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Publié le 12 Août 2022

CAPTAIN AMERICA : BLOOD AND GLORY

Mark Gruenwald continue son très long run sur Captain America avec les épisodes 398 à 410, rassemblés dans un nouveau épais volume des « Epic collection ». Les premiers épisodes proposés ici sont assez déstabilisants, ils participent au vaste crossover Marvel du début des années ’90, OPERATION GALACTIC STORM. Le lecteur ressent donc clairement les manques puisque les épisodes proposés sautent bien des éléments de l’histoire. En dépit de ce côté fragmenté, l’ensemble donne envie de se plonger davantage dans ce crossover (disponible en Epic, ça tombe bien !).

Comme le Captain est dans l’espace, les « remplaçants » gèrent les problèmes terrestres et US Agent et le Faucon partent délivrer Demolition Man. Pendant ce temps, Crossbones capture la petite amie du Cap’, Diamondback et tente de la retourner, au propre comme au figuré. Crâne Rouge, lui, rassemble toujours sa petite armée de super méchants. Les différentes lignes narratives sont assez éclatées et ne trouvent un aboutissement que dans les derniers chapitres.

Cependant, le gros du volume se consacre à la fameuse intrigue du « Cap Wolf ». En effet, parti à la recherche de John Jameson, la Sentinelle de la Liberté, aidé de Docteur Druid, tombe sur une ville peuplée de lycanthropes. Wolverine, Wolfsbane, Werewolf by Night et quelques autres se retrouvent embarqués dans ce récit qui culmine lorsque Cap’ lui-même devient un loup-garou ne s’exprimant plus que par des grognements bestiaux. Tout ça peut sembler ridicule (ça l’est un peu), quelque peu tiré en longueur (peu aidé par l’habitude de cette époque de répéter, par le texte, ce qu’on voit à l’image) mais l’ensemble reste divertissant et finalement mémorable… bien que pas toujours pour les bonnes raisons. Les intrigues de complément, plus courtes, autour de la relation qui se noue entre Crossbone et Diamondback fonctionnent elles aussi de manière efficace et se montrent plus mâtures et sérieuses. Le tout aurait mérité d’aller plus loin dans le côté violent / syndrome de Stockholm / malsain mais dans le cadre d’une production grand public cela reste crédible et bien mené.

La fin du volume se consacre à un crossover d’environ 160 pages entre Cap et le Punisher, forcément opposés sur la manière de rendre la justice. L’intrigue, assez classique, donne davantage dans le thriller d’espionnage que l’action super héroïque. Au fil du récit, le manichéisme initial s’efface et nous plongeons dans la zone grise de la politique fiction avec ses magouilles et autres combines gouvernementales. En parallèle les deux héros finissent par s’apprécier jusqu’à un final très convaincant dans sa simplicité. Les dessins, également plus sombres et adultes, sont adaptés à cette intrigue de bonne tenue.

BLOOD AND GLORY est donc un Epic en demi-teinte, alourdit par des « morceaux de crossovers » et une narration parfois bien lourde (toutes ces redondances fatiguent !) mais globalement plaisant. La saga du « Cap Wolf » reste fun, les sous-intrigues liées à Crossbones se montrent intéressantes et le crossover final avec Punisher confère au personnage une tonalité plus adulte et violente bienvenue.

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Publié le 8 Juillet 2022

DAREDEVIL TOME 2: AUCUN DIABLE, JUSTE UN DIEU de Chip Zdarsky

Matt Murdock ne veut plus être Daredevil. Il ne veut même plus être avocat. Le voilà, par conséquent, plongé dans une nouvelle crise de foi. Le Caïd, de son côté, renonce à son empire du crime et redevient Wilson Fisk, décidé à entrer dans la légalité et à s’occuper davantage de ses fonctions de maire de New York. De son côté, Cole, le flic intègre, se frotte à ses collègues, tant ceux qui trouvaient bien pratique de laisser Tête à cornes effectuer l’essentiel du boulot que ceux qui appréciaient les pots de vin.

