splatterpunk

Publié le 29 Mars 2023

NAZI GUT MUNCHERS de Harrison Phillips

Harrison Phillips est un des nombreux auteurs spécialisés dans la novella splatterpunk / extrême. Fort actif l'Anglais délivre régulièrement des titres incitatifs comme WHORES OF SATAN, SHOTGUN NUN ou VALLEY OF THE CANNIBALS. Ici il s'attaque de manière frontale à la Naziexploitation en situant son intrigue dans un camp de prisonniers en Pologne, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Le commandant imagine de nombreux moyens de supprimer les détenus mais n'y aurait-il pas moyen d'utiliser tous ces Juifs assassinés? Et pourquoi ne pas les cuisiner pour les dignitaires du parti? Tout se déroule pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu'à ce qu'un rabbin pas content fasse appel à un Golem violeur pour venger l'extermination de son peuple.

Avec NAZI GUT MUNCHERS, Philips propose un bouquin plutôt porté sur l'humour, avec un côté Tarantino sous acide lors du final. Bien évidemment, l'humour déployé n'est pas vraiment politiquement correct et les lecteurs aisément offensés peuvent passer leur chemin (on ne les retient pas!). Les répliques sont souvent drôle ("je pensais qu'un Juif aurait un goût de rat mais finalement c'est très bon, on dirait du porc") et le réalisme relatif des premières scènes s'efface avec l'intervention d'Hitler et du Golem. Le Führer finit d'ailleurs (attention spoiler!) sodomisé à mort et étouffer par le foutre du Golem. N'est-ce pas rigolo?

Malgré l'humour, l'auteur ne lésine pas sur les ingrédients indispensables d'un roman splatterpunk divertissant: tortures, cannibalisme, viols collectifs, démembrements et descriptions longues et chirurgicales de scènes vomitives.

Si le tout reste linéaire, NAZI GUT MUNCHERS remplit son contrat: du cul, du gore, de l'humour. Une sorte de relecture du célèbre "Ilsa louve des SS" par le Tarantino des "Inglorious basterds' avec des scènes inspirées par les métrages les plus excessifs du bis italien, "La dernière orgie du troisième Reich" et "Holocauste Nazi" en tête.

Avec sa pagination réduite à 130 pages, le tout ne laisse guère le temps de s'ennuyer et offre au lecteur deux heures de fun donc pourquoi s'en priver? Pour les facilement offensés, "sensitive readers", "woke" et autre trous du cul je vous livre en prime la version expurgée de tout contenu choquant:

"Pologne, 1945….Fin"

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Gore, #Splatterpunk

Repost0

Publié le 23 Mai 2022

LIKE PORNO FOR PSYCHOS de Wrath James White

Le titre annonce la couleur sans ambiguïté, on plonge encore une fois dans les eaux fangeuses du splatterpunk le plus gouleyant, dans la barbaque dégoulinante et l’extrême porn-horror la plus crade. Heureusement, l’auteur n’en oublie pas moins de raconter des histoires, créant des nouvelles certes dégueulasses (c’est le but premier !) mais efficaces.

Dans la première (« Like Peyote For Pimps ») un souteneur voit son cheptel décimé par un tueur monstrueux qui s’en prend aux putes et conçoit l’expression « bouffer la chatte » au sens propre.

Belle réussite aussi pour ce récit concernant une jeune Nigériane excisée par sa mère puis violée dans une ruelle avant d’être rejetée par sa famille qui l’accuse d’avoir porté des vêtements trop sexy. Devenue prostituée elle croise la route de son violeur et en appelle aux anciennes divinités africaines pour se venger. Prévisible mais bien mené avec un personnage principal joliment brossé dans les limites de ce genre de récit très porté sur le sexe et le sang.

