Publié le 5 Juillet 2019

BOB MORANE Vs L’OMBRE JAUNE : DOUBLE DOSE D’AVENTURES d'Henri VernesBOB MORANE Vs L’OMBRE JAUNE : DOUBLE DOSE D’AVENTURES d'Henri Vernes

Les deux premiers romans de l'intégrale "L'Ombre Jaune 2"

L’HERITAGE DE L’OMBRE JAUNE

Se replonger dans un Bob Morane passé quarante ans c’est l’assurance de retrouver une partie de son adolescence. En effet, ce qui est bien avec Bob Morane c'est l’assurance d’y retrouver toutes les conventions (les mauvaises langues disent clichés mais ils ne savent pas ce qu’ils perdent! ) du roman d'aventures : complot diabolique, super-méchant développant une étrange relation de respect / aversion pour son adversaire, intrigues farfelues qui dérapent régulièrement dans le fantastique, belle demoiselle mystérieuse, inventions délirantes détaillées avec un luxe de détail qui les rendraient presque crédibles, etc. Ajoutez à cela un cliffhanger toutes les quinze pages (soit une montée d'adrénaline typique de la littérature populaire qui conclut chaque chapitre afin de donner envie de voir ou lire la suite) et un rythme soutenu qui maintient l’attention et vous obtenez tous les ingrédients nécessaires à un vrai divertissement sans temps morts capable de vous dépayser pour deux bonnes heures par une chaude après-midi d’été. Bien sûr, n'espérez pas y trouvez de réflexions philosophiques pointues mais ne méprisons pas la littérature d’évasion, souvent plus intéressante et sympathique que certaines briques indigestes pondues par des auteurs en vue. Alors que ces derniers croient proposer de l'art en diluant leur récit sur des centaines de pages où ils ne se passent strictement rien Henri Vernes nous donne du rythme et de l’action. Que se passerait-il si l’héroïque Bob Morane entrait en possession des ressources de son terrible ennemi Mr Ming, dit l’Ombre Jaune ? Pour le savoir il suffit de se replonger dans cette centaine de pages rapidement lues qui procure un plaisir instantané, légal et sans risque. Alors pourquoi se priver ?

LES GUERRIERS DE L’OMBRE JAUNE

Bob Morane, l’Ombre Jaune,…Que dire de plus? Cette histoire on l’a déjà lu dix, vingt, trente fois (selon son degré de “finitude” envers l’Aventurier. Et pourtant on prend encore plaisir à suivre, durant deux heures, les démêlées de Bob et de Monsieur Ming. Ce-dernier dispose cette fois d’une nouvelle armée de guerriers, des combattants atteints d’une maladie mortelle jadis cryogénisés. A présent « décongelés » et guéris ils viennent grossir les rangs des suppôts de l’Ombre Jaune.

Capturés, Bob et Bill sont promis à un sort similaire après un lavage de cerveau mais l’intervention opportune de Tania permet à nos héros de triompher de leur éternelle Nemesis.

Henri Vernes anticipe ici la mode des « zombies » en lançant des êtres ressuscités et fanatisés aux trousses de notre héros. La première partie, faite de mystère et d’un siège en règle de la demeure où Bob et Bill se sont réfugiés reste la plus prenante. La suite se montre plus convenue : Mr Ming explique son plan, ne supprime pas nos héros (ce serait trop facile) et finit par être vaincu…du moins provisoirement.

Rien de bien neuf mais un petit bouquin sympathique et enlevé qui permet de se détendre durant deux heures.

BOB MORANE Vs L’OMBRE JAUNE : DOUBLE DOSE D’AVENTURES d'Henri Vernes

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Publié le 4 Juillet 2019

DEFAILLANCES SYSTEMES (JOURNAL D'UN ASSASYNTH TOME 1) de Martha Wells

Voici une novella de science-fiction multi primée, premier volume d’une saga, par une auteur oeuvrant habituellement dans la Fantasy.

Un androïde de sécurité de genre indéterminé (on n’échappe pas au ridicule « iel », heureusement utilisé avec parcimonie… toutefois lire cette stupidité d’écriture inclusive donne déjà envie de refermer le livre) se révolte et nous suivons ses aventures, racontées à la première personne, entre visionnage de séries télévisées et missions de sécurité. Bref, une intrigue classique, pour ne pas dire simple que Martha Wells saupoudre de considérations sur l’éveil à la conscience de son / sa « robot tueur » (en réalité la chose est en partie composée de matériel biologique cloné et se définit elle-même du bien trouvé « AssaSynth »). Après avoir accédé à 35 000 heures de divertissement humain sous forme de musique, séries, livres, films, etc., notre AssaSynth accède à « l’humanité » et entretient dès lors des rapports ambigus avec les humains.

