roman de gare

Publié le 5 Septembre 2023

JAG LE FELIN - JAG LE MONDE FRACTURE - TOME 1 de Zeb Chillicothe

Sous le pseudonyme de Budy Matieson, Christian Mantey livre au Fleuve Noir, au début des années 80, deux romans de science-fiction dans un style post-apocalypse: SURVIVANCE et SHEA, inspiré par "Mad Max" et ses déclinaisons littéraires comme L'AUTOROUTE SAUVAGE ou la saga du SURVIVANT.

Mantey revient sur le sujet en 1985 avec une nouvelle série située dans un monde similaire, JAG LE FELIN, pour laquelle il s'associe au Belge Pierre Dubois, le spécialiste des Elfes. Signé Zeb Chillicothe, la série connaitre 34 numéros, certains cosignés par Serge Brussolo, Joel Houssin ou quelques autres. Elle s'interrompt en 1995, l'auteur passant alors au semblable BLADE.

JAG LE FELIN constitue donc un bon post-apocalypse ou plutôt pré-apocalypse puisque celle-ci n'a pas encore eu lieu…mais sera définitive. L'univers se rétracte et se voit condamné à brève échéance…La civilisation s'écroule et les humains régressent, ce qui permet de développer un monde entre la Fantasy barbare à la CONAN, le médiéval fantastique, le western spagh' et le post-nuke façon Mad Max. Pas toujours pleinement cohérent mais certainement divertissant.

Les péripéties sont quelques peu prévisibles et traditionnelles mais nombreuses et plaisantes: rencontre avec un mentor qui finira assassiné, enlèvement par des bandits qui le réduisent en esclavage puis le vendent à un paysan, prise de muscle, combats féroces, lutte pour la liberté, etc.

La série propose quelques touches de violence ou d'érotisme mais cela reste léger pour du Gérard De Villiers. Le style se montre, lui, travaillé, avec un vocabulaire recherché et des tournures littéraires soignées, provoquant un contraste efficace entre les thématiques (du pur roman pulp dans la tradition des années '30) et les aspirations des auteurs. Une volonté évidente d'élever le propos.

Bref, JAG LE FELIN constitue un bon début pour la saga et ce "monde fracturé" qui se précipite vers sa fin annoncée en sombrant dans la violence et la barbarie. Dans son genre ("roman de gare action / SF"), une bonne pioche!

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Publié le 31 Août 2023

L'EXECUTEUR: LUNDI LUNCEULS L'EXECUTEUR: LUNDI LUNCEULS

C’est la fin de la guerre pour Mack Bolan. Enfin la fin de la première guerre, celle contre la Mafia, qui l’occupe depuis 32 numéros. Le Président lui accorde l’amnistie à condition de pouvoir ensuite employer ses talents dans d’autres guerres, à plus grande échelle, notamment contre le terrorisme. Mack accepte de se ranger des voitures, ayant supprimés suffisamment de mafieux pour contenter sa soif de vengeance. Mais, avant de raccrocher les gants, il demande une dernière faveur et une dernière semaine de carnage. Il repart en croisade et passe la deuxième couche, afin de faucher les jeunes pousses tentées de remplacer les capi décédés.

A ses côtés, pour cette dernière mission, April Rose, sexy lady et experte en informatique qui va mettre l’Exécuteur au parfum des dernières nouveautés technologiques. Forcément, une relation se noue entre la nymphette et le vieux guerrier, entre attraction mutuelle et amitié platonique, pour ne pas dire virile. Le duo fonctionne bien, avec quelques dialogues inspirés parfois humoristiques, parfois disons « philosophiques ». L’auteur (le vrai Don Pendleton à cette époque) semble toutefois hésiter sur la direction future de cette romance et le personnage change parfois de comportement de manière désordonnée, au gré de la plume du romancier.

L’essentiel reste cependant la guerre menée par Bolan qui flingue à tout va mais semble plus apaiser, allant jusqu’à laisser vivre certains de ses ennemis « moins pires que d’autres ».

