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Publié le 8 Juillet 2021

DOOMSDAY CLOCK de Geoff Johns & Gary Frank

Alan Moore a livré avec WATCHMEN un des classiques du genre super-héroïque. Evidemment, la possibilité d’une suite a du rapidement titiller DC Comics mais le mage barbu / illuminé érotomane / vieux baba cool / génie (rayez les mentions inutiles) n’en ayant plus rien à faire des encapés, il fallait trouver une nouvelle piste. Après l’aventure anecdotique mais plaisante de la préquelle BEFORE WATCHMEN, DC Comics tente cette fois l’impossible grand saut : amener les Gardiens dans l’univers DC de la Justice League. Pas une mauvaise idée surtout si on se souvient que les Gardiens devaient, à l’origine, être des super héros méconnus de la compagnie (Question devenant Rorschach par exemple).

Début des années ’90, sept ans après WATCHMEN. Le rôle d’Adrian Veidt, alias Ozymandias, l’Homme le plus intelligent du monde, a été découvert. Il doit à nouveau sauver le monde, au bord de l’embrasement généralisé, mais pour cela il a besoin du Dr Manhattan. Pour le trouver, il s’associe au psychopathe Rorschach (un nouvel individu porte le masque) et à Mime et Marionnette, un coupe de frappés du bocal proche du Joker et d’Harley. Ce petit monde débarque dans notre monde (enfin la Terre DC) au bord de l’apocalypse.

Très ambitieux, DOOMSDAY CLOCK a souffert de gros problèmes et de multiples retards, rendant le produit fini à la fois fascinant et quelque peu boiteux. Intrinsèque à l’univers complexe des Watchmen ? La récente série télévisée a prouvé que non. Cette dernière multipliait, elle-aussi, les lignes narratives, proposait des scènes apparemment absurdes et partait dans tous les sens…pour retomber sur ses pattes lors du final, créant une continuation cohérente et exemplaire de WATCHMEN. Geoff John veut apparemment réussir le même tour de force. Sauf que cela ne fonctionne pas toujours.

Le rythme en dent de scie se perd parfois dans des impasses narratives longuettes tandis que certains passages semblent sous amphétamines. Le sens général de nombreuses intrigues reste d’ailleurs nébuleux. A quoi servent vraiment les deux psychopathes Mime et Marionnette ? Mystère. Pourquoi détailler à ce point le background du nouveau Rorschach pour, au final, à peine l’utiliser ? Pourquoi réintroduire un Comédien ressuscité dont les actes auront finalement peu de conséquence ? Et fallait il vraiment recourir au trop éculé « Superman nous a attaqué nous ne pouvons plus lui faire confiance, c’est un méchant alien en fait, supprimons tous les encapés » ?

DOOMSDAY CLOCK de Geoff Johns & Gary Frank

Pas mal de défauts mais, pourtant, DOOMSDAY CLOCK fonctionne de manière générale. Le bouquin est épais, ambitieux (on le répète) avec une véritable volonté de proposer une histoire d’ampleur impressionnante. La construction progressive devant mener à l’affrontement entre Manhattan et Superman est bien gérée. Et puis la manière dont l’homme bleu tout nu interagit avec les personnages DC et brouille la ligne temporelle fonctionne avec des passages très imaginatifs : il met la lanterne verte hors de portée d’Alan Scott et un anneau disparait à notre époque. Superman soulève une voiture en 1938. Superman apparait pour la première fois dans les années 2000. Superboy se révèle. Superman…bref, les lignes temporelles et les univers multiples se téléscopent à coup de paradoxes et de modifications emberlificotées…Tout n’est pas clair, tout n’est pas évident et même en connaissant bien l’univers DC et les Watchmen certains détails échapperont au lecteur. Mais l’ambition (on en a déjà parlé ?) du comic impressionne. Geoff John a voulu proposer quelque chose d’important, une BD qui ne sera pas simplement l’aventure du mois et puis basta. Tout n’est pas réussi. Certains passages auraient pu (du !!!) être meilleurs. Mais DOOMSDAY CLOCK reste un grand comic, une histoire passionnante (dans l’ensemble) avec de nombreuses références à l’Age d’Or des comics (et plus généralement à l’univers DC), servie par des dessins absolument magnifiques. Un régal visuel total.