Autre point fort pour son délire porno-gore zoophile, « Feeding Time » ne lésine pas sur l’extrême: une jeune femme sexuellement frustrée par son mari (un homo qui l’a épousé pour faire plaisir à ses riches parents) se rend régulièrement au zoo pour fantasmer sur les lions. Elle s’imagine défoncée par les fauves et, faute de mieux, se masturbe devant la cage lorsque les félins sont nourris. Repérée par le gardien du zoo, elle entame une relation avec lui tout en regardant les lions se battre pour leur nourriture. Un jour, ivre de rage, elle blesse son mari et emmène son corps au Jardin zoologique. Tandis qu’elle se fait besogner par son amant, la jeune femme observe les fauves dévorer vivant l’infortuné mari. Mais le twist final lui permettra de satisfaire son fantasme et de sucer un des félins pendant que celui-ci la mange toute crue. Sans doute la nouvelle la plus délirante et originale du recueil, un vrai concentré de porno et de gore non-stop! Comme on dit, pas pour les fragiles, il n’y aurait pas assez de « trigger warning » pour les dissuader de poursuivre la lecture.

D’autres nouvelles sont moins réussies où recourent à des intrigues déjà lues et relues dans le splatterpunk, notamment ce type poussé à bout qui tue son épouse, viole son cadavre par tous les orifices puis finit dévoré par des créatures surgies de l’intimité de la défunte. Tomber amoureux d’une sorcière n’est pas toujours recommandé et tel est pris qui croyait prendre. Du E.C. Comics porno gore trop classique pour susciter l’enthousiasme mais agréable à lire.

Avec ses hauts et ses bas, LIKE PORNO FOR PSYCHO atteint son but : c’est sanglant, déjanté, porno, trash à souhait et cradingue mais les récits restent bien construits et l’humour, certes très noir, en rend la lecture digeste. Dans un genre qui, trop souvent, ne compte que sur la surenchère pour emporter l’adhésion, une petite réussite appréciable.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 22 Mars 2022

MORTE SAISON de Jack Ketchum

Ce roman fut d’abord publié dans la collection « Gore » dans une version largement raccourcie, passant de 280 pages aux 150 permettant de tenir dans le format de la collection. Alors titré SAISON DE MORT, le bouquin est ensuite réédité dans sa version intégrale, celle qui lui avait valu de sévères critiques au début des années ’80. Jack Ketchum, fer de lance du mouvement splatterpunk, y allait trop loin selon l’opinion des gens de bon goût. Son crime ? Avoir transposé un fait divers du XVIème siècle pour aboutir à une sorte de décalque rentre-dedans de « La colline a des yeux » mâtiné de « Massacre à la tronçonneuse ». Soit la déclinaison littéraire des « survivals » si populaires dans les années ’70 (« Survivance », « The Final Terror », « Rituals » et, bien sûr, le plus réputé et respectable « Délivrance »). Ketchum présente donc six copains s’en allant passer un week-end tranquille dans le Maine. Une fois sur place, ils tombent aux mains d’un clan de dégénérés cannibales qui entend bien les utiliser à bon escient : les femmes à la reproduction et les hommes au barbecue.

Avec MORTE SAISON, Ketchum offre un récit très classique, très gore et très cul, cependant moins malsain que son UNE FILLE COMME LES AUTRES. A l’horreur psychologique de ce-dernier, il substitue de nombreuses descriptions vomitives et une réelle sauvagerie. « Le cauchemar ne s’arrête jamais » pourrait constituer le sous-titre d’un roman qui, après une entrée en matière un brin longuette, opte dans sa seconde partie pour une accumulation de passages gore qui laisse peu de répit au lecteur. Assez linéaire, l’intrigue voit les assiégés d’abord attaqués de toutes part finirent par réagir et contre-attaquer de manière également primitive : huile bouillante, couteaux et autres armes improvisés jusqu’au final plutôt déprimant.

Bouquin d’horreur archétypal, MORTE SAISON peut quelque peu décevoir par rapport à sa réputation (surtout que ce genre de survival a été exploité jusqu’à la corde tant au cinéma qu’en littérature) mais reste un jalon important du gore et sa lecture demeure vivement conseillée pour parfaire sa culture.

