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Publié le 21 Mars 2020

MEG: LA FOSSE (LA TERREUR DES ABYSSES) de Steve Alten

Steve Alten décroche, en 1997, un gros succès avec MEG, consacré à un énorme Mégalodon (un requin préhistorique de 20 mètres) semant la terreur. Il faudra 20 ans pour que le roman, annoncé au cinéma depuis des années, soit finalement porté à l’écran avec Jason Statham pour un résultat certes très grand public mais néanmoins divertissant et fort honorable. Pendant ces deux décennies, Alten exploite le sujet en proposant sept suites dont seule la première a été traduite (« Primal Waters » est cependant annoncée en France pour cette année 2020).

Dans LA TERREUR DES ABYSSES (rebaptisé ensuite MEG : LA FOSSE), nous retrouvons le « découvreur » du Mégalodon, toujours rongé par la culpabilité, Jonas Taylor, tandis que le requin préhistorique femelle capturé, Ange, s’échappe du lagon où elle était confinée en guise d’attraction aquatique. La suite du récit s’oriente vers l’espionnage (avec une organisation terroriste cherchant à doter Oussama Ben Ladden d’une bombe sale – nous étions alors en 1999 !), l’aventure maritime avec exploration de la fosse des Marianne, la science-fiction et l’horreur mâtiné de considérations scientifiques et paléontologiques. Cette fois, le Meg va même croiser un adversaire à sa mesure avec des Kronosaures, une espèce de dinosaures supposée éteinte habitant également dans la « Fosse ». Cela permettra un final typique de la « sharksploitation » outrancière au cœur des Mariannes.

Jonas, de son côté, doit lutter avec la trop séduisante pour être honnête et bien nommée Céleste alors que son épouse, Terry, assiste, elle, aux machinations du mégalomane milliardaire Benedict Singer tout droit échappé d’un James Bond.

Si MEG constituait la réponse de Steve Alten au roman et au film des DENTS DE LA MER, cette séquelle prend la voie du « bigger » établie ensuite par les « Dents de la mer 2ème Partie » et « Les Dents de la mer 3D », sans oublier les plus récents et improbables films de requins géants, de « Mega Shark » à « Shark Attack 3 : Megalodon » et on en passe, des pires (surtout) et des meilleurs. Autrement dit, le romancier multiplie les attaques (relativement peu nombreuses dans MEG elles rythment ici cette suite en intervenant à intervalles réguliers et sont nettement plus sanglantes et graphiques), multiplie les monstres (avec des dinosaures aquatiques tout aussi redoutables que le squale), multiplie les intrigues (on suit en parallèle les aventures de Jonas et de son épouse Terry),…On pense un peu aux romans d’horreur catastrophistes de James Herbert par la manière d’Alten de rapidement brosser quelques personnages bien typés ensuite englouti par le Léviathan affamé

Si les tentatives de séductions de la trop sexy Céleste occupent une place trop importante (à la longue son manège fatigue) et que le bouquin aurait sans doute gagné à être resserré, cette TERREUR DES ABYSSES se montre cependant fort efficace et divertissante. Plus convaincante que le finalement moyen MEG, cette séquelle constitue donc un roman de plage idéal pour les amateurs de « sharkploitation ».

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Cinéma, #Horreur, #Thriller

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Publié le 19 Mars 2020

STAR TREK: LE RETOUR de William Shatner et Judith et Garfield Reeves-Stevens

Attribué à William Shatner mais sans aucun doute écrit par ses « collaborateurs » Judith et Garfield Reeves-Stevens (prolifiques auteurs de la franchise ayant notamment offert l’excellent PRIME DIRECTIVE), LE RETOUR constitue un excellent roman « Star Trek », les auteurs effectuant le lien entre les différentes séries, que ce soit « Star Trek The Original Serie », « Star Trek The Next Generation » et « Deep Space Nine ». L’intrigue se veut la suite du film « Star Trek Generations » qui confrontait déjà la vieille garde (Kirk) à la nouvelle génération (Picard). Ici, l’histoire, certes alambiquée, n’en est pas moins très efficace puisqu’elle implique une nouvelle résurrection de Kirk par l’improbable alliance des Romuliens et des Borgs en vue d’assassiner Picard, bien proche pour sa part de retrouver son côté obscur et de redevenir Locutus.

