roman de gare

Publié le 12 Juin 2018

OPERATION SATAN (S.C.U.M. Tome 3) de David Rome (Joël Houssin)

Troisième aventure des anti héros de l’anti terrorisme qui forment le commando de mercenaires du SCUM composé de Mark Ross, infatigable agent secret acteur porno, Laeticia Vecciune, nymphomane italienne, les frères Sig Sauer, deux jumeaux autrichiens complètement frappés du ciboulot et enfin un « nègre juif apatride » as de la conduite aérienne…Cette fine équipe rassemblée par Joel Houssin, prudemment caché sous le pseudo de David Rome, ne donne pas dans la dentelle, plutôt dans l’outrance généralisée.

Le but de l’auteur semble, en effet, de pousser le roman de gare dans ses derniers retranchements et d’augmenter tous les curseurs dans le rouge quitte à verser pratiquement dans l’auto parodie en multipliant la violence sadique, l’érotisme moite et les prises de position anarcho réactionnaires. Bref, Houssin mélange joyeusement les ingrédients principaux ayant cours dans le « pulp » des années ’80 en reprenant le meilleur des séries concurrentes (SAS, L’Exécuteur, Brigade Mondaine, L’Implacable…Nostalgie camarade !) et en assaisonnant le tout d’un maximum d’insultes, de vocabulaire ordurier et de racisme décomplexé.

La mission de nos mercenaires ? Récupérer une princesse jordanienne soi-disant kidnappée par le Hezbollah mais ayant, en réalité, pris cause pour les intégristes afin de faire échouer le processus de paix entamé par les modérés. Pour remplir leur contrat le SCUM ne recule devant rien, d’où des scènes assez savoureuses comme celle où une terroriste islamiste capturée se voit soumise à la question. Mais la fanatique ne moufte pas en dépit des tortures subies et il faudra lui introduire un saucisson (garanti 100% pur porc évidemment) pour la décider à parler.

La série SCUM n’est évidemment pas à mettre entre toutes les mains et fera s’étrangler les bien-pensants et autres adeptes de la modération et du bon goût. Tant pis pour eux. Car Joël Houssin se lâche complètement et le résultat s’avère complètement explosif, le genre de lecture « facile » de pure détente qui permet de passer une excellente soirée.

Au final, une fois de plus, le Scum empêchera l’apocalypse et sauvera le processus de paix du Moyen-Orient menacé par l’Opération Satan des barbus fanatiques. Nos « héros » se quittent satisfaits en espérant quand même que les bougnoules continuent de se flinguer un minimum, histoire de ne pas aller pointer au chômage. Vu la situation actuelle, pas de danger que les hommes du Scum se reposent avant un bout de temps. Un festival de violence, de cul et d’humour bien trash à recommander à tous ceux qui préfèrent le démastiquage à la défense des « valeurs de la République ».

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Aventures, #Roman de gare, #Thriller, #Espionnage

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Publié le 25 Avril 2018

COXMAN - LE COX SE DRESSE de Troy Conway (Michael Avallone )

Les romans de sexpionnage connurent une grande popularité durant les années 70. Suite au succès des James Bond (qui ont, en quelque sort, initié le genre) et de S.A.S on vit en effet paraitre de nombreux romans mettant en scène un espion (ou une espionne) de charme. Souvent, les séries étaient relativement interchangeables, tout comme leur auteur, qui alignaient du O.S.S.E.X., du Cherry O, du B.I.S., du P.D.G. au gré de leurs envies.

Michael Avallone (1924 – 1999), connu pour ses ED NOON traduits à la Série Noire, participe à cette vague après s’être fait la main sur diverses novélizations et une poignée de bouquins tirés de la série « Des agents très spéciaux ». Il crée ainsi le personnage de Rod Damon, alias Coxman, sexologue devenu contre son gré (on menace de révéler ses frasques avec une mineur) un agent secret pour l’organisation Cox. La série COXMAN, sorte de spin off du similaire THE MAN FROM O.R.G.Y va s’étendre de 1967 à 1973 et comptera 34 romans.

