fantasy

Publié le 21 Août 2019

GUIDE DES GENRES ET SOUS GENRES DE L’IMAGINAIRE d'Apophis

Ce guide, disponible gratuitement en ebook, constitue la version remaniée de treize articles parus sur le blog d’Apophis. Le bonhomme s’est donc lancé dans un projet un peu fou : créer une taxonomie des littératures de l’imaginaire cohérente et érudite en environ 200 pages. Pari un peu fou car selon les pays les définitions varient…et les spécialistes éprouvent également les pires difficultés à s’accorder. Mais ce n’est pas grave car l’important est de permettre aux lecteurs débutants d’avoir un panorama des littératures de l’imaginaire.

Tout d’abord, Apophis distingue science-fiction, fantastique et fantasy en utilisant la « parabole du chat » pour expliquer clairement aux néophytes ce que sont ces genres majeurs de l’imaginaire. Jusque là tout est simple et abordable par tous.

La suite se montre plus pointue et s’adresse davantage aux connaisseurs ou à ceux qui souhaitent élargir leur horizon. On explore ainsi les différentes branches de la fantasy (high, heroic, grim,…), de la SF (militaire, anticipation, space opera, etc.). On aborde aussi les récents développements de la Fantasy qui viennent (enfin !) mettre un peu de nouveauté dans un genre dominé par le médiéval fantastique d’inspiration européenne en situant leur intrigue dans des époques différentes (renaissance par exemple) ou dans des contrées peu communes (Afrique, Inde,…réelle ou fantasmée voire imaginaire).

Les innombrables dérivés du « punk » littéraire sont évidemment couverts : l’ancêtre cyberpunk, le très riche et populaire steampunk, les émergeants biopunk, nanopunk, solarpunk, etc.

A chaque fois Apophis aborde le sous-genre en donnant ses principales caractéristiques : sciences dures vs sciences molles, complexité des personnages, richesses de l’écriture, ancrage spatio temporel, etc.

Tout cela donne parfois l’impression de vouloir couper les cheveux en quatre (ce n’est pas la faute de l’auteur mais bien des romanciers eux-mêmes souvent contents de catégoriser leur œuvre dans un nouveau sous-genre dont ils seraient l’unique représentant…comme le superbe EMPIRE ELECTRIQUE qui se définit comme « Voltapunk ») mais les listes de lecture proposées s’avèrent bien pratiques. D’une part elles aident à situer un sous-genre en proposant des titres connus et, d’autres part, elles offrent une multitude de pistes de lecture pour ceuw qui souhaitent approfondir la « fantasy à mousquets inspirées des TROIS MOUSQUETAIRES » ou « la science-fiction de terre mourante ».

En résumé un guide pratique, complet, ludique et gratuit…Que demander de plus ?

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 6 Août 2019

LE JARDIN DES SILENCES de Mélanie Fazi

Auteur rare, Mélanie Fazi signe son troisième recueil de nouvelles (on lui doit également deux romans et un récit biographique) qui relèvent d’un fantastique délicat, épuré, dans lequel les protagonistes et leurs émotions se montrent plus importantes que les phénomènes paranormaux rencontrés.

Ecrivant relativement peu (3 ou 4 nouvelles par an), fort occupée par ses activités de traductrice, Mélanie Fazi se revendique de Lisa Tuttle mais on peut également évoquer, en vrac, Stephen King, Graham Joyce, Ray Bradbury, Neil Gaiman, etc.

