lovecraft

Publié le 19 Mars 2021

LA MALEDICTION QUI S'ABATTIT SUR GOTHAM

Publié dans la gamme Elseworld (des récits hors continuités) de DC au tout début des années 2000, LA MALEDICTION QUI S’ABATTIT SUR GOTHAM suit une expédition de sauvetage organisée, en 1928, par Bruce Wayne partie à la recherche non pas des Montagnes Hallucinées (quoique…) mais bien d’une précédente expédition lancée par Oswald Cobblepot. Wayne découvre un bloc de glace et une créature tentaculaire avant de rentrer à Gotham où divers événements étranges surviennent. Pas de doute, « la chose s’en vient ».

Mike Mignola, ultra célébré pour son HELLBOY également pétri de références lovecraftiennes, imagine cette histoire uchronique après le succès de son GOTHAM BY GASLIGHT, déclinaison steampunk du Chevalier Noir sortie en 1989. Dans LA MALEDICTION QUI S’ABATTIT SUR GOTHAM le lecteur retrouve plusieurs personnages familiers de l’univers « Batman » comme Double Face, le Pingouin, Man Bat, Oliver Queen, etc. Le démon rimeur Etrigan est également de la partie, ce qui constitue un plus à mon sens (il est toujours agréable de revoir cet étonnant et intriguant Etrigan !). Certains personnages sont conformes (globalement) à leur version classique, d’autres diffèrent de manière plus ou moins drastique. Nous sommes devant une réinvention de la mythologie de l’Homme chauve-souris bien réalisée et suffisamment rafraichissante pour emporter l’adhésion.

LA MALEDICTION QUI S'ABATTIT SUR GOTHAM

L’intrigue, de son côté, s’avère un brin touffue et parfois légèrement confuse. Elle traite d’un grimoire maudit, sorte de Necronomicon bis rédigé par Ra’s Al Ghul avant que ce-dernier ne soit dévoré vivant par un être invisible. Oui, cela rappelle quelque chose…Au-delà des nombreux clins d’œil à Lovecraft (on croise le maire Whateley ou Ludwig Prinn, entre autres), l’histoire se développe à la manière d’un pulp avec des personnages costumés qui utilisent une technologie (alors) futuriste pour combattre des créatures surnaturelles. Bref, DOC SAVAGE ou THE SHADOW ne sont pas très loin et la présence de Talia donne aussi à l’ensemble un côté polar de série noire délicieusement suranné avec leurs vamps aux mystérieuses intentions qui croisent la route des héros. 

Au niveau des dessins, Troy Nixey dessine de manière très similaire à Mike Mignola et les amateurs d’HELLBOY seront donc en terrain connu. C’est joli et efficace, bref du bon boulot !

Sans être un incontournable absolu, LA MALEDICTION QUI S’ABATTIT SUR GOTHAM constitue une lecture plaisante, une fusion convaincante entre l’univers de Batman, les romans pulp des années ’30 et les horreurs indicibles chères à Lovecraft. Pour qui aime les crossovers improbables (ceux où Batman se bat contre Dracula ou des aliens…) cette BD s’avère un divertissant très estimable à lire ou à relire.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Batman, #Fantastique, #Horreur, #Lovecraft, #Superhéros, #DC Comics

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Publié le 3 Mars 2021

LA CHOSE DES TENEBRES de H.P. Lovecraft, A. Derleth, etc.

Les anthologies consacrées au Mythe de Cthulhu sont souvent de véritables casse-têtes pour l’amateur. On plaint d’ailleurs le lecteur d’avant Internet qui devait se retrouver dans ce fatras. LA CHOSE DES TENEBRES, « présentée » par Lovecraft et Derleth fut ainsi également publiée sous le titre LEGENDES DU MYTHE DE CTHULHU TOME 2. Mais ce n’est que le début du dédale car les nouvelles qui composent ce recueil se sont également retrouvées dans de nombreux bouquin. A tout saigneur tout horreur, nous commençons avec Lovecraft lui-même et son hommage amusé à Robert Bloch, « La Chose des ténèbres ». Le récit figura dans les recueils LE CAUCHEMAR D’INNSMOUTH, PAR DELA LE MUR DU SOMMEIL, LEGENDES DU MYTHE DE CTHULHU, LE CYCLE DE NYARLATOTHEP, CTHULHU LE MYTHE et LA MAISON MAUDITE, sans oublier, forcément, la volumineuse INTEGRALE LOVECRAFT de chez Laffont. Pour compliquer les choses la nouvelle (« The haunter of the dark » en VO) fut tour à tour affublée des titres suivants : « la chose des ténèbres », « L’habitué des ténèbres », « La créature de la nuit », « celui qui hante les ténèbres » et « celui qui hante la nuit ».