MORTE SAISON de Jack Ketchum

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Gore, #Horreur, #Splatterpunk

Repost0

Publié le 20 Mars 2022

THE PIG d'Edward Lee

Quasiment inventeur de l’horreur hardcore, du splatterpunk et du pornogore, Edward Lee livre régulièrement des petits bouquins très méchants qui bousculent joyeusement les tabous. Contrairement à la plupart de ses collègues, Lee possède surtout un sens de l’humour certes tordu mais appréciable. Et une imagination suffisante pour élever ses romans au-delà du simple étalage de boucherie sexuelle. Alors, évidemment, nous sommes très loin de l’horreur « grand public » jadis publiée dans des collections de prestige comme « Terreur » ou « J’ai lu Epouvante ». Edward Lee aurait davantage eu sa place chez Gore…quoiqu’il ne soit même pas certain qu’il aurait été accepté là-bas !

THE PIG est pourtant souvent drôle (mais si !) à la manière d’un film des frères Coen. Si ces derniers, après « Fargo », avait décidé de se tourner vers le porno et l’horreur extrême nous aurions eu un métrage proche de THE PIG. Car l’écrivain nous présente une série de personnages sacrément déjantés embarqués dans une intrigue complètement horrible mais aussi loufoque.

Nous sommes dans la seconde moitié des années ’70 avec la « bande son » et les références obligées au punk. Le naïf Leonard désire percer dans la mise en scène. Son rêve ? Réaliser un grand film, quelque part « entre Bergman et Polanski avec un peu d’Hitchcock et de Fulci ». Un bon programme. Mais, suite à diverses péripéties tragi-comiques, le pauvre prend de nombreuses mauvaises décisions, passe 18 mois en prison (avec intermède sodomie inévitable) et se retrouve incapable de rembourser une grosse somme d’argent à la mafia. Comme Leonard est doué avec une caméra, le Parrain éponge sa dette à la condition qu’il tourne des films pour lui. Et voilà Leonard plongé dans le monde du porno underground : golden shower, scatologie, déformations sexuelles et toute une série d’animaux. Car la spécialité de Leonard est la zoophilie. Leonard accueille ainsi les « stars » de sa dernière production : deux junkies à la dérive et un énorme cochon. Or, ce dernier a été volé à une secte religieuse. Et il est maudit. Ce qui avait mal commencé ne peut donc qu’encore plus mal se terminer…

THE PIG s’affirme comme un bel exemple de la « méthode » d’Edward Lee : il ne cherche pas à effrayer, simplement à provoquer une réaction viscérale qui oscille entre la répulsion et le rire. Bien sûr, son humour est sacrément malsain et ce court roman (une centaine de pages) franchit joyeusement toutes les limites avec un barrage continuel de viols, tortures, scènes zoophiles et carnages en tout genre. Le tout de manière très « Grand Guignol » dans ses excès. Le dernier acte vire au fantastique pure avec l’influence du cochon maudit : après avoir été dévoré par le héros le porc de l’angoisse transforme celui-ci en un monstrueux Hulk démoniaque. Si THE PIG sera réservé aux estomacs bien accroché, THE PIG est plutôt fun à condition de suivre l’auteur dans son délire !

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Gore, #Horreur, #Humour, #Erotique, #Splatterpunk

Repost0

Publié le 14 Février 2022

FIRENZE ROSSA de David Didelot

Fanéditeur bien connu, David Didelot revient à la collection Karnage dont il avait signé le volume initial (sous le pseudo de Talion), SANCTIONS. Après ce premier méfait très « porno-gore », FIRENZE ROSSA rend, cette fois, hommage à deux des grandes passions de Didelot, le giallo et le Monstre de Florence. L’auteur met ainsi en scène, quoique de manière détournée, le plus célèbre des tueurs en série italiens. Actif pendant une vingtaine d’années, « il mostro » entame sa croisade meurtrière en 1968 en tuant un jeune couple (un crime que certains refusent néanmoins de lui imputer). Huit ans plus tard, il récidive, tuant un autre couple occupé à faire l’amour dans leur voiture. La fille est défigurée par 97 coups de couteau et une branche de vigne enfoncée dans son intimité. Après une longue éclipse, le monstre de Florence revient sur le devant de la scène en juin 1981 : six couples seront tués, de manière similaire, en quelques années. En septembre 1985, « il mostro » disparait. Son identité ne sera jamais révélée.