Juste après « Star Trek Generation », en 1994, Shatner envisage une nouvelle aventure de Kirk sur les grands écrans, intitulées « Fires of Olympus ». La Paramount se montre intéressée, notamment par l’utilisation des Borgs, mais estime qu’il est temps de passer le relai à la Nouvelle Génération. Shatner publie finalement le roman qui crée une « timeline » alternative à la saga cinématographique (dénommée affectueusement « Shatnerverse »).

Le roman aurait certainement donné un excellent film (bon, on a eut à la place « Star Trek First Contact » qui reste le meilleur long-métrage de la saga donc ça passe), il permet de retrouver tous les personnages préférés des fans : Kirk (le livre est, on s’en doute, entièrement construit à sa gloire), Spock, McCoy, Picard, Riker, Beverly Crusher, Deanna Troy, Julian Bashir, Worf, Data, les Borg et même V’Ger, sans oublier un nouvel et improbable Enterprise.

Est-ce de la grande littérature ? Non ! Est-ce de la grande science-fiction spéculative ? Non plus ! Est-ce de la sci-fi pure et dure, pleine d’action, de rebondissements, de combats spatiaux, de voyages temporels, de personnages iconiques et d’aventures échevelées ? Oui ! 100 fois oui ! STAR TREK LE RETOUR est simplement de l’excellent divertissement et de l’excellent « Star Trek ». Parfois, on n’en demande pas plus. Sauf de poursuivre la lecture du « Shatnerverse » avec les cinq autres volumes disponibles en français (sur les neuf édités en anglais).

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cinéma, #Space Opera, #science-fiction, #Star Trek

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Publié le 11 Février 2020

100% STAR WARS - TOME 8: MUTINERIE SUR MON CALA de Kieron Gillen

Contient Star Wars (2015) #44-49.

Et revoici la princesse Leia qui, au nom de l’Alliance, part demander aux Mom Calamari de lui fournir une nouvelle flotte de combat capable de vaincre l’Empire. Or, la planète à déjà subi le poing impérial (comme vu précédemment dans la série DARK VADOR) et le régent Urtyas refuse de rejoindre la rébellion. Pour sauver la situation, Leia décide de remettre sur le trône le roi déchu Lee-Char, retenu prisonnier depuis une vingtaine d’années.

Continuation de la vaste fresque de Kieron Gillen entamée avec le tome précédent (LES CENDRES DE JEDHA) et prolongement des événements de « Rogue One » (qui semble inspiré les scénaristes de BD par son ton sombre et son côté course désespérée contre des méchants bien trop puissants).

L’ensemble se suit donc plaisamment mais souffre de défauts évidents. On peut également considérer que cette interprétation très « la fin justifie les moyens » de Leia n’est pas flatteuse puisque la princesse n’hésite pas à déposséder un dirigeant pour en remettre un sur le trône afin qu’il serve davantage ses intérêts et ce aux risques de voir une planète entière mise en danger, voire détruite, par l’Empire.

Une intrigue un peu longuette, de belles scènes d’action, des passages réussis, d’autres moins convaincants, quelques notes d’humour, des références (obligées ?) à l’univers cinématographiques avec des ponts tendus vers « Rogue One » et même « Solo ». Sympathique mais sans être transcendant.

Le dessin de Larroca est fidèle à lui-même : très réussi sur les décors et les vaisseaux, globalement raté sur les visages qui, la plupart du temps, sont maladroitement décalqués.

Ce huitième tome s’inscrit dans la droite ligne des précédents : un divertissement plutôt plaisant mais rien qui donne vraiment envie de dire « ouah ». On ajoute un côté finalement anecdotique dans l’esprit des préhistoriques BD « Star Wars » Marvel des années 70/80 : des péripéties certes agréables mais tellement engoncées dans une période figée (« A New Hope » à « L’empire contre-attaque ») qu’aucune véritable surprise n’est possible.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Cinéma, #Comic Book, #Space Opera, #Star Wars, #science-fiction

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Publié le 10 Février 2020

TERRE ERRANTE de Liu Cixin

Né en 1963, Liu Cixin est considéré comme une des étoiles montantes de la SF bien qu’il écrive depuis longtemps (son premier roman, CHINE 2185 est sorti en 1989 !). Révélé en occident par sa trilogie débutée par LE PROBLEME A TROIS CORPS (Prix Hugo 2015), poursuivie par LA FORET SOMBRE et terminée avec LA MORT IMMORTELLE (prix Locus), son œuvre antérieure se voit aujourd’hui redécouverte.

