comic book

Publié le 26 Mai 2023

DAREDEVIL TOME 6: EN TAULE de Chip Zdarsky

Chip Zdarsky continue son très plaisant run sur Tête à corne avec ce tome composé des épisodes 26 à 30. L’auteur poursuit son récit avec une intrigue assez casse-gueule puisque Daredevil est en prison pour la mort involontaire d’un criminel. Pendant ce temps, Elektra asume publiquement l’identité de Daredevil pour protéger Hell’s Kitchen. Et qui endosse le rôle de Matt ? Son frère jumeau jadis fictif et depuis peu bien réel, Mike. Le maire, Wilson Fisk, doit également gérer le nouveau Caïd, Izzy Libris, heureusement aidé par sa nouvelle compagne, la détraquée Mary Typhoïde.

En taule, Daredevil comprend que des bidouillages pas très nets se déroulent dans la prison. Problème, des symbiotes se manifestent, Daredevil entrant, un peu forcé, dans le cross-over King In Black. Nous avons donc droit à quelques bastons efficaces et, bien sûr, Daredevil est « venomisé » durant les événements. Après deux épisodes déjantés, le scénariste revient quasiment à la normale et reprend le fil de son récit, avec un Murdock toujours aussi têtu décidé à purger jusqu’à son terme ses deux ans de zonzon.

Plus inégal que les précédents tome, intégration de King In Black oblige, le run se poursuit cependant avec réussite. Si l’intrigue reprend des éléments déjà vus précédemment dans la série, elle contient suffisamment de nouveautés pour paraitre « fraiche » et effective, les personnages brossés de manière crédible, le ton général très réaliste et polar (loin des standards superhéroïques habituels) et les dessins de haute volée (quoique parfois, là aussi, inégaux) rend ce sixième tome agréable et annonce une suite encore plus effective.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 15 Mai 2023

MARVEL EPIC COLLECTION - FANTASTIC FOUR Vol. 3: THE COMING OF GALACTUS de Stan Lee

Ce troisième recueil des Fantastic Four dans la collection Marvel Epic reprend les N°33 à 51 de la série, plus un annuel.

Nous découvrons ici les Terrifics (autrement dit les Frightful Four), la version maléfique des FF menée par le Sorcier, un individu très intelligent capable de rivaliser avec Reed Richards. Malheureusement il doit se coltiner le Piégeur, un des super-vilain les plus ridicules de Marvel (et encore, la version originale, Pete Pot de colle, bat des records de ringardise, au point que le criminel lui-même, conscient de la bêtise de son nom et de son équipement, décide d'opter pour celui, moins risible, de Piégeur). Bizarrement, l'Homme Sable, loin des aventures de Spiderman, et Madame Medusa, des Inhumains, complètent le quatuor. L'idée d'une version "en miroir" des FF est intéressante mais les personnages qui la compose ne sont sans doute pas vraiment convaincants ou pas assez menaçants pour rendre palpitant les récits qui leur sont consacrés.

Une partie du recueil se consacre à la préparation du mariage entre Sue et Reeds, "teasé" depuis plusieurs numéros et enfin concrétisé. Bien sûr, les Terrifics s'en mêlent ce qui entraine une grosse bataille au Baxter Building. Avec le N°44, les Inhumains apparaissent et voilà les FF confrontés à cette race de surhommes vivant cachés des Hommes. L'intrigue se montre plutôt convaincante et agréable et introduit, à la fin du recueil, la célèbre "Trilogie de Galactus" avec l'apparition du Dévoreur de planètes et du Silver Surfer. Des épisodes classiques, toujours considérés comme parmi les meilleurs de l'Histoire des FF, et suivi par le tout aussi réussi et mémorable "This man, this monster", un des plus hauts faits d'armes du quatuor durant le Silver Age.

Bien sûr, le recueil synthétise le meilleur et le pire des comics super-héroïques des sixties: les scénarios se montrent souvent imaginatifs, les idées fusent et les dessins, dans un style certes datés, émerveillent le lecteur. Malheureusement, nous avons également des épisodes pénibles, des intrigues boursouflées, des prétextes idiots à des séquences de bastons redondantes, des dialogues parfois hallucinants de bêtise (surtout lorsqu'on se souvient que nos héros sont des hommes de sciences intelligents) et une caractérisation de L'Invisible souvent effarante. Sans oublier les jérémiades de Johnny Storm amoureux transi d'une Crystal rencontrée pendant une demi-heure et qu'il se languit de délivrer de sa prison établie par Maximus, le frère fou de Flèche Noire.