Ce deuxième tome de Daredevil aurait dû s’appeler Matt Murdock puisque lui seul apparait le long de ces 112 pages. Le récit prend son temps, sorte de « Daredevil no more », étalé sur cinq épisodes. Car même si on sait que Daredevil finira par reprendre du service, pour l’instant il reste aux abonnés absents. Comme dans ces vieux kung-fu dans lesquels Bruce Lee ou Wang Yu attendaient la dernière bobine pour rendre coup pour coup, DD apprécie sa retraite. Et, bien évidemment, il part draguer une libraire malheureuse en ménage. Sans savoir qu’elle appartient à un « clan » mafieux.

Ce deuxième tome approfondit la mythologie du principal protagoniste avec une approche adulte et sérieuse. Pas de vilains costumés, pas de grosses bastons d’encapés,…Juste un type qui a décidé de raccrocher le pyjama et se pose des questions sur Dieu, la justice, la place de la police, la manière de résoudre des problèmes par la force ou non, etc.

Dès lors, l’intrigue évolue lentement avec un côté feuilletonesque, voire soap : le flirt de Matt avec Mindy la libraire, la reconversion légale de Fisk, les démêlées de l’intègre Cole avec ses collègues ripoux, etc. Murdock, bien présent mais en quelque sorte un peu en retrait, reste toujours perturbé par ses contradictions. Il continue de professer sa foi catholique tout en reconnaissant l’état déplorable du monde. Un constat à mettre en parallèle avec sa défense du système judiciaire dont il est pourtant forcé de reconnaitre les faiblesses. Et avec sa mission de justicier qui l’oblige à prendre cette même justice en main, devant ainsi recourir à des méthodes qu’il désapprouve.

Venu de l’Inde, Lalit Kumar Shama propose des dessins de bonne facture, certes en deçà de ceux de son prédécesseur mais néanmoins agréablement maitrisés, surtout au niveau des ambiances et des décors, les personnages étant un peu moins bien brossés. Rien de grave, nous sommes loin des horreurs d’un Ramos sur Spiderman ou du photo réalisme mal digéré d’un Larocca sur Star Wars.

Malgré quelques bouffées d’action, l’essentiel de ce tome se consacre donc à cette exploration des sentiments du héros et à ses interrogations théologiques, philosophiques et existentialistes. Daredevil a toujours été un des protagonistes les plus intéressant, attachant et « torturé » de la Maison des Idées. De plus, il a souvent eu la chance de bénéficier de scénaristes talentueux qui ont livrés des prestations remarquées. Dans cette tradition (établie par Frank Miller et sa révision définitive de DD), Chip Zdarsky poursuit un run pour le moment exemplaire. L’auteur démontre, si besoin était, que les comics ont sacrément évolués dans le bon sens depuis les petites histoires emballées en 20 pages où le héros se contentait de savater le « vilain de la semaine ». On attend la suite, annoncée par un cliffhanger en guise de dernière planche, avec impatience.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #BD, #Daredevil, #Marvel Comics, #Superhéros

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Publié le 24 Juin 2022

MARVEL EPIC COLLECTION - CAPTAIN AMERICA: THE BLOODSTONE HUNT

Un nouveau épais tome de la collection Epic. Il comprend les épisodes 351 à 371 de la série Captain America, datant de la toute fin des années ’80. Mark Gruenwald poursuit l’écriture de ce très long run qui s’inscrit dans la suite du précédent et réussi THE CAPTAIN.

Où en sommes-nous ? Steve Rogers est redevenu le Captain America, récupérant son bouclier et son costume. John Walker, son remplaçant, accepte de se mettre en retrait. Mais, lors d’une conférence de presse, Walker est abattu par un sniper. Le Captain, Peggy Carter, Nick Fury et Battlestar mènent l’enquêtent. Ils apprennent que Walker est toujours vivant : le gouvernement lui a donné une nouvelle identité secrète, celle de U.S. Agent. Les intrigues suivantes placent Cap’, à la tête des Avengers, face aux Super Soldats Soviétiques. Redevenu enfant à la suite d’un sortilège, Cap’ infiltre une secte menée par Mother Night.