Bonne manière de se familiariser avec l’auteur, le roman court (environ 80 pages) TERRE ERRANTE mélange science-fiction apocalyptique et hard-science. L’expansion du soleil s’accélère, menaçant d’anéantir toutes les planètes du système solaire d’ici quatre siècles. Mais l’Humanité ne se résout pas à cette disparition programmée. Deux projets rivaux sont donc envisagés : emmener les Hommes explorer l’univers à bord d’arches stellaires ou transformer la Terre elle-même en vaisseau. Cette dernière option étant retenue il faut à présent mener à bien ce titanesque chantier afin d’envoyer la planète vers Proxima du Centaure au terme d’un voyage de deux mille ans.

L’auteur ne lésine pas sur les scènes spectaculaires et la démesure (rappelant certains romans d’Arthur C. Clarke) en nous montrant l’arrêt de la rotation terrestre, les brusques changements de température, les tsunamis aux vagues gigantesques, les torrents de magma qui détruisent les villes refuges souterraines, la traversée de la dévastatrice ceinture d’astéroïde,…Du véritable blockbuster littéraire où tout parait « bigger than life ». Liu Cixin envisage aussi (très – trop – brièvement) les changements psychologiques induits par la situation : la disparition des religions (peu crédible), la fin des passions amoureuses (on pourrait penser qu’elles seraient, au contraire, exacerbées), la crainte du Soleil, etc. La complète soumission populaire apparait (à nos yeux) comme très symptomatique du régime chinois et la situation parait, dans l’ensemble, acceptée. On peut penser que les comportements humains seraient beaucoup moins rationnels dans pareille situation, suscitant l’apparition de sectes bizarres et d’explosion de violence gratuite. En terme de psychologie apocalyptique on peut préférer l’excellent DERNIER MEURTRE AVANT LA FIN DU MONDE ou le très réussi et méconnu film « Seeking a friend for the end of the world ».

Toutefois, malgré ces bémols, TERRE ERRANTE reste une novella très efficace et réussie qui parvient, par un habile habillage hard-science (heureusement pas trop pesant) à crédibiliser une histoire qui parait totalement fantaisiste. Car, Liu Cixin, malgré des personnages sans émotion et un discours politique volontiers dictatorial, déverse en une centaine de pages un flot de « sense of wonder » rafraichissant qui convoque des images dantesques de planète s’arrachant à l’attraction solaire pour s’élancer dans l’espace. Vers l’infini et au-delà !

Adapté au cinéma en 2019, TERRE ERRANTE souffre de défauts évidents mais les compense par un véritable appel au merveilleux scientifique retrouvant, redisons le, la magie des Asimov, des Clarke et des autres enchanteurs de la SF. Et, au final, la balance penche largement vers le positif !

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Publié le 9 Février 2020

SORCELEUR TOME 1: LE DERNIER VOEU d'Andrzej Sapkowski

Avec le premier volet de cette longue saga, le romancier polonais Andrzej Sapkowski retourne aux romans Fantasy des origines qui constituaient en réalité des « fix-up » de nouvelles comme le cycle des Epées, ou les aventures d’Elric et Conan. Autrement dit, un héros récurrent, Geralt de Riv, vit plusieurs aventures qui s’apparentent un peu aux rencontres avec le “monstre de la semaine”. Car Sapkowski a débuté son Grand Œuvre en 1986 en proposant pour un concours la nouvelle « Le sorceleur » suivi de trois autres textes réunis dans un premier recueil, « Le Sorceleur ». Quelques années plus tard le volume est remanié pour devenir LE DERNIER VŒU édité par Bragelonne au début des années 2000.

La suite, on la connait (ou pas) : un film polonais en 2001, une série télévisée l’année suivante, une adaptation prestigieuse et multi récompensée sous forme de jeu vidéo en 2007, des bandes dessinées, d’autres recueils de nouvelles, cinq romans, un prix David Gemmel, un Grand Master Award de la Fantasy et, en 2019, une très attendue série télévisée sur Netflix. Ce qu’on appelle un univers en expansion…

Ce premier tome (déjà réédité une dizaine de fois depuis 2003), classique et plaisant, nous permet de découvrir le Sorceleur Geralt de Riv, sorte d’exorciste de choc chargé de tuer les monstres qui infestent un monde médiéval fantastique fortement inspiré par les contes de fées. Le personnage est intéressant mais encore peu travaillé, une sorte de croisement entre Conan et Elric (tant physiquement qu’au niveau du caractère quoiqu’il penche plus nettement vers le « barbare » de Howard, ce-dernier étant, on le rappelle, moins monolithique que l’affirme ses détracteurs). Son but : nettoyer la vermine qui infeste le monde, comme un justicier issu d’un western, et il accomplit sa tâche efficacement quoiqu’il soit lui-même un « mutant ».

