roman de gare

Publié le 14 Novembre 2018

DERNIER HOLOCAUSTE de Sapir & Murphy

Le meurtre de deux Israéliens, dont les corps découpés ont été assemblés pour former un swastika, attire l’attention de l’organisation Cure. Remo et Chiun (très excité à l’idée de fouler un sol que nul maître de Sinanju n’a parcouru depuis l’époque d’Hérode le calomnié) débarquent en Israël et tentent d’empêcher un groupe d’ancien Nazi d’atomiser le pays.

Moins délirant que de coutume, ce volume de L’IMPLACABLE propose quelques commentaires politiques étonnants pour une série ayant toujours privilégié l’humour et l’aventure, loin des considérations à la SAS. Cependant, l’essentiel reste ici l’action avec le schéma classique de la menace atomique, la poursuite des criminels nazis et la résurgence d’un hypothétique quatrième Reich.

L’humour reste donc bien présent, parfois grinçant (« on a balancé son corps au-delà des lignes ennemies ce qui n’est pas difficile puisqu’Israël est entourée d’ennemis »), parfois déjanté, avec les habituelles réparties entre Chiun et Remo. Le vieux maître se désole une nouvelle fois de rater les derniers épisodes de son interminables soap de fin d’après-midi (« Quand tournent les planètes »). Il rappelle aussi que « le petit Allemand moustachu » a mal fini parce qu’il a oublié de régler le maitre de Sinanju (du coup, mort de trouille il s’est suicidé avec sa compagne !) et, bien sûr, ne perd pas une occasion de railler le mode de vie occidental et le manque de concentration de son « stupide disciple » avant, au final, de se trouver des affinités avec les Juifs.

Bref, DERNIER HOLOCAUSTE constitue un divertissement très plaisant pour les inconditionnels de cette interminable saga d’aventures.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Gérard de Villiers, #Roman de gare, #Implacable

Repost0

Publié le 11 Octobre 2018

L'EXECUTEUR TOME 2: MASSACRE A BEVERLY HILLS de Don Pendleton

Dans ce deuxième tome de la saga, l’Exécuteur décide de s’adjoindre une équipe composée d’anciens du Viet-Nam tous doués de capacités particulières : spécialiste en armes lourdes, en explosifs, en gadgets électroniques, etc. Nos dix guerriers, sous la direction de Mack Bolan, vont aller « blitzer » les mafieux corrompus de Beverly Hills protégés par des flics forcément ripoux.

Sorti en 1969 (eh oui !) ce roman (au titre original plus approprié de Death Squad) diffère des habituels titres de la période « guerre à la Mafia » en plaçant Bolan en retrait et en offrant un temps de présence relativement important à chacun des membres de l’équipe. C’est peut-être le regret que peut avoir le lecteur : les protagonistes sont intéressants et bien définis, leurs relations ne manquent pas de piquant (avec quelques réparties amusantes) mais, au final, peu survivront à la mission. Il est regrettable que le roman se termine par un tel jeu de massacre : l’auteur aurait pu épargner davantage de personnages pour qu’ils puissent revenir dans les bouquins ultérieurs. Publié ultérieurement, nul doute que le romancier aurait pris plusieurs volumes afin d’agrandir progressivement son équipe, ici la présentation des dix héros reste trop rapide pour convaincre pleinement. De même voir une telle bande de guerriers d’élite exterminée en une vingtaine de pages parait improbable.

Quoiqu’il en soit, ce MASSACRE A BEVERLY HILLS s’apparente à une sorte de western urbain (entre LA HORDE SAUVAGE et LES 7 MERCENAIRES) revisitant les opérations commando à la 12 SALOPARDS. Par son originalité relative comparé aux autres bouquins de la « guerre à la mafia » et son côté parfois outré (un certain parfum entre la bande dessinée et le cinéma d’exploitation se fait sentir, préfigurant un film comme VIGILANTE), MASSACRE A BEVERLY HILLS demeure une lecture franchement plaisante dans laquelle on ne s’ennuie pas une seconde.