L’arc qui donne son titre à cette anthologie s’étend sur six épisodes : le Baron Zemo recrute Batroc, l’expert français de la savate à l’accent impayable, Machette et Zaran pour reconstituer une pierre magique. Une pièce très plaisante, qui voit Cap’ associé à une Diamondback chaude comme une baraque à frites. La « bloodstone hunt » est très agréable à lire, plein de rebondissements, d’action et d’aventures, avec le toujours fun Batroc au code de l’honneur particulier qui émaille ces combats de « sacrebleu » et autre « m’sieur ».

La suite implique Crossbones, le retour de Crâne Rouge et un détour par le crossover « Acts of Vengeance » (en 3 parties). C’est également plaisant et une lecture des épisodes enchainés gomment certains défauts (c’est parfois trop lent et quelques histoires sont médiocres). Cela reste typique du comic-book de cette époque, avec souvent une narration un peu pesante ou des pensées redondantes des héros dont on pourrait se passer en regardant simplement les images. Mais, dans l’ensemble, le lecteur passe un bon moment.

Le côté plus politique, violent et mâture de THE CAPTAIN s’efface devant des récits surtout basés sur l’action et les combats classiques contre des super méchants. Parfois longuet (le destin de John Walker se devine en 2 pages mais prend plusieurs épisodes), parfois naïf (la romance reste un brin neuneu et Diamondback se la joue vraiment chaudasse émoustillée par Cap’), tout cela possède le charme du bon comics mainstream d’antan.

De leurs côtés, les dessins sont d’un bon niveau général, pas trop détaillé mais pas bâclés non plus. On retrouve évidemment le mélange habituel de mâles très musclés et de femelles sexy portant des tenues improbables et peu pratiques. Rien de honteux et rien de fantastique, du boulot honnête, illustratif mais dynamique.

En récit annexe, le combat entre Cobra et Mr Hyde poursuit le travail du scénariste sur sa Société du Serpent. Un récit « au long cours » sur les super-vilains ophidiens plutôt sympa. En prime, quelques guest stars apparaissent, comme John Jameson en pilote. La Némésis de toujours, Crâne Rouge, est de la partie mais se voir ravir la vedette par le nouveau venu, le redoutable Crossbones.

Bref, BLOODSTONE HUNT demeure un tome sympathique à conseiller aux fans du personnage.

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Publié le 22 Juin 2022

THE FURTHER ADVENTURES OF RED SONJA de Roy Thomas

En pile deux cents pages, ce recueil permet de retrouver l’héroïne de Robert Howard dans sa version dessinée, bien éloignée de celle apparue dans la nouvelle « Sonya la rousse ». Déplacée de la Renaissance à l’âge hyperboréen de Conan, vêtue d’un mini bikini / cotte de mailles, notre demoiselle a été violée et a vu ses parents massacrés. Dès lors, elle a appelé la Déesse de la Vengeance qui lui a offert force et habileté à l’épée en échange du vœu de ne coucher avec aucun homme sauf si celui-ci triomphe de Sonja. Le personnage a, depuis, vécu de nombreuses aventures en comics. Dans les années 80, un projet de film est lancé. Un scénario servira de David C. Smith sert de base à un roman, coécrit par Richard L. Thierney, The Ring of Ikribu. Cinq autrer suivront. Un film, avec Brigitte Nielsen dans le role-titre et Big Arnold en guest-star sort finalement en 1985, le plutôt sympa “Kalidor”.

Cette compilation reprend de nombreuses histoires courtes précédemment publiées dans les magazines dédiés à Conan, en particulier « Savage Sword of Conan ». Les récits sont efficaces, assez classiques et reprennent les conventions de la Fantasy : magiciens farfelus, créatures monstrueuses, tyrans très méchants, etc.

On débute avec « She Devil with a sword » qui traite de la lycanthropie et « Day of the sword » qui sert d’explication et d’origine à Red Sonja. Originellement publiées en noir et blanc, ces histoires ont été adéquatement colorisées et se révèlent très plaisantes. The Ring of Ikribu est adapté dans une longue histoire en quatre parties bien menée et convaincante. La caractérisation des personnages reste rudimentaire mais Red Sonja est bien définie et les intrigues, ramassées sur peu de pages, fonctionnent joliment. La plupart des scénarios sont bons voire très bons, les dessins sont de qualités et l’ensemble se montre très divertissant.

