fantastique

Publié le 21 Octobre 2021

LE MARAIS AUX SCORPIONS (DEFI FANTASTIQUE) de Steve Jackson et Ian Livingstone

Un Défi Fantastique qui ne manque pas de qualité mais souffre également de défauts. Première qualité : l’originalité du postulat permet, en quelque sorte, de vivre trois aventures en une seule puisque le joueur / lecteur a le choix de se placer au service d’un sorcier bénéfique, maléfique ou « neutre ». La mission à accomplir sera différente, tout comme le degré de difficulté.

Dans les trois cas, l’exploration du marais est plaisante et pas trop répétitive bien qu’il s’agisse essentiellement de se déplacer d’une clairière à une autre. L’auteur conseille de dresser une carte et c’est totalement indispensable pour avoir une chance de se retrouver dans ce véritable labyrinthe où les choix des points cardinaux sont innombrables (vous voulez aller au sud, au nord, à l’ouest ou à l’est ?). Les clairières sont également numérotées, ce qui facilitera l’élaboration du plan. Malgré tout il est hautement probable que le lecteur retourne plusieurs fois au même endroit. Là encore l’auteur a prévu la situation : si on a déjà exploré la clairière nous sommes guidés dans une autre direction. Bien pensé !

Le choix des pierres magiques au début de l’aventure est important mais il ne semble pas y avoir d’objet véritablement indispensables pour réussir le périple.

Parmi les défauts, l’un est lié à l’intrigue, l’autre au mécanisme de jeu. En effet, niveau intrigue nous sommes censés explorer un marais mais en réalité tout ça ressemble surtout à une forêt avec ses sentiers, ses clairières, etc. Niveau ambiance, le bouquin propose donc le minimum syndical. Au niveau du mécanisme de jeu le défaut principal reste l’obligation, une fois la mission accomplie, de reparcourir le marais en retraversant beaucoup d’endroits déjà visités et donc vide. De plus, les choix se limitent souvent à se diriger dans une dimension où une autre. Par contre, l’utilisation des pierres à bon escient donne tout son sel à l’aventure.

LE MARAIS AUX SCORPIONS reste un plaisant livre jeu et une mission que l’on peut accomplir avec un enfant assez jeune. Celui-ci sera surement heureux de pouvoir choisir quelle pierre utiliser, quelle direction emprunter, quel sorcier servir, etc. La durée de vie est élevée sans devenir lassante et la difficulté s’avère raisonnable : avec des stats correctes, un peu de chance (toujours importante dans le système Défis fantastiques) et des décisions logiques selon les rencontres l’aventure est réalisable sans devoir la recommencer inlassablement.

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Publié le 18 Octobre 2021

LA CHOSE de John W. Campbell

Ce court roman, devenu un classique de la science-fiction horrifique, inspira « La chose d’un autre monde » (qui, revu aujourd’hui et en dépit de son statut, souffre de nombreux défauts, de l’apparence bien anodine du monstre à la présence aussi inutile que décorative d’une « pin-up » dans l’équipe scientifique) et, surtout, « The Thing » de John Carpenter. Ce dernier s’avère d’ailleurs nettement plus fidèle à son concept et ceux qui l’on visionné se sentiront en terrain de connaissance. Nous sommes en Antarctique et les membres d’un groupe de recherche exhument un être monstrueux, inhumain…une chose emprisonnée dans la glace depuis, sans doute, des milliers d’années. Bien évidemment la créature se réveille et infecte les humains, lesquels tentent alors de déterminer qui peut être la chose métamorphe, qui est infecté et qui ne l’est pas. Ecrit par John W. Campbell sous le pseudonyme de Don A. Stuart, « Who goes there ? » sera publiée en 1938 puis traduite en français en 1955 sous le titre « la bête d’un autre monde » dans le recueil de nouvelles LE CIEL EST MORT. Retraduite, la novella intègre en 2020 la collection « une heure lumière ». Quelques années plus tôt, en 2014, LA CHOSE obtient le Prix (Rétro) Hugo du meilleur roman court.