La « réponse » donnée par Robert Bloch, « The shadow from the steeple », eut pratiquement autant de succès puisqu’on la retrouve non seulement dans LA CHOSE DES TENEBRES mais également dans les recueils AUX PORTES DE L’EPOUVANTE, HUIT HISTOIRES DE CTHULHU, LES YEUX DE LA MOMIE, LES MYSTERES DU VER et L’INTEGRALE LOVECRAFT. On reste avec Robert Bloch et son « manuscrit trouvé dans une maison abandonnée », là aussi maintes fois publié : HUIT HISTOIRES DE CTHULHU, HISTOIRES D’HORREUR, LES YEUX DE LA MOMIE, ENFANTS ROUGES, LES MYSTERES DU VER et L’INTEGRALE LOVECRAFT. Une histoire classique mais convaincante.

« Epouvante à Salem » de Harry Kuttner se retrouva également dans HUIT HISTOIRES DE CTHULHU, dans LE LIVRE DE IOD et bien sûr dans L’INTEGRALE LOVECRAFT qui, décidément, fut une bénédiction pour le déchiffreur du Mythe. Cette nouvelle efficace reprend les thématiques classiques de la maison maudite absorbant, tel un vampire, la force vitale de ses habitants et l’influence pernicieuse exercée par une sorcière jadis exécutée.

« La Chose dans le cimetière » de John Vernon Shea se retrouva également dans HUIT HISTOIRES DE CTHULHU et L’INTEGRALE LOVECRAFT. Pareil pour le « Sueurs froides » de Ramsey Campbell et « La cité sœur » de Brian Lumley (auquel on peut ajouter une publication dans COMPARTIMENT TERREUR) et « Le rempart de béton » du même Lumley (également trouvable dans COMPARTIMENT TERREUR et RECITS CTHONIENS). La plus-value de ce recueil était donc le plus rare « Ceux des profondeurs » de James Wade et « Le retour des Lloigors » de Colin Wilson…qui se retrouveront, par la suite, dans L’INTEGRALE LOVECRAFT. Le présent recueil ne sera donc indispensable qu’à ceux qui ne possède pas cette brique (en trois tomes !) sur H.P.L. ou les collectionneurs maladifs. Mais les nouvelles sont, pour la plupart, plaisantes et méritent bien une relecture, « Ceux des profondeurs » bien que classique fonctionne efficacement et « Le retour des Lloigors », une novella de 80 pages bien tassée s’élève au-dessus de la mêlée. Wilson, très intéressé par l’occultisme, y combine divers thèmes mystérieux : le manuscrit Voynich (qui serait en réalité le Necronomicon originel), la disparition du continent de Mu, les anciens astronautes (venus des étoiles et ayant réduits l’Homme en esclavage), les légendes galloises (déjà évoquées par Machen), sans oublier des considération philosophiques et ésotériques. Une réussite qui, en se basant sur des thèmes classiques déjà évoqués par HPL, renouvelle habilement l’épouvante cosmique chère à Lovecraft.

Dans l’ensemble un très bon recueil de textes relativement variés (thèmes, longueurs, modernisme ou récits à l’ancienne) inspirés par les écrits de Lovecraft. Recommandé.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Golden Age, #Horreur, #Lovecraft, #Recueil de nouvelles

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Publié le 3 Janvier 2021

RECITS CHTONIENS de Brian Lumley & co

La courte introduction générale nous permet de mieux connaitre Brian Lumley, considéré comme un des meilleurs disciples de Lovecraft, et nous présente une série de nouvelles signées par l’auteur et ses épigones, lesquels reprirent à leur compte les créations (grimoires, Anciens, lieux imaginaires) de Lumley.

L’anthologie comprend donc 2 nouvelles de Brian Lumley, accompagnées d’un court poème. « Un monde de béton » se montre une jolie réussite qui lie des activités sismiques inhabituelles au réveil des Grands Anciens. Bien sûr, l’amateur de Lovecraft connait bien ce récit déjà publié, au choix, dans HUIT HISTOIRES DE CTHULHU, COMPARTIMENT TERREUR, LEGENDES DU MYTHE DE CTHULHU 2, LA CHOSE DES TENEBRES ou L’INTEGRALE LOVECRAFT…Cela reste cependant un véritable classique (le nombre de publication ne ment pas sur la qualité de la nouvelle !) qui réussit à reprendre un thème typiquement lovecraftien et des procédés éprouvés (dont l’interruption de l’histoire par l’irruption des forces maléfiques) tout en le modernisant. La deuxième nouvelle, « Spaghetti », est inédite en français : longue d’une cinquantaine de pages, elle s’intéresse à deux « chercheurs de trésor » décidés à découvrir une fortune en pièces anciennes dissimulées dans une vieille demeure promise à la démolition. Bien qu’elle ne soit pas spécialement originale, l’intrigue se montre efficace et prenante, mêlant les éléments coutumiers de Lovecraft (demeure maudite, grimoires sinistres, sorciers reclus,…) à un contexte plus moderne. Le tout prend de l’ampleur au fil du récit pour se conclure de belle manière sur une chute teintée d’humour noir.

