space opera

Publié le 18 Août 2022

CORDELIA VORKOSIGAN de Lois McMaster Bujold

Lois McMaster Bujold entame réellement sa saga après le préquelle OPERATION CAY et délivre un space opéra bien mené, rythmé, efficace, qui a le bon goût de ne jamais se délayer dans d’inutiles digressions. 316 pages et basta ! Du coup, l’intrigue avance sans ralentir en nous présentant Cordélia Naismith de la colonie de Beta. La voilà propulsée au cœur d’une guerre absurde contre les forces de Barrayar menées par le terrible seigneur Aral Vorkosigan, surnommé le « Boucher de Komarr ». Mais Cordélia découvre que Vorkosigan n’est peut-être pas le militaire sadique et meurtrier qu’elle pensait. Se pourrait-il qu’elle en tombe amoureuse ?

CORDELIA VORKOSIGAN est un space opéra écrit par une femme et dont la principale protagoniste est une femme. Les fans de SF s’effraient déjà : ce sera mièvre et bourré de romance. En fait pas du tout ! Même si l’histoire d’amour entre les deux « ennemis » occupe une large portion du récit, le roman n’en oublie pas l’action, les combats spatiaux, les affrontements virils, etc.

Le bouquin se découpe en trois parties : la première raconte la première rencontre entre Cordélia et Aral sur une planète inhospitalière où ils vont devoir s’associer pour survivre. La seconde voit Cordélia accusée du crime d’une commandant barrayaran sadique tout en étant soupçonnée de trahison par les Bétans. Enfin, nos héros finissent encore par se retrouver alors qu’ils touchent tous les deux le fond avec dépression et addictions.

Lois McMaster Bujold développe ses personnages, tous bien brossés et attachants, son univers avec ses différentes planètes aux coutumes et mœurs parfois déstabilisantes. Elle oppose d’ailleurs les conceptions de Barrayar et de Beta sur les questions sociales, politiques, etc. sans prendre vraiment parti. La romancière critique les deux mais sans forcer le trait et en jouant souvent sur l’humour. Le tout avec une plume fluide et très agréable, quasiment dégraissée de toutes longueurs rébarbatives. Le lecteur s’imprègne de ce vaste univers en douceur, par petites touches intégrées au récit sans passer par de larges portions descriptives. « Show, don’t tell » !

A la fois hommage à la science-fiction d’antan par ses thématiques (conflits planétaires, intrigues de cour, complots et trahisons,…), roman d’amour gentiment féministe, étude de personnages impeccablement décrits et critique sociétale teintée d’humour, CORDELIA VORKOSIGAN constitue le début d’une très vaste saga. Un classique fort bien écrit et traduit avec des dialogues souvent alertes et qui « sonnent » vrais. Bref, un incontournable !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Hautement recommandé, #Space Opera, #science-fiction

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Publié le 8 Juin 2022

TRAQUEMORT: TOME 1 - LE PROSCRIT de Simon R. Green

Golgotha, capitale de l’infâme Empire Galactique, sous le joug de Lionnepierre, dite la Garce de Fer. Les puissants écrasent toutes possibilités de révolte et se délectent des combats de gladiateurs dans les arènes. Owen Traquemort appartient aux privilégiées et se satisfait de son existence, partagée entre les plaisirs de la vie et l’étude de l’Histoire. Jusqu’au jour où, sur une lubie de Lionnepierre, il perd tout et devient un proscrit. Erudit peu concerné par les combats et la politique, Owen doit fuir vers l’unique planète qui échappe à l’Empire, Brumonde, repère des pires contrebandiers et crapules de la galaxie. De là, peut-être, pourra t’il lancer la rébellion.

Saga en huit tomes, chacun de 700 pages bien tassées, TRAQUEMORT débute rapidement par la chute de son héros, lequel passe de notable tranquille à proscrit. Déboussolé, il doit s’allier avec quelques personnages peu recommandables : une jeune criminelle, une chasseuse de primes, un révolutionnaire légendaire mais à bout de course, etc. Première étape dans le plan de révolte de Traquemort : ramené à la vie son ancêtre, le « Premier Guerrier » d’antan, placé en stase depuis près d’un millénaire. Et ensuite trouver une arme mythique. Et une armée. Oui, ça ne sera pas simple !