Le point de vue des scientifiques sur la Chose change de celui habituellement décrit dans ce genre de récit. Il se veut rationnel et, pour eux, la créature est morte et donc sans danger. Sauf que, confrontés à l’inconnu, ils commencent à se demander si cette manière de penser peut vraiment s’appliquer à la Chose. Car, après tout, elle est complètement étrangère, totalement différente. Ils vont donc affronter, tout comme l’équipage du Nostromo (« Alien » peut être considéré comme une sorte de décalque spatial de cette novella), un être résolument « autre » pour lequel, peut-être, les certitudes terrestres ne s’appliquent pas. Plus de 80 ans après sa parution, LA CHOSE reste un classique « moderne » qui a fort bien traversé les époques. Ses interrogations, quasi philosophiques (bien que seulement esquissées et qui, d’ailleurs, se retrouveront dans la version de John Carpenter) sur ce qui permet de qualifier l’Humain et le distinguer restent pertinentes. De plus, son rythme haletant confère à ce huis-clos une belle efficacité et l’ensemble se lit avec plaisir, entre passages énergiques teintées d’épouvante et scènes plus portées sur la science-fiction, parfois quasi hard-science (au sens large) lors des tests élaborés pour détecter la créature. Finalement, le seul défaut dont souffre le texte réside dans les (trop) nombreuses imitations dont il a eu à souffrir au fil des ans, tant en littérature qu’au cinéma, atténuant quelque peu son originalité pourtant bien réelle. Un classique à lire ou à relire !

PS : Depuis, une version étendue de ce texte, intitulée FROZEN HELL, a été découverte, portant l’histoire à la dimension d’un roman. En dépit de critiques souvent mitigées, on reste curieux d’en lire une traduction…

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Publié le 11 Octobre 2021

LES CONTES INTERDITS: LE PETIT CHAPERON ROUGE de Sonia Alain

Encore une relecture « interdite » du conte du Petit Chaperon Rouge et une intrigue très classique pour une ré-imagination qui, finalement, en manque pas mal (d’imagination !). Nous sommes dans un bouquin classique de la collection, avec ses passages obligés finalement très répétitifs, à savoir des scènes de cul à intervalles réguliers et des moments gore tout aussi systématiques.

Notre Petit chaperon rouge vengeresse se transforme donc en louve pour traquer ceux qui lui ont causé du tort dans sa jeunesse. Elle peut compter sur la magie de sa mère-grand tzigane pour l’aider dans sa mission qui consiste à détruire de l’intérieur, et en usant de sa séduction (ah ! on y vient !) l’organisation criminelle du très méchant Arnaud St-Cyr. Parallèlement, un flic bien sous tous les rapports, l’honnête et obstiné Olivier, tente également de faire tomber St-Cyr. Et c’est parti pour des chapitres courts qui s’enchainent rapidement et de manière linéaire. Le petit plus, cette fois, c’est l’importance (relative) accordée à la magie tzigane et au surnaturel avec présence de fantômes et autres événements paranormaux.

Niveau horreur et sexe, on reste dans la norme de la collection mais sans aller très loin finalement. Du malsain « grand public » pourrait-on dire (LA PETITE SIRENE est plus glauque par exemple), à l’image du VILAIN PETIT CANARD qui cherche à choquer mais sans repousser le lecteur (ou la lectrice ? car on dirait que la collection attire davantage un public féminin). Bref, du frisson un peu frelaté, du dégout un poil calibré.

Ceux (et surtout celles) qui ont connu les grandes heures de la bit-lit (souvenez-vous d’ANITA BLAKE « deuxième époque », de PLEINE LUNE ou de SUCCUBUS BLUES) voici une dizaine d’années seront d’ailleurs en terrain connu avec ce mélange de fantasy urbaine, de lycanthropie, de magie, de (beaucoup) de sexe et de (pas mal) de sang. Dire que c’est complètement mauvais serait injuste mais affirmer que ce petit bouquin vite écrit (en deux mois prévient l’autrice) et vite lu (une grosse soirée mais on peut survoler certains passages sans perdre le fil) est réussi serait foncièrement mensonger. De la littérature pseudo offensante bien banale, qui peut éventuellement détendre le lecteur mais qui ne restera surement pas dans les mémoires. D’ailleurs après un mois j’en ai déjà quasi tout oublié.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique, #Fantastique, #Horreur, #Gore