SI cet opus ne change pas fondamentalement une recette bien établie (il faudra attendre le renouveau par d’autres auteurs et avec l’option « guerre mondiale contre le terrorisme »), tous les éléments s’emboitent adroitement et font de cette aventure une belle réussite du polar pulp.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Action, #Polar, #Exécuteur, #Pulp, #Roman de gare

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Publié le 12 Avril 2023

BRIGADE MONDAINE: L'APPRENTIE SORCIERE de Michel Brice

Un « Brigade Mondaine » assez inhabituel qui change des standards coutumiers de la série : Boris Corentin, le Alain Delon au membre surdimensionné qui tombe toutes les filles et son acolyte, le fidèle et rougissant Brichot, n’y ont qu’un rôle secondaire. Pas d’enquête (ou si peu), dans ce récit centré sur la figure de l’apprentie sorcière.

Elles sont, en réalité, deux. D’un côté Monique, la femme d’un médecin abattue par l’ennemi public numéro 1, Ragu, qui se laisse embarquer dans un périple sanguinaire par ennui. Du coup elle nique, notre Monique jusqu’ici réservée. Et puis elle joue aussi du flingue. Monique se doute que tout ça va mal finir mais s’imagine en Bonnie se payant une sortie sanglante avec son Clyde. En enfer, à coups de révolver. En attendant Monique nique nique.

Et l’autre apprentie sorcière ? Typhaine, jeune fille de bonne famille qui, elle aussi, s’ennuie dans son vaste château familial. Elle y invite, par provocation, une bande de petites frappes locales menées par son amant Lionel, adepte du masochisme brutal. Le couple de tueurs en fuite et la réunion des voyous dégénère façon « maison des otages » jusqu’à l’arrivée inopinée d’un Boris qui a beaucoup piné. Notre flic est flanqué d’une journaliste prête à tout (et même davantage) pour s’offrir un scoop.

L’APPRENTIE SORCIERE modifie un peu la donne d’une série souvent enlisée dans la banalité. Ici on quitte le côté enquête pépère pour une sorte de polar noir crasseux qui reprend les ingrédients nécessaires à un repas épicé : violence, érotisme, sadisme et action.

Plutôt bien écrit par des auteurs anonymes au CV conséquent désireux de soigner un minimum le produit, ces romans ne volent pas bien haut mais en donnent au lecteur pour son argent. C’est rythmé, violent parfois jusqu’au gore et cul à n’en plus finir avec souvent des passages sadiques. Et, évidemment, des viols complaisants mais aussi très plaisants destinés à exciter le lecteur mâle cis-genre non déconstruit. Les « Brigades mondaines » s’apprécient pour ce qu’ils sont : de petits « classiques » des halls de gare, loin de la grande littérature faisandée pour magasine bobo.  

La scène marquante (puisqu’il en faut une pour chaque opus histoire de pouvoir les différencier) intervient dès l’entame : un tueur en fuite oblige deux frères ayant violé sa compagne à reproduire entre eux tout ce qu’ils ont fait précédemment subir à la demoiselle.

L’APPRENTIE SORCIERE constitue donc un « bon Brigade Mondaine », à déguster avec le sourire.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Brigade Mondaine, #Polar, #Erotique, #Roman de gare

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Publié le 24 Janvier 2023

GORE STORY de Gilles Bergal

Avec une idée de base entre LA PART DES TENEBRES et MISERY, Gilles Bergal livre un nouveau roman Gore après ceux publiés dans la mythique collection du Fleuve Noir (CAMPING SAUVAGE et l’excellent CAUCHEMAR A STATEN ISLAND) et les « retrouvés » disponibles à la Rivière Blanche (AMOK et LA NUIT DES HOMMES LOUPS).

Auteur de polar sous son nom de Gilbert Gallerne, l’auteur propose, chez Trash Editions, ce bon récit qui se lit très vite. L’intrigue est classiquement efficace, rondement menée et rythmée. Ramassée sur 150 pages, elle alterne avec bonheur suspense, humour et scènes sanglantes.