Si DOOMSDAY CLOCK n’atteindra jamais la réputation de son inspirateur, Geoff John a néanmoins accompli un très bon boulot et, malgré les bémols (réels et nombreux !) nous offre un classique quasiment instantané que l’on aura certainement envie de relire plusieurs fois pour en apprécier la richesse.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #DC, #Fantastique, #Justice League, #Batman

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Publié le 2 Juillet 2021

SAGA OF THE SWAMP THING VOLUME 4 d'Alan Moore

Compilant les épisodes 43 à 50 (ce-dernier étant un double épisode anniversaire), cette nouvelle livraison consacrée à « La créature du marais » s’intéresse à un culte démoniaque, la Brujeria, dont l’objectif ultime consiste à détruire le Paradis. Cette histoire sert de fil conducteur à tous les épisodes proposés dans ce recueil mais Alan Moore scénarise également quelques récits périphériques, notamment une histoire très efficace, « Ghost Dance », au sujet de Sarah Winchester : appartenant à la famille des fabricants d’armes bien connus, cette Sarah se voit hantée par toutes les victimes de la fameuse carabine. Les âmes des morts l’obligent alors à sans cesse agrandir sa demeure et, au final, la maison Winchester, située en Californie, s’étend sur des dizaines de pièces. Aujourd’hui, supposée hantée, l’étrange construction est devenue une attraction touristique majeure et la légende urbaine est bien connue, notamment suite au récent long-métrage « La malédiction Winchester ». Alain Moore nous la dépeint de manière franchement sinistre au cours d’un épisode mémorable.

Alan Moore se voit aussi « forcé » de participer au fameux crossover CRISIS ON INFINITE EARTH ce qui permet, notamment, de rencontrer Alexander Luthor avant que l’auteur ne reprenne ensuite les rênes de son récit. Celui-ci se montre d’ailleurs moins abordable que les précédents recueils consacrés à Swamp Thing. Ce tome 4 invite en effet de nombreux protagonistes de l’univers « occulte » de chez DC. Outre l’inévitable magicien anglais John Constantine qui se taille la part du lion, le lecteur croise les moins connus (mais brièvement présentés par Neil Gaiman dans l’introduction) Spectre, Zatanna, Doctor Fate, Phantom Stranger, Mento, Deadman, etc. Une partie d’entre eux se retrouveront d’ailleurs bien des années plus tard dans la « Justice League Dark » de l’éditeur, déclinaison surnaturelle de la JLA au cœur d’aventures plus sombres voire horrifiques.

Davantage axé sur le côté super-héroïque (ou du moins « bigger than life ») de ces personnages que les trois volumes précédents, SAGA OF THE SWAMP THING reste du comics de haute volée, entre fantasy et horreur pure. Alain Moore continue à offrir au lecteur un « sophisticated suspense » (comme le dit la couverture) de bonne tenue. Toujours conseillé !

SAGA OF THE SWAMP THING VOLUME 4 d'Alan Moore

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #DC, #Fantastique, #Horreur, #Superhéros

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Publié le 25 Juin 2021

RAI - INTEGRALE TOME 2 de Matt Kindt

RAI constitue l’exploration futuriste de l’Univers Vaillant et se situe dans un Néo-Japon de l’an 4001 placé en orbite autour de la Terre. La nation est gouvernée par le Père, une intelligence artificielle normalement bienveillante et protégée par Rai, le bras armé de Père. Les centaines de millions de « néo Japonais » et leur androïdes positroniques vivent ainsi dans cet univers très cyberpunk. Mais Rai finit par se rebeller contre Père. Equipé d’une antique armure de combat X-O, il part affronter un Néo-Japon transformé en véritable monstre « mecha ». Cette deuxième intégrale (la dernière consacrée à la version 2015 du personnage) se divise en trois parties égales. Les premiers épisodes constituent la suite et la fin de l’affrontement entre Rai et son « Père », un combat qui prend une ampleur inédite et assume complètement l’influence manga / mecha / Kaiju avec son Rai transformé en guerrier X-O qui combat une ville flottante devenue un gigantesque dragon mécanique. Très divertissant et énergique.