Des intrigues rondement emballées, de la magie, quelques touches de violence sanglante, une pincée d’érotisme, des créatures surnaturelles,.. Le lecteur en ressort satisfait.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #BD, #Conan, #Fantasy, #Marvel Comics

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Publié le 17 Juin 2022

DAREDEVIL TOME 1: CONNAITRE LA PEUR de Chip Zdarsky & Marco Checchetto

En 2019, le scénariste canadien Chip Zdarsky se voit confier la reprise de Daredevil, succédant à Charles Soule et à l’événement DEATH OF DAREDEVIL. Dans ce nouveau statu quo, Matt Murdock se remet de l’accident qui a failli le tuer. Il prend des antidouleurs, drague dans les bars et opère toujours sous l’identité du Diable Rouge. Pendant ce temps, Wilson Fisk, le Caïd autoproclamé, devenu maire de New York, a lancé une vaste croisade contre les encapés et, en particulier, Tête à cornes. Les flics, de leur côté, évitent de mentionner les interventions de DD, lesquels entrainent surtout un surplus de paperasse. Pourtant, l’inspecteur Cole, fraichement débarqué en ville, ne l’entend pas ainsi. Il souhaite coffrer Daredevil, qu’il considère comme un justicier. Matt, lui, souffre encore une fois d’une crise de foi. Il discute avec le père Cathal, qui l’avait déjà aidé après l’accident l’ayant rendu aveugle, de péché, de Dieu, etc. Peu après, sous le costume de Daredevil, il empêche un cambriolage mais tue involontairement un des truands. Cela provoque chez Matt une profonde remise en question de sa mission et de ses méthodes.

Pour cette nouvelle série en forme de soft reboot, le scénariste relance le héros mais tient compte des événements antérieurs. Ces cinq épisodes montrent par conséquent un Matt Murdock peu en forme, en quête d’une relation stable, brisé et prenant des antidouleurs. Il est loin d’être performant en tant que superhéros : il manque de tomber en jouant les acrobates et se fait sérieusement malmené par des petits truands. Au point que le reste des encapés urbains lui conseille de raccrocher les gants et le masque.

Daredevil est sans doute l’un des personnages les plus intéressants de Marvel : ses pouvoirs sont très limités et son principal, son sens radar, compense « simplement » sa cécité. Il a toujours fait partie des héros urbain et réalistes, aux côtés de Luke Cage, Jessica Jones, Punisher et, dans une certaine mesure, Spidey. Bref, Tête à cornes n’est jamais meilleur que lorsqu’il s’occupe de problèmes modestes, « à hauteur d’hommes », loin des conflits cosmiques et des super vilains tout-puissants. Ici, encore une fois, il se débat avec ses doutes, sa foi, ses interrogations sur la réponse à apporter à la criminalité endémique de son quartier, etc.

Rien qui n’ait été abordé précédemment dans la série mais ce premier tome reste néanmoins une belle réussite, joliment écrit, très crédible et fort bien dessiné. Un très bon départ pour ce renouveau.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #BD, #Comic Book, #Marvel Comics, #Superhéros, #Daredevil

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Publié le 10 Juin 2022

MARVEL EPIC COLLECTION - CAPTAIN AMERICA: THE CAPTAIN de Mark Gruenwald

Encore un épais volume de la « Epic Collection ». Il succède à deux collections sympathiques, SOCIETY OF SERPENTS et JUSTICE IS SERVED, poursuivant l’idée d’un Steve Rogers jetait dehors par le Gouvernement. Du coup Steve poursuit sa croisade mais sous le sobriquet plus sobre de Captain. Pendant ce temps, John Walker, alias Super Patriote, est engagé pour reprendre le flambeau et, surtout, le bouclier.