THE COMING OF GALACTUS propose donc des vilains de seconde zone (Diablo, DragonMan), du recyclage (Namor), des intrigues trop étirées (les Terrifics) mais aussi le retour de Fatalis, l'apparition surprise de Daredevil pour aider des FF privés un temps de leur pouvoir et, surtout, une longue saga qui débute avec les Inhumains et se termine avec l'apparemment invincible Galactus. Si on passe sur les défauts inhérents à ces histoires un brin datées, on passe donc un bon moment avec ce recueil qui peut être considéré comme un "classique" de Marvel.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 5 Mai 2023

SPIDERMAN EPIC COLLECTION: THE GOBLIN's LAST STAND de Stan Lee

Comme bien des Epic, ce copieux recueil alterne le bon et le moins bon, voire le dispensable, nous sommes en plein dans le "Silver Age" des comics, période charnière entre la folie excentrique du début des sixties et le côté plus sérieux des décennies ultérieures.

Voici donc près de 2 ans d'Amazing Spider Man collectés avec, en point d'orgue, le fameux épisode "The Night Gwen Stacy Died", toujours considéré comme un des plus choquant, surprenant et réussi de toute l'histoire de Spidey, voire de Marvel Comics. Les deux épisodes principaux, auxquels s'ajoute une sorte de conclusion traitant du deuil de nos protagonistes s'avèrent immanquables même si le surgissement de Luke Cage pour quelques pages de bastons n'apporte rien à l'histoire.

Parmi les autres intrigues mémorables, le combat entre Hammerhead et Doc Octopus se révèle également efficace, tante May se retrouvant au cœur de cette guerre de territoire entre les deux caïds du crime. La tantine, perpétuellement un pied (et la moitié du second) dans la tombe prend même fait et cause pour Doc Ock qu'elle considère comme un héros en butte à cette menace de Spiderman. Notre héros perd son masque (récupéré par JJJ), s'équipe d'un exosquelette et finit menacé par May armée d'un révolver.

Notre araignée du quartier se retrouve également au Canada pour combattre Hulk et, bien sûr, personne ne remarqur que Peter Parker et Spidey sont un peu trop souvent au même endroit. A part ça rien à signaler mais une classique et amusante bataille de super-héros.

L'ensemble de cet Epic est comme toujours nourri des traditionnelles querelles, triangles amoureux et autres intrigues de soap-opéra avec le retour de Flash du Viêt-Nam, les sorties entre amis, les problèmes d'addiction de Harry Osborn, les disputes amicales entre Gwen et Mary-Jane, etc.  Des intrigues plutôt bien menées, crédibles et convaincantes, nettement plus agréables à suivre que les querelles ridicules des Fantastic Four de la même époque, par exemple.

Evidemment, tout n'est pas aussi réussi, avec une série d'épisodes sans intérêt et parfois même gênant. Dans "The spider-slayer" nous retrouvons une énième fois J Jonah Jameson se liant ave Spencer Smythe pour vaincre Spidey à l'aide d'un robot tueur. La seule innovation de cet arc en trois parties réside dans l'utilisation prophétique de drones de surveillance policière détournés à des fins criminelles. Agréable pour les nostalgiques mais un peu léger.

L'apparition de Dr Strange ne sauve pas vraiment "Vengeance from Vietnam" mais, au moins, Gwen finit par s'opposer à la Terrible Tantine. Celle-ci traite Peter comme un bébé depuis une centaine d'épisodes et Gwen lui claque ses quatre vérités, du coup l'ancêtre part en balade.  

Un autre arc narratif introduit le Gibbon, un super-héros ringard désirant devenir le partenaire de Spidey. Une fois rejeté par ce-dernier, il se tourne vers Kraven le Chasseur. Quelques bonnes idées mais beaucoup de maladresses et un traitement des personnages cette fois peu crédible avec un Spidey détestable rend le tout assez terne. Dommage car l'idée n'était pas mauvaise.