L'EXECUTEUR TOME 2: MASSACRE A BEVERLY HILLS de Don Pendleton

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 3 Octobre 2018

LE VISON MITE d'Erle Stanley Gardner

Cette nouvelle aventure de l’avocat détective Perry Mason débute de manière insolite : Mason et sa secrétaire, Della Street, observent, dans un restaurant, une serveuse, Dixie. Celle-ci s’éclipse en laissant derrière elle un manteau de vison certes mité mais cependant d’une grande valeur. Peu après la police débarque pour leur apprendre que la jeune femme a été percutée par une voiture. La fuite de Dixie s’explique car elle pense avoir été impliquée dans un meurtre. Bref, la situation se complique rapidement et rend le bouquin quelque peu confus tant les rebondissements et retournements de situation se succèdent. Par exemple, le vison mité du titre conduit l’avocat sur la trace d’un révolver ayant servi à commettre un crime et relance le récit. Mason défendra finalement la pauvre Dixie engluée dans une affaire qui la dépasse complètement. Tout comme le lecteur qui devra attendre les dernières pages pour débrouiller, avec l’aide de Perry Mason, les fils de l’intrigue.

LE VISION MITE constitue le 39ème (!) roman mettant en scène l’avocat justicier Perry Mason. Evidemment, le romancier avait établi depuis longtemps sa formule gagnante et ce récit n’échappe pas à la règle, les différentes sous-intrigues (embrouillées) étant entremêlées afin d’égarer le lecteur jusqu’aux ultimes chapitres. Comme toujours Mason, cette fois en qualité de témoin, est appelé à la barre pour contrer les arguments de l’inévitable Ham(ilton) Burger. Et, comme toujours, l’avocat use d’effets de manche et des inévitables « objections votre honneur » pour que triomphe la vérité.

Dans l’ensemble, et quoiqu’il ne soit pas un indispensable de l’auteur, ce roman remplit son contrat de divertissement rondement mené, Erle Stanley Gardner conduisant l’enquête sur un rythme soutenu. Il utilise une écriture très simple mais efficace (parait-il largement améliorée par la traduction) et laisse la part belle aux discussions entre les protagonistes semblables à des joutes verbales agréables à suivre. Du roman policier très « pulp » qui se savoure sans arrière-pensée et se dévore en une soirée. Sympathique.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Whodunit, #Golden Age, #Roman de gare, #Polar, #Perry Mason

Repost0

Publié le 27 Août 2018

UN FESTIN DE RATS de Berman (Eric Vertueil)

Dès les premières pages le style de Berma rappelle les duétistes officiant sous le pseudonyme d’Eric Vertueil…guère étonnant puisque ce pseudonyme cache, lui-aussi, le dynamique duo Alain Bernier et Roger Maridat. Bernier est un vieux briscard, actif dans le domaine du roman policier depuis la fin des années ’50 (avec D’UNE PIERRE DEUX CORPS). Il s’associe avec Maridat en 1973 pour un premier roman d’angoisse, AU BOUT LA MORT. Par la suite les deux romanciers feront le bonheur du Fleuve Noir avec d’autres Angoisse, des Spécial Police et, bien sûr, une dizaine de Gore. UN FESTIN DE RATS sera, lui, publié à la concurrence, chez Maniac, sans que le résultat ne soit franchement différent de ce que « Vertueil » proposait chez Gore, à savoir une vague enquête policière et une foultitude de passages sanglants. Le tout étant saupoudré d’un humour très présent rendant plus humoristique et grotesque (dans le bon sens du terme) les détails vomitifs.

Nous sommes dans une maison de retraite de prestige, Les Ormes. Une des pensionnaires se prend de passion pour des rats et décide de leur livrer en pâture quelques personnes de son entourage. Le directeur de l’établissement découvre la vérité mais décide de se taire et organise une combine lucrative : il assassine des « petits vieux » que leurs héritiers souhaitent voir disparaitre au plus tôt et touche un pourcentage sur les recettes.