Traquemort (Deathstalker en VO, nom emprunté à une tétralogie de Conaneries à petit budget très sympathiques) ne cherche pas à réinventer la roue mais aligne aux contraires les conventions de la SF spectaculaire avec une bonne santé réjouissante. On y retrouve une bande de vauriens cools et d’aristocrates associés pour combattre un Empire tout puissant, un noble cinglé adepte de toutes les drogues possibles, des êtres modifiés dotés de pouvoirs psy (les Espis), des clones, des IA impertinentes, des combats dans l’Arène, un tout puissant Gladiateur Masqué à l’identité mystérieuse, un héros légendaire ramené à la vie après plus de neuf siècles, des intrigues de palais et des rivalités claniques qui se résolvent dans le sang, des combats à l’épée (car les pistolasers c’est efficace mais ils nécessitent deux minutes entre chaque tir pour redevenir opérationnels),…

Simon R. Green délivre un roman très feuilletonnant, mélange de science-fiction et de fantasy dans une ambiance proche du péplum décadent avec un gros parfum de cape et épée. Space et Planet Opera dominent le récit, avec les références attendues : « Star Wars » bien sûr, « Dune » évidemment et même les plus anciens « John Carter », « Flash Gordon », etc. Une touche d’Albator (parallèle accru par la couverture), une pincée des vénérables ROIS DES ETOILES et autres space op’ d’antan à la Leigh Brackett ou E.E. Doc Smith, des héros fatigués mais encore vaillants à la Gemmell pour lesquels ne restent que l’honneur. Green ratisse large et convoque aussi les grands ancêtres façon TROIS MOUSQUETAIRES, les intrigues du TRONE DE FER ou les rivalités familiales des PRINCES D’AMBRE, le tout dans une ambiance fiévreuse pleine de bruit et de fureur façon Robert E. Howard etc.

L’auteur ne se prive jamais de références parfaitement assumées, entre hommage, ré imagination et clins d’œil (« Nouvel Espoir ») et y ajoute des éléments fun, soit hérités de la SF d’antan soit tout aussi référentiels mais plus proches de la fantasy ou du fantastique. Ainsi des combattants assoiffés de sang sont nommés des Wampyres, des mutants féroces comme des loups sont, forcément, surnommés les Garous, etc. Green n’a pas peur de la surenchère ni de la grandiloquence. Vulgairement on pourrait même résumer ce tome 1 par un « plus épique tu meurs ». Les héros cherchent quand même une arme trop puissante…et quand on dit puissante c’est le niveau au-dessus de l’Etoile Noire, c’est plutôt du registre de l’Anéantisseur Ultime des Marvel Comics. Une arme capable d’anéantir des milliers d’étoiles d’un coup. Heureusement elle est cachée dans un dédale qui rend fou tous ceux qui osent s’y aventurer.

Avec TRAQUEMOT, Simon Green propose un livre-univers attrayant avec énormément de personnages, certains très sympas et d’autres vraiment très méchants. Beaucoup de péripéties, de voyages d’un bout à l’autre de galaxie, de duels à l’épée, de fantaisie et d’imagination. Certes il touille une tambouille connue mais le plat est si bien cuisiné qu’on le déguste et qu’on en redemande. Les 750 pages passent d’ailleurs comme une lettre à la poste, grâce également à l’humour de l’auteur, parfois noir et parfois absurde : « british » dirait-on pour simplifier (comme en témoigne aussi sa saga fantasy de HAVEN),… Quelques défauts bien sûr, l’une ou l’autre longueurs (vu la taille de la brique c’est quasi inévitable), un sentiment parfois de « trop plein »… mais un rythme soutenu et des péripéties prenantes. Bref une saga enthousiasmante et un premier tome qui donne envie de poursuivre rapidement avec le deuxième opus de la saga.

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Publié le 25 Mars 2022

STAR WARS – TOME V – LA GUERRE SECRETE DE YODA de Jason Aaron et Salvador Larroca

En guise de hors d’œuvre, ce tome nous propose l’annual BASH centré sur un nouveau personnage, Bash, une ouvrière qui refuse de choisir son camp. Les événements vont décider pour elle puisqu’elle sauve la princesse Leia et se trouve, par conséquent, obliger de rejoindre la rébellion.