Le style littéraire, pour sa part, s’avère simple et efficace, proche d’un Gemmell parfois, notamment par les petites touches « philosophiques » (avec de gros guillemets) que l’auteur distille dans ces aventures (mais sans égaler Gemmell justement). La plus intéressante, à ce niveau, reste sans doute « Le moindre mal » qui, comme le titre l’indique, oblige le Sorceleur à effectuer un choix entre deux solutions, toutes deux mauvaises…laquelle représentera donc un moindre mal ? « Le bout du monde » traite, lui, de la fin de l’âge des Elfes et de l’imposition progressive (et non sans douleur façon guerres indiennes et Far West) de l’âge des Hommes. « Le dernier vœu » constitue un autre récit réussi qui s’empare de la légende du génie dans la lampe pour confronter Geralt et une magicienne à un djinn redoutable.

Les intrigues sont donc simples mais plaisantes, transposant généralement des contes de fées bien connus comme « La belle et la bête », « Blanche Neige et les 7 nains » ou « Aladdin » dans des versions subtilement tordues peuplées de vampires et autres créatures maléfiques, la belle étant souvent plus cruelle que la bête.

L’important étant surtout de garder un rythme soutenu pour ne pas ennuyer le lecteur, lequel pourra grappiller à loisir dans ces différentes nouvelles. L’humour est bien présent et chaque petit récit (faisant entre 30 et 60 pages) parvient à divertir en rappelant les « vieux » récits de Fantasy dans lesquels un personnage vivait d’innombrables aventures en étant souvent témoin (et parfois acteur) des grands bouleversements de son temps. L’histoire de liaison, de son côté, n’a qu’un intérêt limité, une sorte de liant pas franchement passionnant qui cherche surtout à transformer un recueil de nouvelles (commercialement moins vendeur) en roman.

On ne criera pas au génie mais ce premier volet d’une saga devenue légendaire reste une plaisante Fantasy à réviser avant d’en visionner la (finalement décevante) transposition à l’écran. Ce premier tome est, en tout cas, suffisamment plaisant pour donner envie d’en découvrir la suite.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Cinéma, #Fantasy, #Recueil de nouvelles

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Publié le 7 Février 2020

STAR WARS TOME 7: LES CENDRES DE JEDHA

Star Wars (2015) #38-43

Après DARK VADOR et DOCTOR APHRA, Kieron Gillen prend les rênes de la série phare STAR WARS avec cet arc narratif fort réussi en lien avec les événements racontés dans « Rogue One ». Le récit se déroule ainsi sur Jedha, ravagée par les essais de l’Etoile de la Mort. L’Empire continue d’exploiter la planète afin d’en extraire les derniers cristaux Kyber qui alimentent les sabre-lasers. Mais les rebelles décident de venir défendre les derniers partisans de Saw Guerrero et d’en apprendre davantage sur le sacrifice de l’équipe Rogue One.

Contrairement aux épisodes précédents, LES CENDRES DE JEDHA parait faire avancer l’intrigue au-delà des escarmouches lassantes entre l’Empire et les héros de la rébellion. Le scénario se montre donc cohérent, efficace, parfois surprenant avec un gros twist bien amené et crédible. Du bon boulot assorti d’une belle caractérisation des différents personnages quoiqu’on ait encore droit à quelques envolées mystiques sur la Force et les Jedi pas vraiment nécessaires à l’intrigue principale. Mais ce n’est qu’un détail et un menu bémol pour cette une séquelle convaincante de « Rogue One ».

Le tome réutilise également le personnage toujours aussi cynique de la reine Trios dont les actes auront, dans les épisodes suivants, des conséquences dramatiques. Bref, un scénario intéressant et l’impression de voir, enfin, la « grande histoire » de STAR WARS se dessiner sous nos yeux.