UN FESTIN DE RAT alterne le bon et le moins bon. L’idée de base, pas spécialement originale, n’en reste pas moins efficace et propice à une atmosphère plaisante, entre série noire aux personnages irrécupérables (le directeur bat des records de répugnance) et humour acide. Le problème, comme souvent avec Vertueil, réside en fait dans l’usage immodéré du gore : poussé dans ses derniers retranchements, utilisé en dépit du bon sens pour le simple plaisir de l’horrible (on peut véritablement parler de hard gore sur le modèle du porno hardcore où tout est sacrifié pour l’accumulation de scènes croustillantes), le gore finit par lasser. C’est dommage car, avec davantage de maîtrise, un peu moins de boucherie et un peu plus de psychologie tordue, Berma / Vertueil aurait pu proposer un divertissement caustique, voire une critique féroce de l’univers des maisons de retraite. Dans l’état il s’agit d’un roman gore correct, vite lu et vite oublié, pas déplaisant mais bien en deçà des espérances.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Horreur, #Roman de gare, #Gore

Repost0

Publié le 23 Août 2018

DIRTY HARRY - LA MORT EST AU RENDEZ-VOUS de Dan Hartman

Lorsque Clint Eastwood annonce, après la sortie de « L’inspecteur ne renonce jamais » qu’il ne fera plus de « Dirty Harry », la Warner, dépitée, décide de permettre à un auteur officiant sous le pseudonye collectif de Dane Hartman de continuer la saga. Douze romans seront ainsi publiés au tout début des années ’80, la sortie de « Sudden Impact – le retour de l’inspecteur Harry » y mettant un terme en 1984.

Sous le nom de Dane Hartman se cachent au moins trois auteurs différents dont Leslie Alan Horvitz et Ric Meyers (auteur de plusieurs bouquins sur les films d’exploitation, de kung fu, et également romancier pour les séries L’IMPLACABLE et NINJA MASTER).

Les recettes des films ne changent guère pour ce cinquième livre de la série (elle en compte douze mais seuls neuf furent traduits en France durant les 90’s).

Dès son arrivée à Boston, où il vient rendre visite à sa nièce apparemment menacée par un tueur en série, Harry doit batailler. Encore dans l’avion il bouzille la radio d’un indélicat (ce qui lui vaut directement le numéro de chambre de l’hôtesse). Un peu plus tard, il retrouve le même mélomane accompagné de ses potes, toujours aussi agressif. Harry résout le problème à sa manière, à grand coup de poings dans la gueule.

Evidemment, Harry se heurte à la bureaucratie et à tous les empêcheurs de tabasser en rond. Les petites crapules sont relâchées par une justice trop laxiste, se plaignent de brutalités policières ou menacent de convoquer leur avocat pour porter plainte contre la police. Harry, de son côté, ne peut que soupirer en appliquant sa méthode : une bonne balle de Magnum 44 dans la tête !

LA MORT EST AU RENDEZ-VOUS constitue un polar de gare distrayant et sévèrement burné, ancré dans son époque par ses références (Harry visionne « Superman 2 » mais ne perd pas son temps devant le sympathique « Survivance » qualifié de navet) et très classique dans son déroulement. Tueurs en série, hypnose, nymphomanes, sectes zarbies,…la tatouille habituelle est resservie une fois de plus. Le personnage est de toutes façons devenus un tel archétype du flic dur à cuire réactionnaire qu’il inspira des dizaines d’imitations, tant au cinéma qu’en bouquin comme en témoigne les autres bouquins de cette éphémère collection « Supercops ».

Si l’originalité ne constitue pas la principale qualité de ce petit roman, ce-dernier se lit néanmoins avec plaisir pour les amateurs de l’inspecteur le plus efficace des Etats-Unis. Ca court, ça flingue, ça charcle et l’action ne faiblit guère, ne laissant guère de répit au lecteur. Seules les dernières pages, où l’auteur explique l’affaire policière, passablement embrouillée, se montrent décevantes et même unbrin ennuyeuses, voire confuses.

Malgré tout, l’amateur de polar d’action passera un bon moment au fil de ses deux cents pages de courses poursuites musclées et de fusillades saignantes. De quoi donner envie d’en lire un autre…

« Go ahead, make my day »

 

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Roman de gare, #Polar, #Cinéma et TV