Dans cette première aventure, Coxman doit déjouer les plans d’une bande de Nazis d’opérette fomentant, dans un bordel allemand, des plans de conquêtes planétaires qui visent à monter les grandes puissances les unes contre les autres afin de détruire la majeure partie de la population terrestre.

Dans les limites de la littérature de gare et de sexpionnage, LE COX SE DRESSE se révèle plutôt plaisant, l’intrigue, farfelue, n’en reste pas moins correcte, dans la lignée des innombrables bouquins du même style sortis durant la grande époque du genre, avec ses vilains Nazis caricaturaux décidés à déclencher l’apocalypse. L’alternance entre les scènes pornos et l’action est bien gérée, les premières (nombreuses !) n’en sont pas envahissantes pour autant et l’auteur ne prend pas son récit très au sérieux, le ponctuant de nombreux clins d’œil amusants et de réflexions rigolotes.

Tout ça ne vole pas bien haut évidemment mais dans les bonnes dispositions et en sachant à quoi s’attendre (une sorte de parodie des James Bond qui en reprend tus les clichés en montant chaque curseur – érotisme, violence, invraisemblance – au maximum) il est possible de passer un bon moment avec ce super espion tout droit sorti d’un porno de l’âge d’or, patronyme et surnom compris.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Roman de gare, #Espionnage, #Erotique

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Publié le 14 Mars 2018

LA PEAU DE LA PEAU de A.A. Fair (Erle Stanley Gardner)

Outre le célèbre Perry Mason, Erle Stanley Gardner, dissimulé sous le pseudonyme d’A.A. Fair, écrivit 29 aventures d’un duo de détectives atypiques composé du séduisant Donald Lam et de la grassouillette Bertha Cool. Ecrit en 1967, cet avant-dernier roman se centre sur Donald Lam, contacté par le patron d’une petite compagnie d’assurances, Barney Adams, après que ce-dernier ait repéré une annonce suspecte publiée dans un journal. En effet, on promet 300 dollars de récompense pour tout témoin ayant vu un accident entre une Ford et une Cadillac. Barney Adams flaire l’arnaque et Donald Lam répond à la petite annonce. Toutefois, il n’est pas retenu comme témoin digne de foi. Cette aventure permet néanmoins à Donald de faire la connaissance d’une jeune, séduisante et désargentée demoiselle qui, elle, accepte de témoigner. Donald l’invite à diner et constate rapidement que la jeune femme n’a pas été témoin de l’accident, elle a simplement décidé de commettre un faux témoignage pour toucher la récompense. Bientôt, la voici entrainée dans une affaire criminelle beaucoup plus sinistre et accusée du meurtre d’un avocat réputé.

Encore une bonne intrigue, particulièrement complexe et rythmée, sous la plume alerte de Gardner qui ne ménage pas sa peine pour captiver le lecteur : prémices intrigantes, rebondissements nombreux, fausses pistes en pagaille,…

La crédibilité générale est parfois à prendre avec des pincettes mais, emporté dans le torrent des événements, le lecteur n’a guère le temps de souffler pour se rendre compte des invraisemblances d’un récit mené à 100 à l’heure et hautement divertissant.

Peu de choses à dire sur ce roman très court, qui se lit quasiment d’une traite, et offre une bonne dose de distraction policière aux amateurs. Si la plume de Gardner n’est pas spécialement réputée, les traductions françaises l’améliorent grandement et laissent la part belle à des dialogues vifs et non dénués d’une touche d’humour efficace.

