fantastique

Publié le 5 Mars 2023

ROSES ROUGE SANG de Sarah Armstrong

La collection "Haute Tension" (ou "Twilight" en v.o.) fut en quelque sorte l'ancêtre des "chair de poules à destination d'un public légèrement plus âgé. Entre 1982 et 1987 fut ainsi publié 26 romans indépendants de fantastique et horreur "young adults", parfois écrits par quelques plumes reconnues comme Richard Laymon ou Bruce Coville. Sarah Armstrong, une journaliste australienne, collabore à la collection avec ROSES ROUGE SANG qui aborde le thème classique du miroir possédé dans lequel se niche une entité maléfique.

Kate acquiert un miroir auprès d'un antiquaire et développe une étrange fascination pour cet objet. Son amie / ennemie, la riche et peste Tracy, désire l'obtenir pour elle-même et s'introduit chez Kate, feignant de le briser. En réalité, Tracy s'empare du miroir, ignorant que le miroir de son côté s'empare de son âme. Constatant les changements de personnalité de plus en plus marqués de Tracy, Kate mène l'enquête et découvre que la première propriétaire du miroir était une redoutable sorcière ayant massacré toute sa famille.

ROSES ROUGE SANG, quoique destiné aux adolescents, se lit agréablement pour les adultes. L'intrigue n'est pas particulièrement originale ni les personnages fort développés mais le tout maintient l'intérêt et les quelques révélations sont bien maitrisées, d'autant qu'en 150 pages le lecteur n'a guère le temps de s'ennuyer. Une petite lecture détente plutôt plaisante qui donne envie de se pencher davantage sur cette collection des années 80.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur, #Jeunesse, #Haute Tension

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Publié le 9 Février 2023

RELIC de Preston & Child

La première enquête de Pendergast se distingue des suivantes, ne serait-ce que parce que l’inspecteur n’y a finalement qu’un rôle secondaire. Nous sommes dans le musée d’Histoire naturelle de New York où se produit une série de meurtres sanglants et inexplicables. Au fil des pages la vérité se fait jour : le responsable s’avère une créature hybride, un mutant tenant à la fois du gecko et du primate, suffisamment intelligent pour hanter les couloirs du musée depuis des années sans être repéré. Classiquement, « façon Dents de la mer » (et surement même avant), les responsables tentent d’étouffer l’affaire sous peine de perturber le lancement d’une ambitieuse exposition consacrée aux superstitions et qui, logiquement, devraient attirer de nombreux curieux.

Le roman se divise grosso modo en deux parties : une mise en place un brin languissante avec présentation des personnages et de leurs problèmes, hypothèses scientifiques et recherches dans le style policier pour découvrir l’auteur des meurtres. Le tout additionné de querelles internes et autres luttes de pouvoir. D’abord entre les différents chercheurs qui se tirent dans les pattes, certains estimant, par exemple, la future exposition comme trop sensationnaliste et pas assez sérieuse. Cette première partie est quand même un peu ennuyeuse avec beaucoup de description et des tas de passages scientifiques parfois laborieux. Ensuite l’arrivée de Pendergast génère de nouveaux conflits et même un véritable bras de fer entre ce policier posé du Sud (bref, un plouc pour les savants du musée) et les responsables de l’exposition qui refusent de reporter son inauguration. A partir de là, RELIC commence à se montrer plus nerveux et intéressant.

La seconde partie (qui occupe environ un tiers du roman) donne davantage dans le thriller fantastique légèrement teinté d’horreur à la manière de « Alien » ou, pour reprendre une des accroches d’un « Jurassic Park en plein New York ». Le bouquin, jusque-là assez lent, devient davantage un page-turner classique. Peut-être une conséquence de l’écriture à quatre mains, comme si un des auteurs s’intéressait davantage au récit scientifique et à la « vie » d’un musée tandis que l’autre se préoccupait surtout d’action. Dès lors, durant environ 150 pages, la bestiole sème la mort dans le musée et les héros tentent de la supprimer à la manière d’un bon vieux film de monstre. C’est d’ailleurs l’option choisie par l’adaptation cinématographique.

En résumé, un roman sympathique et agréable à lire en dépit d’une mise en place qui eut mérité d’être dégraissée. Mais le dernier acte, efficace et nerveux, rachète en partie ses scories et termine ce RELIC sur une note positive.  