Repost0

Publié le 9 Août 2018

PENNY S: FLASH GORGONE de Pau Kenyon

Dans cette septième et avant dernière aventure de la « Baroness », Paul Kenyon (Donald Moffitt) emmène notre héroïne au Maroc pour contrer un complot terroriste de grande ampleur. Il faut dire que des terroristes arabes se sont emparés, au SHAPE, dans une « petite ville belge », d’un missile nucléaire qui pourrait aider leur plan de domination mondiale. Toute une petite équipe d’espions sur entrainés, sur équipés et possédant des gadgets à rendre jaloux James Bond, se trouve convoquée pour juguler la menace. Le grand méchant, Don Alejandro, est un descendant des Inquisiteurs espagnols souhaitant rendre à sa famille le contrôle du Maroc. Pour cela il peut compter sur l’aide de son assistant, le sadique et simiesque Dr Funke, lequel a mis au point un appareil provoquant, par de subtiles lumières indiscernables à l’œil nu, une sorte de transe épileptique conduisant le sujet à une mort horrible. Penny S, notre héroïne de charmes, débarque au Maroc sous couverture (elle est censée poser pour des cosmétiques),…

PENNY S: FLASH GORGONE de Pau Kenyon

Penny S, sorte de version féminine de SAS et autres super espion, traverse l’intrigue en couchant avec tous les hommes qui croisent sa route, se fait capturer, dénuder et torturer par des islamistes, s’évade et combat des tas de méchants, le plus souvent à poil et avec ses seuls petits poings en guise d’arme.

Evidemment, il ne faut pas attendre de ce genre de bouquin un classique inoubliable de la littérature, simplement un mélange, plutôt bien dosé, d’espionnage, d’aventures et d’érotisme. Le romancier possède un certain métier et ne parait jamais bâcler son livre ni se foutre de son public. Le scénario, quoique classique, reste cohérent, efficace et bien mené (certains techno thrillers récents à gros tirage n’en ont pas de meilleur), l’action est plaisante, le rythme soutenu et les obligatoires scènes pornos, distillées à intervalles réguliers, ne sont ni envahissantes ni « plaquées » sur l’intrigue. Le tout possède également un côté pulp des plus réjouissants, l’équipe de choc de Penny rappelant quelque peu celle de Doc Savage, chacun possédant sa petite spécialité bien utile pour accomplir les « missions impossibles » demandées.

Le tout donne donc un plaisant divertissant pour les amateurs de sexpionnage, le personnage de Penny S, quoique schématique, étant plus intéressant et moins caricatural que ses consoeurs OSSEX ou Cherry O.

Rien de transcendant mais l’assurance d’un bon moment pour les amateurs de littératures de gare « pour hommes ».

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Roman de gare, #Erotique, #Espionnage

Repost0

Publié le 3 Juillet 2018

CAPITAINE FUTUR: L'EMPEREUR DE L'ESPACE d'Edmond Hamilton

Père fondateur du space opéra, Edmond Hamilton (1904 - 1977) s’est fait connaitre avec diverses sagas cosmiques comme LES LOUPS DES ETOILES ou LES ROIS DES ETOILES. Il travailla également pour DC Comics, écrivant pour Superman, ce qui se ressent dans sa création la plus fameuse, le Capitaine Future, lequel s’inspire à la fois de l’Homme d’Acier (et de Batman) et des héros pulp comme Doc Savage.

Nous sommes dans un lointain avenir (1990 !) et un couple de scientifiques, les Newton, s’établit sur la lune pour éviter que leurs inventions ne tombent entre de mauvaises mains. Malheureusement, les savants sont assassinés par un politicien corrompu. Leur unique enfant, Curt Newton, sera élevé sur la lune par le robot Grag, l’androïde Otho et le Cerveau vivant Simon Wright. Développant ses capacités, le jeune homme décide de lutter contre le crime et prend le pseudonyme de Capitaine Future. Chez nous il sera davantage connu sous le sobriquet de Capitaine Flam popularisé par les dessins animés des années ’70.

 « Tous les habitants du système solaire connaissaient le nom du Capitaine Futur, l’ennemi déclaré du mal et des malfaiteurs ».

Voici un justicier inflexible et incorruptible typique du pulp, avec toutes les qualités requises pour protéger la terre de ses ennemis. En effet, le dernier souhait de sa mère était qu’il « combatte ceux qui utilisent les pouvoirs de la science à des fins maléfiques ». Cependant, Capitaine Future garde le choix : « défendre l’humanité contre les exploiteurs ou chercher le bonheur au gré d’une vie paisible ». Bien évidemment Curt Newton choisit « d’écraser les criminels et de préserver la civilisation des neuf mondes ».