Rien de révolutionnaire pour cet auteur habitué des « formules » mais l’assurance d’un bon moment qui saura satisfaire les afficionados du roman policier à l’ancienne.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Whodunit, #Erle Stanley Gardner, #Roman de gare

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Publié le 7 Mars 2018

LES MURAILLES DE L’ANGOISSE de Don Seabury (Richard D. Nolane) et Terence Corman

 

Deuxième tome pour l’éphémère collection « Apocalypse » de Media1000, éditeur spécialisé dans le porno tenté, à la fin des années ’80, par une plongée dans l’horreur bien saignante dans la lignée de « Gore » ou « Maniac ». Derrière cette série en six tomes se cachent Richard D. Nolane (alias Don Seabury) et divers auteurs (Pierre Bénichou, Michel Pagel, Honaker, etc.) qui proposent des récits assez basiques, proches de la saga LE SURVIVANT éditée chez Gérard DeVilliers, à savoir du post nuke plein d’action et de gore vomitif, le tout dans une ambiance de western post nucléaire ultra brutal. L’érotisme, par contre, se montre assez restreint, les auteurs se contentant de saupoudrer d’une pincée de sensualité leurs histoires avant tout basées sur la barbaque.

Ici, nous suivons une troupe de survivants, menés par Cynthia Parker, décidé à enquêter sur l’enclave protégée de Las Vegas, laquelle se trouve en manque d’eau. Norton, le super agent au service (de ce qui reste) du monde libre, est envoyé retrouver une Cynthia disparue tandis que les mutants cannibales assiègent les rescapés.

« Apocalypse » s’est de la vraie bonne (hum !) littérature de gare (et de gore) qui ne fait jamais dans la dentelle fine mais se contente de balancer la purée à un lecteur avide d’ultra violence sanglante. En 150 pages, les écrivains, chapeautés par Richard D. Nolane (du moins pour les quatre premiers tomes), accumulent les scènes plaisantes pour l’amateur : tortures, viols, massacres en tout genre, étripages dégueulasses, cannibalisme, etc. Bref, ça défouraille sévèrement, à coup de descriptions répugnantes (sans aller jusqu’à l’ignominie d’un Necrorian chez Gore) et de scènes d’action rentre-dedans.

Ce deuxième tome, un poil moins trash que le premier, se situe dans une Las Vegas futuriste, ceinte de hautes murailles derrière lesquelles se sont retranché une poignée de nantis qui, faute de télévision, se repaissent de spectacles sanglants : écartèlement en place publique, lapidation,…Dehors règnent les mutants cannibales au corps dévoré par les radiations tandis qu’un savant fou effectue des expériences de clonages délirantes. Bref, du pur « post nuke » à l’italienne mâtiné d’une ambiance à la « Zombie » (ou plus encore au postérieur « Land of the dead ») avec des personnages très schématiques : le maire qui désire coute que coute garder le pouvoir, l’agent Norton qui se fiche de tout sauf de son fils, le grand méchant qui souhaite détruire le peu de civilisation subsistant sur la terre.

A réserver aux amateurs de littérature populaire sanguinolente, « Apocalypse » flatte joyeusement les bas instincts du lecteur et permet de passer un bon moment à condition de savoir à quoi s’en tenir. On en reprendrait même volontiers une petite louche (d’hémoglobine) et, heureusement, il reste quatre tomes à s’enfiler.

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Publié le 19 Février 2018

ICI OSS 117 de Jean Bruce

Ecrit en 1949 voici la première aventure de Hubert Bonisseur de la Bath ici chargé, pour le compte d’une grande banque américaine, de retrouver des documents volés relatifs à une vente d’armes compromettantes.

Le scénario reste d’ailleurs flou sur la nature exacte des documents ou les pays impliqués dans la magouille, tout ça n’est pas très précis ou documenté, volontairement ou pas nous sommes loin du côté fouillé d’un SAS par exemple. A la manière d’un MacGuffin cher à Hitchcock cette quête des documents perdus se révèle donc surtout un prétexte à une aventure échevelée dans la grande tradition du « pulp » : femmes fatales, nymphette nymphomane, méchant sadique, séance de torture, héros pur et dur se sortant de toutes les situations avec le sourire,…Bref, de l’écriture au kilomètre mais avec un certain sens du rythme et de la formule : un pays du Golfe, le Panama, la Suisse,…toutes ces nations sont mêlées à une vente d’armes bidouillées par divers organismes financiers et qui intéressent plusieurs services secrets, donc les Etats-Unis. Hubert lui-même semble encore peu défini, il navigue entre l’agent secret et le détective (il se présente comme tel), escorté de son copain Pierre Dru, tous deux vétérans de la Seconde Guerre Mondiale et capables d’infiltrer les milieux interlopes de Paris.