Voilà une petite intrigue très classique et prévisible, avec quelques notations intéressantes quoique peu originales : pour la majorité des « petites gens » l’Empire et la Rébellion se ressemblent, ce sont deux nuisances différentes qui causent des dommages collatéraux et impactent l’existence quotidienne des simples citoyens. Le tout se lit avec plaisir mais ne renouvelle rien. Ce n’est pourtant pas désagréable et certainement bien plus distrayant que la suite.

Donc la suite, le plat de résistance (hum !), se scinde en quatre chapitres lus par Luke dans le journal du Vieux Ben. Tout de suite apparaissent les principaux problèmes de ce type de récit : il traite de Yoda mais ce dernier n’est jamais nommé (puisque le récit se situe avant l’Episode V et que Luke ne l’a pas encore rencontré) et rien n’a beaucoup d’importance…En effet, si cela avait eu de véritables conséquences, nous en aurions entendu précédemment. Cela suffit à démontrer la supériorité inévitable des récits consacrés à Aphra (ou même aux manigances de Vador) qui se détachent davantage de la ligne narratrice établie par le « canon » et permettent, forcément, de plus grandes libertés vis-à-vis de la trilogie initiale.

Ici, Yoda se retrouve sur une planète perdue. Il devient le disciple d’un gamin doté de pouvoir sur la pierre, une variante de la force que Yoda décide de maitriser sans que l’on comprenne très bien ses raisons. Pour étoffer cette intrigue rachitique, le tout propose aussi une guéguerre entre différentes tribus pas franchement intéressante. Tout part ensuite dans un grand gloubi-boulga entre science-fiction mystique et Heroic Fantasy tendance new age, un fatras indigeste complètement déconnecté de l’intrigue principale établie dans les précédents épisodes. Et puis, depuis le temps, Luke aurait pu terminer sa lecture, on parle d’un petit bouquin écrit par le Vieux Ben, pas du cycle complet de DUNE.

SI LA GUERRE SECRETE DE YODA constitue une sorte de récréation et, peut-être, un moyen pour le scénariste de s’offrir un petit plaisir à la marge des fondamentaux de la saga spatiale difficile de ne pas considérer l’ensemble comme anecdotique. Bref, un tome à réserver aux complétistes, les autres peuvent aisément faire l’impasse sur ce récit. Le problème étant que l’on peut répéter ce constat pour une (trop) grande partie des comics STAR WARS récents.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cinéma, #Space Opera, #science-fiction, #Star Wars

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Publié le 17 Décembre 2021

100% STARS WARS TOME 9 – LA MORT DE L’ESPOIR de Kieron Gillen & Salvador Larroca

Contient Star Wars (2015) #50-55.

Et voilà la suite du grand arc imagine par Gillen depuis une douzaine de numéros, un épisode qui se veut en quelque sorte la riposte de l’Empire à la destruction de l’Etoile Noire (et donc à « Star Wars IV : Un nouvel espoir). Cette fois, trahi par la reine Trios, les rebelles sont coincés dans leurs vaisseaux, incapables de déployer leurs chasseurs et tirés comme des lapins par les destroyers stellaires menés par Vador. La série de belles victoires rebelles devaient fatalement s’arrêter et ce tome explique comment ils se sont repliés (ce qui devrait logiquement mener les survivants vers une certaine base sur Hoth) tant la flotte est ici littéralement mise en pièces par les vaisseaux impériaux.

Le scénariste se centre sur un Vador surpuissant et dévastateur (à l’image du final de « Rogue One » dont la noirceur sert d’inspiration à cette intrigue) mais met également en valeur Trios. Cette dernière trahit certes la rébellion mais en quelque sorte contrainte et forcée : elle ne souhaite pas infliger à son peuple la destruction vécue par Aldéraan. Evidemment on retrouve quelques facilités (une nouvelle fois les rebelles doivent s’introduire chez l’ennemi pour dérober les codes nécessaires, un ressort dramatique usé qui tourne ici au procédé), un certain manque de caractérisation des personnages secondaires (introduits rapidement et tout aussi vite expédiés pour mettre en valeur leur sacrifice) et une prédominance de l’action au détriment du reste. Malgré tout (et la présence de Larroca au dessin pour une dernière prestation un peu moins catastrophique que d’habitude, autrement dit un peu moins photoshopée par-dessus la jambe) LA MORT DE L’ESPOIR s’impose comme un très bon arc narratif qui rapproche, peu à peu, nos personnage de « L’Empire contre-attaque ». Du space-opéra pur jus riche en action et qui peut certes se résumer à une énorme bataille spatiale mais n’en reste pas moins plaisant.

