sharksploitation

Publié le 15 Septembre 2025

CRUEL JAWS de Brad Carter

Dernier film de Bruno Mattei à avoir bénéficié d’une sortie en salles, « Cruel Jaws » n’est sans doute pas la meilleure œuvre du réalisateur bis italien mais il bénéficie, depuis trois décennies, d’un vague culte chez les cinéphages pervers. Le métrage, en effet, se veut une fausse séquelle des « Dents de la mer », au point d’être sorti dans plusieurs pays sous l’appellation frauduleuse de « Jaws 5 ». En réalité il s’agit surtout d’un décalque assumé des deux premiers films dont Mattei reprend tous les éléments principaux : attaque d’un squale, maire qui refuse de fermer les plages, mesures de sécurité inefficace, capture d’un requin (qui ne sera pas le bon), régate de véliplanchistes qui tourne au carnage, hélicoptère attaqué et petite équipe déterminée s’en allant traquer la bestiole durant le troisième acte. Mattei y reprenait carrément la musique de « Star Wars » tout en recyclant les plans d’effets spéciaux de « Deep Blood » et « La mort au large ».

Bref, Brad Carter a du boulot pour transformer tout cela en un roman intéressant. Mais le bonhomme n’a peur de rien et fit subir le même traitement aux deux meilleurs films de Mattei : « Virus Cannibale » et « Les rats de Manhattan ». L’auteur développe ainsi les personnages (très schématiques dans le long-métrage), accentue le côté complotiste à peine évoqué (ici, le requin est clairement une arme biologique ayant échappé au contrôle de l’armée) et donne du rythme à l’ensemble en privilégiant les chapitres courts qui passent d’un protagoniste à un autre. Il ajoute également de nombreuses scènes érotiques, l’intervention de mafieux caricaturaux, un épilogue qui évoque immédiatement les séries B science-fictionnels horrifiques d’antan, des références et autres clins d’œil (par exemple à Mattei) et situe le récit dans une sorte d’univers parallèle à la temporalité incertaine : l’intrigue parait parfois se dérouler dans les années 90 et parfois à notre époque.

N'ayant pas à souffrir de stock-shots visibles, d’effets spéciaux ratés ou d’acteurs médiocres, CRUEL JAWS le roman réussit là où « Cruel Jaws » le film échouait en partie. Si la version cinéma demeurait distrayante quoique souvent foireuse, le bouquin se montre tout aussi distrayant (sinon plus) mais parvient, en outre, à fonctionner comme un authentique bon livre d’horreur pulp façon « agressions animales ». Dès lors on espère voir traduites les autres novélizations du bonhomme, dont celle du redoutablement nul « Mardi Gras Massacre ».

 

 

 

 

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Horreur, #Cinéma, #Novélization, #Compact Horreur, #Pulp, #Sharksploitation

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Publié le 9 Septembre 2023

MEG: ORIGINS de Steve Alten

Avec le retour de la saga au cinéma, voici l'occasion de se replonger dans cette préquelle signée par Steve Alten voici une douzaine d'années. Avec une pagination aussi réduite (80 pages), pas le temps de s'ennuyer mais la lecture n'est pas vraiment excitante pour autant.

Les lecteurs de MEG connaissent déjà les évènements ayant conduits à la découverte d'un Mégalodon planqué depuis des millénaires au fond de la fosse des Mariannes. La première rencontre entre le héros, Jonas, et le Meg, constitue forcément le point d'orgue de ce récit quelque peu bâclé. En effet, cette lecture se montre sans grand intérêt pour ceux qui connaissent déjà la "mythologie" de la série. Ils n'apprendront pas grand-chose. Mais, pour les néophytes, cette novella se montre passable. Elle est désormais ajoutée en "bonus" de l'édition du roman originel (MEG), ce qui lui convient parfaitement: MEG ORIGINS s'avère simplement un petit "plus" que les amateurs de la série liront avec plaisir mais sans aucune passion. Il est d'ailleurs conseillé, pour ceux qui débutent la saga, de commencer par ORIGINS et d'enchainer ensuite sur le roman principal.