L’enquête avance donc sur un rythme rapide, dans la pure tradition du roman de gare, loin d’une politique fiction complexe. Pour les lecteurs néanmoins largués, Jean Bruce se permet, exactement au milieu du roman, de récapituler en quelques pages tous les événements précédents.

Le style de l’auteur reste de son côté  impersonnel mais pas désagréable. Bruce s’adapte à son sujet et ne perd pas son temps en digressions inutiles ou descriptions longuettes, exceptés lorsqu’il détaille les anatomies féminines forcément magnifiques croisées par Hubert. L’utilisation d’un argot aujourd’hui bien daté s’avère cependant quelque peu pénible, cette gouaille de voyou typique de son époque étant à présent passée de mode.

On peut également sourire devant le comportement d’un Hubert ultra séducteur capable de tomber toutes les jeunes (voir les très jeunes !) femmes croisant sa route mais capable, grand seigneur, d’en laisser quelques miettes à son pote Pierre Dru. Une amitié solide comme le roc à laquelle il serait malvenu de trouver des connotations homoérotiques refoulées.

Evidemment, le souvenir des deux dernières adaptations cinématographique en date (après celles, plus sérieuses, des sixties) accentue le côté parodique de la lecture : ces films ne faisaient finalement que grossir un trait déjà bien épais, comme en témoigne les remarques distillées par l’auteur : « Hubert pensait aux seins pointus de Sonia et d’un doigt distrait caressait l’acier froid de son colt » ou encore « Elle ferait mieux de s’allonger plutôt que de chanter, le client serait plus satisfait et elle gagnerait davantage ». On imagine très bien Jean Dujardin déclamer ce genre de répliques en arborant un sourire de macho satisfait.

Bref, tout cela semble aujourd’hui désuet mais, entre coucheries encore soft (l’érotisme prononcé viendra plus tard avec la libération des mœurs), action mouvementée, péripéties attendues (Hubert et son copain coincé dans un immeuble en feu, identité du coupable) et violences gratuites le lecteur peut encore prendre plaisir à cette aventure divertissante et sans prétention.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Aventures, #Roman de gare, #Espionnage, #OSS 117

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Publié le 2 Février 2018

LE RETOUR DES DAMNES de Mario Pinzauti (Harry Small)

Née en 1959 et achevée en 1981, les RACCONTI DI DRACULA constituent une vaste collection de romans d’horreur « pulp » italiens peu connus du public francophone. Tout juste a-t-on eu droit, dans les sixties, à douze traductions (parait-il bâclées) sous le titre LES AVENTURES DE DRACULA. Spécialiste du bis et de la littérature populaire, Patryck Ficini a décidé, pour le compte de Sueurs Froides via Hantik Books, de traduire avec respect ce petit bouquin.

Ecrit en 1973 par Harry Small (pseudonyme de Mario Pinzauti, décédé en 2010) en six jours (2 pour l’intrigue, quatre pour la rédaction proprement dite) LE RETOUR DES DAMNES s’intéresse au cas de la célèbre Erzébeth Bathory, personnage historique ayant pris l’habitude, pour préserver sa jeunesse, de se baigner dans du sang de vierges. La Hammer en a livré une version réussie sous le titre COMTESSE DRACULA et, plus récemment, Julie Delpy nous a offert le splendide LA COMTESSE sur le même thème. Ici, le « présent » et le passé se mêlent adroitement jusqu’à une conclusion quelque peu attendue mais efficace d’où le happy end est absent.

Joliment présenté par Sin’Art dans une belle édition agrémentée d’illustrations sobres et évocatrices, LE RETOUR DES DAMNES s’étale sur environ 120 pages, divisé en seize courts chapitres, et suit le journaliste américain Jezorlavy Istok dans un périple surnaturel. Décidé à rédiger un reportage sur le sataniste Sat Astar, grand maître autrichien d’une branche de la Rose-Croix, Istok tombe sous le charme vénéneux de Lamia, la secrétaire très particulière d’Astar. Par la suite, le reporter va vivre messes noires et autres orgies qui le ramènent également quelques siècles plus tôt, aux temps de la comtesse sanglante Bathory. Il découvre ainsi sa précédente incarnation, alors qu’on le surnommait « Tête de Fer » et qu’il assistait Bathory dans ses rites impies.