Les douze textes réunis ici (issus de publications antérieures dans diverses anthologies ou inédits) sont à la fois différents dans leurs thèmes et cohérents dans leur ambiance, conférant une belle homogénéité à un recueil dans lequel le lecteur peut piocher à sa guise. Chacun, évidemment, préférera l’une ou l’autre de ces nouvelles, ce qui est normal pour une telle collection de textes courts mais on pointera cependant quelques réussites incontestables, tout en délicatesse et émotion, comme l’excellente « Le jardin des silences » ou le sublime « Trois renards » qui termine d’excellente manière ce parcours dans l’étrange. Et puis comment ne pas évoquer « Les sœurs de la tarasque », chef d’œuvre de fantasy féminine qui revisite le mythe du dragon d’une manière totalement originale. Ces petits bijoux (de dix à trente pages) se savourent avec un plaisir complet : une écriture fine et précise, des phrases ciselées, un vocabulaire toujours bien choisi sans être excessivement précieux,…Mélanie Fazi possède du métier (sans doute en partie de part, justement, son métier de traductrice) et le talent nécessaire pour que les récits proposés coulent merveilleusement sous sa plume.

A une époque encombrée de pavés fantastique / fantasy délayant leur maigre intrigue sur des pages et des pages (voire des tomes et des tomes !), lire ce recueil constitue une vraie cure de jouvence et une plongée dans un fantastique en demi-teinte, pratiquement accepté et normalisé, où l’on croise des routes qui mènent vers « ailleurs », d’étranges fantômes, des animaux éthérés appréciant la musique et deux contes de Noel à lire au coin du feu.

Vivement conseillé.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Fantasy, #Recueil de nouvelles

Repost0

Publié le 31 Juillet 2019

LE CHANT DU DRAGON d'Anne McCaffrey

La vaste saga de Pern se poursuit avec ce nouvel épisode (le troisième publié, en 1976) qui débute la trilogie dite des « harpistes », une série qui se déroule à la même époque (précisément sept ans plus tard) que la trilogie initiale entamée avec LE VOL DU DRAGON. McCaffrey, à la demande de son éditeur, proposa donc trois nouveaux romans destinés aux « young adult » et susceptibles d’attirer un public à la fois jeune et féminin. L’écrivain va reprendre certains éléments d’une série de nouvelles qui formeront ultérieurement sa trilogie consacrée à la CHANTEUSE CRISTAL.

Dans LE CHANT DU DRAGON nous suivons la vie de Menolly, musicienne émérite qui a enseigné aux enfants du Fort de Mer les ballades des harpistes après le décès de maitre Petiron. Mais ses parents estiment que ce métier n’est pas approprié à une femme et ils lui intiment de ne plus chanter, composer ou jouer de la musique. Menolly finit par s’enfuir en dépit de la menace des Fils qui pèsent sur Pern et découvre les légendaires lézards de feu, des petites créatures proches des fameux Dragons.

Anne McCaffrey offre ici une science-fantasy plaisante, destinée aux adolescents mais lisible par tous les âges, qui questionne la place des femmes dans son univers médiéval, ces dernières ne pouvant accéder à la profession de harpiste. Or ceux-ci ont la tâche de transmettre l’Histoire et les connaissances aux enfants dans une société ayant globalement renoncé à la technologie. McCaffrey explore ici l’univers des harpistes, leur importance dans cet univers jusqu’ici dominé par les Chevaliers Dragons (héros des précédents romans), et déroule une histoire assez linéaire et prévisible mais cependant plaisante à suivre,  notamment de par sa pagination restreinte (environ 250 pages). Agréable et relativement original dans la Fantasy cette histoire centrée sur le pouvoir de la musique devrait contenter les amateurs du vaste univers de Pern.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy, #Jeunesse, #science-fiction

Repost0

Publié le 19 Juillet 2019

69 (anthologie SF Q)

Publiée en 2009 pour fêter les quarante ans de la fameuse « année érotique », cette anthologie variée se relit agréablement dix ans plus tard, alors que les médias fêtent les victoires d’Eddy Merckx, l’été psychédélique, Woodstock, la libération sexuelle ou les premiers pas de l’Homme sur la lune. Sous une jolie couverture très pop typique des sixties, Charlotte Volper rassemble ici douze textes de l’imaginaire francophone teintés d’érotisme.

Stéphane Beauverger ouvre le bal avec un plaisant “Eddy Merckx n’est jamais allé à Vérone” qui revient sur cette fameuse année 1969. Pas de science-fiction dans ce récit de littérature générale néanmoins plaisant qui constitue en tout cas une belle introduction à ce recueil.

