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Publié le 16 Juillet 2021

LES SIRENES DE GOTHAM de Paul Dini

Cet album compile huit épisodes publiés en 2009. Premier détail, malgré le prix très attractif, une petite pages récapitulative aurait pu permettre au lecteur de mieux cerner la période dans laquelle il se trouve. Il doit donc se plonger dix ans en arrière, à une époque où Batman est supposé mort, où Jason Todd est revenu, où Dick Grayson assume le rôle et où Silence se fait passer pour Bruce Wayne. Le Sphinx, alias Ed Nigma, est passé du bon côté de la force et joue aux enquêteurs. Catwoman, Harley Quinn et Poison Ivy, de leur côté, se verraient bien super héroïnes et emménagent dans un refuge pour chats. Elles vont rencontrer divers méchants et croiser la route d’un nouveau Joker incarné par son ancien acolyte, le très jaloux Gaggy.

Gros récit lancé durant l’opération BATMAN : REBORN qui fait suite à FINAL CRISIS, BATMAN RIP (dans lequel Bruce meurt en apparence) et BATTLE FOR THE COWL (un combat entre les successeurs potentiels du Batman), LES SIRENES DE GOTHAM, créé par Paul Dini, durèrent 26 numéros. En voici les huit premiers, soit près de 200 pages de comics réussi avec des intrigues efficaces qui laissent la part belle aux trois personnages, auxquels s’ajoute le Sphynx. Des récits choraux avec l’apparition de nouveaux vilains et le retour de criminels oubliés comme le pathétique Gaggy, ancien séide du Joker lorsque celui-ci était dans sa « pire période » de clown en voiture bigarrée.

Catwoman (qui se remet de sa rencontre avec Silence), Harley (toujours déjantée et qui se languit de son poussin) et Poison Ivy (devenue la défenseuse de la « sève » un peu comme Swamp Thing), associées au Sphynx, vivent donc des aventures fort plaisantes qui permet aux relations parfois conflictuelles de se développer entre ces trois filles. L’humour est également présent et rend l’ensemble des plus sympathiques.
Ajoutons des dessins de haute volée qui mettent parfaitement en valeur nos sirènes sexy et nous obtenons un excellent recueil vendu en outre pour une bouchée de pain. Un investissement conseillé !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Batman, #Comic Book, #DC

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Publié le 8 Juillet 2021

DOOMSDAY CLOCK de Geoff Johns & Gary Frank

Alan Moore a livré avec WATCHMEN un des classiques du genre super-héroïque. Evidemment, la possibilité d’une suite a du rapidement titiller DC Comics mais le mage barbu / illuminé érotomane / vieux baba cool / génie (rayez les mentions inutiles) n’en ayant plus rien à faire des encapés, il fallait trouver une nouvelle piste. Après l’aventure anecdotique mais plaisante de la préquelle BEFORE WATCHMEN, DC Comics tente cette fois l’impossible grand saut : amener les Gardiens dans l’univers DC de la Justice League. Pas une mauvaise idée surtout si on se souvient que les Gardiens devaient, à l’origine, être des super héros méconnus de la compagnie (Question devenant Rorschach par exemple).

Début des années ’90, sept ans après WATCHMEN. Le rôle d’Adrian Veidt, alias Ozymandias, l’Homme le plus intelligent du monde, a été découvert. Il doit à nouveau sauver le monde, au bord de l’embrasement généralisé, mais pour cela il a besoin du Dr Manhattan. Pour le trouver, il s’associe au psychopathe Rorschach (un nouvel individu porte le masque) et à Mime et Marionnette, un coupe de frappés du bocal proche du Joker et d’Harley. Ce petit monde débarque dans notre monde (enfin la Terre DC) au bord de l’apocalypse.

Très ambitieux, DOOMSDAY CLOCK a souffert de gros problèmes et de multiples retards, rendant le produit fini à la fois fascinant et quelque peu boiteux. Intrinsèque à l’univers complexe des Watchmen ? La récente série télévisée a prouvé que non. Cette dernière multipliait, elle-aussi, les lignes narratives, proposait des scènes apparemment absurdes et partait dans tous les sens…pour retomber sur ses pattes lors du final, créant une continuation cohérente et exemplaire de WATCHMEN. Geoff John veut apparemment réussir le même tour de force. Sauf que cela ne fonctionne pas toujours.