Le journaliste Mario Spezi (devenu, dans le roman, Mario Brezzi) rédige, en 1983, un livre non fictionnel qui relate cette affaire. Plusieurs films parleront également de l’enquête, de manière beaucoup plus libre : « Il mostro di Firenze », « The killer is still among us », « Hannibal » (adapté du roman de Thomas Harris), etc. Mario Spezi, associé à l’auteur de thriller Douglas Preston, revient sur l’affaire en 2008 avec LE MONSTRE DE FLORENCE. David Didelot, qui a déjà écrit un zine complet sur le sujet, s’en inspire cette fois, mêlant à ce « true crime » son amour du giallo, de l’érotisme et des bandes dessinées pour adultes italiennes (les fumetti). Pour l’amateur, c’est donc un festival de références aux actrices du « cinéma rose » (soft ou hard) comme Lili Carati, Laura Gemser et quelques autres, sans oublier les érotiques de Joe d’Amato, une poignée de giallo (avec même une référence au pire d’entre eux via un titre de journal) en particulier les plus crasseux (« Giallo a Venezia » ou « Play Motel »), la bande dessinée porno, etc.

L’auteur nous invite donc à suivre une enquête bien sanglante qui plonge dans les bas-fonds de Florence, au cœur de la fange, avec clubs libertins, viols sordides, urologie, partouzes, etc. Guère étonnant qu’une sorte d’ange de la vengeance vienne s’incruster dans le paysage pour nettoyer tout ça à coup de scalpels.

Moins extrême que SANCTIONS (mais, cependant, fort sanglant et cul, que l’on se rassure !), ce deuxième roman se montre plus maitrisé avec plusieurs intrigues en parallèles qui, forcément, se rejoignent lors d’un final satisfaisant. L’auteur n’hésite pas à plier la réalité à sa plume pour imaginer un monde où le monstre est démasqué, terminant son récit de manière classique et effective. Un bel hommage au giallo dont nous aurions tort de nous priver !

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique, #Gore, #Horreur, #Policier, #Thriller, #Splatterpunk

Repost0

Publié le 8 Février 2022

DJINN de Sam West

Sam West est un auteur britannique spécialisé dans le splatterpunk, l’extrême horreur et le porno-gore. Dans DJINN, le romancier nous présente Pam Wilkins, laquelle n’a pas gagné le grand prix au jeu du destin. Grosse, moche, sans ambition, elle se fait battre par son petit copain et nettoie les toilettes pour gagner son misérable salaire. Comme disait Kurt « elle se déteste et veut crever ». Toutefois, un jour, elle découvre une lampe magique. Et qui en sort ? Un génie bien sûr, ou plutôt un djinn, autrement dit un démon oriental qui lui promet tout ce qu’elle désire. Ou presque : il lui accorde six vœux à condition d’accomplir différentes tâches dégradantes. Le djinn lui demande ainsi de boire l’eau croupie des toilettes. Pam accepte. Ce n’est qu’un début, évidemment.

Splatterpunk et porno-gore ne sont pas réputé pour leur finesse et DJINN ne cherche pas à revitaliser le genre ni à se montrer particulièrement original. Le déroulement de l’intrigue se montre ainsi très prévisible et linéaire avec un développement quasi nul. Quoique le personnage principal occupe toutes les scènes, le lecteur n’aura pas beaucoup de précisions la concernant. Elle est juste vénale, détestable et immonde. Si Divine était encore de ce monde elle pourrait jouer son rôle dans une adaptation signée John Waters. Bref, si la première moitié du bouquin reste correcte et propose les passages classiques du genre (viols, tortures, etc.), la suite peine à convaincre. Ainsi, après une partie relativement sobre qui se montre distrayante et relativement bien menée, la suite se vautre dans la surenchère et la scatologie. Quitte à perdre toute crédibilité et à sombrer dans l’excès pour l’excès, l’auteur se fait plaisir et en rajoute dans le trash total. Notre héroïne se fait sauter par un clochard, est « gangbangée » par trois voyous, suce six kikis, boit des litres de sperme et permet à un chien de l’enculer. Pour les habitués de l’extrême, rien de très novateur, juste la routine du porno gore crasseux. Mais les descriptions sont très longues, au point que la narration – plutôt convaincante dans les soixante premières pages – se délie complètement et donne envie de survoler en diagonale l’énième dégueulasserie imaginée par le romancier.