La suite est diverse avec quelques thématiques classiques mais plutôt bien menées. Evolution de la sexualité grâce à divers « améliorations » façon sex toys futuristes, androïdes de plaisir, cinéma interactif permettant de se replonger au temps de l’empire romain en l’an 69 (ou LXIX pour faire plus local), hantise, succube, vampirisme, sabbat, potion « magique », relations entre hommes et extraterrestres,…

A partir du thème classique du succube (y a t’il thématique plus banale pour un récit érotico fantastique ?), Jean-Marc Ligny livre ainsi un très efficace « Vestiges de l’amour ». Autre thème bateau, les lunettes magiques qui titillent la libido du savant fou du très référentiel et délicieusement désuet « Louise ionisée » de Norbert Merjagnan, auteur de la fameuse saga des TOURS DE SAMARANTE. Toujours délicate, Mélanie Fazi propose un texte de « dresseuse d’automate » subtil et réussi, lauréat du prix Masterton, « Miroir de porcelaine ».

Joel Wintrebert, avec le plus long « Camélions » développe en une vingtaine de pages un autre thème récurrent (au moins depuis PJ Farmer) de la « sexe-fiction » avec cette planète étrange et ces unions (contre nature ?) entre une jeune femme et des créatures extraterrestres.

Au final, cette anthologie (parue à la même époque que l’intéressante mais plus inégale COSMIC EROTICA) constitue une jolie réussite allant du fantastique à la science-fiction en passant par l’épouvante et la fantasy, tous les textes étant empreints d’un érotisme allant, pour sa part, du plus délicat au plus cru.

Conseillé.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique, #Fantastique, #Fantasy, #Recueil de nouvelles, #science-fiction

Repost0

Publié le 13 Juillet 2019

SORCELAME d'Alexandre Malagoli

Un adolescent orphelin ayant vécu de manière insouciante doit ainsi quitter son village après l’arrivée des cruels membres de la Fraternité. Il part sur les routes avec son amie d’enfance, rencontre un maitre Harpiste mystérieux ayant renoncé à la violence

Ce premier tome d’une tétralogie constitue une fantasy plaisante que l’on pourrait dédaigneusement qualifier de « big commercial fantasy ». On y retrouve, en effet, tous les éléments classiques du genre, l’auteur semblant calquer une partie de sa narration sur l’insurpassable modèle que demeure LE SEIGNEUR DES ANNEAUX.

Trolls, nains, elfes, fraternité malfaisante, princesse en révolte contre son tyrannique papa, élu partant à l’aventure, prophétie, adversaire tout puissant, arme magique,… SORCELAME ne révolutionne pas la Fantasy mais propose un récit plaisant, très orienté « young adult » (les deux principaux protagonistes ont d’ailleurs 15 ans), qui se lit sans aspérité. Le style se montre ainsi simple, les chapitres courts (33 pour un peu plus de 220 pages grand format) et l’alternance entre les parcours des deux héros (un jeune berger orphelin et une princesse entrainée aux arts martiaux les plus létaux) permet de maintenir l’intérêt du lecteur en conférant à l’ensemble un rythme soutenu.

Bien évidemment nos protagonistes se retrouvent dans le dernier acte au cours duquel l’auteur se lâche dans la grosse Fantasy avec la découverte (qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe pour permettre à l’intrigue d’avancer) d’une épée magique appelée Sorcelame, la révélation (attendue) de leur rôle dans cette histoire et le réveil d’un pouvoir maléfique ancien symbolisé par la Mère Stérile. Un combat quelque peu expédié termine ce premier opus.