Le rythme en dent de scie se perd parfois dans des impasses narratives longuettes tandis que certains passages semblent sous amphétamines. Le sens général de nombreuses intrigues reste d’ailleurs nébuleux. A quoi servent vraiment les deux psychopathes Mime et Marionnette ? Mystère. Pourquoi détailler à ce point le background du nouveau Rorschach pour, au final, à peine l’utiliser ? Pourquoi réintroduire un Comédien ressuscité dont les actes auront finalement peu de conséquence ? Et fallait il vraiment recourir au trop éculé « Superman nous a attaqué nous ne pouvons plus lui faire confiance, c’est un méchant alien en fait, supprimons tous les encapés » ?

DOOMSDAY CLOCK de Geoff Johns & Gary Frank

Pas mal de défauts mais, pourtant, DOOMSDAY CLOCK fonctionne de manière générale. Le bouquin est épais, ambitieux (on le répète) avec une véritable volonté de proposer une histoire d’ampleur impressionnante. La construction progressive devant mener à l’affrontement entre Manhattan et Superman est bien gérée. Et puis la manière dont l’homme bleu tout nu interagit avec les personnages DC et brouille la ligne temporelle fonctionne avec des passages très imaginatifs : il met la lanterne verte hors de portée d’Alan Scott et un anneau disparait à notre époque. Superman soulève une voiture en 1938. Superman apparait pour la première fois dans les années 2000. Superboy se révèle. Superman…bref, les lignes temporelles et les univers multiples se téléscopent à coup de paradoxes et de modifications emberlificotées…Tout n’est pas clair, tout n’est pas évident et même en connaissant bien l’univers DC et les Watchmen certains détails échapperont au lecteur. Mais l’ambition (on en a déjà parlé ?) du comic impressionne. Geoff John a voulu proposer quelque chose d’important, une BD qui ne sera pas simplement l’aventure du mois et puis basta. Tout n’est pas réussi. Certains passages auraient pu (du !!!) être meilleurs. Mais DOOMSDAY CLOCK reste un grand comic, une histoire passionnante (dans l’ensemble) avec de nombreuses références à l’Age d’Or des comics (et plus généralement à l’univers DC), servie par des dessins absolument magnifiques. Un régal visuel total.

Si DOOMSDAY CLOCK n’atteindra jamais la réputation de son inspirateur, Geoff John a néanmoins accompli un très bon boulot et, malgré les bémols (réels et nombreux !) nous offre un classique quasiment instantané que l’on aura certainement envie de relire plusieurs fois pour en apprécier la richesse.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #DC, #Fantastique, #Justice League, #Batman

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Publié le 2 Juillet 2021

SAGA OF THE SWAMP THING VOLUME 4 d'Alan Moore

Compilant les épisodes 43 à 50 (ce-dernier étant un double épisode anniversaire), cette nouvelle livraison consacrée à « La créature du marais » s’intéresse à un culte démoniaque, la Brujeria, dont l’objectif ultime consiste à détruire le Paradis. Cette histoire sert de fil conducteur à tous les épisodes proposés dans ce recueil mais Alan Moore scénarise également quelques récits périphériques, notamment une histoire très efficace, « Ghost Dance », au sujet de Sarah Winchester : appartenant à la famille des fabricants d’armes bien connus, cette Sarah se voit hantée par toutes les victimes de la fameuse carabine. Les âmes des morts l’obligent alors à sans cesse agrandir sa demeure et, au final, la maison Winchester, située en Californie, s’étend sur des dizaines de pièces. Aujourd’hui, supposée hantée, l’étrange construction est devenue une attraction touristique majeure et la légende urbaine est bien connue, notamment suite au récent long-métrage « La malédiction Winchester ». Alain Moore nous la dépeint de manière franchement sinistre au cours d’un épisode mémorable.