La seconde partie se consacre au personnage de Rai et l’explore de manière plus fouillée, développant l’univers de ce quarantième siècle bien pensé, certes un peu classique dans sa prospection (les robots positroniques à la Asimov, le monde à la BLADE RUNNER, etc.) mais cohérent et efficacement agencé.

La troisième partie comprend quatre one-shots qui sont autant d’avenirs possibles pour quatre des principaux héros de l’univers Valiant, réimaginés pour l’an 4001 : Bloodshot, X-O Manowar, War Mother et Shadow Man. De courtes histoires uchroniques qui envisagent le futur lointain du « rooster » de la maison d’édition. Des numéros sans doute moins essentiels, voire quelque peu anecdotiques, mais qui n’en restent pas moins agréables à lire.

En résumé, une deuxième intégrale de haute volée pour ce personnage atypique, moins super-héroïque que simplement techno-futuriste, bien servi par des dessins réussis aux traits précis. Une lecture de qualité, comme souvent (toujours ?) avec Valiant Comics.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Cyberpunk, #science-fiction, #Valiant Comics

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Publié le 18 Juin 2021

AMAZING SPIDERMAN INTEGRALE 1968 de Stan Lee et John Romita Jr

Ce recueil débute avec « Disaster », la fin de la saga en quatre partie « Doc Ock wins ». Parker, toujours amnésique, affronte ensuite Ka-Zar (la version Marvel de Tarzan), ce-dernier étant manipulé par Jonah Jameson qui considère toujours le Tisseur comme une « menace ». Notre héros préféré retrouve cependant la mémoire et combat un second Spider-Slayer. Au cours de ces épisodes se poursuit la romance entre Peter et Gwen, ce qui lui permet de rencontrer le père de la jeune fille, le capitaine Stacy lequel connaitra un destin tragique. Par la suite, un récit assez abracadabrant mais typique de son époque imagine un nightclub qui sert de couverture pour des criminels désireux de « laver le cerveau » de personnalités importantes. Mary Jane, engagée pour y danser, sert ainsi, sans le savoir, les intérêts d’un mystérieux Brainwasher avant que le véritable cerveau ne soit révélé : le Caïd. Même le capitaine Stacy va subir un lavage de cerveau. Après un intermède dans lequel Spiderman rencontre Medusa, nous avons droit à l’association entre le premier Vautour et son successeur, Blackie Drago, qui s’affrontent pour déterminer qui a le droit de porter les ailes. Enfin Spidey doit encore combattre Mysterio le maître des illusions : ce-dernier lui fait croire qu’il dispose d’un rayon rétrécissant et expédie l’Araignée dans un parc d’attractions mortelles.

Ces épisodes (qui vont du 55 au 66 plus un annuel) sont tous sympathiques ; ils rappelleront aux plus âgés les fameux albums « une aventure de l’araignée » publiés aux Editions Lug durant les années 80 puisque ce recueil rassemble des histoires précédemment parues dans les albums « Le triomphe du dr octopus », « Rencontre avec Ka-Zar », « Amère victoire », « La proie du Vautour » et « La folie de Mysterio ». L’épisode avec Mysterio est probablement le plus original et réussi, le background des personnages se complexifie, Peter est toujours partagé entre ses activités super-héroïques, ses amours contrariés, la santé de Tantine, etc. Le duel entre les deux Vautours s’avère, lui aussi, plaisant. Une Intégrale peut-être un peu moins marquante que les précédentes mais fort agréable à lire ou relire pour les fans d’encapés nostalgiques.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Marvel Comics, #Spiderman

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Publié le 11 Juin 2021

CHEVALIERS DE L'ANCIENNE REPUBLIQUE TOME 1 et 2 de John Jackson Miller
CHEVALIERS DE L'ANCIENNE REPUBLIQUE TOME 1 et 2 de John Jackson Miller

Environ 4000 ans avant la bataille de Yavin…Le jeune Padawan Zayne Carrick, inexpérimenté et pas vraiment doué, se voit pris dans les manigances politiques et accusé d’un massacre dont il est innocent. Poursuivi par l’Ordre Jedi mené par Maitre Lucien, il fuit à travers la galaxie, en compagnie d’un contrebandier, Gryph. Le duo est rejoint par Campeur (un expert en gadgets divers) et la séduisante Jarael et la petite équipe va se retrouver mêler aux Guerres Mandaloriennes.

