erotique

Publié le 25 Octobre 2021

LE CON D'IRENE de Louis Aragon

Publié anonymement par Aragon (qui a toujours nié, malgré l’évidence, en être l’auteur), en 1928, ce court roman (88 pages) constitue un des fragments ayant survécu d’un roman plus vaste mais inachevé. Considéré comme un classique de la littérature érotique, c’est surtout un texte déstabilisant, peu clair et pas toujours évident à comprendre ni à appréhender. En dépit de longues descriptions à la fois crues et poétiques de la fente d’Irène, le tout embrasse surtout le surréalisme et l’expérimentation littéraire, notamment par des passages de plusieurs pages sans ponctuation, avec des mots répétés en litanie qui transforment l’ensemble en une sorte de poésie en prose dans laquelle la manière de scander les termes s’avère plus importante que le récit proprement dit. Il y a donc de belles tournures de phrases, un rythme alerte, des métaphores inédites, une réelle force du mot.

Annonciateur de mouvement comme le « nouveau roman », LE CON D’IRENE se débarrasse rapidement de l’intrigue pour privilégier les sensations, les impressions et les évocations en multipliant les points de vue : visite d’une maison close, chronique familiale, transgression des tabous (en particulier l’homosexualité et surtout l’inceste), digressions étranges sur la sexualité des poissons, réflexions sur la littérature et surtout sur son versant érotique (aujourd’hui on qualifierait sans doute ces notes sur l’érotisme dans un texte qui se veut cru de « méta »).

Malgré sa brièveté, le texte passe donc d’un genre à l’autre, d’un narrateur à un autre, alternant les passages consacrés au paralytique voyeur incestueux et ceux consacrés à sa fille qui déteste les hommes avec des dérapages surréalistes tour à tour étranges, déstabilisants ou incongrus.

Plus qu’un véritable roman, le tout se déguste comme une œuvre à part dans laquelle, finalement, et en dépit de nombreux passages « osés », l’érotisme n’a droit qu’à la portion congrue. Le tout s’avère plutôt agréable et, heureusement, sa longueur raisonnable évite que l’exercice ne tourne à vide et ne devienne imbuvable. Une curiosité !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique, #Roman court (novella)

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Publié le 11 Octobre 2021

LES CONTES INTERDITS: LE PETIT CHAPERON ROUGE de Sonia Alain

Encore une relecture « interdite » du conte du Petit Chaperon Rouge et une intrigue très classique pour une ré-imagination qui, finalement, en manque pas mal (d’imagination !). Nous sommes dans un bouquin classique de la collection, avec ses passages obligés finalement très répétitifs, à savoir des scènes de cul à intervalles réguliers et des moments gore tout aussi systématiques.

Notre Petit chaperon rouge vengeresse se transforme donc en louve pour traquer ceux qui lui ont causé du tort dans sa jeunesse. Elle peut compter sur la magie de sa mère-grand tzigane pour l’aider dans sa mission qui consiste à détruire de l’intérieur, et en usant de sa séduction (ah ! on y vient !) l’organisation criminelle du très méchant Arnaud St-Cyr. Parallèlement, un flic bien sous tous les rapports, l’honnête et obstiné Olivier, tente également de faire tomber St-Cyr. Et c’est parti pour des chapitres courts qui s’enchainent rapidement et de manière linéaire. Le petit plus, cette fois, c’est l’importance (relative) accordée à la magie tzigane et au surnaturel avec présence de fantômes et autres événements paranormaux.

Niveau horreur et sexe, on reste dans la norme de la collection mais sans aller très loin finalement. Du malsain « grand public » pourrait-on dire (LA PETITE SIRENE est plus glauque par exemple), à l’image du VILAIN PETIT CANARD qui cherche à choquer mais sans repousser le lecteur (ou la lectrice ? car on dirait que la collection attire davantage un public féminin). Bref, du frisson un peu frelaté, du dégout un poil calibré.