Fabien, l’auteur de la saga à succès de Bloody Marie a décidé, au terme de dizaines d’aventures, de supprimer son héroïne envahissante. Pour quoi faire? Se consacrer au « grand roman » qui lui vaudra les honneurs de la critique et le plaisir des soirées cocktails / petits fours. Les fans de la tueuse sadique ne sont, de leur côté, guère heureux de cette décision. Bientôt l’entourage de Fabien se voit décimé par un cinglé. Ce-dernier s’amuse à reproduire, dans la réalité, les pires crimes de Bloody Marie. Fabien va-t-il craquer et ressusciter la meurtrière littéraire ? Ou découvrir l’identité de l’assassin avant qu'il n'en soit, lui-même, la victime ?

Amusant et saignant, GORE STORY retrouve le style des précédents bouquins horrifiques de l’auteur, loin de la surenchère vomitive (et souvent stérile) de nombre de ses confrères francophones de l'époque Gore.

Ici l’intrigue se tient parfaitement, à la manière d’une enquête policière effective avec ses suspects, ses victimes et ses rebondissements bien amenés. Le gore se pose sur le récit comme une couche supplémentaire de divertissement macabre et grand-guignolesque sans jamais sombrer dans le répugnant. La résolution se montre convaincante et les dernières lignes, teintées d’humour très noir, achèvent sur une note largement positive ce très plaisant roman populaire gore et fun. Une bonne pioche!

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Gore, #Polar, #Roman de gare, #Thriller, #Trash Editions

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Publié le 22 Janvier 2023

MURAT: MANOEUVRES A LA PAZ de Michael Robbins

Francis Coplan, Malko Linge, Hubert Bonniseur de la Bath… Les héros sont fatigués. Qui pour sauver la France et, accessoirement, la littérature de gare? Pourquoi pas Francis Murat (rien à voir avec Jean-Louis), super espion tiré de sa retraite tranquille en tant que viticulteur en Afrique du Sud. Trop de mauvais souvenirs et de magouilles politiques. Mais la France à besoin de Lithium, donc il faut restaurer les bonnes relations entre la nation et la Bolivie. Quitte à, une nouvelle fois, bidouiller et tremper dans des complots peu reluisants, Francis est expédié à la Paz.

Les éditions Saturnales tentent le pari casse-gueule de la littérature de gare à destination des navetteurs du XXIème siècle. Le principe? Des hommages à peine déguisés aux héros d'antan. Ici Francis Murat évoque immédiatement Son Altesse Sérénissime le Prince Malko tel que Gérard de Villiers le présentait au début de ses aventures. Comprenez moi invulnérable, plus humain, moins sex-machine. Avec quelques éléments empruntés à Coplan et OSS 117, notre espion aimerait se la couler douce en Afrique du Sud à cultiver ses vignes. Mais lorsque la France est menacée, l'homme, le vrai, pas déconstruit pour un sou, prend les armes. Néanmoins, la série se veut de son temps, donc exit le côté tombeur impénitent de Malko, les femmes trop faciles qui lancent des œillades au héros à longueur de pages et les péripéties attendues. Murat se montre beaucoup plus crédible et nuancé, avec des notions d'honneur qu'il sait dépassées. Un monde pourri où l'espionnage se règle davantage par la magouille politique que le Walter PPK. D'où une bonne intrigue située dans une Amérique du Sud comme toujours en proie à la corruption généralisée et pas mal de référence à notre époque et aux événements qui secouent la planète.

Si la série semble encore "en construction" et ne pas avoir pleinement trouvé sa vitesse de croisière, MANŒUVRES A LA PAZ s'impose comme un divertissement bien rythmé. Ecrit de manière simple et efficace, avec une intrigue classique mais bien menée et apparemment bien documentée, les premières aventures de Murat nous permettent de passer un bon moment entre espionnage, action et considérations socio-politiques. Efficace!

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Espionnage, #Action, #Roman de gare, #Francis Murat

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Publié le 3 Janvier 2023

LA HACHE DE BRONZE de Jeffrey Lord

La saga de Richard Blade débute à la toute fin des sixties. Selon la légende le concept est inventé par Philip K. Dick: un super espion britannique à la James Bond, Richard Blade, a la capacité de voyager dans la dimension X grâce à une invention révolutionnaire. Il débarque donc sur différents mondes, le plus souvent d'inspiration médiévale fantastique, nu et sans arme mais avec la capacité de comprendre immédiatement tous les dialectes des gens qu'il rencontre. Pratique.