Alan Moore se voit aussi « forcé » de participer au fameux crossover CRISIS ON INFINITE EARTH ce qui permet, notamment, de rencontrer Alexander Luthor avant que l’auteur ne reprenne ensuite les rênes de son récit. Celui-ci se montre d’ailleurs moins abordable que les précédents recueils consacrés à Swamp Thing. Ce tome 4 invite en effet de nombreux protagonistes de l’univers « occulte » de chez DC. Outre l’inévitable magicien anglais John Constantine qui se taille la part du lion, le lecteur croise les moins connus (mais brièvement présentés par Neil Gaiman dans l’introduction) Spectre, Zatanna, Doctor Fate, Phantom Stranger, Mento, Deadman, etc. Une partie d’entre eux se retrouveront d’ailleurs bien des années plus tard dans la « Justice League Dark » de l’éditeur, déclinaison surnaturelle de la JLA au cœur d’aventures plus sombres voire horrifiques.

Davantage axé sur le côté super-héroïque (ou du moins « bigger than life ») de ces personnages que les trois volumes précédents, SAGA OF THE SWAMP THING reste du comics de haute volée, entre fantasy et horreur pure. Alain Moore continue à offrir au lecteur un « sophisticated suspense » (comme le dit la couverture) de bonne tenue. Toujours conseillé !

SAGA OF THE SWAMP THING VOLUME 4 d'Alan Moore

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #DC, #Fantastique, #Horreur, #Superhéros

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Publié le 30 Avril 2021

JUSTICE LEAGUE REBIRTH TOME 5 : HERITAGE de Bryan Hitch et Neil Edwards

Depuis des décennies un des grands classiques du comics consiste à nous présenter le futur, genre « dans 20 ans voici ce qui adviendra ». Or ce futur n’est jamais rose. Il est même souvent carrément sombre. En voici une nouvelle preuve avec cet arc en six parties de la Justice League. La planète a été dévasté, les héros se sont entretués, la toute puissante Souveraine règne sur un monde détruit dont elle traque les rares survivants. Alors, comme toujours, les héritiers de la Justice League, les enfants des héros que nous connaissons, voyagent dans le temps pour éviter l’apocalypse.

Chez Marvel, le classique « Days of Future past » et le plutôt convaincant « Age of Ultron » nous ont habitué à ces récits à la façon de « Terminator » qui nous martèlent, au final, que le futur n’est pas écrit. Dernièrement, nous avons vu débarquer le Tim Drake du futur dans Gotham afin de prévenir une catastrophe prochaine. Bref, la ligne narrative de cette intrigue de la Justice League ne se montre pas franchement innovante mais, surprise, Bryan Hitch abandonne l’artillerie lourde de ses précédents arcs pour concocter un récit davantage axé sur la subtilité. Dès les premières pages, le lecteur se voit plongé au cœur de l’action mais sans subir le tir de barrage fatigant des tomes antérieurs. De leur côté, les « héritiers » de la Justice League s’avèrent joliment caractérisés et offrent d’intéressantes perspectives. Ils ouvrent différentes possibilités alors espérons que nous pourrons les recroiser dans de futures intrigues.

Nous avons droit à quelques surprises : Hunter, le fils de Wonder Woman, abandonné à sa naissance car il n’est pas une Amazone. Il est (ou sera) élevé par Superman et Lois, d’où son ressentiment compréhensible à l’égard de sa maman. Autre nouvelle étonnante, Jessica Cruz aura des enfants avec Barry Allen ce qui, bien sûr, rend ce dernier perplexe. Le lecteur découvre aussi Nora « Cruise » Allen, héritière des pouvoirs du Flash et les jumeaux Jenny et Jason. Ces derniers disposent des lumières blanches et noires de Green Lantern. Eldoris « Serenity » Curry est bien évidemment la fille d’Aquaman et Merra tandis que Cube, le rejeton de Cyborg, dispose d’une technologie extrêmement évoluée. Baz, pour sa part, n’a pas d’enfant et son destin semble de prendre la tête des Yellow Lantern après avoir tué Sinestro. Comme toujours cet avenir demeurera probablement hypothétique mais, au moins, cela fonctionne le temps de l’album, tout comme le look mi-homme mi-machine d’Aquaman revisité par Cyborg. L’ensemble divertit souvent, surprend parfois, pour un titre gros calibre comme « Justice League », jusqu’ici peu convaincant, c’est déjà beaucoup.