Tous les ingrédients étant à présent en place l’histoire peut sereinement se poursuivre dans le deuxième tome. Et, si ce premier volume très classique laisse le lecteur quelque peu sur sa faim, le roman reste suffisamment rythmé et agréable pour susciter le désir de découvrir la suite, LA SEPTIME ETOILE.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy, #Jeunesse

Repost0

Publié le 12 Juillet 2019

LES 9 PRINCES D'AMBRE de Roger Zelazny

Œuvre la plus célèbre et ambitieuse de Zelazny, la vaste saga d’Ambre se compose de dix tomes (quatre autres furent ajoutés par divers auteurs après le décès de l’écrivain qui avait envisagé trois cycles romanesques) divisés en deux cycles de cinq volumes chacun. Le premier, entamé en 1975, s’est poursuivi jusque 1980 sous l’intitulé de « Cycle de Corwin ». En 1986 Zelzany débuta un second cycle dit « de Merlin » moins réputé.

Ambre constitue le seul monde authentique, dont tous les autres, dont la Terre, ne sont que le pâle reflet. Ambre est dominée depuis des éternités par une famille royale toute puissante sous l’autorité d’Obéron, aujourd’hui disparu. Un amnésique, Carl Corey, se réveille dans une clinique privée. Il s’enfuit et trouve refuge chez sa sœur qui lui apprend qu’il est en réalité un des neuf princes du royaume magique d’Ambre. Tous s’affrontent afin de s’emparer du trône.

En 200 pages très denses Zelazny ne laisse aucunement le temps de souffler au lecteur et démontre l’évolution de la Fantasy : aujourd’hui un écrivain tirerait (à la ligne) surement un bon millier de pages de cette histoire touffue. Mais ici pas de temps morts, pas de description et peu d’explications : le lecteur se trouve plongé dans un univers radicalement différent qu’il va explorer avec le héros (l’amnésie constituant le prétexte pour dévoiler Ambre au principal protagoniste). Bien des clichés de la Fantasy sont également instaurés ici : les combats entre différents héritiers royaux, le jeu de Tarot aux propriétés mystérieuses, la vengeance façon Monte Christo des derniers chapitres, les univers multiples.

Certains passages paraissent étranges, le lecteur sera parfois dérouté, il devra s’accrocher lors de la présentation, très succincte, des différents princes mais, dans l’ensemble, LES 9 PRINCES D’AMBRE constitue une lecture aisée, prenante, très abordable (y compris pour les néophytes en Fantasy) qui pose agréablement la situation et se termine par un cliffhanger donnant immédiatement envie de poursuivre la saga.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy

Repost0

Publié le 11 Juillet 2019

L’EPEE ENCHANTEE de Marion Zimmer Bradley

Situé dans le vaste univers de Ténébreuse (qui compte des dizaines de romans), cette intrigue suit Andrew Carr, terrien échoué et perdu sur cette planète qui possède le « laran », un don de télépathie “brut” lui permettant de communiquer avec Callista, prisonnière des Hommes Chats. Immédiatement amoureux de la captive, notre héros se lance à la recherche de la jeune fille en compagnie de Damon Ridenow.

Voici un court roman objectivement assez faible mais cependant de lecture plaisante. Ramassée sur 220 pages, l’histoire convoque tous les ingrédients de la (science) Fantasy avec son épée enchantée, sa princesse captive, son héros amoureux,… On y trouve aussi beaucoup de mièvrerie pseudo romantique (ah ce héros qui tombe immédiatement en pamoison devant une inconnue vue en « rêve »), quelques bonnes idées (un bretteur paralysé utilise un homme valide comme « marionnette » afin de guider son bras durant les combats), d’autres intéressantes mais inexploitées (les Hommes Chats se contentent d’apparaitre pour contrarier le héros mais ne possèdent aucun background),…

L’EPEE ENCHANTEE a aujourd’hui vieilli mais s’est également recouvert d’une patine sympathique qui en rend la lecture agréable en dépit de ses nombreux défauts. Tout cela est assez bavard et plutôt mou (très peu d’action et les rares combats sont rapidement expédiés) mais l’ensemble fonctionne toutefois pour les lecteurs indulgents et donne envie de poursuivre l’exploration de cette immense saga. C’est le principal.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy, #science-fiction

Repost0

Publié le 3 Juillet 2019

NECROPOLIS TOME 1: TOTEM TOM de Patrick Mc Spare

Dans ce premier volet d’une nouvelle saga jeunesse signée Patrick McSpare nous suivons un adolescent du miséreux East End londonien de la toute fin du XIXème siècle. Inexplicablement, Tom se retrouve dans un univers futuriste post apocalypse du milieu du XXIème siècle dominé par des créatures monstrueuses. Aidé d’Alystri, de Tristan et de Ghul, Tom se lance dans l’exploration de ce monde dévasté.