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Preston & Child, #Pendergast, #Thriller, #Fantastique

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Publié le 11 Janvier 2023

LA TOUR SOMBRE TOME 3: TERRES PERDUES de Stephen King

Après LE PISTOLERO, agréable dans sa brièveté et son côté western, LES TROIS CARTES avait permis au lecteur d'en savoir un peu plus sur le monde de Roland. TERRES PERDUES, le troisième volume, débute par un combat entre nos héros et un gigantesque ours robot. La suite, sur 600 pages bien tassées, multiplie les péripéties sans que l'on comprenne très bien où le King veut en venir. Créatures bizarres, guerres claniques, train dirigé par un ordinateur fou adepte des devinettes,…La route est longue mais la Tour se rapproche. Cela dit il faudra encore beaucoup de patience pour l'atteindre.

Alors que LES TROIS CARTES parvenait à maintenir l'intérêt durant 500 pages, TERRES PERDUES adopte un rythme plus compliqué: des passages très lents, que l'on pourrait définir comme anecdotiques exceptés pour les plus accros à cet univers, voisinent avec des scènes plus mouvementées où l'action prédomine. Il faut donc accepter de se laisser emporter par l'imagination du King, laquelle semble parfois tourner à vide ou s'emballer en roue libre. Résultat, on sent les longueurs, les passages exagérément étirés et le gras. L'auteur aime ce monde, cette "pièce centrale de son univers", quitte à y passer un temps déraisonnable. Couper une bonne centaine de pages eut sans doute rendu le pavé plus digeste mais King aime s'attarder sur les détails. Dès lors les moments où l'ennuie pointe puis s'installe finissent par rendre la lecture laborieuse. Qu'est-ce que la Tour Sombre? Que cherche Roland et ses amis? Au terme de ces 600 pages le lecteur n'en apprendra pas beaucoup plus. Il faut donc un peu se forcer pour venir à bout de ce tome. Une précédente tentative de lecture de la saga s'était arrêtée là, au terme d'un troisième tome plus pesant que passionnant.

Malgré tout, TERRES PERDUES donne envie de poursuivre le récit, d'enfin atteindre cette mystérieuse Tour. Il y a de bonnes choses et de belles scènes. Des personnages attachants et des monstres étranges. Le monde reste riche, avec ce mélange improbable (est-ce vraiment cohérent? Peut-être pas mais ce n'est pas si important) entre fantasy, science-fiction, post-apocalypse, western et aventures. Une fusion d'épopée à grand spectacle et de considérations intimistes avec quelques hommages à Tolkien, notamment par le jeu des devinettes. La route se poursuit…la Tour se rapproche.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantastique, #Fantasy, #Stephen King

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Publié le 22 Décembre 2022

L'AGENCE LOVECRAFT TOME 1 : LE MAL PAR LE MAL de Jean-Luc Marcastel

Avec ce roman (destiné aux adolescents mais lisibles par les plus jeunes… et les plus vieux !), Marcastel s’inscrit dans la tradition du pulp. Par son thème lovecraftien mais aussi par le principe si plaisant d’intertextualité dont se servirent jadis Philip José Farmer ou, plus récemment, Alan Moore en comics. Car, dans ce roman, aux côtés d’une bande de jeunes héros, l’auteur fait intervenir l’Homme de Bronze en personne, le Doc Savage des années ’30, et la descendante du Capitaine Némo, aux commandes du Nautilus V. Sans oublier une certaine personne dont le nom commence par M durant l’épilogue.

Ce premier tome démarre sur les chapeaux de roue en présentant une poignée de personnages qui fuient une mystérieuse menace. L’auteur nous expose ainsi divers héros lors d’une succession de courts chapitres avec point de vue alterné. C’est rapide, énergique et sans temps morts, dans la tradition « young adults ». Le roman mélange ainsi fantastique, thriller / mystère et aventure inspiré par Jules Vernes (et, pour être plus actuel, le steampunk) avec une touche d’horreur venue, forcément, de Lovecraft.

Comme les lecteurs de HPL le savent, la Terre était jadis dominée par des créatures monstrueuses qui espèrent recouvrer leur suprématie perdue après l’extermination de l’espèce humaine. Trois adolescents dotés de pouvoirs, Marie, Ryan et Sergueï, vont ainsi se rencontrer par l’entremise d’une mystérieuse jeune fille. Cette dernière travaille pour l’Agence Lovecraft et lutte contre les forces maléfiques et autres adeptes des Grands Anciens.