Se voulant « scientifiquement crédible » à l’époque, CAPITAINE FUTUR fera aujourd’hui sourire avec ses dispositifs anti gravité, ses rayons fulgurants, ses gadgets qui rendent invisibles ou immatériels, sans oublier ses descriptions très fantaisistes des neuf planètes du système solaire. Pourtant, tout cela reste très plaisant et divertissant. C’est écrit de manière simple mais cela fonctionne à la manière d’un serial, avec une action échevelée qui ne s’embarrasse pas de subtilité ou de descriptions laborieuses : priorité à l’aventure et au merveilleux.

En dépit de son incroyable naïveté, de son manichéisme suranné (le héros n’a pas le moindre défaut, ses ennemis doivent être anéanti sans la moindre hésitation), ce premier volume (une quinzaine suivront) procure beaucoup de plaisir aux nostalgiques. Du space opéra divertissant, sans le côté parfois pesant des grandes sagas actuelles (qui, en dépit de leurs qualités littéraires plus évidentes et de leurs personnages plus travaillés reposent sur des schémas narratifs similaires). Bref, un bon moment.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 28 Juin 2018

LES HOMMES D'ACIER de Terence Corman

Dix ans se sont écoulés depuis l’apocalypse…Nul ne sait si ce sont les Russes, les Américains ou d’autres qui ont tirés les premiers et, aujourd’hui, tout le monde s’en fiche, le monde n’est plus qu’un amas de cendres…Dans la nouvelle capitale des USA quelques hommes tentent de reconstruire un semblant de civilisation. Un jour les militaires détectent d’étranges signaux dans un code indéchiffrable et manifestement non humain. Norton, le meilleur agent de ce monde à l’agonie, et son pilote chevronné, Robinson, partent explorer la zone dévastée.

Cinquième roman de la série, signé du pseudonyme collectif de Terence Corman, est le premier à ne pas être supervisé par Richard D. Nolane. Le style s’en ressent d’ailleurs puisque le bouquin s’avère bien plus soft que les précédents. Si le tout débute par une scène d’horreur impressionnante la suite se montre timorée et verse dans les clichés de la SF de série B (ou Z) avec ces robots tueurs (les hommes d’acier du titre) devenus autonomes et capables de s’auto générer, capturant des humains pour greffer leur cerveau sur leur corps mécanique. Ces hybrides, proches des Daleks, visent évidemment à la conquête mondiale mais on besoin, pour cela, de leur « Mom », leur créatrice.

LES HOMMES D’ACIER constitue un petit roman de gare acceptable mais peu mémorable dans une veine post nuke déjà très fréquentée (notamment par la série littéraire LE SURVIVANT et tous les succédanés fauchés de « Mad Max » et autre « New York 1997 »). Mutants cannibales affamés, créatures également mutantes (ici des araignées des sables) qui attaquent les héros, robots détraqués, lien télépathique inexplicable entre une jeune fille et le fiston du principal protagoniste condamné à vivre sous une bulle d’atmosphère protégée,…

Rien de neuf, que du classique, saupoudré d’une touche d’humour (les robots se baptisent d’après des pièces de bagnoles et en réclament de nouvelles inlassablement en dépit de la destruction du monde) et d’une pincée de gore (mais finalement cet élément est très secondaire). L’érotisme, pour sa part, est absent…Bref, la série prend une autre direction après les premiers volumes beaucoup plus rentre-dedans qui s’inscrivaient dans la tradition de la collection « Gore ». Ici nous sommes plus volontiers sur le territoire du « Fleuve Noir anticipation ». Un bouquin surement vite écrit et tout aussi vite lu (en deux heures c’est bouclé). Pas désagréable mais aussitôt oublié.

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction, #Aventures, #Horreur, #Roman de gare, #Gore

Repost0

Publié le 19 Juin 2018

LE PAS DE FRANKENSTEIN de Jean-Claude Carrière (Benoit Becker)

Toujours écrit par Jean-Claude Carrière sous le pseudonyme collectif de Benoit Becker, voici un deuxième roman d’angoisse librement inspiré par le personnage de Mary Shelley. Car « Le monstre » rode toujours et continue de battre la campagne en terrorisant les paysans d’une petite île écossaise. Un nouveau scientifique, décidé à marcher dans le pas de Frankenstein, se propose de reprendre les expériences de son prédécesseur et de donner enfin à la créature la compagne qu’il désire.