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Publié le 3 Novembre 2021

LES OUBLIES DE L'AMAS de Floriane Soulas

Il est toujours délicat d’avouer qu’un roman récoltant une majorité de critiques favorables s’est révélé décevant mais, malheureusement, c’est le cas avec LES OUBLIES DE L’AMAS.

Le livre est annoncé comme un space-opéra et, de prime d’abord, le décor parait original et prometteur. Nous sommes au XXVIIème siècle et l’Humanité a colonisé le système solaire, s’établissant sur chaque planète à l’exception de Jupiter restée inaccessible. Certains, pourtant, veulent encore percer le mystère de la planète géante, notamment Pavel, un pilote très doué. Mais celui-ci a disparu dans ses tentatives. Sa sœur jumelle, Kat, part à sa recherche et commence ses recherches sur l’Amas, une sorte de cimetière spatial constitué d’un amas (ben oui) d’épaves diverses proches de Jupiter.

Un cadre original donc, qui laisse espérer un roman d’anticipation intéressant. Hélas, premier problème, le lecteur n’est pas vraiment dépaysé et le « sense of wonder » si cher à la science-fiction d’antan se montre absent. Quoique situé sept siècles dans le futur, la technologie parait trop familière, trop terre à terre pour nous plonger dans l’émerveillement. Vu la vitesse des progrès accomplis ces dernières années, s’aventurer dans cet avenir devrait être déstabilisant voire effrayant. Ce n’est pas le cas ici. Bien sûr, nous avons les colonies du système solaire, des mutants, des plantes extraterrestres, etc. Mais l’ensemble demeure trop classique : excepté la colonisation planétaire qui justifie le bond lointain dans le futur le reste du roman aurait pu se dérouler à une époque beaucoup plus proche, à un siècle de distance voire moins. L’intrigue, elle aussi, parait patiner et avance de manière assez erratique : de longs passages bavards puis quelques coups d’accélérateur, notamment lors d’une course hyper secrète (mais à laquelle participe l’héroïne), quelque part entre « Star Wars » et « Death Race ».

Surtout, le bouquin est long. Oui c’est classique aujourd’hui, dans la SF ou plus généralement « l’imaginaire » il semble qu’il faille toujours accoucher d’un pavé pour gagner sa crédibilité. A l’heure où beaucoup se plaignent de n’avoir plus le temps de lire, les auteurs aiment proposer des briques. Lorsqu’on se souvient des classiques d’Isaac Asimov, Heinlein ou Clarke qui décrivaient en 250 pages des univers entiers, difficile d’accepter de passer plus de 600 pages sur cet amas (et un peu sur Jupiter… mais seulement lors des derniers chapitres) et, au final, d’en connaitre si peu sur le monde évoqué. Question de générations peut-être. L’important était sans doute l’aventure humaine me rétorquera sans doute l’autrice. Peut-être. Mais la Kat en question n’est pas assez intéressante pour porter, à elle seule, ce gros livre.

Bref, le roman m’est souvent tombé des mains mais, vu les commentaires laudateurs qu’il reçoit d’autres apprécieront davantage, sans aucun doute.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Space Opera, #science-fiction

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Publié le 11 Juin 2021

CHEVALIERS DE L'ANCIENNE REPUBLIQUE TOME 1 et 2 de John Jackson Miller
CHEVALIERS DE L'ANCIENNE REPUBLIQUE TOME 1 et 2 de John Jackson Miller

Environ 4000 ans avant la bataille de Yavin…Le jeune Padawan Zayne Carrick, inexpérimenté et pas vraiment doué, se voit pris dans les manigances politiques et accusé d’un massacre dont il est innocent. Poursuivi par l’Ordre Jedi mené par Maitre Lucien, il fuit à travers la galaxie, en compagnie d’un contrebandier, Gryph. Le duo est rejoint par Campeur (un expert en gadgets divers) et la séduisante Jarael et la petite équipe va se retrouver mêler aux Guerres Mandaloriennes.

