hulk

Publié le 28 Juillet 2023

ATLANTIS ATTAQUE de Rob Liefeld

Après le succès d'EVOLUTIONARY WAR, Marvel décide de poursuivre ses "events" avec un énorme crossover qui s'étend sur la plupart des numéros "annuals" de 1989. L'intrigue? Très (trop!) compliquée, au point que l'on finit par s'en désintéresser complètement.

En gros, Ghaur arrive sur terre et réussit à convaincre Llyra, la souveraine de la Lémurie, de former une alliance pour ramener à la vie Seth le dieu serpent. Pour cela il a besoin de nombreux artefacts mystiques qu'il veut fondre pour créer une nouvelle Couronne du Serpent. Mais ce n'est pas tout! Ghaur tente également de rallier à sa cause Attuma, le souverain atlante, afin qu'il envahisse la surface, ce qui permettra en réalité à Ghaur de détruire l'Atlantide, laissée sans défense. Ghaur veut également affaiblir les humains et former une armée. Pour cela il s'associe à la Société du Serpent et utilise un sérum crée par Vipère pour transformer les toxicomanes en monstres reptiliens avec l'aide de l'ancien dictateur romain Tyrannus. Enfin, pour donner à Seth une descendance, Ghaur kidnappe sept super héroïnes destinées à tomber enceintes du dieu serpent.

Marvel rassemble ici son rooster de célébrités. Ils sont venus, ils sont tous là! De Iron Man à Captain America, de Spiderman à Daredevil, des X Men aux Fantastic Four en passant par les Avengers. Comme souvent, la cohabitation de héros surpuissants (type Thor ou Hulk) avec des héros urbains (Spiderman, DD, La Cape et l'Epée) et des anti héros typés vigilants (Punisher, Moon Knight,…) fonctionnent mal dans le cadre d'un crossover. Personne ne semble réellement à sa place et les scénaristes doivent multiplier les sous-intrigues pour "caser" leurs héros. Si l'omnibus commence de manière agréable avec les vilains ridicules mais fun de la Société du Serpent, la suite déçoit, excepté quelques passages plaisants comme ceux sur la drogue de substitution injectée aux toxicos…pour les change en serpents humanoïdes.

Une belle brochette de scénaristes comme Steve Englehart, Peter David, Roy Thomas, David Michelinie, etc. tentent de raconter une intrigue cohérente mais le tout fatigue rapidement. Du côté des dessins, très typés par leur époque (la charnière eighties / nineties donc gros muscles et gros seins) ce n'est pas toujours la joie non plus.

Au final, plus on avance dans la lecture et moins ATLANTIS ATTACKS passionne. Ou intéresse. Le récit, délayé à l'extrême, aboutit au final à une confrontation épique mais dont le lecteur se fiche après les centaines de pages précédentes. Un véritable naufrage et, à l'exception de quelques épisodes plaisants, un ratage quasi-total et un des pires crossovers de la Maison des (hum!) idées.

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Publié le 3 Décembre 2021

WHO WILL JUDGE THE HULK? d'Archie Goodwin, Harlan Ellison et Roy Thomas

Un demi-siècle ! Voici un beau voyage en arrière aux temps lointains de la Maison des Idées, ce que l’on dénomme à présent l’Age de Bronze. Pourtant, la plupart des scénarios ici proposés ne semblent pas datés et tiennent encore très bien la route. On y trouve évidemment quelques facilités et autres naïvetés d’un temps plus « simple » et sans doute plus manichéen. Mais cela ne gène pas le plaisir de lecture tant les différents chapitres sont enlevés et inventifs. Ils capturent la condition de Hulk, moins super-héros / vilain que paria en quête d’un remède à sa condition (comme le Werewolf by Night ou Man Wolf)…bref le Hulk évolue dans un univers qu’il craint de détruire, d’où ses difficultés à poursuivre sa relation avec Betty Ross. Les tentatives du Général Ross de le retransformer en Bruce Banner occupent, par conséquent, une bonne partie de ce run surtout que Mr Fantastic essaie lui aussi de lui rendre son apparence humaine. Souvent, malheureusement pour le Titan Vert, l’expérience fonctionne mais une menace l’oblige à se « sacrifier » pour laisser de nouveau parler la bête.

Les vilains rencontrés sont, eux, variés : le Leader, un cafard soumis à une évolution accélérée, le Caméléon et Hydra. Il aboutit également dans un monde subatomique dans lequel il tombe amoureux d’une souveraine à la peau verte, Jarella. Le Hulk se confronte également à quelques héros, notamment Doc Samson, les anciens X-Men Havok et Polaris, les Avengers (à l’occasion d’un crossover en deux parties), Ant-Man.

Dans un épisode mémorable, le Hulk est mis en jugement par une grande partie de la communauté super-héroïque mais trouve un défenseur en la personne de l’avocat Matt Murdock. La question n’est plus de séparer l’homme de l’artiste mais bien l’homme du Hulk. Autre réussite, le chapitre où, après avoir absorbé les particules Pym, notre géant se retrouve à la taille d’un Playmobil et doit combattre les rats lancés à ses trousses par Hydra. Très fun, d’autant que l’arc se poursuit dans le monde de Jarella où le Hulk devient une sorte de libérateur anticipant l’excellent PLANET HULK publié plusieurs décennies plus tard !

Si le pathos peut sembler pesant par moment (surtout lorsque l’on lit les différents épisodes à la suite), la qualité des scénarios proposés, l’art du montage et l’enchainement des cases emportent l’adhésion, aidés par des dialogues très convaincants qui ne sombrent jamais dans le ridicule. Cerise sur le gâteau de cette excellente collection, les dessins sont souvent formidables et constituent le meilleur de cette époque : dynamiques, précis et incroyablement expressifs par l’utilisation totalement maitrisée des ombres et autres lignes de mouvement.

WHO WILL JUDGE THE HULK s’avère donc un témoignage de la qualité que pouvait atteindre le comic « mainstream » au début des années ’70 et le lecteur serait bien en peine de trouver un seul épisode réellement faible dans cet épais recueil. Hautement recommandé !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Marvel Comics, #Marvel Epic Collection, #Superhéros, #Hulk

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