Publié mensuellement durant quatre ans (de 2006 à 2010) pour satisfaire les fans du jeux vidéos homonyme, CHEVALIERS DE L’ANCIENNE REPUBLIQUE s’avère une série très plaisante. Si le lecteur éprouve toujours une certaine crainte devant des « produits dérivés de produits dérivés », celles-ci sont balayées par l’énergie et l’enthousiasme déployés.

Située bien avant la trilogie (que l’on devrait à présent dénommé ennéalogie – de l’épisode I à IX), la saga nous présente des personnages bien différents de la « Skywalker family ». Evidemment, on retrouve cependant des points d’accrochage : un Jedi au départ bien peu à l’aise, un contrebandier sympathique, une jeune femme qui fait battre le cœur du héros, un droïde amusant, un grand méchant manipulateur, etc. Le premier tome, efficace, pose les bases de l’intrigue et présente les différents personnages, de manière attachante quoique le rythme enlevé ne donne pas vraiment le temps de s’y attacher. Cela sera corrigé par la suite. En effet, le second tome, plus « calme » en dépit de nombreux événements relançant l’histoire, se montre plus réussi et introduit également davantage d’humour, entre autre grâce à un trandoshan. Ce-dernier, berné par Gryph, se voit forcé de le servir puisqu’il a contracté une dette de vie à son encontre.

Space opéra de grande ampleur, protagonistes intéressants, courses-poursuites, combats nombreux, sabre-lasers, éléments de comédie, guerriers mandaloriens dans leurs rutilantes armures de combats,…avec ces deux premiers tomes, CHEVALIERS DE L’ANCIENNE REPUBLIQUE démarre de la plus belle des manières et parvient à combiner à peu près tout ce que l’amateur de STAR WARS apprécie dans cet univers. Largement recommandé ! On y reviendra certainement plus souvent qu’à l’épisode IX.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cinéma, #Space Opera, #Star Wars, #Comic Book

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Publié le 4 Juin 2021

L'AFFAIRE CHARLES DEXTER WARD de I.N.J. Culbard et H.P. Lovecraft

Le court roman de Lovecraft se voit ici transposé par le dessinateur britannique I.N.J. Culbard, fan de Sherlock Holmes (qu’il adapta à quatre reprises), Tintin et Adèle-Blanc-Sec. Des influences évidentes dans ce récit où se mêlent intrigue policière (la très belle couverture sous forme de puzzle ne ment pas), aventures mystérieuses et fantastique.

A Providence, en 1918, le jeune Charles Dexter Ward se passionne pour la vie d’un de ses ancêtres, Joseph Curwen, ayant fui Salem durant la chasse aux sorcières. Peu à peu, Ward, devenu obsédé par Curwen, se pique à son tour d’occultisme et son comportement devient de plus en plus étrange au point que ses parents, dépassés par les événements, font appel au docteur Willet pour étudier son cas. Le médecin va finalement mettre à jour une incroyable réalité.

Culbart (dont les quatre transpositions de Lovecraft furent rassemblées dans un épais volume intitulé QUATRE CLASSIQUES DE L’HORREUR) use ici d’un style dépouillé, sorte de ligne claire épurée, qui permet au lecteur de se concentrer totalement sur l’intrigue. Cette dernière s’avère parfois complexe à suivre de par la transformation du héros, possédé par son ascendant, et les événements se déroulant à deux époques différentes. Si beaucoup d’éléments du roman sont éludés par cette adaptation, le résultat reste néanmoins satisfaisant et constitue une porte d’accès aisée à l’univers de Lovecraft. Il est toutefois préférable de lire d’abord le court roman L’AFFAIRE CHARLES DEXTER avant de se plonger dans cette mise en image très correcte mais sans doute un peu trop sage pour emporter totalement l’adhésion.