Parallèlement on note la présence dans le village d’un mystérieux Haïtien. Les locaux l’appellent simplement « le nègre » et rappellent qu’à Haïti se dérouleraient des rites étranges…d’ailleurs depuis sa venue n’a-t-on pas connu diverses exhumations et autres sacrilèges ? De là à voir des morts qui marchent…

Nullement dupe de son récit, Carrière le traite toutefois avec sérieux et respect, reprenant quelques éléments du roman originel et brodant sur un fantastique à l’ancienne, typique de la Universal. Car, à une époque où la Hammer remettait les grands monstres au goût du jour, l’écrivain paie surtout son tribut aux productions ayant succédés aux classiques de James Whale. On retrouve ainsi le côté pesant et angoissant du FILS DE FRANKENSTEIN ou délirant des dernières productions de la UNIVERSAL comme LA MAISON DE FRANKENSTEIN avec cette intrigue où, dans un environnement noyé de brume, s’affronte un « faiseur de mirales » haïtien et un scientifique, jusqu’au combat attendu entre le Monstre et des zombies ressuscités par le Vaudou.

Quelque peu prévisible dans sa linéarité, légèrement daté (ou plus précisément délicieusement suranné pour les amateurs de ce type de récit), LE PAS DE FRANKENSTEIN constitue un plaisant divertissement, un roman d’angoisse et « de gare » peut-être encore plus charmant et rafraichissant aujourd’hui qu’à l’époque de sa première sortie. Devenu introuvable, le titre fut heureusement réédité au Fleuve Noir puis, encore plus récemment, par French Pulp.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 15 Juin 2018

LES LARVOIDES de Shaun Hutson

Ecrivain anglais de bon goût (fan d’Iron Maiden), Shaun Hutson fut un pilier de la collection Gore puisqu’il y publia pas moins de huit romans (dont LA TRONCONNEUSE DE L’HORREUR sous pseudo et l’unique hors-série de la collection, EREBE), sans oublier un neuvième édité chez l’éphémère concurrent de Maniac. L’auteur n’est sans doute pas le plus « présentable » des auteurs anglo-saxons publié chez Gore et son style n’est pas toujours très travaillé, privilégiant l’efficacité pure (et les détails vomitifs ou érotiques) à une quelconque sophistication. Mais c’est sans doute aussi pour cela qu’on aime notre ami Hutson, spécialiste des idées dérangeantes et d’une horreur jusqu’au-boutiste à même de secouer les plus blasés.

Dans LES LARVOIDES, Hutson s’attaque, avec ses gros sabots et frontalement, à l’avortement. Pas pour livrer un drame social misérabiliste ou un pamphlet psychologique mais plutôt une sorte de délire sanglant saupoudré d’un discours volontairement (?) pro-life.

L’auteur suit Harold Pierce, interné dans un hôpital psychiatrique et complètement défiguré après avoir accidentellement mis le feu à sa maison, provoquant la mort de son frère encore bébé et de sa mère. Enfin libéré de l’asile, Harold échoue dans le centre hospitalier de Fairvale où il trouve un emploi d’homme à tout faire qui consiste à incinérer régulièrement des fœtus avortés. Dégoutté et culpabilisé depuis la mort de son frère, Harold sauve les petits cadavres des flammes pour leur donner une sépulture décente. Mais, revenus à la vie, les bébés zombies réclament à présent du sang…

LES LARVOIDES a, comme souvent, probablement souffert de sa traduction et du format imposé par la collection (l’édition originale compte 250 pages, soit 100 de plus que la française), ce qui lui confère paradoxalement un surplus d’efficacité pure : le roman devient abrupt, elliptique, convulsif,…bref mené à un rythme haletant en adéquation avec cette intrigue démente et peu ragoûtante.

Si ce n’est pas de la grande littérature (peut-être même pas du grand bouquin d’horreur), LES LARVOIDES remplit cependant son pari de divertir le lecteur entre deux hauts le cœur. Comme à peu près tous les Hutson un grand coup de boule dans le bon goût !

Voir les commentaires

Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur, #Roman de gare, #Gore

Repost0