Fort rythmé, ce premier opus n’arrête pratiquement jamais et, comme ses jeunes protagonistes, courent à toute allure. Toujours en mouvement, l’intrigue joue la carte de l’aventure saupoudré de mystères, de récit d’apprentissage (avec ces héros qui se découvrent progressivement) et de fantastique. L’écriture, elle, se montre toujours fluide et plaisante, avec un vocabulaire recherché et des tournures soignées. Le lecteur plus âgé peut d’ailleurs mesurer l’évolution de la littérature dite « jeunesse » puisque l’intrigue, les situations et le style peuvent s’apprécier par les adultes. Ils n’ont d’ailleurs rien à envier à des romans jadis classés « pour les grands ». Dans son mélange de genre et ces clins d’œil, le lecteur reconnait ainsi l’influence de LA LEAGUE DES GENTLEMEN EXTRAORDINAIRES tandis que l’option de traiter les mythes lovecraftiens à la sauce aventure / mystère rappelle les romans de Brian Lumley (longtemps dévalorisés mais aujourd’hui réévalués par beaucoup).

Si on regrette un final un brin expédié (mais c’est de bonne guerre, il faut préparer la suite et nous en saurons plus dans les tomes ultérieurs), on apprécie cette aventure très divertissante assortie d’une postface éclairante et joliment publiée (format, couverture, etc.). Une bonne pioche.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantastique, #Jean-Luc Marcastel, #Jeunesse, #Lovecraft, #Steampunk

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Publié le 20 Décembre 2022

CONTES POUR PETITES FILLES LIBERTINES de Nadine Monfils

Nadine Monfils, spécialisée dans le polar souvent humoristique, s’est également plusieurs fois essayée à l’érotisme, par exemple avec LE BAL DU DIABLE ou LES SOULIERS DE SATAN.

On lui doit également, sous pseudo, plusieurs aventures de Blade, le héros de science-fantasy sexy publié chez Gérard de Villiers. CONTES POUR PETITES FILLES LIBERTINES date de ses débuts. L’autrice revisite ici les thèmes classiques de l’érotisme, souvent agrémenté de fantastique, voire d’horreur. Les récits sont étranges, délirants, imaginatifs et surréalistes. Avec des emprunts aux contes de fées et un côté décalé, parfois malaisant, qui joue, bien sûr, sur les fantasmes pédophiles en détaillant les rencontres entre des « pervers pépères » et de très jeunes « lolitas ». Parfois, Monfils revisite les contes de fées traditionnels de manière décalée (« Cendrillon 2011 »), parfois elle part dans un peu délire sans queue (enfin on se comprend) ni tête. C’est quelque fois efficace, d’autre fois fatiguant car trop relâché et, surtout, le tout manque franchement de structure. CONTES POUR PETITES FILLES CRIMINELLES démontrait les mêmes qualités et, surtout, défauts. Bref, ça tourne un peu en rond et il vaut mieux picorer dans quelques récits plus intéressants que de lire toutes les nouvelles, surtout d'une traite, sous peine de risquer l'indigestion.

« Un grand père en solde », « la couseuse de colombes », « la passion magique »,….autant d’histoires bizarres réservées aux amateurs de ce genre d’étrangetés littéraires. Ici, le surréalisme domine et voisine avec le sadisme et l’érotisme, le tout dans une certaine idée de la « belgitude ». Monfils s’inspire autant de Jean Ray que du Marquis de Sade. Il doit y avoir un public mais on peut aussi y rester hermétique.

Ceux qui attendent un recueil de récits érotiques « classiques » resteront sans doute sur leur faim avec ces nouvelles plus déconcertantes qu’excitantes. C’est bien écrit, intriguant, suffisamment court pour ne pas lasser (certains textes ne font que deux pages) mais, dans l’ensemble, il est difficile de se passionner pour ces histoires abracadabrantes. Un défaut (que certains peuvent qualifier de qualité, tous les goûts sont permis) que l’on retrouve dans LE BAL DU DIABLE conçu sur un principe similaire. Il vaut donc mieux savoir à quoi s’attendre lorsqu’on ouvre ce livre qui, comme on dit, ne s’adresse pas à tout le monde.

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Publié le 28 Novembre 2022

LA BABY SITTER de Gudule (Anne Duguël)

La Bruxelloise Anne Dugüel, alias Gudule (1945 – 2015) donne un nouveau sens au terme prolifique puisqu’elle a écrit plus de 200 livres, tant pour les adultes que pour les plus jeunes.