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Publié le 6 Octobre 2021

AZAZEL d'Isaac Asimov

Pour une de ses dernières créations, peu avant son décès, Asimov nous propose le gentil démon de deux centimètres Azazel (à moins qu’il s’agisse d’un extraterrestre venu d’une autre dimension ? La question reste posée), petite créature facétieuse mais pas vraiment méchante, capable d’exaucer bien des vœux. Pas en échange d’une âme (il ignore ce que c’est), mais simplement pour montrer sa puissance et lui permettre de s’occuper depuis qu’il a quitté l’enfer (un endroit très bien, contrairement à ce que disent les mauvaises langues). Le hic c’est qu’il finit toujours par causer des soucis à ceux qui lui réclame un service. D’où 18 nouvelles humoristiques assez courtes (une douzaine de pages en moyenne) qui démontrent l’art de la chute d’Asimov, le principe immuable étant, évidemment, qu’il ne faut jamais souhaiter quelque chose car on pourrait bien l’obtenir. Une seule thématique donc mais beaucoup de variations possibles, d’ailleurs Asimov écrivit par la suite d’autres nouvelles sur ce petit démon, réunies dans le recueil LEGENDES

La jeune fille amoureuse d’un athlète qui souhaite à son élu de devenir un champion, la cantatrice désirant devenir la meilleure chanteuse du monde, la femme qui veut immortaliser sur une photo le sourire ravageur de son époux,…Tous obtiendront leur souhait mais sans que leur situation n’en soit améliorée pour autant. Bien au contraire ! Autre classique du vœu, surtout pour les mâles : devenir irrésistible pour la gent féminine. Ce qui peut rapidement devenir épuisant. Voici quelques exemples des facéties de notre Azazel.

Toutes les nouvelles ne sont pas d’égale qualité. Jouant la carte de l’humour et de la dérision de manière un brin systématiques, certains textes tombent un peu à plat : leurs références ont vieilli ou les récits tirent un peu à la ligne (« les méfaits de l’humanité », par exemple). Mais d’autres fonctionnent parfaitement et combinent érudition, humour et imagination (« On est logique ou on ne l’est pas »), sans oublier une certaine autodérision d’Asimov vis-à-vis de lui-même et de son métier, comme quoi il n’avait pas toujours l’égo surdimensionné que mentionne ses détracteurs.

Recueil de pur délassement, AZAZEL permet donc au bon docteur de s’essayer à la Fantasy humoristique « à chute » avec beaucoup de verve et d’inventivité. Le peu de pages de chacune des nouvelles oblige l’auteur à écrire de manière très ramassée et donc efficace afin que le « gag » final ne traine pas. Une lecture aisée, facile et pourtant très plaisante grâce à l’imagination toujours aussi enlevée d’Asimov. Nous sommes sans doute loin de ses nouvelles les plus mémorables (« Quand les ténèbres viendront », « la dernière question », « L’homme bicentenaire ») mais le tout demeure une agréable lecture à déguster à petite dose par temps morose.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Fantasy, #Humour, #Recueil de nouvelles, #Asimov

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Publié le 1 Octobre 2021

GHOST RIDER: ENFER ET DAMNATION de Garth Ennis et Clayton Crain

Vendu à un prix toute concurrence, comme chaque année, la collection « Marvel Dark » permet de compléter sa bibliothèque et de rattraper quelques récits (plus ou moins) marquants. Ici nous avons deux récits complets, « Enfer et damnation », en six épisodes, datant de 2005, puis « Cercle vicieux » qui reprend les quatre premiers épisodes de la version 2006 de Ghost Rider.

« Enfer et damnation » se signale déjà par un traitement très particulier à la palette graphique qui, quoiqu’inhabituel, fonctionne étonnamment bien pour cette histoire majoritairement située en Enfer. C’est parfois confus, voire brouillon, mais les « dessins » sont fascinant par leur mélange biomécanique de corps enchevêtrés, de métal, de chaines, de flammes, de démons biscornus,…Bref, le comics se distingue et trouve son identité visuelle au sein des comics mainstream de chez Marvel. Niveau scénario, c’est agréable mais sans grande originalité. Le Ghost rider essaie, une fois de plus, de se dépêtrer de l’Enfer et se retrouve au sein d’un conflit opposant anges et démons, avec milliardaire adepte des cérémonies sataniques et touches d’humour bienvenues (les deux anges se désolent de l’humanité et se disent qu’ils auraient mieux fait de garder les dinosaures). Tout cela se montre agréable et se lit avec plaisir.

Le second récit est plus classique, tant au niveau des dessins que de l’intrigue, proposant une confrontation avec Docteur Strange et un final intrigant qui laisse beaucoup de chose en suspens. Cette fausse fin n’apporte pas vraiment de conclusion mais donne envie de connaitre la suite (pour ceux qui ne l’ont pas lue voici…quinze ans !). Reste que cela laisse une impression d’inachevé, quoique ce soit plutôt sympa.