Spidey replonge ensuite dans la politique avec le peu convaincant "Countdown to Chaos", trois épisodes qui constituent une actualisation d'un récit identique publié en noir et blanc dans le Spider-man Magazine quelques années auparavant. Il implique un politicien véreux manipulant un super-vilain et, par extension, le public, pour gagner une élection. Pas très crédible ni réussi mais on salue l'originalité de l'histoire et son côté plus "sérieux".

Dans l'ensemble, THE GOBLIN's LAST STAND alterne le bon et le moins bon ce qui devrait lui octroyer une simple moyenne mais la présence de l'arc dédié à la mort de Gwen emporte cet Epic et le rend incontournable pour les fans.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 14 Avril 2023

FANTASTIC FOUR EPIC COLLECTION: THE MASTER PLAN OF DOCTOR DOOM de Stan Lee

Deuxième Epic Collection pour la Fantastique Famille et, en tenant compte du contexte dans lequel ces récits furent écrits, l’ensemble s’avère divertissant et agréable. Fidèle à l’adage de Stan Lee qui veut des super-héros avec des super-problèmes, nos Fantastiques vivent de nombreuses aventures fortement teintées de soap-opéra mélodramatique. La Chose se désole de son apparence et craint d’être largué par Alicia, Johnny drague et se chamaille avec la Chose, Mr Fantastique est toujours hautain et Susan, entre deux séances de shopping, se demande si elle ne se laisserait pas tenter par une aventure avec Namor.

Les vilains les plus célèbres du roster des FF interviennent, notamment Doom et l’Homme Taupe, toujours intéressants et ambigus. Hatemonger, Diablo et l’Homme Molécule effectuent également une apparition.

Ces histoires datent de près de 60 ans et se révèlent donc quelque peu datées. La manière de raconter les comics a beaucoup évolué depuis cette époque où les scénaristes devaient boucler leurs récits en 20 pages. L’humour fonctionne parfois mais semble, à d’autre moment, très lourd. En lisant ces intrigues à la suite, on se rend compte de leur côté répétitif et les bisbrouilles entre Ben et Johnny, qui entrainent des destructions importantes dans la joie et la bonne humeur, finissent par épuiser les plus conciliants.

Les Fantastiques ont toujours été une équipe moins passionnante à suivre que les X-Men ou les Avengers. Sans doute sont-ils un peu trop « lisses » pour emporter l’adhésion, d’autant que leurs pouvoirs ne sont pas spécialement enthousiasmants. La Chose reste le personnage le plus tragique et intéressant de la bande, le côté playboy écervelé de Johnny étant souvent pénible, tout comme le côté pin-up ravissante idiote de Sue et l’arrogance de Reed. Mais, malgré tout, cette collection épique se lit agréablement comme une page historique plutôt agréable de la grande histoire de la BD américaine. Avec ses qualités et ses défauts, ce recueil de près de 500 pages demeure conseillé pour parfaire ses connaissances sur la Fantastique Famille.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Marvel Comics, #Marvel Epic Collection, #Fantastic Four

Repost0

Publié le 31 Mars 2023

VAMPIRELLA - THE DYNAMITE YEARS OMNIBUS VOLUME 3 de Nancy A. Collins

Sous le pseudo d’Ella Normandy, Vampirella travaille à présent pour le Vatican. Lorsqu’elle reçoit un message angoissé de Monseigneur Criswell, la vampire n’hésite pas et part à la rescousse d’une fillette de six ans, Emma, enlevée par son père satanique. Elle devient alors la principale protagoniste d’un vaste rituel impliquant Ethan Shroud et ses séides du chaos aidé par Lady Umbra,. Par la suite elle rejoint une organisation surnaturelle, la Kabale, et lutte contre une épidémie transformant les humains en goules enragées… Elle croisera la route de nombreux « maudits » célèbres comme Faust, le Docteur Moreau, John Dee, Cain, etc.

Créé en 1969, Vampirella est, à l’époque de ces récits (aux alentours de 2010), chez Dynamite. Pour ce run, la firme demande à Nancy Collins (LE LOUP DEBOUT, LA VOLUPTE DU SANG,…) de rédiger les scénarios. Spécialiste de l’horreur, Collins convoque le bestiaire traditionnel du genre et toutes les variations sur le vampire : les seigneurs / saigneurs de la nuit élégants, les krasues, les Nosferatus, etc. On voyage en Amérique, en Asie, en Grèce, en Europe de l’Est, en France (avec un couvent où les nonnes s’amusent entre elles et invoquent Satan), etc. aux côtés d’une Vampirella marquée, au sens propre, par ses ennemis et lâchées par le Vatican qui la soupçonne d’être passée du côté obscur.