Bien évidemment le gros point noir reste encore une fois les dessins de Larroca avec ses décalques grossiers des acteurs des films. Le bonhomme maitrise les armures, les décors, les vaisseaux, les corps mais s’avère absolument incapable de dessiner un visage correct. A ce niveau et sur une série aussi prestigieuse que STAR WARS sa prestation reste sidérante : neuf fois sur dix le résultat de son copié-collé se révèle tout simplement immonde.

Dans l’ensemble et en dépit de dessins trop inégaux pour convaincre, LES CENDRES DE JEDHA reste une réussite et un des meilleurs arcs du nouvel univers étendu.

STAR WARS TOME 7: LES CENDRES DE JEDHA

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cinéma, #Comic Book, #Marvel Comics, #Space Opera, #Star Wars

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Publié le 29 Janvier 2020

STAR WARS: L'ULTIME COMMANDEMENT (LA CROISADE NOIRE DU JEDI FOU 3) de Timothy Zahn

Et voici le dernier volet de la célèbre « Croisade noire du Jedi fou », le livre événement qui lança l’univers étendu de Star Wars et qui demeure, pour bien des fans, la meilleure œuvre littéraire basée sur la saga de George Lucas.

Après L’HERITIER DE L’EMPIRE et LA BATAILLE DES JEDI, voici donc L’ULTIME COMMANDEMENT dans lequel on retrouve le Grand Amiral Thrawn aux commandes de la flotte Katana, prêt à lancer le dernier assaut contre les forces de la Nouvelle République. De leur côté Luke et Leia doivent détruire les usines de clones impériaux sur Wayland et combattre le Jedi fou Joruus C'baoth.

Célébré par les fans, L’ULTIME COMMANDEMENT constitue pour beaucoup la culmination du “Star Wars” post trilogie…oui à l’époque – le début des années 90 - on parlait de trilogie et nul n’imaginait que l’univers serait enrichi (ou pas, pas de polémique) d’une dizaine de films supplémentaires, de séries télés, etc. Bref, la saga était canonique, c’était la véritable suite des aventures de Luke, Leia, Han et les autres et le lecteur frustré de ne plus les voir au cinéma (« Le retour du Jedi » datait déjà de dix ans !) se délectaient de nouveaux personnages comme l’ambigüe Mara Jade, le contrebandier Talon Karrde, le dément Joruus C'baoth et le redoutable mais finalement honorable Thrawn, sorte de Rommell de l’espace qui insiste sur son éloignement du fou furieux que fut Dark Vador.

Vu le nombre de critiques positives, voire dithyrambique, on se permettra quelques petites réserves : le roman, comme les précédents, alterne adroitement action à grand spectacle et scènes intimistes, manigances tordues et stratégie militaire, mais souffre parfois d’un rythme en dent de scie. Parfois l’histoire semble patiner ou se perdre dans les détails, parfois les choses s’emballent et la résolution finale, par exemple, parait expédiée avec un goût de « tout ça pour ça » quelque peu regrettable.

L’écriture, très professionnelle, manque aussi un peu de souffle épique en dépit de l’accumulation de batailles spatiales colossales. Néanmoins, L’ULTIME COMMANDEMENT reste dans le haut du panier des romans adaptés de licence connue. Pour les fans de « Star Wars », la trilogie du Jedi Fou demeure un incontournable qui offre une continuation très travaillée (on mesure l’écart entre les personnages complexes proposés ici et les protagonistes tout lisses de la troisième trilogie cinématographique) aux aventures de Luke et ses amis. Bref, des bémols mais un réel plaisir de lecture et une bonne dose de nostalgie sont au programme de ce grand space opéra.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cinéma, #Space Opera, #Star Wars, #science-fiction

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Publié le 15 Novembre 2019

JAMES BOND: BROKENCLAW de John Gardner

L’écrivain britannique John Gardner se fait connaitre dans la seconde moitié des sixties avec sa série parodique du LIQUIDATEUR puis reprend le personnage de Moriarty dans trois romans (seul le premier fut traduit). Au début des années ’80, Gardner accepte de succéder à Ian Flemming pour relancer les aventures de James Bond avec le plaisant PERMIS RENOUVELLE. Prolifique, Gardner en écrira quatorze au total (seize si on y ajoute les novélisations de PERMIS DE TUER et GOLDENEYE) au rythme d’un par an mais seul sept seront traduits.