Si les deux récits sont inégaux (le premier étant largement plus réussi), difficile de faire la fine bouche devant plus de 220 pages de comics vendu à 2,99 euros, d’autant qu’une présentation, certes sommaire, resitue le personnage et offre quelques pistes de lectures supplémentaires aux néophytes. Panini a beaucoup été critique (souvent avec raison, notamment pour ses relaunch perpétuels, ses séries qui se baladent d’un titre à l’autre et ses prix élevés) mais saluons ici l’excellent rapport qualité / prix de ce volume globalement satisfaisant.  

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Fantastique, #Marvel Comics

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Publié le 30 Septembre 2021

L'AMULETTE TIBETAINE d'August Derleth

Souvent cantonné au simple rang d’imitateur variablement inspiré de Lovecraft, Derleth est aujourd’hui davantage respecté pour son acharnement à éditer des textes peu connus (via Arkham House) que pour ses propres écrits. L’AMULETTE TIBETAINE constitue donc l’occasion pour le lecteur de découvrir des récits ayant peu à voir avec Lovecraft mais qui reprennent les thématiques classiques de l’épouvante rétro.

L’auteur explore ainsi les thèmes de la malédiction, des zombies (« Ils ressusciteront »), des mains maléfiques (« la main de gloire »), de l’écriture automatique teintée de hantise (« L’obsession de McGovern »), des fantômes revanchards (« le retour de Sarah »),…Des thèmes classiques mais bien traités.

Derleth se tourne parfois vers un fantastique plus feutré, une certaine épouvante « tranquille » non dénué de poésie et de tendresse pour les « créatures de la nuit ». On citera, dans ce domaine et en particulier, « le petit garçon perdu » avec son jeune fantôme revenant (oups !) à l’école ou encore « Mademoiselle Esperon » dans laquelle la sorcellerie et les poupées vaudous viennent en aide à un enfant martyrisé par sa belle- mère. Ou même « la couverture à damier » et sa chambre hantée dans laquelle se glisse le soir un jeune spectre pressé de se recroqueviller sous la couverture du titre.

La plupart des nouvelles sont efficaces et courtes, témoignant d’une époque où l’écrivain allait droit à l’essentiel, une approche très pulp qui ne s’embarrasse pas du superflu mais dégraisse à l’extrême le récit jusqu’à n’en garder qu’un squelette d’éléments signifiants. Peu de développement, de background ou de fioritures stylistiques mais l’envie de brosser une situation étrange en une dizaine de pages avant de conclure par une chute plus ou moins inspirée. Dans ce registre, la dernière histoire, « Diner de têtes », apparait comme un petit modèle de concision saupoudré d’un humour noir féroce qui culmine dans une chute en une ligne à la simplicité digne des meilleurs E.C. Comics.

Une seule nouvelle, la plus longue (30 pages) se réfère explicitement à Lovecraft : « La chambre aux volets clos » sorte de suite à « L’abomination de Dunwich ». Ecrite en 1959, elle constitue un exemple honnête mais peu original de récit « à la manière de ». Derleth y reprend les conventions de Lovecraft pour en tirer une intrigue correcte à la progression cependant linéaire et à la chute trop attendue pour pleinement convaincre. Une lecteur néanmoins plus agréable que la vision de la médiocre adaptation qui en fut tirée dans les sixties sous le titre « La malédiction des Whateley ».

Dans l’ensemble ce recueil solide propose des nouvelles de bonne tenue et sans texte réellement faibles. Voici donc une bonne découverte et une occasion d’explorer les récits non liés au Mythe rédigés par un écrivain encore peu connu chez nous à l’exception de ses pastiches lovecraftiens ou à la façon de Conan Doyle.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Golden Age, #Horreur, #Lovecraft, #Recueil de nouvelles

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Publié le 29 Septembre 2021

LES TAMBOURS DU DIEU NOIR de Phenderson Djèlí Clark

Phenderson Djèlí Clark nouveau venu dans le domaine du fantastique, est un historien et professeur américain qui débute en littérature en 2011, publiant sa première nouvelle majeure, « L’étrange affaire du djinn du Caire » en 2016. On la retrouve dans ce recueil qui se compose également d’une novella, « les tambours du dieu noir ».