Tous les autres récits sont inédits et souvent écrits par des auteurs peu connus. Ils utilisent des thématiques souvent classiques entre hommage et (plus rarement) second degré comme par exemple dans l’étrange « Aspiratout ». On croise dans ces nouvelles l’asile d’aliénés d’Oakdeeene (où Jack l’éventreur a terminé ses jours), le démon du vent Ithaqua, assimilé au Wendigo, etc.

Globalement, la plupart des histoires sont d’un bon niveau et, comme celles de Lovecraft, mélangent science-fiction, fantastique, mythologie dévoyée, horreur et aventures. « Infiltration », « Le Temple de Yig » et « Laissez venir les Vers » sont relativement traditionnels mais effectifs, « Du ventre de sa fille » se veut plus moderne, plus glauque (proche d’une certaine body-horror), « Aspiratout » joue la carte de la quasi parodie. « Remous dans les hautes sphères » et « Une audience d’enfer » fonctionnent agréablement. Rien de véritablement renversant mais rien de déshonorant : le lecteur ne sera pas subjugué par « La » nouvelle qui renouvelle (oups !) le Mythe mais il lui sera également épargné les hommages patauds ou les médiocres déclinaisons versant dans la parodie involontaire.

En résumé, ces RECITS CTHONIENS sont l’assurance d’un bon moment et un bouquin plaisant dans lequel l’amateur de Lovecraft pourra aisément piocher pour passer une bonne soirée en compagnie des Grands Anciens. Recommandable et, dans la masse poulpesque des anthologies dédiées à Cthulhu et ses amis, c’est déjà pas mal !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur, #Lovecraft, #Recueil de nouvelles

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Publié le 20 Décembre 2020

NOUS ALLONS TOUS TRES BIEN, MERCI de Daryl Gregory

Jan Sayer forme un groupe de paroles à visées thérapeutiques, un peu sur le modèle des Alcoolique Anonymes, pour une poignée de personnes traumatisées par des événements horrifiques ou paranormaux. Le court roman va nous détailler leur rencontre avec des êtres maléfiques, des tueurs en série, des monstres indicibles, etc.

Encensé par de nombreux critiques, NOUS ALLONS TOUS TRES BIEN MERCI constitue une œuvre assez déstabilisante, sorte d’hommage / réinvention à l’épouvante moderne. Un entretien avec l’auteur nous éclaire d’ailleurs sur son objectif : proposer un roman consacré non pas à l’horreur mais plutôt à son « après ». Bref, que se passe-t-il vraiment pour, par exemple, les survivants d’un slasher : lorsque la Final Girl a défait le tueur fou va-t-elle pour autant retrouver sa vie d’avant ? Sans doute pas et pourtant cette partie de l’histoire n’est jamais abordée. Ce court roman se veut donc, entre guillemet, celui du « post-générique ». Nous allons suivre, au cours de leurs discussions (mais aussi de leurs silences et hésitations), Harrison, victime adolescent de monstruosités cosmiques lovecraftiennes devenu principal protagoniste de comics. Et Martin qui ne quitte jamais des lunettes de réalité virtuelle lui révélant le monde « réel ». Ou Stan, réduit à un homme-tronc après que tous ses amis aient été découpés par une famille de bouchers cannibales. Sans oublier Barbara et ses os sur lesquels un tueur en série a gravé ses secrets et prophéties. Et enfin la trop belle Greta complètement scarifiée par une secte…

NOUS ALLONS TOUS TRES BIEN MERCI débute de belle manière, en présentant les personnages et les raisons de leur présence dans ce groupe de parole, lequel rappelle celui de films comme « Freddy 3 » ou « Bad Dreams ». A cela s’ajoute les références plus ou moins évidentes : « Massacre à la tronçonneuse », « Se7en », « La colline a des yeux », « Invasion Los Angeles » et puis, de façon plus générale Lovecraft, le slasher, les zombies, etc. De bonnes intentions !

La première partie du bouquin (qui ne compte que 180 pages en tout) se montre très réussie et intrigante. Mais la suite ne se montre pas vraiment à la hauteur de cette originalité : le dernier acte fonctionne nettement moins bien et se montre beaucoup plus classique. Après une centaine de pages d’angoisse, de suspense psychologique et d’horreur en mode « less is more », les cinquante dernières pages reviennent à un récit plus balisé…et moins convaincant.