Publié mensuellement durant quatre ans (de 2006 à 2010) pour satisfaire les fans du jeux vidéos homonyme, CHEVALIERS DE L’ANCIENNE REPUBLIQUE s’avère une série très plaisante. Si le lecteur éprouve toujours une certaine crainte devant des « produits dérivés de produits dérivés », celles-ci sont balayées par l’énergie et l’enthousiasme déployés.

Située bien avant la trilogie (que l’on devrait à présent dénommé ennéalogie – de l’épisode I à IX), la saga nous présente des personnages bien différents de la « Skywalker family ». Evidemment, on retrouve cependant des points d’accrochage : un Jedi au départ bien peu à l’aise, un contrebandier sympathique, une jeune femme qui fait battre le cœur du héros, un droïde amusant, un grand méchant manipulateur, etc. Le premier tome, efficace, pose les bases de l’intrigue et présente les différents personnages, de manière attachante quoique le rythme enlevé ne donne pas vraiment le temps de s’y attacher. Cela sera corrigé par la suite. En effet, le second tome, plus « calme » en dépit de nombreux événements relançant l’histoire, se montre plus réussi et introduit également davantage d’humour, entre autre grâce à un trandoshan. Ce-dernier, berné par Gryph, se voit forcé de le servir puisqu’il a contracté une dette de vie à son encontre.

Space opéra de grande ampleur, protagonistes intéressants, courses-poursuites, combats nombreux, sabre-lasers, éléments de comédie, guerriers mandaloriens dans leurs rutilantes armures de combats,…avec ces deux premiers tomes, CHEVALIERS DE L’ANCIENNE REPUBLIQUE démarre de la plus belle des manières et parvient à combiner à peu près tout ce que l’amateur de STAR WARS apprécie dans cet univers. Largement recommandé ! On y reviendra certainement plus souvent qu’à l’épisode IX.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cinéma, #Space Opera, #Star Wars, #Comic Book

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Publié le 7 Mai 2021

STAR TREK: EARLY VOYAGES (book 1) de Ian Edginton, Dan Abnett, Patrick Zircher, Michael Collins, Javier Pulido, Greg Adams, Steve Moncuse, Len Wein, Alberto Giolitti

Avant Picard, avant Kirk,…Pike avait les commandes de l’Enterprise. Pour ceux qui l’ignorent, Pike était le capitaine prévu par la production, comme on peut le découvrir dans le pilote (refusé mais depuis largement diffusé) « The Cage ». Dix ans avant les aventures de Kirk, Pike apparait donc aux côtés de Spock, pour un run publié de manière mensuelle par Marvel entre février 1997 et juin 1998. Au terme de 17 épisodes la série fut annulée (et le dernier arc resta, par conséquent, inachevé). Ce recueil reprend les quatre premiers épisodes du comics et débute avec « Flesh of my flesh », un long récit (40 pages) envoyant l’Enterprise investiguer une série de disparition de vaisseaux. L’Enterprise agit comme un appât et tombe sur un vaisseau organique. Différents flashbacks vont en parallèle illustrer plusieurs événements importants de la vie de Pike, notamment sa rencontre avec le jeune cadet Spock. Ce-dernier mène ensuite la contre-attaque contre la forme de vie extraterrestre et un virus qui a infecté l’Enterprise. Dans « The Fires of Pharos », Pike combat le Klingon Kaaj. Ensuite, dans « Our dearest blood », l’équipage observe le festival de la lumière sur la planète Rigel IV, un monde qui s’apprête à sortir d’une longue période d’isolationnisme grâce à diverses réformes. La planète doit ainsi rejoindre la Fédération. La suite traite des coutumes considérées comme barbares de Rigel IV et de l’opportunité de les transformer. « No Iron bars a cage » s’intéresse, enfin, à J.M. Colt, laquelle a été kidnappée par des extraterrestres dès ses débuts sur l’Enterprise.

Le recueil est complété par un épisode des comics « Gold Key » de 1971 montrant l’Enterprise découvrir une planète peuplée par des figures historiques célèbres de la Terre. Un bonus amusant mais qui souffre d’un développement expédié, caractéristique de nombreux comics de cette époque.