Ce premier volume développe un monde intéressant avec un mélange original de voyage temporel, d’invasion maléfique, de magie, de Fantasy et de dystopie agrémenté de références à Merlin l’enchanteur et à Jack l’Eventreur. L’intrigue débute réellement 30 ans après la prise de pouvoir planétaire des entités maléfiques, les Fomorés, cachés sous une apparence humaine trompeuse. C’est la dernière phase d’un interminable conflit avec les Tuatha Dé Danan (les gentils). Etonnamment, Tom comprend des mots du XXIème siècle qu’il n’est pas censé connaitre. Il va aussi, au fil des pages, en apprendre davantage sur les rebelles, les Sioux, qui cherchent à renverser les Fomorés. Le lecteur, avec le jeune héros, va ainsi explorer cet univers de fantasy celtique que l’on pourrait également qualifier de post apocalyptique lovecraftien.

La pagination étant réduite, l’action prédomine, la bonne idée de l’auteur étant réellement de suivre un héros tout aussi déboussolé que son lecteur mais qui, inexplicablement, connait les mots comme « automobile », « pump gun », etc. Ce qui lui permet de s’étonner de situations extraordinaires sans qu’il soit nécessaire de lui expliquer des termes compréhensibles pour un individu de 2019. L’action ne faiblit donc pas en dépit d’un univers très riche à définir.

L’intrigue, pour sa part, avance tambour battant vers sa conclusion explosive en forme de monumental cliffhanger. Une lecture détente, avant tout destinée aux « jeunes adultes » mais suffisamment plaisante et efficace pour intéresser un large public. Sympathique et idéal pour l’été.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Fantasy, #Jeunesse, #science-fiction

Repost0

Publié le 27 Juin 2019

LE VOL DU DRAGON d'Anne McCaffrey

Premier roman publié (en 1968 !) dans la très longue saga de Pern, LE VOL DU DRAGON s’apparente à un fix-up de quatre novellas, certaines précédemment publiées en revue: « La Quête du Weyr », « Le Vol du Dragon », « Poussières » et « Le Froid Interstitie » qui établissent l’univers de Pern. Un début en fanfare puisque « La Quête du Weyr » obtint le Hugo du meilleur roman court tandis que « Le Vol du Dragon » gagnait pour sa part le Nebula l’année suivante.

Le monde de Pern est défini comme de la « science-fantasy » néologisme assez barbare de prime abord mais finalement parlant puisque nous sommes dans un univers proche du médiéval fantastique à ceci près que la magie y est remplacée par la science, laquelle a permis de créer, par mutations, des êtres fantastiques. Capables de cracher du feu, de se téléporter et liés télépathiquement à leur maitre humain ces monstres fabuleux sont surnommés, par analogie avec les créatures légendaires, des dragons.

Dans « La Quête du Weyr » un chevalier-dragon recherche une jeune femme afin de la recruter pour devenir une dame du Weyr, télépathiquement liée à une reine dragon nouvellement née. Lessa sera ainsi désignée pour ce rôle et, par la suite, nous suivrons sa vie avec son dragon, Ramoth, et divers combats contre les menaçants Fils qui menace régulièrement Pern.

