouveau Robin, le bad boy Jason Todd. Succédant au très gentillet Dick, Jason éprouve bien des difficultés à s’imposer auprès des lecteurs. Problème : que faire de ce personnage voulu populaire et finalement peu apprécié ?

DC Comics imagine donc un coup marketing : permettre aux lecteurs de décider de son sort via un coup de téléphone à la rédaction. Les comics entrent dans l’ère de l’interactivité. Pour sauver Robin tapez deux, on se retrouve après une page de publicité.

Jason part donc à la recherche de sa maman disparue et, en Ethiopie, tombe sur un os nommé Joker. Va-t-il survivre à cette rencontre ? Le lectorat décida que non. Du coup, les auteurs y allèrent franco : le « garçon merveille » deuxième génération se fait rétamer à coup de barre à mine. Puis une bombe scelle son destin (pas de spoiler, le titre du recueil est suffisamment explicite). Batman bascule peu à peu dans le côté obscur et Superman apparait pour sauver les meubles. Pour les plus fragiles, Jason reviendra d’entre les morts mais c’est une autre histoire…

Typique de son époque, UN DEUIL DANS LA FAMILLE se montre quelque peu schizophrène dans sa narration, passant de moments naïfs, voire gnan-gnan, à d’autres nettement plus sombres et violents. Il anticipe cependant le basculement des aventures de Batman vers davantage de noirceur au cours des années ultérieures.

Les dialogues accusent le même défaut, parfois pertinents, parfois médiocres, et les couleurs flashy semblent d’un autre temps. Les dessins sont néanmoins réussis et, dans leur genre quelque peu daté, efficaces, tout comme la mise en scène des planches. La narration fonctionne, elle aussi, de belle manière avec un côté feuilletonnesque marqué et une tendance au cliffhanger à la manière des serials d’antan. Cela se lit donc sans déplaisir.

En dépit de ses bémols, l’ensemble reste donc agréable et, quoiqu’on en dise, peut être considéré comme un incontournable de la Bat-chronologie. Sans être un classique pour des raisons intrinsèques, UN DEUIL DANS LA FAMILLE se montre suffisamment marquant et important pour s’imposer comme une lecture conseillée aux fans du Chevalier Noir.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #DC Comics, #DC, #Batman, #Superhéros, #Superman

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Publié le 28 Octobre 2022

SUICIDE SQUAD TOME 1: TÊTES BRULEES d'Adam Glass

Premier recueil de la Suicide Squad, période New 52, daté du début des années 2010 et publié en français pour accompagner la sortie du médiocre (premier) film.

D’une main de fer, Amanda Waller dirige une belle bande de criminels hétéroclites choisis parce qu’ils ont passé avec succès un test bien barbare (dans les premières planches). Du coup, le meilleur assassin du monde, Deadshot, voisine avec la toujours cinglée Harley Quinn, un El Diablo en quête de rédemption, le monstrueux King Shark, etc. L’ensemble, au point de vue scénaristique, n’évolue pas beaucoup d’une intrigue à l’autre : après la création de l’équipe, on implante une mini bombe dans le cou de chacun des membres de la Squad pour les expédier direct sur le terrain. Après tout ce sont des criminels irrécupérables alors autant qu’ils servent à quelque chose.

Dès lors les intrigues adoptent un ton assez proche d’un croisement entre « Mission Impossible » et les « Douze Salopards ». De l’action, des vilains de seconde zone aisément sacrifiables et forcément sacrifiés (avec des giclées de sang pour rendre le tout plus cool), un rythme soutenu qui ne laisse pas le temps de souffler (dès qu’une mission se termine nos « héros » sont envoyés combattre ailleurs) et un humour très sarcastique. Bref, du nihilisme rigolo : nos méchants ne reviennent pas vivants du récit, à l’exception des stars maisons (Deadshot et Harley) qui, eux, s’en sortiront forcément à chaque fois.

D’une aventure à l’autre, l’équipe se renouvelle tranquillement, on rappelle même Captain Boomerang pour ajouter un nom connu au « générique » mais, dans l’ensemble, il ne faut pas s’attendre à de vraies surprises dans cette histoire. Quoique les auteurs misent sur les coups de théâtre, les morts inattendues et les cliffhangers, la prévisibilité reste la norme, sachant que les « stars » ne peuvent périr et que seuls les vilains ringards connaitront un sort sinistre.