Ceux (et surtout celles) qui ont connu les grandes heures de la bit-lit (souvenez-vous d’ANITA BLAKE « deuxième époque », de PLEINE LUNE ou de SUCCUBUS BLUES) voici une dizaine d’années seront d’ailleurs en terrain connu avec ce mélange de fantasy urbaine, de lycanthropie, de magie, de (beaucoup) de sexe et de (pas mal) de sang. Dire que c’est complètement mauvais serait injuste mais affirmer que ce petit bouquin vite écrit (en deux mois prévient l’autrice) et vite lu (une grosse soirée mais on peut survoler certains passages sans perdre le fil) est réussi serait foncièrement mensonger. De la littérature pseudo offensante bien banale, qui peut éventuellement détendre le lecteur mais qui ne restera surement pas dans les mémoires. D’ailleurs après un mois j’en ai déjà quasi tout oublié.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique, #Fantastique, #Horreur, #Gore

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Publié le 9 Octobre 2021

INFIRMIERES DE NUIT d'Alain Grimm

Collection phare de la littérature osée, « Les interdits », rassemble des textes présentés par Esparbec qui suivent ses préceptes concernant le sexe. Considéré comme le « dernier et le plus grand des pornocrates », Esparbec (décédé en 2020) refusait le terme érotique et assumer totalement celui de pornographique. Il se battait pour l’existence d’un porno de qualité mais également contre les tentations des auteurs de « faire joli », de « bien écrire », de privilégier les métaphores ou un vocabulaire recherché. Il ne voulait ni de la préciosité littéraire typique des 70’s ni du blabla « mummy porn » aujourd’hui en vogue.

Alain Grimm, auteur de porno chez Media 1000 se conforme donc à l’éthique du maître : une intrigue réduite au minimum qui aurait sans problème pu servir de scénario à un film X de Marc Dorcel et une suite de passages hard quasi non-stop. Femme frustrée délaissée par son mari, médecin débordé et épuisé, Carole décide de reprendre un boulot d’infirmière de nuit. A l’hôpital, Carole tombe sous la coupe d’Anita la dominatrice. En 126 pages, Alain Grimm déballe tout l’attirail fantasmatique lié au monde médical. Les infirmières baisent donc non-stop : entre elles, avec les docteurs, les internes et même les patients. Loin du roman sexy grand public qui inonde actuellement le marché, Grimm se lâche avec masturbations féminines, domination, triolisme, scènes saphiques, sadisme, masochisme, etc.  Il n’y a pas de véritable progression ni de réelle résolution au semblant d’intrigue : comme dans un film X, le bouquin s’achève après le gros climax final. On pourrait dire que tout ça n’a ni queue ni tête mais pour la première affirmation ce serait un peu mensonger.

Typique des « productions » Esparbec, cette INFIRMIERE DE NUIT constitue une lecture facile pour le curieux qui souhaite explorer la face rose de la littérature de gare. Du porno rentre-dedans (oups !) sans ambition littéraire ou artistique mais efficacement écrit.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique, #Roman de gare, #Roman court (novella)

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Publié le 17 Septembre 2021

DEMON SLAVE TOME 2 de Takahiro & Takemura

Deuxième volet pour ce manga d’Urban Fantasy sexy. L’intrigue est à présent bien en place : un Tokyo alternatif dans lequel des jeunes femmes ont acquis des super-pouvoirs en ingérant un fruit bizarre, la « pêche ». Cela permet aux demoiselles de se rassembler en unité de guerrières afin de combattre des démons… Kyôke, cheffe d’un escadron anti-démon, va donc faire de Yuki, un jeune garçon, son esclave pour qu’il l’aide à combattre les forces du mal. En échange, Yuki peut demander à la jeune fille des faveurs et comme, bien sûr (sinon ça ne serait pas drôle), Yuki est un obsédé sexuel complet…

Ce nouveau tome se lit très vite : bien rythmé, on y retrouve le même univers fantasy, cette fois davantage développé avec de nouveaux avancements de l’intrigue qui ouvre l’histoire générale. Les rebondissements sont nombreux et, bien sûr, l’aventure se conclut sur un nouveau cliffhanger efficace. L’auteur admet avoir placé davantage de « fan service » dans ce nouveau volume, autrement dit le lecteur a droit à davantage de filles nues, de postures sexy et de scènes gentiment érotiques. Mais tout cela reste léger et traité dans la bonne humeur, façon comédie de lycée teintée de soumission / domination / SM.