L’ensemble a plu et a récolté une tripotée de prix (Hugo, Nebula, Locus) dans la catégorie du « roman court ». Pourtant, rien de tout cela ne s’avère franchement original. BLADE RUNNER (le livre et plus encore le film), l’excellent DES LARMES SOUS LA PLUIE (inspiré du précédent), les animés « Ghost in the Shell », le récent LE RGEARD de Ken Liu, voire l’émouvant classique L’HOMME BICENTENAIRE d’Asimov (et d’autres récits sur les robots) et bien d’autres ont abordés ces thématiques tout aussi finement, voire de manière bien plus intéressante.

Que reste t’il à apprécier dans ce court roman? Certainement pas l’univers, très classique avec son mélange de politique fiction à tendance sociale typique du (post ?) cyberpunk : compagnies toutes puissantes, hybrides de robots et d’humains, etc. Les contraintes de pagination empêchent l’auteur de développer ce monde pour se focaliser sur l’intrigue proprement dite. Cette dernière reprend le modèle du thriller d’action / polar hard boiled / espionnage typique d’une littérature de l’imaginaire post William Gibson. Le style, lui, n’a rien de remarquable, ni en bien ni en mal, il s’avère tout à fait correct et permet une lecture rapide : en effet, en dépit d’un récit pas franchement passionnant, ces 150 pages sans aspérité se lisent sans trop d’ennui. On peut cependant reprocher le ton froid, voire plat, utilisé par Martha Wells mais celui-ci s’explique par la narration effectuée par un être artificiel.

En résumé, DEFAILLANCES SYSTEMES m’a semblé banal et, sans être désagréable, ce roman court ne propose rien de suffisamment original ou mémorable pour s’élever au-dessus d’une honnête moyenne. La dernière partie, pourtant plus axée sur l’action, m’a même semblé pénible. Bref, j’avais hâte d’en terminer, ce qui, pour un bouquin aussi court, se montre problématique.

Dès lors la pluie de prix récoltés outre Atlantique laisse rêveur. A moins d’estimer qu’un personnage principal « gender fluid » sous la plume d’une écrivaine soit suffisamment dans l’air du temps « politiquement correct » pour avoir convaincu un large public.

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Publié le 3 Juillet 2019

NECROPOLIS TOME 1: TOTEM TOM de Patrick Mc Spare

Dans ce premier volet d’une nouvelle saga jeunesse signée Patrick McSpare nous suivons un adolescent du miséreux East End londonien de la toute fin du XIXème siècle. Inexplicablement, Tom se retrouve dans un univers futuriste post apocalypse du milieu du XXIème siècle dominé par des créatures monstrueuses. Aidé d’Alystri, de Tristan et de Ghul, Tom se lance dans l’exploration de ce monde dévasté.

Ce premier volume développe un monde intéressant avec un mélange original de voyage temporel, d’invasion maléfique, de magie, de Fantasy et de dystopie agrémenté de références à Merlin l’enchanteur et à Jack l’Eventreur. L’intrigue débute réellement 30 ans après la prise de pouvoir planétaire des entités maléfiques, les Fomorés, cachés sous une apparence humaine trompeuse. C’est la dernière phase d’un interminable conflit avec les Tuatha Dé Danan (les gentils). Etonnamment, Tom comprend des mots du XXIème siècle qu’il n’est pas censé connaitre. Il va aussi, au fil des pages, en apprendre davantage sur les rebelles, les Sioux, qui cherchent à renverser les Fomorés. Le lecteur, avec le jeune héros, va ainsi explorer cet univers de fantasy celtique que l’on pourrait également qualifier de post apocalyptique lovecraftien.

La pagination étant réduite, l’action prédomine, la bonne idée de l’auteur étant réellement de suivre un héros tout aussi déboussolé que son lecteur mais qui, inexplicablement, connait les mots comme « automobile », « pump gun », etc. Ce qui lui permet de s’étonner de situations extraordinaires sans qu’il soit nécessaire de lui expliquer des termes compréhensibles pour un individu de 2019. L’action ne faiblit donc pas en dépit d’un univers très riche à définir.