Le run de Bryan Hitch, assez décevant, se termine donc de belle manière, peut-être pas en apothéose car des défauts subsistent (le dernier chapitre parait expédié et la résolution des problèmes intervient bien trop rapidement après une efficace mise en place) mais l’ensemble gère joliment les différents personnages, reste abordable et compréhensible et alterne adroitement action et passages intimistes. Une réussite certes mineure mais appréciable.

JUSTICE LEAGUE REBIRTH TOME 5 : HERITAGE de Bryan Hitch et Neil Edwards

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #DC, #Justice League

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Publié le 26 Février 2021

LA LEGION DES SUPER HEROS: THE GREAT DARKNESS SAGA (La saga des ténèbres) de Keith Giffen

La Légion des Super Héros reste une équipe assez mal connue en Europe mais populaire aux USA. Ils officient au XXXème siècle dans un monde où l’Humanité a rejoint les Planètes Unies et où de nombreuses races extra-terrestres coexistent en paix. Comme tout ne peut être parfait il reste une équipe de combattants d’élite aux superpouvoirs regroupés sous l’appellation globale de la Légion. Des personnages créés à la fin des fifties (et on le sent !) qui, pour la plupart, ne diront rien au lecteur européen d’aujourd’hui (heureusement Urban a prévu un lexique explicatif des différents légionnaires). Ils sont, avouons-le, caractérisés de manière très rudimentaires et ne se distinguent les uns des autres que grâce à leurs costumes bien colorés. Difficile, dès lors, de véritablement s’attache à ces Star By, Sun Boy, Saturn Girl, Timber Wolf, Chameleon, Blok, Lighting Lad, etc. etc. etc. Seul Brainiac 5 possède une identité plus travaillée mais le lecteur néophyte pourra se raccrocher à la présence de Superboy et Supergirl, transporté à travers les siècles pour prêter main forte à la Légion. Une des surprises de la saga résidait également dans la divulgation de l’identité du grand méchant…le temps ayant passé, le suspense n’est plus de mise (quoique pour la majorité des gens ça reste mystérieux) et la couverture annonce l’antagoniste, le terrible Darkseid.

Cet épais volume (plus de 250 pages) rassemble donc la saga principale ainsi que quelques épisodes antérieurs et postérieurs à ce long récit. Si, à sa sortie, le tout fut encensé comme un modèle de narration et d’intelligence dans le comics, THE GREAT DARKNESS SAGA s’apparente quand même à un space-opéra suranné, où tous les aliens se comprennent, où les voyages dans l’espace ne prennent que quelques heures, etc. Ce n’est pas désagréable de se replonger dans cette ambiance à la Edmond Hamilton ou Jack Williamson (d’ailleurs auteur de LA LEGION DE L’ESPACE) mais la SF a (heureusement !) fait quelques progrès depuis lors. L’histoire, en effet, n’est guère originale : Darkseid s’est fait oublier pendant un millénaire, il absorbe les pouvoirs de divers personnages et se lance à la conquête de la galaxie. Divers légionnaires tombent devant ses séides (mais aucun ne meurt bien sûr) et la Légion rassemble longuement ses forces pour, au final, triompher.

LA LEGION DES SUPER HEROS: THE GREAT DARKNESS SAGA (La saga des ténèbres) de Keith Giffen

Difficile d’imaginer plus linéaire et plus daté que cette histoire dans laquelle des dizaines de héros apparaissent mais sans marquer durablement le lecteur. Seul Brainiac intéresse, les autres se querellent pour des motifs futiles (« je veux être le chef de la Légion », « non ce sera moi », « messieurs ce sera plutôt moi », « je refuse d’être sous tes ordres »,…blablabla) et se désolent de n’être pas à la hauteur. Pourtant, en quelques cases, et avec l’appui de Superboy et sa cousine, Darkseid sera finalement vaincu.