Les scènes d’action, de leur côté, sont nombreuses et énergiques, bien servies par des dessins de bonne qualité, à l’image de ce manga dans son ensemble. Il est clair que nous ne sommes pas devant un chef d’œuvre impérissable mais plutôt face à un divertissement rondement mené et calibré pour les grands ados (et ceux qui le sont restés). De la magie, des démons, des gros monstres, des batailles homériques et des filles joyeusement dévêtues à la moindre occasion…L’assurance d’une bonne lecture détente, sans plus ni moins mais, parfois, cela suffit pour passer un bon moment.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Fantasy, #Erotique, #Manga

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Publié le 15 Septembre 2021

PORN VALLEY de Laureen Ortiz

Juin 2009. La mort de Michael Jackson occupe tous les médias. Laureen Ortiz, de son côté, se lance dans une enquête au long cours au cœur de la Porn Valley. Car, en Californie, non loin de la Silicon Valley et d’Hollywood se niche le haut lieu de l’industrie du X américain. Les geeks de la Silicon qui s’y sont aventurés y travaillent en effet sur les nouveaux sites web du porno, lesquels attirent des millions de click par jour (rien que PornHub tourne autour des… 800 visites à la seconde !).

De leur côté, les apprenties actrices assurent le turn-over constant des nouveaux « visages » du hard. Car depuis son « âge d’or » des seventies et le premier boom de la vhs, le X a bien changé et les vétérans du métier ont parfois beaucoup de mal à s’adapter aux nouvelles manières du XXIème siècle. Le format long-métrage est à présent globalement abandonné, la scénarisation a disparu et les Traci Lords ou Jenna Jameson ont laissé place à des starlettes interchangeables. Elles sont payées à la prestation (chaque spécialité étant tarifée avec précision) et enchainent des centaines de « scènes » en quelques mois avant de disparaitre dans l’anonymat…et la crainte d’être reconnue après leur reconversion. En dépit des sommes importantes qu’elles ont gagné (environ 1 000 dollars la scène), la plupart repartent aussi pauvres qu’elles étaient arrivées : drogue, contrats filous, vie de luxe, dépistage du sida, etc. Les « frais » nécessaires à cette existence.

Si quelques compagnies de « prestige » subsistent (Vivid, l’empire de Larry Flint, Penthouse,…) la majorité des tournages est aujourd’hui aux mains de MindGeek. Cette société tentaculaire se présente comme des spécialistes du développement web mais héberge la plupart des sites pornos les plus visités. Le bouquin revient aussi sur les côtés « rock & roll » du X avec ces karaokés d’actrices, ces cérémonies fastueuses où les studios se décernent des « oscars », ces innombrables starlettes qui passent entre les bras tatoués des stars à la Marylin Manson ou Tommy Lee. Beaucoup d’anecdotes et quelques touches d’humour, par exemple lorsque Ortiz rappelle que si la plupart des performeuses ont l’âge légal pour tourner des vidéos hard elles n’ont pas celui requis pour boire une bière dans les fêtes organisées par les compagnies !

Adoptant un format à mi-chemin entre le journal de bord et le reportage façon journalisme gonzo (ça tombe bien pour le sujet !), l’autrice propose de nombreuses interviews. Des acteurs, des actrices, des réalisateurs et divers autres personnages plus ou moins impliqués dans cette industrie aux marges de la légalité qui emploie pourtant des dizaines de milliers de personnes. De la pornstar éphémère à la militante pour l’imposition de préservatif en passant par ceux qui se retrouvent sur les tournages pour bosser de 9 à 17 heures le plus « simplement » du monde, Laureen Ortiz dévoile le versant méconnu de la Californie. Cette « zone grise » brasse des sommes absolument démentielles et se voit exposée et explorée sans complaisance (assortie d’un rappel des nombreux suicides survenus dernièrement) mais sans charge excessive non plus.

Comme dans tout bon reportage « gonzo », l’autrice tisse également des points communs entre les « performeuses » et son propre parcours. Au final, elle se sent souvent très proche des interviewées et brosse un portrait pas très reluisant mais instructif de « l’industrie la plus décriée des Etats-Unis ». Un bouquin qui, en dépit de quelques longueurs et passages redondants, se lit agréablement.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cinéma, #Erotique, #Essai

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Publié le 2 Septembre 2021

VOYEUR de Joel Houssin

Joel Houssin a toujours aimé ruer dans les brancards, que ce soit avec sa saga du DOBERMANN, celle (sous pseudo) des SCUM ou encore ses gore, parmi les plus crades de la collection (en particulier L’ECHO DES SUPPLICIES).

Avec ce roman, publié chez Anticipation, il se lance dans une étude de personnage, celui d’un voyeur obsédé sexuel qui fréquente les quartiers chauds parisiens et recourt aux services de prostituées. Pendant les deux premiers tiers, le livre donne surtout dans un érotisme assez malsain, avec quelques scènes bien senties, comme la visite du héros chez une dominatrice. Cette-dernière n’y va pas avec le dos de la cuillère (mais utilise adroitement une chaine). Le principal protagoniste évolue donc dans un univers très sexué et fétichiste : il évalue de manière quasiment scientifique la courbe des seins, l’écartement des cuisses, la forme d’un pied, achète des chaussures portées par une prostituée à la démarche excitante, etc.