Prolifique écrivain (des dizaines de « séries B » littéraires) mais aussi cinéaste (AVEC RINGO ARRIVE LE TEMPS DU MASSACRE ou WHITE EMMANUELLE, BLACK EMMANUELLE) Mario Pinzauti mène adroitement sa barque et offre un pur roman de gare horrifico- érotique. Sans perdre son temps en palabres ou descriptions inutiles, l’auteur préfére avancer, de manière très linéaire (principal défaut que l’on pourrait lui reprocher) dans son récit aussi simple qu’efficace, ponctué à intervalle (très) réguliers de scènes sexy, sadiques ou sanglantes. Voire les trois à la fois. « A l’origine de tant d’atrocités il y avait l’indicible perversion sexuelle de la comtesse » nous dit l’auteur qui aurait pu être publié par une collection telle « Angoisse » ou même « Gore ».

Concis, rythmé, d’une lecture facile et plaisante, LE RETOUR DES DAMNES ne prétend pas s’inscrire dans la « grande littérature » et, comme le souligne la postface de Patryck Ficini, ne peut rivaliser avec les œuvres de Lovecraft ou Robert Howard.  Mario Pinzauti se situe davantage dans la lignée des seconds couteaux de l’épouvante en reprenant des thématiques classiques mais en donnant au lecteur ce qu’il est venu chercher : deux heures d’évasion au royaume de l’horreur païenne, des orgies sataniques et du fantastique rétro. Bref, ce court récit qui puise dans l’attirail du gothique pour mieux le pervertir par le sexe et le sang constitue une jolie découverte, limitée à 60 exemplaires et destinée aux fans. Espérons que le succès soit au rendez-vous et encourage l’éditeur à poursuivre avec d’autres traductions de cette collection des RACCONTI DI DRACULA.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur, #Roman de gare, #Gore, #Erotique

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Publié le 30 Janvier 2018

KIRA B - ONDE DE CHOC SUR L'OREGON de Steven Belly

Dans le trois centième (!!!) tome publié en France de l’Exécuteur, LE RESEAU PHENIX, Mack Bolan, l’éternel Guerrier, se découvrait une probable descendance, Kira, supposée être sa fille perdue de vue et tombée aux mains d’infâmes réseaux pédophiles.

Notre jeune punkette gothique, pirate informatique sexy tatouée, percée et bisexuelle (forcément) revient se venger dans ses premières aventures en solo, papa ne faisant ici qu’une lointaine figuration en dispensant ses conseils et en aidant, de loin, la demoiselle. Car Kira Bolan, après avoir émasculé un de ses violeurs, se lance dans un nouveau blitz, décidée à exterminer un réseau de trafic d’êtres humains opérant dans les profondeurs insoupçonnées du Dark Web. Se faisant passer pour l’agent spécial d’un prince arabe nanti d’un imposant harem, Kira infiltre l’organisation Witch, spécialisée dans la prostitution et les snuff movie dans le but, bien évidemment, de la démanteler à la manière de papa…

Si Kira B se conforme aux attentes du lecteur (masculin) du roman de gare, elle reste néanmoins un personnage intéressant, fan de rock & roll, de films d’horreur (« Massacre à la tronçonneuse » est son préféré) et de séries télé, bien qu’elle ignore à quoi peut se référer son paternel en parlant de « K2000 », lui préférant la plus contemporaine « Walking Dead ».