Malgré tous ces bémols, l’avis n’est pas totalement négatif pour autant, au contraire on passe un (relatif) bon moment : les dessins sont plaisants, l’histoire a un côté feuilletonnesque pas désagréable et, en dépit des longueurs, le lecteur attend de connaitre la suite de ce grand récit épique. Les deux derniers chapitres, qui sont consacrés aux événements survenus après la défaite de Darkseid sont bizarrement les plus réussis, ceux qui ont le moins souffert du passage du temps et où on a l’impression, enfin, que les héros agissent en hommes en n’ont pas en gamin se querellant dans le bac à sable.

THE GREAT DARKNESS SAGA doit surtout s’apprécier pour ce qu’il est : une capsule temporelle pour les curieux de l’univers DC du début des années ’80, un oeuvrette nostalgique qui, à la manière des films de l’époque, demande une certaine indulgence pour être estimée. Mais, dans l’ensemble, ce gros comics reste appréciable…néanmoins s’il s’agit de la meilleure histoire de la Légion on n’est pas trop pressé de lire les pires.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #DC, #Fantastique, #Space Opera, #science-fiction

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Publié le 22 Septembre 2020

LE GUIDE ALAN MOORE de Laurent Queyssi & Nicolas Trespallé

Les éditions ActuSF poursuivent leur collection consacrée à des personnalités « cultes » de l’imaginaire et, après Dick, Lovecraft et Howard, voici à présent un autre personnage haut en couleurs et parfois controversé, encore un réputé « reclus » d’ailleurs, Alan Moore. Comme tout guide qui se respecte celui-ci débute par une importante et complète biographie qui aide à cerner l’auteur. Ensuite, la plupart de ses œuvres (dont certaines inédites en français) sont disséquées sur 4 ou 5 pages. L’occasion d’analyser des classiques comme WATCHMEN, V POUR VENDETTA, LA LIGUE DES GENTLEMEN EXTRAORDINAIRES, FROM HELL ou encore le célèbre BATMAN – THE KILLING JOKE. Mais on reparle également d’autres titres moins connus comme son pavé pornographique FILLES PERDUES, sa formidable reprise de SWAMP THING ou sa vision des derniers jours de SUPERMAN.

Comme tous les auteurs de la collection, Moore apparait également comme un être complexe, pas toujours facile à cerner, adepte (mesuré) des drogues, converti à la magie, érudit, excessif sans doute comme en témoigne ses prises de positions tranchées, ses polémiques vis-à-vis de DC Comics, sa rivalité avec Grant Morrison, son envie de voir la BD reconnue à sa juste valeur et sa désillusion par rapport à l’industrie du comics.

Différentes entrées thématiques abordent ces questions avant une longue entrevue où Moore revient sur sa carrière.

Véritable œuvre de fan à laquelle on n’est pas toujours obligé d’adhérer (on peut, par exemple, considérer les adaptations de WATCHMEN, FROM HELL ou V COMME VENDETTA comme de belles réussites) mais ouvrage de lecture aisée et instructif, LE GUIDE ALAN MOORE réussit son pari : donner envie de se replonger dans ses classiques du « graphic novel » qui ont, avec ceux de Frank Miller, véritablement transformer, pour le meilleur (traitement plus adulte) et le pire (perte du sense of wonder, complexité parfois factice des épigones, violence décomplexée comme fin et non comme moyen), la BD américaine de ces dernières décennies.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cinéma, #Comic Book, #DC, #Essai, #Superhéros

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Publié le 19 Novembre 2019

JLA - LA FIN DES TEMPS de Grant Morrison

Après les événements de NOUVEL ORDRE MONDIAL, Grant Morrison continue de réinventer la Justice League avec ce deuxième tome centré sur deux gros arcs. Le premier, en six parties, s’intitule « La fin des temps » (ou, en VO, « Rock of ages ») et conte les démêlées de la JLA avec des doubles maléfiques envoyés par le Gang de l’Injustice dirigé par Lex Luthor. A partir de là, le scénario part dans tous les sens et, comme souvent avec Morrison, le lecteur a souvent l’impression qu’il « manque des bouts » à cette intrigue. De plus, celle-ci avance à un rythme tellement soutenu que les rebondissements s’enchainent sans laisser le moindre répit : Darkseid devient maitre du monde, les héros voyagent dans le temps pour modifier des futurs catastrophiques hypothétiques, les Neo dieux se manifestent, Superman (version bleue) semble dépassé, Green Arrow tente de s’imposer, Batman reste le plus malin,…