En 20 épisodes pour 520 pages, THE CAPTAIN développe ce récit et suit, en parallèle, les deux incarnations de la Bannière Etoilée. Steve Rogers se retrouve ainsi entouré du Faucon, de Demolition Man, de Nomade et de la totalement inutile Vagabond. Walker, de son côté, sombre dans la folie furieuse lorsque son identité est dévoilée et ses parents assassinés. La Society Of Serpents revient également sur le devant de la scène avec une Diamondback chaudasse et une multiplication des méchants amusante. Une vingtaine de vilains « reptiliens » se disputent la tête de l’organisation sur laquelle Viper lance une sorte d’OPA. Les membres de la Société sont vraiment divers, ils vont de gugusses costumés sans véritable pouvoir à des super criminels plus dangereux et puissants. Leur réunion fait donc sourire mais retrouve le côté outrancier et divertissant des comics d’antan.

Conspirations, combat de Captain contre Iron Man (en pleine guerre des armures), affrontement avec l’un ou l’autre vilains de seconde zone, passages WTF (Ronald Reagan transformé en serpent monstrueux après avoir été drogué par la Société),…beaucoup de choses se passent et, franchement, la plupart d’entre elles sont fun et énergiques. Bien sûr, on n’échappe pas à quelques passages risibles, à une caractérisation parfois fluctuante ou minimale des personnages (Nomade est pénible, Vagabond devrait recevoir un autocollant « sert à rien » sur le front, Diamondback a des yeux qui crient braguettes à chaque apparition d’un encapé musclé), à des costumes tout en excès, etc. Les bulles de pensées, un peu trop nombreuses, ralentissent souvent l’intrigue et sont redondantes par rapport aux dessins. La qualité est également en dent de scie : si la plupart des épisodes sont réussis d’autres restent anecdotiques. Heureusement, les premiers sont plus nombreux que les seconds.

Bref, si on supporte les bémols habituels des comics des années ’80 (tout en poses iconiques et en dialogues grandiloquents), ces défauts n’en sont, en réalité, pas vraiment.  Ils servent simplement à accroitre le potentiel d’une intrigue dans l’ensemble bien gérée malgré une longueur conséquente (près de deux ans de publication quand même !).

Si le récit ne cherche pas à se montrer plus profond qu’il ne l’est, l’auteur s’attaque assez frontalement aux excès du patriotisme et du vigilantisme. Il pose aussi la question de la problématique des héros costumés et la nécessité de protéger leur identité (anticipant CIVIL WAR). Bref, THE CAPTAIN combine le côté déjanté des comics (costumes folkloriques et plans de domination absurdes) avec leurs aspects plus sérieux. D’ailleurs, pour un comic Marvel mainstream, l’ensemble ne détourne pas les yeux de la violence lorsque le nouveau Cap’ se déchaine et se venge des meurtriers de ses parents.

Visuellement, THE CAPTAIN bénéficie de planches classiques avec des compositions traditionnelles et des dessins efficaces : propres et nets sans être fulgurants, ils servent le récit pour un résultat souvent enthousiasmant. A l’image de cette collection de belle tenue, à conseiller aux amateurs de la Sentinelle de la Liberté.

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Publié le 6 Mai 2022

SPIDERMAN: LA SAGA DU REDEMPTEUR de Peter David

Également connu sous l’appellation « La mort de Jean DeWolf », LA SAGA DU REDEMPTEUR reste un des classiques de Spidey, souvent reprise en haut des classements de ses meilleures aventures. Réalisée au milieu des années ’80, cette saga se distingue par une tonalité sombre et sérieuse éloignée des habituelles vannes lancées par l’Araignée préférée du quartier. Ici, le vilain, le Rédempteur (ou Sin-Eater) s’éloigne radicalement des super criminels folkloriques : c’est un taré, un vrai, qui se lance dans une croisade purificatrice armé d’un seul fusil à double canon. Au début du récit, notre Rédempteur tue Jean DeWolf, une des rares flics à apprécier Spiderman. Dès lors, ce dernier, qui porte à l’époque son costume noir, se lance à sa recherche, aidé par Daredevil et un policier et collègue de la défunte, le sergent Stan Carter, ancien du S.H.I.E.L.D.

Peu après, le Rédempteur fait une nouvelle victime, un juge ami et mentor de Matt Murdock. Par la suite, alors qu’il évite une balle lui étant destinée, Spidey provoque la mort accidentelle d’un passant…Devenu véritablement enragé, notre monte-en-l’air pourrait bien franchir la ligne rouge si l’Homme sans peur n’était pas là pour l’obliger à retenir ses coups.