Par rapport aux critiques élogieuses, voire dithyrambiques, lues un peu partout, NOUS ALLONS TOUS TRES BIEN MERCI reste donc une déception, certes intéressante et souvent plaisante mais une déception malgré tout. Entre un début fracassant et une conclusion tout juste passable se cache donc un roman moyen. Dommage.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cinéma, #Horreur, #Lovecraft, #Fantastique

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Publié le 21 Juillet 2020

L'ABOMINATION D’INNSWICH d'Edward Lee

Fanatique de Lovecraft, le riche Foster Morley, quelques années après le décès de son idole, entreprend de visiter ces régions du Massachussets qui l’inspirèrent. Morley découvre ainsi le petit bled côtier d’Innswich, modèle évident pour le mythique Innsmouth…mais à quel point Lovecraft s’est-il basé sur la réalité pour construire son univers ? Foster Morley s’apprête à le découvrir.

Ecrivain ayant déjà une belle carrière derrière lui, Edward Lee (né en 1957) donne volontiers dans le « splatter punk » et l’excessif comme en témoigne ses recueils de nouvelles (non traduits) généralement gratinés qui ne lésinent jamais sur l’horreur sanglante et le sexe explicite. Les titres parlent d’eux-mêmes : BRIDES OF THE IMPALER, HOUSE INFERNAL, NIGHT LUST, etc.

Il s’est attaqué plusieurs fois à Lovecraft avec des pastiches HAUNTER OF THE THRESHOLD ou DUNWICH ROMANCE et, comme son titre l’indique, cette ABOMINATION D’INNSWICH constitue son hommage aux classiques LE CAUCHEMAR D’INNSMOUTH et L’ABOMINATION DE DUNWICH. Excepté ce court roman seuls trois de ses nouvelles furent traduites en français.

Cependant, Lee écrit d’une manière totalement différente de Lovecraft, quoiqu’il lui reprenne certains « tics » (construction alambiquée, vocabulaire suranné, etc.) et surtout son écriture se montre nettement plus frontale. Sans être érotique, ce court roman patauge dans la sexualité, devenue pivot central d’une intrigue à la fois référentielle et déjantée. L’horreur, elle aussi, y est décrite frontalement, avec tout ce que cela implique de monstruosités tentaculaires gluantes. Et comme l’auteur n’hésite jamais à en faire trop il convoque même, lors d’un final outrancier,…Non ! n’en disons pas plus et laissons la surprise au lecteur qui passera un bon moment avec cette ABOMINATION D’INNSWICH très fréquentable.

Bien sûr il faut accepter un certain second degré (plus ou moins volontaire) et la modestie de l’entreprise qui se contente de reproduire LE CAUCHEMAR D’INNSMOUTH en y ajoutant un paquet de sexe et de sang. On imagine très bien le présent récit servant d’inspiration à une bonne série B cradingue après le passage de Lovecraft au rouleau compresseur de producteurs avides (« bon coco, ton histoire elle est sympa mais si tu pouvais y mettre des filles à poil qui baisent avec des bestioles à tentacules ça serait quand même plus vendeur »). Pour le meilleur et pour le pire, le tout se rapproche beaucoup du roman graphique NEONOMICON d’Alan Moore qui, lui aussi, revisitait dans le sang et le foutre, la mythologie lovecraftienne. Plus récemment, le Suédois Anders Fager a suivi, lui-aussi, une voie similaire avec ces recueils LA REINE EN JAUNE et LES FURIES DE BORAS. Bref, après des décennies d’auteurs imitant plus ou moins habilement Lovecraft (ou Derleth !), voici venir les « cultistes » du XXIème siècle, plus démonstratifs et délirants.

Pas un chef d’œuvre, loin de là, L’ABOMINATION D’INNSWICH reste un divertissement tout à fait acceptable qui eut très bien pu figurer dans les pages de la Collection Gore durant les années 80.

 

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique, #Fantastique, #Gore, #Horreur, #Lovecraft, #Roman court (novella)

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Publié le 22 Mai 2020

LES MEILLEURS RECITS DE WEIRD TALES VOLUME 3 de Jacques Sadoul

Dernière anthologie de Sadoul consacrée à Weird Tales, ce volume aborde la période sans doute la moins glorieuse du magazine, après son âge d’or évoqué dans le volume 2. Les grands noms sont cependant toujours de la partie : Henry Kuttner (deux fois… dont le lovecraftien « L’Hydre » qui convoque les Grands Anciens), Robert Bloch, Clark Ashton Smith,…

Catherine L. Moore nous offre également une nouvelle aventure de son héros Northwest Smith co-écrite avec le collectionneur fou de la science-fiction, Forrest J. Ackerman. Sympathique.