DJINN possédait un certain potentiel et sa thématique, certes traditionnelle, laissant espérer une réelle originalité. Malheureusement le bouquin retombe dans les travers du splatterpunk et l’impression reste mitigée. Censé donner la nausée, le livre suscite surtout l’ennui. Parfois trop c’est juste…trop.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 28 Janvier 2022

PORN de Matt Shaw

Nouvelle livraison dans le domaine de la littérature extrême, PORN mérite bien son titre. Matt Shaw, né en 1980, appartient à cette nouvelle génération d’auteurs qui semble écrire plus vite que son ombre. Fan de Freddy, il propose des kilos de bouquins, souvent courts, dans le genre splatter punk ou porno gore. Shaw se définit comme un auteur d’extrême horreur et se spécialise dans un mélange de sexe et de violences brutales. En dépit de son côté brutal, PORN se montre cependant réussi et construit, proposant une montée progressive dans la sauvagerie, une intrigue qui se tient et une fin surprenante.

L’auteur plonge dans l’industrie du X par l’intermédiaire d’une apprentie actrice qui, lassée de ne pas trouver de travail « traditionnel » atterrit sur les tournages hard. Le romancier nous raconte alors son itinéraire avec ses bons et ses mauvais côtés, ses questionnaires sur ses pratiques sexuelles acceptées ou non, ses partenaires sympas ou pas, ses réalisateurs plus ou moins bienveillants,…Néanmoins pour un roman « porno gore » la première partie de l’équation ne suffit pas : l’intrigue doit évoluer et, bien sûr, pas de manière positive. Car notre apprentie porn-star accepte un jour un contrat pour un tournage un peu louche. Elle s’y rend cependant accompagnée de son meilleur ami, estimant ainsi être suffisamment protégée contre toute mauvaise expérience. Elle s’étonne cependant des nombreux « extras » présents sur le plateau en plus de l’acteur principal et du réalisateur. Et, hélas, le copain est égorgé. Tant pis pour la protection. Les « extras » ont payés pour la violer, la torturer et la tuer devant la caméra. Heureusement, elle s’échappe et, logiquement, revient se venger et de manière bien sanglante. Raconté en flashbacks, l’intrigue fonctionne efficacement. Le lecteur s’attache à l’héroïne et prend évidemment son parti, comme dans tout bon « rape and revenge » qui se respecte. Car c’est bien à ce genre cinématographique aussi fun que décrié que Matt Shaw rend hommage bien qu’il le revisite façon torture porn en surfant sur le mythe des snuff movies. Ici les parties « rape » et « revenge » sont imbriquées, rendant la lecture plus plaisante et moins linéaires. Le méchant aura sa punition pour le plus grand plaisir du lecteur : Butt plug puis gode taillé en pointe inséré dans son fondement, testicules broyés à coup de marteau, blessures innombrables…Avec, cependant, l’envie de le maintenir en vie jusqu’à l’intervention d’une tronçonneuse…PORN donne au lecteur ce qu’il cherche, et même un peu plus : beaucoup de sexe, beaucoup de gore et, petit plus appréciable, une caractérisation travaillée de sa protagoniste principale, une construction habile et un twist étonnant. Une bonne surprise dans un genre qui en compte peu.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique, #Gore, #Horreur, #Roman court (novella), #Splatterpunk