Morrison n’épargne pas le lecteur et ce-dernier pourrait avoir l’impression de subir, au choix, un tir de barrage ou un mauvais trip aux hallucinogènes. Un scénariste moderne aurait sans doute étiré cette histoire sur une vingtaine de chapitres, Morrison, de son côté, condense le tout en six parties…ultra denses!. Bref, ce n’est pas toujours simple à suivre tant le lecteur a souvent l’impression que l’auteur cherche se surpasser dans le frénétique. Il lance un rebondissement toutes les deux pages et une nouvelle ligne narrative quasiment à chaque case mais, en dépit de son usage immodéré d’une sorte de charabia techno-philosophique, « la fin des temps » reste digeste (ce qui est loin d’être toujours le cas avec Morrison !). Pour les amateurs de blockbusters façon Michael Bay « La fin des temps » se lit avec plaisir mais le récit manque un peu de subtilité pour s’imposer comme un véritable classique.

Le second récit, « Prometheus », se montre plus posé, plus intimiste et s’avère reposant après la pyrotechnie précédente : un criminel investit la Tour de Garde en se faisant passer pour le gagnant d’un concours style « devenez un super héros ». Il affronte tous les membres de la JLA et parvient incroyablement à triompher de chacun d’eux. On a bien du mal à accepter les invraisemblances de l’histoire mais, pourtant, l’ensemble s’avère très plaisant et divertissant. Avec une bonne dose de « suspension d’incrédulité » on passe donc un bon moment devant ce comics fun et sans prétention.

Ce deuxième tome de la JLA selon Morrison se montre par conséquent efficace, bourrin et rentre-dedans. Au-delà de ses qualités et défauts, l’ensemble constitue surtout un témoignage sur la conception du comics à la fin des années ’90 : iconique (avec ses planches mettant chaque héros en valeur), explosif, ultra rythmé et constamment en mouvement.

JLA - LA FIN DES TEMPS de Grant Morrison

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Batman, #Comic Book, #DC, #Green Lantern, #Justice League, #Superhéros, #Superman

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Publié le 20 Août 2019

BATMAN REBIRTH : TOUT LE MONDE AIME IVY

Pour offrir une pause bien méritée au Gentil Homme qui affronte, depuis des millénaires, des hordes de créatures démoniaques, Batman et Wonder Woman le remplacent et luttent contre l’assaut éternel des forces du mal. Mais si seules quelques heures s’écoulent sur Terre nos deux héros passent, eux, plusieurs décennies dans cet enfer.

Dans l’arc qui donne son titre à ce recueil Poison Ivy parvient à obtenir un contrôle total sur l’humanité…à l’exception de Batman et Catwoman qui devront mettre tout en œuvre pour défaire la criminelle…et ses sept milliards de séides !

La meilleure histoire concerne Booster Gold qui, décidé à offrir un cadeau à Batman, change le passé pour laisser en vie ses parents…du coup bien des choses sont différentes. Un récit déjanté qui alterne une situation très sombre avec un humour délirant du plus bel effet. On peut reprocher à cette histoire de n’être qu’un délire assez inconsistant ayant peu (voire aucune) influence sur l’intrigue générale devant conduire au fameux mariage mais on ne saurait bouder son plaisir devant le divertissement proposé.

En résumé trois récits indépendants et délirants, loin des préoccupations quotidiennes du Chevalier Noir, mais qui fonctionnent parfaitement et sont, en outre, servis par des dessins de toutes beautés comme en témoignent, notamment, la superbe double planche d’une Poison Ivy royale parmi la végétation.

BATMAN REBIRTH : TOUT LE MONDE AIME IVY

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Batman, #Comic Book, #DC, #Superhéros

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Publié le 14 Août 2019

BATMAN REBIRTH TOME 5 : EN AMOUR COMME A LA GUERRE

Contient Batman (2016) #33-38. 