L’intrigue, pour sa part, avance tambour battant vers sa conclusion explosive en forme de monumental cliffhanger. Une lecture détente, avant tout destinée aux « jeunes adultes » mais suffisamment plaisante et efficace pour intéresser un large public. Sympathique et idéal pour l’été.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Fantasy, #Jeunesse, #science-fiction

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Publié le 2 Juillet 2019

BATMAN UNE LEGENDE URBAINE de  Dick Tomasovic

Voici un très agréable opuscule consacré à l’un des grands mythes modernes qui, cette année, fête ses 80 ans : Batman. Un personnage qui, dès l’origine, détonne par rapport à ses collègues super héroïques. Beaucoup plus sombre que Superman dont il est en quelque sorte l’antithèse, le Batman reste une créature de la nuit tout de noir vêtu (ou « de gris très foncé » aurait précisé son incarnation façon Lego) mais évolue au sein d’une Ligue de Justice peuplée de titans aux costumes bariolés. Batman est également un des rares super-héros (et le seul dans sa catégorie) dénué de tout pouvoir (cependant dans le très moyen long métrage consacré à la Justice League il précise que son pouvoir « c’est d’être riche »). Dick Tomasovic va donc consacrer un petit ouvrage dense et érudit à la figure de ce Chevalier Noir justicier.

Après une introduction d’une trentaine de pages (« une rumeur dans la nuit »), l’auteur s’attaque à différents chapitres qui, sous des titres amusants (“Batman est un tocard”, “Batman est Big Brother”, “Batman n’est pas Batman”, “Batman est gay”,…) revisitent de manière synthétique et sous un angle analytique les 80 années d’existence du Caped Crusader.

Cette approche évite l’approche chronologique ou encyclopédique mais permet néanmoins de revisiter les différentes époques du Batman et d’aborder les événements clés de son histoire : l’assassinat de ses parents, ses rencontres avec Catwoman, ses remplacements par divers épigones (Azrael, Nightwing, Gordon), ses relations avec Talia et son fils Damian, ses démêlées avec le Joker, etc. Dick Tomasovic montre la manière dont le mythe a pris corps au fil du temps et comment Batman est devenu une légende au point qu’il envisage de se cloner lui-même pour protéger éternellement Gotham.

Mais finalement, existe-t’il seulement ce Batman ? se demande l’auteur (tout comme le dessinateur Paul Duni qui, victime d’une agression, attendit vainement qu’il se manifeste). Il est en tout cas là pour inspirer le lecteur et, finalement, il faut l’envisager heureux.

Une belle réussite pour un ouvrage sérieux et érudit qui propose une approche universitaire de son sujet sans être rébarbatif. A découvrir pour les fans du Dark Knight et les autres.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Batman, #Comic Book, #DC, #Essai

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Publié le 1 Juillet 2019

DARK VADOR LE SEIGNEUR NOIR DES SITH - TOME 2: LES TENEBRES ETOUFFENT LA LUMIERE

Darth Vader (2017) #7-12

Nous reprenons les aventures de Dark Vador quelques temps après « La revanche des Sith », alors qu’il n’est pas encore la créature toute puissante qu’il deviendra par la suite.

Vador doit donc apprendre à agir aux côtés des Inquisiteurs, d’anciens Jedis ayant retourné leur robe pour embrasser le côté obscur. Leur mission consiste à traquer les derniers survivants de l’Ordre 66. Vador n’apprécie guère ces Inquisiteurs mais se voit contraint de les tolérer tandis qu’il essaie de localiser Jocasta Nu, archiviste des Jedi ayant en sa possession des informations vitales. Par la suite Vador montrera aux officiers impériaux qui est le véritable maître.

DARK VADOR LE SEIGNEUR NOIR DES SITH - TOME 2: LES TENEBRES ETOUFFENT LA LUMIERE

Ce second tome nous offre deux arcs intéressants : « les ténèbres étouffent la lumière » (sur 4 épisodes) et le très court mais efficace « La règle des cinq » (2 numéros) qui montrent l’ascension de Vador, sa prise de pouvoir progressive au sein de l’Empire jusqu’à ce qu’il devienne le Seigneur Noir que nous connaissons depuis le premier « Star Wars » voici quarante ans. On repart ainsi aux débuts de l’Empire et à sa façon de s’imposer un peu partout dans la galaxie, nous sommes davantage dans les coulisses avec des luttes de pouvoir et des intrigues plus axées sur la politique (au sens large). Un scénario bien ficelé mis en image avec talent par un dessinateur généralement inspiré (on note quelques approximations au niveau des visages mais sans que cela soit préjudiciable).

Après une première série consacrée à Vador assez inégales, ces nouveaux épisodes réunis sous l’intitulé « Seigneur Noir des Sith » sont, pour l’instant, de belles réussites.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Space Opera, #Star Wars

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