Repost0

Publié le 16 Janvier 2022

THINGS HAVE GOTTEN WORSE SINCE THE LAST TIME WE SPOKE d'Eric LaRocca

Eric LaRocca est un auteur spécialisé dans l’extrême horreur et le porno avec une forte dominance gay. Ce récit est entièrement construit à partir de la correspondance entretenue en ligne par deux jeunes femmes, Zoe et Agnes, réunies suite à une banale vente sur Internet. Le prologue nous apprend pourtant que le Henley’s Edge Police Departement a collecté ces informations, certaines ayant été gommées pour ne pas interférer avec l’enquête. Cette introduction (fictionnelle) et le titre choisi annoncent immédiatement que la relation amicale puis amoureuse entre les deux demoiselles va prendre un tour tragique. Agnès désire vendre, pour environ 250 dollars, un éplucheur antique ayant appartenu à sa grand-mère et utilisé par le compositeur Charles Ives. Cette description attire Zoe qui se propose de l’offrir à son grand-père, un fan d’Ives. Après une série d’échanges innocents, la relation cordiale se transforme en amitié puis en attirance. Zoe suggère ainsi à Agnès d’assumer davantage sa féminité, par exemple en portant une robe rouge provocante au bureau. Rapidement, Agnès accepte les demandes de sa correspondance et « signe » un contrat instaurant entre elles une relation teintée de sadomasochisme. Sans jamais se voir, les deux femmes sont entrainées dans une spirale de perversions et Agnès devient la « chose » de Zoé. Jusqu’au final cradingue proche du David Cronenberg des débuts, au cours duquel Agnes s’intoxique volontairement pour porter un ténia qui la martyrise, substitut au bébé que Zoé ne peut lui donner.

Ramassé sur 102 pages, ce court roman se lit très vite, la forme « épistolaire » moderne en rend d’ailleurs la construction rythmée et addictive. Une plongée sans doute trop brève (l’acceptation du contrat par Agnès semble peu crédible après si peu de temps) mais indéniablement efficace dans les tourments de deux psychés sacrément perturbées. L’ensemble fonctionne bien, l’auteur parvenant à maintenir l’intérêt malgré une intrigue minimale et une fin attendue. Car si « tout a empiré depuis la dernière fois qu’on s’est parlé » la seule issue ne peut-être qu’une mort sanglante et brutale pour la principale protagoniste. Sans verser dans l’extrémisme de certains romans courts de « splatterpunk », le bouquin reste perturbant et malsain. Fragiles s’abstenir !

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Horreur, #Roman court (novella), #Thriller, #LGBT, #Splatterpunk

Repost0

Publié le 6 Décembre 2021

THE HAUNTED VAGINA de Carlton Mellick III

Bon, avec un tel titre, l’amateur comprend immédiatement à quoi s’attendre. Nous sommes dans le genre littéraire « weird » ou, plus encore, le « Bizarro », un style initié à l’orée des années 2000 et qui se veut l’équivalent du cinéma culte ou grindhouse. Proche du splatter punk, le tout se vautre joyeusement dans le gore outrancier et le sexe tordu mais, alors que le splatter punk se veut réaliste (avec en référence moderne le torture porn), le Bizarro joue surtout la carte du surréalisme et l’imagination complètement délirante des auteurs ne s’autorise aucune limite. Les influences sont donc Philip K. Dick, William Burroughs, le Ero guro japonais, le surréalisme, le gore, le porno, la SF,…bref tout ce qui est de mauvais genre et hors du mainstream avec l’envie de proposer une littérature extrême, délirante mais aussi fun et surtout bizarre.

Ici, nous assistons aux aventures sexuelles de Steve et de sa copine, la très chaude Stacy. Problème, cette dernière a une chatte hantée. Oui oui, cette fois Satan l’habite pour de vrai. Ou presque. En réalité, le trou d’amour de Stacy est un tunnel donnant sur un autre monde. D’où la stupéfaction de Steve, on le comprend, lorsque sa compagne accouche d’un squelette qui finit par se désagréger. Stacy a la solution : faire entrer Steve en elle. Littéralement. A coup de lubrifiant et de branlette frénétique la demoiselle distant son vagin au-delà des limites physiques acceptables. Même dans le porno crade on n’a jamais vu pareil dilatation. Donc Steve s’y engouffre et découvre l’existence, dans la foufoune de Stacy, de tout un univers façon Fantasy.