Dans ce premier opus, Blade atterit dans le rêve humide d'un adolescent biberonné aux jeux de rôles qui s'est endormi avec un œil sur son poster de Frank Frazetta et un autre sur celui de (insérer le nom d'une porn star en vogue).

Grand spécialiste du bouquin de gare type "men's adventure" comme NICK CARTER KILLMASTER, Manning Lee Stokes sous le pseudo collectif de Jeffrey Lord a écrit les 8 premiers volumes de cette franchise avant d'être remplacé par divers auteurs. S'il existe seulement 37 romans originaux publiés aux USA, la Russie a proposé ses propres séquelles et, en France, la saga a été reprise par différents auteurs (en particulier Richard D. Nolane) et a finalement atteint plus de 200 volumes!

LA HACHE DE BRONZE nous offre un bel exemple de littérature pulp. Qui n'a pas rêvé de voir James Bond se la jouer Conan le Barbare dans un monde peuplé de nymphettes peu farouches? Qui? Bref…Richard Blade surgit dans Alb, rencontre la Princesse Taleen et lui porte assistance. Dès lors vont s'enchainer les affrontements contre des cannibales, de méchantes sorcières et des despotes qu'il faudra vaincre. Accessoirement Blade aura régulièrement droit à un repos du guerrier bien mérité en dépit de son endurance surhumaine et d'un kiki à rendre jaloux Ron Jeremy. Car si Blade débarque dans ces différents mondes avec sa bite et sans couteau il se servira beaucoup de la première et gagnera une hache après quelques chapitres. Blade se bat dans une arène contre le meilleur guerrier du pays, castagne un ours, se frite avec les pirates de Barbe Rouge, etc. Pas le temps de s'ennuyer!

Notre homme, expédié dans la dimension X, oublie son identité terrienne (ce qui lui permet de se fondre dans la masse) excepté lorsque l'auteur estime que celle-ci lui est utile ("mais oui je me souviens que je fréquentais le club d'initiation aux armes médiévales ce qui me rend super balèze"…ne jamais sous-estimer la créativité d'un romancier de quai de gare pour se tirer d'une situation périlleuse). Dans ce premier volume on se demande quand même où l'auteur veut en venir et pourquoi il est si important d'expédier ainsi, en exploration, ce "voyageur de l'infini"?

Comme beaucoup de production Heroic Fantasy de consommation courante, le roman se montre quelque peu répétitif (Blade se ballade beaucoup et rencontre de nombreux personnages mais les structures des événements se ressemblent souvent) mais, dans le même temps, le rythme reste soutenu. L'auteur aurait manifestement aimé passer deux ou trois volumes dans l'univers d'Alb mais, au bout de 200 pages, il faut renvoyer Blade à Londres dans l'attente de sa prochaine aventure. Et, entre les bastons et les scènes de sexe gratuites, les possibilités de "world building" restent limitées. Le cadre tient donc du décorum assez classique, à la manière d'un manuel d'initiation à Donjons et Dragons. Mais on s'en contentera.

En résumé, LA HACHE DE BRONZE se révèle divertissant, servi par un style au-dessus de la moyenne du genre: un côté emphatique bienvenu et un usage satisfaisant d'un vocabulaire soutenu, voire précieux. Dans ses tentatives littéraires, Manning Lee Stokes imite avec bonheur Robert E. Howard tout comme Lin Carter ou Sprague de Camp et, dans l'ensemble, le lecteur passe un bon moment avec ce récit d'aventures trépidants gentiment sexy.

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Publié le 17 Août 2022

DON: CAFE NO, MARIMBA Si! d'Henri Vernes

Dans les années ’80, Henri Vernes délaisse le chaste Bob Morane pour un nouveau héros davantage dans la lignée des « durs à cuire » alors en vogue, de SAS à l’Exécuteur. Petit fils d’un caïd de la Mafia, notre bagarreur, surnommé « Don », vit de nombreuses aventures (onze romans publiés) qui mettent l’accent sur la violence et, surtout, le sexe. Bref, Don est le penchant « adulte » de Bob.