On sent l’auteur féru de références et soucieux d’apporter un peu de sang neuf à la saga de L’EXECUTEUR en y injectant davantage d’humour et une forte dose d’érotisme, jusqu’ici quasiment absent des aventures de Mack Bolan. Avec Kira, le charme est là et l’auteur ne se prive pas d’une poignée de scènes chaudes entre filles et même d’une relation hétérosexuelle en mode cyber sexe. L’originalité n’est donc pas vraiment au rendez-vous (Kira ressemble à un décalque de l’héroïne revancharde de la saga MILLENIUM) mais le récit se révèle cependant efficace. L’intrigue braconne un peu sur les terres du techno thrillers avec son jargon technique et ses innovations technologiques sans toutefois risquer de perdre le lecteur, l’essentiel étant, comme toujours, l’action pétaradante et violente, saupoudrée d’un certain sadisme et d’un côté glauque qui rendent KIRA B, toutes proportions gardées, plus sérieuse que L’EXECUTEUR.

Vu la monstrueuse inhumanité de l’organisation Witch (qui dresse dès l’enfance ses prostituées afin de les amener à supporter les tortures infligées par les riches clients recourant à ses services), Kira, adoubée par Mack Bolan, ne peut que réagir de manière radicale en exterminant toutes ces ordures.

Pour les amateurs de L’EXECUTEUR tenté par une intrigue plus « moderne » et un nouveau personnage attachant et sexy, ONDES DE CHOC SUR L’OREGON reste un bon moment de lecture et un plaisant roman de gare : un peu d’humour, une louche d’érotisme, une bonne dose de violences, du sadisme,…que demander de plus pour passer un bon moment ? Dommage cependant que la conclusion soit expédiée en 3 pages...

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Thriller, #Roman de gare, #Gérard de Villiers, #Exécuteur

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Publié le 24 Janvier 2018

CREVE MAJORETTE CREVE de John Russo

Né en 1939, John Russo restera éternellement le coscénariste de « La nuit des morts vivants » de George Romero, acte de naissance de l’horreur cinématographique moderne dont la descendance est, aujourd’hui, innombrable. Par la suite, Russo capitalisa sur cette réussite en signant la novelisation du long-métrage et plusieurs suites littéraires, dont un RETOUR DES MORTS VIVANTS qui servit de base au film de Dan O’Bannon en 1985. On lui doit aussi quelques autres bouquins, certains publiés chez Gore (ZERO HEURE), d’autres chez J’ai lu (le sympathique PANTHERE NOIRE).

Ecrit en 1979, CREVE MAJORETTE CREVE fut publié chez Maniac, éphémère collection se voulant la rivale de Gore. Il fut, par la suite, porté à l’écran par S. William Hinzman sous le titre « One by One ».

Cet étrange bouquin semble tout d’abord éprouver quelques difficultés à trouver sa direction, hésitant entre slasher, récit de vengeance, machination et drame. Des défauts qui n’en sont pas vraiment d’ailleurs, Russo conférant une réelle originalité à son récit, lequel prend régulièrement des détours surprenants et se révèle, au final, bien pensé dans ses rebondissements.

Tout commence par les désirs inassouvis du jeune Tommy pour la trop belle majorette Nicole, laquelle fréquente la brute locale, Mace, chef d’une bande de motards sadiques. Cependant Nicole finit par retrouver Tommy pour passer un bon moment avec lui : en réalité la jeune fille, enceinte de Mace, cherche à faire endosser cette paternité à Tommy. Un méli-mélo amoureux brutalement interrompu par l’irruption d’un tueur mystérieux qui poignarde les deux jeunes gens. Ensuite, une autre majorette est assassinée et leur entraineuse, petite amie d’un policier, échappe de justesse à une agression : pas de doute, un maniaque a pris les belles sportives pour cible.

Ce qui s’apparente à un classique slasher typique des romans de gare et de gore (érotisme léger, scènes de meurtres à intervalles réguliers) se transforme peu à peu en un livre plus « travaillé » qui propose quelques retournements de situation étonnants. Disons simplement que les meurtres ne sont peut-être pas aussi gratuits qu’ils le paraissent. Le dernier acte, pour sa part, embrasse la voie de la vengeance puisqu’un des protagonistes, laissés pour mort par les méchants, se venge en allant les dessouder au fusil. Les différentes intrigues se rejoignent finalement pour une conclusion pas pleinement crédible mais plaisante et habile avant un ultime épilogue certes attendu mais réussi.