Moins connu, David H. Keller (redécouvert avec son recueil de nouvelles LA CHOSE DANS LA CAVE) propose une plaisante histoire avec « La déesse de Zion » dont le héros a vécu une extraordinaire aventure sept siècles plus tôt. Assez classique mais intéressant.

Robert Barbour Johnson, totalement oublié, nous offre avec « Tout au fond » un excellent pastiche lovecraftien (dans lequel Lovecraft est cité en tant qu’initié de connaissances interdites…un rôle qui lui sera, par la suite, souvent réservé dans les « pastiches » de Cthulhu) au sujet de goules rodant dans les souterrains du métro (on pense, sur le même thème, à une nouvelle de Clive Barker ou au plaisant roman L’HORREUR DU METRO). Une très bonne lecture !

Seabury Quinn, le plus prolifique et populaire des auteurs de Weird Tales (plus de 500 nouvelles à son actif !) revient avec « Routes » (qui, pour une fois, n’a pas pour héros son détective de l’étrange Jules de Grandin). On a déjà mentionné tout le mal que Lovecraft disait à propos de Quinn. Disons donc que, comme pas mal de récit de l’âge d’or, ses nouvelles ont connu trois stades : d’abord encensées par le public puis massacrées par la critique (qui n’y voyait que ringardises abrutissantes) avant, à nouveau, d’être appréciées par un public certes non dupe de leur qualité mais content d’y retrouver la fougue et l’inventivité (confinant souvent au n’importe quoi) du pulp. Son histoire, divisée en trois parties, se montre plutôt inventive et réussie quoique le twist se devine à des kilomètres (sans que cela nuise réellement à l’ensemble). Très plaisant.

Fritz Leiber boucle le bouquin avec une angoissante histoire brodant sur le thème de la vie antérieure avec ce personnage entrant peu à peu dans la peau de son oncle, un ancien flic qui cachait de sombres secrets. Brillant et fort adroitement mené.

En résumé, si ce troisième volet ne se montre pas aussi glorieux que ses deux prédécesseurs, il reste une très agréable anthologie fantastico-horrifique pour les amateurs.

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Publié le 8 Avril 2020

LE DEMON DU VENT de Brian Lumley

Quatrième volume de la vaste saga de Titus Crow écrite par Brian Lumley dans les années ’70 pour revisiter à sa manière les mythes de Lovecraft (avant que ceux-ci ne soient cuisinés à toutes les sauces). Depuis célébré pour sa grande série du NECROSCOPE, Lumley, alors relativement débutant, transformait le Mythe en récit de Fantasy et d’aventures, affaiblissant certes les concepts de Lovecraft mais sans négliger un réel potentiel divertissant. La première partie du roman montre ainsi nos héros échoués sur Borée et luttant contre les séides d’Ithaqua qui chevauchent des loups en compagnie de guerriers et de leurs ours dressés.

Si les puristes n’ont, à l’époque, gouté à cette saga que du bout des lèvres (voire en dissimulant mal leur dégoût), relire aujourd’hui ces romans s’avère franchement divertissant à l’heure où le Mythe se décline de toutes les manières possibles (jusqu’au Monopoly Cthulhu !).

Considérés comme de simples « romans populaires » loin des horreurs cosmiques imaginés par Lovecraft, les bouquins de Lumley n’en sont pas moins efficaces et ont le mérite d’une réelle originalité. Bien sûr ils se rapprochent souvent davantage de John Carter ou Conan que de HPL lui-même. Qu’importe, c’est bien l’âge d’or de la « science fantasy » à l’ancienne que convoque ce DEMON DU VENT qui aurait très bien pu se voir publié par Weird Tales voici 80 ans ! Rien ne manque, en effet, à l’appel : la poignée de héros exilés sur un monde désolé et hostile, la femme déesse super sexy (fille d’Ithaqua mais ça ne se voit pas), les pierres magiques permettant de se protéger des forces du mal, les pouvoirs télépathiques, les armées ennemies accompagnées de loups et d’ours dressés, les pouvoirs divinatoires, le traitre qui en veut à notre valeureux héros terrien, les vaisseaux de guerre qui filent sur la neige, les combats nombreux et le rythme haletant. Car LE DEMON DU VENT ne perd pas de temps et ne traine jamais en route, à l’image des romans d’Edgar Rice Burroughs il boucle son récit en 220 pages hautement distrayantes et plaisantes. Alors bien sûr, le livre n’a pas l’ambition de L’ABOMINATION D’INNSMOUTH ou de L’APPEL DE CTHULHU mais, pris pour un pur plaisir de fantasy old school, il n’en reste pas moins fort recommandable et appréciable. Bon, allez, la suite !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantastique, #Fantasy, #Horreur, #Lovecraft, #science-fiction

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Publié le 25 Mars 2020

LE GRAND DIEU PAN d'Arthur Machen

Arthur Machen n’est pas seulement l’inventeur des fameux « Anges de Mons », c’est aussi un grand spécialiste des croyances et mythes celtiques, très à l’aise avec le « Petit peuple », autrement dit les fées, lutins et autres farfadets… beaucoup plus inquiétants chez lui que dans nos contes de fées actuels.

