SONYA LA ROUSSE de Robert E. Howard
Publié le 23 Août 2019
Ce recueil rassemble trois longues nouvelles de Robert E. Howard dans un registre tenant bien davantage du récit « historique » et de « cape et épée » que de la Fantasy ayant rendu célèbre l’écrivain.
La première, « Sonya la rouge » (alias « L’ombre du vautour » dans les recueils plus récents…cette manie des éditeurs de changer des titres pourtant bien connus) se déroule à Vienne, en 1529, alors que la ville est assiégée par les troupes de Soliman. On y découvre une héroïne de poigne, la célèbre Red Sonja, popularisée par le comic et le cinéma (dans le plaisant et pas si mauvais qu’on l’a prétendu « Kalidor », revoyez le en blu ray ça reste un divertissement agréable) mais ici restituée dans la vision d’Howard, en réalité très éloignée de l’Amazone en slip popularisée par la bande dessinée. L’intrigue est classique, avec sa ville assiégée et ses combattants qui tentent de repousser les assauts d’un adversaire apparemment invincible mais on passe un bon moment devant le souffle épique de ces soixante pages de bruit et de fureur bien tassées.
La suite, « le Lion de Tibériade », se montre également réussi avec sa vengeance murement préparée, sa cruauté et son efficacité.
Peut-être le meilleur des trois récits, « Les cavaliers de l’Armageddon » (ou « les cavaliers de la tempête ») conte les aventures de Cahal Ruadh, ancien roi irlandais échouée aux abords de Jérusalem. Devant la menace d’une horde barbare déferlant vers la ville sainte il va unifier pour un temps les chrétiens et les musulmans.
A la manière des feuilletonnistes et des romanciers à la Dumas, Howard se soucie moins de vérité historique que de présenter un cadre crédible pour conter ses récits enlevés, violents et peuplés de personnages haut en couleur, souvent tour à tour héroïque et salauds, emportés dans le tourbillon de l’Histoire. Dépaysant et divertissant à souhait.