Le rythme est enlevé mais il semble certain que le roman ait souffert d’un regrettable élagage pour sa publication française, passant de 207 pages à environ 150, la norme de la collection « Maniac » (calquée sur Gore).

Lecture rapide et divertissante, CREVE MAJORETTE CREVE fonctionne agréablement et réussit à ne jamais ennuyer en dépit d’inévitables facilités et autres invraisemblances. Bref, de la « série B » de ce style, on en redemande.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Horreur, #Roman de gare, #Gore

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Publié le 12 Janvier 2018

LE BATON ET LA CAROTTE d'Esparbec

George Paillier, dit Esparbec, se définit comme le dernier des pornocrates, il s’assume en tant que véritable romancier porno et non pas « érotique », mot à la mode pour désigner de minables romances agrémentées de l’une ou l’autre scènes vaguement osées. George Paillier écrit depuis des années, publiant sous divers pseudonymes ou sous la bannière Esparbec des bouquins que ce soit chez Media1000 ou chez La Musardine.

L’histoire est classique : deux très jeunes filles pas si innocentes vont transformer un homme (évidemment consentant) en objet sexuel total. Pour cela elles ne vont pas y aller par quatre chemins et son éducation gentiment sale ce fera, notamment, à grands coups de bâton et de carotte dans le cul. Dès lors, nos deux gamines, emportées dans un grand tourbillon de perversions en tout genre, vont se déchainer sur notre pauvre (?) homme objet.

Pas la peine de prendre des gants avec Esparbec : pas de place pour la suggestion, le gentillet, l’érotisme chic ou le mommy porn vendu par paquet de dix (plus un gratuit) chez Carrefour. Esparbec s’en fiche et, osons le dire, il s’en bat les couilles. La crédibilité ou la psychologie des personnages ne l’intéressent pas davantage et, quelque part, il a sans doute raison, le sujet n’est pas là. Il préfère multiplier les scènes pornographiques bien déviantes, à la manière d’un explorateur de la perversion. S’il était cinéaste Esparbec ferait du hard crad, pas du porno classe, bref il serait plutôt Alain Payet que Francis Leroi.

Le porno de l’écrivain n’est pas nécessairement érotique d’ailleurs tant il va loin dans ses excès, certains passages pourront choquer ou rebuter le lecteur. C’est probablement voulu, le bonhomme n’ayant que faire des « zones de confort », en particuliers dans ce BATON ET LA CAROTTE ouvertement pédophile. Car Esparbec repousse les limites et joue des tabous (sadomasochisme, humiliations variées, viol, inceste, etc.). L’érotisme de bon goût n’a pas court chez lui et on imagine la tête d’une lectrice de 50 NUANCES DE GREY découvrant cette œuvre dont les héroïnes, âgées de 12 ans, démontrent une imagination débordante.

A vrai dire, LE BATON ET LA CAROTTE, comme tous les autres Esparbec apparemment (LA PHARMACIENNE y allait déjà franco) accumule les scènes crades (ne manquent d’ailleurs que les odeurs) écrites avec un véritable style, quelque part entre la description gynécologique la plus crue et une certaine préciosité héritée des romans clandestins d’antan. 

Cru, déviant mais aussi empreint d’un humour au second degré fort plaisant, d’un côté Vaudeville cochon appréciable et d’une énergie impressionnante, la littérature d’Esparbec s’inscrit dans la tradition des romans pornos de Sade ou Apollinaire, à la manière des 120 JOURS DE SODOME ou des ONZE MILLE VERGES. Sans se soucier du politiquement correct et des rigueurs d’une censure qui aimerait cadenasser jusqu’aux fantasmes, l’écrivain se permet toutes les audaces et toutes les transgressions. En ces temps de retour du puritain, du féminisme agressif et des outragés de tous bord, la littérature d’Esparbec se révèle, quoiqu’on en dise, bien plus nécessaire que les best-sellers bien-pensants ayant droits à une belle couverture médiatique.