Classique du fantastique ayant notamment beaucoup influencé Lovecraft, en particulier dans sa manière d’aborder l’horreur à la manière d’une enquête policière aux révélations successives, LE GRAND DIEU PAN est un court roman datant de 1890. A l’époque décrié par la critique (toujours clairvoyante n’est-ce pas), il s’est imposé depuis comme un incontournables de l’épouvante gothique et une date clé du genre à l’instar de DRACULA. Dans ce récit, il est question d’une jeune femme, Mary, devenue folle après avoir vu le dieu Pan, et qui va exercer son influence néfaste, à la manière d’une succube, sur différents gentlemen. N’en disons pas plus, le bouquin est court, se lit en deux heures, et mérite la découverte par le curieux !

D’une lecture aisée en dépit de tournures de phrases quelque peu archaïques, d’une construction typique de son époques et d’un vocabulaire légèrement suranné, LE GRAND DIEU PAN n’effraie plus mais garde intact son pouvoir de fascination. En une centaine de pages, Machen nous permet de découvrir le côté obscur du monde, ces régions où subsistent les pouvoirs antiques et les ancestrales divinités païennes. Ainsi que ces cultes encore rendus par des adeptes fervents à des entités ayant existés bien avant la chrétienté et continuant à exercer leur puissance sur le monde. Les Grands Anciens ne sont pas loin…

Une agréable lecture à découvrir impérativement pour les amateurs de fantastique classique. 

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Golden Age, #Horreur, #Lovecraft, #Roman court (novella)

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Publié le 6 Mars 2020

OEUVRES TOME 3 de Howard Phillips Lovecraft et August Derleth

Si cette dernière anthologie rassemble les textes de Lovecraft concernant les « Contrées du Rêve » (avec quelques classiques comme « la quête de Kadath »), le gros morceau de ce recueil se consacre aux « collaborations » entre HPL – August Derleth. Soit plus de 600 pages en (très) petits caractères qui permettent une vue globale de l’évolution du mythe de Cthulhu à la suite du décès de HPL.

Outre des récits tirés des précédents recueils disponibles en français (L’OMBRE VENUE DE L’ESPACE, le roman LE RODEUR DEVANT LE SEUIL, LE MASQUE DE CTHULHU, LA TRACE DE CTHULHU), l’anthologie offre des textes moins facilement accessibles rassemblés sous l’intitulé LES VEILLEURS HORS DU TEMPS, une traduction de l’ultime recueil de Derlteth, « The Watchers out of time » jusqu’ici inédit en français. Si le célèbre « La chambre condamnée » était proposé dans le recueil L’AMULETTE TIBETAINE (et précédemment dans « Histoires insolites ») « Le pêcheur du Falcon Point », « Le trou des sorcières », « L’ombre dans la mansarde », « Les frères de la nuit », « L’horreur de l’Arche centrale », « L’argile bleue d’Innsmouth » et « Les veilleurs hors du temps » seront autant de découvertes pour l’amateur.

« La chambre condamnée » est typique de Derleth, une séquelle lointaine de « L’abomination de Dunwich » de Lovecraft. Guère original mais plutôt efficace. Nous sommes à Dunwich et nous retrouvons un certain Abner Whateley ayant hérité (bâillement) des papiers de son grand-père Luther et d’un vieux moulin transformé en lieu de résidence. Rien de franchement transcendant pour les lecteurs de Lovecraft qui devinent la suite des événements mais la nouvelle, très linéaire, se lit sans déplaisir. Elle fut assez médiocrement portée à l’écran sous le titre « La malédiction des Whateley ».

« Le pêcheur du Falcon Point », beaucoup plus courte, traite, une fois de plus, des amours contre nature entre les humains et ceux des profondeurs. Derleth réussit une sorte de plaisant « conte de fées » macabre plutôt agréable à lire.