« Les tambours du dieu noir » se situe à la Nouvelle-Orléans, peu avant les célébrations du Mardi Gras, dans une Amérique dévastée par une guerre de Sécession interminable. La Nouvelle-Orléans, devenu territoire libre, abrite une arme magique mystérieuse, les fameux tambours divins, qui attisent les convoitisent de nombreux malandrins. La jeune voleuse adolescente Jacqueline LaVrille, aidée d’une capitaine pirate lesbienne, tentent de découvrir l’arme en question et se plongent dans une suite de complots et trahisons tandis qu’une apocalypse menace de détruire la cité. Voici un court roman enlevé et bien rythmé, dont on regrettera simplement une conclusion un rien hâtive. L’auteur aurait facilement pu développer sur quelques dizaines de pages supplémentaires son univers sans donner l’impression de tirer à la ligne. Quoiqu’il en soit, ce mélange de fantasy urbaine, de fantastique classique et d’uchronie dans un esprit steampunk reste très agréable à lire. On mettra quand même une réserve sur la traduction très « petit nègre » du parler créole, laquelle se montre parfois un peu pénible.

« L’étrange affaire du djinn du Caire » se révèle au moins aussi réussi avec son mélange d’enquête surnaturelle, de fantasy, d’uchronie et de fantastique oriental. Nous sommes en 1912, au Caire. Des êtres surnaturels se sont imposés, chassant l’Anglais et vivant en compagnie des humains. Djinn, Efrit, Anges,… Une jeune femme, membre du Ministère de l’Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles, mène une investigation suite à la mort d’un Djinn, être normalement immortel qui se serait peut-être suicidé. Exploration d’un univers uchronique avec quelques touches Hellboy / Lovecraft dans cette confrontation entre des spécialistes du surnaturel et des créatures extra-dimensionnelles, le récit est conduit par une jeune femme habillée à l’occidentale devant faire face à l’hostilité des hommes musulmans qui doutent de ses compétences.

Deux textes efficaces, classiques dans leur thème mais originaux de part la nature de leurs protagoniste principaux et l’univers développé, en particulier dans la seconde novella qui explore un merveilleux très « mille et une nuits » convaincant. Conseillé !

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Publié le 24 Septembre 2021

VERSAILLES OF THE DEAD TOME 2 de Kumiko Suekane

Suite de ce manga uchronique situé dans une France prérévolutionnaire dans laquelle rôde les morts vivants. Le mélange des genres, plus présent que jamais, combine donc fantastique, horreur, histoire, aventures et considérations politiques. En 150 pages, l’autrice balance beaucoup d’idées, peut-être même un peu trop, tant il n’est pas toujours facile de comprendre où elle veut en venir. Les différentes pistes, lancées rapidement, peuvent laisser le lecteur sur sa faim : on suit d’un côté le futur Louis XVI embarqué dans une quête étrange dont on ne comprend pas vraiment la finalité, de l’autre les diverses apparitions de personnages historiques revisités (Napoléon, Jeanne d’Arc) et enfin les magouilles des principaux protagonistes. La Marie-Antoinette (remplacée par son frère dans le précédent volume) reste ici un peu en retrait et le rôle des pierres précieuses qui semblent attirer les zombies s’avère à peine clarifié.

Si l’intrigue principale avance à bon rythme, avec plusieurs scènes d’horreur et d’attaques de morts vivants placées à intervalles réguliers, les véritables raisons des événements décrits demeurent obscures. La suite du récit permettra t’il à la mangaka de retomber sur ses pattes ou continuera-t-elle dans la voie de l’outrance et du délire, avec apparition d’anges et démons en guise de guest-stars ?

D’une lecture rapide et globalement plaisante, servi par des dessins de qualité, ce deuxième tome 2 reste dans la lignée du précédent, les velléités sérieuses et les considérations politico-historiques s’effaçant rapidement au profit d’une sorte de délire bis sans doute inconséquent (nous sommes loin d’un chef d’œuvre ou même d’un incontournable) mais dans l’ensemble agréable et divertissant.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur, #Historique, #Manga

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Publié le 21 Septembre 2021

DOC SAVAGE: LA FOSSE AUX MONSTRES de Kenneth Robeson (Ryerson Johnson)

Publié en 1935 aux USA, voici une des innombrables aventures de l’invincible Homme de Bronze, alias Doc Savage, et ses compagnons aussi typés que caricaturaux. Comme toujours, en dépit des talents soi-disant fantastiques, de nos cinq amis, Doc Savage assure lui-même – et seul – quasi toutes les péripéties, parvenant à se tirer de tous les mauvais pas. Il triomphe ainsi des embuches placées sur sa route par son adversaire, cette fois un comte Russe aux intentions malveillantes érigé en seigneur d’une île perdue sur laquelle il exerce son droit de vie et surtout de mort.