Elle nous conte ici les aventures de Lucy, une baby-sitter particulière qui aime raconter des histoires aux enfants dont elle a la garde. Parfois, elle se laisse emporter par son personnage et les contes de fées deviennent un peu trop macabres. Venue s’occuper de deux jumeaux, Cyril et Violette, dans une maison isolée des Cévennes, Lucy va, durant un week-end, leur conter d’étranges histoires…quitte à devenir elle-même un avatar de l’Ogre ou du Grand Méchant Loup.

Ce court roman a l’apparence d’un conte de fées macabre : l’auteur prend le soin de brouiller les pistes entre les victimes et les bourreaux, faisant tour à tour pencher la sympathie du lecteur vers sa baby-sitter au douloureux passé ou vers ses bambins (peut-être) pas si innocents qu’ils ne le paraissent.

Voici donc une lecture agréable dont il y a finalement peu à dire car mieux vaut aborder ce court roman sans trop savoir dans quoi on se lance. Le lecteur n’en sera que davantage surpris. L’ensemble alterne, forcément, une atmosphère enfantine puisée dans les contes et un climat horrifique qui n’hésite pas à donner dans le malsain. C'est donc un roman glauque et divertissant, teinté d'humour très noire, une ré-visitation sanglante des contes de fées dans leurs versions non édulcorées, du Hansel & Gretel réactualisé pour 1001 nuits macabres.

Une bonne surprise pour une lecture efficace dont la brièveté est appréciable au long de ces 160 pages bien tassées et sans gras superflu. Publié une première fois sous le (vrai) nom d'Anne Duguël dans la Collection Frayeurs de Jean Rollin, le roman a été réédité dans une intégrale chez Bragelonne, "Le club des petites filles mortes".

 

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur, #Roman court (Novella)

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Publié le 26 Novembre 2022

LA MAISON DES JEUX TOME 2: LE VOLEUR de Claire North

Deuxième volet de la trilogie consacrée à la Haute Loge, une maison de jeux où tout peut être misé, y compris des connaissances ou des années d'existence. Le premier tome se situait à Venise au XVIIème siècle, celui-ci effectue un bond de 300 ans pour nous plonger dans la Thaïlande de 1938. Remy Burke accepte une partie de cache-cache contre le très retors Abhik Lee, prêt à tout pour l'emporter. Déjà, Remy s'est fait piéger dans les grandes largeurs par son adversaire: éméché, il a accepté de mettre en jeu toute sa mémoire dans une partie de cache-cache à travers la Thaïlande. Un pays où il ne connait personne et où son apparence occidentale l'empêche de se dissimuler. Abhik Lee, de son côté, joue sur son territoire et dispose d'importants moyens pour l'emporter. Ce qui implique que la partie est faussée dès le départ. Dès lors pourquoi la Maison des Jeux, réputée pour sa neutralité, l'a-t-elle acceptée?

Deuxième roman court de Claire North sur ces "casinos" d'un genre très particuliers, LE VOLEUR débute de manière quelque peu longuette tandis que le héros déboussolé essaye de se cacher de son adversaire. Une partie déstabilisante, façon "étranger en terre étrangère", qui pose les bases d'un récit comme toujours sibyllin. Néanmoins, l'intrigue se met en place progressivement, au fil des rencontres du principal protagoniste avec d'autres joueurs. Il doit, en effet, impérativement trouver de l'aide pour espérer l'emporter face à son très déterminé adversaire.

Avec cette deuxième livraison, le lecteur en apprend un peu plus sur la Haute Loge, organisation qui régit la destinée du monde depuis des lustres. Mais l'auteur ne distille les informations qu'au compte-gouttes, gardant une large part de mystères sur les mécanismes de fonctionnement de cette Maison des Jeux. Les joueurs disposent de "cartes" qu'ils peuvent jouer aux moments opportuns et qui, généralement, représentent des individus susceptibles de leur apporter leur aide. Dès lors, l'Histoire se revisite de manière complotiste puisque la Maison des Jeux existe de tout temps et en tout lieu, influençant les événements du monde dans un but secret. Le premier tome adoptait le principe classique du candide: il suivait une nouvelle joueuse découvrant les bases de ces parties épiques, le second tome, également classiquement, nous place aux côtés d'un joueur expérimenté mais ici dépouillé de ses avantages. D'où un affrontement à la façon de David contre Goliath tandis qu'en coulisse la Haute Loge, soi-disant neutre, tire les ficelles et avance ses pions en vue, probablement, d'un champ de bataille planétaire à venir. Réponses (?) aux nombreuses questions en suspens dans le dernier volet…