L'AFFAIRE CHARLES DEXTER WARD de I.N.J. Culbard et H.P. Lovecraft

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Rédigé par hellrick

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Publié le 21 Mai 2021

MORBIUS THE LIVING VAMPIRE (Marvel Epic Collection)

Au cours des années ’70, Marvel se diversifie et lance de nouveaux personnages qui s’éloignent des clichés du bon et du méchant pour s’inscrire dans un intermédiaire plus ambigu. L’époque est propice à ce genre de héros avec l’Inspecteur Harry ou le Justicier dans la ville. L’occulte et le surnaturel constituent, eux aussi, un nouveau terrain pour la Maison des Idées. La firme va ainsi réactualiser Dracula (TOMB OF DRACULA), le Loup Garou (WEREWOLF BY NIGHT), la créature (MONSTER OF FRANKENSTEIN),…La période voit aussi Ghost Rider, Man Thing ou Man Wolf devenir populaires, sans oublier l’apparition de Blade le chasseur de vampires. Dans ce foisonnement apparait également Morbius, le Vampire Vivant. Ce-dernier n’est pas une véritable créature de la nuit mais bien un scientifique, atteint d’une maladie du sang, qui tente de survivre en se transformant en un monstre assoiffé de sang. Le personnage va évoluer au fil des scénaristes et ce recueil copieux permet de voir les changements qui s’opèrent entre 1971 et 1975.

L’histoire tragique de Morbius (qui nous sera rappelée à plusieurs fois au cours du bouquin) débute dans AMAZING SPIDER MAN 101 et 102. A cette époque Spidey vient d’acquérir quatre bras surnuméraires et sollicite l’aide de son ami Connors pour s’en défaire. L’Araignée du quartier croise la route de Morbius et réveille le Lézard. Une bonne entrée en matière pour Morbius que l’on retrouve dans deux Team Up opposé à la Torche et aux X-Men.

La suite diffère grandement avec une large portion dévolue à VAMPIRE TALES : le dessin (très réussi) passe au noir et blanc et le ton se veut plus mâture et sérieux, avec un long arc narratif davantage porté sur le fantastique et l’épouvante.

Morbius combat également un étrange culte satanique, rencontre une gamine qui peut devenir son moi future (une puissante sorcière) et affronte Man Wolf et le Werewolf by Night.

Dans l’ensemble cette collection définit parfaitement ce que les anglophones appellent un « mixed bag » : les parties en noir et blanc sont visuellement superbes mais l’intrigue parait confuse et recourt trop fréquemment aux scènes de combats pour résoudre les problèmes posés. Le reste est plus satisfaisant et témoigne d’une époque où Marvel se diversifiait avec des personnages originaux comme Man Wolf ou Blade.

Le tout se lit cependant davantage comme une curiosité et une tentative, louable mais pas vraiment aboutie, de faire évoluer le comic mainstream vers quelque chose de plus personnel, mâture et audacieux. Un témoignage historique pour une lecture mi-figue mi-raisin.

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Rédigé par hellrick

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Publié le 14 Mai 2021

VAMPIRELLA - THE DYNAMITE YEARS OMNIBUS VOLUME 1

Personnage créé par le fameux Forest J. Ackerman et le non moins fameux dessinateur Frank Frazetta pour l’éditeur James Warren en 1969, Vampirella est, à l’origine, une extraterrestre provenant de la planète Drakulon. Ses habitants s’y nourrissent du sang qui y coule à la manière des rivières. Après qu’un vaisseau venu de la terre se soit écrasé sur Drakulon, Vampirella s’embarque pour notre planète dans l’espoir de sauver sa planète agonisante depuis l’explosion d’un de ses deux soleils. Elle découvre que sur Terre elle doit se nourrir du sang qui coule dans les veines des Humains.

Devenu rapidement populaire, le personnage connait une longue histoire chez différents éditeurs. Un projet de film est envisagé par la Hammer mais n’aboutira pas (Roger Corman produira cependant un tout petit budget durant les années ’90). Ses origines seront également plusieurs fois réécrites, faisant de Vampirella la fille de Lilith, la première femme d’Adam. Drakulon, au fil du temps, n’existe pas, existe (en tant qu’autre planète) ou existe… en tant que lieu de l’Enfer. Bref, l’histoire classique des personnages de comics populaires. Des personnages typiques de la mythologie vampirique apparaissent également au fil des cinq décennies d’existence de Vampirella : Dracula, les descendants de Van Helsing, etc.