Cet arc reste une pierre angulaire de la mythologie arachnéenne. Outre la mort d’un personnage importante, il marque aussi une collaboration accrue entre Spidey et DD, ce-dernier dévoilant à Peter son identité lors de l’épilogue afin d’égaliser les choses : DD a, en effet, percé à jour l’identité secrète de Spiderman en comparant son rythme cardiaque à celui de Peter. L’intrigue, entre polar et « vigilante », fonctionne parfaitement et la révélation concernant le Rédempteur se montre fort bien amenée et surprenante.

LA SAGA DU REDEMPTEUR se compose de deux parties, publiées dans « Peter Parker The Spectacular Spiderman ». La première, en quatre épisodes, va des N°107 à 110, la suite occupe les N°134 à 136. Cette séquelle, un peu moins réussie mais néanmoins très efficace, prend place un an après les premiers événements : le Rédempteur est un infirme, brisé physiquement et mentalement par Spidey. Libéré il ne trouve aucune possibilité de réinsertion et accepte de monnayer ses « mémoires » à un journaliste, ce qui suscite à nouveau la fureur de Spidey. Mais celui-ci se sent également coupable d’avoir rendu infirme son ennemi, ce que met à profit Electro. Plus classique, plus typiquement « super héroïque », ce coda à la saga n’en reste pas moins largement supérieur à la plupart des histoires de Spidey lues jusque-là.

En résumé, les deux volets de cette saga forme une belle et puissante réussite avec des dessins impeccables (et quelques clins d’œil comme la présence de Charles Bronson parmi les passants) et une intrigue pertinente qui n’a pas vieilli d’un iota. Définitivement incontournable d’autant que la saga complète a été rééditée dans un volume « discount » par Panini avec quelques textes de présentation, le tout pour 6,99 euros.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #BD, #Comic Book, #Hautement recommandé, #Marvel Comics, #Spiderman

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Publié le 17 Janvier 2020

LE DETECTION CLUB de Jean Harambat

Le Detection Club est un authentique club anglais réunissant les principaux auteurs de romans policiers du Golden Age (club qui existe d’ailleurs toujours aujourd’hui). Or, voici que ses membres sont invités par le richissime Roderick Ghyll à une étonnante démonstration, dans sa vaste villa sur une île, d’un automate capable à coup sûr de deviner l’auteur d’un crime. De quoi mettre les membres du Detection Club dans l’embarras, si ce n’est au chômage. Mais Ghyll est assassiné dans sa chambre forcément close…Agatha Christie, Chesterton, Dorothy Sayers, John Dickson Carr et les autres vont devoir mettre leurs capacités de déduction à l’épreuve dans la vraie vie.

Dans cette bande dessinée, Chesterton et Christie sont évidemment les personnages principaux, à tel point que les autres romanciers du Club s’en trouvent réduits au statut d’acolytes ou de faire-valoir, John Dickson Carr restant le plus intéressant avec son obsession des cartes et autres plans. Les piques entre les différents romanciers, qui semblent se jalouser gentiment, fonctionnent plaisamment, l’auteur multipliant les remarques acides et autres vacheries des uns et des autres.

Le mystère, pour sa part, s’avère très classique, sorte de variation sur les DIX PETITS NEGRES agrémenté d’un meurtre en chambre close à la Carr. La présence d’un automate aux étonnantes capacités (il peut, notamment, deviner le coupable de tous les romans policiers au simple énoncé des faits) rend le tout un peu original et élève la BD au-delà du simple pastiche. L’explication, fantaisiste, reste toutefois cohérente et satisfaisante, terminant le récit sur une note positive. Dommage que le trait soit assez simple et échoue à retrouver l’ambiance coutumière des romans mystères de cette époque.

Dans l’ensemble ce roman graphique n’en reste pas moins agréable, sans être exceptionnel il permet de passer un bon moment avec une énigme sympathique, des références bien amenées et un humour efficace.

LE DETECTION CLUB de Jean Harambat

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