Plus de 400 pages, les douze épisodes et l’annual de Nancy A. Collins sont donc rassemblés dans ce comic très sympa à condition d’être resté un grand gamin car le récit s’adresse majoritairement aux adolescents. Avec ses poses sexy (mais sans véritable érotisme) et ses scènes gentiment gore (mais jamais malsaine), VAMPIRELLA attire immanquablement l’œil du teenager avide de fille badass capable de dégommer du monstre à longueur de pages.

Ce copieux Omnibus ne nécessite aucune connaissance préalable du personnage et permet de plonger immédiatement dans une histoire paradoxalement linéaire et riches en rebondissements. Les surprises et révélations s’enchainent de manière mécanique et bien huilée, dans une tradition à l’américaine parfaitement calibrée mais efficace. Le tout se montre par conséquent très divertissant à condition de savoir à quoi s’attendre.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Vampirella, #Fantastique, #Horreur

Repost0

Publié le 24 Mars 2023

SPIDERMAN EPIC COLLECTION: LA MORT DU CAPITAINE STACY de Stan Lee & Gil Kane

Sixième volume de la collection Marvel Epic consacré à notre araignée du quartier préférée, LA MORT DU CAPITAINE STACY s'avère de bonne tenue générale mais souffle un peu le chaud et le froid avec une poignée d'épisodes assez quelconques, voire médiocres.

Nous débutons en juillet 1970 avec un "Beware the black widow" sans intérêt qui vise simplement à présenter le personnage "remodelé" de la Veuve Noire. L'épisode suivant n'est guère meilleur, le scénario nous refaisant le coup du Peter Parker malade qui se démasque de manière involontaire et doit ensuite arranger la situation auprès de ses amis. Bon, comme c'est la seconde fois en quelques années et que Peter se trouve toujours non loin de Spidey quand celui-ci intervient disons que la petite bande a quand même des problèmes de compréhension.

Heureusement la trilogie d'épisodes suivants remonte largement le niveau et confronte Spidey au Docteur Octopus. Le récit est efficace, avec un côté plus social et politisé que de coutume, et se conclut par la mort marquante du Capitaine Stacy. D'où un gros dilemme pour le Tisseur car Gwen le tient pour responsable, juste au moment où il allait se révéler à elle. Or, plus question que Peter dévoile sa véritable identité à sa copine. Cela perturbe grandement leur relation amoureuse et conduit la blonde à s'exiler pour un temps en Angleterre. Conséquence, Mary-Jane se sent pousser des ailes et mettrait bien le grapin sur un Peter n'ayant plus rien de commun avec le "puny loser" de ses débuts. Problème: MJ sort avec Harry Osbourne dont le père, Norman, retrouve la mémoire après avoir découvert une planque du Green Goblin. Le soap-opéra occupe joyeusement (et pas toujours avec subtilité) les épisodes suivants mais ceux-ci sont distrayant en dépit de scènes de bagarres inutilement plaquées sur le récit avec Iceman, le Rodeur et le Scarabée. Des apparitions de remplissage pour assurer le quota d’action, à l’époque il semblait impossible d’envisager qu’un comic d’encapé puisse se passer de sa baston mensuelle.

Le scénariste plonge ensuite dans divers contestations typiques du début des seventies: problèmes raciaux, drogues qui se répandent dans les rues, surpopulation carcérale, manifestations étudiantes, guerre du Vietnam, montée en puissance de la télévision et journaux papier en berne. Pour de la BD super-héroïque grand public, ces thématiques sont relativement bien développées et rien ne sombre dans le ridicule ou le prêchi-prêcha.

Ensuite, un autre triptyque oppose à nouveau Peter au Goblin tandis qu'Harry Osbourne lutte contre son addiction à la drogue. Un happy end conclut ce récit au long cours avant une saga risible mais amusante dans laquelle Spidey tente de supprimer ses pouvoirs et se retrouve inexplicablement avec quatre bras supplémentaires. Il croise alors la route de Morbius le Vampire (quelque peu sous-exploité) et demande l'aide du docteur Connors qui, évidemment, redevient le Lézard.

