punk rock

Publié le 7 Février 2025

LONELY BOY - MA VIE DE SEX PISTOLS de Steve Jones

Steve Jones nous raconte sa version, vue de l’intérieur, de l’aventure aussi tumultueuse qu’éphémère des Sex Pistols. Le plus fameux des groupes punk n’exista, en effet, qu’environ deux ans, avant que Johnny Rotten, lassé, ne saborde le tout. Peu après, Sid Vicious, l’emblématique bassiste incapable de jouer et de chanter se prend une surdose après avoir poignardé sa copine Nancy. Fin de l’histoire et Jones et Cook se kancent dans les Professionnals, un groupe similaire et sous-évalué. Bien plus tard, les Pistols se reformeront pour des tournées nostalgiques et énergiques. Jones nous propose ici un voyage au cœur des années punk et, forcément, se concentre sur la période phare de la seconde moitié des seventies. Jones évoque son enfance, les abus vécus de la part de son beau-père, son addiction au sexe, ses troubles de l’attention, ses idoles (comme Rod Stewart et les Faces), son usage du speed pour l’aider à jouer de la guitare, etc. Bizarrement, la figure de Malcolm McLaren en ressort de manière plutôt positive, sorte d’opportuniste toujours à l’affut d’un bon coup.

Au niveau musical, Jones n’apprécie pas vraiment la scène punk américaine : que ce soit les rock & roller comme les Ramones, les punk arty comme Television ou les poétesses « destroy » à la Patti Smith. A l’exception des New York Dolls, Il reste inspiré par l’école anglaise, celle de Bowie et des Faces. Mais il aime le hard FM de Boston et Journey (sans l’avouer à l’époque des Pistols bien sûr). Le guitariste évoque aussi ses aventures avec Viv Albertine des Slits ou Chrissie Hynde des Pretenders (qui seront largement amplifiées dans la série télévisées PISTOLS).

L’arrivée de Vicious signa, pour Jones, la fin du groupe qui, par la suite, se transforma en une machine à provocation. Rotten et Vicious dans un camp, Jones et Cook dans l’autre, le tout ne pouvait se terminer que par une autodestruction plus ou moins assumée.

Pour les fans du groupe, les curieux de cette époque ou les amateurs de biographie déjantée, LONELY BOY s’impose comme un incontournable sans doute plus fidèle à la réalité que la série télé qui en a été tiré.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Punk Rock, #Autobiographie, #Musique

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Publié le 5 Septembre 2021

CHOOSING DEATH: L'HISTOIRE DU DEATH METAL ET DU GRINDCORE d'Albert Mudrian

Le sous-titre ne saurait être plus explicite : ce copieux bouquin retrace l’histoire du death-metal et du grindcore. Début des années 80, le heavy metal franchit un palier dans l’agressivité avec Slayer, Venom, Bathory, Mercyful Fate, etc. Leur musique, mais aussi leur imagerie sataniste et leurs paroles « choquantes » servent de terreau à des groupes de jeunes ados énervés qui écoutent également des tonnes de punk rentre-dedans à la Chaos UK, Exploited, G.B.H. et autres.

Ces jeunes montent à leur tour des groupes qui combinent ces deux tendances, souvent dans des morceaux très courts à la technique rudimentaire. Les vocaux grognés complètent la volonté d’extrémisme. Napalm Death, Siege, Extreme Noize Terror lancent la vague punk / death / hardcore / grind…L’effervescence s’empare de la scène metal extrême alors que le Hair / FM triomphe sur MTV. Chacun se lance dans la danse, à coup de nouveaux groupes au line-up fluctuent et au talent d’instrumentiste souvent peu concluant. Beaucoup d’appelés, peu d’élus. 

Des labels se créent (Earache, Roadrunner,…), les fers de lance du mouvement apparaissent (et sont pour la plupart toujours là plus de trois décennies plus tard) : Morbid Angel, Obituary, Sepultura, Unleashed, Grave, Carcass,…Les majors courtisent même les groupes les plus prometteurs en espérant des ventes impossibles à atteindre vu la rugosité de leur musique. D’où des contrats absurdes pour que les cadors du vacarmes ne sortent des albums à la fois extrêmes et accessibles. La stagnation gagne. Beaucoup jettent l’éponge, se rendant compte qu’ils ne progressent pas, que du contraire : leur troisième ou quatrième album sont souvent moins réussis, moins efficaces et moins vendeurs que leur premier ! Certains teintent leur musique d’industriel, ralentissent le tempo, se laissent tenter par davantage de mélodies, de lourdeur gothique / doom, voire inventent le « death & roll » à la Entombed. La scène se scinde entre les tenants de l’agressivité punk qui rejettent toute innovation et les mastodontes comme Death qui choisissent la voie mélodique / progressive. Mais le soufflé retombe, balayé par le grunge et le black symphonique avant de connaitre une résurrection inespérée sous une forme plus aboutie et mélodique avec Paradise Lost, Arch Enemy, etc.

Le bouquin revient sur cette période bouillonnante faite de compétition amicale (qui allait jouer le plus vite et le plus fort ?), d’échange de cassettes introuvables, de line-up impossible à stabiliser et d’anecdotes rigolotes (le public de Napalm Death qui gueule « trop long » ou « arrêtez cette merde de prog rock » dès qu’un titre dépasse 30 secondes).

L’auteur revient longuement sur la montée en puissance du death dans la seconde moitié des 80’s, son apogée au début des 90’s et son déclin (avant, happy end, son retour plus fort que jamais !). Le tout est conté de manière très vivante avec des tonnes d’interviews et de citations. Une plaisante lecture si on apprécie un tant soit peu cette musique.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Essai, #Musique, #Heavy Metal, #Punk Rock

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