Quoiqu’il en soit les différentes histoires s’avèrent plaisantes. Elles fonctionnent agréablement sans nécessiter une connaissance approfondie de l’univers pour être appréciées, un plus toujours appréciable. Autre réussite : le tout bénéficie de dessins très corrects (certes un peu rétro mais agréables à l’œil) et les intrigues sont divertissantes, retrouvant le côté divertissant et parfois légèrement kitsch de « Star Trek TOS ». Bref, nous sommes dans des récits courts et non des arcs très développés alors la complexité des histoires reste réduite et la résolution emballée en  une vingtaine de pages. Cependant, le recueil reste fun : les auteurs privilégient le plaisir immédiat au détriment de trop longues circonvolutions et le plaisir de lecture s’avère, par conséquent, bien présent. Une bonne série détente.

STAR TREK: EARLY VOYAGES (book 1) de Ian Edginton, Dan Abnett, Patrick Zircher, Michael Collins, Javier Pulido, Greg Adams, Steve Moncuse, Len Wein, Alberto Giolitti

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Publié le 26 Février 2021

LA LEGION DES SUPER HEROS: THE GREAT DARKNESS SAGA (La saga des ténèbres) de Keith Giffen

La Légion des Super Héros reste une équipe assez mal connue en Europe mais populaire aux USA. Ils officient au XXXème siècle dans un monde où l’Humanité a rejoint les Planètes Unies et où de nombreuses races extra-terrestres coexistent en paix. Comme tout ne peut être parfait il reste une équipe de combattants d’élite aux superpouvoirs regroupés sous l’appellation globale de la Légion. Des personnages créés à la fin des fifties (et on le sent !) qui, pour la plupart, ne diront rien au lecteur européen d’aujourd’hui (heureusement Urban a prévu un lexique explicatif des différents légionnaires). Ils sont, avouons-le, caractérisés de manière très rudimentaires et ne se distinguent les uns des autres que grâce à leurs costumes bien colorés. Difficile, dès lors, de véritablement s’attache à ces Star By, Sun Boy, Saturn Girl, Timber Wolf, Chameleon, Blok, Lighting Lad, etc. etc. etc. Seul Brainiac 5 possède une identité plus travaillée mais le lecteur néophyte pourra se raccrocher à la présence de Superboy et Supergirl, transporté à travers les siècles pour prêter main forte à la Légion. Une des surprises de la saga résidait également dans la divulgation de l’identité du grand méchant…le temps ayant passé, le suspense n’est plus de mise (quoique pour la majorité des gens ça reste mystérieux) et la couverture annonce l’antagoniste, le terrible Darkseid.

Cet épais volume (plus de 250 pages) rassemble donc la saga principale ainsi que quelques épisodes antérieurs et postérieurs à ce long récit. Si, à sa sortie, le tout fut encensé comme un modèle de narration et d’intelligence dans le comics, THE GREAT DARKNESS SAGA s’apparente quand même à un space-opéra suranné, où tous les aliens se comprennent, où les voyages dans l’espace ne prennent que quelques heures, etc. Ce n’est pas désagréable de se replonger dans cette ambiance à la Edmond Hamilton ou Jack Williamson (d’ailleurs auteur de LA LEGION DE L’ESPACE) mais la SF a (heureusement !) fait quelques progrès depuis lors. L’histoire, en effet, n’est guère originale : Darkseid s’est fait oublier pendant un millénaire, il absorbe les pouvoirs de divers personnages et se lance à la conquête de la galaxie. Divers légionnaires tombent devant ses séides (mais aucun ne meurt bien sûr) et la Légion rassemble longuement ses forces pour, au final, triompher.

LA LEGION DES SUPER HEROS: THE GREAT DARKNESS SAGA (La saga des ténèbres) de Keith Giffen

Difficile d’imaginer plus linéaire et plus daté que cette histoire dans laquelle des dizaines de héros apparaissent mais sans marquer durablement le lecteur. Seul Brainiac intéresse, les autres se querellent pour des motifs futiles (« je veux être le chef de la Légion », « non ce sera moi », « messieurs ce sera plutôt moi », « je refuse d’être sous tes ordres »,…blablabla) et se désolent de n’être pas à la hauteur. Pourtant, en quelques cases, et avec l’appui de Superboy et sa cousine, Darkseid sera finalement vaincu.