Le volume se conclut par un hommage assumé à King Kong et une excursion en Terre sauvage en compagnie de Ka-Zar, d'un monstre géant et d'une Gwen en seyant bikini rouge. Pas formidable mais divertissant.

Dans l'ensemble, cet Epic est de bon niveau avec des dessins de Gil Kane efficaces et modernes. L'artiste utilise adroitement son décor new yorkais que l'on devine grouillant, sombre et pollué, avec de beaux effets de perspectives et un découpage des planches nerveux. Spiderman quitte réellement la naïveté des golden sixties pour plonger dans l'ambiance beaucoup plus réaliste et dangereuse des seventies avec sa cohorte de conflits et de problèmes dans une métropole prête à exploser. Malgré des épisodes dispensables et des baisses de rythmes, un Epic de qualité et une pièce indispensable dans la mythologie du Tisseur.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Spiderman, #Marvel Comics, #Marvel Epic Collection, #Comic Book, #Stan Lee

Repost0

Publié le 3 Mars 2023

AVENGERS: LA GUERRE KREE SKRULLS de Roy Thomas

Considéré comme un classique et un des premiers événements cosmiques d’importance de Marvel, ce récit très ancré dans son époque a malheureusement fort mal vieilli. De plus, la guerre entre les deux espèces extraterrestres n’a, en réalité, par vraiment lieu. Si Roy Thomas verse dans la science-fiction et s’inspire de quelques classiques du genre, en particulier « Les survivants de l’infini » et « Le voyage fantastique », l’intrigue, confuse, ressemble à un micmac d’influences diverses. L’auteur l’agrémente d’une allégorie politique pas vraiment subtile avec la présence d’un sénateur modelé sur McCarthy. Après un séjour prolongé dans la Zone Négative, le Captain Marvel débarque sur Terre et rencontre les Avengers, composés à cette époque de la Vision, Quicksilver, la Sorcière Rouge et Goliath, alias Clint Barton. Par la suite, entre d’innombrables flash-back, l’histoire se dévoile et met en scène, en vrac, Annihilus, une sentinelle kree, les Quatre Fantastique, les anciens Avengers (Thor, Iron Man et Cap’), Ant-Man, Wasp, Ronan l’Accusateur, le Super Skrull, l’Intelligence Suprême, Flèche Noire et ses Inhumains, les Mandroïds, Carol Danvers, etc. Tout cela avance de manière erratique, s’attardant longuement sur certains passages pour ensuite en expédier d’autres en quelques cases.

Même en tenant compte de la naïveté inhérente aux comics du début des 70’s, les réactions souvent ridicules des personnages, encore accentuées par la bêtise abyssale des dialogues, rendent la lecture peu enthousiasmante. Toutefois, tout n’est pas négatif pour autant : les dessins de Neal Adams sont excellents avec quelques pages époustouflantes et l’épisode où Ant-Man, miniaturisé, explore l’intérieur de la Vision agonisante reste un grand moment de comic-book inventif et psychédélique. Lors du climax, Rick Jones convoque également un tas de super-héros oubliés ou imaginaires issus de son imagination pour combattre les Kree.

Dommage que l’intrigue parte à ce point en tous sens, multipliant les rebondissements et les développements narratifs dont certains se révèlent simplement incompréhensibles. Ou complètement stupides. Ou les deux.

A force de n’importe quoi et d’écriture maladroite, l’intérêt finit logiquement par se déliter. Toutes les interactions entre Captain Marvel (super balèze au point qu’il éclipse tous les autres) et Rick Jones deviennent rapidement redondantes, Quicksilver est insupportable avec sa possessivité maladive envers sa sœur et seul Vision bénéficie d’un traitement acceptable mais traditionnel dans son opposition humain / machine. De plus, les bulles de dialogues ou de pensées, lourdement explicatives, tirent l’histoire en longueur. Du remplissage entre les passages d’action : de la bagarre pour un oui / pour un non. De la bagarre tout aussi soporifique (voire davantage) que les séquences de dialogues. Lorsque survient le grand combat final le lecteur a perdu toute passion pour cette escarmouche qui s’annonçait pourtant dantesque.