Le problème de Derleth, dans ses pastiches lovecraftien, a souvent été de tourner autour des mêmes thématiques, reprenant des éléments tirés du fameux « Livre de raison » de Lovecraft (pour justifier le principe de la « collaboration » post mortem) en les incluant dans des « remakes » déguisés des histoires les plus connues du Maitre. « Le trou des sorcières » n’échappe pas à ce travers mais demeure une des plus belles réussites de l’écrivain. Un jeune professeur débarque dans une école rurale d’Arkham et se confronte à un jeune garçon manifestement « différent », Andrew Potter. Peu à peu le narrateur arrive à la conclusion que la famille d’Andrew est sous l’influence d’une force maléfique provenant des étoiles (Hastur probablement) et, avec l’aide d’un collègue et des fameuses pierres portant le sceau de R’lyeh, il tente de combattre cette influence nuisible. Si, de prime abord, « Le trou des sorcières » ne se distingue aucunement des nombreuses autres « collaborations » entre Derleth et Lovecraft en ressassant des thématiques déjà abordées par HPL (l’histoire mélange des éléments du « Monstre sur le seuil » et de « La couleur tombée du ciel »), le tout fonctionne parfaitement. On y retrouve un Derleth à son meilleur, plus terre à terre que son mentor, plus bis sans doute, plus classique aussi (avec l’opposition du Bien et du Mal et les talismans permettant de s’en protéger) mais rudement efficace.

De son côté, « L’ombre dans la mansarde » débute de manière conventionnelle : le narrateur, Adam Duncan, hérite de son grand-oncle (bâillements à nouveau) à la réputation sinistre (sorcellerie, grimoires maudits, disque de Gims,…on connait la chanson) une maison à Arkham, la ville aux « toits en croupe ». Bref, rien de franchement original : Derleth reprend sa bonne vieille technique du « mash up littéraire » en combinant des éléments venants de « La maison de la sorcière », « L’affaire Charles Dexter Ward », « Le monstre sur le seuil », etc. Le tout se lit sans déplaisir ni passion. A noter cependant un discret soupçon d’érotisme habituellement absent des récits de Derleth.

Peut-être la plus originale des nouvelles, « Les frères de la nuit » voit le narrateur, Arthur Phillips, rencontrer, à Providence, Edgar Allan Poe…puis plusieurs Poe…Forcément cela cache quelque chose. Voici un récit divertissant qui, pour une fois, ne semble pas décalqué une nouvelle antérieure de Lovecraft. Certes, tout n’est pas toujours réussi (le plan général des extraterrestres parait aussi folklorique que le fameux « Plan 9 » de Ed Wood) mais la bizarrerie de voir une série de clones d’Edgar Poe hanter Providence en invoquant les Grands Anciens démontre un talent certain pour l’humour absurde et le twist final constitue une belle réussite. De plus, les clins d’œil à HPL sont ici bien intégrés sans paraitre plaqués sur l’intrigue ou envahissants. « Les frères de la nuit » mérite vraiment l’attention, quel dommage que Derleth n’ait pas signé davantage de textes de ce style.

Avec « L’horreur de l’Arche centrale » nous retrouvons le Derleth le plus classique, le plus critiqué (et le plus critiquable) qui, en partant d’une courte notice de Lovecraft dans son « Livre de raison » ressort la grosse artillerie. Ambrose Bishop a hérité d’une maison située à Dunwich qui appartenait jadis à son grand- oncle Spetimus (et re bâillements) disparu depuis 1929 suite aux événements mystérieux mais bien connus contés par HPL. Et on repart pour l’hostilité des villageois, les « choses maléfiques » revenant à la vie, etc. Une recette déjà éprouvée dans « La chambre condamnée » et « L’ombre de la mansarde » dont cette nouvelle constitue une simple resucée. Autant dire qu’on est content d’arriver au bout.

« L’argile bleue d’Innsmouth » s’inspire apparemment d’une note du « livre de raison » de Lovecraft mais son thème n’est guère original et remonte à la mythologie et aux croyances ancestrales (façon Golem) avec ce jeune artiste qui, après divers rêves érotiques au sujet d’une déesse aquatique, soupçonne une statue façonnée dans une argile venue d’Innsmouth de prendre vie. Rien d’original mais un petit récit plaisant et gentiment sexy qui se lit sans ennui. C’est déjà pas mal.

« Les veilleurs hors du temps », publié initialement par Arkham House en 1974, demeure la dernière nouvelle de Derleth. La mort empêcha d’ailleurs le romancier de la terminer et nous sommes par conséquent en présence d’un texte incomplet…et donc à réserver aux complétistes (hum !).

Près de 400 (!) pages supplémentaires terminent cette somme avec des articles divers qui font de ce troisième volume un nouvel incontournable pour les fans de l’écrivain et, plus généralement, de fantastique « old school ».

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Publié le 25 Février 2020

OEUVRES VOLUME 2 de Howard Phillips Lovecraft

Deuxième volet d’une somme considérable (ne parlons pas d’intégrale mais on s’en rapproche) consacrée à Lovecraft, ce deuxième tome contient lui aussi son lot de classiques : « de l’au-delà », « je suis d’ailleurs », « Herbert West, réanimateur », « La peur qui rôde », « Air froid », etc. Des textes que l’on trouvait déjà dans de précédents recueils consacrés à l’auteur mais que l’on apprécie de voir rassemblé ici aux côtés des fameuses « révisions » effectuées par HPL.