Malgré tous ces bémols, l’avis n’est pas totalement négatif pour autant, au contraire on passe un (relatif) bon moment : les dessins sont plaisants, l’histoire a un côté feuilletonnesque pas désagréable et, en dépit des longueurs, le lecteur attend de connaitre la suite de ce grand récit épique. Les deux derniers chapitres, qui sont consacrés aux événements survenus après la défaite de Darkseid sont bizarrement les plus réussis, ceux qui ont le moins souffert du passage du temps et où on a l’impression, enfin, que les héros agissent en hommes en n’ont pas en gamin se querellant dans le bac à sable.

THE GREAT DARKNESS SAGA doit surtout s’apprécier pour ce qu’il est : une capsule temporelle pour les curieux de l’univers DC du début des années ’80, un oeuvrette nostalgique qui, à la manière des films de l’époque, demande une certaine indulgence pour être estimée. Mais, dans l’ensemble, ce gros comics reste appréciable…néanmoins s’il s’agit de la meilleure histoire de la Légion on n’est pas trop pressé de lire les pires.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #DC, #Fantastique, #Space Opera, #science-fiction

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Publié le 24 Janvier 2021

DRAGON DECHU de Peter F. Hamilton

Auteur britannique, Peter F. Hamilton a renouvelé le space opéra depuis une vingtaine d’années. Il s’est aussi fait une spécialités des pavés, voire des bloc de béton pourrait on dire car ses romans s’étendent souvent sur plusieurs tomes de centaines de pages. DRAGON DECHU constitue pratiquement une exception : un livre unique et un format relativement court…ce qui, pour l’auteur, veut dire 960 pages en poche ! Bref, nous sommes loin du space opéra d’antan, de ces bouquins de pur divertissement confectionnés par son presque homonyme Edmund Hamilton et ses successeurs. Pour le meilleur et pour le pire car, avouons-le, l’ennui pointe parfois le bout de son nez et ce DRAGON DECHU risque de tomber des mains des moins motivés. Lorsque Peter F. Hamilton se lance dans une intrigue celle-ci est complexe, avec plusieurs personnages importants même si, comme ses glorieux ancêtres et inspirateurs, le point de départ reste le souhait d’aller explorer l’espace. La frontière de l’infini, là où la main de l’homme n’a jamais mis le pied pourrait on dire.

Bref, Lawrence Newton a tout pour vivre heureux en 2335 : il connait l’amour et le voilà destiné à exercer de hautes fonctions sur une petite planète tranquille en voie de terraformation. Que rêver de mieux ? Et bien Lawrence, lui, rêve de nouveaux mondes, de perspectives inédites et, pour cela, il est prêt à s’engager dans une force armée au service des Grandes Compagnies et d’abandonner sa Roselyn. Sauf que, 20 ans plus tard, les grandes espérances ont tournés courts. Lawrence est affecté sur une planète afin d’effectuer un « retour sur investissement », autrement dit il va protéger, avec ses hommes, le pillage en règle de cette colonie de Thallspring. Pour mâter les résistants, la Compagnie n’hésite pas : on choisit des habitants au hasard et on leur colle un collier explosif activable à tout moment. Pour tout acte de sabotage envers la compagnie quelques dizaines d’innocents verront leur tête exploser. Simple et, généralement, très efficace. Sauf que, sur Thallspring, les natifs n’ont pas l’intention de se laisser dominer. Par la suite, Lawrence va découvrir un « dragon », à savoir une entité extraterrestre à l’importance capitale. Voilà, en gros, ce que nous annonce la quatrième de couverture. Le lecteur naïf peut penser que tout cela intervient dans les premières dizaines de pages…que nenni ! Lorsque Lawrence chasse le « dragon » nous en sommes déjà à près de 700 pages !

Car Hamilton suit en parallèle la jeunesse de Lawrence sur la planète Amethi et son histoire d’amour avec Roselyn (sans doute les meilleurs passages du roman avec le procès d’un militaire tombé dans une machination visant à l’accuser d’un viol), la vie de Lawrence une fois adulte au service des Grandes Compagnie, l’existence d’un groupe de résistants sur Thallspring menés par une certaine Denise, le point de vue de Simon Roderick sur la campagne de Thallspring et, enfin, le récit fictif des aventures du Prince Mozarl et de l’Empire de l’Anneau, conté par Denise à ses élèves.