Bizarrement, le récit demeure apprécié d’une partie des fans, ce qui explique ses nombreuses rééditions. Gageons que, comme pour LES GUERRES SECRETES, les amateurs se souviennent davantage de leurs réactions émerveillées à leur première lecture que de leur mine déconfite à la relecture. Bref, quelques bons moments dans un ensemble pas franchement passionnant mais à lire pour son importance historique. Sans plus.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 3 Février 2023

SPIDERMAN EPIC COLLECTION: GREAT POWER

L'époque modern des super-héros débute réellement ici, avec ces premières aventures de Spider-man. Une foultitude de vilains effectuent leurs débuts, comme Le Caméléon, Octopus, le Vautour, L'homme Sable, Mysterio, le Lézard, Electro, le Bouffon Vert, Kraven le Chasseur, etc. Soixante ans plus tard ils constituent toujours le roster principal des ennemis de notre araignée du quartier préférée. A cette époque, Octopus est vraiment l'ennemi N°1 de Spidey et il apparait ici à trois reprises seul avant de revenir une quatrième fois dans la première incarnation des célèbres Sinister Six.

Comme tous les comics de cette période, les défauts sont évidents: une tendance à la répétition de l'action via des bulles de pensées envahissantes, des explications redondantes ou inutiles, etc. Les récits sont emballés en un seul épisode d'une vingtaine de pages, ne laissant pas vraiment le temps de développer les intrigues ou les personnages.

Si les récits souffrent souvent d'une naïveté préjudiciable, les protagonistes se montrent attachants. Peter Parker compose un adolescent crédible, tiraillé entre plusieurs possibles histoires d'amour, régulièrement embêté par Flash Thompson et devant assurer la subsistance de sa tantine qui parait avoir déjà un orteil dans la tombe (mais qui, en fait, se révélera increvable). La série s'attache donc à une poignée de teenagers que le lecteur suit dans les dernières mois précédent leur entrée à l'université. Même les antagonistes comme le pingre Jameson ou le riche et arrogant Osborn sont bien dépeints, ce qui élève indéniablement ces aventures bien au-dessus de ce que proposait à la même époque la Distinguée Concurrence. Pour s'en convaincre il suffit de relire les aventures de Batman absolument ridicules de l'époque influencée par la série télé certes fun mais fort éloignée du réalisme. Ici, les scénaristes restent à une petite échelle, ce qui convient parfaitement à un héros urbain comme Spidey. Il arrive en retard à l'école, répare son costume endommagé dans un combat, tente de vendre ses photos à J.J.J., ne peut faire la fête car tantine est malade, etc. Tout ce soap-opéra fonctionne fort agréablement, les vilains n'apparaissant souvent que dans quelques cases pour recevoir leur correction méritée.

Si la recette n'est pas encore totalement au point (lorsque les vilains sont moins intéressants les intrigues paraissent lourdes et quelque peu pénible), cette première volée d'épisodes demeure une indispensable lecture pour les fans de Spidey.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 20 Janvier 2023

SUICIDE SQUAD TOME 3: DISCIPLINE & CHATIMENT d'Adam Glass & co

La série se poursuit avec les mêmes qualités et défauts que précédemment quoique l’intrigue prenne enfin une certaine épaisseur. Deadshot et, surtout, Harley tiennent toujours les rôles principaux du récit. Le début fait ainsi intervenir le Joker et la rupture entre la foldingue et son poussin prend rapidement des proportions assez…sanglantes.

Au niveau du dessin, les changements sont quelque peu déstabilisants, les histoires centrales ont, par exemple, un trait plus anguleux et moins fin qui tranchent avec les autres. Rien ne se démarque de toute façon vraiment à ce niveau, on reste dans une moyenne correcte mais surtout passe-partout. Bref, pas honteux mais pas de quoi arrêter sa lecture pour admirer l’une ou l’autre case. Peut-être voulu tant le maitre mot semble être aller vite, garder le rythme et multiplier les surprises et autres retournements de situations voulus surprenants mais, en réalité, assez prévisibles. Malgré le titre de l’équipe personne ne reste en effet mort bien longtemps. Par conséquent les chapitres qui s’achèvent sur le décès d’un personnage important ont toutes les chances de, par la suite, révéler qu’untel n’est pas vraiment mort.