De plus, après une centaine de pages, les redondances commencent déjà à rendre le tout très linéaire. Certains passages étonnent un peu mais pas dans le bon sens du terme : malgré sa folie envers le Joker, Harley se la joue ultra-sexe et se jette littéralement sur un Deadshot qui n’en demandait pas tant. Cela aura par la suite (dans le tome 2) des conséquences. La deuxième histoire de ces TETES BRULEES se focalise d’ailleurs sur notre Harley (vroum vroum !) qui tente de récupérer le visage arraché de son poussin. On explore également, mais sans doute un peu trop rapidement, la transformation de la psy introvertie en psychopathe sous l’influence du Joker.

A l’image du (premier) film « Suicide Squad », cette série joue la carte du « trop plein » et de l’outrance, avec une certaine subversion de pacotille plaquée sur une histoire qui, finalement, exploite assez peu le côté « criminels » de nos anti-héros. Seuls King Shark se montre amusant avec sa manie de bouffer tout ce qui passe à portée de ses mâchoires. Le côté brutal est, lui aussi, finalement peu assumé : beaucoup de morts certes mais seulement chez les « chemises rouges » comme on dit dans « Star Trek ».

Au niveau des dessins, partagés par une demi-douzaine de dessinateurs, ils sont inégaux et pas toujours très réussis, bref dans une « moyenne basse ». Rien de honteux mais un manque d’homogénéité quelque peu problématique et aucune chance que le lecteur ne s’arrête longuement sur une case pour l’admirer. A l’image du tome dans son ensemble, les dessins « font le job » mais ne laissent pas de souvenirs marquants. Avouons néanmoins que le cliffhanger final titille la curiosité et pousse à la lecture de la suite. Mais sans enthousiasme excessif…

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Rédigé par hellrick

Publié dans #BD, #Comic Book, #DC, #DC Comics, #Superhéros

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Publié le 23 Septembre 2022

JE SUIS DAREDEVIL de Stan Lee, Ann Nocenti, Frank Miller, etc.

Riche volume à prix raisonnable, JE SUIS DAREDEVIL reprend la formule à présent bien connue des anthologies publiées par Panini sur des héros emblématiques de la Maison des Idées. La difficulté réside, évidemment, à choisir des histoires qui se tiennent seules et peuvent se lire indépendamment de la continuité. Mission délicate mais remplie de manière acceptable avec ce recueil qui commence, logiquement, par le tout premier numéro consacré à l’atypique et attachant super héros aveugle. « Les origines de Daredevil », daté d’avril 1964, nous conte donc le triste destin de Matt Murdock devenu aveugle mais ayant hérité, en parallèle, de super-sens et d’un « radar » capable de suppléer à sa cécité.

On enchaine avec une de ses bastons anthologiques dont Marvel à le secret, un véritable David contre Goliath puisque DD se frotte carrément à l’immensément puissant Namor, prince d’Atlantis. Ce-dernier finit par l’emporter mais le courage de Tête à cornes fait réfléchir Namor sur l’Humanité.

Les épisodes suivants voient se succéder scénaristes (Stan Lee, Gerry Conway, Jim Shooter) et dessinateurs (Gene Colan, Gil Kane) jusqu’à parvenir à la version de Frank Miller qui redéfinit le personnage au début des années ’80. Avec « Elektra », le personnage et le comic book devient sérieux, violent, mâture. L’anthologie nous offre en prime le long épisode « Dernière carte » pour illustrer une seconde fois le run de Miller.

Le reste navigue de Ann Nocenti à D.G. Chichester avant de plonger dans le XXIème siècle et le relaunch du héros sous la plume de Brian M. Bendis, Ed Brubaker ou Mark Waid. Bref, un sacré « casting » de scénaristes, Daredevil ayant souvent bénéficié des services d’écrivains chevronnés qui permirent de tirer le meilleur parti de ce héros hors-normes. Au fil du temps, Matt Murdock devient d’ailleurs plus souvent le véritable « héros » de ces récits avec ses problèmes personnels, ses seconds rôles attachants (Foggy), ses conquêtes diverses (Black Widow, Elektra, Karen Page, etc.), sa foi catholique, sa culpabilité, etc.

Evidemment, de grandes sagas manquent à l’appel : « Renaissance », « L’homme sans peur », « Sous l’aide du diable », « Le procès du siècle », « Shadowland », etc. Des titres longs à savourer dans leur intégralité et impossible à découper pour une anthologie.

Un tome très réussi et assorti de nombreux textes explicatifs venant apporter des précisions bienvenues pour aborder une « carrière » de plus de cinquante ans. Le seul défaut (ou qualité ?) de l’anthologie c’est qu’après lecture on a envie de se plonger dans les runs complets des auteurs précités.

Une bonne manière de découvrir le personnage…avant d’acheter des volumes plus conséquents.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Daredevil, #BEST OF, #BD, #Comic Book, #Marvel Comics, #Superhéros

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