Reste dans cette histoire vite emballée (et vite lue) un bon climat de camaraderie virile à la manière d'une série B des 80's avec des protagonistes qui rigolent beaucoup, causent nichons et lancent des blagues douteuses y compris lorsque leur vie est menacée. Pas de doute, Steve Alten avait le cinéma en ligne de mire et sa persévérance finit par payer puisque les deux (pour l'instant) long-métrages tirés de ses romans connurent un beau succès commercial.

Sans prétention, les MEG constituent des divertissements agréables. Des variations un peu plus sérieuses et travaillées des innombrables sharksploitations à bases de squales préhistoriques géants qui ont inondés les chaines câblées depuis le début des années 2000. Cette novella demeure fidèle aux fondamentaux de la série et offre une heure et demie de détente. On peut s'en contenter.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Animal Attacks, #Sharksploitation, #Aventures, #Roman court (Novella)

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Publié le 23 Août 2023

SHARK BEACH de Chris Jameson

Ce roman est constitué de trois parties de longueur à peu près égales. Dans la première nous avons la traditionnelle présentation des personnages et de leurs soucis. Nous trouvons d’un côté deux couples, qu’on devine dans la fin de trentaine, accompagnés de leurs enfants / jeunes adolescents. L’un des couples, composé de Rick et Corinne, traverse une crise sérieuse pouvant mener à la séparation. Surtout lorsque Corinne flirte très innocemment avec Rashad, un jeune type dans la vingtaine venu passer son spring-break en compagnie de cinq copains et copines. Rick n’apprécie pas et une petite bagarre éclate, Rick se ridiculise ce qui le conduit à affirmer sa virilité par la suite. Or un ouragan s’approche de la petite île où se déroule l’intrigue. Cette tempête, associé aux actions d’un protecteur des animaux, conduit à la libération dans les eaux d’une meute de requins génétiquement modifiés (refrain connu) pour devenir des armes mortelles. Et un capitaine de bateau désargenté décide de profiter du chaos post-ouragan pour cambrioler quelques propriétés de l’île. Ces développements (un peu longuets) occupent la seconde partie du roman, avec l’introduction d’un nouveau personnage important, une jeune fliquette qui tente de sauver la situation dans le chaos généralisé. La troisième partie voit les squales s’en prendre à nos personnages principaux, divisés en petits groupes : certains sont partis en excursion avec le capitaine / voleur, d’autres se retrouvent coincés sur un arbre après la destruction de leur kayak et d’autres visitent une épave rejetée par la mer. C’est donc parti pour un jeu de croque-monsieur / croque-madame entre les requins et nos rescapés.

Entre « Jaws » (surtout le deuxième d’ailleurs, avec les enfants menacés devant être secourus), « Peur bleue » (et ses requins mutants) et « Black Water » (un film de crocodiles mais le principe reste inchangé), SHARK BEACH constitue un bon petit divertissement estival. Les personnages sont assez plaisamment brossés, l’auteur évite les clichés (ou les utilise à bon escient) et en dépit de quelques longueurs, le roman avance plaisamment. Avec ses 18 chapitres relativement courts, le bouquin assure un rythme soutenu et le lecteur ne s’ennuie pas. Nous sommes ici dans l’équivalent (en toutefois plus sérieux) d’une bonne petite série B façon Asylum ou Syfy, pas dans de la grande littérature. Mais en sachant à quoi s’attendre, SHARK BEACH se révèle plaisant et c’est bien là l’essentiel. Dommage que l’intrigue ne se termine pas réellement, la menace n’étant pas éradiquée (comme dans « Piranhas ») quoique nos héros s’en soient sortis…enfin pas tous mais le lecteur découvrira qui meurt et qui survit. Un bon livre de plage, sans plus ni moins.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Horreur, #Sharksploitation

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