BROKENCLAW poursuit la saga de manière assez standard et tente, comme les autres « continuations » de combiner le héros littéraire et le héros cinématographique (lesquels sont, on le sait, relativement éloignés) en un tout harmonieux. John Gardner essaie aussi de prendre en marche le train du thriller technologico-politique à la Tom Clancy mais sans parvenir à convaincre. L’intrigue, tout d’abord, reste légère et peine à se mettre en place : il faudra au lecteur une solide dose de bonne volonté pour passer le premier tiers, aussi confus que languissant, voyant Bond rencontrer sa nouvelle alliée chinoise, Chi-Chi, afin de contrecarrer les plans du nouveau grand méchant, Brokenclaw. Comme toujours la demoiselle souhaite être traitée à l’égale des hommes mais lorsque le danger menace elle se précipite dans les bras virils de Bond. Rien de neuf.

Les romans Bond post-Flemming écrits par Gardner obéissent tous à une formule similaire (assez calquée sur le septième art au point de ressembler à des scénarios abandonnés plus qu’à des bouquins). Parfois cela fonctionne, parfois cela parait simplement plat et sans vie, avec un Bond ressemblant finalement si peu à Bond que l’on pourrait l’échanger contre SAS ou OSS117 sans guère modifier l’intrigue. Ici, le tout ressemble à un ersatz de GOLDFINGER avec son grand méchant voulant provoquer un écroulement généralisé du système monétaire. En gros…parce que tout ça n’est pas franchement limpide et on peine un peu à voir les motivations des différents protagonistes.

BROKENCLAW constitue donc un Bond « Canada Dry » qui a la couleur de Flemming, parfois le goût de Flemming mais qui ne possède décidément pas la qualité brute des meilleurs Flemming. On sauve cependant les derniers chapitres où, pour prouver leur virilité, Bond et Brokenclaw se lancent dans la version « coutumes tribales indiennes » du concours de bite façon « Un homme nommé cheval ». Suspendus par des crochets, condamnés à courir les jambes lacérées et à s’affronter au tir à l’arc, nos deux mâles plongent, et le bouquin avec eux, dans l’exploitation façon série B. Pas très crédible mais, au moins, cela sort le lecteur de sa torpeur.

Reconnaissons toutefois que le bouquin n’est pas trop ennuyeux…à condition de passer outre une traduction abominable et une présentation désastreuse de l’éditeur Lefrancq. Comment a-t-on pu passer un tel nombre de coquilles, de fautes de frappes, d’expressions traduites littéralement (et donc ne voulant rien dire), de phrases dont les mots semblent avoir été mélangés, de grammaire approximative et de néologismes comme « ils voyèrent »

De quoi couler n’importe quel roman, on se croirait presque devant une traduction pirate de THE KILLING ZONE des années 2000. Avec cette édition consternante, BROKENCLAW perd au moins un point et il faut beaucoup d’abnégation pour le lire jusqu’au bout. A quand une traduction révisée ?

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Cinéma, #Espionnage, #James Bond

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Publié le 8 Octobre 2019

POSSESSION de Peter Tremblay

Peter Trembley, loué par Stephen King en personne (lequel affirme avoir « tremblé à sa lecture »), propose un roman qui se prétend (carrément!) le nouveau classique de l’horreur, à placer entre L’EXORCISTE et ROSEMARY’s BABY. Si il ne côtoie pas ces deux sommets, POSSESSION reste très recommandable et efficaces, les jury du Bram Stocker Award lui ayant d’ailleurs décerné leur grand prix en 2015.

Se voulant moderne, Trembley revisite donc le classique de William Peter Blatty à la mode « télé-réalité » et d’une manière quelque peu distancée. Ainsi, la sœur de la possédée nous offre la lecture de son blog consacrée à l’épouvante et revient sur les événements s’étend dérouler quelques années auparavant. Elle distille aussi de nombreux commentaires sur des films d’horreur plus ou moins récents. Avec une certaine ironie (cynique ?), l’auteur démontre également les nombreux points communs entre son récit (la possession de sa sœur ainée) et des classiques comme L’EXORCISTE ou EVIL DEAD.