Ce troisième tome propose une bonne dose de violences avec beaucoup de giclée de sang, un ton brutal contrebalancé par de nombreuses vannes vachardes ou sexuellement connotées. Amusant mais sans jamais aller trop loin. Bon, on ne s’attend pas à THE BOYS mais on espérait un peu plus de rentre-dedans non politiquement correct, un peu plus de causticité aussi. Ce n'est pas vraiment le cas.

Les récits partent toujours un peu dans tous les sens. Adam Glass avait tenté de donner une certaine cohérence à ce fatras en développant une intrigue au long cours basée sur l’organisation Basilik mais le passage de témoin à Alex Kot réoriente le tout dans une direction différente. D’où l’impression d’une série qui ne sait pas sur quel pied danser, avec le souci de donner du divertissement « cool et gore » aux lecteurs dans un carcan finalement grand public qui empêche tout écart réellement malsain ou perturbant.

Bref, de la fausse provoc’ pour une série plutôt décevante : des castagnes à la pelle et des têtes éclatées ne suffisent pas à donner un récit mémorable et si les notes d’humour amusent durant la lecture le tout disparait rapidement des mémoires. Le petit rappel « où en est-on » du début s’avère d’ailleurs utile car ce tome, comme les deux premiers, souffre d’une obsolescence programmée assez élevée. Autrement dit, une lecture pas désagréable mais anecdotique qu’on ne peut pas vraiment la conseiller excepté aux amateurs de défoulement popcorn vite lu et vite oublié. Très moyen.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #DC Comics, #Superhéros

Repost0

Publié le 4 Novembre 2022

BATMAN: UN DEUIL DANS LA FAMILLE de Jim Starlin

Ce récit constitue un des événements les plus « scandaleux » de l’histoire de DC Comics. Retour en arrière : Dick Grayson est devenu Nightwing, laissant Batman sans partenaire. D’où la création d’un nouveau Robin, le bad boy Jason Todd. Succédant au très gentillet Dick, Jason éprouve bien des difficultés à s’imposer auprès des lecteurs. Problème : que faire de ce personnage voulu populaire et finalement peu apprécié ?

DC Comics imagine donc un coup marketing : permettre aux lecteurs de décider de son sort via un coup de téléphone à la rédaction. Les comics entrent dans l’ère de l’interactivité. Pour sauver Robin tapez deux, on se retrouve après une page de publicité.

Jason part donc à la recherche de sa maman disparue et, en Ethiopie, tombe sur un os nommé Joker. Va-t-il survivre à cette rencontre ? Le lectorat décida que non. Du coup, les auteurs y allèrent franco : le « garçon merveille » deuxième génération se fait rétamer à coup de barre à mine. Puis une bombe scelle son destin (pas de spoiler, le titre du recueil est suffisamment explicite). Batman bascule peu à peu dans le côté obscur et Superman apparait pour sauver les meubles. Pour les plus fragiles, Jason reviendra d’entre les morts mais c’est une autre histoire…

Typique de son époque, UN DEUIL DANS LA FAMILLE se montre quelque peu schizophrène dans sa narration, passant de moments naïfs, voire gnan-gnan, à d’autres nettement plus sombres et violents. Il anticipe cependant le basculement des aventures de Batman vers davantage de noirceur au cours des années ultérieures.

Les dialogues accusent le même défaut, parfois pertinents, parfois médiocres, et les couleurs flashy semblent d’un autre temps. Les dessins sont néanmoins réussis et, dans leur genre quelque peu daté, efficaces, tout comme la mise en scène des planches. La narration fonctionne, elle aussi, de belle manière avec un côté feuilletonnesque marqué et une tendance au cliffhanger à la manière des serials d’antan. Cela se lit donc sans déplaisir.

En dépit de ses bémols, l’ensemble reste donc agréable et, quoiqu’on en dise, peut être considéré comme un incontournable de la Bat-chronologie. Sans être un classique pour des raisons intrinsèques, UN DEUIL DANS LA FAMILLE se montre suffisamment marquant et important pour s’imposer comme une lecture conseillée aux fans du Chevalier Noir.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #DC Comics, #DC, #Batman, #Superhéros, #Superman

Repost0