Ce n’est plus un secret : Batman et Catwoman vont bientôt convoler. Un événement accueilli différemment par les alliés et ennemis du Chevalier Noir. Un premier arc en trois parties (« The Rules of engagement ») conduit les amoureux à affronter Talia al Ghul dans son repère. Entre les scènes de combat, assez classiques, Tom King nous offre quelques dialogues savoureux, notamment lorsque Catwoman questionne Batou sur l’identité de son meilleur ami. Nous avons droit aussi à une réunion de la plupart des Robin (et une référence à la mythique Bat Vache) qui se demandent où ce mariage va mener. D’ailleurs lorsque Damian demande à son père s’il est heureux ce dernier répond simplement « j’y travaille ». On ne peut lui en demander davantage.

BATMAN REBIRTH TOME 5 : EN AMOUR COMME A LA GUERRE

Une courte histoire (« double date ») suit et imagine un intermède très amusant dans la vie de Superman et Batman. Parti à une fête costumée en compagnie de Lois et Selina, nos héros intervertissent leur costume respectif. La première partie de l’intrigue est la plus réussie, parvenant à montrer en parallèle Superman et Batman et donc à relever leurs oppositions qui les rendent, finalement, complémentaire. La seconde partie, la soirée costumée en elle-même, est plus anecdotique mais souvent drôle avec les poses très macho des deux héros qui se chamaillent sous les yeux de leurs compagnes.

Enfin, le dernier récit, beaucoup plus sombre, montre « l’origine de Bruce Wayne » en suivant un garçonnet qui connait le même destin que Bruce et perd ses parents dans une agression.

Ce cinquième tome constitue une nouvelle réussite dans ce run de Tom King pour l’instant quasi sans défaut : passant de l’action violente à l’intimiste, du léger au très sombre, EN AMOUR COMME A LA GUERRE s’impose comme un recueil varié et agréable, servi par des dessins irréprochables et des dialogues savoureux. Conseillé.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Batman, #Comic Book, #DC, #Superhéros

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Publié le 2 Juillet 2019

BATMAN UNE LEGENDE URBAINE de  Dick Tomasovic

Voici un très agréable opuscule consacré à l’un des grands mythes modernes qui, cette année, fête ses 80 ans : Batman. Un personnage qui, dès l’origine, détonne par rapport à ses collègues super héroïques. Beaucoup plus sombre que Superman dont il est en quelque sorte l’antithèse, le Batman reste une créature de la nuit tout de noir vêtu (ou « de gris très foncé » aurait précisé son incarnation façon Lego) mais évolue au sein d’une Ligue de Justice peuplée de titans aux costumes bariolés. Batman est également un des rares super-héros (et le seul dans sa catégorie) dénué de tout pouvoir (cependant dans le très moyen long métrage consacré à la Justice League il précise que son pouvoir « c’est d’être riche »). Dick Tomasovic va donc consacrer un petit ouvrage dense et érudit à la figure de ce Chevalier Noir justicier.

Après une introduction d’une trentaine de pages (« une rumeur dans la nuit »), l’auteur s’attaque à différents chapitres qui, sous des titres amusants (“Batman est un tocard”, “Batman est Big Brother”, “Batman n’est pas Batman”, “Batman est gay”,…) revisitent de manière synthétique et sous un angle analytique les 80 années d’existence du Caped Crusader.

Cette approche évite l’approche chronologique ou encyclopédique mais permet néanmoins de revisiter les différentes époques du Batman et d’aborder les événements clés de son histoire : l’assassinat de ses parents, ses rencontres avec Catwoman, ses remplacements par divers épigones (Azrael, Nightwing, Gordon), ses relations avec Talia et son fils Damian, ses démêlées avec le Joker, etc. Dick Tomasovic montre la manière dont le mythe a pris corps au fil du temps et comment Batman est devenu une légende au point qu’il envisage de se cloner lui-même pour protéger éternellement Gotham.

Mais finalement, existe-t’il seulement ce Batman ? se demande l’auteur (tout comme le dessinateur Paul Duni qui, victime d’une agression, attendit vainement qu’il se manifeste). Il est en tout cas là pour inspirer le lecteur et, finalement, il faut l’envisager heureux.

Une belle réussite pour un ouvrage sérieux et érudit qui propose une approche universitaire de son sujet sans être rébarbatif. A découvrir pour les fans du Dark Knight et les autres.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Batman, #Comic Book, #DC, #Essai

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