Ce copieux omnibus (en anglais) reprend les 20 premiers chapitres (plus deux annuals) du relaunch effectué par l’éditeur Dynamite en 2010. Soit trois gros arcs narratifs : Crown of Worms (Vampirella #1-7) A Murder of Crows (Vampirella #8-11) et Throne of Skulls (Vampirella #12–20).

Les différentes intrigues sont efficaces, bien menées et disposent de suffisamment de pages pour se développer adéquatement, avec leur quota de rebondissements, retournements et révélations. L’humour est présent, tout comme les scènes d’actions énergiques et les passages plus horrifiques et sanglants qui ne lésinent pas sur les démembrements et autres éclaboussures écarlates. L’érotisme, pour sa part, se limite aux poses hyper sexuées de la principales protagonistes, laquelle porte les costumes les plus suggestifs de l’histoire du comics mainstream.

VAMPIRELLA - THE DYNAMITE YEARS OMNIBUS VOLUME 1

En outre, en dépit du ton sérieux et du respect porté à l’œuvre, une certaine folie se dégage de l’ensemble, ce qui rend cet Omnibus distrayant à souhait. Les clins d’oeils abondent : de ces cosplayeuses vêtues comme Vampirella à cette convention peuplée de fans de « Twilight » dans laquelle débarquent d’authentiques vampires. Au niveau des dessins, enfin, rien à redire : une excellence quasi parfaite à chacune des 500 et quelques pages de ce pavé.

Pour les néophytes ou les convaincus, cet Omnibus constitue donc un achat largement recommandé qui donne simplement envie de poursuivre la saga puisque Dynamite a publié trois autres copieux recueils. On espère simplement qu’ils soient aussi réussis que ce premier volume.

VAMPIRELLA - THE DYNAMITE YEARS OMNIBUS VOLUME 1

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Rédigé par hellrick

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Publié le 7 Mai 2021

STAR TREK: EARLY VOYAGES (book 1) de Ian Edginton, Dan Abnett, Patrick Zircher, Michael Collins, Javier Pulido, Greg Adams, Steve Moncuse, Len Wein, Alberto Giolitti

Avant Picard, avant Kirk,…Pike avait les commandes de l’Enterprise. Pour ceux qui l’ignorent, Pike était le capitaine prévu par la production, comme on peut le découvrir dans le pilote (refusé mais depuis largement diffusé) « The Cage ». Dix ans avant les aventures de Kirk, Pike apparait donc aux côtés de Spock, pour un run publié de manière mensuelle par Marvel entre février 1997 et juin 1998. Au terme de 17 épisodes la série fut annulée (et le dernier arc resta, par conséquent, inachevé). Ce recueil reprend les quatre premiers épisodes du comics et débute avec « Flesh of my flesh », un long récit (40 pages) envoyant l’Enterprise investiguer une série de disparition de vaisseaux. L’Enterprise agit comme un appât et tombe sur un vaisseau organique. Différents flashbacks vont en parallèle illustrer plusieurs événements importants de la vie de Pike, notamment sa rencontre avec le jeune cadet Spock. Ce-dernier mène ensuite la contre-attaque contre la forme de vie extraterrestre et un virus qui a infecté l’Enterprise. Dans « The Fires of Pharos », Pike combat le Klingon Kaaj. Ensuite, dans « Our dearest blood », l’équipage observe le festival de la lumière sur la planète Rigel IV, un monde qui s’apprête à sortir d’une longue période d’isolationnisme grâce à diverses réformes. La planète doit ainsi rejoindre la Fédération. La suite traite des coutumes considérées comme barbares de Rigel IV et de l’opportunité de les transformer. « No Iron bars a cage » s’intéresse, enfin, à J.M. Colt, laquelle a été kidnappée par des extraterrestres dès ses débuts sur l’Enterprise.

Le recueil est complété par un épisode des comics « Gold Key » de 1971 montrant l’Enterprise découvrir une planète peuplée par des figures historiques célèbres de la Terre. Un bonus amusant mais qui souffre d’un développement expédié, caractéristique de nombreux comics de cette époque.