Comme tous les DOC SAVAGE, celui-ci avance a bon rythme en dépit de quelques répétitions inévitables d’un bouquin à l’autre (les descriptions de l’Homme de Bronze et de ses alliés, ainsi que leurs capacités hors du commun) et de passages utilisant un comique là aussi de répétition (les disputes de nos héros et les facéties du cochon Habeas Corpus). Précurseur de James Bond, notre invincible héros dispose de tonnes de gadgets dissimulés dans ses vêtements ou sa montre, lesquels lui permettent de se sortir de toutes les péripéties à la manière du serial (l’acide pour faire fondre les menottes qui l’emprisonnent, la lumière aveuglante pour déstabiliser ses adversaires, etc.).

Le méchant, lui aussi, possède des armes bizarres (une bague capable de tuer à distance même si l’explication de son fonctionnement laissera perplexe les plus naïfs) et règne sur son île perdue gardée par des iguanes géants, des crabes agressifs aux pinces meurtrières, des requins redoutables, etc. Sans compter des serviteurs fanatisés et la jungle elle-même truffée de pièges.

Ecrit par Ryerson Johnson sous le pseudo collectif habituel de Kenneth Robeson, ce mélange de thriller, de fantastique, de SF à la Jules Vernes, de clichés d’épouvante à l’ancienne, d’aventures exotiques, d’humour, d’action et de conventions « super héroïques » avant la lettre fonctionne excellement !

De la grande littérature, LA FOSSE AUX MONSTRES n’est pas ! Il s’agit par contre d’un divertissement rondement mené et extrêmement efficace, constamment plaisant, qu’il est difficile de lâcher une fois entamé (d’autant que le livre se lit en 2h30 vu qu’il ne compte que 150 pages). Un très bon exemple de pulp (ou de littérature de gare) réussi et une porte d’entrée évidente dans l’univers déjanté et attrayant de Doc Savage et ses joyeux compagnons.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantastique, #Roman de gare, #Superhéros, #science-fiction

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Publié le 17 Septembre 2021

DEMON SLAVE TOME 2 de Takahiro & Takemura

Deuxième volet pour ce manga d’Urban Fantasy sexy. L’intrigue est à présent bien en place : un Tokyo alternatif dans lequel des jeunes femmes ont acquis des super-pouvoirs en ingérant un fruit bizarre, la « pêche ». Cela permet aux demoiselles de se rassembler en unité de guerrières afin de combattre des démons… Kyôke, cheffe d’un escadron anti-démon, va donc faire de Yuki, un jeune garçon, son esclave pour qu’il l’aide à combattre les forces du mal. En échange, Yuki peut demander à la jeune fille des faveurs et comme, bien sûr (sinon ça ne serait pas drôle), Yuki est un obsédé sexuel complet…

Ce nouveau tome se lit très vite : bien rythmé, on y retrouve le même univers fantasy, cette fois davantage développé avec de nouveaux avancements de l’intrigue qui ouvre l’histoire générale. Les rebondissements sont nombreux et, bien sûr, l’aventure se conclut sur un nouveau cliffhanger efficace. L’auteur admet avoir placé davantage de « fan service » dans ce nouveau volume, autrement dit le lecteur a droit à davantage de filles nues, de postures sexy et de scènes gentiment érotiques. Mais tout cela reste léger et traité dans la bonne humeur, façon comédie de lycée teintée de soumission / domination / SM.

Les scènes d’action, de leur côté, sont nombreuses et énergiques, bien servies par des dessins de bonne qualité, à l’image de ce manga dans son ensemble. Il est clair que nous ne sommes pas devant un chef d’œuvre impérissable mais plutôt face à un divertissement rondement mené et calibré pour les grands ados (et ceux qui le sont restés). De la magie, des démons, des gros monstres, des batailles homériques et des filles joyeusement dévêtues à la moindre occasion…L’assurance d’une bonne lecture détente, sans plus ni moins mais, parfois, cela suffit pour passer un bon moment.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Fantasy, #Erotique, #Manga

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