Cependant le lecteur sera ravi de retrouver quelques textes aujourd’hui difficiles à dénicher. Ainsi, « L’horreur venue des collines », un court roman de Frank Belknap Long, a jadis été publié dans la revue Weird Tales et, en France, dans « Crépuscule » de Richard D. Nolane. Frank Belknap Long (1901 – 1994) a écrit de nombreuses nouvelles, rassemblées dans deux recueils, LE GNOME ROUGE et LE DRUIDE NOIR chez Marabout. On lui doit aussi un des plus fameux pastiches de Lovecraft, « les chiens de Tindalos ». Il livre ici un récit maitrisé quoiqu’un peu bavard, effectuant un surprenant flashback au temps de la Rome antique pour assister aux célébrations impies des adorateurs des Anciens Dieux. L’écrivain introduit d’ailleurs un nouveau membre de ce panthéon noir avec Chaugnar Faugn. Avec la permission de Lovecraft il incorpore d’ailleurs un rêve de ce-dernier, relaté dans une lettre, dans sa narration. Voilà, sans hésiter, une bonne raison de se procurer ce recueil pour les admirateurs de HPL et de ses disciples.

Une grande partie du recueil est ensuite consacré aux révisions de HPL, des textes que Lovecraft va remodeler, réviser, améliorer, voire réécrire. « Dépanneur du fantastique », Lovecraft se fait donc nègre littéraire pour de nombreux auteurs qui seraient, aujourd’hui, complètement oublié sans le coup de pouce du maitre. La plupart de ces récits furent compilés dans deux anthologies très plaisantes : L’HORREUR DANS LE CIMETIERRE et L’HORREUR DANS LE MUSEE et d’autres étaient proposées dans DAGON ou encore NIGHT OCEAN. Cependant les archéologues de Laffont y ajoutent des textes jusqu’ici inédits en français

Trois textes d’Henry S. Whitehead sont inclus. Le premier, « Piège », était disponible dans un précédent recueil, le très « fond de tiroirs » NIGHT OCEAN. Il s’agit d’un court récit science-fictionnel, aujourd’hui très classique (mais probablement original à l’époque de sa rédaction) sur un étrange miroir maudit (de Loki) et sur la possibilité de s’y retrouver coincé. Le second, « Cassius », figurait au sommaire d’un recueil consacré à Whitehead, LA MORT EST UNE ARAIGNEE PATIENTE. Une belle variation sur le thème du jumeau maléfique, assez proche dans son déroulement d’un film comme « Basket Case », dans lequel un esclave se voit persécuté par un étrange homoncule. Très efficace. Whitehead a composé sa nouvelle sur la base d’un plan fourni par Lovecraft, lequel avait une vision complètement différente de l’intrigue au point qu’il envisageait d’ailleurs d’écrire sa propre version alternative, ce qu’il n’a pas fait. Le dernier, « Bothon », était inédit mais n’est guère convaincant puisqu’il reprend le schéma classique de la vie antérieure dont se remémore le protagoniste ayant jadis vécu sur le mythique continent de Mu. Pas désagréable mais pas transcendant.

Trois nouvelles de Clifford M Jr Eddy avaient déjà été proposées au lecteur francophone, le recueil en ajoute une supplémentaire, « Cendres », une petite histoire pas désagréable qui fonctionne sur le cliché de la machine à désintégrer cher à la science-fiction d’antan. Déroulement et chute prévisible mais plaisant.

Deux textes de Duane W. Rimel complètent l’anthologie au rayon des inédits : « le déterré » et « L’arbre sur la colline ». Le premier constitue une excellente variation sur le thème du zombie (au sens Vaudou du terme, donc créé à partir d’une poudre simulant la mort) et fonctionne de belle manière jusqu’à sa chute effective. Le second traite d’une sorte d’univers parallèle pouvant être visualisé par le héros mais reste anecdotique.

Le court récit de Richard F. Searight (« le coffre scellé ») n’était jusqu’ici disponible que dans une anthologie consacrée à Weird Tales, on apprécie donc son inclusion, tout comme celle du plaisant « Les serviteurs de Satan » disponible dans le recueil hommage de Robert Bloch EMBARQUEMENT POUR ARKHAM.

Enfin, le recueil ajoute l’article de HPL « Horreur et surnaturel en littérature », de très nombreuses poésies et une quinzaine d’articles divers pour un total de 1350 pages.

Nouvelles connues mais rassemblées de manières pratiques, raretés difficiles à se procurer, y compris chez les bouquinistes, et inédits…que demandez de plus ? Une anthologie indispensable.

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