CAFE NO, MARIMBA SI est un bel exemple de ce style et, pour l’instant, le meilleur de la série, plus réussi que les plaisants IXYGRECZED et CHROMOSOME Y. C’est aussi le plus ouvertement sexe et le plus violent des trois. Que du bon, en résumé !

L’intrigue est plus complexe, moins linéaire, et plus travaillée, plus originale aussi. Don y est, pour sa part, moins présent. On y suit surtout une bande de petits truands de bas étage qui espère réussir un grand coup en s’improvisant trafiquant de beuh (la Marimba du titre). Pour cela ils ont besoin d’un bateau et vont donc s’emparer d’un petit navire à la manière des pirates. Or, dans le bateau en question, outre une bande de partouzeurs, se trouve un passager clandestin. Don bien sûr ! On devine la suite (vengeance, scène érotique, vengeance, scène érotique, vengeance,…) mais Vernes mène bien sa barque (oups) et propose au lecteur le quota requis d’action.

En un peu plus de 150 pages, pas le temps de s’ennuyer avec ce roman qui reprend les ingrédients d’un bon récit d’aventures exotiques à la Bob Morane mais y adjoint une large dose de sexe et de violence à destination des plus grands. Très plaisant dans la limite de ses modestes ambitions.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Bob Morane, #Erotique, #Polar, #Pulp, #Roman de gare

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Publié le 20 Juin 2022

LES AVENTURES AMOUREUSES DE MADEMOISELLE DE SOMMERANGE de Pierre Mac Orlan (Pierrre du Bourdel)

Comme le précise la préface, voici un des meilleurs romans de son auteur. On fera confiance à cette introduction laudative à défaut d’avoir lu toute la production de Pierre Mac Orlan (1882 – 1970) signataire d’une centaine de romans. Beaucoup sont repris dans une monumentale « Œuvres complètes » en vingt-cinq volumes. Cependant l’auteur du fameux QUAI DES BRUMES n’a pas inclus dans cette rétrospective ses « érotiques ». Dommage car ces AVENTURES AMOUREUSES DE MADEMOISELLE DE SOMMERANGE, sous-titré fort justement « les aventures libertines d’une demoiselle de qualité sous la Terreur », reste un bon récit publié sous le pseudo de Pierre du Bourdel.

Loin des « érotiques » actuels style mommy porn soporifique, ce roman se veut picaresque, avec un ton libertaire, libertin et cru mais toujours dans une optique amusante. Notre Mademoiselle de qualité traverse donc, telle Angélique ou Caroline Chérie, la Terreur et donne beaucoup de sa personne. Bonnes sœurs fouettées, fessées puis sodomisées avec un navet, passages scatologiques, lavements à répétition du fondement de l’héroïne avec trois litres d’eau croupie, etc. l’auteur reste dans la tradition d’un certain porno excessif et délirant, à l’image des ONZE MILLE VERGES ou de certains bouquins du Marquis de Sade. L’imagination est donc au pouvoir et le lecteur pourra se délecter des nombreux viols et humiliations que subira notre Miss de Sommerange. Le roman est donc très divertissant mais, toutefois, tout finira bien et l’héroïne trouvera l’amour au cours d’un happy-end bienvenu. Cette fin joyeuse succède à une très longue et très déjantée scène de viol collectif.  Véritable plat de résistance du roman (à l’image de l’orgie finale qui termine bien des films pornos), la scène voit notre Mademoiselle, soumise, en compagnie de trois compagnes d’infortunes, aux turpitudes d’une douzaine de Hussards décidés à profiter, tour à tour, de chacun de ses orifices.

LES AVENTURES AMOUREUSES DE MADEMOISELLE DE SOMMERANGE se montre par conséquent distrayant, délirant et amusant. La brièveté du récit, associée à de nombreuses péripéties et à un paquet de scènes chaudes originales, empêchent tout ennui et le lecteur passe un bon moment avec ce bouquin d’aventures historiques, humoristiques et pornographiques.