Quoiqu’il en soit les différentes histoires s’avèrent plaisantes. Elles fonctionnent agréablement sans nécessiter une connaissance approfondie de l’univers pour être appréciées, un plus toujours appréciable. Autre réussite : le tout bénéficie de dessins très corrects (certes un peu rétro mais agréables à l’œil) et les intrigues sont divertissantes, retrouvant le côté divertissant et parfois légèrement kitsch de « Star Trek TOS ». Bref, nous sommes dans des récits courts et non des arcs très développés alors la complexité des histoires reste réduite et la résolution emballée en  une vingtaine de pages. Cependant, le recueil reste fun : les auteurs privilégient le plaisir immédiat au détriment de trop longues circonvolutions et le plaisir de lecture s’avère, par conséquent, bien présent. Une bonne série détente.

STAR TREK: EARLY VOYAGES (book 1) de Ian Edginton, Dan Abnett, Patrick Zircher, Michael Collins, Javier Pulido, Greg Adams, Steve Moncuse, Len Wein, Alberto Giolitti

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Publié le 30 Avril 2021

JUSTICE LEAGUE REBIRTH TOME 5 : HERITAGE de Bryan Hitch et Neil Edwards

Depuis des décennies un des grands classiques du comics consiste à nous présenter le futur, genre « dans 20 ans voici ce qui adviendra ». Or ce futur n’est jamais rose. Il est même souvent carrément sombre. En voici une nouvelle preuve avec cet arc en six parties de la Justice League. La planète a été dévasté, les héros se sont entretués, la toute puissante Souveraine règne sur un monde détruit dont elle traque les rares survivants. Alors, comme toujours, les héritiers de la Justice League, les enfants des héros que nous connaissons, voyagent dans le temps pour éviter l’apocalypse.

Chez Marvel, le classique « Days of Future past » et le plutôt convaincant « Age of Ultron » nous ont habitué à ces récits à la façon de « Terminator » qui nous martèlent, au final, que le futur n’est pas écrit. Dernièrement, nous avons vu débarquer le Tim Drake du futur dans Gotham afin de prévenir une catastrophe prochaine. Bref, la ligne narrative de cette intrigue de la Justice League ne se montre pas franchement innovante mais, surprise, Bryan Hitch abandonne l’artillerie lourde de ses précédents arcs pour concocter un récit davantage axé sur la subtilité. Dès les premières pages, le lecteur se voit plongé au cœur de l’action mais sans subir le tir de barrage fatigant des tomes antérieurs. De leur côté, les « héritiers » de la Justice League s’avèrent joliment caractérisés et offrent d’intéressantes perspectives. Ils ouvrent différentes possibilités alors espérons que nous pourrons les recroiser dans de futures intrigues.

Nous avons droit à quelques surprises : Hunter, le fils de Wonder Woman, abandonné à sa naissance car il n’est pas une Amazone. Il est (ou sera) élevé par Superman et Lois, d’où son ressentiment compréhensible à l’égard de sa maman. Autre nouvelle étonnante, Jessica Cruz aura des enfants avec Barry Allen ce qui, bien sûr, rend ce dernier perplexe. Le lecteur découvre aussi Nora « Cruise » Allen, héritière des pouvoirs du Flash et les jumeaux Jenny et Jason. Ces derniers disposent des lumières blanches et noires de Green Lantern. Eldoris « Serenity » Curry est bien évidemment la fille d’Aquaman et Merra tandis que Cube, le rejeton de Cyborg, dispose d’une technologie extrêmement évoluée. Baz, pour sa part, n’a pas d’enfant et son destin semble de prendre la tête des Yellow Lantern après avoir tué Sinestro. Comme toujours cet avenir demeurera probablement hypothétique mais, au moins, cela fonctionne le temps de l’album, tout comme le look mi-homme mi-machine d’Aquaman revisité par Cyborg. L’ensemble divertit souvent, surprend parfois, pour un titre gros calibre comme « Justice League », jusqu’ici peu convaincant, c’est déjà beaucoup.

Le run de Bryan Hitch, assez décevant, se termine donc de belle manière, peut-être pas en apothéose car des défauts subsistent (le dernier chapitre parait expédié et la résolution des problèmes intervient bien trop rapidement après une efficace mise en place) mais l’ensemble gère joliment les différents personnages, reste abordable et compréhensible et alterne adroitement action et passages intimistes. Une réussite certes mineure mais appréciable.

JUSTICE LEAGUE REBIRTH TOME 5 : HERITAGE de Bryan Hitch et Neil Edwards

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Rédigé par hellrick

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