Les aspects science-fictionnels, eux, sont d’abord présents en demi-teinte et le lecteur ne comprend que progressivement la réalité dévoilée avec cet extraterrestre métamorphe bien particulier doté de particularités étonnantes. Cette partie SF, plus restreinte, émerge par à coup, de manière quasiment poétique grâce à la faculté de la créature de prendre différentes formes, ce qui donne lieu à une poignée de passages surréalistes de bon aloi.

Original, VOYEUR infuse donc la science-fiction (tendance pré-X Files) avec un érotisme franc du collier pour aboutir à un cocktail pas toujours pleinement convaincant (l’auteur semble hésiter un peu trop sur la direction à emprunter et les contraintes de pagination l’oblige à accélérer le rythme dans la seconde moitié) mais globalement intéressant et agréable à savourer.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique, #science-fiction

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Publié le 26 Juillet 2021

POUR QUI RICANENT LES HYENES de David Rome (Joël Houssin)

Le Scum revient ! Toujours piloté par Joel Houssin, dissimulé sous le pseudo de David Rome, l’équipe de mercenaires d’élite corvéables et sacrifiables à l’envi, véritables ancêtres déjantés des Expendables, s’en va chasser du Nazi à Abidjan. Et le lecteur ne peut que se désoler du temps qui passe, nous privant des meilleurs méchants que la littérature populaire puisse utiliser : les savants fous ayant survécus à la fin du Reich et souhaitant tuer la majorité de la population mondiale en lâchant un super virus hautement (et sexuellement) transmissible. D’où une histoire abracadabrante de putes infectées prêtes à contaminer la moitié de la planète que les agents du Scum (dans le désordre des tarés sadiques, des tortionnaires nymphos et des baroudeurs assoiffés de sang) vont venir dézinguer. Parce que le scum ne fait pas dans le détail et tant pis pour les dommages collatéraux, « ils viennent démolir, ils viennent détruire ». Mitrailleuses et lance-flammes gagnent le droit de s’exprimer, discuter vient ensuite. Ou jamais. ;

David Rome défouraille toujours de manière aussi énergique, pas vraiment de temps à perdre, l’intrigue doit être bouclée en 185 pages et il faut y caser des tortures, de la violence, des scènes de sexe,…Bref, les éléments nécessaires à un bon roman de gare des eighties, sauf que Rome / Houssin pousse le curseurs dans le rouge comme il avait pu le faire avec son DOBERMANN. Le bonhomme ne se refuse rien et l’ensemble, outrancier à souhait, acquiert au final un second degré réjouissant et, pour les plus pervers, un humour des plus noirs. Politiquement incorrect jusqu’au bout des ongles, le livre vomit ses « salopes », « nègres », « putes », à la chaine et ne se soucie aucunement de correction, de langage châtier ou de style littéraire relevé. Bref, comme les précédents opus, POUR QUI RICANENT LES HYENES aligne les poings dans la gueule, les balles dans la tête et les bites dans le cul. Ames sensibles, bobos et social justice imbéciles s’abstenir.  

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Erotique, #Polar, #Roman court (novella), #Roman de gare, #Thriller

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Publié le 14 Juillet 2021

BRIGADE MONDAINE: LA BÊTE DU LUBERON de Michel Brice

La Brigade Mondaine. Une institution du roman de gare, débutée par Bernard Touchais et Gérard de Villiers en 1975. Elle se poursuivra jusqu’à la mort du genre, tué par les tablettes et autres conneries, près de quarante ans plus tard. Parmi les belles plumes dissimulées sous le pseudonyme collectif de Michel Brice : le philosophe réactionnaire Didier Goux, le journaliste sportif Jean-Philippe Chatrier, l’essayiste Philippe Muray, etc. 280 bouquins qui firent les belles heures des halls de gare avec leur titre explicite et leur couverture racoleuse. Beaucoup de déchets, forcément, dans ces intrigues abracadabrantes mêlant polar et érotisme, souvent violent et sadomaso. Mais, également, quelques bonnes pioches bis comme cette BETE DU LUBERON particulièrement déjantée.