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Roman court (Novella), #science-fiction

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Publié le 20 Septembre 2022

LA MAISON DES JEUX: TOME 1 - LE SERPENT de Claire North

Cette novella se situe dans un Venise alternatif, en 1610. On y trouve la Maison des Jeux où les amateurs de jeux (forcément !) viennent se détendre. Mais l’établissement comporte un niveau secret, la Haute Loge, bien plus dangereux que le « casino » officiel où ne se gagne que de l’argent. Là, dans cette zone ésotérique, on s’affronte pour le pouvoir, la maitrise du monde, la vie, etc. Les pions y sont des individus puissants manipulés par les joueurs dans des buts souvent obscurs. Thene, épouse d’un mari ayant dilapidé sa fortune au jeu, est ainsi invitée à entrer dans la Haute Loge et à démontrer ses talents. Peu à peu, elle monte les échelons de cette étrange organisation.

Catherine Webb, alias Claire North, s’est signalée avec la dystopie 84K puis le gros succès LES QUINZE PREMIERES VIES D’HARRY AUGUST. Elle propose cette fois une trilogie de romans courts centrés sur la mystérieuse « Maison des jeux » et dont LE SERPENT constitue le premier volet. Le thème est relativement classique : une organisation secrète fait tourner, incognito, les rouages du monde. Pas mal d’auteurs s’y sont déjà essayer mais Claire North ne démérite pas avec cette vision pleine de mystère.

Le roman utilise également la figure classique du nouveau venu, ou plutôt de la nouvelle venue, qui découvre, avec le lecteur, les tenants et aboutissants de cette mystérieuse Maison. Le procédé du Candide. Mais ici l’héroïne ne l’est pas vraiment : au contraire elle se montre froide, implacable, manipulatrice et, surtout, bien décidé à emporter la victoire.

Au terme du récit, nous ne saurons pas tout non plus de cette Maison, on peut même affirmer que l’intrigue propose plus de questions qu’elle ne fournit de réponses. Mais, après tout, il existe deux suites à venir dans la même collection Une Heure Lumière.

Avec LE SERPENT, l’autrice avance par petites touches et ne dévoile que l’essentiel afin de donner envie de continuer la lecture sans abattre ses cartes d’un coup. Pari gagné pour ce premier tome fort réussi.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Novella (roman court)

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Publié le 13 Septembre 2022

CHAIR DE POULE: FRISSONS EN EAUX TROUBLES de R.L. Stine

Un classique « Chair de poule » à lire le soir pour endormir les plus petits qui aiment ressentir quelques frissons. Le titre original, « The curse of camp cold lake » est plus inspiré que le français mais passons…l’histoire est très basique : la jeune ado Sarah doit partir en colo, forcée par ses parents. Or elle déteste ça : c’est une citadine, elle n’aime pas la nature, le sport et ne nage pas très bien. Son frère, Aaron, lui adore ça. Bref, elle râle. Et râle tellement qu’elle finit par se faire mal voir de tous les autres enfants. Pas top. Surtout lorsqu’en prime le fantôme d’une autre gamine, qui s’est jadis noyée, vient la harceler.

L’auteur nous livre son « Vendredi 13 » pour les gamins et le tout fonctionne plutôt agréablement. Les chapitres sont courts et invitent à poursuivre la lecture, les phénomènes paranormaux sont amenés de manière progressive et se révèlent efficace pour un léger frisson. Le personnage principal, de son côté, parait pénible et antipathique mais qui a dit que toutes les ados étaient agréables à fréquenter ? Bref, le récit avance à bon rythme, typique de la collection « Chair de poule », avec un vocabulaire assez simple, des phrases aisées à comprendre,…c’est parfait pour les débutants en lecture. Le fantastique est bien dosé, les apparitions spectrales provoquent quelques angoisses mais le roman reste destiné aux enfants et ne verse donc jamais dans le malsain.

L’ensemble se termine par un twist assez bien trouvé et efficace. Alors certes il ne tient pas vraiment debout et apparait un peu gratuit mais bon si on n’y réfléchit pas trop ça marche. Après tout qui peut expliquer les dernières minutes de « Vendredi 13 » ?

