Publié le 3 Octobre 2021

SEIGNEUR DES RUNES (Le monde de la terre creuse 2) d'Alain Paris

Alain Paris (1947 – 2019) propose le second volume de son ambitieuse saga de « la terre creuse ». Dans le précédent, SVASTIKA, nous faisions connaissance avec un monde uchronique dans lequel le Reich s’apprêtait à fêter son huit centième anniversaire. Des célébrations en grande pompe en attendant la gigantesque fête prévue pour le millénaire du Reich (souvenez-vous du fameux « Reich de mille ans »), année promise du retour à la vie du Premier (autrement dit Adolph !). La famille d’un dignitaire, le Graf Ulrich von Hagen, est cependant massacrée au cours d’une purge et son fils, Arno, se voit réduit en esclavage. Il jure, évidemment, de se venger. SEIGNEUR DES RUNES poursuit cette grande fresque uchronique. Arno se voit engagé par la Fraternité et grimpe les échelons pour devenir Seigneur des Runes, accomplissant, tout en cachant son identité, une partie de sa vengeance. D’un autre côté, Urien, ancien astrologue au service du défunt von Hagen, tente, lui aussi, de s’emparer d’une partie du pouvoir.

Alain Paris continue de développer son univers, dans une inspiration quelque peu steampunk (bien que nous soyons bien des siècles après le monde Victorien) avec les gigantesques dirigeables qui parcourent les cieux, la démesure du Reich, les liens des descendants d’Hitler avec l’occulte (ici, la recherche d’un hypothétique tunnel menant à l’intérieur de la terre supposée creuse), etc.

L’univers est donc riche, documenté, agréable et original. Le système de castes imaginés s’inspire des anciennes divisions hitlériennes : la SS, l’Ordre Noir, la Gestapo, etc., lesquelles sont devenues la Fratenité, la Sainte-Vehmen…

Alain Paris nous offre un second tome tout aussi réussi que le premier. Les contraintes du Fleuve Noir, notamment en terme de pagination, obligent l’auteur à trouver le juste équilibre entre l’action et la description. Les deux fils conducteurs maintiennent classiquement l’intérêt du lecteur qui suit ainsi les deux protagonistes en parallèle, chacun désirant augmenter sa puissance et trouver sa place dans le Reich.

L’originalité du cadre donne, au final, tout son sel à cette intrigue de vengeance savamment machinée, sorte de Comte de Monte Christo du XVIIIème siècle dans une utopie nazie teintée d’occultisme et de théories pseudoscientifiques. Du très bon boulot pour un excellent divertissement qui fait honneur à la collection Anticipation du Fleuve Noir. D’ailleurs, le talent évident et l’imagination du romancier invite non seulement à poursuivre la série (10 tomes en tout !) mais également à explorer les autres cycles de Paris (comme PANGEE ou LES CHRONIQUES DE LA LUNE ROUGE). Vivement conseillé !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy, #Uchronie, #science-fiction, #Steampunk

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Publié le 1 Octobre 2021

GHOST RIDER: ENFER ET DAMNATION de Garth Ennis et Clayton Crain

Vendu à un prix toute concurrence, comme chaque année, la collection « Marvel Dark » permet de compléter sa bibliothèque et de rattraper quelques récits (plus ou moins) marquants. Ici nous avons deux récits complets, « Enfer et damnation », en six épisodes, datant de 2005, puis « Cercle vicieux » qui reprend les quatre premiers épisodes de la version 2006 de Ghost Rider.

« Enfer et damnation » se signale déjà par un traitement très particulier à la palette graphique qui, quoiqu’inhabituel, fonctionne étonnamment bien pour cette histoire majoritairement située en Enfer. C’est parfois confus, voire brouillon, mais les « dessins » sont fascinant par leur mélange biomécanique de corps enchevêtrés, de métal, de chaines, de flammes, de démons biscornus,…Bref, le comics se distingue et trouve son identité visuelle au sein des comics mainstream de chez Marvel. Niveau scénario, c’est agréable mais sans grande originalité. Le Ghost rider essaie, une fois de plus, de se dépêtrer de l’Enfer et se retrouve au sein d’un conflit opposant anges et démons, avec milliardaire adepte des cérémonies sataniques et touches d’humour bienvenues (les deux anges se désolent de l’humanité et se disent qu’ils auraient mieux fait de garder les dinosaures). Tout cela se montre agréable et se lit avec plaisir.

Le second récit est plus classique, tant au niveau des dessins que de l’intrigue, proposant une confrontation avec Docteur Strange et un final intrigant qui laisse beaucoup de chose en suspens. Cette fausse fin n’apporte pas vraiment de conclusion mais donne envie de connaitre la suite (pour ceux qui ne l’ont pas lue voici…quinze ans !). Reste que cela laisse une impression d’inachevé, quoique ce soit plutôt sympa.

Si les deux récits sont inégaux (le premier étant largement plus réussi), difficile de faire la fine bouche devant plus de 220 pages de comics vendu à 2,99 euros, d’autant qu’une présentation, certes sommaire, resitue le personnage et offre quelques pistes de lectures supplémentaires aux néophytes. Panini a beaucoup été critique (souvent avec raison, notamment pour ses relaunch perpétuels, ses séries qui se baladent d’un titre à l’autre et ses prix élevés) mais saluons ici l’excellent rapport qualité / prix de ce volume globalement satisfaisant.  

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Fantastique, #Marvel Comics

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