Par la suite on apprendra comment les dragons peuvent également voyager dans le temps afin de réorganiser les Weyrs et de permettre la défense efficace de Pern face à la menace des Fils. Cette révélation rapproche encore la saga de la science-fiction et change agréablement du pur contexte médiéval de nombreux romans de Fantasy. Et nous verrons quelques combats épiques entre les chevaliers dragons et leurs ennemis, là encore une demande de John W. Campbell qui avait suggéré le voyage temporel.

Ecrit voici cinquante ans, LE VOL DU DRAGON n’a guère vieilli : une héroïne forte et active, des créatures légendaires, un mélange de politique, d’intrigues de cours et de romance (qui deviendra la norme absolue d’une large part de la production Fantasy), une alternance de l’intimiste et du spectaculaire bien gérée,…Bref une grande réussite et un classique incontournable dans son genre. A lire ou à relire.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 7 Juin 2019

HORDES TOME 1: L'ASCENSION DU SERPENT de Laurent Genefort

Laurent Genefort délaisse ici le space-opéra dont il est un des maîtres français pour la fantasy sauvage inspirée, selon les spécialistes, par le manga BERSERK et par les récits de mercenaires sans foi ni loi à la manière du classique de Glen Cook LA COMPAGNIE NOIRE. On a donc reproché au roman son manque d’originalité mais c’est un faux procès : ce type de fantasy n’a pas la vocation d’inventer l’eau chaude mais plutôt d’offrir un divertissement réjouissant au lecteur. D’ailleurs si le roman a été descendu par Bifrost il a été bien plus apprécié par le public et, une fois encore, l’avis de celui-ci me semble plus juste tant L’ASCENSION DU SERPENT se montre efficace, rythmé et bien mené. Le monde n’est guère détaillé ? Qu’importe ! Arrêtons de croire que le seul critère d’appréciation de la Fantasy réside dans la précision de son univers, au risque de subir d’indigeste saga dans lesquelles l’intrigue (lorsqu’il y en a une !) démarre à mi-chemin du troisième tome. Et si la critique positive d’Elbakin pointait comme défaut une pagination restreinte à environ 300 pages par tomes je me permets d’être satisfait de cette longueur très raisonnable qui dégraisse soigneusement l’intrigue pour en garder la moëlle…et rien d’autre !

Dès lors Genefort, proche d’un Gemmell, plonge directement au cœur d’une histoire sanglante et barbare : on y pille, on y viole, on y massacre, sans manichéisme, sans « gentils » et sans « méchants ». Ses héros sont des mercenaires dont la loyauté varie en fonction de la somme payée par leurs employeurs. Ils sont menés par Audric, le « Fléau du démon », surnommé ainsi car il vit en symbiose avec une créature démoniaque. Un jour Audric sauve un jeune villageois, Marween, et l’accueille dans sa compagnie de soudards, autrement dit sa Horde, dont il va gravir les échelons en dépit de l’hostilité d’Umiade, augure et maitresse d’Audric. Allant de succès en succès la Horde du Serpent se voit confier par le duc Coresh la mission de retrouver une devineresse aux pouvoirs imaginables qui pourrait bien tenir dans ses mains le destin du monde.

Classique dans sa Dark Fantasy, L’ASCENSION DU SERPENT n’en demeure pas moins addictif et la science de l’auteur oblige le lecteur à tourner les pages jusqu’à la conclusion…provisoire puisqu’il s’agit du premier volet d’une trilogie. Suivant tour à tour les destins d’Audric et de Marween, le premier s’humanisant au fil du récit tandis que le second perd son innocence et son sens moral, le roman développe également une plus vaste intrigue, laquelle apparait progressivement, avec cette menace démoniaque de plus en plus prégnante.

Si certains protagonistes secondaires auraient mérité d’être plus approfondis, les trois ou quatre personnages principaux se montrent, eux, bien typés et intéressants tandis que la succession de batailles violentes et saignantes à souhait maintient l’attention jusqu’aux dernières pages, assez surprenantes, qui annoncent un second volume encore plus épique et plus ambitieux.

Une très bonne lecture à dévorer d’une traite et qui change agréablement des pavés indigestes de la Fantasy.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy

Repost0