Agée de huit ans au moment des faits, la gamine relate les événements subis par sa frangine, Marjorie, adolescente en pleine crise probablement possédée du démon et suivie par une équipe de téléréalité venue filmer l’exorcisme annoncé. Le roman s’attarde ainsi sur le voyeurisme d’une émission décidée à capturer les manifestations démoniaques pour le petit écran en exploitant la misère d’une famille frappée par la crise et le chômage. Peter Trembley confère ainsi un vernis social et un certain contexte politique à son récit qui repose également sur le traditionnel affrontement de la science et de la foi. Au final, le lecteur se fera sa propre opinion au sujet de Marjorie : gamine perturbée, simulatrice en quête d’un soutien familiale, jeune fille lançant un cri d’alarme, folle, possédée,…Le climax ouvre de nouvelles portes et propose un regard plus original et novateur sur le thème balisé de la possession. Au final, un roman plaisant qui procure un réel plaisir de lecture et qui, en ses temps de pavés, a le bon goût de limiter sa pagination à 330 pages.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cinéma, #Fantastique, #Horreur

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Publié le 3 Octobre 2019

FRIEDKIN CONNECTION - MEMOIRES de William Friedkin

Le cinéaste William Friedkin nous livre ses mémoires et revisite sa riche filmographie dans un épais bouquin qui se lit comme un roman. De ses débuts indépendants, influencés par la Nouvelle Vague, à son statut de looser magnifique en passant par ses grands succès des 70’s, Friedkin n’a pas sa langue dans sa poche. Il évoque ses passions pour l’opéra, le cinéma européen, les peintres (Magritte en particulier) et ses désillusions sur Hollywood, regrettant même l’époque des « studios tout puissants » qui permettait aux cinéastes de tourner six films par an. Si Friedkin avait donné un coup de pied au cinéma hollywoodien avec le quasi documentaire « French Connection » puis la réussite artistique et commerciale de « L’exorciste », il se sent à son tour largué par les transformations du cinéma à la fin des 70’s. Alors qu’il a grandement contribué à l’explosion du phénomène, le réalisateur ne se retrouve plus dans les blockbusters comme « Star Wars » ou « Rencontre du 3ème type ». A la même époque, il se fait dézinguer par la critique pour « Le convoi de la peur » (remake halluciné du « Salaire de la peur ») et son thriller « Cruising ». Ce-dernier suscite de vives réactions dans la communauté gay et Al Pacino finit par s’en désolidariser devant les huées de la foule, sans oublier qu’il ne pardonne pas au cinéaste de lui avoir caché que son personnage était peut-être (la fin reste fort ambigüe) le tueur sado maso.

Ces quatre long-métrages occupent, évidemment, la plus grande partie du bouquin, deux énormes succès et deux films malades, vilipendés en leur temps, réévalués ensuite et considéré depuis peu comme des classiques « cultes » du cinéma de la fin des 70’s.

Autre échec commercial devenu polar culte « Police Fédérale Los Angeles » se voit également longuement évoqué mais la suite de sa carrière est, hélas, expédiée. Pas un mot sur le pourtant très sympathique « La Nurse », à peine quelques lignes sur le sexy thriller « Jade », quelques mots sur « L’enfer du devoir » (surtout sur les polémiques suscitées par son côté soi-disant raciste et réactionnaire), de brefs passages sur « Le sang du châtiment » et quelques lignes sur « Traqué ». Bien que ce ne soient pas toujours de grandes réussites il est dommage que Friedkin ne s’épanche pas davantage sur cette période difficile (du milieu des 80’s au milieu des années 2000, une semi traversée du désert artistique et surtout commerciale). Le cinéaste se montre heureusement plus dissert sur ses deux derniers films, d’excellentes petites productions sans compromis : « Bug » et « Killer Joe » accueillies froidement et dans le collimateur de la censure. A laquelle Friedkin répond finalement un gros « fuck off » après avoir compris qu’il ne pouvait lutter contre la politique de censure s’en prenant plus volontiers aux petits films qu’aux blockbusters.

Cette biographie propose donc un véritable historique de l’industrie cinématographique américaine depuis les sixties jusqu’à nos jours. On y croise Coppola, Lucas, Spielberg, le dramaturge Harold Pinter, le romancier William Peter Blatty, Al Pacino et bien d’autres. Il y a des anecdotes amusantes (l’engagement sur un malentendu de Fernando Rey pour « french connection », l’audition de Linda Blair pour « l’Exorciste », le tableau d’un Basquiat admiratif jeté à la poubelle, etc.) et quoique Friedkin ne paraisse pas être le personnage le plus sympathique du monde on passe un bon moment à lire ses souvenirs. Une biographie agréable qui évite, en outre, de nous raconter son enfance et sa scolarité pendant 200 pages pour se concentrer sur l’essentiel : les films.

Vivement conseillé pour les amateurs du bonhomme.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cinéma, #Biographie

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