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Publié le 5 Juin 2022

SABOTAGE AUX 24 HEURES DU MANS de Martin Méroy

Le journaliste et romancier français Charles Ewald adopta l’alias de Martin Méroy pour écrire de nombreux bouquins policiers dans lesquels intervient son détective fétiche…Martin Méroy. Ce-dernier raconte donc ses enquêtes à la première personne et se conforme aux conventions du détective dur-à-cuir : sens de la déduction aiguisé, facilité au coup de poing, secrétaire sexy et disponible pour le repos du guerrier, grand sens de la répartie, dragueur impénitent,…De la fin des 50’s au début des 70’s, Martin Meroy mène donc ses investigations dans la tradition du pulp. Entre le policier traditionnel à énigme et le polar burné, ces petits romans s’avèrent souvent très plaisants, utilisant des énigmes et des whodunit travaillés fréquemment assortis de crimes impossibles ou de meurtres en chambre close. Ici, pas de ça. Il faut dire que nous sommes plutôt dans un lieu ouvert, à l’opposé des lieux clos chers aux romans policiers. Ce qui n’empêche pas le récit de multiplier les rebondissements et les sous-intrigues, lesquelles seront résolues par un privé qui utilise autant ses poings que ses petites cellules grises.

Comme le titre l’indique, Méroy se retrouve aux 24heures du Mans. Il doit y démêler une intrigue tortueuse à souhait : meurtre, vol de voiture, sabotage, coups fourrés en tous genre,…Le lecteur s’y perd mais s’amuse, sachant qu’il est vain de vouloir rivaliser avec le détective.  

L’humour est également de la partie, tout comme le côté sixties plaisant. D’ailleurs Méroy écarte immédiatement toutes les femmes de sa liste de suspects : impossible que l’une d’elles soit coupables puisqu’il faut un minimum de connaissance en mécanique.

Plaisant et léger, ce petit polar avance aussi vite qu’une formule 1 lancée sur le circuit du Mans et n’a d’autre ambition que de divertir le lecteur pendant une soirée. Réussi !  

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Polar, #Whodunit, #Roman de gare

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Publié le 30 Mai 2022

L'IMPLACABLE: VAUDOU MACHINE de Sapir & Murphy

L’Implacable verse encore davantage dans la satire avec cette parodie déjantée des romans d’espionnage. L’intrigue, simpliste, envoie Remo et Chiun dans une petite île fictive des Caraïbes sous le joug d’un dictateur mégalo ayant, par hasard, découvert une arme superpuissante capable de désintégrer ses ennemis. Aussitôt toutes les nations cherchent à s’en emparer. Les USA y expédient Ruby Gonzalez, une espionne prête à tout pour s’enrichir. Alors que la situation s’envenime, Remo va devoir, une fois de plus, se charger des sales besognes.

Les romans de la saga sont, généralement, divertissants, inventifs et drôles. Celui-ci n’est rien de tout ça. Le scénario s’étire péniblement, les scènes d’actions sont rares, les protagonistes trop stupides pour susciter l’intérêt et le tout se montre aussi longuet que prévisible. L’intrigue s’avère bien trop simpliste pour maintenir l’attention du lecteur et les tentatives d’humour, maladroitement plaquées pour compenser les faiblesses du récit, tournent vite au procédé facile.

Seule la présence de Ruby Gonzalez autorise au lecteur quelques sourires : ce personnage reste le seul élément positif d’un bouquin vraiment très mal torché. De plus, beaucoup de passages semblent bâclés et sombrent dans les pires travers de la littérature de gare mal écrite : syntaxe pauvre, vocabulaire limité, répétition, phrases mal balancées. Est-ce l’auteur ou le traducteur le premier responsable ? Difficile à dire car, plus encore que d’habitude (c’est dire !), le roman souffre d’une traduction épouvantable et accuse un style lamentable. Cependant les critiques disponibles concernant la version originale s’accordent pour considérer qu’il s’agit d’un des pires bouquins de la série. Dans tous les cas, un ratage.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Implacable, #Roman de gare

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