Les héros sont toujours les mêmes clichés ambulants : le commissaire Boris Corentin, idéal du mâle alpha musclé au zob surdimensionné, sosie d’Alain Delon qui tombe toutes les filles entre 18 et 48 ans. Et son adjoint « Mémé » Brichot, bon père de famille pantouflard qui enquête mollement entre deux biberons et se désole de n’être pas en compagnie de ses enfants plutôt que sur la route du vice. L’originalité vient donc des méchants, souvent des aristocrates décadents qui organisent des partouzes ou zieutent des snuff. Cependant, ceux-ci s’avèrent, dans le cas présent, plus gratinés que de coutume. Nous avons ainsi un richard tenté par la politique qui adore assister à des spectacles zoophiles privés orchestré par un chatelain dans sa réserve naturelle. Mais il y a mieux : une scientifique façon Ilsa espère créer une « sous-race du sous-prolétariat » en fécondant des femmes par des…gorilles ! D’ailleurs, histoire d’entrainer le grand singe à remplir son…office, notre jeune femme s’offre régulièrement à l’animal en rut. Comme on dit…gare au gorille !

Le récit, débuté classiquement sur le modèle habituel des « Brigade Mondaine » (viol, chantage, suicide, etc.) bascule donc dans un n’importe quoi réjouissant. A la manière d’un film de science-fiction horrifique des années ’40 (style « The Ape Man ») revisité par un Ed Wood converti au porno sado-maso le roman délire pas mal et ne refuse rien. Mention spéciale également au tournage d’un film X par un cinéaste sur le retour qui investit la réserve pour tourner une orgie menée par des figurants maquillés façon hommes préhistoriques. Une vraie guerre du feu aux fesses.

Bref, LA BÊTE DU LUBERON c’est donc très con mais aussi très sexe, bien sadique et complètement déjanté. Avec la particularité appréciable de bénéficier d’un réel talent d’écriture, loin de la banalité d’une (trop) large portion des productions estampillées Gérard de Villiers. Ici, le lecteur sent l’application, comme si les auteurs voulaient soigner un maximum la forme pour compenser l’inanité du fond. Bien sûr, il faut se farder les habituelles manœuvres de séduction de l’irrésistible Boris Corentin, lesquels permettent des passages olés olés placés à intervalles réguliers mais dénués de la moindre originalité. L’enquête policière en elle-même se révèle aussi palpitante qu’un épisode de série télé allemande de fin d’après-midi. Beaucoup de bémols donc. Toutefois, le côté outrageux du récit et ce plan farfelu (remplacer les ouvriers par des hybrides hommes-singes engendrés par des esclaves sexuelles fécondées par des gorilles, carrément mon bon monsieur si c’est pas malheureux que fait la CGT ?) rend le tout distrayant.

L’ensemble fonctionne donc plaisamment (d’autres titres de la collection reposent, malheureusement sur des intrigues routinières écrites au kilomètre) et se révèle une lecture étonnamment divertissante dans les limites de ses modestes prétentions.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique, #Polar, #Roman de gare

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Publié le 28 Mai 2021

DEMON SLAVE TOME 1 de Takahiro & Takemura

Premier tome d’une nouvelle saga, ce manga séduit immédiatement par son scénario déjanté. Un fruit, la Pêche, donne des pouvoirs aux femmes qui le mange, les transformants en défenseurs de la planète contre des hordes de démons. Comme tous les hommes, le jeune, timide et un brin pervers Yûki Wakura n’a pas accès aux super-pouvoirs et doit donc se contenter d’un rôle subalterne dans cette nouvelle société séparée entre les sexes. Agressé par des démons dans la dimension après avoir plongé dans le monde parallèle démoniaque de Mato, Yûki est sauvé par Kyoka, une jeune fille membre d’une escouade anti-démon. Il se transforme alors en un être très puissant mais à l’unique condition de devenir esclave de la demoiselle. Celle-ci va donc l’utiliser dans sa croisade vengeresse (elle est l’unique survivante de son village et a jurer de détruire les démons) mais, en échange, elle doit exhausser les désirs de Yûki et lui offrir une récompense chaque fois qu’il l’aide.

DEMON SLAVE constitue une bonne surprise : un monde de fantasy urbaine, des créatures démoniaques, un côté comédie / romance adolescente plaisante, de l’humour un peu gras, une louche d’érotisme,…C’est original, fun, divertissant et bien rythmé. Cependant, en dépit du sujet, ce tome reste timoré, on aurait aimé que le scénariste aille plus loin dans les scènes de récompenses : celles-ci sont néanmoins sympathique, Kyoka étant contrainte par son système de pouvoir à s’offrir contre son gré à son esclave. L’idée est amusante mais assez peu exploitée, espérons que les volumes suivants développent tout ça de manière plus perverse et que notre timide adolescent exige des récompenses plus exotiques de sa maitresse.