Ambitieux, DRAGON DECHU l’est certainement mais, parfois, la surabondance de lignes narratives rend l’ensemble indigeste. Pour beaucoup de lecteurs « plus c’est long plus c’est bon » et le roman reçut donc des critiques élogieuses. On peut cependant penser que tout cela aurait mérité un travail d’élagage et que bien des sous-intrigues aurait pu se voir réduite afin de resserrer l’intrigue principale dont on finit par perdre un peu le fil. Bref, pas inintéressant mais pas non plus passionnant…

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Space Opera, #science-fiction

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Publié le 29 Mai 2020

SEEKER de Jack McDevitt

Quoique situé dans l’espace, le roman reprend les codes de l’aventure à la recherche d’une cité perdue, on pense ainsi aux œuvres d’un Clive Cussler par exemple, la colonie disparue de Margolia remplaçant ici la légendaire Atlantide.

La saga d’Alex Benedict, archéologue et explorateur spatial, comprend à ce jour huit romans pouvant se lire de manière indépendante. SEEKER est le troisième et, pour l’instant, le seul à avoir été traduit en français, probablement en raison de sa victoire au prestigieux Prix Nebula.

Dans un futur lointain, aux environ de l’an 12 000, l’Humanité s’est étendue dans l’univers, laissant derrière elle des bases abandonnées et des vaisseaux oubliés emplis d’artefacts devenus très recherchés par les collectionneurs d’antiquités. Alex Benedict et Chase Kolpath sont deux archéologues (ou « pilleurs de tombe » selon leurs détracteurs), contactés par une jeune femme entrée en possession, par l’intermédiaire de son ex-copain, d’une coupe couverte de symboles très anciens. Les deux archéologues la datent de 9 000 ans et la relie au mythique vaisseau d’exploration Seeker. Cet engin, le premier capable de dépasser la vitesse de la lumière, a été bâtit voici 90 siècles par une bande d’utopistes surnommés les Margolians, lesquels désiraient fuir la Terre dictatoriale et établir une colonie libertaire sur une planète appelée Margolia. Depuis, nul n’a eut de nouvelles de ces colons…Benedict et Kolpath se lancent dans la recherche du Seeker et espèrent localiser la fabuleuse Margolia, ce qui constituerait la plus grande découverte de l’histoire des vols spatiaux.

Peu connu chez nous mais célébré aux USA où il est régulièrement nommé aux prix les plus prestigieux de la SF et salué comme l’héritier de Clarke et Asimov, Jack McDevitt propose ici un plaisant roman d’exploration spatiale. En dépit d’un avenir très lointain qui laissait supposer (espérer ?) un univers complètement différent du monde, l’évolution technologique reste faible (on se croirait davantage 100 ans dans l’avenir que 1000) et, à côté d’Intelligence Artificielle de type Avatar (qui permettent de converser avec des simulacres de personnes décédées) et des vaisseaux supraluminiques, on parle encore de disquettes ! Les personnages aiment également beaucoup les mondanités, pour un peu on se croirait dans de la bit-lit tant l’héroïne aime les diners et les cocktails afin de discuter de sa mission. Le roman n’est donc pas franchement dépaysant et les considérations scientifiques demeurent peu présentes, loin de la hard-science parfois rébarbatives. Comme signalé précédemment, le bouquin s’apparente davantage à un techno-thriller d’aventures…mais situé dans l’espace. Le tout fonctionne donc plaisamment, avec toute la science des page-turners américains pour encourager le lecteur à poursuivre sa lecture d’encore un ou deux chapitres avant d’aller dormir. Des attentats et autres menacent à l’encontre de notre dynamique duo d’archéologues apportent d’ailleurs le petit piment nécessaires au récit sinon assez linéaire dans son déroulement.

Au final, SEEKER reste un bon gros pavé très digeste (il aurait sans doute gagné à être élagué de quelques dizaines de pages mais rien de vraiment problématique) et plutôt divertissant pour peu qu’on n’en attende pas un classique incontournable de la SF.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Prix Nebula, #Space Opera, #science-fiction

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