La première partie de ce court roman (une centaine de pages) est la plus réussie avec ses prémices hallucinantes et ses scènes étrangement sexuelles plus « what the fuck ? » (c’est le cas de le dire) les unes que les autres. La seconde partie est plus classique, le héros se retrouvant dans un univers plus conventionnel qui cultive les tropes de la fantasy. Il reste toutefois de bons moments, notamment lorsque le héros manque d’être noyé par un torrent de spermes alors que sa copine s’offre un coup d’un soir. Ou lorsqu’une séance de masturbation de la demoiselle a des répercussions dignes d’un tremblement de terre (ou de chair) dans son intimité. Au final, le lecteur passe un bon moment et reçoit, grosso modo, ce qu’il attendait d’un court roman intitulé THE HAUNTED VAGINA. Pour les amateurs de romans romantiques ou philosophiques choisissez un autre bouquin.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 25 Novembre 2021

GENITAL GRINDER de Ryan Harding

Empruntant son titre à un morceau instrumental de Carcass et adoubé par Edward Lee en personne qui nous avertit dans la préface du côté extrême du bouquin, ce recueil de nouvelles constitue une bonne surprise.

Le splatterpunk, genre littéraire totalement déjanté qui aligne à longueur de pages sadismes, tortures sexuelles et passages vomitifs, peut vite lasser, surtout dans la forme d’un roman. En optant pour le format court, l’auteur évite beaucoup d’écueils. Il prend d’abord le soin d’écrire de véritables nouvelles, avec une intrigue et des personnages, ne se contentant pas d’aligner les passages dégueulasses même si ceux-ci sont évidemment très nombreux. La première histoire donne le ton et parait de prime abord une variation sur une nouvelle jadis publiée dans le recueil HISTOIRES DE SEXE ET DE SANG : un homme ramène chez lui une obèse qui décède en pleine « action », s’écroulant sur son partenaire et le coinçant sur le lit. Ryan Harding dévie ensuite du scénario imaginé par le récit précité et propose une conclusion différente mais tout aussi crade. La deuxième histoire parait, elle, moins intéressante et sombre un peu trop dans le « full shocks ahead », impliquant un cinglé qui se sodomise avec une brosse de toilette tout en violant un cadavre en s’aspergeant de pisse. Ah oui j’avais oublié de mettre un avertissement. Bon tant pis. Comme disait l’autre « le lecteur est prévenu ». Nous retrouvons nos deux malades mentaux quelques pages plus loin pour un exercice de « snuff movie » avec viols et tortures à gogo.

La troisième histoire se révèle bien plus intéressante et plus proche de l’horreur mainstream (avec quelques détails « beurk » quand même) : un type découvre que son père était un tueur en série. Plutôt que le dénoncer, il imagine de tuer sa femme puis de faire porter le chapeau à papa. Mais tout ne se déroule pas comme prévu. Un très bon récit, enlevé, bien ficelé, aux twists nombreux et saupoudré d’une bonne dose d’humour noir qui oscille entre horreur et thriller. Rien que pour cette histoire, le recueil mérite la lecture !

Autre histoire d’humour noir : la relation qui se noue entre un jeune ado sexuellement frustré et un tueur en série qui garde un harem de proies féminines dans sa cave. Plutôt que de le dénoncer, le gamin décide de participer joyeusement à ses crimes. Un petit côté « Un élève doué » de Stephen King mais version courte et beurk à souhait avec les inévitables conventions du splatterpunk : viol, tortures sexuelles, cannibalisme et autres carnages.

La dernière nouvelle, qui tourne autour du bug de l’an 2000, des théories apocalyptiques et de l’art pouvant créer le réel se montre, elle aussi, efficace.

En résumé, un recueil plaisant pour découvrir le splatterpunk bien que, paradoxalement, la nouvelle titre soit la plus faible du lot.

 

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique, #Gore, #Horreur, #Recueil de nouvelles, #Splatterpunk

Repost0