Voici donc une lecture satisfaisante et rondement menée : l’univers est riche, l’auteur le met en place de manière fluide au fil des pages, les personnages se dévoilent peu à peu (au propre comme au figuré), l’action prend de l’ampleur dans le dernier chapitre qui se conclut par un cliffhanger intéressant laissant la porte ouverte pour une suite qu’on imagine encore plus énergique. Belle découverte !

DEMON SLAVE TOME 1 de Takahiro & Takemura

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique, #Fantasy, #Fantastique, #Humour, #Manga

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Publié le 16 Mai 2021

L'ESPIONNE D'HITLER de Gunther Hötzendorf

La collection « Les Soudards » se voulait une déclinaison trash des romans de guerre publiés par Gerfaut et ce bouquin en constitue la démonstration évidente. Le récit s’intéresse à une certaine Eva, « nymphomane asservie à ses passions » comme le précise la couverture, bien décidée à devenir, au sein du 3ème Reich, l’équivalent des anciennes courtisanes. Autrement dit une femme qui possède le véritable pouvoir tout en laissant ses nombreux amants penser qu’ils en tiennent les rennes. Cependant, Eva va pousser le bouchon trop loin en voulant carrément impressionner Hitler : pour cela elle tourne un petit film porno amateur qu’elle expédie à Adolf. Alors qu’elle pense s’attirer ses faveurs le Furher entre en fureur. Et voilà Eva expédiée chez un médecin décidé à la guérir de son addiction sexuelle et, accessoirement, lui rendre sa virginité (au sens propre et au figuré) pour la transformer en espionne docile.

Comme pour les naziexploitations cinématographiques, le roman reprend les thèmes classiques de l’érotisme et n’est véritablement choquant, pour les fragiles, que par son contexte. En effet, le récit de l’accession au pouvoir d’une jeune fille dévergondée et de sa chute constitue un lieu commun de l’érotisme, d’ailleurs traité à la manière d’un mélodrame épicé. Situé dans un autre contexte ou à une autre époque, le bouquin n’aura guère attiré l’attention (nous sommes dans le mélo polisson façon Marion, Caroline, Marie et même Angélique) mais, évidemment, la période nazie lui donne un côté sulfureux. Se voulant éducatif, l’auteur ponctue d’ailleurs l’intrigue de notes de bas de page historiques afin de resituer les personnages, les lieux, etc. Il précise les faits « authentiques » et accrédite la thèse des Etats-Unis ayant volontairement laissé se dérouler Pearl-Harbour pour mobiliser l’opinion. Laissons ces considérations aux historiens : vraie ou fausse l’idée n’est pas mauvaise et permet une seconde partie plus axée sur l’espionnage où le bouquin plonge, enfin, dans les intrigues guerrières. L’auteur utilise également l’allemand, ce qui permet d’enrichir son vocabulaire pour les prochaines vacances. Bon, le registre sexical, euh lexical, tourne surtout autour de « suce ma grosse bite salope », mais bon, ça peut toujours servir. L’indispensable passage choc intervient lorsque l’héroïne visite un camp de concentration : elle assiste au viol barbare d’une détenue par deux prisonniers juifs rendus fous par les privations. Puis elle les abat tandis qu’un dignitaire nazi la prend par derrière. Du pur « Ilsa ». Parmi les autres scènes complètement délirantes, citons celle où la belle espionne se venge d’un agent japonais en lui tirant dans les jambes, provoquant son basculement dans une déferlante de fourmis rouges (la fameuse Marabounta qui, parfois, gronde) qui le dévorent jusque l’os.

Pour les fragiles adeptes de la cancel culture, L’ESPIONNE D’HITLER provoquera surement poussée d’urticaire et envie d’un bain chaud aux huiles essentielles mais, pour les amateurs de roman de gare dégénéré, le tout reste divertissant et constitue l’équivalent littéraire d’un « Salon Kitty » de Tinto Brass (ou d’un « SS Girls » de Bruno Mattei). Enormément de passages pornos, pas mal de tortures sadiques, quelques scènes sanglantes et une intrigue certes ténues mais pas mal ficelées font de cette ESPIONNE D’HITLER une sympathique naziexploitation.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique, #Roman de gare, #Guerre, #Soudards - Naziexploitation

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