Un agréable « Chair de poule » qui remplit parfaitement son contrat.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Chair de poule, #Fantastique, #Horreur, #Novella (roman court), #Jeunesse

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Publié le 31 Août 2022

UN CRI DANS L'ABIME d'Oksana & Gil Prou

La nouvelle livraison d’Oksana et Gil Prou prend pour héroïnes les musiciennes du groupe de deathdoom danois Konvent. Lorsque le roman débute, les jeunes femmes s’apprêtent à jouer sur la scène du festival de Copenhell au Danemark. Bref, quasi à domicile.

Et puis…Un puit sans fond s’ouvre « brutalement au milieu du festival de Copenhell ». C’est noir, c’est inquiétant. Les musiciennes n’ont aucune envie d’explorer ce gouffre. Mais une voix leur ordonne de le faire : « descendez ! ». Du coup, le lecteur se voit convier à un nouveau VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE. Serait-ce un puit sans fond ? Les musiciennes vont-elles découvrir la fin de cet abime ? A moins qu’il s’agisse d’un labyrinthe sous-terrain ? Bref, elles partent en exploration. Mais pourquoi continuer alors qu’il leur suffirait de ressortir ? Peut-être parce dans ce cas « l’immense brèche ne ferait que s’agrandir. Elle engloutirait très vite la ville de Copenhague puis le Danemark, l’Europe et des continents entiers ».

Par la suite nos musiciennes « comprennent que leur mission sera beaucoup plus complexe et riche d’innombrables surprises que tout ce qu’elles avaient pu imaginer jusque-là ». En effet, la descente des deathmetalleuses dans cet enfer les conduits à affronter d’étranges adversaires au cours d’une « titanomachie » sonore. Les premiers monstres sortent de toiles d’araignées gigantesques : il faudra « une confrontation phonique face à des créatures lucifériennes » pour résoudre cet affrontement. Mais comment les musiciennes peuvent-elles combattre sans leur instrument ? Ils surgiront du néant car « le vide quantique est la matrice de tout ». Dès lors, il leur faut se battre sans pouvoir obtenir de réponses à leurs questions. Pourquoi ces batailles ? Une réponse sera, peut-être, livrée « lorsque vous aurez livré votre troisième bataille », précise leur guide.

Comme Bill and Ted dans le troisième volet de leurs aventures cinématographiques, nos deathmetalleuses ont pour mission de « jouer pleinement leur musique au profit de la plus noble des causes : sauver notre planète et tous ses habitants ». Mais, petit à petit elles se prennent au jeu : « la victoire est une nécessité bien sûr mais le plaisir venait en plus ». Les épreuves se succèdent donc avec traversée de lac de feu et projection de lave, sans oublier une poignée de créatures aux noms improbables et imprononçables (Stychöodacth, Hiryaxis, etc.). Elles doivent gagner pour assurer la survie d’une espèce humaine égoïste et malmenée par les crises récentes, pandémie comprise.

UN CRI DANS L'ABIME d'Oksana & Gil Prou

UN CRI DANS L’ABIME s’avère déstabilisant et surprenant. On ne peut lui contester son originalité étonnante. On plonge ainsi dans un univers très bizarre dans lequel le lecteur peut se perdre. Le dynamique duo Oksana / Gil convoque death metal, Hugo, intrication quantique, Goethe, etc. Mieux vaut ne pas se poser trop de question et se laisser porter par l’étrangeté du récit en regrettant un côté parfois répétitif des motifs.

Heureusement, aux côtés des notions parfois obscures et cryptiques développées (« boucle alpha », « incubateur de plantète », etc.), l’humour est bien présent dans les relations entre les quatre héroïnes. Pourquoi les avoir choisies pour ce récit ? Par amitié sans doute. Bon, un groupe entièrement féminin qui joue du death / doom n’est pas si courant, on jettera donc une oreille au premier méfait des demoiselles, sorti chez Nuclear Blast en 2020.

Avec une écriture riche, aux termes parfois précieux ou rares, le roman s’apprécie également (surtout ?) comme un bel hommage au heavy-métal et à sa communauté. « Brothers of true metal, proud dans standing tall » chantaient Manowar, aujourd’hui on pourrait ajouter « and sisters of death metal will save the world».

Honnêtement, on ressort de cette lecture quelque peu tourneboulé, sans savoir vraiment où le roman voulait nous conduire mais en se disant que, en ces temps de bouquins formatés, cette plongée dans l’abime s’avère rafraichissante.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Musique

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