Même si on n’en lira pas tous les jours (il faut avouer que le bouquin s’avère un poil – de cul – répétitif), Esparbec démontre que la pornographie pure et dure a toujours droit de citer malgré Youporn. Et qu’elle peut être divertissante et amusante à lire.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Roman de gare, #Erotique, #Esparbec, #Porno

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Publié le 8 Janvier 2018

SAS A ISTANBUL de Gérard De Villiers

En ces temps frileux où la moindre parole sexiste prend des proportions effarantes il est rafraichissant de se plonger dans le machisme satisfait de la plus célèbre des sagas d’espionnage. Car si SAS c’est tout d’abord un personnage, le prince hongrois Malko Linge, autrement dit Son Altesse Sérénissime, SAS c’est également – et surtout - une institution du roman de gare francophone et de l’espionnage. Créé en 1965 par Gérard de Villiers qui écrivit deux cents aventures de son héros jusqu’en 2013, soit près de cinquante ans de bons et loyaux services à la cause d’une espionnite réactionnaire et globalement divertissante.  

Que l’on aime (ou pas) le héros ou son controversé auteur, SAS A ISTANBUL reste une œuvre historique puisqu’il s’agit de la première aventure de Malko, lequel se voit défini comme un aristocrate désargenté acceptant de dangereuses missions afin d’amasser suffisamment de ressources monétaires pour restaurer son château décrépi. L’aristocrate aventurier possède un charme indéniable dont il use abondamment, à la manière de James Bond (si Malko fait plusieurs conquête la série n’a pas encore sombré dans le porno envahissant des titres ultérieurs et demeure sobre au rayon de l’érotisme) et une mémoire fabuleuse qui lui permet de retrouver facilement une information lue bien des années auparavant. Cette aptitude originale, elle aussi, sera rarement mentionnée par la suite. Dans cette première aventure, Malko n’est d’ailleurs pas vraiment un homme d’action, plutôt un stratège qui enquête, rassemble des faits, et laisse ses hommes de main accomplir le sale boulot. La série, là aussi, évoluera pour se conformer davantage aux normes du roman d’action / espionnage durant les décennies ultérieures où le prince fera le coup de poing à intervalles réguliers.

Avec SAS A ISTANBUL nous sommes encore en pleine guerre froide : après la destruction d’un sous-marin américain dans le détroit du Bosphore, un submersible non identifié est coulé en représailles. Peu après, le corps d’un marin russe est découvert sur la plage d’Izmir. Les services secrets de divers pays vont alors tenter de récupérer des documents compromettants. Une poignée de personnages jouent double jeu tandis que d’autres sont simplement éliminés au fil des pages, abattus par des agents rivaux. SAS Malko Linge débarque en Turquie pour enquêter sur cette affaire qui pourrait compromettre la paix mondiale.

Avec ses clichés mais aussi son rythme enlevé et son intrigue relativement complexe, SAS A ISTANBUL (un titre qui évoque immédiatement les longs-métrages d’espionnite de la fin des sixties) constitue un bon moyen de passer trois ou quatre heures de son temps. Le héros s’y révèle plutôt sympathique et attachant, loin de l’image du surhomme « sex machine » qu’il deviendra quelques années plus tard. De Villiers, pour sa part, évite les conventions et n’a pas encore sombré dans sa propre caricature à la manière des romans ultérieurs, plaisants mais bien trop mécaniques pour passionner : un quart d’ultra violence, un quart de sexe, un quart de péripéties façon guide du routard et un quart de considérations géopolitiques que ses détracteurs trouveront toujours « nauséabondes ».

Dans les limites de la littérature de gare, SAS A ISTANBUL fonctionne agréablement et s’appuie sur une écriture simple mais fluide et efficace, soucieuse de ne pas générer de temps morts mais, au contraire, de proposer des rebondissements et quelques touches humoristiques au sein d’un récit bien balancé. De quoi donner envie de poursuivre la lecture des titres ultérieurs, du moins ceux parus jusqu’à la fin des sixties, avant le grand basculement dans le sexe balisé et la violence outrancière.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Roman de gare, #Gérard de Villiers, #Erotique, #Espionnage

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